En retrouvant « antiquaire » un vieux camarade...

réinventer le Monde ?

mis en ligne par Tophe le 22/02/2009+?

    Miracle d’Internet, on retrouve des camarades de classe 30 ans après, à l’autre bout du pays. De pré-adolescents boutonneux, ils sont passés au rang de pères mûrs. D’élèves plus ou moins rebelles, ils sont passés au rang de professionnels intégrés. Cette expérience peut donner davantage a réfléchir que les années d’études serviles, sensées pourtant nous éveiller à l’intelligence et au recul.

1- GÊNÉ PAR UN LABEL « ANTIQUAIRE » (point de vue de Tophe)

    Jihèf a marqué sur sa fiche Copainsdavant qu’il était « antiquaire ». Je n’ai jamais rencontré d’antiquaire, de toute ma vie, mais je peux tenter d’imaginer. Ce métier d’antiquaire m’évoque un marchand achetant bon marché des vieilles choses, dans les greniers d’agriculteurs en faillite, pour s’enrichir en les revendant très CHÈRES à des SNOBS urbains PASSÉISTES (ces majuscules ne sont pas des cris mais l'annonce des paragraphes qui suivent...). Cette vision naïve me vient peut-être de l’école où les cours ont inculqué la grandeur du passé, la supériorité des métiers non manuels, la pertinence des calculs comptables (dès la toute première classe de primaire : bénéfice = prix de vente - prix d’achat). Toutefois, je regrette que l’école ne m’ait pas du tout fait réfléchir aux objections à ce système, du moins avant l’âge de 16-17 ans, en cours de philosophie – mais il s’agissait là d’admirer les « grands penseurs » et de savoir les citer et situer, aucunement de penser par soi-même ou contester.
    Pour que mon camarade dissipe les malentendus, concernant le métier d’antiquaire, je vais analyser plus en détail ce qui me vient à l’esprit à ce sujet. [Mais avant, par pudeur, je ferai une analyse critique de mon métier, technicien de laboratoire : c’est un métier manuel d’exécutant, à plus fort salaire qu’ouvrier et femme de ménage (ou technicien chinois) sans autre raison que l’aura des sciences, le service de la santé propre aux sciences biologiques, le prestige des technologies occidentales. Toutefois, le « savoir » scientifique semble un mensonge quand il prétend à la vérité, la biologie semble basée sur des biostatistiques mensongères, le principe technico-commercial consiste à mentir dans les prétentions à servir la santé pour en fait verser des fortunes aux cadres « supérieurs », baptiser technologie la technique relève du bagou prétentieux, les chinois travaillant davantage pour moins cher méritent de nous mettre en faillite (et pourraient assurer la même qualité que nous s’ils n’étaient pas monstrueusement pressurés par nos intermédiaires empochant la différence), etc. Etre exécutant dans ce système pourri paraît moins grave qu’être acteur et décideur, mais me semble une forme de complicité, coupable. Hélas. Suicidaire sous traitement psychiatrique, je ne suis en rien un modèle d’équilibre, je ne suis pas un donneur de leçons, je ne fais qu’expliquer comment s’abîme tout ce que je regarde.]

Système marchand
    Assurer sa subsistance en produisant un service de distribution envers autrui me paraît pleinement respectable (au sens d’altruiste, chrétien ou laïc). Mais si, au-delà, il y a enrichissement substantiel, je suis gêné, car les sommes gagnées sont prises à autrui, et ne sont pas partagées avec lui. En poussant à fond cette logique d’enrichissement (logique capitaliste, protestante, étatsunienne et maintenant occidentale voire mondiale) : les fournisseurs et employés sont sous-payés, les acheteurs sont surfacturés (la seule limite aux prix maxima étant la concurrence et le renoncement à l’achat), les concurrents sont poussés à la misère autant que possible, les futurs clients sont encouragés à s’enrichir personnellement encore et encore (aux dépens d’autrui, sans partage frugal), la tentation pour le superflu égoïste est grandement encouragée, le tout étant protégé d’un désaccord justicier par la force policière et judiciaire. Loi du plus puissant, du plus fort. (Et le partage du marchand avec sa famille ne fournit pas un alibi valide, vu que les aristocrates incarnent le mal moral pour avoir illustré l'horreur de ce favoritisme de naissance aux dépens des méritants – principe raciste à petite échelle. Note : par "méritants", j'entendais autrefois les inventeurs utiles ou créateurs plaisants, mais ils devraient faire cadeau à autrui de leurs inventions sans les réserver aux riches en gagnant eux-mêmes des fortunes pour devenir rentiers exploiteurs ; non, je respecte surtout les pompiers courageux et les infimières affrontant douleur et colère, les balayeurs de crottes – mon idéal d'ado déprimé, avant refus par ma famille – et les changeuses de couches-culottes en crèches ou auspices, acceptant humblement le grand inconfort pour servir autrui).
    L’objection à cette domination commerciale n’est pas nouvelle, mais soulève des contre objections. Je sais que les communistes ont voulu annihiler la profession de marchand, mais le pur service à usagers avait d’interminables files d’attente, ruptures de stock incessantes, interdiction des biens jugés inutiles par les autorités, etc. Le je-m’en-foutisme paresseux de fonctionnaires non motivés (protégés de tout renvoi et non intéressés à performance de vente maximale) était infiniment moins agréable que le sourire commercial, même menteur (prétendant servir autrui quand il s’agit de s’enrichir soi-même en lui prenant autant que possible). Dans la variante pratique, léniniste, les apparatchiks ne faisaient que remplacer les anciens profiteurs, en s’accordant le superflu inaccessible aux masses – et, finalement (bien avant la faillite communiste), le très populaire « marché noir » a réinventé le commerce, sans le reconnaître officiellement.
    Pour réactualiser cette (immorale ?) « victoire du commerce », je citerai Alain Minc affirmant que les délocalisations industrielles ne sont pas graves : les masses occidentales peuvent se focaliser sur la valeur ajoutée. Il nous annonce donc que nous deviendrons (tous, ici) un peuple de riches marchands, exploiteurs des laborieux asiatiques. Je trouve ce projet (qu’il applaudit, lui) dangereux, car cela me semble conduire naturellement à une révolte sanglante (se croyant justicière au départ), comme 1789 contre les aristocrates, 1917 contre les bourgeois, 1933-44 contre les israélites. En termes de risque, c’est monstrueux, et l’exploitation méprisante de l’effort pénible peut se payer très cher, d’extermination, familles comprises (même si cette dérive généralisante est atroce – ni plus ni moins qu’en retour le bombardement de Dresde ou Hiroshima, ou leurs préambules bibliques : Déluge noyant les bébés, pluie de feu sur les enfants de Gomorrhe). Et je ne suis pas optimiste : ce que je retiens des cours d'Histoire, c'est que tous les justiciers, parvenus au pouvoir, tendent à devenir tortionnaires. Avec ou sans commerce. (Si l'on me rétorque que la douce France 2009 n'est pas du tout l'enfer dont je parle, je signalerai que, pour délit d'opinion sans violence aucune, pour hérésie de résistance argumentée aux dogmes, je suis légalement passible de 2 ans de prison et amende énorme conduisant à misère crasse, divorce, suicide – martyr).
    Conclusion : le commerce est peut-être un mal automatique, les utopies (bouddhistes, chrétiennes, marxistes) ne tenant pas la route, au delà de quelques illuminés, beaux autant qu'anormaux. Je suis un peu perdu. Je ne dirais pas que le métier de marchand incarne le Mal, mais il heurte mes valeurs naïves, il ne m’est pas sympathique du tout.
    Remarque : plus spécifiquement le métier d’antiquaire consiste je crois à proposer (sans employés) de vieux objets rares, sans vraiment de concurrence semblable au marchand d’à côté. Mais il s’agit quand même de présenter des objets séduisants à la convoitise, pour frustration des pauvres et prise de la richesse chez qui peut s’offrir le prix arbitrairement exigé – cette somme (en général acquise au départ par anti-altruisme) n’étant pas transmise au fournisseur, mais conservée par l’intermédiaire. Ça ne change pas grand chose au problème de fond (concernant le commerce).

Snobisme
    Le culte des antiquités me semble concerner la préférence envers des objets rares et chers, « introuvables », en rejetant les modestes objets construits en série (pour le plus grand nombre). Certes, cela peut concerner des outils non reproduits aujourd’hui et je n’ai rien alors à y redire. De même, préférer un objet rappelant personnellement des souvenirs d’enfance ou la sympathie pour tel aïeul, cela ne me choque pas du tout. Mais… s’il s’agit d’un acte social traduisant le mépris envers les humbles achetant l’utilitaire industriel, c’est différent : le travail artisan d’autrefois étant maintenant réservé aux « élites » fortunées, son achat volontariste classe en haut de l’échelle sociale, et cette auto-glorification conventionnelle ne me plaît pas.
    Illustration : je connais très peu la situation pour les meubles ou ustensiles, mais j’ai été frappé, choqué, par ce mécanisme concernant la partie « images » ou « art », les snobs payant des fortunes pour des mochetés possédées avec une immense fierté, en se gaussant des pauvres [les pauvres étant jaloux avec impuissance, ou ne comprenant pas l’intérêt de ces possessions, ou acquérant à bas prix des images (photos de nature ou tableaux sans signature de Créateur célèbre) peut-être plaisantes pour eux superficiellement, mais jugées méprisables par ceux s’estimant de bon goût (et seuls aptes à définir cela)]. Une tonne de discours prétentieux (et nul si on le soumet à un esprit critique) sert à classer stupides les humbles et désigner comme « intellectuels » les fortunés fanatiques des œuvres dites (par eux) valeureuses.
    Objection : les valeurs en question ne semblent pas réservées à un petit nombre, mais inculquées à tous par les enseignants publics unanimes (glorifiant, en art comme en littérature, des pistonnés professionnels, en insultant les créateurs amateurs – aujourd’hui révélés par Internet). Contre objection : cela relève de l’endoctrinement (vis à vis d’esprits malléables) avec bâton et carotte, félicitations et remontrances, la force de persuasion du discours même étant quasi nulle. Il ne s’agit que d’autorité, loi du plus puissant, du plus fort là encore.
    Remarque pécuniaire et politique : une variante snob concerne l’investissement spéculatif dans de vieux objets de luxe en vue de constituer un patrimoine revendable, et transmissible. C’est une logique interne à la caste en question, qui ne m’intéresse pas, mais qui ne fait habituellement de mal à personne. J’ai toutefois été choqué quand un musée municipal a utilisé l’argent des impôts locaux (réquisitionnés de chacun sous menace policière) pour payer à prix d’or l’original d’un ancien tableau que je jugeais personnellement médiocre ou nul, et dont une reproduction photographique aurait eu le même intérêt éventuel pour les amateurs fanatiques de cette énorme image. La caste républicaine dirigeante, super-fière de sa « culture » érudite mais à intelligence logique nulle, me semble incarner le snobisme, crachant vertement sur la démocratie directe, taxée de populisme (et implicitement : de nazisme exterminateur, Mal absolu). Cette république incarne à mon avis la malhonnêteté intellectuelle, le bagou mensonger (même si la dictature est encore pire, certes, et l'anarchie me fait craindre le triomphe des plus forts) :
- les élus sont les meilleurs menteurs, et décident à l'unanimité leur nombre pléthorique, leurs hauts salaires et retraites privilégiées, leur élection sénatoriale non soumise aux préférences populaires, les choix publics d'entrepreneurs généreux envers leurs partis, l'amnistie des fautes en ce sens si elles sont hélas découvertes, les alliances et guerres (pratiquées sur fonds fiscaux réquisitionnés sous menace, consommant d'humbles soldats tenus d'obéir, attirant sur les vulnérables électeurs la haine "terroriste" en retour) ;
- les électeurs, trompés par la propagande dite "informations", sont en pratique achetés (comme les barons et ducs autrefois par la famille royale) : quelques Nations (dont la France) dominent l'ONU et le Monde, en prétendant incarner la démocratie, alors que les nationalistes occidentaux sont ultra minoritaires à l'échelle de l'Humanité, donc sont en position d'aristocrates. Avec une immense fierté, ces "semi-snobs" sont localement majoritaires, entendant être riches de naissance et affichant ensuite leur "supériorité", "culturelle" notamment. Antiquités françaises ou autre chose. (Ouf, je reviens au sujet...)

Passéisme
    En introduction, j’avouerai quelque sympathie envers un éventuel passéisme frugal, trouvant dans une harmonieuse simplicité passée un modèle plus plaisant que la folle course à l’inutile moderne, polluant ou empoisonnant. Mais cela conduit à la vie d’ermite, non à la boutique d’antiquités…
    Par principe, les antiquaires vendent de l’antique, faisant appel au charme de l’ancien ou du vieilli, ceci étant peut-être assimilé à un mieux vivre (éventuellement ponctuel) qui a été perdu. Les Freudiens « expliquent » sans doute cela par un de leurs délires habituels sur le retour à la petite enfance, pour forniquer virtuellement père ou mère, mais cela m’intéresse peu. Un autre aspect plus dérangeant est politique : un milliardaire non imposé fiscalement pouvait payer un travail grandiose, requérant des années de labeur, et un « meuble Louis XIV » fait référence à cette richesse des aristocrates vivant luxueusement en asservissant le peuple écrasé. Ce n’est pas anodin mais bien le cœur du sujet, concernant les antiquités : un meuble très beau plairait par lui-même, or il est considéré que sa valeur est accrue par sa datation le classant en antiquité, avec le fier label « véritable Louis XIV, roi-Soleil »… (de mon point de vue, c'est le contraire : j'apprécie un beau château mais regrette ce sentiment si je réalise que cette oeuvre est le fruit du semi-esclavage, j'aurais préféré l'équivalent en simple dessin rêveur ou petite maquette). L'avénement de la république n'a nullement aboli les contes de fée princiers, encourageant les enfants à l'amour du luxe immérité (Loto...), même acquis sous la menace des armes (prince armé "protecteur"). Cela a généré des générations de colonialistes et esclavagistes, et maintenant les peuples armés de l'atome interdisant aux autres de les rejoindre. Culte de la domination passée, et des antiquités qui vont avec.
    Le débat est compliqué par une spécificité moderne : « le devoir de mémoire », enterrant totalement « le devoir d’oubli » prôné par Henri IV paraît-il. En théorie, en débat contradictoire, on pourrait hésiter entre l’oubli (apaisant les vieux conflits pour un avenir loyal) et le souvenir (tirant leçon du passé pour prévenir des erreurs possibles à l’avenir). En pratique (moderne), c’est une troisième voie : dans un monde vénérant l’héritage, il s’agit de sacraliser certains anciens martyrs pour accorder, en réparation éternelle, des privilèges exorbitants aux familles et sympathisants de ces victimes-là (racisme légal de la part des Israélites, racisme/esclavagisme/misogynie/génocide sacrés de la part des adorateurs bibliques) – les Amérindiens exterminés étant sciemment oubliés, par alliance solide avec les descendants de leurs bourreaux. Des arguments faux sont fièrement assénés : « si l’on oublie les drames du passé, ils se reproduiront », alors que la condamnation de l’anthropophagie n’est aucunement suspendue à la reconnaissance de sa véracité passée ou non, alors qu’en Israël les victimes de violence raciste sont devenues les bourreaux racistes, alors qu’en ex-Yougoslavie les crimes modernes ont été commis en prétendant venger les crimes passés, etc. Sans l’ombre d’un débat à ce sujet, un matraquage sévère domine les médias unanimes, en faveur du « devoir de mémoire » (sélectif, pro-juif et surtout pas anti-USA ou anti-Occident). Les médias et lois sont aux mains de la caste au pouvoir. Loi du plus puissant, du plus fort, encore une fois. Et le peuple a le cerveau lavé en l’exhortant à admirer la force dominatrice et l’égoïsme groupiste, via le chauvinisme sportif, à immense succès populaire (presque partout sur Terre, même en pays bouddhiste, chrétien, marxiste). Le devoir de mémoire, légal comme éducatif et médiatique, renforce en tout cas l’aura du passé, sacralisé, avec interdiction de toute discussion (hors du Net). C’est tout bénéfice pour les antiquaires, même s’ils ne font que profiter de cette aubaine.
    [Toute remise en question du devoir de mémoire étant classée "crime antisémite", par tous les médias, tous les "intellectuels", tous les politiciens non suspects de néo-nazisme, je préciserai que je suis Juif (au sens hitlérien de sémite circoncis descendant d'Abraham, avec bosse des Maths congénitale, tendance à rechercher la position de martyr, à voir des monstruosités partout) et non-Juif (car hybride sang-mêlé et hostile à plein de traditions : communautarisme, héritages familiaux, expulsion des méprisés du sévère Dieu universel raciste, importance supérieure des rites, exploitation financière du travail de peine, domination secrète de super-familles s'entre-pistonnant, utilisation systématique du mensonge oratoire en privant de parole les positions différentes diabolisées). Pour en revenir aux antiquités, j'acceptais a priori avec indifférence la restitution aux héritiers juifs, français ou israéliens, de tableaux ou meubles spoliés en 1941 pour des musées nationaux, mais j'étais choqué par le paiement fiscal (par tous les descendants non-juifs) de réparations financières "au prix du marché", surtout en Pologne où l'arrivée du communisme avait dissous peu après toutes les propriétés familiales. Après information Internet (contournant l'unilatéralité médiatique), je corrigerai légèrement ma position : d'accord pour rendre leurs antiquités aux familles israéliennes, en exigeant seulement une preuve d'honnêteté : qu'Israël rende parallèlement les maisons volées des villes autrefois Palestiniennes comme Haïfa, reconstruise les villages Palestiniens détruits en 1948-55, réintègre les millions de Palestiniens Libanais et autres "expulsés pour cause de sale race". Les antiquités ne sont pas des objets sans âme ni valeur symbolique, d'accord.]

    Telles étaient mes pensées spontanées, désordonnées, mais je laisserai mon camarade expliquer ce qui m’a échappé. Sa position a peut-être une légitimité dont je n’ai pas idée. J’espère. Je serais désolé si mes noires pensées le contaminaient hélas, je souhaite l’avoir fait simplement sourire… Peut-être : "complétement toqué, ce Tophe, il était déjà bizarre à l'époque, triste sans raison compréhensible"...

2- A L’AISE DANS LA PEAU D’UN ANTIQUAIRE ? (point de vue de Jihèf)

(11/03/2020 : 11 ans après, mon camarade devenu antiquaire n'a toujours pas répondu et ne le fera sans doute jamais. Je crois qu'il m'a classé en "indésirable" sur le site Internet de retrouvailles, certes je suis dérangeant, je pensais qu'on pouvait débattre, mais apparemment : non. Hélas. Ça ne prouve pas que j'avais raison, seulement que je dérange.)