f Philo anti-art

Désaccords philosophiques sur l’Art
en forme de démolition
(Par D. Ko, 21-24/09/2018)

dernier ajout

  J’ai retrouvé une collection de fiches « Philo facile » (Editions Atlas) que j’avais oubliée et comptais revoir un jour. Elle n’est pas complète, car j’avais fini par arrêter n’en voyant pas la fin. L’une des 4 parties est Notions (en plus de Doctrines, Œuvres, Auteurs), dont j’ai 284 fiches, classée par ordre alphabétique, avec pour premier gros thème « Art » : 19 questions. En terminale (scientifique), notre professeur de philosophie, monsieur Urvoy, nous disait que la philosophie c’est réfléchir aux 3 sens du mot bien : le vrai (théorie de la connaissance), le bon/juste (philosophie politique), le beau (art), or quand j’ai écrit mon premier livre de philosophie, j’ai révolutionné les 2 premiers domaines, et rien dit du 3e, cela faisait comme un manque. Depuis, j’ai écrit un livre contre l’Art (aéronautique) mais sans revenir au côté philosophique de ce domaine, ce que je fais donc ici.
  Certaines de ces fiches d’interrogations sur l’Art ne m’intéressent pas du tout, comme « l’art est-il un langage ? », mais j’en retiens 12 auxquelles je vais donner une réponse personnelle (A) avant de lire/critiquer la fiche complète traitant chaque sujet (B).

1/ L’art a-t-il pour fonction d’être beau ? (A, B)
2/ Peut-on avoir tort ou raison lorsque l’on dit « c’est beau » ? (A, B)
3/ Faut-il être cultivé pour apprécier l’art ? (A, B)
4/ L’art est-il un luxe superflu ? (A, B)
5/ Peut-on être artiste occasionnellement ? (A, B)
6/ L’œuvre d’art peut-elle nous faire réfléchir ? (A, B)
7/ L’art peut-il être immoral ? (A, B)
8/ L’artiste nous aide-t-il à être libres ? (A, B)
9/ La publicité peut-elle être considérée comme un art ? (A, B)
10/ L’art peut-il avoir une fonction politique ? (A, B)
11/ Une société peut-elle se passer des artistes ? (A, B)
12/ Le cinéma est-il un art ? (A, B)

A/ Mes réponses personnelles aux questions

1/ L’art a-t-il pour fonction d’être beau ?
  La question me parait mal posée, comme sous-entendant que « l’art est là mais au fait : quelle est sa fonction ? ». Je ne suis pas d’accord avec cette approche. Dans le monde, il y a des choses qualifiables de beau, de pas beau, de quelconque (avec une échelle continue plutôt que 3 classes, et multidimensionnelle car ce ne sont pas tous les côtés/détails qui sont plaisants ou déplaisants) ; indépendamment de cela, certaines choses (pas naturelles) sont qualifiées d’artistiques, par des gens ou de prétendus experts. Il n’y a aucune corrélation entre le beau (à mon goût) et l’artistique.
  Donc :
– si la fonction de l’art est d’être beau, c’est raté en grande partie ;
– si sa fonction de l’art n’est pas d’être beau, a-t-il une fonction ou est-ce une prétentieuse modalité du n’importe quoi ? (je penche pour la seconde hypothèse, hélas).

2/ Peut-on avoir tort ou raison lorsque l’on dit « c’est beau » ?
  A mon avis, relativiste, le sentiment « beau » est personnel, c’est une saveur ressentie. Il est incorrect de prétendre que ce sentiment est vrai ou faux, juste ou erroné, je ne crois pas du tout en une objectivité en la matière.
  Certes, des prétentieux se qualifiant à tort d’intellectuels (comme dans le film « Manhattan ») peuvent se prétendre détenteurs de La Vérité, pour affirmer (en prétendant à grande intelligence) géniaux ou nuls tels et tels. A mon avis, il s’agit de prétention usurpée, presque imbécile – et vaniteuse, donc contradictoire exécrable.

3/ Faut-il être cultivé pour apprécier l’art ?
  Ceux qui répondent Oui à cette question sont principalement, je pense, les prétentieux jugeant admirables des mochetés et méprisant ceux qui n’aiment pas, en les traitant d’incultes donc inférieurs à eux. Cela me semble puant de mépris infondé. Le beau est un sentiment spontané, et s’il s’agissait de reconnaître des codes, ou entraves à des codes, ce serait totalement artificiel, jeu facultatif, pouvant plaire à certains et déplaire à d’autres, sans aucun rapport avec une beauté objective, indéniable.
  Pour enrichir le panorama, je prendrais deux cas à part, loin de la peinture :
– En art culinaire, le « beau » est souvent secondaire, l’important est le « bon », et je ne crois pas du tout aux prétentions à éduquer le goût – mon aversion envers les fromages affinés me paraît innée et éternelle.
– Il y a aussi un domaine qualifiable d’artistique pouvant générer des sentiments plaisants autres que « c’est beau/bon/bien », comme « c’est mignon, adorable », pour une caricature d’avion par exemple, et connaître en parallèle « le vrai » amplifie certes l’appréciation de la nouveauté, l’amélioration inventée. Il y a alors génération d’agréable, touchant personnellement, sans caractère grandiose intrinsèque.

4/ L’art est-il un luxe superflu ?
  Si l’art consiste à créer des choses plaisantes, ça n’a rien d’un luxe, c’est unes des modalités de la vie normale.
  Ceci dit, des spéculateurs se sont emparés de prétendues créations (affirmées admirables dans les écoles sinon ça ne serait pas du tout convainquant, sans lavage de cerveau orienté ; exemple : le tableau « La Joconde »). Après spéculation forcenée, c’est devenu un luxe, et totalement superflu, oui, mais cette spéculation n’était en rien nécessaire par principe.

5/ Peut-on être artiste occasionnellement ?
  Tout dépend ce que l’on entend par le terme « artiste ».
– Les artistes professionnels le sont à temps plein et ne sont – en un sens – plu’ tellement artistes puisqu’ils se transforment en marchands.
– L’acte créateur de beau (ou de bien) est infiniment plus répandu que l’acte prétendu artistique : un écolier créant une poterie ou une ménagère inventant une variante de plat habituel, c’est de la création, artistique en un sens, non marchande (donc pure) et occasionnelle.

6/ L’œuvre d’art peut-elle nous faire réfléchir ?
  La question est ambiguë. Tout peut faire réfléchir, un texte et des mots comme une image, illustration ou photo. Mais si le but est de faire réfléchir, cela ne relève plu’ du beau mais du message, ce n’est peut-être plu’ de l’art.
  Inversement, prétendre que tel message est magnifié par une œuvre d’art me parait non convaincant. Je pense au tableau Guernica de Picasso, qui « vaut » peut-être une fortune après spéculation mais dont le message est bien moins fort qu’une photo d’atrocité, de valeur dite nulle.
  Certes, les prétendus intellectuels se délectent de messages prétendus grandioses dans des mochetés peu explicites, assorties de baratin justificatif – comme un tableau abstrait dont j’ai vu la reproduction en couverture d’un livre, un texte expliquant que ce n’importe quoi moche symbolisait « parfaitement » toute l’atrocité du nazisme là caricaturé, telle forme symbolisant ceci et tel trait symbolisant cela. Ce jeu est moche (sans aucun intérêt de mon point de vue).

7/ L’art peut-il être immoral ?
  Là aussi, la question est ambiguë. Tout dépend de ce que l’on entend par immoral. Si la norme morale est le respect coincé de convenances sociales puritaines, il est clair que les peintures ou photos de nu sont dites immorales. Mais, en sens inverse, on peut juger que ce sont ces convenances qui sont immorales, condamnant sans argument (sauf esprit lubrique inavoué ?) les tribus vivant nues en pays chaud.
  En dehors de la question de nudité ou pornographie, il est clair qu’il y a des romans ou films de gangsters donnant le beau rôle aux condamnés par la loi, en dépeignant comme méchants ennemis les policiers, et les officiels (et/ou opinions publiques) condamnent cela, parfois ou toujours.
  En tout cas, il semble que oui, il peut y avoir du beau parfois dans quelque chose qui n’est pas bon selon certains ou selon la majorité des gens.

8/ L’artiste nous aide-t-il à être libres ?
  La question repose sur un mensonge douteux, je crois. Souvent, les prétendus artistes sont exemptés de la loi pour tous au titre de la liberté artistique – sans que ce soit une évidence claire : pourquoi ces privilégiés seraient exemptés quand ils portent un message clairement distinct de l’innocente création du beau ?
  Secondairement, les gens disant aimer le truc en question affirment indirectement leur hostilité à la loi, ce qui en fait une sorte de résistance permise, de micro libération. Mais il s’agit d’un jeu de rôles entre menteurs, sans grand intérêt. La loi ne devrait pas brimer exagérément la liberté, les prétendus artistes ne devraient pas être exemptés de la loi pour tous.

9/ La publicité peut-elle être considérée comme un art ?
  A titre général la réponse est clairement non : la publicité radiophonique « achetez le produit X, parce que c’est super pas cher ! » n’a rien de belle, d’artistique. Ceci dit, une des multiples voies disponibles pour les publicistes consiste à embaucher des artistes, avec l’argument marketing « le beau attire le client/génère du chiffre d’affaires ». Cette source de revenus, pour les artistes, est un peu comme la spéculation, c’est une voie possible qui enlaidit un peu la pureté inhérente à la prétendue recherche du beau, désintéressée.

10/ L’art peut-il avoir une fonction politique ?
  Comme au point 9, les dirigeants (ou opposants) peuvent être les commanditaires payant les artistes professionnels, pour des messages de propagande ou d’alerte.
  Inversement, des artistes peuvent se juger isolément révolutionnaires en créant des œuvres « à message ». Là encore, cela n’a plu’ guère de valeur « beau » si le but est autre, et employer le terme art pourrait être remis en question.
  Moi-même, dans les nouvelles romantiques que j’écris/invente, j’ai souvent la tentation de glisser une protestation contre la loi ou contre la pression sociale, et le résultat me semble plaisant, mais je ne prétends pas du tout au terme prétentieux « artiste » (les « intellectuels » classent « fous littéraires », non-artistes, ceux qui osent écrire sans y être habilités par leur milieu de dominants pourris).

11/ Une société peut-elle se passer des artistes ?
  S’il s’agit d’artistes professionnels, la réponse est Oui, bien sûr, puisque rien ne justifie un besoin d’eux impératif. Je comprends qu’un employé par ailleurs artiste en dehors de ses heures de travail, s’il en vient à pouvoir vivre de son art, sans plu’ besoin de travailler, juge cela comme une aubaine, mais c’est une chance (pour maximiser son idée personnelle de l’agréable), en rien une nécessité collective.
  Ceci dit, à titre individuel occasionnel, non professionnel à temps plein, il est effectivement agréable que la fantaisie créatrice soit autorisée, sans rigorisme totalitaire « triste » chassant toute imagination, punie.
  En relativisant le point de vue franco-français, j’entrevois deux autres éléments intéressants :
– Aux USA, les chanteurs ne sont pas tant considérés comme « artistes » (glorieux) que comme « entertainers » (marchands de divertissement, vendeurs d’amusement ou de danse tribale modernisée). C’est moins grandiose prétentieux, et j’approuve ce déboulonnage d’idoles.
– La France a la spécificité d’universitaires « enseignants-chercheurs », et on pourrait concevoir pareillement des « enseignants-artistes », rendant un service objectif à la population, en plus de consacrer un mi-temps à des activités moins assurément génératrices de satisfaction (pour le public).

12/ Le cinéma est-il un art ?
  Attention, question lourde de souvenirs cruels, celle que j’aimais sans retour étant passionnée de cinéma, et méprisant mon côté matheux/logique.
  Comme un roman écrit, une histoire filmée peut générer des sentiments beaux, ou poignants, en ce sens il s’agit là d’œuvre qualifiable d’artistique. Mais il parait abusif d’en conclure que tout film est une œuvre d’art. J’ai vu le film « Fahrenheit 9/11 » (primé comme « très grand film » je crois à Cannes) qui était un reportage mêlant vieilles images d’actualités et interviews osées, qualifier cela d’artistique « car cinéma » est une erreur, ou un moyen menteur de contourner la censure politique.
  Ceci dit, je ne suis pas certain que les acteurs (de cinéma ou de théâtre) soient qualifiables d’artistes puisqu’ils ne font que répéter un texte qu’ils n’ont pas créé. Comme un interprète de chansons non auteur-compositeur. Qu’ils mettent leur touche personnelle ne les différencie en rien du maçon ou plombier exécutant des plans à sa façon, le label d’artiste semble en ce sens galvaudé.

B/ Lecture critique des fiches philosophiques « professionnelles »

  Avant de lire, je demande à Internet quels sont officiellement les Arts (dont il est célèbre que le cinéma est dit le 7e). Wikipedia me répond :
• 1er : architecture
• 2e : sculpture ;
• 3e : arts visuels (peinture , dessin, etc.) ;
• 4e : musique ;
• 5e : littérature (poésie ou dramaturgie) ;
• 6e : arts de la scène (théâtre, danse, mime, cirque) ;
• 7e : cinéma ;
  (Les 3e et 5e m'intéressent comme auteur, les 3e, 4e, 5e, 7e, m'intéressent comme spectateur).
  Et cette lecture d'analyses présentées (par un prof de philo diplômé ?), je la ferai en plusieurs étapes chaque fois, formatée par les fiches Atlas :
a) Introduction Oui-Non
b) Développement du Oui
c) Développement du Non
d) Conclusion
e) (Ajouts éventuels)

1/ L’art a-t-il pour fonction d’être beau ?
a) Le mot d’art est remplacé par esthétique, ce qui semble pré-répondre Oui à la question, de manière nullement convaincante (la littérature par exemple suscite bien davantage les idées d’intérêt ou d’émotion, plutôt que d’esthétique). Il est dit que l’art classique prétend au beau absolu, alors que c’est totalement contredit par mon jugement personnel (une sculpture réaliste peut être bien faite, sans que le résultat soit aucunement beau, idem pour une architecture fonctionnelle quoique plutôt laide). Quant à l’art moderne, il est affirmé qu’il vise à exprimer la subjectivité, sans expliquer pourquoi serait admirable la subjectivité de certains individus, simplement parce qu’ils sont qualifiés d’artistes.
b) Pour le Oui : il est prétendu que l’artiste recherche le beau, même si le public peut ne pas aimer ce qu’il crée. Cela parait embrouillé avec la question de l’art occasionnel : pourquoi professionnaliser la création de quelqu’un produisant du déplaisant pour son public ? Chercher à faire joli au quotidien, à titre amateur, pour son assiette ou son jardin, serait artistique, et le grand label d’art serait totalement usurpé. La justification en serait peut-être de caser quelques enfants improductifs de familles riches, à payer par les impôts au titre de l’aide publique aux Arts, après racket fiscal, berk, ça me parait détestable.
c) Pour le Non : il est prétendu que le beau est secondaire à l’authentique, le vrai, le libre, dont il est une conséquence automatique. C’est faux, puant de prétention usurpée. Prétendre qu’est belle la « musique » d’un musicien créateur tapant sur une casserole avec une louche, je ne suis pas d’accord ; il peut avoir des tonnes de discours prétendant exprimer par ces sons ceci ou cela, c’est totalement raté. En art culinaire, n’importe qui peut mélanger n’importe quoi et le cuire n’importe comment, pour créer de l’immonde, ça ne fait en rien un artiste de chacun. En architecture, se libérer des calculs rébarbatifs peut créer un monument de liberté s’écroulant sur ses occupants, la beauté indéniable n’est pas le résultat.
d) Conclusion (il est répondu Non, en désaccord avec moi). Il est prétendu que répondre Oui constitue une vision dépassée, limitant le beau aux goûts d’une époque. C’est faux : je peux avoir des goûts différents de la masse actuelle, je peux trouver belles des choses décriées ou trouver laides des choses applaudies (contredisant le prétendu « goût de l’époque »), cela n’a rien à voir avec le label Art dans tous les cas. Inversement, il est prétendu que répondre Non est moderne, privilégiant la vérité, la liberté. C’est faux : je suis en désaccord avec le paiement public de mochetés prétentieuses, mécanisme issu de période faste dépassée, périmée.
e) Il est dit qu’autrefois, les « trois disciplines normatives » étaient la logique (le vrai), la morale (le bien), l’esthétique (le beau). J’ignorais que c’était jugé dépassé.

2/ Peut-on avoir tort ou raison lorsque l’on dit « c’est beau » ?
a) Le Oui prétend à l’objectivité du beau, le Non à sa subjectivité.
b) Pour le Oui : bla-bla autosatisfait à prétention immense, totalement dénué d’argument.
c) Pour le Non : utile liste d’évidences énormes.
d) Conclusion (il est répondu Oui, en désaccord avec moi). Il est prétendu que le beau intemporel est spécifique à l’art. Je ne suis pas d’accord, plein de choses prétendues artistiques ne plaisent pas universellement puisqu’elles ne me plaisent pas en ce moment, et ne me plaisaient pas hier. Par ailleurs, la beauté des chutes du Niagara ou du Grand Canyon Colorado ne sont pas de l’art humain.

3/ Faut-il être cultivé pour apprécier l’art ?
a) Le Oui prétend au besoin de culture esthétique, le Non à la naturalité du plaisir esthétique.
b) Pour le Oui : bla-bla prétendant qu’on peut apprendre à apprécier le spontanément désagréable. Je ne suis pas d’accord et je ne vois là aucun argument, que de la pure vanité de mochetés prétendues admirables.
c) Pour le Non : à part énoncer des évidences, il est contesté que l’art se réserve à certaine caste sociale supérieure (l’Elite). Je suis d’accord sur ce principe élémentaire, sauf que la prétendue Elite ne me parait en rien supérieure objectivement (hors compte en banque éventuel).
d) Conclusion (il est répondu Oui, en désaccord avec moi). Confusion mentale absolue, faisant décréter qu’est cultivé celui qui apprécie l’art. C’est puant de mépris envers ceux qui n’aiment pas telle ou telle prétendue œuvre, classés incultes à tort, alors qu’il peut s'agir de sages relativistes, certes non soumis aux codes sociétaux de domination mais supérieurs en lucidité, en liberté de jugement argumenté.

4/ L’art est-il un luxe superflu ?
a) D’un côté, non besoin vital, de l’autre : élévation de l’esprit (prétendue)
b) Pour le Oui : que des évidences, si ce n’est qu’est jugée fondamentale la situation d’artistes professionnels payés par les riches, sans envisager que tout le monde ou presque fait de l’art occasionnellement.
c) Pour le Non : le raisonnement est ici basé sur 2 erreurs :
– « Les hommes préhistoriques se livraient à des activités artistiques ». Ce n’est pas sûr, il pouvait s’agir de fausses nécessités pour apaiser les prétendus dieux inventés par les sorciers, sans vœu de faire « beau » gratuitement.
– « L’art ferait toute la différence entre l’humain et l’animal ». Non, j’ai lu un témoignage concernant un singe gêné par l’asymétrie d’un bouquet de fleurs et l’ayant remis d’aplomb, comme davantage à son goût, esthétique peut-être. Nous n’en savons rien, ne parlant pas leur langue. Quand le prétendu philosophe Descartes affirmait que l’animal n’est que pur instinct automatique, cela a été complètement contredit par les études d’éthologie (chevaline et autres), affirmer n’est pas savoir mais croire, avec force nulle en pouvoir de conviction.
d) Conclusion (il est répondu Non, en désaccord avec moi). La conclusion négative est favorisée en affirmant que l’Art satisfait des besoins d’ordre spirituel et esthétique. Je ne suis pas d’accord : une peinture que je trouve moche (comme en art moderne un tableau unicolore entièrement vert pomme) n’apporte rien de rien côté spirituel, ne réjouissant que des snobs et spéculateurs.

5/ Peut-on être artiste occasionnellement ?
a) Le Oui me parait une évidence, mais le Non utilise à tort la référence aux célébrités, qui n’ont selon moi été que des pistonnés n’incarnant pas spécialement la notion d’art, mais profitant de l’aubaine pour ne pas travailler vraiment.
b) Pour le Oui : que des évidences, sauf que – célébrité invalidant le Non d’introduction – est cité Rimbaud, ultra célèbre poète ayant obliqué vers un métier différent.
c) Pour le Non : bla-bla prétentieux au plus haut point, assortis de délires freudiens, nul.
d) Conclusion (il est répondu Non, en désaccord avec moi). Il est invoqué que chaque génie artistique a été artiste à temps plein, c’est oublier que beaucoup de leurs œuvres prétendues géniales me paraissent moches, nulles ne justifiant en rien leur dispense de tout autre travail. Enfin, si des spéculateurs stupides ont acheté ce qu’ils ont fait, tant mieux pour eux, mais ça ne semble pas mérité.

6/ L’œuvre d’art peut-elle nous faire réfléchir ?
a) Opposition entre mobilisation, côté Oui, et divertissement, côté Non.
b) Pour le Oui : bla-bla prétendant à interprétations infinies, en oubliant que c’est peut-être le cas pour des œuvres non figuratives (art moderne) mais hors sujet en musique, art culinaire, architecture, par exemple.
c) Pour le Non : bla-bla parlant d’intelligibilité, de divertissement, en oubliant l’art engagé, à message ou de propagande.
d) Conclusion (il est répondu Oui, en désaccord avec moi). Il est prétendu que l’art fait réfléchir ou contempler le mystère. « Il est difficile d’éviter de se demander pourquoi l’auteur a peint cela » me semble une erreur : quelqu’un peut faire n’importe quoi quand cela lui attire des sommes folles, et pourquoi questionner les prétendues œuvres d’art célèbres plutôt que la petite création personnelle (de dessinateur amateur) ? Il s’agit d’une mauvaise explication a posteriori, prétendant justifier de fausses supériorités.

7/ L’art peut-il être immoral ?
a) Bizarrement, le Oui est ici lié au relativisme de chaque époque, quand le Non présuppose que l’Art ne vise que la beauté, en contradiction avec le plaidoyer tenu au sujet de la fonction de l’art.
b) Pour le Oui : il est avancé qu’être immoral pour son époque est une nécessité du vrai art. Je ne suis pas d’accord, quelque chose peut être beau sans aucunement choquer. La provocation est une recette pour faire parler de soi mais ça n’a aucun rapport avec le beau. Le célèbre tableau « l’origine du monde » n’a ainsi aucune beauté particulière, équivalent aux (milliers ou millions de) photos de nus érotiques ou pornographiques plus tard, et la seule originalité vient de son titre, accolé artificiellement à la peinture pour oser un message athée matérialiste comme quoi l’origine du monde de chacun n’est pas divine mais maternelle, aucun rapport avec le beau, aucun, c’est seulement que de prétendus artistes sont autorisés à braver la censure usuelle, en matière d’exhibitionnisme. Plaisant aux lubriques, déguisés en intellectuels.
c) Pour le Non : il est dit que c’est la répression de l’art, innocent par principe, qui est immorale. Je ne suis pas d’accord : les images d’atrocités, genre bébés humains cuits à la broche à vif, sont choquantes universellement, sans lien à une injuste répression politique.
d) Conclusion (il est répondu Non, en désaccord avec moi). Il est affirmé que l’immoralité ne peut être que temporaire, donc constitue un jugement erroné, et je ne suis pas d’accord. Le sadisme a été inventé par un prétendu artiste, je ne trouve pas ça admirable (ou tolérable) pour autant.

8/ L’artiste nous aide-t-il à être libres ?
a) L’artiste montre la liberté ou bien est soumis à des servitudes.
b) Pour le Oui : il est oublié, dans le propos parlant de création totalement libre, la création sur ordre (politique ou publicitaire, ou commanditaire privé), comme si ce n’était plu’ de l’art, ce qui n’est pas évident. Et puis il est dit qu’en tant que créateurs, les artistes sont toujours les premières victimes de la répression. Je n’en suis pas convaincu, je crois au contraire que les prétendus artistes sont autorisés à ce qui est interdit pour les autres – même s’il y a des procès parfois quand les dogmes sont titillés (par exemple quand un chanteur de rap déclare artistique son « fuck la police » ou « maudits soient les Juifs »).
c) Pour le Non : Trois idées sont ici avancées, peu convaincantes :
– « La liberté de l’artiste est trop personnelle pour être suivie ». C’est oublier qu’apprécier l’interdit est déjà une liberté.
– « L’artiste peut aussi être prisonnier des codes ». C’est seulement s’il vise le succès public, sinon il peut s’affranchir de ce qu’il veut. C’est comme confondre liberté d’expression et liberté de pensée.
– « L’artiste crée de l'illusion ». Je ne suis pas d'accord que cela renvoie hors du champ de la liberté : la liberté de rêver me semble la plus précieuse, et pas automatique (bruit, dérangement, promiscuité, forçage sociologique à la sociabilité, etc.)
d) Conclusion (il est répondu Oui, en désaccord avec moi). Il est prétendu que, par lui-même, l’art ne nous rend pas libres mais qu’il nous apprend à être libre. Ce n’est pas convainquant, les artistes bénéficient de largesses interdites aux autres, c’est injuste dans les deux sens (trop libre pour les prétendus artistes, trop peu libre pour nous).

9/ La publicité peut-elle être considérée comme un art ?
a) Ce n’est pas convaincant, le Oui parlant de certaines publicités sans autoriser à généraliser, le Non refusant le label d’art car il y a vente – ni plus ni moins que sont vendus les tableaux (ou autres) non commerciaux mais pris comme marchandises aux enchères par les spéculateurs – ce qui est nécessaire à la professionnalisation de l’Art (que je n’aime pas mais qu’a requis le traitement de la fiche ici notée 5).
b) Pour le Oui : il est affirmé que la publicité embellit comme l’art, et je ne suis pas d’accord. En peinture ou danse, immensément rares sont les créations artistiques « plus belles que le vrai ». Il est par contre rapproché l’art publicitaire et l’art religieux ou politique, répondant à une commande – sans convaincre que le terme art soit encore approprié.
c) Pour le Non : il est affirmé que l’art est forcément désintéressé et ce n’est pas convainquant pleinement. Ici il est dit que la publicité n’est pas de l’art même si des artistes en font. Or si « tout ce que fait l’artiste » n’est pas forcément de l’art, ça autoriserait à classer « non artistique » ce que je trouve moche, or la société m’impose le qualificatif d’artistique pour elles, ce n’est pas cohérent.
d) Conclusion (il est répondu Non, en désaccord avec moi). Il est affirmé que l’œuvre d’art se caractérise par sa gratuité fondamentale – c’est contradictoire avec sa mise sur le marché spéculatif. Il est aussi affirmé que l’œuvre d’art nous laisse libres au lieu de nous diriger, ce qui est faux pour l’art engagé (ou pour Guernica de Picasso, pas du tout « compris » par les sadiques exultant « miam-miam, j’adore le spectacle du sang qui gicle »).

10/ L’art peut-il avoir une fonction politique ?
a) On retrouve les confusions déjà discutées sur la liberté artistique et le non-réalisme imaginaire (oubliant les tableaux réalistes d’autrefois avant invention de la photographie, et romans historiques cherchant à dépeindre fidèlement ce qui n’a pas laissé de traces).
b) Pour le Oui : il est prétendu que l’art est l’ennemi du pouvoir, en oubliant l’art de propagande. Et puis il est dit que l’art nous donne à voir un monde nouveau, or ça n’a rien d’automatique : un portrait ou une nature morte ne comportent généralement pas de message politique. Et un roman passéiste ou une danse ne visent pas à décrire le futur du tout.
c) Pour le Non : il est affirmé que la seule fonction de l’art est de révéler du beau, d’enchanter nos sens. Cela ne correspond pas au ressenti que j’ai face aux trucs prétendus artistiques, souvent moches voire repoussants. Il est dit que le « métier » de l’artiste est de rêver et de créer quand celui des gouvernants est de prendre en charge une nation. C’est faux : il y a des gouvernants locaux ou au contraire continentaux, et la plupart des artistes déclinent à l’infini une recette à succès sans innover continuellement. Et l’opposition au rêve est fausse également : bien des politiciens candidats sont des utopistes rêveurs.
d) Conclusion (il est répondu Oui, en désaccord avec moi). C’est un étalage d’érudition qui est fourni ici, hélas. En affirmant que l’art est devenu politique pour s’opposer à nazisme et stalinisme. C’est là un parti pris peu convaincant car l’art engagé peut, en un sens, être considéré ne plus être de l’art – on joue sur les mots, ça ne présente aucun intérêt.

11/ Une société peut-elle se passer des artistes ?
a) Affirmation ressemblant à celle sur le luxe superflu (question ici notée 4).
b) Pour le Oui : rejetés comme trompeurs ou improductifs, les artistes sont aussi décriés comme visant une Elite. Ceci n’a que peu de sens si on retire le dogme d’art professionnalisé et objet de spéculation.
c) Pour le Non : l’art est lié au sacré et je ne suis absolument pas d’accord. Des générations d’athées totalement dépourvues de sens du sacré ont pu aimer des choses dites artistiques. Il est aussi affirmé que le beau est un besoin mais cela contredit le traitement de la question 1, disant que l’art (moderne) se désintéresse du beau. Deux autres arguments sonnent faux :
– « Si on se passait des artistes, on pourrait aussi se passer des scientifiques, des sportifs, des religieux ! Non bien sûr ! ». Je dirais si, au contraire : pas besoin de ces professionnels-là, même si à titre de loisir tout est envisageable.
– « La société ne pourra pas se passer des artistes tant qu’il existera des hommes recherchant les plaisirs procurés par l’art ». Non, souvent le prétendu art n’apporte aucun plaisir, et le plaisir parfois ressenti devant un truc beau est vécu comme une aubaine, pas du tout comme juste réponse à une exigence préétablie.
d) Conclusion (il est répondu Non, en désaccord avec moi). Il est dit que les artistes donnent un sens au monde de demain, ce qui est très nécessaire. Je ne suis pas du tout d’accord : la pertinence des pistonnés artistes professionnels me parait nulle.

12/ Le cinéma est-il un art ?
a) Les propos oscillent sans convaincre entre « c’est le plus grand art de tous » et « ce n’est pas du grand art ».
b) Pour le Oui : il est affirmé à tort que le cinéma apporte à l’art le mouvement, en oubliant le théâtre, la danse.
c) Pour le Non : Des arguments faux affirment que le cinéma est incapable de créer, en oubliant les dessins animés, la science-fiction, les effets spéciaux. Il est dit aussi qu’il ne s’agit que de divertir, or des films engagés se veulent révolutionnaires ou grandioses témoignages de l’horreur interdisant le doute (« Nuit et brouillard »). Il est dit enfin que le cinéma est soumis à la technique, mais un peu comme la peinture à l’huile, la sculpture, l’architecture, peu commodes au premier abord.
d) Conclusion (il est répondu Oui, sans désaccord avec moi). Certains films sont comme des œuvres d’art, ou sont des œuvres d’art, est-il dit. Bof, peu importe tant que n’est pas clarifié le concept d’art pas beau.

Bilan
  Ces discussions sur l’art semblent du verbiage presque sans enjeu pour moi (qui ne suis pas impliqué dans la spéculation artistique), tout n’y est que bla-bla prétentieux peu clair et non convaincant, pour faire payer des mochetés, par les snobs ou le public racketté fiscalement. Ceci pollue inutilement la philosophie, c’est comme une mauvaise caricature de la philosophie, et je trouve confirmé mon rejet des fausses problématiques à ce sujet : c’est comme en matière de goût alimentaire, il y a certes de l’agréable et du désagréable, mais inutile d’en faire des montagnes de discours.

------------- Ajout 17/06/2019 : sujet de Bac 2019
  Les informations télévisées citent des sujets de philosophie donnés aux élèves cette année au Bac, comme « A quoi bon expliquer une œuvre d’art ? ». Je pourrais essayer d’y répondre :
1A/ Si l’Art était effectivement beau, émouvant puissamment, il n’aurait pas besoin d’explication, l’émotion conférée se suffisant à elle-même (et expliquer pourrait affadir même cette émotion, en supprimant sa spontanéité quasi magique, pour en faire comprendre les recettes artificielles). A ma connaissance, cet Art-là n’existe pas, ailleurs que dans le bla-bla des philosophes et prétendus lettrés.
1B/ L’émotion que je connais en matière « plus ou moins artistique » est très minime, il s’agit de « c’est joli » pour une musique ou une image, voire « c’est mignon » pour une caricature aéronautique ou bande dessinée, « c’est assez touchant » pour un roman ou une nouvelle. Ainsi, je dessine des avions, construis des maquettes/sculptures aéro-irréalistes et écris des nouvelles romantiques, dans cet esprit, pas grandiose objectivement mais plaisant, en autosatisfaction.
2A/ Par contre, il y a tout un monde d’Art prétendu à tort (selon moi), qui n’a rigoureusement aucun intérêt intrinsèque, clamant à tort avoir un intérêt avec une foule de justifications dites explicatives. Là il y a besoin d’explications pour passer de zéro intérêt à « epsilon moins » (presque rien).
2B/ Inversement, certains pédants peuvent se gargariser de fournir des explications pas évidentes qu’ils estiment faire tout l’intérêt (difficile d’accès pour les « incultes ») d’une « œuvre » (gribouillis graphique ou prout musical).
--> Au total, la question initiale est presque dénuée de sens, présupposant que l’Art est admirable, sans ou/et avec explications, ce que je conteste totalement. Certains trucs dits artistiques (et d’autres dits non artistiques, commerciaux ou personnels) génèrent une petite émotion, bof, en faire un grandiloquent bla-bla philosophique est une grosse erreur, à mon avis.

------------- Ajout 04/10/2019 : citation
   A la télévision après la mort de l’ex-président Chirac, il a été dit que cet homme célèbre parlait souvent de « l’art d’être français », et les journalistes présents adoraient tous cette expression (même si elle vient peut-être d’un auteur simplement cité par Chirac). Mais moi elle me choque : si « être français est un art », tous les français sont artistes, dès le berceau, et ça me semble une affirmation abusive, l’art étant sensé constituer une des modalités du Bien : le Beau.
  J’entends certes que des nationalistes autosatisfaits se tiennent en haute estime du seul fait de leur nationalité, mais il est faux de dire que cela confère un bien objectif. Parmi les français, il y a des personnes abominables, violeurs-tueurs d’enfants etc., et leur nationalité ne fait en rien d’eux des artistes admirables, non je ne suis pas d’accord.
  Mais certes, c’est interne à l’idée que tout n’est que parole : on peut dire n’importe quoi, sous réserve de respecter la loi, mais je trouve cela très idiot, et – effectivement – ce principe ne fait pas voir que la loi est injuste, tout n’étant que parlotte n’importe comment en se soumettant aux dominants. Je trouve ça nul philosophiquement, tant en théorie de la connaissance qu’en philosophie politique. C’est pour ça que la philosophie est monopolisée (ou plutôt kidnappée) par les érudits dénués de pensée mais brillant à citer des célébrités d’autrefois (Aristote ! Voltaire ! Molière ! Chirac !).
  Sur Internet, je ne trouve pas d'auteur ayant généré cette expression "l'art d'être français" mais un humoriste belge s'en moque (récemment en 2019) comme étant de la suffisance : https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-d-alex-vizorek/le-billet-d-alex-vizorek-30-avril-2019. Je suis d'accord avec lui sur ce point, bien que cet analyste ou humoriste soit très contestable sur certaines phrases. Ainsi il dit "être Français c'est ne pas aller voter puis se plaindre pendant 5 ans que les autres ont mal choisi". C'est très mal analysé : si on nous demande de choisir entre la peste et le choléra, on peut refuser de choisir et se plaindre de ce qui frappe, ça ne veut pas dire qu'on blâme les autres d'avoir mal choisi, on peut tout au contraire blâmer le système qui empêche les choix alternatifs (exemple : requête d'approbation par les élus en place, décidée obligatoire par ces élus, et ceux-ci interdisant le référendum d'initiative populaire qui mettrait au pas les faux représentants). Mais bref, ça confirme que, vu de l'extérieur, le prétendu art d'être français est puant d'auto-satisfaction infondée, et je pense que l'art en général est pareillement puant de prétention ; ce qui me plait me plait et c'est tout, ça n'a rien de grandiose ou objectif.

------------- Ajout 21/07/2020 : art poétique ?
  Dans le Science et Vie n° 1232 (de Mai 2020 page 132) j’ai trouvé un paragraphe qui m’a choqué, « expliquant » pourquoi nous aimons les rimes (l’attente confortée). Or non, je n’aime pas spécialement les rimes (certains vers d'Eluard me touchent sans aucun besoin de rimes). Demander à des endoctrinés ce qu’ils en pensent est biaisé. On nous inculque (avec bâton et carotte) que la poésie à rimes est belle, alors on s’habitue à le penser (sans imaginer avoir le droit d’en douter), et puisqu’il y a des rimes presque toujours, cela crée ce sentiment prétendu d’attente de la rime. Rien à voir avec une beauté objective, c’est un mécanisme à la Pavlov (un chien salive quand il entend une cloche après qu’on lui ait inculqué que la cloche est toujours suivie de repas).
  Donc non, les neuroscientifiques et psychologues alliés n’ont en rien « expliqué » la beauté des vers et des rimes, ils n’ont fait qu’identifier un très stupide mécanisme pavlovien, sans aucune beauté.

------------- Ajout 17/11/2020 : l’expression « les artistes » pour « les interprètes »?
  En allant à un rendez-vous médical, j’ai aperçu une affiche près de l’abbaye d’Ambronay : (gala Untel à telle date) « De la musique, des artistes ! ».
  Euh, pourquoi des gens jouant de la musique sont-ils dits artistes ? un électrophone (ou walkman ensuite, ou lecteur mp3 moderne ?) jouant de la musique est-il un artiste (sans besoin de cerveau ni sensibilité) ? On me répondra peut-être que l’interprétation non-mécanique/électronique/informatique comprend toujours une spécificité humaine personnelle « en un sens créatrice », mais ce que j’en connais (mon fils ayant « fait du piano »), c’est que c’est plutôt raté le plus souvent, jusqu’à atteindre le miracle de faire « comme le disque » (mécanique). Donc les petits aléas humains ne semblent pas créateurs volontaires mais surtout ratés involontaires. Et des gribouillis d’enfants en maternelle, essayant de faire aussi bien qu’une photo, est-ce que ça fait d’eux tous des artistes ? Je ne suis pas d’accord, non. Le créateur de musique très très plaisante peut être désigné comme artiste, je suis d’accord, mais pas les répéteurs essayant vaguement de bien faire. Je me souviens d’un détail venu de mon frère écoutant plein de chansons rock n’roll autrefois : quand une belle chanson source était reprise en version modifiée par quelqu’un d’autre, c’était dans 0,5% (environ) des cas un miracle encore mieux, mais dans 99,5% des cas ce que mon frère appelait un « massacre » de l’original, faisant infiniment moins bien. Le label d’artiste me semble mérité quand il y a beauté à couper le souffle, mais appeler « artistes » ceux qui essaient un peu n’importe quoi, plutôt mochement, je ne suis pas d’accord, même s’il y a des tonnes de bla-bla justificateur pour prétendre à la « création ».

------------- Ajout 29-30/11/2020 : Facilité ?
  Un ami tunisien a mis sur FaceBook (pour discussion au second degré, je pense) la phrase célèbre « La critique est aisée, l’art est difficile* ». Je ne m’intéresse pas ici au second degré politique, mais au premier degré purement artistique, et je ne suis pas d’accord. [Wikipedia dit que c’est un mot français datant de 1732, prétendu traduit du grec avant Jésus-Christ]
1/ Non, la critique n’est pas aisée, s’il s’agit d’être convaincant sans cracher un « j’aime pas » sans argument (qui me parait un sentiment/goût entièrement respectable mais ne s’appelle pas « critique »). Trouver des raisons et proposer des améliorations est tout un travail, lui-même critiquable, ce n’est pas une voie de facilité.
2/ Non, l’art n’est pas difficile, si on inclut le prétendu « art moderne » où n’importe quoi se voit désigné comme art méritoire, avec tonnes de bla-bla éventuel pour mépriser qui n’aime pas (par rapport aux « sachants ayant tout compris, eux »). Dans un film télévisé des comiques « Les Inconnus », un grand peintre blablatait ainsi en parlant avec ses mains, tenant un pinceau pas égoutté, puis il s’est aperçu que des gouttes étaient tombées sur une toile blanche au sol : aussitôt il a « signé » de son nom célèbre cette « œuvre »… C’est facile, et s’il y a des imbéciles prétentieux pour lui accorder une immense valeur, c’est une faute d’appréciation qui les déjuge, simplement.
   Autre aspect : en 1732 comme avant Jésus-Christ, l’essentiel de l’art était une reproduction à l’identique pour faire « comme vrai » (peintures et statues réalistes, très difficile étant de ne pas donner à voir que c’était une tentative humaine de reproduction forcément imparfaite), mais la photographie puis la photocopie puis l’impression 3D (certes pas faciles à inventer mais c’est fait) ont rendu ces reproductions quasi parfaites : très faciles, à la portée du très grand public non formé spécialement. Ce n’est plu’ du tout un très complexe travail d’expert (après années de perfectionnement auprès de grands maîtres), c’est devenu un geste anodin presse bouton, même pas de technicien spécialisé mais de n’importe qui, donc ce qui s’appelait autrefois art (à tort classé beau) est devenu très facile (sans saveur particulière).
3/ Selon Wikipedia, le sens (élargi) est « il est facile de trouver des défauts à quelque chose, alors qu’on ne ferait pas mieux soi-même. », ce à quoi fut répondu « sans liberté de blâmer, il n’est pas d’éloges flatteurs ». Je ne suis pas d’accord non plus :
A/ L’intelligence critique peut pointer des défauts sans que cela fournisse instantanément, personnellement, la solution parfaite de remplacement. La critique peut être un appel à renégocier, réinventer, par un collectif multi-sensibilité éventuellement, ce qui peut être un long chantier, une construction à venir.
B/ Effectivement, si les flatteries polies deviennent la norme, la critique est blâmée, mais les flatteries n’ont plu’ aucune valeur. Toutefois, je ne suis absolument pas d’accord que tout prétendu art mérite des éloges flatteurs. Le sentiment « j’aime pas » parait (à mon goût, voire démocratiquement) très majoritaire au sujet des prétendues œuvres d’art. Les éloges semblent surtout émaner d’une convention sociale propre à une caste tirant de cela une supériorité (prétendue) sur les vulgaires gens de la plèbe, et je n’aime pas cette fausse supériorité méprisante.

------------- Ajout 01/12/2020 : Suite sur la citation critique/art
   Sur FaceBook sont apparus deux commentaires intéressants, enrichissant le débat :
4/ « On peut ne pas savoir peindre et apprécier ou non une peinture, on peut ne pas savoir jouer d'un instrument de musique, mais apprécier ou non un morceau, etc. »
--> C’est une idée intéressante, mais confondant deux sujets je crois : « ne pas apprécier » n’est pas la même chose que « critiquer ». Mais certes, il est très contestable de réserver la critique argumentée aux personnes maîtrisant l’art en question, et imposer silence aux autres. Je préfère la logique privée ou commerçante de « client-roi » : la critique peut venir du client (même naïf candide) sans être exclusivement réservée aux concurrents meilleurs, se prétendants experts. Ainsi la réponse finale pourrait être « ce que veut le client n’est pas possible », sans réserver la réponse à ceux sachant réaliser le but escompté.
5/ « ʺcritiquerʺ est à la portée de n’importe qui mais agir en connaisseur c’est plus difficile. La preuve est donnée sur les réseaux sociaux ».
--> Je suis mal à l’aise avec ce mot « connaissance », car je ne suis pas persuadé qu’il y a des connaissances incontestables qui ne soient pas que des croyances (ou des conventions arbitraires). Et je suis gêné par ce discours comme élitiste, commandant aux quidams (électeurs) le silence, quand la parole serait réservée aux prétendus « sachants »/dominants (qui s’avèrent en pratique nuls, très contestables en tout cas).

------------- Ajout 14/12/2020 : Interview d' "artiste"
   Je lis ce jour une prise de parole du chanteur Patrick Bruel (https://www.msn.com/fr-fr/divertissement/celebrites/c-est-stupide-patrick-bruel-sort-du-silence-apr%C3%A8s-les-mesures-du-gouvernement/ar-BB1bTJ2n?ocid=msedgdhp). Une phrase me frappe particulièrement : « L’intéressé regrette que la culture soit considérée comme une activité “non-essentielle”. “C’est sûr que dire à des danseurs, à des chanteurs, à des comédiens, à des artistes, des artistes de rue, à des gens qui, depuis des années, donnent aux autres de la chaleur, de la raison de vivre, des mots, des phrases, qui peuvent changer un destin”, s’est-il essoufflé, en colère. Avant d’asséner : “S’entendre dire qu’on n’est pas essentiel, c’est stupide." »
   En effet, personnellement, je n’aime ni théâtre ni danse, et s’il me traite de stupid,e, je lui retourne le compliment. Je dénie le titre d’artistes aux professionnels de ces activités (répéteurs ou « créateurs de moche »). Pour moi, ce n’est pas essentiel, et que ces gens exigent telle et telle liberté, en plus de favorisation pécuniaire via le ministère de la culture et régime de chômage favorisateur, je trouve ça injuste. Qu’ils clament faire le bien n’est absolument pas convaincant, ils font ce qui leur plait peut-être, mais ça n’a pas à être professionnalisé avec argent réquisitionné chez tout le monde. Enfin, c’est le fameux « bien » au sens de « beau » philosophique, que je dénie, mon jugement « ça ne me plait pas » cassant toutes les prétentions à l’objectivité du beau (ce que les pédants prétentieux précisent/avouent en « pour les personnes de bon goût, certes pas la vile populace »)…

------------- Ajout 01/01/2021 : Décès de « très grande » célébrité « artistique »
   Cette semaine passée est décédé le très célèbre couturier Pierre Cardin, et les médias ont rivalisé de superlatifs pour louer le « génie créatif » de cet « admirable grand homme », « premier couturier admis à l’Académie des Beaux-Arts ». J’entendais ça, peu au courant puisque n’ayant jamais acheté (ni porté) un des vêtements très chers de sa marque de luxe. Mais d’innombrables images de ses vêtements créés ont été montrées « comme preuves », et… zéro de ces vêtements ne m’a paru plaisant, zéro. On me crie « admire ! » et je réponds « non, j’aime pas du tout… ». Pourquoi devrais-je alors reconnaître que c’est un « immense artiste » ?
   Le pire est que les commentaires n’expliquaient en rien pourquoi ils trouvaient ça beau, affirmant seulement que c’était génial et de très haut niveau. Bref, c’est considéré comme « fabuleux pour les gens de bon goût, incompris par les gens de mauvais goût », ce qui vaut insulte envers les avis différents, avec intolérance et mépris (injustifiés). Je trouve ça exécrable, et c’est comme ça que fonctionne l’art, tout au moins : sociologiquement en république bourgeoise. Affreux.

------------- Ajout 22/05/2021 : Art d’être ?
   L’autre jour dans l’émission « L’heure des Pros » (sur chaine télévisée C-News) l’invité exceptionnel était « le philosophe » Michel Onfray, venant de publier l’ouvrage « L’art d’être français », mot explicitement indiqué comme citation du Président Emmanuel Macron. Je ne comprenais pas l’intitulé, du tout (en quoi « être » quelque chose est-il classé art sans « faire » quoi que ce soit de qualifiable tel ?), mais la question lui a été posée : « c’est quoi, l’art d’être français ? ». Incroyablement, la réponse de l’auteur a été de citer Montaigne, Rabelais, Hugo, Molière, Voltaire, Descartes, Pascal, semblant dire que « l’art d’être français » c’est avoir lu et apprécier ces auteurs français célèbres. Je trouve cette réponse ultra-nulle, et je vais discuter le sujet sans acheter le livre.
   S’il y a un art d’être français, cela peut signifier deux choses contraires :
1/ Être français est en soi un art : tous les Français sont artistes en ce sens, puisque français.
2/ Parmi les Français, il y a ceux qui le vivent comme un art (bravo) et les autres (mauvais/inférieurs/vulgaires/vils selon l’auteur et le président).
   Je trouve le sens 1 idiot : un bébé qui vient de naître, d’acquérir ainsi la nationalité française, hurle et bouffe et chie, ça n’a rien de rien d’artistique, c’est du domaine du n’importe quoi, sans aucun rapport avec la spécificité (éventuelle) du mot « français ». De même, la naturalisation administrative est une écriture de paperasse, affirmer que « cela auréole de gloire artistique la personne marquée » parait immensément stupide, à un million de kilomètres à droite des hypernationalistes patriotes xénophobes – qu’ils prétendent définir le « bon », dont l’Art est une modalité, me parait totalement faux.
   Je trouve le sens 2 immoral prétentieux presque insupportable de vantardise erronée. L’école nous oblige ainsi à lire ces conneries, à les applaudir sur ordre sans droit à en démontrer l’imbécilité, et subir cet endoctrinement débilitant créerait des artistes ? Peut-être au sens « théâtre » de fiers répéteurs de trucs célèbres, mais je n’appelle pas ça « art », plutôt « récitation stupide, certes difficile par cœur ». Affirmer que les réciteurs sont grandioses et les analystes logiques sont mauvais, ça me semble le drame total de l’éducation à la française (et autre, vraisemblablement, peut-être dans tout l’Occident ou le Monde).
   Bref, la jubilatoire expression « l’art d’être français » me semble une merde puante, adorée des gens hauts placés abusivement, ayant le pouvoir ou la parole publique, en faisant taire les dissidents lucides. Affreux.

------------- Ajout 23/05/2021 : L’art peut-il être immoral ? (suite)
   Il y a eu plus ou moins récemment deux textes « artistiques » de rappeurs/parleurs qui ont choqué de manière assez générale, et il a été répondu que « c’est la création, ne devant nullement être soumise au jugement commun ». Je ne suis absolument pas d’accord : le rappeur Nick Conrad qui disait de tuer les bébés blancs d’aujourd’hui, en représailles de l’esclavage négrier autrefois, n’écrivait en rien un texte beau, et si quelqu’un suivait ce qu’il dit, ce serait clairement atroce, pourquoi le considérer intouchable au titre d’une prétendue création ? Le livre d’Hitler « Mein Kampf » est-il à célébrer comme magnifique création d’auteur inventif ? Je ne suis pas d’accord, non. Et cette semaine, le rappeur Youssoupha ayant écrit l’hymne de l’équipe de football pour le prochain Euro est rappelé avoir dit dans une « chanson » qu’il voulait violer et engrosser telle responsable politique dite raciste, lui étant noir – et qu’il voulait faire tuer tel chroniqueur télé juif dont il n’aime pas le ton antinoir anti-arabe. Pareil : cette violence me parait passible des tribunaux pour menace. Il me semble totalement injuste d’exempter de la loi ordinaire de prétendus « artistes », créant du « pas beau du tout selon moi ».
  Certes, la loi est toute pourrie, avec loi Gayssot punissant le doute, avec interdiction de référendum d’initiative populaire, je ne dis pas « tout ce qui est contre la loi » est horrible donc à condamner automatiquement, mais les appels au meurtre et au viol le sont à mon avis, se prétendre artiste (surtout : de manière pas du tout convaincante) n’exempte d’aucune responsabilité.
  Toutefois, en pratique médiatique et judiciaire (françaises), c'est le contraire : depuis le prétentieux Jack Lang au moins, ceux se prétendant saltimbanques sont privilégiés, intouchables. Hélas placés au-dessus du sort commun, des petites gens jugés "inférieurs", à tort. Oui, cet Art-là est immoral atroce, de fausse supériorité, imméritée.

------------- Ajout 22/10/2021 : « Expertise »
  Ce jour, j’ai entendu (sur mon ordinateur) une publicité télé dont je n’ai pas noté le nom, mais les mots (à la réflexion) me paraissent marquants : « (…) art moderne (…) sélectionnés par des experts (…) mis en vente aux enchères à (…) ».
   Ainsi, les spéculateurs, ignorant totalement la valeur (grande ou nulle) des divers trucs dits art moderne, s’en remettent à des experts pour le leur dire. Ça n’a donc rigoureusement aucun rapport avec la beauté, que chacun pourrait juger par lui-même. Ce prétendu art n’est donc qu’une affaire de bla-bla prétendu expert. A mon avis, c’est une fausse objectivité, un « n’importe quoi » se prétendant abusivement « supérieur » (et même : abusivement « bien »).

------------- Ajout 07/03/2022 : Discussion semi-nouvelle
   Discutant avec un ami, nous avons repris des éléments de manière discutable.
   Je lui disais : « Dans le premier livre que j’ai écrit, il y avait tout au contraire deux parties : logique et morale, autrement dit "théorie de la connaissance" et "politique", deux branches de la philosophie ; le "également valable" en termes de logique peut ne pas être du tout "également valable" en termes de morale. (…) Notre prof de philo en terminale, monsieur Urvoy, définissait la philosophie comme l’étude des différents sens du mot "bien" : le vrai (théorie de la connaissance), le bon (philosophie politique), le beau (étude de l’Art). Je pense que l’Art est hors-sujet, prétendant à un beau objectif presque idiot, pour une affaire de goûts personnels, mais il reste les deux autres pans, immensément disjoints. On peut contester tout en vérité, tout en ayant des préférences morales assises (contestables aussi mais préférées personnellement, solidement). »
   Il m’a répondu (c’est moi qui numérote pour répondre) : « Tu connais ma méfiance pour ne pas dire plus vis à vis de l’enseignement de notre vieux maitre. Sa vision de la philosophie me parait complètement arbitraire et ne rend en aucun cas compte de ce qu’est la philosophie. Je reste convaincu que la définition de Deleuze est la meilleure, à savoir, la philosophie répond par des concepts à des problèmes concrets. 1/ Je ne crois pas par exemple que l’art ait jamais cherché le beau. 2/ Mais au contraire la réalité qui nous échappe a priori. 3/ Je ne vois guère de beauté chez Picasso. »
   Je contre-réponds maintenant (dans le désordre mais suivant ma logique) :
2/ Parler de « Réalité qui nous échappe et qui serait révélée par l’art » me parait totalement incompréhensible, au lieu de m’éclairer, ça me semble du verbiage, du bla-bla, agitant n’importe comment des mots glorifiés par la Tradition : « Réalité », « Révélation ».
   Je prends un exemple : le tableau Guernica de Picasso, clamé grandiose contre la barbarie des bombardements de civils par les fascistes. En quoi révèle-t-il « une Réalité qui nous échappe » davantage que les images photographiques d’un candidat reporter déficient mental employant un appareil automatique à quatre sous pour fixer les horreurs ? Le bla-bla affirme l’un grandiose, uniquement peinture à l’huile sur toile, pas vil automatisme chimique, avec immense spéculation financière à la clé, mais je ne comprends rien en termes de sens, et je doute qu’il y en ait un. Par ailleurs, rien n’a été « révélé » du tout car les admirateurs de ce tableau anti-barbarie applaudissent les aviateurs alliés ayant commis cent fois pire contre les bébés de l’autre pays. Qu’ils s’affirment supérieurs ayant tout compris, tellement mieux que les ignares n’appréciant pas l’Art, ça me semble une insulte infondée qui devrait leur être retournée dans la gueule sévèrement. Ces gens méprisants et prétentieux sont inférieurs en morale et logique, quand bien même ils se qualifient eux-mêmes d’Elite.
   Je prends un second exemple : le tableau « l’Origine du Monde », montrant un sexe féminin cuisses grandes écartées. En quoi cette image révèle-t-elle une Réalité qui nous échappe davantage que l’équivalent en photo porno ? Non, avoir accolé des mots-titre prétentieux (et contestables) fait se gargariser des prétendus « supérieurs », « comprenant l’Art », simplement inaptes à réfléchir. Sans aucun « Art », tout élève de Terminale pourrait pondre trois pages d’analyse contradictoire sur « quelle est l’origine du monde ? », avec entre autres voies un truc porno, comme une des 20 réponses, invalidée celle-là par le paradoxe de « la poule et l’œuf, qui est premier ? », le tableau célèbre (« valant » des milliards ou quoi) n’aura rien de rien apporté au sujet. En rien révélé une Réalité. Simplement illustré une des opinions douteuses à ce sujet, et de manière pas jolie, pas grandiose, sauf pour intoxiqués applaudissant tout ce qui est en musée ou signé de nom célèbre…
   Je prends un troisième exemple, davantage personnel : mes parents m’ont fait visiter, il y a plusieurs décennies, la « galerie d’Art » Maeght, sur la Côte d’Azur. Et je me souviens de 2 tableaux « archinuls » selon moi à l’époque (et 1 m’inspirant agréablement, de Zao-Wou-Ki, mais c’est un autre sujet) : tous deux étaient d’immenses carrés de toile de 3 mètres sur 3, l’un était intégralement bleu turquoise uni, comme au rouleau de mur extérieur par peintre en bâtiment la clope au bec (avec un titre comme « l’extrême finitude du Rien »). Et l’autre était fait de petits traits (de 10 cm de long environ) de rouge vif et de bleu vif comme quand on joue à un jeu d’écolier que j’ai oublié (« les petits carreaux » ?), où « le dernier a perdu » ou « le premier qui complète son carré a gagné », et ce n’était pas intégralement couvert mais environ les deux tiers, et la plaque-titre marquait « don de la femme de l’artiste » (sans préciser si « l’œuvre » était inachevée). Pour moi, le label Art était clairement volé par ces deux trucs, sans aucune espèce d’intérêt. Sauf verbiage éventuel, mais pouvant s’appliquer à n’importe quoi, trouvant dans une crotte de chien asymétrique dix mille sens cachés immensément révélateurs, etc. Bla-bla.
   Je prends un quatrième exemple : des rappers de banlieue, immigrés ou enfants d'immigrés, sont dits artistes quand ils crient (devant deux-trois notes de guitare) "Fuck la police, fuck, fuck : All cops are bastards ! Pendez les blancs, et leurs bébés surtout !". Est-ce que ça révèle une Réalité cachée ? davantage magiquement que les mêmes mots, marmonnés haineusement sans guitare prétexte ? Non, je n'y comprends rien de rien. Des gens s'auto-satisfont en employant des mots savants, pour des trucs inintéressants et moches, c'est affreux. S'il y a des abus policiers (c'est possible, envisageable), c'est examinable posément, le prétendu Art n'ajoute rien de rien, et commet une faute grave s'il généralise abusivement et/ou appelle à la violence contre certains non-coupables.
3/ Oui, je ne vois moi aussi aucune beauté dans les tableaux célèbres de Picasso, c’est pour ça qu’il me parait scandaleux que leur « valeur » soit chiffrée en milliards, payés par les impôts quand c’est pour un musée public, impôts réquisitionnés sous la menace armée, au nom prétendu du Bien de tous. Hum.
1/ Je suis effaré/choqué/scandalisé par l’affirmation « l’Art ne cherche pas le beau ». En Art culinaire, il ne s’agirait pas de chercher le bon mais la pure création ? comme mélanger des crottes de bique avec du pipi de chat, touiller et cuire à 120° 17 minutes en retournant à mi-cuisson, serait-ce grandiosement créatif ? Ben non, si le goût final est infect, c’est de la merde, ne méritant en rien de rien le grandiose label d’Art, sous-entendu « à admirer ». Oui, il y a des créations culinaires qui sont exquises admirables (sans qu’il soit choquant de les entendre qualifier d’artistiques), délicieuses à tel goût ou tel autre (pas du tout forcément à titre universel), mais le fait de créer ou prétendre Machin Truc révélateur, ça ne vaut rien, si le beau/bien/bon n’est pas ressenti. Et mépriser ceux qui ne ressentent pas ce bien me semble injuste, donc mal contraire de bien. Mon ami ne m’a convaincu en rien de rien. J’en reste à l’idée que l’Art est une forme de Bien, compréhensible à titre individuel de ressenti, mais immensément abusif quand il prétend à l’objectivité incontestable ou à un « réservé aux gens de bon goût : l’Elite ».

------------- Ajout 15/06/2022 : Bac 2022
   Sujet au Bac philo cette année, parait-il : « Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ? ». Débattant, les invités de plateau télé disent que le terme « pratique artistique » est peu clair, il ne s’agirait pas seulement de création artistique mais de lecture d’un livre, ou jeu (répétition) d’une pièce de théâtre, ou danse populaire bougeant sur une musique. Un autre dit que cela ne change pas forcément le monde partagé mais cela crée un monde virtuel, dans une salle de théâtre par exemple. Qu’est-ce que j’en pense ?
   Je ne suis en rien d’accord que répéter un texte de théâtre déjà écrit, ce soit de l’art. De même pour la lecture d’un livre. Ou le trémoussage en entendant musique rythmée pour la dixième fois. Il y a bien plus de création dans la cuisine ou toilette quotidienne ou conduite automobile (avec des micro-variantes et petites décisions anodines), tout serait artistique, donc rien ne l’est, c’est une négation du sujet. Enfin, je suis d’accord en ceci que je suis hostile au prétendu prestige immense de l’art. Et la professionnalisation de l’art me parait à ce titre scandaleuse, imméritée.
   Il m’arrive d’acheter pour Noël des caricatures aéronautiques, et je félicite leurs auteurs pour leurs créations d’images plaisantes (avions « mignons »), mais c’est simplement que « telle image me plait », jamais je ne dirais à quelqu’un ne l’aimant pas qu’il a « mauvais goût », « ne comprend pas l’art », pas du tout. Ce qui me plait me plait, en ce moment, un point c’est tout. Les prétentions au beau objectif, à la grandeur objective, me semblent usurpées.
   Je lis à https://www.radiofrance.fr/franceinter/voici-les-corriges-du-bac-de-philosophie-2022-5222041 un « corrigé » de la réponse attendue, je cite et commente :
• « L’art est une activité de création et non de production. Il n’a pas vocation à transformer le monde, entendu ici comme nature, contrairement à un objet artisanal qui doit son existence à son utilité (première partie). Mais, pour autant, "le monde" signifie autre chose que la réalité naturelle extérieure (…) il est l’ensemble des relations que nous tissons en permanence avec ce qui n’est pas nous : la nature, au sens le plus banal du mot, mais aussi les autres êtres humains, les images, le langage, etc. À ce titre, les "pratiques artistiques" transforment le monde parce qu’elles modifient le rapport ordinaire, instrumental, en offrant un type particulier d’expériences (deuxième partie). De plus, les pratiques artistiques subissent elles-mêmes des transformations au cours de l’histoire qui contribuent à influencer le cours de celle-ci (troisième partie). »
--> C’est le truc classique : introduction/non/oui/peut-être/conclusion. Mais ça me parait grandement hors-sujet, n’allant pas droit au fait.
• Suite à : https://www.philomag.com/articles/corriges-du-bac-philo-filiere-generale-les-pratiques-artistiques-transforment-elles-le . « Mathias Roux publié le 15 juin 2022. Il s’agit d’un sujet sans difficulté particulière nécessitant, pour le problématiser, d’identifier plusieurs sens possibles au verbe "transformer" et au mot "le monde". En faisant varier les significations possibles de ces termes, les réponses à donner à la question changent, et la tension problématique apparaît. (…) l’art sous toutes ses formes, pas seulement comme production d’œuvre (un tableau, par exemple) mais aussi comme performance (une danse) ou, en inversant le regard, du côté de la réception de l’œuvre (écouter de la musique est aussi une pratique artistique). »
--> Effectivement, on peut dire n’importe quoi, si on ne tranche pas il faut tout envisager même les sens me paraissant totalement abusifs. Bof.
• « Auteurs : Aristote, Bergson, Benjamin. 1) L’art est une activité créatrice qui n’a pas vocation à transformer la nature et à modifier la réalité quo-tidienne. (…) Aristote distingue la praxis (qui donne le mot "pratique"), à savoir une action qui vaut directement pour l’agent lui-même, de la poièsis, production d'une œuvre extérieure à l'agent. »
--> Ça semble totalement périmé : la plupart des prétendus artistes sont professionnels, « vendent » (et souvent très cher) leurs prétendues œuvres. Pourquoi parler du sens antique et pas du sens présent ?
• « Si la création artistique met en œuvre des techniques, celles-ci n’ont pas vocation, comme dans le travail et la production, à modifier la nature en lui donnant une forme (…) Pensons à l’agriculture qui, par exemple, transforme le monde dans l’intérêt de l’humanité. »
--> La plupart des artistes (du moins ceux ne méprisant pas le public de manière puante) cherchent à plaire, c’est un peu comme l’agriculture. L’intérêt n’est pas nutritif matériel mais ça revient au même sur le principe (pour des suralimentés acheteurs de « bons » légumes), ce qui nie la pertinence du concept particulier d’art. Le correcteur ne l’a pas envisagé, pour réciter sa culture, l’étaler même si débile pas réfléchie.
• « 2) En offrant la possibilité d’un rapport différent au monde, les pratiques artistiques transforment notre rapport avec lui. Cependant, "le monde" n’est pas réductible à la nature ou à la réalité extérieure à notre esprit. (…) le monde n’existe pas indépendamment des différentes relations que nous tissons, à titre individuel et collectif, avec les autres, le vivant, la nature, etc. (…) ce que nous nommons un peu vaguement " le monde" n’est-il pas au fond le résultat, toujours provisoire, de la totalité de ces relations (…) à commencer par la relation artistique. En ce sens, les pratiques artistiques transforment le monde en modifiant les rapports que nous nouons avec lui. C’est précisément ce que dit Bergson (…) l’artiste joue le rôle d’un révélateur au sens photographie du terme (…) nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience (…) Les grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certaine vision des choses qui est devenue ou qui deviendra la vision de tous les hommes (…) »
--> Je ne suis pas d’accord. Je n’ai nullement l’expérience qu’un truc dit artistique m’amène à changer de regard sur quelque chose. Par exemple, mettre des yeux et une bouche sur une voiture de bande dessinée ou un caillou (ou avion caricaturé) n’est pas inventer la personnification des choses, l’idée que tout a un esprit est une infantile intuition, avant d’être niée par les adultes prétendus sérieux (sauf en tribus à religion animiste). Revenir à cela n’est pas une invention prodigieuse, je ne suis pas d’accord. Autre exemple : les visages déstructurés à la Picasso, avec nez de profil mais yeux de face : oui, c’est créatif, c’est très laid, et ça n’apporte rien, et personne je crois ne voit dorénavant les visages ainsi (même si deux dessins animés immensément laids, comme faits à la va vite, ont repris récemment cette convention de représentation d’humains et animaux ou animaux humanisés).

• « 3) En étendant le concept de pratiques artistiques à ses modes réception et de diffusion des œuvres, l’art contribue directement à transformer le monde. (…) la diffusion des œuvres d’art a connu un progrès considérable. (…) véritable démocratisation dont nous avons la preuve tous les ans lors de la Fête de la musique. Comme le montre Walter Benjamin (…) L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique (…) transforment la réalité elle-même. »
--> Cela me parait d’une stupidité grandiose : si j’écoute une chanson, je ne fais pas autre chose, donc cela « modifie le monde », en un sens, micro-minuscule, mais c’est une façon de parler. Bla-bla, inintéressant je trouve. L’art n’a absolument aucune spécificité fabuleuse en cela, l’envie d’uriner ou déféquer modifie autant le monde…
• « (…) le cinéma (…) peut, dans certaines circonstances, être utilisé à des fins de propagande. On constate donc ici qu’une pratique artistique contribue à transformer la politique, qui est l’une des dimensions du "monde". »
--> Ce n’est pas spécifique du cinéma du tout, le dessin fait pareil voire la musique avec les hymnes nationaux appelant au chauvinisme. Aucune spécificité au prétendu art, soudoyer les gens modifie aussi le monde, comme la flatterie, l’insulte, l’injustice, etc.
• « Conclusion. "Qu’est-ce donc que la Nature? (…) Les choses sont parce que nous les voyons, et ce que nous voyons, et comment nous le voyons, dépend des arts qui nous ont influencé", disait Oscar Wilde (…) le monde n’est pas autre chose que la totalité des représentations que les hommes se font de la réalité à partir de leurs expériences. (…) Le monde ne préexiste donc pas au regard que je pose sur lui, il en est le produit. C’est pourquoi les pratiques artistiques le transforment. »
--> C’est mal pensé, affirmant comme généralité indubitable ce qui n’est qu’un point de vue : l’idéalisme, qui considère par exemple que le Soleil n’existait pas avant l’Humanité, et pas de Big Bang, etc. Ce n’est pas la pensée dominante, qui est scientiste matérialiste. Personnellement je résiste à ce scientisme mais j’ai conscience que personne ne peut affirmer avec certitude objective qu’il est faux (ou que l’idéalisme se trompe, inversement, surtout en version égocentrique avec hypothèse du rêve). Ce correcteur n’est en rien un philosophe mais un réciteur érudit de mots célèbres, avec incapacité à penser par lui-même, logiquement. La philosophie (en tant qu'amour de la sagesse, pas étalage prétentieux de fausse supériorité) est là autant annihilée que l’art. Bigre.

------------- Ajout 18/06/2022 : Lecture en passant
   Je viens d’achever la lecture de l’ouvrage « France : démocratie défaillante, il est temps de s’inspirer de la Suisse », de François Garçon ; son sujet n’est pas principalement l’art mais j’y ai trouvé une idée intéressante. Ci-après un extrait de son analyse sur mon site Repub0.html .
– Page 383 : « projets de prestige esquissés par un maire ou chef d’Etat qui veut laisser sa marque dans l’Histoire. Peut-être, en France, faudra-t-il interdire que tout ouvrage d’art ou construction de bâtiments, puisse être nommé du patronyme d’un contemporain ayant eu la main sur le chéquier libérant des fonds publics. » Je vois un autre scandale pas noté par l’auteur ; le très cher truc public désigné comme art, alors que la majeure partie de la population trouve ça laid, mais méprisée comme « personnes idiotes, de mauvais goût, ne comprenant rien à l’art », non, à mon avis, l’art n’est rien que du bla-bla prétentieux, il y a ce qu’on aime, ce qu’on n’aime pas, chacun, et c’est tout, pas grandiose ni prestige du tout, en la matière.
------------- Ajout 18/07/2022 : Mise en cause immense
   Mon ami contradicteur objecte un point ultra-majeur : « La statuaire romaine par exemple, c’est cité par Onfray, n’a jamais cherché à reproduire le beau avec le sénateur vieux et laid représenté même avec des verrues. »
--> Très intéressant, merci. Effectivement, autrefois, sans photographie, la reproduction « comme vrai » se faisait avec des outils (dessin, peinture, sculpture) qu’on classe maintenant en « arts » sous-entendus (de nos jours) « créatifs » alors qu’à l’époque ça ne se voulait pas inventif mais reproduisant assez fidèlement le vrai. Sauf pour les représentations de dieux, voulus idéals beaux mais ce n’était pas universel même pas prépondérant. Un énorme malentendu se cache là-dedans, comme si la rébellion impressionniste avait fait oublier qu’elle était minoritaire osée et pas la définition du sujet. Toutefois, en musique, il est clair que (depuis toujours ?) la discipline ne cherche nullement la reproduction de bruits (naturels, industriels, artisanaux) mais un enchantement artificiel. Confondre tout ça sous le terme Art est presque insensé, sans définition (claire et univoque) possible.

------------- Ajout 03/08/2022 : Professionnalisation de l’art
   J’ai lu quelque part que la spécificité de l’art était une création dénuée d’utilité, de but matériel, à la différence de l’artisanat, qui crée des outils ou objets de ce genre, avec un but autre que la création proprement dite.
   Ce serait entendable pour l’art amateur, à œuvres librement partagées, gratuitement. Mais le législateur a mis des Copyright partout, pour professionnaliser l’art, en faire une profession. Mais dès lors, la prétendue œuvre d’art n’est pas dénuée de but, elle est là pour faire du fric, comme un objet d’artisan, très exactement. La professionnalisation de l’art serait sa négation, en ce sens.
   Objection toutefois : au niveau de l'acheteur, l'objet d'artisan a un but utilitaire alors que l'oeuvre d'art n'aurait pas de but ? Non, c'est faux : puisque l'art donne lieu à un marché financier, l'acheteur peut vouloir investir pour revendre, ce qui est hyper utilitaire matérialiste pas extatique dans les nuages, non.

------------- Ajout 07/09/2022 : Corrida et arts martiaux
   J’entends aujourd’hui à l’occasion d’un débat pour ou contre la corrida que les uns parlent de la cruauté perverse de faire souffrir un animal, d’autres disent que la corrida est un art, un art martial de combat, où les humains prennent la place d’un taureau vu que les taureaux se battent continuellement entre eux, jusqu’à la mort. De même j’ai été pratiquant de l’aïkido après l’avoir été du judo (beaucoup moins bien, sportif de compétition). En quoi s’agit-il d’art ou non, dans ces activités-là ? Il s’agit de gestes de combat, qui sont perçus comme plaisants (pour les aïkidokas, toréador – je ne suis pas bien placé pour juger si le taureau aime ce combat ou non). Comme on peut trouver plaisant de dessiner/peindre/sculpter ou faire du théâtre/cinéma etc. En quoi est-ce créatif ? Euh, c’est une création de séquence de gestes personnelle, comme en danse ou mime dits artistiques, même si d’autres trouvent que ce n’est pas beau (avec plein droit de juger ainsi, à mon avis).
   Bref, je comprends que corrida et arts martiaux soient appelés arts, mais à mon avis c’est à tort, puisque sans production de beau objectif – et « faire quelque chose » n’est généralement pas appelé art (faire le ménage, faire la cuisine quotidienne, faire le repassage, faire le jardin, sortir les poubelles, emmener crotter le chien, etc.). Ou si l’art est tout, l’art n’est rien et il est inutile de définir ce mot, et inapproprié de dire que l’art est grandiose. Inversement, si l’art désignait « faire ce qui me plait », cela inclurait n’importe quoi, y compris le sadisme, la torture animale, etc. Art et morale ne s’opposeraient pas, il n’y aurait aucun rapport entre les deux, ni en bien (requis ?) ni en mal (accepté ?) ni autre.
   Concernant la sensibilité animale, je signalerais toutefois aux prétendues « âmes sensibles admirables » qu’elles mentent, en cachant qu’elles exterminent des êtres doués de sensibilité comme moustiques, poux, puces, tiques, acariens, etc. Leur position semble une posture les yeux fermés, fort, pas un acte de lucidité du tout. Zéro sagesse vue sur le sujet, des deux côtés (pour ou contre la corrida – moi je m’en fous, arguments à l’appui).

------------- Ajout 23/09/2022 : Polémique à Stains
   Un des sujets aujourd’hui en débat sur chaine télé C-News était une plaque de rue officielle, temporaire, donnant à la rue (« de Pontoise ») le nom de la 13e épouse de Mahomet, prétendu projet artistique, personne n’expliquant ce que ça a d’artistique. Même quand la question est posée en clair, cette question étant rejetée comme insultante ou tyrannique ou de mauvais goût, ce n’était pas dit, seulement sous-entendu. Cette plaque était sans dessin, rien, simplement le nom dactylographié de la personne, avec les logos des commissions publiques payantes. C’était dit « projet artistique citoyen », il semble que c’est un organisateur se disant artiste qui a demandé aux habitantes quelles femmes inspirantes elles voulaient voir citer en plaques de rues temporaires (Jeanne d’Arc, Mère Thérèsa, Greta Thunberg, etc.). Aucun rapport avec la beauté, il s’agit de n’importe quoi, s’auto-affirmant artistique (à respecter obligatoirement, sinon c’est dit incitation à la haine !), avec approbation de payeurs publics n’ayant pas demandé avis général par référendum, non. Affligeant. Et la notion d’art, de « démarche artistique », est prise comme prétexte pour se dire intouchable, ça me semble une honte totale, une jouissance de privilège politique (prétendu non politique sans argument) justifiée en rien de rien.
   Le scandale me parait donc au moins double : affirmer sans argument que c’est artistique, le faire payer par deniers publics (extorqués de force sous menace policière). Je ne souscris toutefois pas au troisième scandale envisagé, comme quoi cela contreviendrait aux lois sur la laïcité obligatoire des actions publiques, car je ne suis pas d’accord avec cette prétendue laïcité, alliée à des religions esclavagistes, terroristes, etc.

------------- Ajout 15/10/2022 : Prétendu saccage
• Selon les informations télévisées, le tableau de Van Gogh « Les Tournesols » (de valeur estimée 84 millions d’Euros, exposé en galerie d’Art à Londres), des écologistes ont voulu le saccager en jetant dessus de la soupe de tomate, au nom du sauvetage de la planète, et un sociologue (Matthieu Bocke-Côté) juge que cela attaque (pour un maximum de buzz) le symbole même du génie humain, du génie de la beauté. Or ce tableau, moi je ne le trouve pas beau. Une reproduction vaut 6€ sur Internet et je trouve que ça ne les vaut pas, l’original non plu’ (je préfère un croissant aux amandes ou gâteau mille-feuille, trois fois moins cher que cela, ou plein de photos de couchers de soleil ou nuages, gratuites). Ce tableau ressemble à un dessin d’école maternelle ou primaire, très médiocre, pas plaisant, je n’y vois pas le moindre génie, ni la moindre beauté, comparé à une chanson plaisante comme « Losing my religion » en version de langue que je ne comprends pas (ou « ta-ba-da » façon Swingle Singers), donc simple chant joli, musique à voix humaine, un jour créée merci beaucoup. Et partagée pas cher à un immense nombre d’amateurs, au contraire de conserver jalousement un original et spéculer pour qu’il atteigne des sommes colossales, je n’aime pas ce principe non plu’.
   Bref, vénérer ce truc me parait facultatif, et personnellement je ne suis nullement intéressé. Affirmer que c’est objectivement génial me parait très très stupide, et peut-être insultant (à tort total) si les refuseurs sont prétendus « indéniablement de mauvais goût ».
• Note : cet incident est expliqué sur Internet à https://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/les-tournesols-de-van-gogh-pourquoi-des-militants-ont-ils-lance-de-la-soupe-sur-le-tableau-7900195934 . J’y lis comme propos de ces agitateurs : « L'art vaut-il davantage que la vie ? (…) Êtes-vous plus concernés par la protection d'une œuvre ou celle de la planète ? » A mon avis l’original n’a aucune importance, mais je laisse autrui vénérer ce truc après éventuelle intoxication familiale et/ou scolaire. Si les admirateurs de ce tableau ne dépensent pas d’argent pour l’acheter, ils ne détournent aucun argent du combat écologiste, à moins que ce soit l’entrée dans la galerie, mais aller là ou au café, c’est similaire, faut-il condamner absolument tout (ce qui est autre que la lutte écologiste) ? C’est de la tyrannie, ayant apparemment oublié de réfléchir, puisqu’en brûlant ce tableau ces gens ne m’auraient en rien de rien touché. Enfin, je ne suis pas un riche ni visiteur de galerie d’art, peut-être est-ce focalisé sur une classe bourgeoise ultraprécise, riche et fière à tort, mouais, bof. La prétendue beauté géniale de l'art serait un code artificiel propre à une micro classe sociale, sans aucun argument. Peut-être, oui, et c'est moche, au contraire du beau prétendu.

------------- Ajout 02/11/2022 : Hommage à Pierre Soulages
   J’ai entendu l’autre jour aux informations qu’était décédé à 102 ans l’artiste peintre Pierre Soulages, et j’entends aujourd’hui qu’un discours-hommage sera dit par le président de la république. Je n’avais jamais entendu parler de ce peintre, j’ai demandé à Internet des images de ce qu’il a fait et… c’est d’une immense laideur, sans le moindre intérêt (à mon avis). Certes, il y a l’originalité de ne travailler qu’en noir et gris foncé, et alors ? Un enfant de deux ans à qui on donne des tubes de ces couleurs ferait à peu près pareil, ce n’est même pas du niveau Maternelle-Supérieure. Mais cela a été déclamé Art par des pédants blablateux, alors ça « vaut » des fortunes, et mérite de prétendues gloires, je trouve ça affligeant. Et bien sûr, la fausse Elite toute au sommet se repait de cette fausse supériorité (en goût prétendu), se disqualifiant un peu plus en cela. Faux penseurs pédants, gardiens des codes de bienséance convenus, c’est archinul mais ils en sont super-fiers, et se paient chèrement à ce titre. Honte à eux.
   En matière d'art musical ou culinaire, ce serait criant : qu'un prétendu artiste prétende exprimer ceci ou cela de par sa création, je m"en contrefous si je ne trouve pas le résultat plaisant. C'est excluvement s'il y a résultat plaisant qu'on peut être intéressé par la recette employée par ce créateur (si le résultat est nul, c'est raté, pas à étudier avec vénération comme cela est demandé pour le prétendu art). S'il veut exprimer tel truc, qu'il le fasse comme il chante sous sa douche, mais ça n'a rien à voir avec autrui. Une expression n'est pas en soi admirable, pas du tout.

------------- Ajout 22/12/2022 : Citation courte
   Sur FaceBook j’ai vu une citation de personne apparemment célèbre, Phylicia Rashad : « Avant qu’un enfant parle, il chante. Avant qu’ils écrivent, ils dessinent. Dès qu’ils tiennent debout, ils dansent. L’ART est la base de l’expression humaine. ». Qu’est-ce que j’en pense ?
   Je ne comprends absolument pas ce dont il est question : un enfant de deux ans qui gribouille est-il pour cela « un artiste » ? L’auto-satisfaction suffit-elle à définir la notion d’art sans aucun besoin d’objectivité ? Et même l’enfant essayant de dessiner et très insatisfait de ce qu’il fait, déchiré avec colère, a-t-il là détruit une œuvre d’art ?? Ahaner vaguement une comptine répétitive, est-ce de l’art ? Tout et n’importe quoi serait de l’art, hors activités utilitaires (et même pas, puisque les artistes professionnels n’œuvrent pas à titre gratuit). Un autiste se balançant de manière répétée des heures et des heures, sans musique, incarne-t-il un summum de l’art puisqu’il répète ce que fait le petit enfant qu’on dit « danser » (± balancement soûlant) ? Je n’y crois absolument pas, cela contredit plein d’emplois usuels des mots art et artiste (au sens d’admirable, professionnalisable, si riche qu’il faut l’exempter de contraintes, etc.).
   C’est comme si « chant, dessin, danse » avaient été définis comme arts pour ce que fait la très haute élite dans chacun de ces domaines, puis ici, c’est « démocratisé » en appelant arts même les versions nullissimes sans beauté aucune, ni création intéressante, mais relevant vaguement des mêmes types de gestes. Cela me semble un profond malentendu (immensément contestable), absolument pas le résultat d’une réflexion argumentée, ici cachée, non.

------------- Ajout 12/01/2023 : « Experts-comptables »
   J’ai vu plusieurs fois une publicité qui m’énerve. Sur Internet, elle est visible à https://www.youtube.com/watch?v=VV1VyHKIEX0 . Une professionnelle, dans un bureau, dit « pour développer notre rap, il nous fallait de la structure, un plan, un financement, et (…) ». Qu’est-ce que j’en pense ?
   Ça me semble une illustration du bla-bla prétentieux, sans contenu ni intérêt, qui se prétend art (professionnel). Je trouve ça honteux, que ce soit subventionné sur l’argent des impôts, réquisitionnés sous la menace armée. Ces gens me semblent des parasites honteux (non « ressentant de la honte » mais « qui devraient avoir honte »). Le label « art » (ou « rap ») classe ça automatiquement en admirable indéniable irréprochable indiscutable beau toujours-inventif superbe, et je ne suis pas du tout d’accord. Simplement, ça plait à quelques personnes, pas à moi du tout dans ce cas, et c’est imposé de manière injuste par piston ou équivalent (ou discrimination positive, prétendant que les minorités peu aimées doivent être promues activement même sans mérite objectif). Tout l’Art « officiellement dit tel » me semble mériter la poubelle, en ce sens.
   (On me dit moi-même artiste, pour mes créations graphiques/plastiques en aéronautique imaginaire, mais je ne suis pas d’avis que ce label soit justifié : je fais ce qui me plait, et si ça plait à quelques autres personnes j’en suis content, c’est tout, ça mérite zéro réquisition fiscale, zéro mépris déclarant « de mauvais goût » ceux qui n’aiment pas du tout – chacun ses goûts, simplement.)

------------- Ajout 16/01/2023 : Discuté ailleurs
   Sur mon site fait0-0.html j’ai parlé d’art en passant, je peux le citer ici, car ça me semble intéressant et différent :
– « Le physicien nous montre les photons, le peintre nous montre la beauté d’un coucher de soleil ». --> Non, le physicien ne montre rien du tout : il fait réciter par cœur sous peine de sanction, et après les diplômés répètent, c’est immensément nul. Et sans jamais que soient mis en question la cascade de lois prétendues, pour peut-être des approximations fausses mais acceptées en profitant des incertitudes de mesure. Peut-être que le photon n’existe pas, il n’est qu’un discours légendaire prétendant raconter aux nuls certains résultats d’expérience, partiellement contredits ailleurs mais en décidant de le négliger (cf. la nature particulaire et ondulatoire de la lumière, les deux à la fois en oubliant de douter). Et jamais les peintres ne garantissent produire du beau ; plein de peintres modernes produisent ce que je qualifierais de merde, méritant mauvaise note à l’école maternelle petite section. A la fondation Maeght, j’ai vu un immense panneau « tout bleu turquoise » qualifié d’œuvre (de Maître Untel, sous-entendu grandiose admirable), et correspondant en tous points au machin commercial vaguement aperçu chez Mr Bricolage faisant n’importe quoi dans la course au fric auprès des bricoleurs matérialistes, la beauté n’a rigoureusement rien à voir là-dedans. L’Art est je crois le point critique sur lequel les prétendus philosophes se ridiculisent, affirmant une objectivité de la beauté (de manière argumentée, je ne vois que des goûts personnels, et dégoûts à autoriser pleinement, sans prétendre au mauvais goût avec prétention puante). Au fait, ce qu’oublient les philosophes, c’est qu’un coucher de soleil magnifique peut devenir image en appuyant bêtement sur un bouton sans aucune expertise ou création, depuis l’invention de la photographie, c’est le regard du résultat qui y voit une beauté (ou non), pas la grandeur fabuleuse (qui serait prétendue) du presse-bouton.

------------- Ajout 30/01/2023 : Avignon ou Avinyó
   Mon ami contradicteur habituel répond tardivement à mon ajout du 15/06/2022 : « Je ne connaissais pas cette phrase de Bergson. Je l’approuve sans réserve, c’est littéralement génial. Le problème est que tu confonds tout. Il ne suffit pas de rajouter une moustache à la Joconde pour faire de l’art ou une jupe à un chien. C’est toute la différence entre les artistes et les charlatans façon Duchamp et une grande partie de l’art prétendu contemporain. Pour Picasso, si. Les demoiselles d’Avignon ressemblent aussi à ce que Picasso en a fait. Et je ne vois pas ce que le fait que ce soit, selon toi, laid change quelque chose. Picasso montre le monde que l’on ne voit pas a priori. Et tu as sans doute raison sur un point, la notion de beauté l’a sans doute caché jusque là, à nos yeux. »
   Ma réponse ; je ne comprends rien de rien à ce bla-bla, désolé. Si l’Art contemporain a prospéré avec ses mochetés, il me semble que c’est précisément parce que tout n’est qu’affaire de bla-bla en la matière, inexplicable et non cassable à la fois – il suffit de dire qu’ont « mauvais goût » ou « déficience intellectuelle ou émotive » les gens n’aimant pas, et hop, ça classe nuls ceux qui n’aiment pas et ça classe supérieurs ceux qui applaudissent. Cela dans tous les cas, et je ne vois pas du tout la ligne de démarcation prétendue entre Picasso et Duchamp – Marcel Duchamp, dont je n’avais jamais entendu parler, cubiste vers 1920 me dit Internet. De même, je n’avais jamais vu le tableau de Picasso « les demoiselles d’Avignon », donc je ne l’avais jamais déclaré laid (contrairement à ce qu’affirme mon ami). Avec Google Images j’en vois des reproductions et oui, je confirme trouver cela très très laid. Et qu’est-ce que montre Picasso que le monde ne voit pas ? Il faudrait l’expliquer, dire « c’est génial c’est du Picasso » n’explique en rien de rien quel est le contenu prétendu révélé. Qu’est-ce que je pense de ce tableau ? A priori rien, il me semble sans intérêt aucun (ou purement spéculatif pour les gens se l’étant transmis pour des fortunes). En bas à droite, je suis étonné par la position féminine cuisses écartées levées, comme une image porno (en variante moche), les filles semblent nues mais en art prétendu c’est presque le standard, sans signification aucune (je me souviens de la chanson d’Aznavour La Bohême « et toi tu posais nue », ou le film avec Emmanuelle Béart sur un peintre de nue aussi). Et c’est tout. Enfin, je suis allé lire la page Wikipedia consacrée à ce tableau. Et ça dit que, non seulement Avignon ne désigne pas la ville française de ce nom mais un nom de quartier en Espagne, de prostituées (titre initial : « le bordel d’Avignon » avant d’être renommé par un acheteur), et que ce tableau montre les ravages des maladies vénériennes de l’époque, certains visages déformés évoquant les effets de la syphilis osseuse. Eh bien non, je ne suis pas d’accord : le monde pouvait très bien voir une double image-photo sans artiste, avec à gauche une prostituée en position de travail et à droite le visage d’une autre, ravagé par la syphillis osseuse, conséquence indirecte de cela. Apport spécifique de l’artiste par rapport à cela : zéro, rien, sauf que ça prétend valoir des millions, ou milliards, ou milliers de milliards (c’est tellement n’importe quoi qu’il n’y a pas forcément de limite, à la bêtise auto-satisfaite). Autre angle possible : les images de nu étant interdites par la société puritaine de l’époque, n’étaient autorisées que les abstractions irréalistes dites artistiques-modernes, contournant les photos interdites (et peintures réalistes possiblement interdites aussi). Ce n’est pas que le monde ne voit pas et que l’artiste révèle, c’est que telle organisation cache et ses artistes ont une dérogation (dont je ne comprends pas le bien-fondé éventuel). Bref, ce tableau ne me semble donner nullement raison au mot de Bergson « (…) l’artiste joue le rôle d’un révélateur au sens photographie du terme (…) nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ». Ben si, voir les visages ravagés des victimes de cette forme de syphillis est vraisemblablement très frappant, bien davantage que dans un tableau de Picasso où le plus souvent cette déconstruction est symbolique sans signer de maladie chez les personnes représentées ; certes la censure interdit les images médicales trop horribles, dites traumatisantes, mais il n’y a rigoureusement aucun génie créatif à profiter d’une dérogation abusive. Un flou sans aucun art fait le même effet, achetable trois centimes pour un ordinateur moderne. Cet art-là, à la Picasso, me semble mériter la poubelle, et le bla-bla prétentieux à son sujet m’horripile. Surtout quand c’est sans expliquer le sens, puisqu’il n’y en a pas…

------------- Ajout 29/05/2023 : Suite
   Mon ami contradicteur habituel répond à mon ajout du 30/01/2023 : « L’art contemporain descend de Duchamp que j’ai condamné. Je ne vois pas ce que tu me reproches. Mais apparemment tu n’as pas lu ce qui est capital pour Duchamp : la pissotière. Une escroquerie sans nom. Je te renvoie donc à te documenter sur ce sujet. »
   Je réponds : inutile car il y a erreur dans l’identification de malentendu. Ce que je reproche à mon ami c’est de considérer que Picasso est un artiste digne de ce nom, avec ses mochetés nullardes ressemblant à dessins de classe maternelle. C’est de considérer que ces prétendus artistes sont prodigieux en nous montrant ce que nos yeux (de couillons non artistes) ne savaient pas voir.
   Qu’il dise que la pissotière artistique de Duchamp est une escroquerie, c’était un petit pas dans la bonne direction, mais loin d’être suffisant.

------------- Ajout 01/07/2023 : Propagrande façon scolaire de l'Art
   Une nouvelle publicité (Intermarché ?) montre une adorable petite fille impressionnée par le fait qu’on n’utilise que 10% de notre cerveau (https://www.packshotmag.com/films/intermarche-cest-fou-ce-quon-peut-faire-avec-10/ ). Elle demande si les avions et les Pyramides d’Egypte, on les a fait avec seulement 10% de notre cerveau. Puis elle voit un tableau genre 16e siècle religieux, et elle dit (dans la version courte de la pub à la télé, sans épisode « dérouleur de papier ») : « c’est beau… on a fait ça aussi avec 10% seulement ? ».

   Et je ne suis pas d’accord avec les scénaristes de cette publicité. En effet, ce tableau n’est pas objectivement beau, « beau pour tout le monde », non, moi je ne trouve pas beau. Certes un peu réaliste, difficile, pas à la portée d’un enfant de maternelle, mais ce n’est pas harmonieux ni agréable ni doux plaisant, rien. Les visages semblent aussi neutres inexpressifs, type "avant La Joconde", bof, inintéressant même si ultra-détaillé. Peut-être que ça représente tel personnage biblique, avec des visages d’Italiens de l’époque, ou quelque chose de ce genre. Comme on « apprenait » à adorer au collège de mon enfance (CES vers 1974-78), avec moult bla-bla explicatif du sujet sans discuter en rien de la beauté proprement dite, affirmée par les profs mais pas présente selon moi. Et ce genre de tableau est dit valoir des milliards, alors que des dessins informatiques modernes dont certains sont splendides, sont prétendus valoir environ zéro.

   Je ne vois pas là (dans ce passéisme classiciste) un sommet de l’intelligence, du cerveau, mais un embrigadement abrutissant, et prétentieux, et injustement discriminant (entre prétendus « bon goût » et « mauvais goût »).