Déchirement de petit employé anormal
par Visa-CME, 14/10/2014, 3 heures du matin


(A EGM, responsable Ressources Humaines, ou BB, médecin du travail ? et MB SP déléguées syndicales ? ou à personne, ou au monde entier…)

  Fin Août ou début Septembre (2014), la société française qui m’emploie (dont je tairai le nom, secret professionnel oblige) a exigé que tous les salariés signent avoir pris connaissance du RÈGLEMENT INTÉRIEUR réécrit (une vingtaine de pages), et jurent de l’appliquer, intégralement. Je comprends qu’il ne faut pas faire n’importe quoi (venir soûl au bureau etc.), et je n’avais a priori rien contre. Mieux : je l’ai lu, intégralement, sans me contenter de signer en pensant qu’il ne s’agissait que de lieux communs très évidents. Et… le contenu m’a choqué. J’ai quand même signé, pour ne pas perdre mon emploi, mais je discute ici ces points troublants (sans rien citer, car c’est sans doute interdit : je n’ai pas payé de Copyright ni demandé/obtenu autorisation écrite de diffusion, et le texte est vraisemblablement similaire dans toutes les entreprises, le détail importe peu). Il s’agit ici de discuter, pour moi-même, pour essayer de digérer, finalement, un mois et demi après. [Je précise que je ne fais pas du tout autorité : je suis petit employé subalterne, non-cadre, et classé médicalement « fragile », sous anti-psychotique depuis 15 ans – j’ignore seulement si on me classe paranoïaque schizoïde ou schizophrène paranoïde, ma philosophie étant classée maladie mentale en Occident (quoique classée « sagesse » en Inde), comme l’était l’individualisme en Union Soviétique (quoique classé « évidence » en Occident).]

  Le point qui m’a le plus troublé, dans ce Règlement Intérieur, est l’interdiction (hyper-détaillée sur plusieurs pages) de toute DISCRIMINATION, citant plein de lois de la République Française, discriminations portant (entre autres) sur la race, l’ethnie, la nationalité, la religion. Et je ne comprends pas du tout :
1/ Nationalité.
  Ma nièce philippine a été interdite (à trois reprises, trois sur trois) de voyage touristique en France, par refus officiel de Visa à l'Ambassade de France, pourquoi ? Aucun argument n’a été donné, aucun, comme par fait du prince. En tout cas, sa liberté de voyage a été interdite par nos autorités au nom de la nationalité. Un peu comme si on lui avait dit en clair « Pas de sale étrangère chez nous ! ». C’est de la discrimination caractérisée, au titre de la nationalité. Et « faites ce que je dis, pas ce que je fais » est le principe royaliste, égoïste, de l’immoralité. Cela invalide la prétendue loi (interdisant la discrimination sur la nationalité), ne valant honnêtement que la poubelle, puisque sciemment contredite par les officiels, au vu et su de tous. Pourquoi me fait-on signer que je comprends et approuve ? sous peine de perdre mon emploi, mon logement, mon mariage, ma vie ? Outch… ça fait mal. Je signe, mais c’est sous la contrainte, avec comme le couteau sous la gorge. Est-ce que tout le monde est comme moi face à ce malaise, ou bien personne ne réfléchit ? Certes, en m’étant marié aux Philippines, je suis peut-être un des rares cas confrontés au problème, il n’y en a pas moins un vrai problème, et je l’énonce ici, dans le vide, sans que ça fasse rien bouger, évidemment – la xénophobie aurait peut-être la majorité, en cas de référendum sur le sujet (comme l’Europe a été refusée, comme les ultra-nationalistes gagnaient aux dernières élections, malgré la propagande médiatique les huant comme néo-nazis). Je ne suis pas normal, entendu. Mais j’ai beau dire que, si on refusait équitablement les migrations, 50 millions d’Etasuniens-Canadiens seraient de retour chez nous, ça n’intéresse personne (l’honnêteté intellectuelle à nos dépens est… refusée). Hélas.
2/ Religion, race.
  La question de la religion me choque peut-être encore plus – comme dans les Droits de l’Homme « Universels », certes, ce n’est pas une spécificité de cette entreprise. Il est interdit de discriminer au titre de la religion ou de la race, mais les religions discriminant au nom de la race sont applaudies et félicitées, intouchables… Certes, le nazisme religieux (élisant la race arienne), l’apartheid religieux (élisant la race blanche) sont interdits, mais le judaïsme religieux (élisant la race juive) est béni, avec interdiction de conversion aux « mal-nés » (« sales races », sans le dire officiellement bien sûr) – et c’est peut-être pareil pour certaines religions d'Inde (élisant la caste royale ou quoi, je ne connais pas bien ce sujet). Pire : cette apparente incohérence est « cohérente » avec les lois de la République « contre le racisme et l’antisémitisme » : le racisme est interdit, sauf là où le condamner serait classable antisémite, donc le racisme légal est exclusivement réservé aux Israélites, qui ont plein droit de racisme (anti-goy), eux. Et, en signalant cela, en analysant ainsi, je suis moi-même passible de prison pour antisémitisme (l'antiracisme serait antisémite !), bien que je sois Juif (mais certes pas Israélite). J’en tomberais sur les fesses, de surprise, si je n’avais pas déjà été alerté par le traitement médiatique de l’affaire sioniste, le mot « expulsés » pour les Palestiniens étant systématiquement remplacé par « terroristes » (fous de haine sans raison aucune, qu’une intolérance diabolique exterminatrice), en « oubliant » commodément notre terror-bombing de Dresde et Hiroshima, et avec « boycott » scandalisé de tous nos politiciens et journalistes contre la conférence ONU Durban2 consacrée au racisme sioniste. Et après on s’étonne de sauter sur des bombes, ou d’être décapités à la machette… En signant que j’étais d’accord avec (l’entreprise qui décline ce que clament) les autorités de cette république raciste, suis-je complice de ces horreurs ? J’ai signé, oui, mais ma conscience m’oblige à dire ici que c’est sous la contrainte, que je résiste intérieurement à cette oppression (je vote blanc aux élections, pour dire que je ne suis pas d’accord du tout, mais là en interne, il fallait approuver…). Je résiste intérieurement comme tous les employés peut-être, plus ou moins dégoûtés. Enfin, beaucoup semblent s’intéresser davantage aux buts de football et aux couche-culottes enfantines, peu important les grands trucs qui nous dépassent (ou c’est une façade, pour la sociabilité bavarde sans faire de vagues). Je ne sais pas, moi je souffre, pardon. Et – même si notre entreprise interdit de nous rendre professionnellement dans les pays islamistes – j’envisage d’être décapité en représailles par le camp humaniste, antisioniste (lors de mon prochain voyage familial aux Philippines). Je ne me révolte pas contre cette décapitation, « normale » puisque nos élus de droite et gauche veulent « la guerre » (façon extermination de bébés à Dresde et Hiroshima, donc), je trouve seulement que « c’est vraiment trop injuste » (comme disait mon héros le petit poussin Calimero), et je dis qu’on n’avait pas vraiment le choix. De discuter, de contester. L’autorité prime l’intelligence critique, hélas. Ce n’est pas tout à fait la faute de notre compagnie, non. Mais avoir commandé de signer noir sur blanc l’approbation n’est pas bénin, pas juste, je trouve. J’ai des aigreurs d’estomac ou quoi, mais je reprends ma pilule, du matin, pour abrutir le cerveau qui déborde, pardon, ça va aller. Peut-être.
      CME
  Post-scriptum : A la réflexion, il me faut préciser un point important, presque capital même : je ne donne pas du tout tort à mon employeur de m’avoir fait signer « je jure ne pas discriminer » (plutôt que l’horrible inverse « je jure de discriminer » ou le moche « je note bien que les discriminations sont permises »)… MAIS en appuyant cela sur les lois de la République, qui fait tout le contraire, ça invalide l’ensemble, pour exiger la soumission à l’arbitraire injuste (injuste humanistement, certes pas bibliquement, puisque le sacré vante génocide/infanticide/nationalisme/racisme/intolérance/esclavage prétendus divins… avec adoration entièrement permise par la République et les Droits de l’Homme « Universels »)… Oui, le problème de fond est colossal, pas spécialement lié à notre règlement intérieur. Mais tout se tient : le contexte actuel est la guerre Judéo-christianisme contre Islamisme, et la guerre ouverte n’est pas du tout bonne pour notre business paisible et mondial. Et dans l’opposition en question (Occident contre anti-Occident), la haine en face est en partie justifiée par le fait que nous pratiquons la discrimination à grande échelle : pour les droits de véto ONU, 1 Français vaut plus de 20 Indiens, qui ne peuvent pas devenir Français (pour décider à l’ONU) car il y a discrimination sur la nationalité ; les Palestiniens majoritairement expulsés d’Israël (avec notre appui) ne peuvent rentrer en se convertissant au judaïsme, car cette religion (adorée par tous nos dirigeants, ils le répètent chaque année) pratique la discrimination raciale. Alors… je comprendrais qu’on dise « Chut, on va prendre mille bombes atomiques sur la tête si on le dit un peu trop fort », mais je ne comprends pas qu’on nous hurle après « Non à la discrimination, sinon vous êtes virés sévèrement ! ». Je ne comprends pas la logique en question. Je suis tout perdu. Vivement qu’on me décapite, ce sera moins inconfortable après. J’espère. Et ça libérera un emploi, pour un jeune au chômage. Qui signera ce Règlement aussi. La roue tourne, tournera sans moi.

------- Autocritique, 15/10/2014, 3 heures du matin
  On me répondra sans doute, évidemment : « éh, imbécile, qu’est-ce que tu voulais qu’on dise dans ce règlement ?? Bien obligé de respecter la loi ! Nul n’est censé ignorer la loi ! La loi s'impose à tous ! ». Or justement, moi je ne raisonne pas comme la loi : j’écoute les objections, les désaccords, sans les mettre en prison. J’envisage m’être trompé, pour corriger humblement. Pas avec cette objection-là toutefois, car ma réponse est que… oui, il fallait dire « ne pratiquez pas la discrimination s’il vous plaît », mais je n’aurais pas ajouté « conformément à la loi quarante-douze alinéa trente-trois bis (paf, incontestable ! et vous êtes viré si vous discutaillez, illégalement, monstre !) », j’aurais dit « la discrimination est théoriquement illégale, même si les officiels passent outre au vu et au su de tous, et en notre nom, en plus ». Je crois que ce pays, comme le reste de l’Occident, aurait davantage besoin d’intellectuels humanistes logiciens que de pseudo-intellectuels sionistes blablateux. On ne peut tout simplement pas suivre (intelligemment) la loi quand celle-ci est incohérente, raciste en hurlant unanimement le contraire, par exemple. La Loi Gayssot interdit la philosophie (ou plus exactement : sa liberté d’expression, bien que cette liberté soit clamée à grands cris en donnant des leçons péremptoires aux dictateurs chinois ou russes) là où la cohérence sceptique menace l’argumentaire israélien (TelAviv/Paris : même combat !)… mais chacun a le droit de nier le génocide des Caraïbes et des Mohicans (même pas Juifs ! la loi française encourage leur mépris absolu, comme elle encourage fiscalement la vénération de Jésus-Christ, qui a traité les non-Juifs de Chiens puisque pas enfants de Dieu…), aucun problème PUISQUE TELLE EST LA LOI. Moi je hurle de honte, excusez-moi. Sous Staline, le premier à cesser d’applaudir Le Héros Universel mourrait le lendemain, c’était la loi, le leader et ses lieutenants auraient dû ajouter « parce que c’est la Loi, pour la Liberté, et personne (hors du cimetière, de l’asile et de prison) ne le conteste, personne, puisque c’est la loi pour le bonheur de tous, et l’ordre, bien ». Et il faut respecter la loi, donc, et la « Justice » veille, derrière. Avec ses procureurs de la République xénophobes, et ses juges menteurs jusqu’à l’outrance, j’ai été condamné aux dépens (pour mon adoption de « sale » enfant étranger), oui, et je n’arrive pas à digérer, désolé. Mais ce n’est pas une raison pour me barder d’explosifs et faire exploser des gens anonymes qui n’y sont pour rien, certes. Il faut subir, quitte à hurler tout seul, dans le désert. Non, ce Règlement Intérieur ne m’a pas plu du tout, même s’il n’est pas bien pire que le reste, OK. Les mensonges pseudo-mathématiques pour valider à tort (« par non-significativité » même si ça prouverait avec risque nul que le curare est inoffensif), ce n’est pas le pire, dans cette compagnie, tout se rejoint, pour faire n’importe quoi, très strictement, entre deux audits administratifs veillant scrupuleusement à ce que les mille signatures soient bel et bien dans la bonne case, requise noir sur blanc sur document en triple exemplaire validé pile dans les temps annoncés par écrit (c’est ça une entreprise de Qualité ! yes !). « Garde-à-vous ! Sinon : viré, c’est compris ? Signez là ! »… En touchant mon salaire, je suis complice, c’est vrai, il semble falloir faire avec, sinon tout s’écroulerait, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Donc j’ai tort. En un sens. (Ça m’aide, simplement, d’expliquer le sens caché de ma signature, sous la menace).

------------------- 2e autocritique, à la maison, 15/10/2014, 13h
J’imagine qu’on pourrait me hurler après : « mais ça va pas la tête de mélanger travail et politique !? ». Poliment, je répondrais : « c’est pas moi qui ai commencé, c’est ce règlement intérieur : il dit aux électeurs du Front National "attention, même si vous votez pour avoir une nouvelle loi qui instaure la préférence nationale, en attendant il faut obéir aux politiciens actuellement dominants, qui l’interdisent – même si eux s'autorisent à l’appliquer de leur côté, en exigeant nationalité française pour devenir fonctionnaire, hum, oui c’est faites-ce-que-je-dis-et-pas-ce-que-je-fais, comme en royauté ou dictature, mais bref, la loi est comme ça en ce moment. Et si la loi disait qu’il faut cesser le travail de 9 à 10heures pour applaudir Le Leader de la Patrie, on l’exigerait, servilement, même si ça vous dérange : au cas où vous rechigniez et évitiez quand même la prison, nous on vous virerait. C’est comme ça. Signez que vous êtes d'accord ou barrez-vous". Oui, ce règlement intérieur est un manifeste politique. Et, certes, ça ne me choque pas de ce côté (non à la discrimination nationale ou raciale, même si plein de gens adorent ça), car je n’aime pas personnellement la xénophobie et le racisme, mais c’est en tout cas un engagement politique explicite. Avec interdiction de discussion, ce qui m’évoque la dictature et me chagrine, c’est tout. »

--------------- 3e à 5e objections, 16/10/2014, 1 heure du matin
  Les contradicteurs imaginaires (et extérieur) avaient de nouveaux arguments, cette nuit :
1/ On pourrait me répondre « Tu as un problème pathologique vis-à-vis du monde entier, OK, mais qu’est-ce que tu reproches à ce règlement intérieur (qui n’y est pour rien) ? ». Euh… ben, c’est peut-être pas grandiose, mais c’est une frustration : ma certitude la plus profonde, puisque je suis menacé de prison pour délit d’opinion au pays de la Liberté prétendue, dans un total désert « intellectuel » (purement limité à l’érudition roucoulante et aux oppositions de personnalités), c’est que nos lois sont pourries, écrites par des ambitieux à leur propre profit contre l’intérêt général, avec imparable écrasement de l’honnêteté par la prétendue « Justice », et chaque fois qu’on me demande mon avis, je vote contre. Là, avec menace de licenciement, de ruine sans indemnité (c’était marqué noir sur blanc), on me forçait à approuver les lois, à oublier leurs incohérences, alors ça me fait disjoncter d’inconfort aigu, c’est tout. Comme une sorte de viol sous la menace : on n’en meurt pas, peut-être, mais c’est traumatisant, ou ça peut être vécu tel, pardon.
2/ On pourrait aussi me répondre « Eh, au lieu de voir un si grand mal partout, sois cool, tout va plutôt bien, et chaque employeur dit simplement, très évidemment, qu’il faut respecter la loi chez lui, pas faire en son nom le contraire, illégal ». Je ne suis pas d’accord, et je répondrais ironiquement : « c’est vrai, c’est pas comme si les lourds impôts sur notre entreprise, + sur ses salariés, + la taxe sur ce qu’ils achètent… finançaient la guerre contre les antisionistes donc contre l’humanisme antiraciste… en notre nom ici à tous, et c’est pas comme si on nous décapitait en représailles, non, tout va bien, les oiseaux chantent, il suffit juste d’éteindre cette télé qui dit n’importe quoi. Non, je rigole, les impôts ne servent qu’à payer des hôpitaux et maisons de retraite, super vertueux, et la guerre loin là-bas se fait à crédit de toute façon, ça sera simplement à payer par mon fils quand il deviendra adulte, moi je suis tranquille ici… ». Hum, c’est ça qu’on veut me faire répondre ? Il me semble normal de tousser, pour le moins (pardon pour les postillons). [Et, au fond, je ne pense pas que nous soyons le Mal contre le Bien, je pense essayer d'être Bien, mais – sans me demander mon avis – en mon nom se fait une guerre du Mal sioniste contre le Mal esclavagiste.]
3/ (Discussion avec une gentille collègue hier) Mea culpa, notre société ne renvoie pas ses salariés tous les jours, à la moindre imperfection, non. Le texte du règlement intérieur n’est pas une menace, une très sévère mise en demeure absolue, mais une toile de fond, à laquelle l’employeur peut avoir recours, si on dépasse vraiment les bornes, en ignorant sciemment les avertissements prévus. Et il informe des lois, simplement, pour que les employés sachent le cadre légal qu’il y a derrière, primant sur les traditions de discrimination sexiste ou coloniale, etc. Ah bon, entendu. Simplement, j’ai été frappé par la peur de ce gendarme, même virtuel, c’est peut-être un malentendu pratique, mais faire peur aux gens – explicitement menacés sans un mot du contexte bon-enfant – n’est peut-être pas anodin, voire pas juste. C’est pas très grave, d’accord. On peut ne pas aimer, et je n’aime pas, personnellement. Et je le dis avec des arguments qui me paraissent mille fois plus importants que le dernier million de pages pondu par les journalistes et « intellectuels », dans les faux-débats entre nationalistes sionistes (thèmes rappelés par les mots de ce règlement...) en fait tous d'accord sur le fond. C’est pour ça que ça ne reste pas enfoui au fond de moi, un mois ou trois mois de plus, mais est mis sur Internet, pardon. Les psychiatres disent qu'il faut faire sortir ce qui ronge à l'intérieur.

-------- Eclaircissement salutaire ? 16/10/2014, 18h
   J’ai discuté avec le très aimable médecin du travail et il apparaît des éléments auxquels je n’avais pas songés : il est possible que le règlement intérieur obéisse lui-même à une loi précise qui en détaille le contenu obligatoire, pas libre du tout. Cette loi dirait par exemple : "1/ Interdisez la discrimination sur la nationalité, la race, la religion, et citez explicitement les lois X, Y, Z ; 2/ Précisez de manière globale les sanctions maximales encourues à votre niveau par les contrevenants (soûlerie répétée ou autre chose) ; 3/ Précisez que la signature de ce règlement est obligatoire sous peine de renvoi pour faute lourde, rompant unilatéralement le contrat de travail". Alors, effectivement, signer ainsi – sous la contrainte – n’est qu’une soumission à la loi générale (même si elle est injuste, incohérente*, etc.), mais il n’y a aucune méchanceté au niveau des rédacteurs du règlement dans l’entreprise, qui sont aussi des victimes et non des bourreaux.
  Par ailleurs, comme je le notais plus haut, le problème n’est pas l’interdiction de discrimination (interdiction/condamnation que j'approuve en tant que valeur humaniste), le problème est que le gouvernement et le législateur font tout le contraire, discriminent (jusqu’au conflit armé pour imposer leur discrimination xénophobe, ou soutien à la discrimination israélienne…). Donc, il suffit de ne pas discriminer, nous, et on peut tranquillement signer « oui, je le jure », en haussant les épaules (ou souriant) sachant que l’ordre pour cette signature vient absurdement de discriminateurs actifs.    Donc oui, la loi est pourrie, incohérente, stupide ou menteuse, mais ce règlement intérieur l’est plutôt moins. D’accord. Ouf. Bonne nuit…
   (Post-Scriptum : je ne me donne pas totalement tort, il aurait je crois été judicieux de faire figurer une réserve comme en-tête au règlement, disant « Ceci n’est pas un commandement de notre fait, à signer sous la contrainte, avec menace lourde de notre part, c’est simplement ce que la loi nous demande de vous dire, de vous faire signer – si cela vous choque, votez en conséquence ou ne votez pas, cela ne nous concerne pas. Désolés, merci de votre indulgence à notre égard. » Ça aurait tout changé, oui, ça aurait évité ce très inconfortable malentendu.)
* : exemple d’incohérence que j’ai signalé dans la discussion : si l’Etat ne pratiquait pas la discrimination sur la nationalité, il n’aurait pas mis en place le système des visas (pour non-Européens), et il ne pourchasserait pas les « sans papiers », concept qui ne serait même pas défini. [Mais ça ne choque hélas pas grand monde, les gens ayant majoritairement été endoctrinés à penser que Dieu a refusé l'humanité unie (Babel) et Jésus-Christ a condamné les étrangers (épisode de la Cananéenne : non-membres des tribus d'Israël = "chiens"), avec entière approbation de nos lois bien sûr. Je ne dis pas ironiquement "cherchez l'erreur", comme le souhaiterait peut-être mon frère, je dis que c'est incohérent, et inadmissible à mes yeux (pardon pour ce jugement sévère, mais ça tue, des boat-people en Méditerranée et des enfants en territoires occupés par Israël). Toutefois, ce n'est pas spécialement la faute de ce Règlement Intérieur, d'accord.]

----------- Bilan (20/10/2014)
   Après le trouble de la semaine passée, le temps est peut-être venu de faire un bilan :
– Positif : j’ai réussi à finalement digérer ce Règlement Intérieur dont la signature forcée me tordait les boyaux.
– Négatif : mon argumentaire devait être tout pourri puisque personne parmi autrui ne m’a donné raison.
   Pour rentrer dans le rang, tout à fait, il me semble falloir enregistrer la logique (différente de la mienne) propre à la situation vécue, en levant (une dernière fois ?) le nez du guidon, au-delà des tâches quotidiennes :
1– L’entreprise où je travaille est une compagnie commerciale du monde capitaliste (l’utopie communiste s’est évidemment effondrée, sapée par le refus de travail en exigeant le partage) ; fière de très bien rémunérer ses actionnaires et d’avoir une échelle des salaires de 1 à 500, elle vit du bénéfice qu’elle génère entre coût de production et prix de vente (avec le mensonge légal usuel : « c’est cher car couteux à produire ») ; grâce au soutien des autorités légales interdisant (armes à la main) la prise de possession sans payer le prix arbitrairement exigé ; en échange, elle se plie entièrement aux lois imposées et taxes requises. Cette alliance est le gage de notre prospérité présente, de notre possible survie future (hors de la misère par banqueroute, le danger venant de la concurrence, faisant comme nous mais peut-être mieux).
2– En raisonnant ainsi, les entreprises d’autrefois approuvaient l’esclavage, le droit de cuissage, finançaient le luxe royal méprisant la misère populaire, oui, ce n’est pas une concorde aux pays des bizounours, simplement un compromis, pour obtenir confort en s’alliant aux autorités en place. Certains appellent cela immoralité complice, d'autres appellent cela sagesse réaliste (je n'aime a priori pas le réalisme, là comme ailleurs).
3– Oui, la loi actuelle est raciste, xénophobe, menteuse en prétendant le contraire, guerrière, mais l’entreprise s’interdit par principe d’en discuter (ou de contester l’utilisation de ses impôts). Cela fait partie du contrat légal, à bénéfices réciproques.
4– A titre individuel en dehors de l'entreprise, en tant que citoyens, les employés peuvent contester les choix des autorités. Au risque de finir en prison s’ils dépassent les bornes admises par ces autorités. Il est notamment interdit de noter que notre religion israélite est raciste, que notre sionisme est raciste, que notre hymne national est xénophobo-raciste tueur, que nos visas sont xénophobes, que notre protection contre l’invasion a été sans équité refusée aux Amérindiens et Arabes quand nous étions du côté des envahisseurs (et même si nos cousins conquérants se sont un peu détachés de nous, nous continuons à les soutenir par alliance). Il est donc interdit de réfléchir, la vie ne doit être que travail, sommeil et divertissements anodins (vie de famille, sports, arts, etc.). Comme en Union Soviétique, les récalcitrants sont aléatoirement dirigés vers l’emprisonnement ou la prise en charge psychiatrique, écrabouillages similaires (punition ou lavage de cerveau).
5– Finalement, le choix est très simple, entre une vie de mouton blanc mangeant à sa faim (en acceptant la domination des autorités), et l’inconfort d’une vie de mouton noir chassé du troupeau (en contestant la moralité des autorités). Le mouton noir finit d’ailleurs à la casserole, normalement, le dissident meurt mystérieusement (ou naturellement, disent les docteurs, riches notables dans la légalité). Le choix n’est peut-être pas beau, pas propre, mais il est assez simple, compréhensible. Hélas, dit le cerveau malade (ou naïf), qui rêvait de bizounours virtuels… mieux… Comprendre, finalement, est triste, et apaisant en même temps.
6– Venant d'une famille de fonctionnaires, je n'étais peut-être pas spontanément prêt à ce compromis-là, mais les fonctionnaires ont je crois un "devoir de réserve" similaire. Avec mon esprit anormal, rêveur et logique, j'étais donc condamné au malaise aigu. C'est entendu.