Les animaux vont-ils au Paradis ?
question de niveau : entre grave et stupide
Par A. Psikoloji, 08/01/2017


  Il y avait hier à la télé un reportage sur les activistes hurlant contre les abattoirs et mauvais traitements envers les animaux. Et j’ai lu un récent article dans Science et Vie expliquant que le dogme (prétendument philosophique) de l’animal-machine a été abandonné, pour prendre en compte l’intelligence animale, le ressenti animal.
  Cela enterre bien le concept biblique de l’animal conçu exclusivement pour notre assiette (ou nous servir, façon cheval laboureur, chien de berger/garde, chat chasse-rats, etc.), mais je me pose la question qui vient logiquement à la suite : les animaux vont-ils au Paradis ?

Réponse athée
  Selon les anticléricaux, toutes les bondieuseries sont stupides-crasse, et il n’y a rien de rien après la mort, qu’un retour en poussière/atomes, chez les animaux comme les humains, point-barre.

Réponse orthodoxe
  Seuls les humains vont au Paradis, et peu importe qu’un microcéphale humain ait moins de Q.I. qu’un dauphin ou chimpanzé inventif et empathique. C’est vrai puisque c’est écrit, et que contester cet écrit est brûlé vif : tous (les vivants) sont d'accord.

Réponse para-religieuse
  Il est magnifique/divin que l’humain accédant au Paradis y retrouve son fidèle chien-chien, récompensé aussi (les méchants loups/requins allant en Enfer avec les méchants humains).

Réponse super-écolo
  Les humains (non végétaliens), mangeurs d'animaux, ne vont pas au Paradis, ces monstres ! Par contre leurs vaches herbivores, abattues, sont assurément destinées à cette récompense/consolation.

Réponse microbio-centrée
  Les innocents seraient récompensés de vie post-mortem, donc pas les humains comprenant ce qu'est le Mal en y gouttant, ni les animaux à cervelle pareillement. Par contre une bactérie ou virus (même tueur "sans faire exprès"), de même que les fleurs, seraient les obéissants élus de Dieu (s'Il existe).

Réponse sceptique
  Je suis peut-être ici post mortem, donc au Paradis, en un sens, ou en Enfer puisque c’est parfois très désagréable. Il y a effectivement ici autour des humains, des animaux, des hybrides (Mickey Mouse etc.). C’est une logique modalité du N’importe Quoi envisageable.

Bilan
  Je suis tout à fait prêt à recevoir l’idée « Oui, les animaux vont au Paradis autant que les humains », c’est-à-dire précisément : soit Pas du tout, soit Assurément, soit Point d’interrogation.

----- Ajout 09/01/2017 -----
  On m’a fait remarquer que j’ai oublié la réponse bouddhiste (et j’ignore aussi les religions ici méconnues, genre indouiste, bantou, aborigène, etc. ou anciennes, genre maya, gauloise, pharaonique, etc.). J’ajoute quand même deux variantes très enrichissantes :

Réponse bouddhiste
  La vie post mortem est une évidence pour les humains et animaux mais ce n’est pas du tout le Paradis. Le Paradis est l’extinction (que les athées appellent « mort »). Il n’est pas possible d’atteindre le Paradis si on est un animal ou une femme. Par contre après le décès, un humain normal a la malchance de devenir animal, et inversement tout animal peut atteindre le Paradis en quelques vies, s’il se transforme post mortem en homme, au cas hyper-rare où c’est un homme sage, bouddhiste et très clairvoyant.

Religion patrycjenne
  A part le petit nain Jézukri d’autrefois, le Paradis (futur, certain) est réservé pour la gentille victime (elle-même, Patrycja) et surtout pour le gentil monsieur qui la défend contre les méchants. Tous les humains normaux (= méchants) vont en Enfer ou en poussière (ou deviennent porcs, moustiques, sales bêtes). Il est possible mais moins certain que les animaux gentils, comme un petit écureuil ou faible moineau, aillent aussi au Paradis, dans les nuages.

----- Ajout sur la mode végan et antispéciste, 13/04/2019 -----
• Je disais à un ami : Le mur entre espèces n’est pas du racisme (qui est intra-espèce, inter-sous-espèces-prétendues), mais il est contestable en théorie aussi. Je le disais sur plusieurs de mes sites (ou dans quelques-uns de mes livres) : je n’ai pas la conscience tranquille de ne pas être végétarien, donc de faire tuer des êtres pour les manger alors que je n’aimerais pas être tué pour être mangé, c’est une des critiques essentielles de l’humanisme (et le brave toutou du voisin me semble plus estimable que Adolf Hitler). Mais je ne me range pas dans la nouvelle vague « végane » ou « antispéciste » : je ne comprends pas comment ces donneurs de leçons gèrent notre écrasement des moustiques à tous, eux compris (et lavage corporel tueur de bactéries, acariens, etc.).
• Il m’a répondu : « Si tu ne manges ni viandes ni végétaux, il ne te reste guère que les œufs. J’ai bien peur que tu ne crèves de faim. Les moustiques et autres bactéries, je ne fais aucun anthropomorphisme, sont nos ennemis. On a donc le droit de les tuer pour sauver nos vies. Cela s’appelle la légitime défense. Après effectivement, peut-être que les véganes ont raison. »
• J’ai contre-répondu : Euh, je ne parlais pas de ne pas tuer les végétaux, tu as mal lu, et je ne connais pas assez la physiologie végétale pour savoir ce qui est « coupe » (comme coupe de nos cheveux, indolore) et ce qui est tuerie (annihilant l’être en question). Enfin, ce n’était pas du tout mon sujet : les végans mangent des légumes mais refusent le lait de vache et les œufs de poule, disant que c’est de la honteuse exploitation animale. Par ailleurs, végans et végétariens ne meurent pas de faim mais se nourrissent autrement. Enfin, tu dis que les bactéries sont nos ennemies et c’est un amalgame erroné (ou génocidaire monstrueux, en diabolisant le truc) : la plupart des bactéries sont nos précieuses alliées contre les quelques bactéries « méchantes », et la restauration de flore bactérienne « bonne » est envisagé très sérieusement comme médicament (source : Science et Vie d’avril 2019, titre principal et série d’articles en 34 pages sur ce seul sujet). Massacrer toutes les bactéries parce qu’il y en a quelques méchantes, ça fait penser à la parodie anti-raciste d’une chanson de Tom T Hall, voulant éviter un massacre de noirs dans le Sud des USA après qu’une femme ait été violée ou tuée par « un Noir » : « if they hang them all, they’ll get the guilty » (s’il les pendent tous, ils auront le coupable)… C’est un des principes de l’injustice, de la condamnation abusive à mort d’innocents… De même, seuls les moustiques femelles adultes « enceintes » nous piquent, tuer tous les moustiques tue peut-être 70% de non-piquants (et 50% de jamais-piquants)… Et puis, on les tue alors qu’eux ne nous tuent pas (en France sans malaria), c’est contestable théoriquement de tuer, oui mettre à mort un être vivant comme nous, pour éviter un petit désagrément (envie de se gratter). Je plaisante à moitié, je ne suis pas végan antispéciste, mais les questions que je posais ne relevaient pas de tes évidences apparentes, c’est plus contestable/compliqué que ça.

----- Ajout Tic-tic… 26/11/2020 -----
  J’ai entendu hier aux informations qu’on estime, par lit humain, à 1,5 millions le nombre d’acariens (animaux qui sont des araignées minuscules, jusqu’à 10 fois plus petits qu’une section de cheveu). Ils sont éliminés quand on change les draps et les lave à 60°C, ce qui est conseillé toutes les semaines alors que la moyenne en France est dite « toutes les 3 semaines ». 9% des Français font de l’allergie aux déjections (cacas) d’acariens, et parmi les acariens les « tiques », se nourrissant de sang humain, transmettent parfois des maladies.
  La loi française affirmant que les animaux sont doués de sensibilité*, j’en déduis que chaque ménage français génocide des millions d’innocents, au nom de la prétendue hygiène, comme l’atroce Adolf Hitler disait qu’il faut pour raison d’hygiène se débarrasser des poux que sont les Juifs.
  Non ? Les végétariens et végans antispécistes sont toujours en guerre contre les carnivores, tout en lavant leurs draps ?
  * : article 515-14 du 28/01/2015 dans le Code Civil (cf. https://www.30millionsdamis.fr/actualites/article/8451-statut-juridique-les-animaux-reconnus-definitivement-comme-des-etres-sensibles-dans-le-code/)