Lecture critique (sceptique) du prétentieux livre « Ce que Dieu Veut »
Le livre, dangereux, le plus important de l’histoire humaine ? non, pas du tout…
par Kahuitr 17-23/04/2021

      Introduction
      Notes de lecture
      Conclusion

Introduction
  Une amie m’a signalé le livre « Ce que Dieu veut. Une réponse captivante à la question la plus obsédante de l’humanité » (de Neale Donald Walsch, Guy Tredaniel Editeur, 2005, traduit de l’américain). Je dissertais sur la chanson des Beatles (le groupe préféré de cette amie) « let it be », disant que selon des religions indiennes, il ne faut pas sauver un mourant (ou enfant se noyant) mais laisser s’accomplir la volonté divine, et idem peut-être au Moyen-Age européen, appelant à prier (et/ou acheter des cierges, chers) et surtout pas à soigner (classé sorcellerie anti-volonté-divine). Elle m’a répondu « chaque religion prétend savoir ce que Dieu veut, mais finalement, le savent-elles vraiment ? » et en me signalant ce livre qu’elle a bien aimé, que j’ai acheté d’occasion pour voir. Je lui ai contre-répondu, avant d’entamer la lecture : « A mon avis : oui, les religions savent ce que Dieu veut puisqu’elles L’inventent. Si au contraire il y a eu création par un Dieu inconnu dont personne ne sait ce qu’Il veut, ça n’a rien à voir avec les religions, toutes blablateuses affirmatives de mille détails. »
   Autre élément d’analyse du livre a priori : le sous-titre me parait faux, je ne crois pas que l’humanité soit obsédée par Dieu car la majorité de l’humanité se situe en Asie et Afrique, ne croyant pas semble-t-il en un Dieu unique (tribu de dieux multiples en Inde un peu comme en Grèce et Rome antiques ? esprits multiples en animisme africain ? pas de dieu en Chine communiste ? autres choses en tribus isolées lapones/sibériennes/amazoniennes/aborigènes etc.?). Par ailleurs, je continue à ne rien comprendre dans la relation des religions du Livre avec la maladie (par exemple covid19 actuel) : selon elles, est-ce la volonté de Dieu (à subir sans combattre) ? est-une une calamité de Satan que Dieu nous appelle à combattre ? est-ce un truc matériel autonome Dieu voyant ça de loin sans être impliqué ? etc. ce n’est expliqué nulle part, même pas par le pape ni à l’église, apparemment. Dernier point : dans mes rêves, comme de nombreux « prophètes » et classés déments (dont je suis), j’ai parlé à Dieu, et Il m’a dit que les Ecritures Sacrées sont des faux en écriture, n’ayant rien à voir avec Lui ; j’en suis persuadé (s’Il existe, ce qui ne me semble pas sûr au-delà du statut de création onirique – ou délirante prise au sérieux par certains, pas moi, sceptique).
   J’entame la lecture maintenant.

Notes de lecture (20 pages au sujet de 263 pages, =1/13)
   Pages 25-26, je suis heureux de lire que l’auteur est
– Antisioniste, estimant que se trompent ceux qui croient que Dieu veut la reconquête d’Israël [sans attendre le Messie, du moins ? ça me parait une opinion sage, mais l’auteur est étasunien tandis qu’en France, les officiels classeraient cette opinion argumentée logique en crime raciste antisémite, malhonnêtement mais la loi est en préparation pour l’officialiser depuis 2019, ce qui a été interrompu par la crise covid19].
– Anti-meurtre au nom de Dieu [donc antireligions du Livre ? donc anti-laïcité à la française ? Je suis d’accord pour condamner les religions du Livre, mais la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme stupidement les protège même si elles sont esclavagistes, génocidaires, tortureuses, terroristes, misogynes, etc.].
  Page 27, l’auteur précise qu’il ne s’intéresse qu’à judaïsme, christianisme, Islam, ce qui me déçoit, passe grandement à côté du sujet annoncé (concernant toute l’humanité, ou la plus grande part d’elle), c’est occidento-centré, aveugle pas grandiose (contrairement à l’annonce de livre fabuleux révolutionnaire pour l’humanité entière). En un sens, c’est un point de vue très étasunien, très religieux chrétien (en admettant les religions cousines judaïsme et Islam) mais crachant sur les religions amérindiennes, africaines, asiatiques, océaniques. Je n’aime pas ça, et surtout le fait de ne même pas s’en rendre compte (ce qui serait simple en avouant que c’est spécifique à telle population).
  En début de page 28, l’auteur affirme « on a dit à de nombreux êtres humains que (…) Dieu est (…) Omnipotent, Omniscient et Omniprésent (…) ». Ça ne sera pas discuté ici tout de suite et c’est dommage. Je ne crois nullement à ce Dieu-là, et dois-je donc refermer le livre présent comme ne me concernant pas ? A mon avis, Dieu créateur de ce monde, si je suis en train de rêver, ce qui n’est pas impossible, est le moi qui rêve, endormi. Il peut faire plein de choses comme faire revivre des morts ou des événements dits matériellement impossibles comme bouger des montagnes ou bien ouvrir une mer ou me faire marcher sur l’eau, facile, ou faire des choses horribles finissant mal (cauchemars) mais ça ne garantit en rien qu’il peut « tout » faire (résoudre des contradictions logiquement insolubles etc.), et qu’il n’est pas soumis à des automatismes plus forts que Sa volonté (répétitions automatiques, matérialisation de craintes, influences du passé si les délires freudiens ne sont pas totalement délirants, etc.). Qu’est-ce que veut ce Dieu-là ? Ben rien de spécial, il est aux commandes involontairement sans en attendre rien de spécial, et en tout cas pas d’être adoré ; peut-être qu’il souhaite que j’y respecte mes valeurs, étant gentil plutôt que méchant, des trucs comme ça. Par ailleurs, une autre amie, chrétienne catholique pratiquante, me disait avoir des réserves énormes vis-à-vis de l’affirmation que Dieu est forcément omnipotent (je ne sais pas si c’est lié aux malheurs sur Terre, elle n’a pas détaillé).
  En fin de page 28, il est dit que les gens ont appris que Dieu veut l’amour et la justice. Ça ne me parait pas si simple du tout : l’amour est un jeu de mot amalgamant des choses immensément diverses, pas clairement toutes bonnes (le sadique a un grand amour vis-à-vis de la souffrance chez autrui, je trouve ça atroce) ; la justice est un immense problème selon les interprétations, c’est tout l’enjeu de la philosophie politique, insoluble et même pas claire, partant dans tous les sens avec des dérives affreuses partout possibles (anti-amour au nom de l’amour). L’auteur ne dit pas le contraire, mais je dis ce que j’en pense au fur et à mesure, au cas où il ne l’aborde pas, encore (comme l’humanité hors religions du Livre, plus haut, n’a pas été abordée).
  Fin de page 28 et début de page 29, immense désillusion pour moi : l’auteur ne parlait pas d’amour et justice entre humains mais dans la relation à Dieu, se réconcilier avec Dieu et être soumis au jugement post mortem. Mais… sur quoi portera le jugement divin si ce n’est sur la vie juste ou injuste ? (cf. parabole du Bon Samaritain dans l’évangile de Luc : pour gagner la vie éternelle, il faut se ruiner en altruisme). Si ça porte uniquement sur l’ardeur à vénérer Dieu, ce serait de la part de Dieu narcissique nombriliste, moche, tout le contraire de bon. Mais, certes, il semble que l’enseignement chrétien oublie commodément la parabole du Bon Samaritain, pour citer des trucs du Nouveau Testament post évangiles, j’ai entendu ce jour à la télévision lors de la cérémonie religieuse d’enterrement du mari d’Elizabeth II, que Jésus a dit que quiconque croit en lui aura la vie éternelle… Euh, même le pire salaud violeur massacreur d’enfants ? hop, il se prosterne devant la croix et hop, c’est jugé vie admirable, c’est tout le contraire du Bon Samaritain. Ça explique le succès de cette religion, en un sens (confortant tous les égoïsmes), mais les Ecritures Sacrées disent clairement n’importe quoi, tout et son contraire, ce qui implique à mon avis nullité, poubelle, et alors rien n’indique qu’il y a un Dieu. Paf, raccourci droit au but, pourquoi l’auteur ne le voit-il pas ? Tant pis, je continue.
  Page 29, l’auteur note que les Ecritures Sacrées montrent Dieu comme à la fois violent et aimant, donc que les gens mélangent peur et amour de Dieu. Je ne suis pas d’accord : à mon avis (divinement inspiré si Dieu existe et m’a effectivement parlé), le Dieu violent suscitant la peur est une invention terroriste insultant le (vrai ?) bon Dieu. Les religions du Livre méritent donc la poubelle, direct, ou la condamnation en étant mises aux archives de l’horreur.
  Pages 31-33, concernant le messager de Dieu, l’auteur cite Noé, Moïse, Confucius, le Bouddha, Jésus de Nazareth, Muhammad, Joseph Smith, etc. en notant que les croyants peuvent tuer ceux qui reconnaissent le mauvais prophète, comme Dieu a tué de multiples fois. Euh, il est bien en un sens que soient ici incluses les religions asiatiques, et pas seulement les religions du Livre, mais l’auteur semble ne rien connaître à celles-ci et donc généralise au vu des seules religions du Livre (voire : des deux dernières seulement). Le bouddhisme n’a pas de Dieu, et encore moins de Dieu tueur, et n’appelle pas à tuer les incroyants, lui. Par ailleurs le concile Vatican 2 (que je connais mal) a je crois déjugé l’Eglise d’autrefois qui tuait pour imposer sa chapelle. Oui, il y a des religieux fanatiques tuant au nom de la religion mais ils semblent actuellement très minoritaires. En France, la pensée unique clame que seul l’islamisme tue (en oubliant la tuerie anti-Islam de Christchurch à l’étranger etc.) et ces tueurs sont une minorité des Musulmans, de même les très religieux USA tuent militairement un peu partout, mais ils le font au nom d’un devoir patriote d’obéissance au président, pas d’autorités religieuses (même si le Président US prête serment sur la Bible). Enfin, le judaïsme a la spécificité d’être non-prosélyte, ne tuant pas pour imposer à chacun de suivre Noé et Moïse, mais se réservant racistement aux bien-nés, dits avoir le droit de tuer les autres pour accomplir les paroles de Moïse, sans que Noé ait donné de directions à suivre, lui. Bref, ce passage semble presque tout faux, ultra-spécifique du Christianisme ancien et de l’Islam version islamiste.
  Page 33-34, il est signalé que beaucoup de gens basent tout sur la promesse de Paradis ou Enfer post mortem, promis par les religions. C’est encore très centré sur les religions du Livre, pas adéquat pour le bouddhisme et peut-être les religions africaines, amérindiennes, océaniennes. De plus, il conviendrait de signaler que c’est de la propagande bestiale type « carotte et bâton » (pour faire avancer un âne), c’est immensément bas, méprisant, méprisable en retour, mais l’auteur n’a apparemment pas encore commencé à réfléchir, ce n’est qu’un tableau (mal) dressé, OK, pff…
  Pages 34-37, nouveau passage que je n’approuve pas. Il est dit que tout ce qui ne vient pas des 5 sens est dit satanique, là encore ça n’a rien à voir avec le bouddhisme et sans doute plein d’autres religions, et les rêves des prophètes sont affirmés ne pas venir des sens, c’est donc contradictoire, nul. Plus loin, il dit que les gens pratiquent les rites religieux (alimentaires, vestimentaires, etc.) pour montrer à Dieu qu’ils sont des gens bien. Ça me parait contradictoire idiot : puisque Dieu a été dit omniscient, ce n’est pas l’apparence qui changera quoi que ce soit, mais le fond des personnes, pas déguisable par des rites artificiels. Enfin, ces rites sont peut-être un manifeste de soumission, mais le Dieu appelant à cette soumission serait moralement moche à mon avis. J’ai vu un dessin humoristique où un humain maître de chien commande « couché ! » à l’animal, qui se couche, puis il hurle encore « couché ! » et l’animal s’aplatit complètement au sol, et le maître s’en va en bombant le torse fier de sa supériorité, le chien relève alors la tête (dans le dos du maître) et conclut « pauvre con », je suis d’accord, et ça s’applique à Dieu (du Livre) pareillement. Plus loin encore, l’auteur dit que des pauvres promis au Paradis peuvent tuer des innocents au nom de Dieu, mais est-ce vraiment ce que veut Dieu ? Ça semble oublier des tas de questions, comme « est-ce que Dieu existe ? », « est-ce que les Ecritures Saintes ont un rapport avec Dieu ou sont des délires d’humains autrefois ? », etc. La réponse pourrait être Non, qui n’est pas du tout « Dieu veut autre chose », mais « il y a eu erreur totale, embrigadement à tort, manipulation mentale, par l’éducation (abus d’autorité ou crédulité enfantine trompée) en particulier mais aussi l’appel aux plus bas instincts pour les convertis (ou radicalisés) adultes ».
  Page 39, « beaucoup de gens ont appris que (…) Dieu est d’essence masculine ». Je n’en suis pas sûr, il me semble que des Amérindiens parlent de Mère Nature, et dans le dessin animé Vaiana sur les légendes polynésiennes, la déesse créatrice est une femme. L’auteur, focalisé sur les religions du Livre (+ Athènes et Rome antiques vantés par nos érudits blablateux), n’y voit rien.
  Page 40, il est dit que Dieu a dit dans les Ecritures Saintes comment traiter différemment les hommes et les femmes. Ça me semble faux, ou affaire de traduction et légende idiote ou criminelle. Dans la genèse biblique, il est dit qu’il n’y avait au départ qu’un couple, un homme et une femme et la femme a désobéi à Dieu la première, entrainant son compagnon, donc Dieu veut la femme punie, dominée par l’homme. Mais ça ne signifie a priori que cette femme-là et cet homme-là, en inférer une loi pour tous les hommes et toutes les femmes à venir n’est pas dans le texte (que j’ai lu), et la traduction peut fausser entre un terme particulier (la femme ici présente) et un terme générique (la femme en général, partout toujours). Dans le second cas, ça fait punir des enfants pour le prétendu crime de leur ancêtre dont ils ne profitent en rien, c’est immoral envers des innocents. Et Dieu réputé omnipotent pouvait remettre les compteurs à zéro, en faisant naître des enfants bien, cette légende parait très contradictoire idiote.
  Page 41, l’auteur clame que c’est pour raison religieuse que les femmes gagnent moins que les hommes à travail identique. C’est une affirmation super-débile, fausse prétendue vraie. L’énorme problème sous-tendant cette disparité est l’envie féminine d’enfant, l’importance du devoir de mère ressenti : habituellement, une femme fait passer ses enfants avant son travail, quand un homme fait passer son travail avant ses enfants, c’est immensément différent pour l’entreprise payeuse. C’est intéressé financièrement, calculé, pas méprisant en référence à la machiste Genèse biblique. Erreur de jugement. Certes, historiquement, la tradition des familles (peut-être religieusement approuvée) était que les hommes travaillaient quand les femmes s’occupaient des enfants à la maison, mais un nouveau monde a émergé au 20e siècle avec la contraception, évitant les grossesses à répétition et mettant les femmes au travail (avec effet aussi de la guerre mondiale mobilisant les hommes exclusivement pour le combat, faisant appel aux femmes pour faire tourner les usines d’armement). Actuellement, il reste peut-être cent fois davantage de « femmes au foyer » (dont le mari travaille) que d’ « hommes au foyer » (dont la femme travaille), c’est donc une question de répartition des tâches, et la référence n’est pas biblique mais pratique. Les féministes fanatiques peuvent hurler au scandale, elles n’ont apparemment rien compris. Pas plus que cet auteur, différemment. Deux de mes collègues, homme et femme mariés, démentaient la prétendue loi : elle riche cadre se consacrant à son travail, lui petit technicien s’occupant de leurs deux enfants, c’est fonction des études de chacun et opportunités professionnelles, sans mécanisme général. Et autrefois j’ai été choqué quand une affiche syndicale a protesté dans mon entreprise contre les salaires féminins inférieurs, alors que moi seul homme de mon service (et bien noté pour mon travail) j’étais le moins payé, mais le service du personnel m’a expliqué que c’était un total malentendu, que le syndicat refusait d’entendre : notre usine a la campagne manquait de candidats à emploi électroniciens et avait pléthore de candidats à emploi biochimiste, d’où salaire d’appel accru pour les premiers, baissé pour les seconds, et il se trouve qu’il y a 90% d’hommes parmi les électroniciens (sorte de mécanique fine), 90% de femmes parmi les biochimistes (sorte de cuisine fine), d’où à titre totalement involontaire peu de femme électronicienne (bien payée) et d’homme biochimiste (peu payé, comme moi). La bêtise dogmatique empêchait de le comprendre. [A titre secondaire, pourquoi étais-je moins payé que mes collègues femmes ? à cause de deux phénomènes : la plupart avaient reçu une augmentation pour leur ancienneté formant expertise, et pour les quelques-unes plus récemment entrées que moi dans l’entreprise, c’était lié au fait que le salaire d’embauche avait augmenté un peu plus vite que l’augmentation accordée aux gens en place, aléa des négociations collectives.]
  Page 43, il est expliqué que la Bible veut la femme dominée, de même que d’autres religions, affirmant que Dieu le veut. Ça me semble un malentendu : jusqu’à preuve du contraire, les textes religieux ne sont que des racontars inventés autrefois (en période machiste), ils reflètent simplement ce que les gens voulaient voir commandé, aucun rapport avec Dieu et ce serait exactement pareil si Dieu n’existait pas. Quand au bouddhisme sans Dieu, s’il dit que pour atteindre le nirvana, il faut être né homme et pas femme (une femme le pouvant dans une vie ultérieure née homme), ça pourrait être simplement que la femme habituellement est chargée de mission matérielle pour s’occuper des enfants, acquérir le recul et atteindre le néant étant donc réservé aux hommes, moins matériellement assujettis (avec travail à temps partiel, ou renoncement au travail avec la voie monastique).
  Page 44, il est dit que le refus du divorce, de l’infidélité, de la sexualité pré-mariage, cela vient de commandements religieux. Peut-être pour les historiens cela est-il confirmé, mais c’est une tout autre logique qui le justifie actuellement. L’échangisme conduit aux épidémies de maladies sexuellement transmissibles, il y a une logique intrinsèque à la fidélité, même si Dieu n’existe pas. Coucher avec des jeunes filles abandonnées enceintes, sans les épouser, est aussi une atrocité brisant des vies (de la mère autrefois, du futur-bébé depuis que l’avortement est légalisé, là où il l’est). Foncer dans une direction en obéissant servilement à un vieux texte antique parait idiot, mais faire tout le contraire (« libération sexuelle ») n’en est pas moins très critiquable, pour des raisons n’ayant rien à voir avec les religions. Sur le plan sentimental, je trouve d’ailleurs belle la fidélité, moche l’échangisme, sans aucunement être croyant. Je ne dirai pas que l’échangisme est inférieur car bestial pas humain : ça dépend des animaux, il y a parait-il des oiseaux éternellement fidèles, des chimpanzés bonobos échangistes frénétiques, tout est possible sans classement clair en bestialité/humanité. De même, la génération 1968 prônait l’inclusion des jeunes enfants dans les jeux sexuels d’adultes, et la morale s’est retournée (en France au moins) pour classer cela viol inadmissible – sans que la question soit « se libérer de la religion » ou « obéir à la religion ».
  Pages 46-50, l’auteur attribue le puritanisme (et les lois contre « l’outrage à la pudeur ») à la religion. Encore une fois, il a peut-être raison historiquement, mais pas dans l’absolu : il est faux que les athées sont tous des naturistes vivant tout nus et forniquant en public comme les animaux. Il y a un fond humain de réserve, qu’a pu coder à un moment donné la religion, mais même sans religion la même gêne est là. Il aurait fallu y penser au lieu de dire n’importe quoi affirmatif.
  Pages 51-56, l’auteur se plait à montrer la lutte religieuse contre l’homosexualité dite antinaturelle, alors que « les scientifiques ont découvert 54 gènes qui suggèrent que l’identité sexuelle est inscrite dans le cerveau avant même la naissance », mais là encore il n’est pas pleinement convaincant. Oui, historiquement, le commandement religieux interdisant (en Occident) l’homosexualité a pu gouverner les lois et traditions familiales, mais il y a un autre phénomène, oublié par l’auteur : autrefois, les gens disaient vouloir des enfants pour pérenniser leur « sang », et des biologistes disent que ça signifie vouloir conférer une forme d’éternité à ses propres gènes, phénomène que bloquait l’homosexualité autrefois, puisque sans descendance. Cela faisait une énorme pression contre l’homosexualité, même sans Dieu ni commandement religieux. Avec peut-être la Procréation Médicalement Assistée pour couples lesbiens, puis la Gestion Pour Autrui pour couples gays, un des parents peut/pourra transmettre ces gênes, donc les deux parents avec deux enfants, mais cela est très artificiel, n’ayant pas encore imprégné les consciences (et cela pose des questions difficiles, comme le remboursement de la PMA antinaturelle mais prétendue médicale, comme la marchandisation du corps féminin pour la GPA, etc.). Enfin, en un sens la chirurgie aussi est antinaturelle, pourtant pratiquée en grande routine à la demande des gens (croyants inclus), ce n’est pas clair, je ne comprends rien aux religions : la médecine s’oppose-t-elle à la volonté de Dieu ? (à remplacer par l’humble prière et l’achat de cierges ?), la maladie est-elle infligée par Dieu ou le diable (et pourquoi Dieu n’a pas annihilé le Diable ?) ? Rien n’est clair, mais en tout cas, la lutte contre l’homosexualité dans les familles ne me semble pas religieuse actuellement ici (c’est peut-être différent dans les USA hyper-religieux). Quant à dire que « les scientifiques » biomédicaux ont montré ceci ou cela, j’en doute et (avec ma formation biomédicale et ma bosse des maths personnelle) je pense pouvoir casser leur interprétation assez facilement, une corrélation statistique ne valant en rien causalité et déterminisme strict.
  Fin de page 56, une phrase effarante : « On a enseigné à de nombreux êtres humains que Ce que Dieu Veut (…) Il aime les humains à condition qu’ils fassent ce qu’Il veut ». Ça en fait un dictateur atroce, à la Hitler/Staline (et Napoléon etc.), pas du tout un bon Dieu. C’est cohérent avec l’Ancien Testament terroriste mettant en scène un Dieu exterminateur, terroriste, mais je pense que cela devrait légitimement être condamné, moralement, surtout les assassinats de bébés innocents (reprogrammables s’ils seraient devenus mauvais, facile pour le prétendu Tout Puissant). Encore une fois, ce livre ne donne nullement ici envie de savoir ce que vraiment Dieu veut, mais envie de condamner cette invention religieuse délirante porteuse de tant d’oppression (par les « relais » de ce Dieu peut-être imaginaire – s’Il existait vraiment, Il pourrait me dire ce qu’Il veut sans aucun besoin de religieux et livres antiques). Peut-être que l’auteur ne peut pas le dire ainsi aux USA sans être mis en prison ou/et assassiné, mais hors de ce contexte, ça parait immensément évident. Les victimes d’endoctrinement religieux semblent des abrutis décérébrés, devenus tortionnaires pour obéir à des commandements idiots, en dominant le monde, armes de destruction massive à l’appui…
  Pages 57-58, l’auteur dit que les religions enseignent que la torture éternelle est geste d’amour, comme tuer quelqu’un humainement pour « faire passer à leur prochain le message qu’il est inconvenant de tuer d’autres gens ». Erreur : ces horreurs immorales n’ont rien de spécifique aux religions, des gouvernements pratiquent (ou ont pratiqué) la torture au nom du Bien moral (torturant de prétendus méchants pour obtenir des informations permettant d’éviter que leurs collègues tuent des gentils) et tuent en masse (ou ont tué) au nom du Bien (terror bombing assassinant les bébés de Hambourg et Dresde, couvert d’honneurs en Occident classant ça héroïsme pour la bonne cause).
  Pages 59-60, l’auteur affirme que les religions enseignent que l’argent c’est mal et qu’une bonne action ne doit pas être payée. Je n’ai pas vu trace de cela dans l’Ancien Testament judaïque, et au Moyen-Age, il est célèbre que la domination de l’Eglise Catholique interdisait le commerce de l’argent, laissé (puisque le crédit est un besoin économique) aux Israélites et Protestants (ne se référant qu’à l’Ancien Testament pour les premiers, surtout à l’Ancien Testament pour les seconds – et ces riches Israélites et Protestants étaient massacrés à l’occasion par les foules de Catholiques jaloux comme prérévolutionnaires ou pré-communistes anti-riches…). Et les USA initialement dominés par les WASP (protestants blancs anglo-saxons) font de l’enrichissement leur principe de base, contraire à la Parabole du Bon Samaritain de Jésus, disant que la vie éternelle est réservée à ceux s’étant ruinés à aider autrui. Ailleurs, Jésus tout au contraire blâme la personne qui a reçu une pièce d’argent et l’a faite moins fructifier financièrement que les intérêts bancaires, ce qui est une incitation explicite à l’enrichissement, sans parler de travail associé. Bref, la religion chrétienne dit tout et son contraire, il faudrait le dire immédiatement, au lieu d’accumuler les bêtises avant de dire cent pages plus loin peut-être : il y avait contradiction, ce n’était pas crédible du tout. Enfin, si ce sera pour dire « ces religions sont horribles, il faut les condamner et chercher ailleurs », il pouvait le dire dès le début sans ce parcours dénué d’analyse contradictoire, pénible à lire pour un incroyant, et s’il dira « au contraire, il y a écrit ceci bien mieux, toujours dans les Ecritures Sacrées », ce sera invalide puisque leur crédibilité est montrée pire que nulle. On verra ? Si le but était un discours anti-religieux, du temps aurait été économisé en disant « on a enseigné à de nombreux humains que », mais pourquoi l’ont-ils cru ? est-ce seulement sous incitation de bâton et carotte ? c’est très nul, irréfléchi, à condamner d’urgence. Et ce n’est pas qu’une question de temps mais d’éviter de se perdre dans un immense énoncé avant de commencer à réfléchir (un lecteur athée ou agnostique ou sceptique contestant dès la première ligne, ça semble avec ce livre une erreur d’approche, ou ultra-spécifique au monde étasunien hyper-religieux ne s’autorisant a priori pas à penser). Devenus adultes, nous pouvons dénoncer l’abus d’autorité sur ce qu’on nous a fait ingurgiter jeunes enfants, ça peut être dit d’emblée au lecteur, pas besoin de refaire le parcours de (mal-) formation avant de dire le premier mot négatif, passons au cœur du sujet, non ?
  Page 61-62, l’auteur dit que Dieu veut le libre arbitre humain, de s’unir à Lui (avant Paradis) ou non (avant Enfer), c’est la Justice divine. Cela me parait très idiot : la menace annihile la liberté. Un soldat allemand jugé en 1945 devait-il être jugé coupable d’avoir librement choisi de tuer des alliés s’il aurait été fusillé en cas de refus ? La menace annihile la liberté, à mon sens. Sauf que… ici, ce n’est pas une menace tangible mais une menace virtuelle (peut-être totalement fausse), d’un Dieu tout puissant mais ne venant bizarrement pas me dire ce qu’Il veut, comme s’Il n’existait pas. Bref, ces religions du Livre sont des commandements humains à la soumission sous menace terrible (éventuelle) d’un Dieu tortureur (mais qui n’existe peut-être pas). Je trouve ça idiot. Si ce Dieu existait et voulait que j’agisse de telle ou telle façon, il suffirait qu’Il vienne me le dire, par contre s’Il n’existe pas, effectivement la seule possibilité est que des humains prétendent « savoir » Sa volonté secrète, avec crédibilité peut-être nulle mais menace terrible en cas d’incrédulité. C’est très moche, ce n’est pas du tout un bon Dieu existant, en tout cas : soit Il n’existe pas, soit c’est un monstre immoral terroriste persécuteur sadique, avec Injustice totale mal nommée Justice céleste. Pourquoi l’auteur n’a-t-il pas encore commencé à objecter ?
  Page 63-64 enfin, l’auteur reconnait que c’est contradictoire, mais que c’est ce qui gouverne la politique, avec les privations de liberté commandées au nom de la liberté. Toutefois, je ne suis pas pleinement convaincu : il est notoire que la liberté n’est jamais absolue, et mieux vaut pour les honnêtes gens que soit bridée la liberté du tueur en série, là n’est pas la question. A mon avis, le problème est l’incohérence des religions du Livre ne répondant en rien pourquoi Dieu tout-puissant ne me parle pas s’Il veut de moi quelque chose au lieu de me punir après coup – tout parent sensé trouve ce calcul aberrant, l’explication directe simple étant infiniment meilleure en résultat et en respect de la personne conseillée.
  Page 64-65, enfin un point intéressant : la souffrance, comme si va enfin être abordée l’opinion religieuse sur les maladies. Le début du texte dit que selon les religions, la souffrance est bonne puisque voulue par Dieu (c’est faux pour le bouddhisme, disant que la vie est hélas souffrance, et qu’il convient de parvenir à s’en détacher en néant éternel avant de mourir et être réincarné en moustique ou autre). Puis il dit que Jésus a souffert pour effacer les péchés de l’humanité : je ne suis pas d’accord, car cela n’est nullement dans les Evangiles et semble du bla-bla a posteriori pour gagner des adeptes déculpabilisés de leurs fautes diverses (avant de recommencer et re-pardon, hop, génial pour le business religieux : grand succès, auprès des décérébrés crédules).
  Pages 65-66, l’auteur conclut ce paragraphe souffrance avec l’interdiction religieuse de suicide et euthanasie, sans aborder les questions « d’où vient la maladie ? », « est-ce que Dieu est un monstre sadique ? », etc.
  Pages 66-69, un paragraphe « morale » est traité très étrangement, uniquement à travers le critère de « morale naturelle » et condamnation du non-naturel. Tout au contraire, les religions du Livre ont fait exterminer les Amérindiens voulant respecter la Nature sans l’abimer en rien, pour dominer la Nature en l’écrabouillant pour se faire un maximum de fric, avec religiosité garante de pardon ou quoi. Il y a là une énorme contradiction. Dans un chapitre morale, j’aurais plutôt vu des questions comme la très difficile décision autour de l’avortement : le désir de la mère autorise-t-il moralement à tuer l’enfant inachevé, éventuellement plus achevé qu’un grand prématuré en couveuse ? La France officielle, prétendue laïque, mais fanatiquement religieuse dans son sionisme étasuniophile (voulant rendre Israël aux Hébreux mais pas les USA aux Amérindiens) a tranché dans un sens que je désapprouve, dans un débat où les deux camps se traitent de monstres immoraux. Pas facile. Ne pas aborder la question, peut-être insoluble, semble une manœuvre simplificatrice tenant du simplisme trompeur. Je ne suis pas dupe.
  Page 69-71, un chapitre sur « la mort » me parait totalement raté, spécifique aux religions du Livre. Pour les bouddhistes et hindouistes, la mort n’est pas une fin du tout mais un changement d’enveloppe avant de vivre et encore (souffrir encore disent les bouddhistes, sauf extinction bienheureuse en nirvana, ultra-rarissime). Il me semble aussi qu’à Madagascar, les enterrements sont des fêtes traditionnellement joyeuses, ce que les prêtres chrétiens ont détourné en célébration de l’accès au Paradis (probable) du défunt. Je crois que c’est un peu pareil pour les jazzmen afro-américains de la Nouvelle-Orléans, pas tristes du tout à un enterrement, festif. Inversement, la tristesse face à la mort de proches n’est pas spécifiquement humaine mais a été décrite chez de nombreux animaux (singes et éléphants, au moins), c’est bestial et pas supérieurement humain conduisant à la religiosité. A l’enterrement de mon oncle Raymond, athée converti catholique, mon père athée a été choqué que le prêtre clame « réjouissez-vous ! », et peu de croyants semblaient convaincus par cela.
- - - - - - - - - -
  Page 73 commence comme une seconde partie, enfin, avec les mots « Et si (…) s’avérait inexacte ? ». C’est une évidence depuis la première page pour les lecteurs non-croyants (ou ayant une religion différente de celles du Livre). Le propos va-t-il commencer à devenir pertinent ?
  Page 76, je suis très déçu, l’auteur s’enthousiasmant (comme un athée) des trucs techniques, de manière crédule (en l’atome, premier pas humain sur la Lune, etc.). Je préfère le scepticisme que ces croyances-là, mais l’auteur va-t-il commencer à réfléchir ?
  Pages 77-78, l’auteur se lamente de ce qui ne va pas dans l’humanité et il répète sa bêtise irréfléchie que les femmes sont moins payées que les hommes. Il ajoute scandaleux qu’il y ait des discrimination selon la religion des gens, et là je ne suis absolument pas d’accord : la religion n’est pas que le nom donné à une divinité virtuelle dans les nuages, c’est une adoration de faits horribles (pour les religions du Livre) : le judaïsme fait adorer les assassinats de goys bébés compris pour prendre la Terre Promise (ce qui a été réédité en 1948, ce n’est absolument pas de l’innocence), le christianisme commande de tuer les parents éloignant leurs enfants de Dieu et ceux par qui arrive « le scandale » (sans précision, usine à meurtre de masse), l’islam appelle à massacrer les musulmans changeant de religion. Oh non, ce n’est pas de l’innocence imposant total respect, intouchable. Certes la très imbécile Déclaration « Universelle » des Droits de l’Homme clame l’entière liberté de religion, mais cela vaudrait pour les religions nazie et apartheidienne, c’est idiot ou/et criminel. De même pour la laïcité à la française qui se veut protectrice de judaïsmes/christianismes/Islams en ne persécutant que lesdites « sectes ». L’auteur n’a toujours pas commencé à réfléchir.
  Page 79, l’auteur cite une pièce de théâtre étasunienne, ça ressemble aux érudits français à tête vide de réflexion qui se complaisent à citer des trucs littéraires franchouillards, façon scolaire, c’est archinul, horripilant de fausse supériorité.
  Page 80, l’auteur conclut que tout ce qui ne va pas dans le monde vient du refus de partage lié à la couleur de peau, le sexe, la religion, l’ethnie. Je trouve cela faux, à mon avis l’absence de partage est essentiellement liée aux frontières, artifices xénophobes rejetant l’autre. Il n’en parle pas puisqu’en tant que bon citoyen US il est sans doute fervent patriote, sans voir que c’est de la xénophobie active. Affligeant. Les USA sont nés d’une invasion migratoire et maintenant les installés refusent la migration des Latinos, voulant partager travail et richesse, c’est de l’égoïsme groupiste pur jus. Rien à voir avec la religion, enfin… c’est un des contraires de l’altruisme de la parabole du Bon Samaritain, en préférant choisir d’autres passages pardonnant les fautes. Les religions affirmant tout et son contraire servent d’alibi pour couvrir les horreurs morales.
  Page 81, l’auteur s’émeut de la faiblesse des dons pratiqués par les USA aux pays pauvres. Il n’a simplement rien compris : la solution n’est nullement de déverser des montagnes d’argent sur les pays indolents ne travaillant pas et attendant versements d’argent. C’est comme ça qu’a capoté le communisme, écroulé au milieu des années 1980 malgré un système dictatorial empêchant la concurrence politique : les gens, tous fonctionnaires, étaient payés qu’ils travaillent ou non alors ils ne travaillaient pas, donc le pays était pauvre, et jalousait les pays riches. Recevoir sans effort en échange est un piège énorme, en rien un bien évident. Actuellement, une publicité misérabiliste appelle aux dons pour les enfants « mais pourquoi il n’a rien à manger ? », moi je demanderais au contraire : « pourquoi ils font tant d’enfants s’ils n’ont pas de quoi les nourrir ? », et la pulsion de sexe bestial ne me semble en rien une réponse moralement honorable. (Je dis ça de manière non religieuse, c’est certes encore pire avec des religions natalistes encourageant la natalité et condamnant la contraception, au nom d’un bla-bla nullissime se résumant à « on nous a raconté que… alors c’est La Vérité ».)
  Page 85, l’auteur parle de sauver les enfants morts de faim en renonçant à 5% des dépenses d’armement. Mais va-t-il analyser d’où vient le principe des armées ? De la défense du pays, ou attaque d’autres pays, c’est un concept purement nationaliste, depuis au moins 150 ans. Supprimer les frontières serait supprimer les armées, une police suffisant à pacifier l’ensemble, sans course aux armements face à face. Va-t-il commencer à réfléchir ?
  Page 86, l’auteur attribue à l’enseignement religieux le fait que 225 riches gagnent autant que 3 milliards de pauvres. C’est faux : la parabole du Bon Samaritain, religieuse, le condamnait totalement, obligeant les riches à se ruiner à aider pour être récompensés de Paradis, mais ces religions sont tellement mal fichues, affirmant tout et sont contraire, que l’égoïsme écraseur (bestial dominateur) triomphe, avec fausses justifications religieuses prétendant au sacré incontestable. Les religions auraient pu résoudre le problème politique, hélas elles ont tout raté, et peut-être sciemment pour être du côté des riches (comme en France médiévale, appelant les manants exploités dévalisés à ne pas se révolter, ceci leur garantissant était-il dit le Paradis post mortem). Au lieu de se centrer sur ce que Dieu veut, à supposer qu’Il existe, il serait bien plus pertinent d’affronter les problèmes en face, sans gober les racontars d’autorités pourries.
  Page 87-88, il est abordé une question mais peu clairement, disant que les croyants pensent que Dieu veut le monde comme il est. J’avais lu (dans le livre « Décadence » d’Onfray je crois) que cette idée date de Saint-Paul (après disparition de Jésus – que je ne comprends pas mais ce n’est pas le sujet), s’alliant aux gouvernants même tyranniques, contents de trouver une chapelle persuadant les gens que leur oppression est juste puisqu’elle est en place (donc avec l’assentiment total de Dieu tout puissant et tout connaissant). Ça n’a rien à voir avec le judaïsme ni avec les Evangiles, affirmer que c’est une leçon de toutes les religions paraît faux.
  Pages 89-98, l’auteur s’affirme lumineux, révolutionnaire, en affirmant que Dieu ne veut rien. Bof, cela rejoint le jugement des athées (il n’existe pas de Dieu donc rien n’est voulu par Dieu), ce n’est pas grandiose immensément novateur. Certes, ça peut bouleverser les croyants habitués à réciter du prétendu Vrai et pratiquer des rites prétendus obligatoires, mais ça semblait profondément idiot crédule vu de l’extérieur. Personnellement, la sagesse ne me semble pas cet athéisme, autre forme de croyance mais l’agnosticisme ou scepticisme : qu’est-ce que veut Dieu ? on n’en sait rien, et même on ne sait pas s’Il existe, au-delà d’être objet de légendes délirantes affirmatives.
  Page 98, l’auteur demande ce qui changerait si le monde comprenait que Dieu ne veut rien. Je ne sait pas ce qu’il va dire mais j’ai des éléments de réponse, personnellement : le monde communiste s’est basé sur la négation de Dieu, donc de l’obéissance à ce que prétendument veut Dieu, et ça n’a pas du tout généré le Paradis sur Terre. Des dominations écraseuses se sont mises en place sans passer par la religion, mais pareil ou pire. Bref, je ne pense pas que l’auteur a inventé la solution aux problèmes de l’humanité, il ne fait que rejoindre le très vieux constat (du 18e ou/et 19e siècle) selon lesquelles la violence politique injuste s’est alliée aux religions, à plein d’endroits et d’époques (sans que ce soit nécessaire à la violence politique injuste, très possible tout autant sans aucune religion).
  Page 99-100, l’auteur affirme que, même si on n’a pas besoin de croire en Dieu, il est très bénéfique de croire en Lui, de L’aimer, et cela confère une puissance énorme. Je ne comprends rien à ce discours, de valeur persuasive nulle, très exactement. Croire en Dieu ne permet pas de marcher sur l’eau, guérir de telle maladie dite incurable, etc. ce qu’affirme l’auteur est faux, il se fait plaisir à se donner raison, mais sans un seul argument (résistant à la critique). Ce qu’il ne dit pas, et que j’ajoute moi, c’est que – via la prière et la croyance aux miracles – il se produit comme une forte méthode Coué qui a un effet placébo parfois non nul, rarement tangible. C’est artificiel, très possible sans existence effective de Dieu, c’est un artefact psychologique, ou psycho-bio-machin.
  Page 103, l’auteur demande pourquoi Dieu voudrait-Il que les humains l’adorent et le vénèrent. Oui, je le disais cinquante pages avant, il n’est en rien révolutionnaire mais rejoint une sagesse évidente, qui était accessible d’emblée.
  Page 104-105, l’auteur dénie que Dieu veut que les gens s’entretuent pour l’appartenance ou non à telle religion précise. Il demande « pourquoi » cela serait. Je pense que l’objection est juste mais la question : mal formulée. Oui, faire de Dieu un tueur d’humains appelant au meurtre entre humains, c’est L’insulter, à mon avis (ou insulter Son image virtuelle s’Il n’existe pas autrement), mais les questions « pourquoi » sont un piège, auquel tous les blablateurs peuvent trouver mille réponses dans leurs livres sacrés, prétendant à des enchainements de causes et d’effets avant d’aboutir au mystère originel, prétendu inaccessible à la pensée humaine finie, bof. Ce n’est pas qu’il n’y a pas de réponse à ce pourquoi, il y en a des milliers, discordantes, et les mettre ensemble à la poubelle parait préférable. Même pas besoin de poser ainsi la question.
  Page 109, l’auteur n’est pas convainquant, envisageant que Dieu est simplement tout ce qui est, « ce que vous voulez, c’est ce que Dieu veut ». C’est là oublier que les humains veulent les uns et les autres des choses contradictoires, par exemple le violeur veut violer et sa victime veut le contraire : pas de viol. Dieu serait la contradiction universelle, et aucun besoin d’inventer le concept Dieu pour ça. Poubelle. On va voir si l’auteur le comprend plus loin.
  Pages 110-111, bla-bla sur l’inconscient qui guiderait les choix sans qu’on le perçoive, ça ressemble aux délires freudiens affirmant n’importe quoi sans aucune espèce de preuve. Cet auteur se confirme un croyant en presque n’importe quoi, religion d’abord puis scientisme et psychanalyse, il est simplement déficient en intelligence critique. Qu’il prétende révolutionner l’humanité est donc très abusif, crédible en rien.
  Page 112, l’auteur envisage que ce que Dieu veut donner aux humains, c’est exactement ce qu’ils souhaitent. C’est faux : vie éternelle sur Terre et jeunesse éternelle sont très voulues mais aucunement données. De même, peut-être cent millions d'hommes voulaient forniquer Marilyn Monroe autrefois et cela n'a été donné qu'à peut-être cent.
  Pages 112-113, l’auteur annonce une autre idée immense de lui-même (relancée par lui-même) : Dieu serait simplement « la vie », rien de plus. Apparemment il ne comprend pas que cela correspond à l’athéisme reconnaissant la vie (sans adoration d’elle ni rites ni professionnels religieux). Il oublie aussi, comme les végétariens végans et autres, qu’écraser un moustique c’est tuer une vie (tuer Dieu ?), de même se laver en exterminant acariens et microbes cutanés, c’est exterminer des vies, de même qu’éliminer des parasites (poux, tiques, vers, etc.) ou stériliser un prélèvement sanguin d’humain pour analyse achevée (avec globules blancs vivants), de même que l’avortement (sacralisé en France en diabolisant les opposants prétendus insulter la Dignité de La Femme). Non, il est semble-t-il dans le bla-bla autosatisfait, sans esprit contradictoire. C’est fatiguant à lire, comme très nul oubliant de penser. Et je dois m’arrêter presque chaque ligne pour corriger.
  Pages 113-115, l’auteur s’interroge sur sa conception de Dieu-tout qui nie la relation hiérarchique du Haut vers le Bas sous-tendant toutes sociétés depuis toujours, dit-il. C’est oublier la Révolution française et l’invention de la démocratie moderne (pas athénienne esclavagiste) : le peuple peut choisir de gouverner au lieu d’obéir aux ordres. Enfin, certes, cela a été tout pourri par le principe de république, démocratie indirecte conférant le pouvoir à des dictateurs temporaires élus, mais il reste le cas de la Suisse, avec référendum d’initiative populaire obligeant les élus à obéir au peuple.
  Page 116-117, erreur franche : « tout le monde connait la vérité sur la vie ». C’est faux, c’est immensément discuté polémique, nullement l’objet d’un consensus qui vaudrait Vérité. Les virus sont-ils vivants ? D’où vient la vie ? Y a-t-il de la vie extra-terrestre ? Quelle définition précise a la vie (connue ou possible autrement) ? La vie est-elle temporaire ou infinie via réincarnations ? Est-ce que le monde existerait s’il n’y avait pas une vie pour l’observer ? etc.
  Page 116, autre erreur lourde : « rien n’est dépourvu de vie ». Si, un caillou lunaire, par exemple (avant d’être rapporté/contaminé).
  Page 116 encore, explication, incorrecte : les objets inanimés comme les cailloux seraient de la vie, car leurs atomes contiennent du mouvement (mouvement brownien des molécules ou mouvement d’électrons, etc.). C’est un basculement de sens, « vie » étant pris pour « mouvement », discordant avec les définitions biologiques de la vie (requérant homéostasie, réplication, etc. la stérilisation d’un liquide étant dite annihiler toute vie en lui, même si l’eau reste agitée de mouvement brownien à nano-échelle, quoique à la température de zéro Kelvin toute agitation cesse est-il affirmé). On peut certes dire n’importe quoi, mais il ne faudrait pas oublier de donner la parole aux avis contraires.
  Page 116 enfin, erreur totale : « Non seulement tout le monde connait ces points [définition de la vie comme mouvement d’atomes], mais tout le monde est d’accord à ce propos. » C’est totalement faux : la communauté scientifique et la population générale (instruite de manière moderne) sont en désaccord, l’auteur est ultra-minoritaire dans sa convention de langage, possible arbitrairement mais nullement unanime.
  Page 118, un mot peu convaincant : « La vie est la source de la vie ». C’est une opinion, peut-être voisine d’idées bouddhistes, mais les scientifiques matérialistes (athées, et même croyants partisans du Dessin Intelligent) ont échafaudé une théorie sur l’émergence de la vie, par automatismes, des radiations naturelles produisant des molécules prébiotiques, finalement s’agençant en structures réplicables, puis Evolution jusqu’à nous. Et même si la vie est le mouvement, pas la vie biologique, des scientifiques matérialistes ont échafaudé l’hypothèse du Big Bang, le mouvement émergeant à partir d’un point singulier, infini dans l’espace mais sans précédent. Je ne dis pas du tout que là est La Vérité, mais ce qu’affirme l’auteur est immensément contesté, les contradicteurs ayant même le pouvoir prétendu savant.
  Page 120, l’auteur résume l’apport de Jésus à avoir annoncé que les lois de Dieu se résumaient « à une seule, que l’on appelle la Règle d’Or ». Incroyable, je n’ai vu aucune mention de cette prétendue Règle d’Or dans les 4 Evangiles officiels détaillant l’enseignement de Jésus. Certes, peu de gens ont lu l’intégralité des Evangiles, et la plupart des croyants se contentent des extraits lus à l’église ou au temple, mais ce n’est pas une raison pour mentir. Jésus a affirmé tout et son contraire sur plein de sujets, et parlé en paraboles incompréhensibles, dites compréhensibles par les bons croyants (massacrant donc les gens d’interprétation différente, Jésus ayant appelé à tuer « ceux par qui arrive le scandale »…), c’est tout le contraire d’une règle claire, mais la porte ouverte sur un N’importe Quoi divergent en mille directions (il y a peut-être davantage que mille sectes chrétiennes en désaccord, mais je dis ça pour le principe).
  Page 120 encore, l’auteur émet sa révélation, la nouvelle règle d’or : « La Règle Unique du Dieu unique est que chacun est sa Propre Règle ». Je ne suis pas d’accord : le violeur, le tueur en série, ne doivent pas faire ce que bon leur chante, mais se voir cassés s’ils entament la matérialisation de ce qu’ils veulent. Et qu’est-ce qui prouve que les croyants en multiples dieux ou zéro dieu ont tort, et les agnostiques doutant dans l’incertitude ? Non, cet auteur clame n’importe quoi, je ne le crois en rien, et il n’est pas convaincant du tout. Ça ne veut pas dire que je préfère les croyants fanatiques tuant au nom de Dieu mais une troisième voie : les incroyants non-violents, les réservés, indécis, ne faisant aucun mal (sauf aux moustiques etc. en légitime défense). Pire : je suspecte cet auteur étasunien de se la jouer « marketing », flattant les bas instincts du lecteur « client », il dit à chacun que ce qu’il veut, Dieu le veut, génial, tout le monde va être content ! Par exemple : « Je veux un million de dollars ? Facile : je vais à la banque et je dis au guichet que Dieu exige qu’ils me donnent un million de dollars, sans l’imputer à mon compte ! » Génial, super-succès garanti ! Sauf que… c’est du verbiage : si Dieu est partout, Il n’est nulle part, et l’ancien ordre « obéissez à Dieu sinon il va vous massacrer et torturer éternellement » disparait, donc plus personne ne va obéir à ce nouveau Dieu partout, et du coup le succès d’auteur obtenu en disant au lecteur « votre volonté est celle de Dieu » va s’effondrer, mais l’auteur peut escompter avoir fait fortune avant. C’est typiquement la mentalité étasunienne (caricaturale), affreuse, menteuse, pour le fric. Enfin, on est à la moitié du livre, il va quand même y avoir des objections abordées, j’espère.
  Pages 122-123, l’auteur explique que ses prières à lui ne sont pas des demandes mais des expressions de gratitude. Je ne sais pas, j’ignore ce qu’est de croire aux prières, mécanisme qui semble infantile si on n’a pas été élevé à le pratiquer pour de prétendues Hautes raisons. Je ne vois en rien l’intérêt de cette prière disant merci à Dieu, qui savait ce qui voulait être dit sans besoin que ce soit dit, et qui est immensément au-dessus de ce micro-bla-bla d’un être minuscule (comme un microbe pour nous).
  Pages 123-124 vient un discours que je trouve peu probant, sur la nécessité de transformer nos besoins ressentis en préférences (acceptant le contraire). Certes, quand j’avais étant enfant des troubles de l’alimentation, c’était ça, je refusais le désagréable (en refusant même sous la torture physique des coups de ceinture, j’aurais refusé « héroïquement » même avec un pistolet contre la tempe), mais… en sens inverse, un violeur pourrait dire à sa victime « tu ne veux pas vraiment mais ça ne va pas te tuer, alors accepte même si ça t’est désagréable ». Idem en sens inverse, antiféministe, l’avortement pourrait être interdit en disant que c’est comme ça même si c’est désagréable à la mère n’ayant pas voulu cette grossesse, celle-ci et la maternité forcée après ne vont pas la tuer. Pas simple de trancher, l’auteur me semble avoir tort d’y voir une lumière très claire.
  Page 126, l’auteur donne une autre définition de Dieu : « entière liberté » (pour les humains de faire ce que veut chacun). Je ne suis toujours pas d’accord, pour ce qui est de l’assassin, du violeur, du sadique.
  Pages 128-129, autre prétendue grande idée de l’auteur (venant d’autrui non cité), il dit qu’il faut donner ce que l’on espère recevoir. Ça ne me semble pas convainquant, car c’est le total opposé du système étasunien, avec mur anti-Latinos pour ne pas partager. Au lieu de dire des choses dans le vague, à appliquer de manière minuscule individuelle, pourquoi ne pas en déduire que cela aboutirait à dissoudre les nations, à faire disparaître la jalouse richesse occidentale ? avec hurlements terribles et guerre nucléaire totale… Même sur le plan des principes, ce n’est pas clair : si je veux un milliard de dollars que je n’ai pas, comment le donner à autrui ? en le volant ? ce n’est pas clair du tout.
  Page 130, autre idée prétendue énorme de l’auteur, remplacer la question « qu’est-ce que veut Dieu ? » par « qu’est-ce que Dieu est ? ». Sauf qu’il veut comme réponse « Dieu est tout », alors que la réponse athée, tout autant possible, est « Dieu est une légende délirante », ce qui n’est pas grandiose bouleversant, mais confirmerait l’idiotie profonde des croyants, dont l’auteur Walsch.
  Page 139, un point de détail mais qui me touche, l’auteur dit qu’un discours religieux comme le sien est taxé de « déconnecté de la réalité ». Je compatis, en tant qu’étant moi-même classé schizophrène à ce titre, et « soigné » en tant que tel (par des pseudo-médecins idiots, interdisant de réfléchir). Mais je trouve son cas encore plus étrange (aux USA) : tandis que la croyance aveugle en La Bible légendaire poly-contradictoire est applaudie comme saine d’esprit, parfaite, en douter est classé « déconnection de la réalité » ! C’est une totale aberration, ridiculisant la prétendue « médecine scientifique », l’auteur ne le note pas ainsi mais je le fais. Au fait, ça ressemble en version chrétienne à l’islamisme égyptien, les athées étant là-bas envoyés au psychiatre…
  Page 141, l’auteur affirme que les humains prétendent vouloir l’Unité avec leur prochain, alors qu’ils la possèdent déjà. Je ne comprends pas ce bla-bla, mal traduit ? En quoi est-ce que je possède l’unité avec tel violeur tueur en série ? Ben non, ce n’est pas moi du tout, et je ne veux en rien m’unifier à pareil monstre méchant.
  Page 142, nouvelle flatterie « marketing à l’étasunienne » envers le lecteur : l’auteur déclare nuls (« pas très doués ») les humains, en ajoutant « le fait de m’avoir lu jusqu’ici prouve que vous êtes une exception ». Oui, cela peut plaire d’entendre ça, pour des lecteurs simples d’esprit, mais moi je ne suis pas d’accord : j’ai lu avec des milliers d’objections et j’estime que l’auteur se trompe lourdement, ça n’oblige pas à fermer le livre avec colère à la moindre contrariété, le démolir posément présente un intérêt, et son diagnostic est donc totalement erroné, mal pensé, nul.
  Page 142 encore, l’auteur dit « il devient facile d’aimer tout le monde » (avec ses règles à lui), et je ne suis pas d’accord. S’il aime tel sadique couvert de sang innocent, moi je ne l’aime pas et je me donne entièrement raison en ceci, sans aucunement être trompé par l’enseignement biblique usuel puisque je suis incroyant. Visiblement, il oublie une part de l’humanité (athées, agnostiques, sceptiques, voire déistes etc.) pour clamer détenir La Vérité évidente, en n’écoutant pas les objections évidentes (qui me sautent aux yeux en première lecture, instantanément). Par ailleurs, ma conception de l’amour n’est pas du tout la même que lui : je rêvais d’un paradis à deux hétérosexuel avec telle personne en particulier, et le fait qu’elle m’ait rejeté m’a cassé en petits morceaux, presque tué (ou tué deux fois, et ce serait ici ma troisième vie), l’idée d’aimer tout le monde en orgie généralisée n’est pas mon truc, personnellement, je suis romantique, désolé. (Même sans parler d’orgie sexuelle, je ne suis pas partisan de faire des bisous à tous, méchants monstres inclus). Jésus-Christ a dit de tendre l’autre joue si on est frappé, c’est compréhensible si le gifleur ému tombe à genoux alors en demandant pardon, mais s’il vous colle une châtaigne encore pire, vous jetant au sol, avant deux coups de pied dans la tête, la « leçon » de Jésus est aberrante, stupide, naïve suicidaire au mieux. Autre point : je ne conçois l’amour que comme préférence (envers les gentils, pas les méchants – envers telle jeune fille délicieuse et pas sa camarade médisante, etc.), « aimer tous » affadit singulièrement l’amour focalisé sur une personne. C’est encore une fois : si c’est tout alors c’est comme si ce n’était rien. Manier des concepts crus grandioses ne devrait pas exclure les sentiments beaux dans leur particularité.
  Page 144, autre mot totalement aberrant : « vous n’êtes pas séparé de Dieu, vous ne l’avez jamais été ». C’est faux : élevé par des parents athées, je n’avais aucune idée de ce que pouvait désigner le mot Dieu, avant d’en entendre vaguement parler vers l’âge de cinq ans, sans aucun intérêt, et m’intéresser plus tard aux Evangiles vers l’âge de 19 ans (trompé par une lecture partielle cachant les horreurs en eux). Mais l’auteur étasunien parle à ses compatriotes hyper-religieux, sans imaginer un autre monde, c’est simplement nul. Pire : c’est « compréhensible » si l’on suit le mot de Jésus appelant à tuer les parents éloignant leurs enfants de Dieu : il n’y a alors plu’ que des croyants et des morts. Atroce, et pas du tout évident, ni logiquement valide (la dictature massacreuse est logiquement facultative, axiome récusable d’un cran en amont). L’auteur se montre très mauvais, là, aveugle affirmatif à tort, mais je continue, voir s’il le perçoit plus loin.
  Page 145, l’auteur vante l’ « Église de l’Unité » des Fillmore. Wikipédia me précise que ça fait partie du mouvement Nouvelle Pensée. Apparemment, c’est chrétien sans être catholique ni protestant, formant peut-être une secte protestante très minoritaire. Si ce livre est une introduction pour y conduire, c’est totalement raté : ce n’est en rien convaincant, même pas plaisant. Et si dans l’introduction l’auteur disait ce livre « dangereux » pour l’humanité, au sens de « dangereux pour l’équilibre actuel, erroné », il se trompait : son argumentaire est ignorable avec un haussement d’épaules (ou mille objections comme je l’ai fait). Il y a peut-être effectivement danger aux USA, où les gens sont presque tous armés et peuvent tirer sur ce qui leur déplait, mais ce n’est pas un danger conceptuel, seulement une violence barbare, instituée par les descendants de cow-boys au nom de leur tradition massacreuse victorieuse.
  Page 146 : « Vous êtes à la recherche de Dieu ». C’est faux, pour cela il faudrait être convaincu de Son existence, ce qui n’est pas mon cas ni celui des athées, agnostiques, sceptiques, animistes, bouddhistes etc. L’auteur parle aux USA en ignorant le reste du monde, c’est méprisant à tort, ça fait de lui un très mauvais donneur de leçons.
  Page 146 aussi, le mot « marketing US » habituel : « ce livre s’adresse directement à vous », pour maximaliser l’importance de chaque lecteur, se croyant grand immense… Basse flatterie. Je préfère la caricature de ceci dans une nouvelle de Fredric Brown, qui disait « vous croyez que ceci est imprimé en des milliers d’exemplaires, mais c’est faux : il est uniquement pour vous seul, et voici ce qui va se passer pour vous, je vous regarde et je vais vous faire ceci… ». Risible quand c’est de l’humour, triste quand c’est une recette artificielle pour que le lecteur « aime ce livre » – et je ne suis pas dupe, désolé.
  Page 147, l’auteur repart sur son idée que Dieu est tout, mais je répondrais que Dieu est alors le tremblement de terre massacreur de bébés (et procureur de mille souffrances horribles pour des blessés non tués), il est le violeur massacreur et ses victimes tout autant, ce n’est pas un Bon Dieu, c’est tout, c’est rien, inutile de définir Dieu, qui n’apporte rien à rien, comme le disent les athées convaincus.
  Page 148, l’auteur affirme que « seule l’idée d’un Dieu qui n’est pas tout (…) peut (…) justifier le monde que l’humanité a créé ». C’est faux : les communistes sans Dieu (pouvant admettre le verbiage « Dieu est tout donc rien, sans conséquence aucune pour qui que ce soit ») ont aussi commis des horreurs hyperviolentes, les tribus sans Dieu unique ont pratiqué la guerre tribale massacrant l’autre, etc. Certes les religions du Livre ont pu commettre peut-être 60% des atrocités, mais ça ne fait pas du tout 100,000%. Erreur de jugement, affirmation parachutée sans réfléchir. Et si on est en mode « recrutement » pour l’Eglise Machin, c’est de la propagande mensongère, c’est de la malhonnêteté intellectuelle, pas une petite erreur fortuite par inadvertance, attention, je veille, l’esprit (critique) en éveil.
  Page 149, l’auteur s’auto-attribue « douceur et sagesse », contraire à l’endoctrinement sévère des religieux partout autour. Il oublie seulement qu’il vit aux USA et qu’en URSS, la situation était totalement inverse : les parents n’endoctrinaient pas à croire en un Dieu sévère vengeur, et ça a généré un régime atroce de brutalité et intolérance, pas mieux que la voie étasunienne. Pour le percevoir, il faut un minimum de recul, qui manque à cet auteur, comme déficient intellectuellement, inapte à sortir de son cocon dont il veut repeindre les murs à son idée à lui.
  Pages 150-151, l’auteur joue un chant apocalyptique, version religieuse (quand les écologistes clament le Mal ailleurs), avec peu de pouvoir de conviction. J’ai lu ainsi plusieurs citations « la nouvelle génération ne respecte plu’ rien, c’est la fin de tout », « la fin de monde est proche de toute évidence », ça semblait pertinent mais… c’était daté de moins mille avant Jésus-Christ à 1800, toutes apocalypses invalidées par la suite des évènements. On peut certes prophétiser n’importe quoi, mais ce n’est pas pour autant fondé.
  Page 152, l’auteur se plaint de « la volonté d’avoir toujours raison, propre aux humains ». C’est faux : souvent le matin, quand on me demande s’il fait froid dehors, je dis que oui, ou non, selon ce qui semble le cas, et s’il s’avère que je me suis trompé, je dis désolé et reconnais mon erreur, aucun problème. Il est faux que chacun sur tout, toujours, veut avoir raison. Par contre, quand un évident menteur m’assène une prétendue vérité qui me choque et contre laquelle j’ai mille arguments, je ne me laisse pas faire et combat sa parole. Comme ici vis-à-vis de l’auteur de ce livre, ou comme vis-à-vis des religieux usuels endoctrinant à ce qu’il rejette à sa façon à lui, je suis une troisième voie et je n’en changerai pas sans être convaincu loyalement par des arguments pertinents (que n’a pas cet auteur). Bref, cette affirmation de « volonté d’avoir toujours raison » est une erreur supplémentaire. Pire : ça ressemble à un appel à la soumission. En effet il semble vouloir que les lecteurs cessent d’objecter en prétendant eux avoir raison, pour gober benoitement ce qu’il dit. Non, je ne suis pas d’accord du tout, mais dans ce cas, pas toujours. Si on me dit que Mickey Mouse a 4 doigts alors que je croyais qu’il en avait 5, je l’accepte sans vouloir imposer mon vieil avis, sans aucune importance.
  Page 152 encore, l’auteur note que depuis des millions d’années les humains sont sur terre et beaucoup sont resté primitifs. Je trouve ça insultant et stupide à la fois. Clairement : quiconque ne gobe pas la parole de l’auteur sera classé par lui primitif arriéré (alors que ce peut être l’exact contraire : bien davantage pertinent que lui). Quant à dire que les humains sont sur Terre depuis des millions d’années, c’est du scientisme ayant gobé sans preuve les racontars dominants, prétendus scientifiques, c’est de la croyance pas de la connaissance, mais affirmé indubitable par cet auteur croyant (à Dieu, à la science actuelle, etc.). La sagesse sceptique est pourtant possible, il semble n’en avoir même pas conscience, il lui manque une case.
  Page 153, l’auteur dénonce les enfants qui se font exploser dans la bande de Gaza. Cette parole sera applaudie aux USA sionistes, qui jugent que les Israéliens c’est le Bien et les Palestiniens c’est le Mal. Sauf que je juge l’exact contraire : les colons exterminateurs israéliens de 1948 sont coupables d’un immense crime contre l’humanité, qui est devenu oppression quotidienne avec occupation des territoires en 1967-2021+, que des brimés se révoltent, même des enfants, est logique, regrettable et logique, mais il ne faut pas se tromper dans la désignation des coupables, à mon avis.
  Page 154, l’auteur croit faire une révélation immense en analysant que maintenant est peut-être moins bien qu’avant, sur de nombreux côtés. Au contraire, en France, il se dit partout que la génération actuelle (et depuis vingt ou trente ans) est la première qui s’apprête à vivre moins bien que ses parents, le mythe du progrès infini s’étant brisé. On regarde avec le sourire l’optimisme des années 1950, imaginant que la technique en progrès vertigineux allait tout résoudre aux malheurs du monde. C’était naïf. Mais ce n’est pas une révélation Walsch 2005, la cassure s’est faite peut-être avec la crise hippie (anti-guerre du Vietnam aux USA, révolution de Mai 1968 en France) brisant la marche en avant, contestée, puis la crise écologique, démentant qu’il faut foncer sans se poser de question quant aux dégâts commis.
  Page 154 encore, nouvelle « immense » idée de l’auteur il faut remplacer le « pouvoir sur » par le « pouvoir avec ». Il semble simplement ignorer l’autogestion, qui a conduit à la banqueroute de l’usine LiP. Ignorer le principe communiste de « tous fonctionnaires » sans hiérarchie commandante pour l’efficacité, et… l’URSS s’est écroulé dans la misère, jalousant la richesse de l’Ouest, incroyablement efficace de manière incomprise. L’auteur semble enfoncé dans les fausses-évidences étasuniennes, sans connaître le monde autour, porteur de leçons dont il n’a même pas idée.
  Page 156, nouvelle révélation « immense » de l’auteur : le peuple a été dépossédé du pouvoir ! Sauf que… ce n’est pas nouveau, incroyable inimaginable, la « république » s’est construite ainsi, démocratie « indirecte représentative » à faux-représentants n’en faisant qu’à leur guise, fausse démocratie donnant le pouvoir à des dictateurs temporaires (sauf en Suisse à référendum d’initiative populaire). Ça ne date absolument pas de 2004 mais du 19e siècle ou avant. L’urgence 2005 « écoutez-moi vite, ce qui est en train de se produire va… » est un mensonge, ou une sincère erreur bête.
  Pages 156-157, phrase choquante encore : « quand les humains n’obtiennent pas ce qu’ils désirent (…) ils usent de violence pour résoudre le problème ». C’est faux, plein de pauvres désirent la richesse sans devenir violents pour autant, seuls quelques-uns deviennent bandits accapareurs. De même quand un homme désire une jeune femme qui ne veut pas de lui, la plupart des hommes sont tristes et ne font rien, seuls quelques rares monstres sont violeurs. Il ne faut pas généraliser abusivement, l’induction est une faute logique.
  Page 157, il regrette l’ancien temps où on ne pouvait faire de mal qu’à quelques personnes alors que maintenant la technologie peut faire tuer des millions de gens. Faux : bien avant la bombe atomique 1945, la conquête de l’Amérique a fait des dizaines ou centaines de millions de morts, certes pas instantané mais le résultat est le même. « Oublié » par l’auteur, patriote étasunien comme persuadé que son pays a toujours existé légitimement. C’est affligeant, pas convainquant du tout.
  Page 159, l’auteur me parait penser mal à nouveau : il dit que ce qu’a fait l’humanité s’est toujours passé en 3 étapes, d’abord l’information de ce que Dieu veut, puis cela donne des croyances sur ce qui devrait être, puis cela donne des comportements. C’est faux, ou plus exactement : ça semble spécifique à une famille hyper-croyante aux USA, et encore. Quand le bébé nait, il hurle pour obtenir satisfaction de ses désirs, sans avoir été informé de ce qu’est Dieu, si Dieu existe, c’est un premier comportement. Plus tard, il apprend à concilier avec autrui moins égoïstement, et (en famille chrétienne) on l’informe de Dieu et rites éventuellement associés, puis il devient adulte et fait à son idée, en trouvant des excuses « religieuses » (ou pardons religieux) si ce qu’il fait discorde de tel truc affirmé par les religieux comme indispensable. Aucun rapport me semble-t-il avec une primauté de « ce que Dieu veut » qui guiderait l’intégralité des comportements.
  Page 161, l’auteur affirme que le problème actuel de l’humanité est spirituel. Je ne peux pas dire que c’est faux, une interprétation spéciale tarabiscotée pouvant tout ramener à du spirituel, mais ce n’est en rien convaincant. A mon avis plutôt, le problème actuel de l’humanité est l’égoïsme groupiste (que Dieu existe ou pas) : écrasement des autres pour faire profiter « notre » camp, avec frontières armées (contre le partage) etc. Toutefois, le partage obligatoire a été tenté au 20e siècle, c’était le communisme, et il a lamentablement échoué, c’est à prendre en compte : le problème était que plu’ personne ne travaillait si le salaire était assuré même sans effort, triomphe de l’égoïsme personnel. Donc il me semble que le problème est un mixe complexe d’égoïsme personnel et groupiste. Rien à voir avec Dieu, même si les tueurs au nom de Dieu sont ponctuellement un problème, mais les annihiler ne résoudrait en rien le problème de fond, inhérent à la philosophie politique, bla-bla sans issue.
  Page 162, l’auteur se moque des humains refusant d’abandonner leurs croyances, « ils sont heureux d’être malheureux » dit-il, en italique tant ça lui parait aberrant. Je ne suis pas du tout d’accord. Mon expérience a été 20 ans de tristesse profonde (appelée dépression par les toubibs idiots) parce que celle que j’aime m’avait rejeté, c’était une forme de deuil, triste mais beau, romantique poignant, et je trouvais dégoûtants les échangistes s’éclatant à forniquer et tuer les futurs bébés, chacun son truc, mais me donner tort en disant aberrant d’être heureux à être malheureux, je trouve ça incorrect. La tristesse est un mode d’existence comme un autre. Un veuf peut être très durablement triste réservé sans automatiquement préférer se lancer dans de folles aventures rigolardes dites jouissives, chacun son truc (il a certes dominance tonitruante des extravertis mais je ne les aime pas). Par ailleurs, pour ce qui est des croyances, j’ajouterai un point franco-français : un sondage récent a indiqué que quelque chose comme 60% des jeunes français musulmans plaçaient leurs valeurs au-dessus des lois de la république, ce qui scandalise tous les observateurs télévisés, or je ne suis pas d’accord : sans être croyant, moi aussi je place mes valeurs au-dessus des lois pourries commandées par de faux représentants pourris (trahisseurs de référendums, auto-amnistieurs de corruption, abolitionnistes de peine de mort contre l’avis populaire, imposant l’avortement remboursé sécu sans demander l’avis des gens, etc.). Pas un « penseur » télévisé ne dit comme moi, c’est l’omerta totale, la pensée unique, anti-peuple, prétendument antipopuliste donc anti-mal. Or c’est faux : ces gens se prétendent l’Elite mais sont archinuls écraseurs par abus de position dominante, pas du tout au mérite objectif et loyal. Bref, oui, croire en ses croyances fortement me semble très naturel, et je ne vois aucune raison de préférer tout à coup les croyances Walsch, mal pensées. D’accord pour donner tort aux « tueurs au nom de Dieu », mais sans Dieu, les staliniens ont fait aussi moche ou pire.
  Page 163, l’auteur pose une question effarante, en toute fin de chapitre (à répondre ensuite ?) : « si nous ne pouvons pas prendre Dieu comme modèle, quel modèle choisir ? ». Cela me parait mal pensé encore une fois : les Léninistes Bolchéviques, puis les Maoïstes, puis les Khmers Rouges, ont prétendu fonder l’Homme Nouveau, sans Dieu, avec un modèle précis et en massacrant ceux qui n’étaient pas d’accord, c’est aussi atroce que la version religieuse. (J’ai entendu des érudits dire que cette forme de pensée remontait à Jean-Jacques Rousseau au 18e siècle, je n’en sais rien, mais ce serait encore moins novateur en 2005). Par ailleurs, je ne suis pas d’accord que « tombe du Ciel » le message de Dieu violent et massacreur, c’est je pense davantage une invention humaine prise pour alibi pour déclarer grandioses leurs bas instincts de domination violente. Bref, ce n’est pas une Bible erronée qui fait que les humains font le mal, c’est que des moches humains (il y en a, même si j’espère ne pas en faire partie) ont inventé une Bible à leur image, avant de prétendre redescendre l’information pour perpétuer ces comportements.
  Pages 164-168, l’auteur disserte au sujet du manque de solidarité dans le groupe Humanité, mais il manque deux idées je pense (on verra plus loin si elles lui viennent finalement, mais je m’arrête un instant pour les écrire, tant je les ressasse page après page en m’indignant qu’il n’en parle pas). 1/ Le problème de l’humanité désunie est le problème tribaliste des nations, pourquoi ne le dit-il pas, au risque de choquer ses compatriotes super-patriotes ? Et la Bible est effectivement criminelle en ce sens, l’épisode de la Tour de Babel affirmant que l’humanité unie fonctionnait si efficacement que Dieu, jaloux, a tout cassé et éparpillé les humains en milliers de tribus séparées à langues différentes (donc vouloir une humanité unie est dire explicitement crotte à ce Dieu biblique, moi ça ne me gène en rien, mais l’auteur croyant aura du mal à convaincre ses compatriotes croyants). 2/ Le principe de « donner à tous les humains généreusement » est évidemment idéal en théorie, mais la philosophie politique est un énorme échafaudage complexe et un problème irrésolu, car s’il suffit d’attendre ce don, plu’ personne n’accepte le travail, la peine, et la misère ruine tout, c’est comme ça qu’a implosé le communisme, mal pensé au départ (et incapable même avec dictature sévère de réussir à faire tourner le truc). Mais cet auteur naïf ne semble même pas informé de cette expérience, cette difficulté, alors il croit au Paradis du partage.
  Page 172, l’auteur met dos à dos les terroristes ayant percuté les tours de New York au nom de Dieu et les bombardiers américains payés par billets marqués « en Dieu nous croyons ». A mon avis, il n’a rien compris, prenant un alibi religieux pour source du problème. L’attentat des tours de New York vient de la haine des Palestinophiles envers les USA posant leur véto ONU contre toute punition mondiale envers Israël ne respectant nullement la résolution ONU commandant le retour des expulsés Palestiniens. Que certains aient trouvé la force de se suicider en attaquant, oui cela a pu être religieux avec promesse de paradis post mortem immédiat, mais ce n’est en rien la source du problème, de la haine de fond. De même, quand les bombardiers B-52 larguaient des centaines de milliers de tonnes de bombes sur les civils et bébés de Hanoï, ce n’était pas pour faire triompher Dieu du tout, c’était pour éviter la contagion communiste menaçant leur domination gage de richesse énorme. J’ai lu aussi que quand les B-17 auparavant larguaient des bombes incendiaires sur Dresde (avant débarquement étasunien pour « libérer la France et l’Europe de l’Ouest »), ce n’était nullement un plan d’aide désintéressée mais un calcul d’urgence avant que l’URSS gagne tout seul la guerre européenne contre l’Axe et donc déclare communiste toute l’Europe, ruinant les USA privés de leur débouché principal. Je ne garantis pas que c’est vrai, pour 1944, mais affirmer que Dieu est la seule explication ne me convint pas.
  Pages 173-174, la plus grande révélation de ce livre, selon l’auteur, consiste à dire que toutes les religions ne sont que des manières différentes d’adorer le même Dieu. Euh, loin d’être une révélation époustouflante jamais entendue, je crois que c’est la nouvelle doctrine catholique depuis Vatican 2, suivant Mère Thérèsa honorant les hindouistes en estimant qu’ils adorent son Dieu à elle via des personnages différents. Et pourquoi les gens sans religion seraient-ils méprisables ? Je préfère vraiment le point de vue agnostique : il y a des gens qui croient (différemment), des gens qui ne croient pas, des gens qui ne savent pas, et peu importe du moment qu’ils ne se font pas de mal. Que l’auteur mette ça en aval de l’acceptation que c’est une « union éternelle avec Dieu » unique, cela parait totalement abusif, incohérent. S’il faut cesser que les gens se massacrent, il faut qu’il cessent de se massacrer, sans besoin qu’une nouvelle religion le leur dise (ou ancienne religion réformée ou re-réformée).
  Pages 174-175, avec son Eglise de l’Unité (des Fillmore ?), l’auteur affirme que l’humanité serait bouleversée dans le bon sens. C’est mal pensé, encore une fois : certains monstres ne sont retenus que par une chose, la peur d’être puni par Dieu voyant tout. Les libérer de cette peur serait subir leurs horreurs comportementales débridées, c’est très mal. C’était un argument considéré très majeur contre l’athéisme au Moyen-Age ou un peu après : « si vous ne croyez pas en Dieu, vous ne croyez pas en l’interdiction divine du meurtre, donc vous allez tuer, vous êtes un tueur ou allez le devenir sous peu ! ». C’était malhonnête car un altruisme athée est parfaitement concevable, applicable, pour rien d’autre que le sentiment de faire le bien. L’auteur n’en a même pas idée : il ne conçoit aucunement de Bien sans Dieu en référence (et référence inactive, ne faisant rien, ne voulant rien, ne punissant rien). C’est presque se tromper de sujet : la philosophie politique consiste à se demander comment faire le bien des gens, et c’est très compliqué, très contradictoire, invoquer un Dieu qui est tout (donc qui n’est rien de spécial) n’apporte rien de rien à la question.
  Page 175-176, l’auteur dit que Dieu est tout, omnipotent, omniscient, omniprésent. Moi, je suis étonné par ce propos : si quand un homme monstrueux viole une petite fille puis l’étrangle à mort, « c’est Dieu qui a fait ça », quel monstre ! Va-t-il y penser plus loin ? Pas sûr, car ça dément son propos condamnant ceci et cela : les terroristes attaquant les tours jumelles, « oui, c’est Dieu qui a fait ça, puisque Dieu est tout ». Va-t-il mesurer cette conséquence annihilant la pertinence de son propos ?
  Page 177, l’auteur approuve la totalité des textes sacrés de toutes les religions, qu’ils déclarent tous vrais. A mon avis, c’est de l’inculture, car un des Evangiles maudit les Israélites, le Coran maudit chrétiens et Israélites, comment pourraient-ils tous avoir raison y compris dans la condamnation des autres ?
  Pages 177-178, l’auteur affirme que le messager de Dieu c’est chacun des humains. Donc Jésus-Christ et Mohammed et Hitler et tel tueur en série sont le messager de Dieu pareillement ? en quoi l’auteur estime-t-il cette idée bien plus satisfaisante que zéro dieu donc zéro messager de Dieu (et entre autres : non pour Hitler et le tueur en série en question) ?
  Page 180-181, l’auteur s’enthousiasme que, si les gens n’ont plus peur d’aller en Enfer et plus l’espoir d’aller au Paradis, ils inventeront un nouvel étalon de moralité. Eh, ça existe déjà chez les athées, les agnostiques, les bouddhistes etc. ce n’est pas du tout une invention, et ça n’a pas été un immense succès : staliniens et maoïstes ont au contraire atteints des sommets en cruauté massacreuse, opprimante (au nom du « Bien » moral) sans que l’athéisme n’entraine en rien cette attitude, ultra-minoritaire parmi eux (en France ou ailleurs). Par ailleurs, si est évacuée de la nouvelle religion l’assurance d’une vie post-mortem, plein de gens la refuseront en préférant l’ancienne les rassurant face à la mort. C’est comme ça que plein d’ex-Soviétiques élevés dans l’athéisme ont restauré l’Eglise orthodoxe russe une fois libérés de la dictature anticléricale. Ces constats ne rendent pas optimiste, la situation pourrait en théorie être mieux, mais des bas instincts semblent triompher (que les communistes ont cru, à tort, pouvoir faire disparaître par massacre des opinions différentes et endoctrinement assidu des jeunes, ça a échoué).
  Page 183, l’auteur affirme que sans les Textes Sacrés misogynes viendra la totale égalité hommes-femmes. Ça me parait faux : les sports deviendront-ils tous mixtes (d’où renoncement des femmes aux sports physiques puisque physiologiquement moins avantagées) ? Les toilettes et vestiaires et douches séparés hommes/femmes vont-ils être interdits ? les rayons de vêtements deviendront-ils tous unisexes ? les pissotières debout : détruites (puisque contraires à l’égalité clamée) ? les serviettes périodiques obligatoires pour les hommes aussi ? etc. J’ai également l’expérience d’avoir été surpris par un désir d’enfant immensément plus fréquent chez les femmes (que chez les hommes), en quoi décréter l’égalité supprimera cette tendance ? Je connais le mot de célébrité blablateuse « on ne nait pas femme, on le devient » (socialement, traditionnellement), mais cela a été démenti par des scientifiques étudiant les animaux : à des enfants singes n’ayant jamais vu de jouet, il a été proposé des poupées bébé-singes et des petites voitures et… les fillettes singes ont choisi les poupées, les garçonnets-singes ont choisi les voitures (en grande majorité). On peut clamer n’importe quoi, mais ce n’est pas pour ça qu’on est crédible. Certes, il pourrait y avoir disparition de la prétendue « infériorité » féminine, mais cela ne veut en rien dire « égalité » absolue, cela pourrait être une différence bénigne, sans hiérarchie (sauf dans les domaines perturbés par le désir d’enfant et l’importance accordée aux enfants, comme l’entreprise).
  Page 184-187 figure un chapitre pour moi incompréhensible sur le mariage nouvelle façon. L’auteur exclut des besoins : la fidélité, je lui souhaite donc d’être cocu et contaminé VIH+Syphylis+Gonocoques+morpions par son épouse encouragée à l’échangisme, c’est tellement magnifique ? Et il conclut qu’il n’y a pas d’union à deux mais toujours à trois avec Dieu ; je juge que c’est idiot car son Dieu est tout même avant la prétendue union, qui n’intervient donc pas.
  Page 187, la sexualité nouvelle est dite profondément spirituelle, ce qui est idiot pour un violeur bestial incapable de contrôler ses pulsions. L’auteur ajoute que cette sexualité doit être sans aucun interdit, avant d’ajouter « entre adultes consentants », ce qui est un interdit explicite vis-à-vis des enfants (contrairement à la « libération sexuelle » prônée juste après 1968) et du léger forçage apprécié après-coup (expliqué dans l’ouvrage « L’accroche-Cœur », par un puceau n’osant pas faire comme ses copains « à succès », finalement adorés des demoiselles ayant fait semblant de dire « non » pour les convenances).
  Page 188, l’auteur légitime entièrement l’homosexualité. Ça ne me choque pas, il faudrait simplement prendre conscience que cela ne peut pas être dit en même temps qu’affirmer que tous les textes sacrés disent vrai, avec le bombardement incendiaire divin exterminant la ville de Sodome. Par ailleurs, cet auteur approuve-t-il les encouragements des jeunes pour qu’ils choisissent l’homosexualité ? (homosexualité non personnelle privée mais publique affichée ultra-fièrement en voulant faire des adeptes, contre la surpopulation ou pour trouver de la chair fraiche). Ce n’est pas totalement simple, je crois mais discutable, ce que n’envisage en rien cet auteur, à intelligence critique déficiente.
  Page 189-190, l’auteur dit qu’Amour est presque synonyme de Dieu. Là encore, cela ne tient debout qu’en déclarant « mensonge » la Bible où Dieu colérique massacre les humains (au lieu de les améliorer, ce dont Il a le pouvoir).
  Page 190, concernant « le libre arbitre » l’auteur affirme qu’on appellera « liberté » : « l’absence totale de limitation de toute sorte ». C’est là une bêtise encore : bien sûr que le violeur et le massacreur n’ont pas droit à la liberté sinon la liberté de leurs victimes innocentes serait écrabouillée. Il y a forcément des compromis, donc des limitations à consentir. Avec des risques de dérives et abus. Le simplisme évite de le prendre en compte, mais c’est une faute de pensée insuffisante.
  Page 191, autre page incompréhensible, sur « la souffrance » cette fois, disant que la douleur élève la conscience. Je n’y comprends rien : à mon avis, si Dieu est omniscient et omnipotent et nous aimant, Il nous éviterait la souffrance, sinon c’est un sadique, méchant ou salaud (ou imaginaire, certes, meilleure hypothèse à mon avis).
  Page 192, l’auteur estime qu’il ne faut plu’ condamner (au nom de Dieu) ceux qui gagnent beaucoup d’argent, ce qui parait très bien à l’auteur. Je suis d’avis politique totalement opposé et qu’il prétende Dieu de son côté est sans valeur puisque Dieu est (selon lui) tout donc contient mon avis aussi. Les enrichis le sont aux dépens d’autrui : sous-payant employés, fournisseurs, prestataires, surfacturant les clients (ou les acheteurs en spéculation financière), c’est à mon sens du vol légal, c’est mal. D’accord pour la petite récompense du travail assidu, par rapport au je-m’en-foutisme façon fonctionnaire ou communiste mais les immenses fortunes viennent d’ailleurs, de mensonges et abus moralement honteux. Ce n’est pas chez moi une opinion anti-israélite ou antiprotestante ou anti-orthodoxe ou anti-Banque-Vaticane, c’est simplement une idée non religieuse du juste partage de l’effort et du réconfort, excluant le profit injuste en col blanc oisif (esprit humbiliste, pro humbles travailleurs, pas communiste ni socialiste car pas pro-fonctionnaires).
  Pages 192-193, un chapitre sur la moralité (vague, sans parler de rien) est pour moi incompréhensible, ne parlant ni de violence, ni de partage, ni de justice, ni de tolérance, ni de respect, ni de compassion, rien. Des mots autosatisfaits dans le vide, c’est moche.
  Pages 193-197, l’auteur affirme que dans la nouvelle spiritualité, la mort n’existe pas, la vie continuant après la mort apparente, sans punition aucune. Certes cela correspond à mon expérience de mort déjà 2 fois mais je n’affirmerais pas impossible une extinction, personnelle selon autrui, universelle selon moi, et qu’il se persuade qu’il y a autre chose ressemble à la méthode Coué, avec pouvoir de conviction nul envers quelqu’un d’autre comme moi. Je ne dis pas ça d’un point de vue matérialiste buté, pas du tout : je revois souvent mon grand-père, dit décédé depuis des décennies, c’est simplement un rêve (étiqueté tel a posteriori) et j’ignore si ici (ou partout toujours) n’est pas pareillement mon rêve. C’est une grande question, nullement envisagée par l’auteur de ce livre, et son débat de conscience à lui m’intéresse finalement peu, ses affirmations hypothétiques ne me convainquent en rien.
  Pages 202-203, liste de propos bibliques aberrants (vus de nos jours, non machistes) concernant le mariage. C’est amusant, ruinant l’idée que les Textes Sacrés sont La Vérité, Toute la Vérité, Rien que la Vérité.
  Page 204, faute de pensée de l’auteur qui reprend intégralement le roman scientiste datant les origines de vie, humanité, homo sapiens, etc. Sans imaginer une seule seconde que c’est un roman, une hypothèse retenue par des gens s’affirmant faire autorité sans nous demander notre avis, et raconté aux enfants crédules sans preuve d’aucune sorte. L’auteur est crédule, gobant ça comme l’existence dite indéniable de Dieu, moi non, je ne suis pas d’accord, la sagesse me semble dans le doute jusqu’à démonstration effective. Et, par exemple, la constance de la désintégration du carbone 14 n’a jamais été démontrée, seulement imaginée en prétendant avoir raison par loi du plus fort, c’est nul en logique.
  Page 207, comme une de ses énormes conclusions, l’auteur affirme « Dieu est la vie et toutes choses vivantes » en réponse à « qui est Dieu ou qu’est-Il ? », ce n’est donc pas un exemple partiel qui répond mais la totalité de Dieu. Or il parait absurde de dire que Dieu n’est absolument pas les cailloux, n’ayant rien à voir avec Lui (d’où viendrait cette affirmation et pourquoi la croire ?). Mais, certes, il ne faut pas oublier que l’auteur a une définition de la vie totalement différente des scientifiques actuels (et passés depuis 1 ou 2 siècles) : il considère que les cailloux sont vivants puisque leurs atomes ont des électrons qui bougent (parait-il, selon certains modèles). Mais je ne suis pas d’accord : si Dieu est tout, il est aussi le vide total en certains points interstellaires, sans aucun mouvement à cet endroit. La définition parait arbitraire ou erronée incohérente.
  Pages 207-210, l’auteur se penche sur la question « à quoi bon ce Dieu total plutôt que pas de Dieu ? ». Il baratine en semblant dire que cette croyance lui donne de la force et que ça rend sa méthode Coué efficace. Bof, je n’y crois pas, non. S’il est content de lui, grand bien lui fasse, mais plein d’autres gens sont contents différemment et sa voie à lui ne fait pas particulièrement envie. Elle semble inaccessible quand on a été élevé par parents athées n’affirmant nullement l’incontestabilité de Dieu. Dans ma famille, deux de mes oncles (sur six) se sont convertis catholiques, mais apparemment pas du tout à la voie de cet auteur, seulement sensibles au moteur Bâton-Carotte d’Enfer-Paradis, pour crédules infantiles. Qu’il propose lui un enthousiasme pour jouir de ce qui est, de ce qui se passe même affreux, je ne crois pas que ça fasse envie à grand monde.
  Pages 211-212, micro-anecdote stupide : l’auteur affirme que les serpents (et autres animaux non-mammifères) n’ont pas de sentiments intérieurs mais n’agissent que par instinct. Quelle preuve en a-t-il ? Descartes l’a affirmé au 17e siècle et alors ? L’éthologie animale a, au 20e siècle, exploré et découvert quantité de comportements animaux réfléchis, avec apparents sentiments (colère, injustice, joie, personnalité individuelle, etc.), chez des animaux comme les fourmis ou les poulpes. L’auteur ne le sait pas, alors il affirme, n’importe comment. Hélas.
  Page 213, l’auteur conclut que croire en Dieu permet de vouloir comme Lui être un créateur. Je ne sais pas si ça sera expliqué au chapitre suivant, mais ça parait mal pensé, en première analyse : de nombreux créateurs sont athées, cela ne gêne en rien. Personnellement je suis créateur de multiples livres romantiques et dessins aéronautiques, aucun besoin de Dieu, ce n’est pas un argument. Oui, des gens préfèrent manger de la culture que la produire, c’est une autre façon d’être, pas inférieure mais différent simplement. Leur conseiller de croire en Dieu (Celui de l’auteur) ne me parait pas prometteur.
  Page 215, le mot de départ est que Dieu nous a créés (m’a créé si le « vous » désigne le lecteur personnellement), et cela ne me parait pas clair, pas sûr du tout. Si Dieu est tout, il n’est pas un acteur externe ayant insufflé la vie à un groupe de cellules ou un œuf initial, tout est chamboulé et il faudrait tout réexpliquer. Par ailleurs, rien n’exclut – dans cette vision excluant la mort – la réincarnation éternelle sans début ni fin, donc Dieu n’aurait rien créé du tout. Balancer des prétendues vérités sans aucune justification, simples croyances clamées, n’a pas de valeur convaincante. Ce n’est même pas intéressant, jusque-là (n’expliquant pas en quoi ça préviendrait les guerres – le fait que l’auteur ait encouragé les fortunes personnelles aux dépens d’autrui est au contraire un facteur de guerre civile, révolution justicière, communiste ou autre).
  Page 216, nouveau défaut de focus étasunien abusif, l’auteur affirme qu’un film au cinéma vise à ce que le spectateur croit vivre les scènes en oubliant qu’il est au cinéma. En France au contraire, j’ai vu des images du cinéaste Godard exhortant ses acteurs à jouer volontairement « mal », surjouer théâtralement, pour que le spectateur n’oublie pas une seconde qu’il est devant un spectacle laborieusement construit (je n’aime pas ce cinéma surjoué, mais le cinéma américain n’est pas la totalité du cinéma, l’auteur se trompe). Mais ce n’est pas grave, ce n’est pas le sujet essentiel du livre, du tout, seulement un indice supplémentaire que l’auteur pense mal, aveugle.
  Pages 216-217, l’auteur croit faire encore une révélation immense : on peut désirer éprouver quelque chose, l’imaginer et l’éprouver alors, miracle ! Bof, moi j’appelle ça la rêverie, j’aime bien (ou beaucoup) mais ça n’a rien d’immense révolutionnaire, c’est le quotidien depuis toujours ou presque pour les rêveurs introvertis. Le problème est la dictature des extravertis, psychiatrisant le mélange de rêve et « Réel » (si ce réel existe, ce qui n’est pas sûr à mon avis). Cette même pression pourra affecter l’auteur qui n’entre pas dans l’orthodoxie dominante.
  Pages 217-218, point philosophique discutable : « Chaque être humain est capable de créer sa propre réalité ». C’est faux pour les humains marionnettes imaginaires qui peuplent mes rêves, et rien ne prouve qu’ici ne soit pas un rêve mien. Certes, par tendance empathique, j’imagine le personnage d’autrui comme autre moi capable des mêmes choses, mais ce n’est en rien prouvé. L’affirmer comme vrai indubitable est excessif. Par ailleurs, il y a peut-être des humains inaptes à la rêverie, je n’en sais rien de rien, affirmer que cela est rigoureusement impossible me parait une affirmation parachutée, très douteuse. (Je pense à cela en termes de tempéraments, mais il y a aussi les handicapés enfants d’humains mais imparfaitement construits, classés humains habituellement en dépit de déficiences diverses).
  Pages 218-219, l’auteur parle de retraites de réflexion qu’il organise, et je demanderais si elles sont payantes (je pense que oui, assurant la subsistance de l’auteur), mais ça signifie que son livre n’est pas un don désintéressé à l’humanité (payant hélas pour le papier et l’imprimeur), mais un prospectus marketing appâtant le « client ». Je fronce les sourcils, me sentant trompé. Enfin, ce n’est pas sûr, au cas où il fasse ces conférences à titre gratuit, mais ce serait peu dans la mentalité étasunienne de winner (financier)…
  Pages 225, l’auteur différencie les « maîtres » (abordant chaque fait comme une expérience nouvelle) et nous primitifs réagissant par préjugés. Je me méfie de cette prétendue hiérarchie en supérieurs et inférieurs, même en affirmant que les inférieurs (méprisés ?) peuvent devenir supérieurs (admirables ? comme l’auteur se juge lui-même ?). Ça semble prétentieux injuste.
  Page 226, l’auteur suggère que, dès qu’une pensée négative nous vient, nous en concluons qu’ici est un rêve pour moins y croire et moins subir cette émotion négative. Comme technique psycho-machin, c’est envisageable comme n’importe quelle recette mais c’est spécifique aux individus réalistes : moi qui suis sceptique, j’envisage partout tout le temps être dans un rêve, cette technique spécifique aux émotions négatives est donc inopérante. Par ailleurs, il est faux que le sentiment de rêve « protège » : dans de nombreux cauchemars terrifiants, on a un peu ou beaucoup l’intuition que c’est un rêve, et la terreur ou quoi n’en est pas moins là : possibilité n’est en rien certitude rassurante, et le fait qu’il y ait un réel ailleurs n’est nullement assuré, le monde pouvant n’être qu’un passage du moi de rêve en rêve.
  Page 228, l’auteur affirme que ses deux outils psychologiques (détaillés dans ses stages, payants ?) sont « le meilleur Outil qui soit ». Hum, j’appelle ça de la publicité appâtant le client, ou potentiel client crédule, ça semble du business pas de l’analyse objective.
  Page 229, je ne suis pas d’accord avec ce que dit l’auteur : le regret est bénin (regretter ce qu’on a fait) mais la culpabilité (s’inculper pour cela) ne sert à rien. Je vois les choses très différemment, et si l’auteur était honnête à mon avis, il le devrait aussi. Comme l’auteur je suis né en pays riche et j’en profite, or d’où vient cette richesse ? du colonialisme ayant massacré les autochtones Amérindiens (puis Plan Marshall en 1945 pour l’Europe de l’Ouest), ce recel d’horreur est une faute, non que j’ai commis volontairement quelque chose, mais je profite d’une horreur, en ayant été embrigadé là-dedans sans me demander mon avis. Et si je m’en allais en pays pauvre, je ne serais plu’ profiteur mais ça ne changerait rigoureusement rien pour les victimes (d'immense inégalité géopolitique). Simplement je me sens complice d’un truc très moche, que je n’ai pas commis moi-même. Et alors je dis mon désaccord et j’exprime mon souhait de corriger cela en abolissant les frontières pour forcer au partage mondial. C’est de la culpabilité active visant correction du mal, ça ne sert peut-être à rien car les pourris sont beaucoup trop forts, mais ça apaise ma conscience d’être renégat explicitement : si j’était tué par un justicier, dans mon cas ce serait injuste, le penser m’aide, il est faut de dire que ça ne sert à rien. (Par ailleurs, je suis d’avis que si on a rendu Israël aux descendants d’Hébreux, il faut équitablement rendre les USA et Caraïbes etc. aux descendants d’Amérindiens, ne pas le faire est coupable à mon avis, de racisme actif ou fanatisme religieux pire encore que l’Islamisme, mais ce serait la guerre nucléaire totale avec les USA totalement opposés à cela ou à renoncer à leur sionisme hyperactif, donc c’est impossible mais cela implique que le Paradis sur Terre annoncé par l’auteur n’est pas crédible. En prendre conscience est immensément utile en terme d’honnêteté intellectuelle et morale, l’auteur se trompe.)
  Pages 229-230, de même l’auteur dit que la prudence est bénéfique mais la peur est un mal à éviter. Je me méfie de ce discours, car les religions chrétiennes ont vaincu malhonnêtement la peur : pour ne plu’ craindre le châtiment divin, cette religion (pas Jésus-Christ mais ses successeurs) professe qu’il suffit de se confesser ou de croire en lui, et hop : toutes les saloperies commises ne sont plu’ punissables, « la peur est vaincue », de manière pourrie refusant d’assumer les fautes commises et autorisant même à recommencer avant d’être à nouveau pardonné. C’est cette malhonnêteté extrême qui a fait l’immense succès des christianismes, en plus des conquêtes massacreuses (avec pression terroriste à la conversion). Mais bref, condamner la peur m’incite à la suspicion, la voie de guérison pouvant être pire que la source du problème.
  Page 230, l’auteur mélange sa théorie de sentiments cordes avec la théorie quantique des cordes, considérée comme La Vérité, c’est du bla-bla littéraire mêlé de scientisme crédule, c’est nul, en se croyant très haut placé en lucidité. Affligeant.
  Page 231, l’auteur affirme que l’énergie mentale peut, telle un laser, découper n’importe quel obstacle dans le champ d’énergie. Dans un roman de science-fiction, ce serait plaisant ou nul, mais ici c’est affirmé comme vérité indéniable, avec pouvoir de conviction nul. Ce type dit n’importe quoi, et comme il est croyant, il se croit lui-même, c’est pitoyable.
  Page 232, l’auteur conclut que par cette énergie, on peut bâtir la vie qu’on veut, et quand plusieurs personnes se joignent « l’énergie conjointe de la conscience collective » peut changer le monde, et pour cela l’outil clé est l’Intention. Ainsi, dans une prison dont les prisonniers veulent sortir, j’imagine qu’en ce concentrant sur leur énergie intérieure ils dissoudront les murs de la prison, non ? Ah ben non, c’était juste du verbiage, mince alors ! Non, l’auteur ne va même pas jusqu’à tester ses théories fumeuses, pour lui leur affirmation vaut révélation, vérité totale prodigieuse… Encore une fois, j’hésite à refermer ce livre avec un soupir et le sentiment d’avoir perdu mon temps, mais je suis proche de la fin, allez je vais terminer.
  Page 237-238, l’auteur explique qu’un de ses maîtres lui a enseigné à se voir dans toute chose extérieure, considérer que cette chose est lui-même. Personnellement, je ne comprends pas ce que ça veut dire, à part en méthode Coué à sens peu clair, mais j’ai un avis davantage clair et formulé autrement. Non à titre de certitude mais d’éventualité, je suis peut-être en train de rêver, seul être pensant entouré de marionnettes créées par le Moi-qui-rêve, inaccessible au Moi-vécu. C’est une possibilité, apparaissant parfois comme vraie après coup, après « réveil » (apparent, peut-être au sein d’un nouveau rêve). Et peut-être que le Moi est tout, et le Moi serait créateur de ce monde, ce que certains appellent Dieu. Oui, comme possible mais avec certitude nulle, d’où scepticisme prudent, et pas du tout crédulité comme cet auteur. Et pas de maîtres à penser parmi les marionnettes constituant autrui, non.
  Page 240, l’auteur juge la Nouvelle Spiritualité qu’il a adopté en ces mots : « pour le Nouveau Millénaire (…) quelle intuition remarquable ! ». Il devrait se racheter des chaussures : je crois qu’il a les chevilles qui enflent… C’est inouï de prétention, usurpée car il n’a en rien répondu à la foule de mes objections. Mais il se la jouer « méthode Coué » : il est très heureux de s’inventer un nouveau roman, et il s’en félicite chaleureusement (en oubliant simplement que son pouvoir de conviction est nul, nullissime). Le fait qu’il se réfère au nouveau millénaire en 2005 après Jésus-Christ traduit que sa référence inavouée est le christianisme, il manque totalement de relativisme, ne faisant que régurgiter une version modifiée de l’endoctrinement qu’il a subi (et auxquels échappent les personnes nées en familles athées ou autres). C’est nul sans qu’il le perçoive, tout occupé à s’auto-admirer comme grandiose.
  Page 244, l’auteur s’émerveille de l’œuvre que vont accomplir ses disciples à venir. Autosatisfaction mégalomane, bof.
  Page 246, l’auteur invite le lecteur à devenir un des leaders du nouveau monde, il parle clairement à des étasuniens, entièrement épris de l’idée d’être un vainqueur dominant (winner), maudits étant dits les perdants dominés (loosers). C’est pitoyable de ne pas prendre conscience de la particularité minuscule de son point de vue, en rien grandiose universel.
  Page 252, l’auteur répète qu’il ne contredit aucune religion mais les complète. C’est faux, les trois grandes familles de religions du Livre clament « Dieu veut ça » (chacune très différemment), et l’auteur dit au contraire « Non, Dieu ne veut rien ». Ce n’est pas vrai que c’est un complément éclairant, c’est une opposition franche, et en oubliant le précédent (assez proche) que constitue l’athéisme : « il n’y a pas de Dieu voulant ceci et cela, il n’y a pas de Dieu du tout », sans qu’il précise en quoi sa voie crédule à lui est préférable, au-delà d’un verbiage se persuadant de sa grandeur universelle (sans envisager les objections).
  Page 252 encore, l’auteur parle de spiritualité guérie, à partir de lui, sans se rendre compte que cela signifie que les autres religions sont malades, et que leurs chefs ou adeptes se sentiront insultés et pourront réagir violemment. Le bla-bla prétendant approuver toutes les religions pour alliance ne résiste pas à l’analyse, à mon avis, comme un prophète l’auteur dit tout et son contraire en jugeant cela hautement supérieur, au contraire je juge ça contradictoire et inférieur à une pensée simplement réfléchie. Il est très content de lui, il n’y a pas de quoi.
  Page 253, l’auteur vante un sondage aux USA disant en 2004 que la majorité des étasuniens pense que les différences religieuses sont le principal obstacle à la paix dans le monde. A mon avis il se trompe : ce qui semble s’être passé est que la grande opposition après 1945 a été capitalisme contre communisme, avec troisième guerre mondiale couvant dessous, puis le communisme (mal pensé) s’est écroulé, et les brimés, notamment Palestiniens, n’ont plu’ eu l’espoir de victoire par alliance aux Soviétiques, ils se sont donc tournés vers une autre force : l’extrémisme religieux, et cela donne une actuelle guerre des religions, ce n’était pas programmé depuis des millénaires pour en arriver là, cela ne serait pas ainsi si le communisme avait survécu, ou a fortiori réussi, et cela sans Dieu (ce que l’auteur n’envisage même pas comme une des voies possibles). Les USA ont la particularité d’être hyper-religieux, d’être diplomatiquement hyper-sionistes en se basant sur la Bible, c’est immensément particulier comme point de vue, loin de notre (théorique) laïcité française, contaminée certes par la pression sioniste antimusulmane. Les gens de bonne volonté (si je ne suis pas le seul) pensent différemment qu’une importance ultra-majeure de la religion, ce poison semble un prétexte pour aveugler les gens et les manœuvrer comme des abrutis hypnotisés.
  Page 253 encore, l’auteur enfonce le clou : ce que les étasuniens croient être le problème du monde c’est « donc » le problème numéro 1 du monde. C’est affligeant de bêtise, « patriotique » (xénophobe, méprisant l’autre davantage doué de raison).
  Pages 254-255, l’auteur fait de la publicité en appelant aux dons pour un de ses amis théologiens, en donnant l’adresse postale. Désolé, mais je ne suis pas d’accord avec ce marketing financièrement intéressé, gâchant un peu plus encore le sujet. Cet auteur cherche à faire du fric à sa façon, vaguement religieuse ; son sujet n’est pas d’éveiller les consciences généreusement pour le bien d’autrui. C’est très étasunien encore, au royaume dollar, ça explique ce qu’il disait de l’argent en masse, bienvenu et pas du tout condamné, hum.
  Page 257, un M. Kristof cité par l’auteur demande « doit-on accepter l’intolérance quand elle s’ancre dans la foi religieuse ? ». A mon avis, ce n’est pas une idée lumineuse de 2004 mais une faute ultralourde depuis des millénaires, méritant condamnation intégrale des religions du Livre. Pour les Israélites, Dieu a dit aux humains « tu ne tueras point », mais il a ensuite fait exterminer humainement les Cananéens bébés compris pour fonder Israël (prétendu glorieux), c’est atroce d’intolérance sanguinaire, et béni par les Droits de l’Homme prétendus universels, émettre des objections est même condamné comme raciste antisémite ! Puis dans les Evangiles, Jésus a dit de tuer les parents éloignant leurs enfants de son Dieu à lui, c’était encore de l’intolérance meurtrière. Pareil dans le Coran, très meurtrier au nom du Bien affirmé indubitable car énoncé par Dieu. C’est quelque chose comme trois mille ans d’atroce intolérance religieuse, ça n’a rien de nouveau en 2004. Par ailleurs, les questions sur la tolérance, la liberté, sont un piège quasi insoluble : la liberté c’est bien, mais faut-il accorder la liberté aux ennemis de la liberté ? France et USA, se prétendant champions de la liberté sont ainsi en guerre contre un avis différent, islamiste, auquel il est dénié la liberté. Ce n’est pas que c’est idiot car contradictoire, c’est que les grands mots classés en Bien ou Mal sont une erreur, la réflexion devant plutôt analyser le pour et le contre dans chaque cas, sans se permettre ce qu’elle interdit aux autres.
  Page 258 (avant une citation littéraire finale), l’auteur donne ses coordonnées pour que les nouveaux disciples éblouis par son livre le rejoignent, il ne signale pas son compte bancaire mais ça m’aurait paru plausible, hélas. Affligeant.

Conclusion
  En s’attaquant au contenu des messages religieux, l’auteur est en un sens courageux, surtout aux USA hyper-religieux, mais il serait en France taxé d’antisémitisme et risquerait la prison, car il se focalise sur les religions du Livre et le ritualisme (le judaïsme étant parait-il bien plus ritualiste que ses dérivés christianisme et Islam). De même, il risquerait en France la prison pour offense à la laïcité (à la française) puisque cette laïcité est une alliance du pouvoir avec les religions quel que soit leur contenu (esclavagiste, massacreur, etc.) et offense au sionisme (antisionisme classé antisémitisme néo-nazi ou islamo-fasciste). Enfin, ce serait condamné par les fanatiques des Droits de l’Homme qui sont pareillement alliés aux religions dominantes. Cela me parait totalement injuste, mais c’est comme cela que le monde est gouverné compte tenu des dominations en place, se prétendant faussement démocratique mais en fait aristocratique antipopuliste, se prétendant faussement libéral mais en fait dictatorial.
  Cela dit, le propos est bienvenu pour condamner les excès religieux, des religions du Livre, mais sans comprendre qu’est insultée à tort la voie bouddhiste de religion sans Dieu, et l’athéisme, pareillement négation de Dieu directe et simple. Ce ne serait pas grave en tant que point de vue d’un quidam expliquant son parcours personnel, mais le propos se prétend immense parlant à toute l’humanité, ce qui est faux, mal pensé.
  Enfin, l’auteur n’a pas compris que les horreurs communistes sans Dieu démentent que l’humanité serait harmonieuse et paisible sans les horreurs commises au nom de Dieu, la pourriture morale semble partout, avec ou sans Dieu comme prétexte alibi.
  En un sens, il est préférable de lire un dissident étasunien mettant en cause les commandements religieux plutôt qu’un étasunien sioniste fervent patriote obéissant au président prêtant serment sur la Bible. Ce n’est pas désespéré, donc, mais c’est loin d’être idéal en lucidité objective, l’auteur n’envisageant même pas l’approche athée ou agnostique qu’il ignore.