Arbres détournés
par Tikule et Lémantère, 18/02/2023

   Une amie m’a recommandé le film « Le génie des arbres », passé à la télévision sur « la 5 », et j’en ai trouvé un visionnage complet (de 1h30) sur Internet (à https://www.facebook.com/watch/?v=489553269511497 ).
   Toutefois, je ne suis pas convaincu et en tant que scientifique pourvu d’esprit critique (ce qui est rare, pas encouragé par les études), j’ai l’impression de démolir en grande partie le message. Enfin, je peux le laisser dire, peu m’importe mais quand il prétend m’embrigader je réponds Non, arguments à l’appui.
   Je vais repartir des notes que j’ai prises (*) en les commentant (-->) :

* Il y a des arbres depuis 400 millions d’années.
--> Je n’y crois pas : il n’y avait pas, selon les scientifiques, d’êtres humains à cette période et antérieurement pour en témoigner. Ce chiffrage n’est établi qu’avec des prétendues lois généralisées du connu à l’inconnu, en certifiant que l’inconnu n’est pas inconnu, sans argument aucun. La généralisation abusive s’appelle l’induction, c’est une faute en logique, mais hélas une habitude en prétendue science. Ce baratin qui impressionne les profanes mérite la poubelle direct.
* Les arbres vivent immensément plus longtemps que les êtres humains, 5.000 ans pour certains actuellement, et avec immortalité possible.
--> Cela pourrait être une illusion, un abus de langage. En effet, entre l’individu et le groupe, où met-on la barrière ? Peut-être qu’un arbre est une lignée d’individus successifs se remplaçant, et il ne faudrait pas prendre en référence l’individu humain mais les familles humaines, lesquelles peuvent atteindre 5.000 ans voire l’immortalité (jusqu’à explosion annoncée du Soleil dans tant de milliers de milliards d’années). De même, en nous, les cellules ne vivent pas autant que les individus, et les individus pourraient être considérés comme des cellules des sociétés. Ce n’est absolument pas clair, affirmer de manière catégorique en ce domaine semble abusif. Mon domaine d’expertise personnel étant la microbiologie, avec une génération toutes les 20 minutes dans certains cas, je vois bien cela : la colonie semble vivre bien davantage que les individus qui la composent (à en croire les colorations dites séparer individus morts et vivants au microscope optique), et une colonie déplacée ailleurs ne rencontre aucun épuisement et peut atteindre l’immortalité théorique. Parler d’espérance de vie dans ces conditions est immensément flou, constituant un malentendu très probable, un oubli de réfléchir, pour impressionner ? Non, je ne suis pas impressionné par l’oubli de réfléchir.
* Est-ce que la pluie génère les forêts ou est-ce que les forêts génèrent la pluie ? ce pourrait être une question sans réponse comme l’œuf et la poule (y a-t-il eu œuf avant poule ou poule avant œuf ?).
--> C’est simplement « mal pensé », j’ai résolu en 1993 (écrivant mon livre « Contre la Réalité », rebaptisé ensuite « Echapper à la dictature réaliste ») le prétendu paradoxe de l’œuf et de la poule, mais tout le monde s’en fout. Dommage. C’est un faux problème, présupposant qu’il n’y a pas de poule sans œuf et qu’il n’y a pas d’œuf sans poule, ce qui est faux : les poules que j’imagine sont nées de mon imagination et pas d’œuf. Idem pour les forêts : dans mes rêves, il y a des forêts sans aucun besoin de pluie préexistante. Quant à dire que la question serait spécifique aux forêts réelles, il faudrait pour cela disposer d’un critère de Réel, qui n’a jamais été formulé (j’ai démoli toutes les fausses affirmations en ce sens, par la logique pure, la simple hypothèse du rêve, inventée parait-il puis trahie par René Descartes).
* Les forêts captent le CO2 atmosphérique, par principe de photosynthèse (CO2+H2O+énergie lumineuse --> sucre+O2). Mais un intervenant explique différemment l’affirmation selon laquelle la déforestation est mauvaise pour le CO2 atmosphérique, hélas accru : quand on coupe les troncs cela laisse les racines seules sans source d’énergie, et elles meurent, puis sont décomposées ce qui génère du CO2.
--> Je n’en suis absolument pas certain : peut-être que beaucoup de métabolismes décomposant génèrent du CO2 mais je ne vois pas pourquoi ce serait tous fatalement obligatoirement. Le principe des plantes est précisément une vie consommant des choses et générant moins de CO2 qu’elle n’en consomme. Certes, les microbes de l’environnement peuvent être très majoritairement producteurs de CO2 (comme la respiration végétale aussi), mais on pourrait envisager de larguer sur les zones déboisées des graines ou spores faisant que le métabolisme principal soit autre que générateur de CO2. Je ne le garantis pas, mais a priori je ne vois aucune raison de croire sur parole des catastrophistes n’expliquant pas leur propos.
* Les forêts contribuent à lutter contre le réchauffement de la planète en produisant des composés volatils qui s’assemblent en microparticules servant à la formation de gouttelettes (d’eau) donc de nuage, qui renvoient la lumière solaire et refroidissent donc. C’est un effet refroidissant indéniable.
--> Cela me parait très faux : il n’est absolument pas une généralité de voir une forêt générer des nuages. Or quand elle n’en génère pas, elle ne refroidit pas, donc il est faux d’affirmer que toute forêt en toute circonstance a un effet refroidissant. La physico-chimie de l’eau parait un truc bien plus complexe que cela : sans humidité de l’air, il n’y a pas de molécules d’eau à agréger, avec humidité de l’air il peut se former des gouttes comme la buée sans forêt, les nuages nés ailleurs se posent sur les forêts sans que soit documenté à ma connaissance leur augmentation de taille ou de caractère réverbérant (cela pourrait même être le contraire par effet de condensation faisant "tomber" les microgoutelettes qui formaient nuage), etc.
* Le dérèglement climatique vient des activités humaines.
--> La démonstration qu’en fait le GIEC est du faux et usage de faux, je l’ai prouvé il y a deux ans (sur mon site antrop0.htm) mais tout le monde s’en fout, fonçant dans les dépenses de milliers de milliards peut-être pour rien. Au lieu de prendre ça comme base, il conviendrait de faire preuve d’intelligence critique.
* Les comptages locaux du nombre d’arbres dans le monde entier permettent avec immense puissance de calcul et intelligence artificielle de connaitre le nombre total d’arbres sur la Terre : 3 mille milliards, et il serait possible d’en replanter mille deux cents milliards hors zones urbaines et agricoles.
--> Là aussi, je ne suis pas convaincu : est-ce que sont comptés les arbres et pas les arbustes, ou arbres + arbustes + plantes ? dans ce dernier cas, pourquoi les zones agricoles ne seraient pas comptées ? Et comment compter les systèmes racinaires multi-troncs (un seul arbre ou plusieurs) ? Ce n’est pas clair du tout. Par ailleurs, je ne vois pas en quoi l’intelligence artificielle et les énormes big data pourraient restaurer une crédibilité à des chiffrages au pifomètre ici ou là. (Et les algorithmes de détection des valeurs aberrantes ne sont pas crédibles – ils ont fait retarder de plusieurs décennies la découverte du trou dans la couche d’ozone, affirmant à tort des corrections objectives).
* Les actions grandes ou petites de chacun, comme de faire confiance à une compagnie respectant l’environnement, ont un immense impact pour contrer le dérèglement du climat.
--> Cela me semble non crédible. Affirmer qu’une action petite ou grande a un effet grand n’est pas convaincant du tout. Ce n’est que si l’action petite est répliquée un immense nombre de fois qu’elle peut devenir significative, et la personne contributrice n’est pas responsable de ce que font les autres. C’est donc de la propagande escomptant changer l’avis de plein de gens, alors seulement la prétendue vérité pourrait devenir vraie. Et dans le genre, toutes les religions ont promis le Paradis sur Terre : si tout le monde adoptait ma religion (affirme chacun), il n’y aurait plu’ ni guerre ni conflit. C’est le B-A-BA du totalitarisme, ce n’est pas un argument objectif, ni même honnête.
* Nous sommes en train de détruire la planète, il faut changer, nous n’avons plu’ le choix.
--> C’est une conclusion idiote et malhonnête : même des cataclysmes gigantesques comme ceux qui ont éteint les dinosaures n’ont en rien détruit la planète, seulement ils ont changé quelque chose, forçant à une évolution, peut-être simplement accélérée sans que ça prouve que tout aurait été immuable en l’absence de cela. Qu’est-ce qui prouve que forcer au fixisme est une question de vie ou de mort pour la planète ou même pour l’humanité ? Absolument rien, c’est juste affirmé, claironné, en diabolisant quiconque oserait en douter. La propagande déteste l’intelligence critique, personnellement je trouve cette propagande totalement pourrie, merdeuse stupide. (D’accord pour ne pas mettre le feu aux forêts, mais il n’y a pas lieu d’affirmer n’importe quoi avec prétendue objectivité). Par ailleurs, je note le biais habituel : l’Europe et les USA ont été presqu’entièrement déboisés pour faire des terres agricoles nous rendant riches, et il n’est nullement question ici de sacrifier ces zones agricoles pour replanter : ce n’est qu’aux pays méprisés qu’est commandé l’injonction tonitruante de respecter la forêt (donc ne pas devenir aussi riches que nous au plan agricole), c’est pour le moins suspect d’injustice et illogisme. Parmi les immenses zones à planter était le Nord de la Sibérie (certes grandi par déformation planisphère 2D) or pas évident du tout que les arbres acceptent de pousser en ces zones gelées, prétendre simplifier en Oui/Non tient de l’escroquerie en la matière, de la bêtise sinon (soyons indulgent sans criminaliser)…
   Bilan : ce reportage ne m’a pas frappé par son contenu, il m’a seulement intéressé comme exercice pour identifier les mensonges écologistes plus ou moins habituels. Toutefois, il n'est pas certain que je sois moi-même objectif : en latin "forêt" se dit silva, et j'ai été tué deux fois par une Sylvie, je règle peut-être des comptes là indirectement.