La bioéthique religieuse en question
Dialogue entre un sceptique (anciennement athée) et un catholique (anciennement athée) ?

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I – MON POOL DE QUESTIONS INITIALES par Christophe Boucrot, 27/12/2009

  Mon oncle, le seul croyant de notre famille, donne des conférences sur la bioéthique, à titre de loisir de retraité. Ce sujet, non évoqué dans mon éducation, m’a toujours intrigué. J’ai demandé plusieurs fois (à ma tante, au téléphone en son absence) si je pouvais avoir le texte d’une de ces conférences, pour comprendre le principe et le contenu de cette bioéthique. La réponse orale a toujours été positive, merci, quoique je n’ai rien reçu à ce jour. Oubli sans doute, chaque fois, et ce n’est pas grave du tout. Simplement, c’est un peu dommage car j’avais beaucoup aimé ses autres textes, sur « croyance et science », « christianisme et bouddhisme ». Je ne suis pas un lecteur athée fanatique voulant rire de l’approche chrétienne, je suis un lecteur sceptique aimant découvrir des logiques ou déceler des contradictions (pardon).
  J’espérais recevoir ce texte sur la bioéthique en 2010, en le redemandant à l’occasion de la lettre de vœux, mais… il m’est venu l’idée de relancer différemment : sous forme d’interrogations auxquelles mon oncle pourrait répondre :

Introduction : panorama

* Où ai-je entendu parler de bioéthique ?
  J’ai à ce sujet deux sources principales : la télévision et le magazine Science & Vie.
- Télévision : aux informations revient souvent l’expression « et un comité de bioéthique a donné son approbation », ou encore : « avons-nous le droit d’employer la Technologie à faire cela ? Ce sera tranché par le groupe inter-religieux de bioéthique » (je cite, de mémoire, ce que j’ai retenu des mots employés). Bref, le sujet est mentionné mais sans expliquer les argumentaires employés, et quelle compétence ou poids ont les membres de ce comité. D’où mon questionnement.
- Magazine Science & Vie (je n’y suis pas abonné, mais la « sœur de mon oncle » Maman me passe les numéros au lieu de les jeter après lecture) : toujours de mémoire, je schématiserai en « cette découverte biologique, et cette application inventive, que nous venons de détailler, soulèvent des questions bioéthiques mais ce n’est pas du tout notre sujet ici ». Cela a suscité mon intérêt, assez vif.

* Pourquoi faut-il évidemment une bioéthique ?
  Si je ne suis pas tué et mangé par mon prochain, c’est peut-être parce que des législateurs (religieux puis civils) ont interdit le meurtre de l’humain – partiellement – et l’anthropophagie, même si les biologistes Darwiniens affirment que l’humain est un animal comme les autres. [Il y a des biologistes scientistes et des biologistes chrétiens, je n’ai pas dit le contraire, je subis les pièges de cette langue française pourrie]. Quelque part, ce questionnement de principe est un mélange d’éthique (morale altruiste : « traiter autrui comme on voudrait être traité à sa place ») et de biologie (traçant la frontière entre le végétal, l’animal, l’humain). D’accord sur le principe. Pas besoin de l’apprendre au cours de l’éducation pour comprendre ce relatif besoin.
  Le mot « biologie » est peut-être discutable dans cette approche, mais il est clair que les nombreuses découvertes majeures au vingtième siècle, dans le domaine biomédical (ou bio ingénierie), posent de nouvelles questions auxquelles ne répondaient pas les lois issues de la tradition. La contraception, l’avortement médicalisé, l'accouchement sans douleur, la fécondation in vitro, la congélation plus ou moins éternelle d’embryon, les prothèses bioniques, les transfusions de sang, le don d’organe post mortem, l’utilisation commerciale de cellules souches humaines, les mères porteuses, le clonage humain, l’eugénisme par tri automatique d’embryons, tout cela procure clairement matière à débat. Les biologistes disent « maintenant on pourrait le faire », d’où découle l’interrogation « faut-il permettre de le faire, ou interdire de le faire ? ».

* Quel poids accorder a priori à la voix catholique ?
  Traditionnellement, la voix morale (ou « éthique ») en France vient de l’Eglise Catholique. Cela a été contesté par les Cathares (partiellement exterminés), par les Protestants (partiellement massacrés puis chassés vers l’Amérique et l’Afrique du Sud), par les Athées (communistes ou non), par les Francs-Maçons déistes, sans oublier les Israélites et Musulmans puis Bouddhistes et Animistes. Bref : la voix Catholique reste celle qui a « le plus d’impact » dans la population locale, même si elle n’est plus que « une voix parmi d’autres ».
  L’Eglise catholique, devenue tolérante, mérite tolérance en retour, a priori. Autrefois, elle diabolisait par amalgame la concurrence : « si vous ne croyez pas en un Dieu voyant tout, il est évident que vous êtes un monstre allant tuer et manger son prochain, dès qu’il n’y aura plus de témoin humain » (le « principe de précaution », moderne malhonnêteté oratoire, aurait pu être utilisée à ce sujet pour interdire l’athéisme). Non, une morale athée est possible en pratique : exactement la morale altruiste de Jésus, mais sans la récompense égoïste du paradis personnel post mortem, simplement avec la joie égoïste de « faire le bien » en espérant réciprocité. Ce n’est pas mieux mais différent, des athées massacreurs ayant commis des atrocités autant que des croyants massacreurs.
  En retour, il est juste de détruire les amalgames qui feraient injustement taire tout point de vue catholique :
– Je ne suis pas d’avis de rejeter cette voix par amalgame avec l’Inquisition, dépravation fanatique (passée) du Catholicisme. Une humble voix catholique peut s’avérer plaisante, convainquante, a priori. Méritant d’être entendue en tout cas, avec le plus grand intérêt.
– Je ne suis pas d’avis de rejeter cette voix par amalgame avec le cléricalisme, dépravation politique (passée ?) du Catholicisme. Sans aucun principe hiérarchique ni endoctrinement infantile, une parole catholique individuelle peut plaire, j’espère. Mon oncle est spécialement bien placé pour m’en convaincre.
  Ceci dit, tout appel au sacré incontestable sera irrecevable (puisque d’autres religions affirment le contraire avec autant d’aplomb). Seule la logique sera pertinente : je considère Jésus-Christ comme un merveilleux personnage (imaginaire ?) qui peut m’apporter des éléments grandioses de réflexion, alors… des Catholiques peuvent avoir des réflexions éclairantes – s’ils sont moins dogmatiques que le Pape actuel Benoît XVI. L’Abbé Pierre et Mère Thérésa, catholiques ayant anormalement la cohérence de vivre la frugalité du Christ, sont des gens que j’aurais aimé écouter, même si Dieu n’existe peut-être pas (ce n’est pas le problème, de mon point de vue). Peu importe d’où leur vient leur bonté (qu’elle vienne de l’erreur ou de la clairvoyance), cette bonté peut me convaincre (ou me rendre admiratif si j’en suis incapable moi-même).

Problème numéro Un : qui donne la Vie ?

* Cellules, embryon, fœtus, enfant
  Sans connaître le détail des questionnements bioéthiques sur les nouvelles cultures de cellules humaines ou sur la biologie moléculaire, j’ai entendu parler des virulents accrochages entre certains croyants et certains incroyants, au sujet de l’avortement. C’est apparemment un débat semi-religieux et semi-biologique : la voie Biblique semble dire qu’à l’instant de la fécondation, Dieu a donné la vie, l’âme, pour générer un nouvel humain ; détruire cet embryon serait donc un assassinat de "futur humain voulu par Dieu", donc un meurtre au sens plein et entier du terme. Mais voir Dieu dans ce que la biologie décrit comme la fusion matérielle des gamètes, Dieu partout, n’est-ce pas le mécanisme qui faisait attribuer à Dieu chaque gelée tardive (avant l’invention de la météo matérielle), d’où persécution de sorcières ayant forcément attiré le courroux divin… ? Ce discours (passé ?) remplissant l’inconnu de n’importe quoi affirmatif semble infantile, mais – même sans ce Dieu omniprésent (d’ailleurs bizarrement sans annihiler le Mal envers les justes) – on peut retenir l’idée qu’un futur-né est effectivement aussi respectable qu’un nouveau-né légume ne faisant que manger et chier sans rien exprimer ni comprendre, à ce stade, mais méritant qu’on lui laisse sa chance. D’accord, idée intéressante.
  A l’opposé, des antireligieux (souvent en blouse blanche de formation scientifique) clament que la vie proprement humaine commence à la naissance, et que protéger la mère (ou son équilibre, psychologique ou social) compte davantage qu’un petit amas de cellules sans conscience. Entre les deux, la loi française a tranché, avec avortement légal jusqu’à tel mois de grossesse, donc autorisé bien après la fécondation mais interdit bien avant la naissance. Les deux camps peuvent haïr ce compromis (différent dans d’autres pays), avec chacun une logique propre, non nulle.
  En ce qui me concerne, je reprendrais le débat à zéro. Si l’un me dit que la Bible affirme ceci, je m’en fous, si l’autre me dit que le Prix Nobel affirme au contraire cela, je m’en fous. L’examen personnel me paraît indispensable. Que dit la voix catholique ? L’étincelle de chaque vie serait un don de Dieu. Bof. Si Dieu donne la vie aux moustiques qui transmettent la malaria, s’Il a donné la vie à Adolf Hitler, cela semble partiellement criminel ou irresponsable :
– ou bien Il s’amuse au jeu de massacre, façon Ancien Testament, avec Déluge exterminant des milliers (ou millions) de nouveaux-nés et embryons n’ayant en rien fauté (et vraisemblablement pas plus mauvais que le futur Hitler),
– ou bien Il a mis au point un schéma automatique de fécondation et nous a donné un cerveau pour commencer à en réparer les atrocités (trisomie etc.), le décodage de lois biologiques va en ce sens et permet des applications techniques anti-naturelles, proprement humaines.
  On n’est pas plus avancé avec cette hypothèse Dieu qui suggère un sens et son contraire. Je ne considère pas criminels les avorteurs et avortées, non. Si une femme enceinte fait fausse couche après être tombée dans l’escalier, je ne vais pas la traîner au tribunal comme un voleur-frappeur « coupable d’avoir causé la mort quoique sans intention de la donner »… Inversement, je ne considère pas criminels ceux qui font obstacle aux avortements, en disant moralement que quand j’étais embryon je n’aurais pas voulu être étouffé jusqu’à la mort. C’est une question très difficile. Je ne vois pas pourquoi un « comité d’experts » donnerait raison ou tort aux uns ou/et aux autres, avec force policière à l’appui. Les plus forts l’emportent, et au cours de l’Histoire, cela a été les uns puis d’autres. Bof, moi je suis neutre je crois, donc classé ennemi ou complice par les deux camps.

* Cas particuliers
  Quand une enfant de 13 ans est violée, tombant enceinte, est-ce Dieu qui l’a voulu ? Dieu qui prive d’enfant une épousée vertueuse et croyante, mais à utérus malformé ? Ça ne paraît pas cohérent, désolé. Pas étonnant que les Chrétiens (ou Hébreux avant eux) aient inventé le Diable pour boucher les trous béants dans leur raisonnement, mais si Dieu n’empêche pas le Diable de nuire, ce serait que Dieu est (présentement) impuissant ou complice du Diable. Bof. Il n’y a pas de leçon de morale à revoir de ces conteurs.
  La seule réponse audible semble « les voix du Seigneur sont impénétrables », autrement dit : « nous avons raison, indiscutablement, même si nous ne pouvons pas présenter un tableau cohérent ». Outch. Comment ceci a-t-il pu avoir du succès ?
  Certes, il y avait dans les familles croyantes l’endoctrinement dès le berceau, avec la menace de brûler vif en cas de tardive remise en question hérétique, mais aujourd’hui, cela semble moins lié au bâton qu’à la carotte. En ex-Union Soviétique, après un long endoctrinement inverse, à l’athéisme anticlérical, la libération a entraîné un reflorissement de religion refoulée : la promesse invérifiable de paradis post-mortem a un tel attrait que les gens se reprécipitent avec frénésie dans cette voie. Vu de l’extérieur, la situation religieuse ressemble à un abject coup de marketing : dans le package avec l’invérifiable Salut sont imposés à titre obligatoire un catalogue de commandements ultra-précis qui norment tout et n’importe quoi (nourriture etc.). Et c’est gobé en espérant avoir la carotte au bout du chemin.
  Non, mon oncle doit avoir une autre explication, cohérente et convaincante (ou au moins crédible et plaisante pour susciter la foi). Je la lui demande, sans quoi la voix catholique n’aurait aucune crédibilité éthique à mes yeux.

Problème numéro Deux : le Contrôle des Naissances

* De la Chine à l’Espace
  Un des commandements les plus importants de la religion catholique est « Multipliez » (commandement divin aux Humains) – qui a inspiré le commandement athée de Mao-Ze-Dong : il faut beaucoup d’enfants à la Chine Populaire car elle a besoin de soldats innombrables. Ceci a interdit la contraception biochimique, d’où l’explosion de la population humaine quand la biomédecine a gagné en efficacité, réduisant la mortalité équilibrante. Ma belle-famille, catholique pratiquante, a ainsi neuf enfants, et deux grands-parents auront généré plus de 50 petits enfants. Croissance exponentielle.
  Or la surpopulation n’est pas le Paradis sur Terre mais la famine pour beaucoup (la Chine athée a donc fait un virage à 180 degrés pour maintenant condamner les familles comptant plus de 1 enfant…), la malnutitrition gênant le développement cérébral infantile (affirment les biologistes), c’est aussi la violence croissante avec la promiscuité grandissante. Quand j’étais enfant, un héros de bande dessinée (Docteur Justice, idéal communiste ?), face à un « savant fou » voulant stériliser 98% de la population humaine, disait qu’il croyait en la richesse infinie des mers, trop inexploitées. Depuis, la surexploitation des ressources halieutiques a montré que ce n’était pas la solution miracle. L’alimentation biochimique de synthèse, elle, ne s’est pas avérée saine diététiquement, et se base semble-t-il sur des ressources épuisables en éléments fossiles ou rares.
  Certes, malnutrition et famine ne se produiraient peut-être pas actuellement s’il y avait moins de disparités sur Terre entre pays riches et pays pauvres, mais…
- L’Occident obèse se prétend chrétien alors qu’il ferme par la force brute (militaire et policière) ses frontières aux humains pauvres voulant y tenter leur chance ; l’Eglise donne raison aux expulseurs (et, effectivement, si elle suivait l’humaniste Jésus, elle perdrait sa popularité en milieu riche – rien n’a vraiment changé depuis l’époque où l’Eglise approuvait politiquement le privilège aristocratique, l’esclavage des Noirs et l’extermination des Amérindiens…).
- Même si un juste partage fait survivre correctement dix milliards d’humains, ou même cent milliards, l’exponentielle des naissances est infinie, alors que les ressources terrestres ne semblent pas infinies. Quand j’étais enfant, le rêve populaire était que la conquête spatiale allait nous ouvrir le champ infini des étoiles, pour des milliards de milliards d’humains, en planètes variées ou artificielles. Ce rêve s’est cassé avec les difficultés pratiques, techniques et financières, de la conquête spatiale. Mais je n’ai pas entendu de message catholique à ce sujet : est-ce que la stricte interdiction de la contraception hormonale implique un appel à rendre la vie humaine extra-terrestre ? Comment est-ce compatible avec la condamnation religieuse de la Tour de Babel puis de la science préférant la technique matérialiste à la prière ? (face à la maladie par exemple)

* Ermites et prêtres célibataires
  Sans stériliser la population, une solution aux drames de la surpopulation me parait pure : l’arrêt de la procréation humaine. Schopenhauer, un peu comme Bouddha, disait que s’il n’y avait plus d’humain, il n’y aurait plus d’humain malheureux, et cela me paraît une pensée très belle. Sans tuer personne, en laissant simplement s’éteindre toute cette violence. Avec la force humaine de résister à la pulsion animale (peut-être biochimique) de copulation. Jésus n’a pas eu d’enfant (selon les légendes officielles, même si des versions condamnées imaginent le contraire). Les prêtres catholiques doivent aussi rester célibataires et théoriquement abstinents (pour consacrer tout leur amour à Dieu, je crois). Bref, un contrôle des naissances serait possible en exemptant une portion (ou majorité) de la population de l’ordre « multipliez ».
  L’Eglise catholique devrait ainsi bénir l’abstinence romantique rêveuse et impuissante, la masturbation, l’homosexualité (entre adultes consentants), les jeux hétérosexuels exotiques sans pénétration. Or ce n’est pas le cas, du tout. Cela paraît totalement incohérent. Où est la logique ?
  Certes, ce n’est pas de la biologie en éprouvettes, mais cela concerne totalement notre caractère bestial, « zoologique » disent les biologistes darwiniens, y trouvant confirmation de l’histologie, l’embryogénèse, la génétique. D’où la porte ouverte pour généraliser à l’humain les techniques animales : avortement, eugénisme, clonage, etc. Comme je n’arrive pas à comprendre la cohérence catholique, je ne comprends pas le débat, ou interdiction de débat au nom d’une « éthique » parachutée, enseignée comme Vérité indiscutable.

Problème numéro Trois : Eugénisme et racisme

  Eradiquer des tares génétiques serait facile en dissuadant de se reproduire leurs porteurs (détectés par la biologie). Est-ce un projet bénéfique ou une insulte au Créateur ?

* Une base assez choquante
  La religion catholique s’appuie sur l’Ancien Testament judaïque, comme toute la Chrétienté sauf le Marcionisme je crois. Or cet Ancien Testament est aristocratique, misogyne, esclavagiste, raciste et je n’y vois aucun rapport avec l’humanisme de Jésus qui l’a totalement contredit (sans le dire pour ne pas être tué prématurément). Dans la Genèse figure la notion bénie de « famille royale », d’accouplement endogame béni pour garder le sang pur, d’hostilité divine à une humanité qui serait unie ou partagerait la même langue, etc. C’est une école de tribalisme, de racisme pur et dur, racisme de droit divin. Cela paraît atroce, inadmissible pour une conscience moderne (1979-2009), mais… cela peut rejoindre la logique « généreuse » des éleveurs, voulant « biologiquement » améliorer une espèce : tuant les tarés et croisant entre eux les meilleurs en rendement carné ou laitier (ou "mieux" aujourd'hui : en les clonant). Pour améliorer l’Humanité, Dieu aurait donc choisi cette voie de classe "supérieure" pur-sang choquant notre utopie généreuse (convaincue par Jésus expliquant lumineusement que la faible victime – sans haine – vaut moralement beaucoup mieux que le fort écraseur).
  Selon une certaine logique bio-religieuse, les bonnes familles se purifiraient jusqu’à la perfection, au lieu de s’avilir en bâtards, éloignés des modèles voulus par Dieu. Cela semble avoir justifié le communautarisme endogame des Israélites, l’esclavage noir pour les maîtres chrétiens des USA, les européennes royautés chrétiennes de sang bleu, l’africain apartheid chrétien, le génocide amérindien, puis juif. Mais là (et seulement là) : stop ! Plus jamais ça. L’eugénisme est maintenant vu comme une monstruosité : seuls des « biologistes fous » oseraient braver la loterie ADN divine pour diriger ce que seront les futurs humains. L’accusation d’eugénisme, le « risque de dérive eugéniste », revient souvent à la télévision, contrebalançant la prévention des tares congénitales.
  Etrangement, personne ne conclut que le texte de base fut une monstrueuse erreur, à jeter aux orties. L’accusation systématique d’antisémitisme (jeu de mot entre suspecte religion juive et innocent individu d’origine juive) interdit cela, médiatiquement voire légalement. La seule faute serait aux biologistes classés néo-nazis, incarnation du Diable. Je ne comprends pas : oui, un individu juif naît totalement innocent, et même s’il a comme moi une bosse des Maths innée, c’est dirigeable dans une direction humaniste, altruistement morale. Cela ne légitime en rien l’éducation religieuse judaïque au racisme anti-goy, maintenant approuvée par le pape s’y étant allié. Je ne comprends pas pourquoi on diabolise des biologistes au lieu d’appliquer à tous la (nouvelle) sagesse commune, prévenant les horreurs racistes. Ayant très peur de l’amalgame, je note bien que certains rabbins minoritaires sont antisionistes, considèrent criminelle la Nakba (martyr imposé aux Palestiniens), mais tant qu’ils n’exprimeront pas leur condamnation du mariage endogame préférentiel, ils me paraissent aussi activement coupables de racisme (mépris actif envers l’étranger et le métis), ne méritant aucun crédit moral. Un judaïsme non raciste, prosélyte, semble avoir existé autrefois, mais c’est actuellement hors sujet. L’Eglise catholique, maintenant amie des bio-racistes endoctrineurs, est-elle crédible dans sa prétention à incarner le Bien ? Je reste à convaincre. Oui, Jésus a dit « aimez vos ennemis » et c’est très beau, mais je pense qu’il dirait aux modernes rabbins : « votre mépris du non-juif innocent me révulse (et vous attire la haine, réfléchissez…), mais je vous pardonne, je vous invite à retrouver l’amour de chacun, avec votre Dieu unique tyrannique si vous le préférez à mon Dieu unique d’amour, ça : chacun son truc ». Le black-out total sur cette question rend peu crédible la moralité catholique en matière d’anti-eugénisme.

* La médecine en question
  Avant de revenir au sujet semi-politique concernant les "races" humaines, revenons à l’aspect individuel de l’eugénisme. Réciter des cantiques et louanges, à l’Eglise, n’explique pas la logique divine en matière de maladie ou tare. Si le prêtre X est extrêmement myope, est-ce un petit défaut voulu par Dieu ? Cela paraît cruel, de la part d’un tout puissant. Mais, effectivement, c’est peut-être une opportunité et une richesse qui sont indirectement offertes : au lieu de briller par son habileté physique, il tendra à rechercher un brio intellectuel, d’où le cliché du « premier de la classe avec des lunettes » (que j’ai été) et l’horreur du massacre (par l’athée Pol-Pot) de tous les binoclards, leurs lunettes les rendant « suspects » d’être des exploiteurs, ou parents de futurs exploiteurs… Quoi qu’il en soit : si je mets des lunettes corrigeant parfaitement mon infirmité, est-ce une insulte à la volonté de Dieu ? ou au contraire un judicieux emploi du cerveau qu’Il nous a donné pour inventer les lunettes ?
  C’est exactement le même questionnement qui intervient pour la bio-correction génique d’anomalies congénitales, in utero. Ça ne respecte pas « l’ordre naturel des choses » apparemment voulu par Dieu, et en même temps c’est une conséquence de notre intelligence théorique et pratique. Est-ce Dieu qui le veut ou bien le Diable ? Pourquoi ? (de manière convaincante, pas seulement affirmative, et surtout pas en prenant pour preuve telle ligne des Ecritures Sacrées, vraisemblablement contredite plus loin comme c’est si souvent le cas).
  De même pour la gestion de la mort : j’ai lu qu’en Inde, quand un bébé tombe à la rivière, les gens pleurent sans le repêcher et le sauver, infiniment tristes que Dieu ait voulu cette mort si tôt. Ça se comprend, et en même temps on comprend les activistes qui hurlent que notre devoir religieux était de répondre aux vibrants appels du bébé. Je comprends la question, les deux logiques diamétralement opposées, mais je ne sais pas comment gérer ça socialement. La loi du législateur imposant sa vérité sous peine de prison n’est qu’une loi du plus fort, intellectuellement nulle. Qu’il s’appuie sur de prétendus experts religieux y change-t-il quelque chose ?

* Le double problème biologique du sionisme
  Selon la logique de l’Ancien Testament, vénéré par les Chrétiens, c’est une calamité que la grande tribu juive ait été disséminée aux « quatre coins du globe », au risque de s’abâtardir et perdre sa force intrinsèque (biologique, en quelque sorte) et sa mission religieuse. « Grâce à » la religion judaïque, variante anti-prosélyte, ces familles sont restées soudées en rejetant le non-juif (avec filiation objectivée par les recherches biologiques israéliennes sur « l’ADN juif »). Cela a conduit à les rassembler en un même territoire, celui voulu par Dieu : Israël (sauf expatriés restant assurer le soutien à Israël des puissances dominantes, en hurlant à l'antisémitisme à la moindre réserve). Ce serait donc religieusement une victoire pour tous les adorateurs bibliques (à l’exception des Musulmans, parmi ceux-ci se trouvant les habitants chassés d’Israël en 1948, ou ayant fui l’extermination commencée ici et là). Mais « la race élue de Dieu va renaître en Israël » constitue le seul cas d’eugénisme toléré (et indirectement approuvé) par les médias occidentaux, et par les « intellectuels » autorisés (Benoît XVI inclus) – les autres étant taxés d’antisémitisme. Moi, désolé, je prends cela pour une horreur raciste, et je considère que les massacres et expulsions de 1948 auraient dû entraîner l’abrogation de la « liberté de religion », la limitant à une liberté de croyance adulte, avec interdiction d’endoctrinement enfantin et de justification à la violence. Si on rendait Israël aux Hébreux, il fallait rendre les USA aux Amérindiens de la même manière, tout favoritisme juif (même religieux fondé sur la Bible) relève du racisme le plus atroce, inadmissible selon les valeurs humanistes (de Marx comme de Jésus, je pense). Les humains devraient s’accepter et se mélanger librement, c’est une conviction morale en moi, peu m’importe que cela rejoigne une loi de biologie : la diversité génère souvent des combinaisons inventives brillantes quand les pur-sangs sont souvent génétiquement tarés (loi mendellienne sur les caractères récessifs, autrement dit « concentration des tares au lieu de leur dilution »). Le métissage animal et humain est aussi facteur de robustesse aux attaques diverses, quand les pur-sangs sont biologiquement fragiles, paraît-il, mais ce n’est pas le problème selon moi.

  Ce n’est pas parce que l’on est religieux que l’on est respectable. En France sont classés sectes (dangereuses) des mouvements spirituels suspects de braver la loi ou brimer l’individu, et la plupart des religions semblent passées par ce statut (cf. les antiques persécutés de Rome). Le Statut d’autorités morales religieuses n’exprime donc qu’une victoire socio-politique, aucunement une pertinence autorisant objectivement à commander sciences et techniques.
  Le terme de « autorités » appelle un autre commentaire. Pourquoi le débat éthique fait-il appel à des autorités religieuses déclarées aptes à penser à la place de leurs masses de fidèles, suiveurs décérébrés ? – c’est une franche et claire insulte au principe démocratique (rappelant les guerres "Démocrates contre Religieux" racontées aux alentours de 1789, 1917, 1936). Heureusement, ceci est maintenant apaisé, mais… c’est semble-t-il par convergence d’intérêt en contexte oligarchique de « démocratie représentative », haïssant le populisme de la démocratie digne de ce nom. L’exemple suisse, géographiquement proche de mon oncle, suggère certes que « le triomphe de la populace, c’est le triomphe du racisme bestial », mais avec ma position antinationaliste, ceci ne tient pas : les populaces aristocrates occidentales seraient mise au pas par la majorité mondiale (que j’ai l’utopie de croire meilleure, suivant Jésus en cela…).
  Une réponse catholique honorable me paraît difficile en ce moment : il faudrait je crois condamner le pape donc être excommunié. Tandis que Jean-Paul II avait sans violence renversé miraculeusement la dictature Marcos aux Philippines, en disant aux dirigeants : "l'approbation de l'Eglise ne s'achète pas, je pense que vous n'irez pas au Paradis de la façon dont vous écrasez votre peuple"... Benoît XVI n'émet aucune objection au militarisme expulseur et dominateur des Occidentaux, et il appelle à la coexistence Israël-Palestine, c’est-à-dire revenir à la situation de 1967 en validant la conquête armée de 1948, ses massacres impunis (Deir Yassin etc.) et ses expulsions jamais suivies de retour (le « retour » de Liban ou ailleurs étant maintenant dirigé vers ce qui serait la nouvelle Palestine, sans reprendre la ville volée de Haïfa ou les villages rasés au nom de Dieu…). Cela sans aucunement traiter pareillement les Etats-Uniens, que chasseraient les Amérindiens survivants (ou Mexico-Amérindiens) vers le Cis-Oklahoma et la Bande d'Oregon. Comment donner le moindre crédit à ce raciste actif, s’appuyant sur un texte vénéré accordant aux Israélites le privilège divin d’expulser ou exterminer les Cananéens (et Palestiniens pareillement aujourd’hui)? Le monstre du monde moderne est-il le savant qui cultive des cellules humaines de neurones pour réparer la maladie d’Alzheimer, au risque de se mettre en position de Créateur, ou bien le chef-religieux faisant approuver l'écrasement militaire de victimes innocentes ? Pour donner des leçons, il faut être crédible. L’Abbé Pierre, traité d’antisémite pour sa résistance à la domination judaïque, me paraît avoir été respectable, Benoît XVI et ses supporters à genoux : pas du tout. Si Jésus me dit qu'il faut respecter chacun, je réponds : désolé, je ne respecte pas Hitler, c'est au-dessus de mes forces.
  Etant sceptique, c’est à dire : comptant être autorisé à douter (sans faire de mal à autrui), je n’aime pas le principe bestial de la domination par le plus fort, commandant ce qu’il faut faire et penser. La loi est utile pour me protéger en ce sens, mais quand – au nom de la loi – on me court-circuite, je suis fâché. Et je n’ai plus en ce pays de France la liberté de penser, je sais, tout est bétonné : en faveur du Sionisme-vainqueur réparant la Shoah, le scepticisme est ici puni de prison. Avec approbation religieuse totale. La domination religieuse paraît donc illégitime moralement, la bioéthique n’étant qu’un cas particulier (note : je classe l’athéisme en religion, de même que l’agnosticisme qui est d’après sa définition Larousse un réalisme).
  Non ? Je peux me tromper. Je présenterai la réponse de mon oncle, que j’espère convaincante.

---------- Ajout 29-30/12/2009 --------- Malentendu possible
  Mon oncle m’a répondu qu’il me lira, et répondra en détail, après la période très chargée des fêtes de fin d’année. Magnifique.
  Simplement, en me relisant, je ne suis pas content de moi, et crains d’être incompris. Je corrige donc ici, préventivement, le point le plus choquant dans ce que j’ai (mal) écrit.
  Je précise que je n’ai aucune haine envers Benoît XVI, pas plus envers lui qu’envers Louis XIV prétendant au pouvoir divin, il me semble seulement un puissant moralement moche, pareil. Je ne veux nullement l’écraser ou le tuer, je pense simplement qu’il n’incarne nullement Jésus sur Terre, du moins tel qu’il s’est montré jusqu’ici. S’il venait en France et avait l’aura que les Philippins attribuent à Jean-Paul 2, j’imagine qu’il dirait publiquement, devant la grotte de Lourdes, en direct sous toutes les caméras (même si c’est en Anglais, peu importe):
  « Au risque de fâcher les autorités ayant encadré ma venue, je pense que ceux qui ont fait chanter ‘qu’un sang impur abreuve nos sillons’ n’iront pas plus au Paradis qu’Adolf Hitler. Jésus comme les biologistes ont renié cette idée judaïque raciste de ’’sang pur’’ supérieurement estimable (ou "impur" méprisable dès avant le berceau), seuls les actes comptent. Attention quand je dis ’’judaïque’’: être né de parents juifs n’est aucunement une faute, pas plus qu’un teckel pur-sang n'est fautif de quoi que ce soit, mais la dissuasion (religieuse ou laïque) des mariages inter-communautaires constitue la base du racisme-source qui cause la calamité des guerres et autres horreurs entre groupes ennemis (préparées par vos hurlements sportifs écraseurs, contraires à l'amour de Jésus envers le faible). Je ne demande pas la liberté de religion en bénissant la religion nazie et celle de l’apartheid, non, et je ne vise pas le catholicisme pour tous mais le bien-faire humaniste pour tous. (En ce qui concerne le respect des animaux, bénis de Dieu … on verra après, je deviendrai peut-être végétarien – ou mon successeur : un problème à la fois). La religion de Jésus n’est aucunement la récitation de paroles magiques en langue inconnue (en méprisant les savants et biologistes matérialistes, ou les médecins athées sauvant des vies par la technique anti-naturelle), Jésus faisait réfléchir, comprendre la cohérence morale. Enfin, écoutez-le, écoutez-moi : traitez autrui comme vous voudriez être taité. Donc... sachant que les Français ont haï être colonisés, au temps de la Marseillaise comme en 1940, il ne fallait pas coloniser militairement le monde, et surtout pas en prétendant servir le Christ, il ne fallait pas approuver la colonisation de la Palestine, chassant des innocents en les poussant à la haine. Surtout sans accorder la même ’’réparation historique’’ aux Indiens des Etats-Unis ou aux Cananéens ayant précédé Moïse (utiliser la Bible au service du racisme projuif, c’est cracher à la face de Jésus, et vous risquez de le payer, c’est déjà le cas sur Terre par la violence en retour, mais je pense que ce sera pire lors du Jugement). Je pense que vous devriez donner toutes vos armes nucléaires à l’ONU au lieu de vous en servir pour menacer les humains étrangers vos frères, alors vous seriez crédibles en interdisant cette arme aux Iraniens. Les Français se prétendant démocrates (1 adulte : 1 voix) devraient avoir la sagesse de donner leur place ONU privilégiée à l’Inde de Sainte Mère Thérésa, où il y a 20 fois plus d’humains. Il serait magnifique aux yeux du Ciel que vous ouvriez vos frontières pour partager la misère du Monde, même s’il faut des pilules biochimiques ou une bénédiction de la masturbation pour limiter le problème du trop grand nombre d'humains. Dieu a voulu dire "multipliez un peu, au départ", pas "à l'infini" : Il est supérieurement sage, pas idiot. J'ai rangé "la Genèse" avec "Mein Kampf" dans l'armoire des horreurs possibles : Dieu le Père n'a jamais condamné ses futures filles à l'accouchement dans la douleur et à subir la soumission aux hommes machos, il n'a pas béni Noé le puritain inventeur de l'esclavage. Réfléchissez et cherchez la cohérence : traitez autrui comme vous voudriez être traités. Alors, vous deviendrez moralement crédibles. Sinon, à jouer les aristocrates racistes sans le dire, je doute fort que le Paradis vous soit ouvert. Ce n’est pas un petit chèque aux biologistes du Téléthon qui vous donnera l’accès direct Là-Haut, l’aumône ne rachète pas la faute, Jésus a demandé de se repentir et ne plus fauter, pas d’acheter un cierge et recommencer à fauter tranquille. La religion de la facilité a eu un succès énorme, affreux, je m’en repens et je corrige, moi aussi. Faites pareil, vite… Vos "intellectuels" vont bien sûr me crucifier, ce sera un honneur, ils me traiteront de roi, insulte absolue pour moi, mais ma parole pourra renaître dans chaque esprit injustement méprisé. Ça y est, j'ai compris le sens de l'Evangile, que Jésus ait existé ou non. Dieu n'est pas tout puissant, le Diable n'existe pas, c'est l'Humain le problème. C'est pas désespéré, allez. Amen. »
  Peut-être qu’il dira quelque chose de ce genre, tout est possible, ce serait le miracle qui ferait la gloire de Jésus-Christ (en action "éthique" de générosité, quand bien même les biologistes darwiniens auraient raison sur notre côté simiesque d’origine). On verra.


II – LECTURE DE LA RÉPONSE (INITIALE ?) DE MON ONCLE par Christophe Boucrot, 24/01/2010

  Mon oncle m’a longuement répondu, merci à lui. Mais, il a envoyé sa réponse dactylographiée par courrier, sur papier, plutôt que par son mail électronique, j’en déduis qu’il ne souhaite pas que je présente ici sa réponse intégrale, transférée par copier-coller. Donc… (sans scanner-OCRiser-HTMLiser sa lettre) je vais analyser en quoi sa réponse éclaire mes interrogations… ou les obscurcit profondément, plutôt.

– Introduction
* Le titre
  Mon titre de bioéthique religieuse était un malentendu, venant de phrases journalistiques ambiguës (mal exprimées par eux ou mal comprises par moi). Sur les questions de bioéthique, il y a « des propositions de réponses apportées par différentes personnes, de sensibilités religieuses ou philosophiques très variées, qui ont chacune le droit de s’exprimer sur la question. »
--> Entendu, la bioéthique ne serait pas un sujet avant tout religieux. J’aurais peut-être dû titrer « le point de vue catholique sur la bioéthique, mis en question ». Toutefois, ce sont seulement quelques points de vue philosophiques qui sont représentés au Comité de bioéthique et pas tous – mon point de vue (le scepticisme égocentrique) est certainement exclu. Alors oui, ceux qui siègent… s’accordent entre eux la diversité d’opinion, tandis que ceux qui sont refoulés peuvent être amers et y voir un abus de pouvoir (un de plus, certes, et ce n’est pas le pire).
* Le principe de contradiction
  Mon oncle explique que les positions sont très diverses, contradictoires, et « les discussions peuvent rapidement s’avérer sans issue si l’on se crispe sur des certitudes dogmatiques ».
--> Cela n’a rien de spécifique à la bioéthique, la télévision me paraît un outil de propagande assénant des dogmes, qui me choquent, et je n’ai qu’Internet comme moyen d’expression, d’objection, les politiciens et les éditeurs semblant tous d'accord sur le verrouillage des dogmes en question (légitimité d’Israël avec refus de retour des expulsés, existence du passé Historique, crédibilité de l’expérience, légitimité morale du nationalisme et/ou européanisme, objectivité de la beauté artistique, vertu de l’écrasement sportif ou économique à notre profit, vertu de l’orthographe française anti-phonétique, moralité des Droits de l’Homme, caractère incompréhensible du terrorisme et de la Shoah, grandeur de la Culture Générale scolaire, moralité de l’enrichissement commercial ou par héritage, etc.). Ainsi, en matière de bioéthique, le gouvernement va très précisément écrire la loi, punir de prison ce qui enfreint cette loi, cela n’a rien à voir avec la tolérance de positions diverses, chacune ayant sa logique respectée. Depuis la loi Fabius-Gayssot, ce ne sont plus seulement les actes interdits qui sont criminels mais les pensées interdites qui oseraient s’exprimer. Le contexte légal est l’écrasement, pas la discussion, sauf entre puissants partageant les mêmes valeurs essentielles (enfin : jugées essentielles par eux, donc obligatoires puisqu’ils ont le pouvoir et en abusent). Tant pis, je réfléchis par écrit, pour me relire, et je mets ça sur Internet au cas où ils fassent brûler ma maison, j’irai peut-être en prison comme prisonnier de droit commun officiellement, prisonnier politique en fait. Ce n’est apparemment pas ce que mon oncle voulait dire en parlant de positions dogmatiques, mais c’est comme cela que je perçois ce sujet.
* D’inacceptables mots insultants de ma part…
  Là c’est un point très important, décisif (mon oncle concluant « donc je ne répondrai pas ligne par ligne »). Je demande pardon, puisque j’ai apparemment choqué en employant les mots sincères de « masses de fidèles, suiveurs décérébrés ? » et « abject coup de marketing ? » religieux. Mais je ne comprends pas : j’écrivais en clair que non, il doit y avoir une autre explication, et il suffisait de me la donner pour effacer ces mots, de suspicion à tort. Refuser de répondre, c’est au contraire leur donner raison, en affirmant le contraire, sans argument. Je ne comprends pas le principe de ce mode de réponse – certes partiellement contredit ensuite dans la lettre.
--> Enfin : oui, les bases issues de mon éducation athée forment une sorte de caricature de la religion, la réponse adaptée me semble de sourire et lever les malentendus (quand j’étais athée et qu’un croyant me charriait par « éh, ton grand-père chimpanzé s’est échappé du zoo », je ne me sentais pas offusqué, je souriais et expliquais mon point de vue, sans aucun problème) – interdire le regard critique au nom du respect est une attitude qui me plaît beaucoup moins (c’est ce qu’on qualifie d’intégrisme pour l’équivalent musulman, diabolisé par les médias). Que ma philosophie soit en Occident classée maladie mentale est-il un exemple de respect incitant à la réciproque ? J’exprimais simplement le fruit sincère de mon expérience (enfin : de mes souvenirs), mes valeurs argumentées ayant été comme insultées par l’Eglise : j’ai accompagné mon épouse catholique à la messe (plusieurs fois et dans trois paroisses), où j’ai systématiquement été choqué que le prêtre soit seul habilité à énoncer des réflexions, les « fidèles » ne faisant qu’écouter en silence, approuver en se signant religieusement, réciter des phrases (et chanter des chansons) apprises par cœur. Oui, cela me choque, après quinze ans d’école publique ayant respectueusement cherché à m’inculquer la valeur d’intelligence individuelle, l’intelligence critique (enfin : inculquée à moitié, anticléricalement en faveur des historiens et scientifiques dominants, j’ai effectué seul l’autre moitié du chemin, interdite et condamnée sans argument honnête). Il ne s’agit même pas d’instants de célébration commune en rangeant au placard toutes les difficultés, tous les débats, puisque le prêtre débat effectivement mais seul, expliquant à tous les gens, venant écouter sans objecter, son interprétation (objectivement très contestable) de tel ou tel passage des Saintes Ecritures judaïques. Quant à comprendre comment et pourquoi ce ritualisme professionnalisé a un tel succès, oui, cela me SEMBLE relever du marketing – je n’affirme rien comme certain, mais vu de l’extérieur, la situation paraît simple : il y a un « bon produit » extrêmement plaisant, l’invérifiable promesse de Paradis post mortem (et de prières égoïstes parfois exhaussées), et – pfuit – dans le même package est inclus un catalogue de « vérités » indiscutables dans la bouche des prêtres : Dieu préfère le peuple d’Israël au reste de l’Humanité, Il ne veut pas que l’on mange de viande le vendredi, boire du vin est bel et bon, Il veut vraiment qu’on vienne à l’Eglise en payant les prêtres et la réfection de la grandiose cathédrale (plutôt que les paysans étrangers miséreux en réparant leurs canaux d’irrigation), Il approuve nos guerres contre le diabolique terrorisme et nos expulsions d’humains sans-papiers, etc. J’avoue que sans l’idée « gober n’importe quoi pour obtenir la carotte promise (en condamnant bien sûr l’intelligence critique) », cela me paraît totalement incompréhensible, donc l’ensemble me paraît dépourvu d’intérêt – et dire cela ne constitue pas du tout une condamnation (« c’est archi-nul »), mais une demande (« expliquez-moi ce qui m’échappe »). A l’opposé de ce tableau catholique apparent, les Témoins de Jéhovah fondent leur approche (extérieure…) sur la réponse systématique aux objections, démarche qui m’intéresse fort, mais leur référence absolue est leur texte décrété sacré, ce qui n’est pas un argument en soi. La lecture de certains textes ainsi sacrés (Ancien Testament, Dernier Testament) ayant un pouvoir de conviction nul, un pouvoir de révulsion tangible (exterminations d’enfants effectuées par Dieu, esclavagistes bénis), je ne comprends pas. Le Nouveau Testament est infiniment plus convaincant, mais Jésus a confirmé la sacralité de l’Ancien Testament, ce qui me rend son message global inaudible. Je demande de l’aide pour comprendre, et si des mots critiques me viennent, pardon, cela exprime la position dont je viens. S’il faut commencer par se prosterner pour entendre la parole éclairante, désolé, je n’en suis pas capable. Je suis presque sûr que Jésus aurait trouvé les mots, pour me convaincre en entendant mes objections, mais aussi pour condamner les prêtres (et rabbins, imams), ce qu’il commence très clairement dans la Parabole du Bon Samaritain, mais je ne vois pas du tout en quoi cela confère aux religieux professionnels catholiques une pertinence en matière de bioéthique. Ce n’est pas de l’insulte, pas du mépris, au sens où si je n’aime pas le chanteur Halliday, si je soupire en voyant ses fans hurler de jouissance à son apparition, je ne dis nullement qu’ils ont tort et que j’ai raison : s’ils sont heureux ainsi, tant mieux pour eux, mais je suis totalement inapte à les rejoindre, inapte même à me sentir intéressé par leur culte. Or Jésus, c’est tout de même autre chose, une parole potentiellement éclairante, séduisante et convaincante (je suis en ce sens chrétien patricianiste, en quelque sorte « marcioniste version solipsiste ») – mais je ne vois aucun rapport avec l’Eglise (ou les Eglises, celles dont j’ai vraiment entendu parler tout au moins) ; cependant, l’Abbé Pierre, Mère Thérésa, et deux physiciens catholiques que je connais (dont mon oncle) peuvent faire revivre le sens logique et moral partiellement exprimé par Jésus (en l’exprimant plus fidèlement que ma copine imaginaire Patricia), et cela m’intéresse, sans que j’ai la moindre sympathie pour la hiérarchie professionnelle et ses « fidèles », fondement du catholicisme institutionnel. Si cela ne présente pas le respect indispensable, tant pis, la discussion s’éteint, hélas. Mais il suffisait d’avoir des arguments pertinents pour me toucher, c’est dommage. Il ne s’agit pas de dialogue symétrique tout à fait, dans la mesure où je ne cherche nullement à faire partager mes opinions anormales, je ne cherche qu’à percevoir la cohérence dans le tableau que je vois, cohérence qui semble absente. Après lecture complète de cette lettre (que je relis ici), je n’ai toujours rien compris à la logique catholique : si je suis malade, est-ce Dieu qui le veut ainsi ? donc me soigner (sans m’en remettre à l’humble prière) est-il enfreindre Sa volonté ? Et faut-il sauver le bébé qui tombe à l’eau, faut-il guérir le condamné ? Pourquoi les condamnés mourraient-ils dans d’atroces souffrances avant telle invention, si Dieu est supérieurement bon ? Si un tremblement de terre tue cent mille personnes, dont un quart d’enfants, avec multiples poly-traumatisés infirmes à jamais tétanisés de douleur aiguë, est-ce Dieu qui a fait ça ? Si une fillette violée tombe enceinte, est-ce Dieu qui l’a voulu ? Une des enfants torturées des années par le pédophile Dutroux est morte avant d’avoir été libérée, est-ce que Dieu était complice ? S’Il est absent, à quoi sert la prière, et pourquoi parle-t-on de miracles divins à Lourdes ? Pour que les croyants soient audibles, sur la bioéthique par exemple, il faudrait qu’ils expriment leur réponse à ces éléments déroutants pour le profane. [Le respect, ça se mérite (à mon avis, distinct de celui de Jésus qui aurait aimé même Hitler), et la requête numéro un me semble être la cohérence (pour protéger du n’importe quoi affirmatif).] Je demandais : y a-t-il une autre réponse que « les voies du Seigneur sont impénétrables » ? (réponse d'un Témoin de Jéhovah à ma porte) Pourquoi ne pas répondre à ça ? Désolé, je n'arrive pas à commencer par dire : "je respecte totalement votre voie, sans doute bonne et juste, mais…" Enfin, les témoins de Jéhovah me sont un peu sympathiques en allant en prison pour « crime » de pacifisme mais les autres chrétiens ont le feu nucléaire prêt à l’emploi... je suis choqué, dérouté, quoique accessible, simplement. Accessible à Jésus en tout cas, si la sensibilité Catholique n’a rien à voir avec cette approche, c’est une forme de réponse. Entendu, hélas.

– Concernant le Comité Consultatif National d’Ethique
* Mon oncle précise que le comité d’éthique est purement consultatif, sans aucun pouvoir de décision, et que la majorité des membres sont des scientifiques, dont certains sont chrétiens. L’église catholique ne compte que pour un quarantième.
--> OK, mais pourquoi ces gens sont-ils habilités à penser à notre place ? Des protestants, parlant du « dictateur papal », fournissaient à mon esprit innocent un schéma explicatif, déconnectant de l’avis populaire, et cela me paraissait le facteur explicatif. Je me trompais, mais je comprends encore moins, et je dénie toute légitimité morale à ce comité, qui pense ce qu’il veut sans me demander mon avis, ni s’en préoccuper aucunement (comme les législateurs, certes – mais ceux-ci, officiellement au moins, sont soumis à mon vote sanction ultérieur).

– Quel poids accorder a priori à la voix catholique ?
* Mon oncle dit que dans une démocratie où 64% des électeurs s’affirment catholiques, il est logique que la voix catholique soit majeure.
--> Je serais peut-être d’accord si était interdit le baptême des nouveaux-nés et l’embrigadement d’esprits immatures. S’agit-il de libre choix en conscience ou de suivi docile des traditions inculquées par les autorités familiales ? (hors cas rares de conversion ou débaptême). Enfin, quoi qu’il en soit, si on est démocrate, la majorité a par principe raison, mais… même celle qui a élu Hitler ? Et celle autrefois empêchée de refuser l’abolition de la peine de mort ? et celle actuellement empêchée de dissoudre le Sénat anti-populiste ? La démocratie indirecte n’est nullement logique, mais constitue un fin mélange inavoué de mensonges et flatteries. Cette démocratie manipule la télévision et l’école comme outils de propagande éhontés. Dans ce rapport de force menteur, je me fiche un peu de savoir qui gagne, je demande : en quoi ce qui est dit est crédible, convaincant ? (pour un esprit libre).
* Mon oncle m’apprend que la plupart des catholiques sont en désaccord avec le pape sur de nombreux sujets. Et que les lois démocratiquement votées en pays catholique contreviennent souvent (et de plus en plus) totalement aux décisions de la hiérarchie catholique. « On est très loin d’un troupeau moutonnier et décérébré ».
--> C’est une bonne nouvelle. Mais c’est presque hors-sujet pour moi : je ne demandais pas quels puissants l’emportent dans le jeu social, mais (surtout) quelle idée claire apporte la voie catholique. Par ailleurs, je rappelle qu’à la messe, le spectacle reste celui du dit troupeau, qui serait donc menteur, volontaire pensant acheter par les rites pratiqués sans conviction (et par l’aumône aux prêtres) le ticket pour le Paradis, ce n’est « pas joli » comme tableau. C'est certes compréhensible : c'est matériellement moins cher que de dissoudre les frontières, partager la misère du monde et regagner le confort en concurrence loyale, oui, mais il est triste que ce soit organisé au nom de Jésus.

– Sur quoi se fondent les réactions et propositions des catholiques par rapport aux problèmes contemporains de bioéthique ?
* « pour les catholiques, l’être humain doit être intégralement respecté depuis le moment de sa conception jusqu’à celui de sa mort. »
--> Je ne comprends pas le top départ lié à la fécondation : s’il y a fausse couche le premier mois de grossesse, enterre-t-on le micro-fœtus religieusement ? Et pour ce qui est des ovules fécondés mais non fixés à l’utérus (naturellement éliminés, inaperçus) : faut-il recueillir en cercueils les « pertes » féminines ? Beaucoup de mutations sont létales in utero ou même avant implantation utérine, y a-t-il (à chaque raté auto-éliminé ainsi) le drame d’une mort d’individu humain ? Pourquoi Dieu provoque-t-il ces ratés ? Faudrait-il biomédicalement protéger ces ratés de l’élimination naturelle ? Je comprends le scénario athée, selon lequel il s’agit d’automatismes imparfaits, le caractère humain se jouant ailleurs, je ne comprends pas le scénario religieux, du tout. Un grand architecte de l’Univers (programmeur des automatismes naturels) serait compréhensible mais la prière, le miracle, le Salut, ne feraient pas partie du tableau. Sans vision claire sur ce sujet, comment croire les discours affirmant le bien et le mal concernant l’attitude envers les embryons ? Euh, il n’y a peut-être pas beaucoup de discours en la matière mais surtout des interrogations, mais dans ce cas, ce devrait être au référendum de trancher démocratiquement, « respectant intégralement » chacun tout autant. L’oligarchie n’a pas justifié sa légitimité, tant pour les décideurs que pour les membres du comité autorisé à penser. Est-on « respecté » si l’on est court-circuité ? Sans référendum d’initiative populaire, (sans ouverture des frontières à tous les humains,) la population humaine ne me paraît pas « intégralement respectée », non (et le spectacle de la messe asymétrique traduit semble-t-il l’exact contraire d’une humble soumission du prêtre aux croyants anonymes). Certes, cela ressemble aux maîtres de chiens ou chats, respectant l’animal si et seulement si celui-ci reste docilement dominé (respecté s’il respecte l’autorité). Le catholicisme ne me semble pas humaniste. Je crois que Jésus a dit, à un riche lui demandant quoi faire, qu’il devait donner tous ses biens aux pauvres et le suivre, donc l’Eglise devrait vendre ses cathédrales et les professionnels religieux se fondre dans la masse laborieuse des humbles croyants, non je ne vois pas le rapport entre catholicisme (que je vois comme vénération de l’autorité, avec « Jésus notre Seigneur » au top) et le personnage convainquant de Jésus (préférant la faible victime au puissant écraseur). C’est là que se joue le respect intégral selon moi, pas dans les artifices verbeux rendant hommage aux dominants en préambule au droit de réfléchir et questionner.
* Pour les chrétiens, la base serait l’amour manifesté par Jésus envers tous les humains sans exception.
--> Je ne comprends donc pas pourquoi les chrétiens approuvent presque unanimement l’expulsion raciste de Palestine 1948 (sans exiger expulsion similaire des USA), bombes nucléaires à l’appui, cause du terrorisme en retour – prier pour la paix est très aveugle quand il peut suffire de ne pas fauter pour éviter la guerre. Les Israélites ont une cohérence (raciste), les Musulmans (modérés) ont une cohérence, pour les chrétiens (catholiques et protestants) : je ne vois pas du tout. Si on me dit que l’Eglise ne fait pas de politique, je réponds que cela semble faux, pour deux raisons : Jean-Paul 2 a dissous la dictature Marcos aux Philippines en disant au dictateur qu’il n’irait pas au Paradis malgré ses milliards versés à l’Eglise, il serait parfaitement possible (et extrêmement majeur) d’avoir un message comparable envers les racistes américano-sionistes (et tous chrétiens occidentaux derrière eux semble-t-il) ; en s’alliant aux puissants dominants le Moyen-Âge et la Renaissance, les religieux ont été complices actifs de l’exploitation et de l’esclavage, contraires de l’amour chrétien (d’où rancœur anticléricale au nom de la morale de Jésus lui-même), la tradition des rites artificiels ne dispense pas de la cohérence ici bas – de mon point de vue.
* « Comme toute prise de position de principe, celle des catholiques peut être critiquée ou combattue par d’autres familles de pensée. »
--> C’est bien, en terme de tolérance, mais je n’ai toujours pas compris la position catholique, comment pourrais-je la critiquer ? D’accord, c’est une position comme une autre, mais son pouvoir de persuasion serait nul. N’y a-t-il donc rien d’autre ? C’est exactement ce que je demandais, sans avoir obtenu de réponse. Par ailleurs, pourquoi la pensée individuelle n’aurait-elle droit d’objection que si elle s’insère dans une grande famille institutionnelle ? Oui, les puissants raisonnent ainsi, en rapport de force politico-sociale, mais la pertinence intellectuelle et morale semble ailleurs, fondée sur le contenu, même si celui-ci émane d’un seul individu, très anormal (comme Jésus en son temps, paraît-il – en URSS ou Occident moderne, je crois qu’il aurait été mis sous traitement psychiatrique, hélas).
* Sans totalitarisme, la loi civile résulte de compromis.
--> Je ne comprends pas, puisque (Jean-Paul 2 le disait) les avortements médicalisés valent pour les catholiques « assassinats », c’est un massacre de masse, de complets innocents, qui est ainsi pratiqué (environ deux cents milles avortements par an en France actuellement, disait la TV la semaine passée) ; laisser-faire, en séparant politique et religion, c’est de la complicité active de meurtre, en démocratie où les électeurs ont théoriquement le pouvoir. Cette complicité est aussi choquante que la complicité envers la Shoah ou l’esclavage. La parabole du Bon Samaritain dénie que la voie de Jésus soit le ritualisme en lieux sacrés déconnectés du monde, il s’agit (quelque soit sa religion ou absence de religion) de faire le bien, réparer le mal, empêcher le mal, sans en faire soi-même. Ce n’est pas facile, je le comprends bien, mais cela paraît totalement opposé au comportement de la hiérarchie catholique, confortant les riches puissants dans leur statut, sans subordonner leur accès au Paradis à un changement drastique d’attitude. Pour ma part (puisque je ne conçois pas de critique sans autocritique équilibrante), je sais être complice d’assassinats, puisque je ne me révolte pas contre la démocratie qui a élu le sioniste Sarkozy (approuvant le massacre de Deir Yassin ou le refus de retour des terrorisés ayant fui, avec utilisation de mes impôts pour la menace nucléaire unilatérale contre les civils arabo-perses en désaccord) – je comprends hélas que cela conduit à l’enfer (terroriste ici bas, puis sous-terre post mortem peut-être), je n’annonce aucunement le Paradis certain à ceux qui « me seraient fidèles ».
* Religions chrétiennes, israélites, musulmanes, hindouistes, bouddhistes, « sont d’accord sur le principe de base du respect de toute vie humaine ».
--> (Outre les textes sacrés affirmant que les non-Juifs sont des chiens, que les non-Musulmans sont des porcs) je ne comprends pas le principe d’humanité ici présupposé : les gamètes ou les globules blancs sont des cellules vivantes humaines, et leur mort ne touche aucun religieux. Quand une aiguille de piqûre vaccinale tue une cellule de mon corps, transpercée, il meurt une cellule qui aurait sans cela pu se diviser (par mitose) des centaines de milliers de fois en donnant naissance à une immense lignée de cellules vivantes humaines (souvent différentes, en vertu des mutations courantes), et les religieux se fichent de ce génocide, pourquoi ? Oui, une fusion de gamètes va générer un nouvel hybride davantage différent, et alors ? De plus, ce nouveau bourgeon mixé est peut-être raté, non viable (in utero ou peu après naissance), en quoi cela est-il grandiose ? Quelle est la raison ? J’aurais compris qu’on me dise « Dieu a mis l’étincelle miraculeuse d’une nouvelle âme », mais quelle cohérence avec les fausses couches, avec les infertilités médicalement corrigeables de nos jours, avec la vie donnée à Adolf Hitler, etc. Je ne comprends toujours rien. Entre la cellule et l’individu, il n’y a pas que les minuscules morula-blastula embryonnaires et les lignées de cellules somatiques divisées, il y a aussi de nos jours les organes vivants prélevés (pour greffe) sur des individus décédés. Quand une personne meurt, beaucoup de ses organes seraient maintenables en vies des jours ou des années, dans des solutions nutritives renouvelées, est-ce de la vie humaine à faire vivre coûte que coûte ? (sans conscience apparente, façon embryon ?). De même pour l’acharnement thérapeutique, maintenant en vie un corps humain après mort cérébrale, est-ce indispensable ou facultatif ou mal, et pourquoi ? Les athées se posent aussi ces questions, en quoi les religieux apportent-ils des arguments, au-delà de l’habitude d’énoncer des vérités sacrées indiscutables (comme l’interdiction musulmane de manger du porc, l’interdiction TJéhovah de transfusion sanguine) ? La notion de respect est aussi ambiguë : entre « ne rien faire contre » et « tout faire pour », il y a un éventail de possibilités infinies, où le législateur (comme l’avis religieux) tranchera ponctuellement, arbitrairement semble-t-il, comment se justifient ces choix ? Si l’on bannissait l’intégralité des dépenses d’agrément (tourisme, loisirs, célébrations, animaux domestiques, cosmétiques, voitures, viandes, vêtements et nourritures dépassant le premier prix, publicités génératrices de faux besoins), peut-être que l’on trouverait les moyens de guérir rapidement plusieurs maladies génétiques, rendre viables la majorité des nouveaux-nés ratés décédant actuellement la première semaine, et alors ? La morale religieuse a-t-elle induit ce bouleversement de priorités ? Ou bien flatte-t-elle le confort des riches, en espérant surtout en recueillir une petite part (au titre de l’organisation festive rituelle) et encourager l’aumône ? Pardon, cette forme interrogative dirigée est encore une caricature, mais il suffit de me répondre : « tu n’as rien compris, voici la logique suivie ». Cohérence me semble le maître mot, absent dans la position religieuse courante, vue de l’extérieur en tout cas.
* Mon oncle termine en répondant à mon qualificatif de « personnage peut-être imaginaire » concernant Jésus, citant « un historien de renom », établissant scientifiquement « l’évidence historique » de l’existence de Yeshoua/Jésus, rabbi de Nazareth, que l’on croit ou non à son statut divin.
--> Cette affirmation ne me touche pas, dans la mesure où j’ai récusé la Science comme l’Histoire par la logique pure – le caractère divin du Coran est une évidence musulmane, le génie de Staline est une évidence communiste, bof, et alors ? De mon point de vue, cela ne change rigoureusement rien à l’intérêt de la parole de Jésus : que ses mots viennent de Superman ou de Mickey Mouse, ils peuvent être fabuleusement éclairants, même si je suis en train de rêver. Prétendre que les mots de Jésus ne sont pas convaincants sans l’existence réelle du personnage, c’est cracher sur leur contenu philosophique, qui pourrait avoir une force intrinsèque désarmant toute adversité. Certes, dans le même genre : si Dieu existe, pourquoi ne vient-Il pas simplement le dire à chacun de nous, et nous dire quoi faire pour obtenir la vie éternelle (en contredisant toutes les explications matérialistes athées) ? ce serait super-facile et imparablement-incontestable pour un Tout Puissant, et cela aurait épargné des millions ou milliards de victimes innocentes… Par ailleurs, je ne vois absolument pas comment Jésus aurait pu à la fois aimer toute vie humaine et être rabbin, donc obtenir ce titre en adhérant au concept de Dieu dictateur sanguinaire, misogyne, esclavagiste, anti-humaniste, raciste, puis en enseignant à autrui comme divines les exterminations du Déluge, de Gomorrhe, les guerres religieuses au service de Yahvé etc. Non, ça me paraît presque absurde, trop contradictoire pour être crédible, ou pour être admirable en tout cas (l’auto-contradiction est courante, certes).
* Mon bilan : la logique catholique, inexpliquée, semble pour une raison indéterminée « réservée aux initiés » (ou « absente », réservée aux aveugles). Apparemment, l’Eglise catholique compte pour presque rien dans le comité français de Bioéthique, mais celui-ci ne semble qu’un jeu de puissance, totalement dénué de débat contradictoire et de force de persuasion, faute de réponse aux objections non autorisées. A suivre, peut-être. Mon oncle propose d'en discuter de vive voix, mais je n'ai pas la forme d'esprit adaptée au tac au tac verbal, et pas la vivacité intellectuelle requise avec ce traitement médicamenteux.

III – REMARQUES CONCERNANT LA CONFÉRENCE 2007-2010 "ALLONS-NOUS VERS LE 'MEILLEUR DES MONDES' ?" objections de Christophe Boucrot, 30/01/2010

   Effectivement, ce n’est pas du tout un regard spécifiquement religieux sur le sujet bioéthique, contrairement à ce que je pensais, d’accord, simplement un regard citoyen, informé des nouvelles scientifiques et techniques.
  [En préambule, points qui ne m’intéressent pas du tout, mais que reprocherait un biologiste attentif :
– (page 2) « maillons moléculaires appelés nucléotides ou paires de bases. Ces nucléotides sont formés chacun d’une paire de petites molécules (acides aminés) qui existent sous quatre formes différentes, A, C, T, G. » Ce qu’on apprend actuellement à l’école c’est plutôt que ACTG ne sont pas des acides aminés mais des nucléobases (ou des nucléosides ou nucléotides, avec des ajouts chimiques successifs non spécifiques, les nucléotides étant appariés par paires en cas d’ADN double-brin), ces composants forment des triplets traduits en une vingtaine d’acides aminés par transcription (via des ARN et des protéines, eux-mêmes composés de bases et d’acides aminés). Exemple : le triplet CGC (3 bases d’ADN) est lu alanine (acide aminé de futurs peptide ou protéine), chez l’humain comme chez la tulipe et la Salmonelle. C’est (jusqu’à preuve du contraire) une loi du monde comme la gravitation en physique.
– (page 9) « il faut deux exemplaires mutés d’ADN, l’un venant du père, l’autre de la mère, pour qu’une maladie génétique se manifeste. » Ce qu’on apprend à l’école, c’est plutôt qu’il y a deux types de caractères mendéliens : dominants ou récessifs. Si Problème domine correct, un exemplaire suffit à la manifestation maladive, si problème est dominé par Correct il faut deux problèmes pour que la maladie s’exprime. Cas particulier, une anomalie récessive sur le chromosome X s’exprime chez les garçons (XY) puisqu’il n’y a pas de correspondant au X maternel, c’est le cas du daltonisme de mon frère et mon grand-père maternel.
– (page 10) « Dans le futur on peut s’attendre à l’amélioration (…) On peut aussi penser à un décryptage automatisé de l’ADN d’un malade en vue de personnaliser et d’adapter des traitements médicamenteux. » Ce qu’on apprend à l’école, c’est que la personnalisation des traitements médicamenteux existe depuis des décennies, avec l’antibiogramme (test rapide in vitro des antibiotiques pouvant bloquer ou non le germe infectieux détecté chez tel malade). Par ailleurs, les prochains traitements personnalisés couvrent tout un univers, dit théranostique, souvent sans passer par l’ADN (qui n’est qu’une voie parmi d’autres, et pas la plus prometteuse, beaucoup de gênes n’étant pas exprimés, faute de promoteurs ou activateurs) : quantité de marqueurs protéiques (ou biochimiques en général) peuvent être corrélés efficacement au succès thérapeutique, et fournir des outils d’orientation efficaces, personnalisés.
  Maintenant, les points qui m’interpellent plus personnellement :]
• 1/ (page 2) « en 2001 (…) la fin du séquençage du génôme humain (…) qui allait permettre de tout comprendre sur le fonctionnement de l’être humain ». Il fallait être très naïf pour y croire. Ce qui est séquencé complètement est le génôme de un seul individu, pas du tout celui de tous les individus, nettement différents. Il était évident avant de commencer (en 1984 quand j’ai quitté l’Université) que ce serait un aperçu ponctuel, une base de travail, nullement un savoir universel. Ce que vendent les "scientifiques" faisant appel aux dons ou financements publics, c’est du rêve pour auditeurs crédules, et une dose de mensonge sensationnaliste semble systématique. Hélas.
• 2/ (page 3) « les mutations génétiques (…) majorité neutre (…) cancers (…) mortel ». Je ne comprends pas si c’est Dieu qui provoque ces mutations selon les Catholiques ou si c’est le hasard (via éventuellement la partielle causalité matérielle, par exemple des produits chimiques mutagènes). Ça change tout en termes d’actions biomédicales permises ou condamnables, j’imagine, mais ce n’est pas dit ici. Cela rend incompréhensible la suite, pardon.
• 3/ (page 4) « Cela conduit à des absurdités, voir l’exemple de la prédisposition au cancer du sein : moins de 20% des femmes ayant la mutation d’ADN correspondante auront le malheur de développer un cancer, et on pénalise indistinctement toutes les autres. » Cela n’a absolument rien de spécifique à la génétique, c’est totalement légal (depuis longtemps) et totalement scandaleux dans le domaine de l’assurance en général, avec pour base la carte d’identité : les jeunes conducteurs mâles sont terriblement surtaxés "parce que" il y a, dans leur groupe, relativement plus qu’ailleurs, des chauffards excités se crashant le samedi soir après s’être saoulé en boîte disco… alors, même si je ne vais jamais danser, même si je ne bois jamais d’alcool, je paye quand même, uniquement car mon âge et mon sexe correspondent au critère de classification arbitraire, et les (vieux) législateurs n’en ont rigoureusement rien à foutre. Je l’ai dénoncé (dans le désert) 20 ans avant le séquençage ADN (1985, ma première voiture). Ce mécanisme discriminatoire n’est interdit que pour la race, la religion, l’appartenance politique ou syndicale (gênant les puissants), tout le reste est prétexte à écrasement des humbles. C’est la société qui semble malade, pas la biologie moléculaire spécialement.
• 4/ (page 4) « la menace d’un possible ’’racisme scientifique’’ ». Ce vocable, peut-être véridique, relève de la confusion épistémologique, je crois. Je ne vois aucun rapport avec la science (modélisation, vérification), il s’agit de technique exclusivement, c’est à dire d’application facultative des prétendues "lois" découvertes par la science mal comprise (en fait "théories admises, en instance de réfutation"). Je sais, c’est une impropriété qui s’impose par l’usage, mais ça embrouille à mon avis, avec aucun avantage : les journalistes incompétents et frivoles remplacent "technique" par "technologie" ou par "science", qui fait davantage glorieux. J’aurais trouvé plus judicieux de corriger en "racisme technique" mais je conviens qu’il peut être préférable de reprendre un terme mystérieux entendu ici ou là.
• 5/ (page 4) « ces pratiques conduisent à un système qui nie définitivement que ’’tous les hommes naissent égaux en dignité et en droit’’ (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme) ». Cette déclaration prétendument universelle est une farce : mon camarade de classe A*** (fils de journaliste célèbre), à 14 ans, après son éducation religieuse judaïque, était certain que les Juifs sont sur-humains, de naissance bien supérieurs aux non-Juifs et bâtards (tous antisémites par jalousie). L’Ancien Testament, avec ses familles royales, conteste formellement l’idée d’égalité, plutôt chrétienne, enfin : jésuesque puisque les Eglises dominantes (catholique et protestantes) ont préféré suivre l’Ancien Testament pour s’allier aux puissants aristocrates puis esclavagistes puis Nations maîtres du Monde. Dans la Genèse, il est dit que les futures filles avant de naître sont condamnées à la douleur et la soumission ; dans les Tables de la Loi, il est dit que les futurs enfants et arrière arrière petits enfants de fautifs (de polythéisme ou athéisme) seront impitoyablement punis par Dieu. Les Français naissent avec le droit de veto à l’ONU, pas les Indiens. Les Juifs naissent avec le droit de propriété éternelle sur la Palestine, quand les nés Amérindiens se voient dénués ce droit sur les USA. Oui, le principe humaniste serait beau, mais il est foulé aux pieds par ceux qui se prétendent ses plus ardents défenseurs. Tout me semble mensonge à ce sujet. Ça n’excuse pas le racisme des gênes, d’accord, mais les autres racismes légaux me font pareillement vomir. Ne s’offusquer que pour le côté génétique me paraît injuste, là encore (comme pour les assurances).
• 6/ (page 4) « un enjeu politique majeur pour les démocraties ». Je ne vois pas le rapport avec le principe démocratique. Que ce soit un dictateur ou des élus qui décident, des questions se posent et sont tranchées, ou sont étouffées et passent discrètement. Pareil. La majorité des Français en 1981 voulait (se débarrasser du gouvernement grand bourgeois mais) conserver la peine de mort pour les tortureurs-tueurs d’enfants, les élus leur ont discrètement dit merde pour concrétiser le souhait des rares Francs-Maçons. La démocratie est anti-populiste en France et Amérique, guère différente en cela de la non-démocratie. Le lobbying est officiel aux USA, tandis qu’en France, soupçonner un groupuscule minoritaire d’être aux commandes est interdit : classé antisémite.
• 7/ (page 5) « pour l’instant, personne n’a démontré que la consommation des plantes OGM est nuisible pour la santé ; mais on n’a pas non plus démontré le contraire ». Je ne suis pas d’accord avec la prétention à pouvoir démontrer une innocuité, qui me semble un mensonge mathématiquement grossier pour obtenir des crédits d’études infinis. Le principe de ces tests d’innocuité repose sur le scandale des validations par non-significativité, qui sont un non-sens statistique : si on n’a pas vu de problème, cela ne prouve en rien qu’il n’y a pas de problème (au risque d’erreur alpha considéré), la conclusion légitime est qu’il n’y a pas de conclusion à ce risque alpha : un échantillon plus grand ou un suivi sur de nouvelles générations ou sur des sujets jumeaux pourrait prouver (au même risque alpha) ce qui n’avait au départ pas été vu sur l’échantillon initial. En cas de non-significativité au risque alpha (par rapport à l’hypothèse dite nulle H0), il faut, pour être probant, passer par une significativité relativement à l’hypothèse alternative (H1), or il existe une infinité d’hypothèses alternatives (Hx), différant de l’hypothése nulle de manière conséquente ou épsilonesque ; toutes ne sont pas testables, toutes ne sont pas rejetables – d’où choix arbitraire au nom de l’expertise individuelle ou autre, invalidant l’objectivité de la conclusion. L’expérience m’a appris que l’on peut être directeur de recherches publiques en biologie sans rien comprendre à ce sujet très majeur, ce qui me semble discréditer les diplômes universitaires et la méritocratie en recherche publique (la recherche privée menteuse faisant pareil pour des raisons pécuniaires…). Hum.
• 8/ (page 5) « OGM (…) certains veulent un moratoire au nom du fameux principe de précaution ». Le mot ’’fameux’’ me laisse entrevoir un sourire possible, d’accord. Si c’est sérieux au contraire, je ne suis pas du tout d’accord. Ce prétendu principe est un artifice rhétorique pour dire "c’est un principe indiscutable (et il s’applique exclusivement là où je le décide)." Si tout risque était interdit, seraient interdits la voiture, la baignade, le chien domestique, le vin, la religion, les armes, la fourchette (avec lequel un camarade de classe a failli se faire crever un œil), etc. Non, ce n’est nullement un principe général, seulement un moyen de prétendre à l’incontestabilité, exclusivement là où les puissants autorisés le décident.
• 9/ (page 5) « rendre les OGM symboles de la ’’malbouffe’’, alors qu’ils sont très peu présents pour le moment dans l’alimentation en France, relève de la désinformation ». D’accord sur l’argument général mais employer ce mot de "malbouffe" me hérisse. A la télévision, il est synonyme de nourriture industrielle rapide à l’américaine, et je ne suis pas d’accord. Toute mon éducation m’a appris, à raison, qu’il convient de dire "JE n’aime pas" et non "c’est dégueulasse" donc "c’est mal". Personnellement, mon restaurant préféré est Mac Donald, menu rapide et délicieux 6nuggets-petiteFrite-shakeVanille (sans excès calorique, gare aux mauvais procès), d’autres gens préfèrent trois heures vineuses autour du bœuf bourguignon ou cassoulet toulousain ou fondue savoyarde, ça ne me dérangerait pas s’ils ne me taxaient de "mal" ou "mauvais Français", avec une intolérance insoutenable. Qui plus est, je suis choqué que les Français colonisateurs, partis imposer leur Christ et leur nourriture à l’Afrique noire, se sentent offusqués que leurs propres traditions soient à leur tour mises en danger ; qui plus est, il ne s’agit pas ici d’imposer par la force militaire mais de proposer davantage plaisant (je le ressens ainsi en tout cas, personnellement, et je suis pas suspect d’américanophilie simpliste je crois, puisque j’estime que les USA sionistes sont criminels : soit il fallait rendre la moitié des USA aux Amérindiens comme la moitié de la Palestine a été rendue aux Israélites, soit il ne fallait pas reconquérir Israël avec appui américain).
• 10/ (page 7) « le grand danger de supprimer le brassage génétique lié à la fécondation : c’est une source certaine de dégénérescence ». Ce n’est pas aussi simple que ça : la tradition judaïque est l’endogamie (anti métissage, anti brassage), vénérant le livre de la Genèse qui bénit les liaisons incestueuses destinées à garder le "sang pur" (idée reprise par l'hymne de la Marseillaise, re-sacralisée récemment : affirmant, atrocement je trouve, que par les armes il est bon de faire couler le sang impur des étrangers...). Ce qu’il y a, c’est qu’il est interdit de mentionner l'origine de cette horreur, toute évocation d’un racisme judaïque étant bannie par les (racistes) lois "contre le racisme et l’antisémitisme", c’est à dire contre le racisme sauf le racisme juif sacré intouchable. Les Ashkénazes ont des problèmes génétiques familiaux, effectivement, mais ces Khazars convertis se mélangent aux Séfarades Berbères, atténuant le problème, en (martyrisant les Hébreux devenus Chrétiens européanophiles ou Musulmans arabophiles, et) rejetant les Africains, Asiatiques (voir les propos de Woody Hallen rapportant la colère de sa mère quand il s’est marié à une vietnamienne non-juive, voir les propos de Golda Meir disant qu’un juif épousant une non-juive rejoignait les victimes d’Auschwitz…). De cela, il est interdit de parler, il ne faut donner de leçons qu’aux non-Juifs… Quand Israël (bénissant la venue de juifs pur-sang et interdisant le retour de musulmans bâtards expulsés) est accusé de racisme (conférence internationale Durban 2), la France et les autres pays dominants s’en vont en claquant la porte, et tous les journalistes maudissent avec eux la haine antisémite des arabo-perses… Je trouve ça d’une tristesse infinie. Ce n’est peut-être pas complètement le sujet, mais ça rejoint pourtant le thème de l’eugénisme abordé plus loin, sans dire un mot de cet aspect, hélas.
• 11/ (page 7) « le clonage reproductif humain a été clairement banni par la communauté internationale, et déclaré crime contre l’humanité par l’ONU en 2005. » Comme pour le très Français "devoir de précaution", on touche là un sujet rhétorique malhonnête. La Shoah (génocide partiel des Juifs) est le symbole du crime contre l’humanité, mais le génocide des Amérindiens (quasi-complet, ayant généré la puissance des USA maîtres du Monde) n’en est pas un, puisque ce sont eux qui gouvernent la dite communauté internationale, celle qui s’offusque que les Iraniens ou Coréens puisse un jour avoir l’arme atomique, mais accepte avec bonheur cette arme d’extermination civile dans les arsenaux français et américains… De même, la déportation des Juifs français est un Crime contre l’Humanité, quand la déportation des Palestiniens est une œuvre de salubrité et justice ? Désolé, je ne vois pas là d’argument valide. Oui, on pourrait raisonner équitablement, en définissant des choses atroces et interdites, mais pour être crédibles, il faudrait que nous fassions le ménage devant notre porte. Et ce n’est pas du tout bénin, ça éviterait le terrorisme, épargnerait les milliers de milliards d’Euros/dollars dépensés sans succès contre celui-ci, et qui pourraient sauver tant de vies en étant investis dans la recherche biomédicale ou autre action positive. Au lieu de vénérer cette "communauté internationale" là, il me paraîtrait plus judicieux de réfléchir, quitte à bousculer les dogmes malhonnêtes. Par ailleurs, je rappelle que la déclaration dite "universelle" des Droits de l’Homme n’est qu’une dictature moderne, réservant explicitement la liberté d’opinion à ceux qui admettent sa suprématie, et interdisant le scepticisme égocentrique, sans argument aucun. Que des pressions et chantages l’aient faite signer par tous les dominants ne prouve rien – comme la loi de Non-prolifération nucléaire, réservant à des privilégiés la menace atomique, sans exiger l’immédiat désarmement de ceux-ci. Y voir le symbole de l’éthique me choque.
• 12/ (page 7) « n’importe quelle catégorie de cellules du corps humain (il y en a 143) ». Désolé, cela me fait sourire : il aurait fallu dire "j’ai lu qu’il y en a 143 et j’y crois". C’est une caricature, de la science, que de croire ainsi que les chiffrages valent vérités. Dans le détail, il apparaîtrait que ce chiffre là résulte d’un consensus finalement obtenu entre experts d’avis contraires, et en interdisant de paroles les points de vue techniques n’ayant pas eu l’ambition sociale de dominer. Une catégorie de cellules peut être "les cellules sanguines" ou parmi celles-ci "les globules blancs" ou parmi ceux-ci "les polynucléaires" ou parmi ceux-ci "les polynucléaires éosinophiles" ou parmi ceux-ci "les polunucléaires éosinophiles avec affinité pour le radical X", etc. Alors… 143 ou 14 ou 1432, ça ne veut rien dire objectivement. Cela s’illustre par les dendrogrammes taxonomiques de regroupement inter-lignes successifs : il y a autant de chiffrages qu’il y a de colonnes (sans compter qu’il y a des pages successives selon des critères différents). Certes, manipuler des chiffres méconnus et impressionnants (faisant se dire à l’auditeur "je savais pas du tout, oulah c’est compliqué, mais maintenant je sais, ouf"), surtout avec une blouse blanche et une cravate, ça classe quelqu’un comme "personne de savoir", mais c’est un jeu social dénué de fondement logique.
• 13/ (page 7) « cette technique (…) pose de graves problèmes éthiques puisqu’elle implique de créer un embryon humain, puis de le détruire, ce que certaines religions réprouvent absolument (Eglise catholique et bouddhistes, par exemple). » Selon quel argumentaire ? Si des candidats parents sont stériles, est-ce voulu par Dieu ? et dans ce cas est-il légitime de forcer le destin en créant un embryon in vitro (où Dieu est obligé de mettre la vie, à nos ordres) ? Inversement, beaucoup de stérilités passent par un non-accrochage des ovules fécondés sur la muqueuse utérine, l’embryon créé étant donc tué naturellement sauf intervention médicale, qu’en dit l’Eglise ? avec quelle légitimité puisqu’elle se base sur des textes (prétendument supérieurs) écrits à une époque où ces notions n’étaient même pas imaginées ? Certes mon oncle se dit plus chrétien que catholique, plus inspiré par Jésus que par l’Ancien Testament, mais dans la confrontation éthique entre matérialistes et croyants, devraient se poser ces questions, je crois. Plus grave, je lis sur Internet confirmation de ce que j'avais entendu au collège à 14 ans en cours biologique d'éducation sexuelle : la pilule contraceptive orale a 3 modes de fonctionnement, dont la "modification de l'endomètre qui ne permet plus la nidation", autrement dit : il y a bien fécondation puis évacuation de l'embryon sans implantation utérine, ce qui constitue un meurtre pour ceux qui voient une âme dans chaque embryon, il y en aurait des millions en France par an, des milliards par an dans le monde, et je n'entends pas du tout l'Eglise Catholique (membres comme hiérarchie) hurler à ce propos. Quant au bouddhisme, je ne comprends pas son implication : son principe consiste à ne plus désirer pour ne plus souffrir, et cela me semble commencer par ne plus désirer d’enfant, donc cela exclut les fécondations in vitro avant de se demander si tous ces embryons artificiels doivent vivre ou non. Euh, je m’égare peut-être : comme l’Eglise Catholique ne me semble avoir aucun rapport avec la parole anticléricale de Jésus (parabole du Bon Samaritain), les lamasseries ou mendicités bouddhistes semblent n’avoir aucun rapport avec la leçon anti-désir du Bouddha.
• 14/ (page 8) « cellules souches adultes (…) Il s’agit là de sortes d’autogreffes ne présentant aucun problème éthique ». Je ne comprends pas l’argumentaire implicite – penser aux transfusions de sang qui constituent un problème éthique pour les Témoins de Jéhovah. Toute perturbation médicale de l’ordre des choses peut choquer certains religieux vénérant cet ordre, même si celui-ci semble cruel (c’est très relatif, pour les croyants voyant la vie terrestre comme un temporaire moment de souffrance).
• 15/ (page 9) « ’’humanité zéro défaut’’ qui n’existe qu’en imagination (…) Et comment ne pas rappeler que dans l’histoire seuls les régimes totalitaires les plus sinistres, nazis ou communistes, ont prôné cette ’’normalisation’’ de l’être humain et utilisé des moyens radicaux pour y parvenir ? ». Il manque un relativisme indispensable : "que NOUS jugeons les plus sinistres". Diaboliser les nazis, les communistes et les islamistes, constitue la pensée dominante actuellement ici, mais – en ce qui me concerne – je place sur le même plan les inquisiteurs brûleurs d’hérétiques, les exterminateurs des Amérindiens, les esclavagistes des Africains, les décideurs des bombardements à Dresde et Hiroshima, les chasseurs-massacreurs de Palestiniens, mais cela, non, il ne faut pas le dire, et cela me semble décridibiliser la pensée unique occidentale. L’Histoire est instrumentalisée, et faire appel à la mémoire, dans ces conditions, c’est revivifier l’endoctrinement subi. Donc ça semble approuver la pensée unique occidentale, ce qui me choque.
• 16/ (page 9) « on est sûr que l’appauvrissement génétique obtenu par des sélections forcées peut aboutir à la dégénérescence et à la fragilité d’une espèce. » Le "on" me paraît inexact : peut-être que les biologistes humanistes en sont sûrs, mais ce n’est nullement une certitude universelle. La tradition judaïque reste la plus stricte endogamie, la tradition aristocrate puis bourgeoise condamnait pareillement les mésalliances. Le mépris vis à vis des métis n’est pas une invention je crois. Que ce mépris soit une erreur morale et biologique, d’accord à mon avis, mais en termes de certitudes communautaires, cela ne paraît pas admis partout. Par ailleurs, même si les aristocrates ont échoué, il conviendrait de noter que les actuels maîtres du monde sont les sionistes étasuniens, des Israélites s’unissant strictement entre eux, avec un arrière-goût d’apartheid dans le reste de la population (tandis que les Brésiliens montrent un continu dégradé du blanc pâle au noir foncé, les Etats-Uniens n’ont qu’un nombre infime de mulâtres), et ces pur-sangs dominent le monde, même si le cas Obama dénote – quoiqu’il se couche sous les pressions sionistes et ne semble qu’un valet au service de la race élue d’Israël, comme ses prédécesseurs. Si mes mots étaient qualifiés de "terroristes" ce serait simplement idiot, puisque : si nous étions autorisés à l’auto-critique, et pouvions corriger les horreurs commises, peut-être que le terrorisme (la haine terroriste en retour) ne trouverait plus aucun candidat.
• 17/ (page 9) « La seule solution est de parvenir à guérir ces maladies par les thérapies géniques ». Je suis étonné, les religieux sont en position de dire que le Tout Puissant est en mesure de guérir instantanément toutes les maladies quand Il le voudra bien, demain peut-être, la prière constituant un espoir tangible, la solution étant à portée de main. Je ne dis pas cela pour dénigrer, du tout (même si je ne suis pas croyant) : les religieux ont entièrement raison de signaler que l’induction du passé au futur est logiquement invalide. On ignore de quoi demain sera fait, que tout continue sur la lancée n’étant qu’une hypothèse, intuitive, fruit de la tendance enfantine à généraliser dans le doute, démarche souvent couronnée de succès, mais pas toujours. Les scientistes ont logiquement tort d’affirmer connaître, les sceptiques ont logiquement raison. Même parmi les matérialistes agnostiques, peut être présente l’hypothèse que tel traitement chimique sera découvert, annulant l’expression de nombreux problèmes. On y croit ou on n’y croit pas, mais on ne sait rien, du futur. Hélas, la formation scientifique élit des esprits dogmatiques illogiques, cantonnant le doute à une micro-portion des théories dominantes, en repoussant le doute généralisé : sous les armes médicamenteuses des psychiatres.
• 18/ (page 10) « Techniques de dépistage et d’aide au diagnostic. Elles ont accompli des progrès immenses, que ce soit en ce qui concerne les possibilités des analyses de sang, largement automatisées, et surtout l’imagerie médicale non invasive. » Il faut savoir que l’automatisation n’est un progrès que très relatif. Il s’agit fondamentalement de remplacer les humains (trop chers payés en Occident) par des machines, payer le chômage en plus des très chers instruments coûtant un peu moins cher que les salaires. Si l’humanisme régnait, les frontières seraient dissoutes et les travailleurs du tiers-monde, travaillant beaucoup plus pour beaucoup moins cher, feraient exploser ce système. Je n’appelle pas "progrès" ce qui nous enferme vers toujours davantage d’inégalités, politiquement (chômeurs exclus) et géopolitiquement (majorité du monde exclue). En soi, le progrès technique inutile n’a aucun intérêt. (Sauf argumentation sans faille,) pas besoin d’automate électronique à intelligence artificielle pour tirer la chasse d’eau après usage des toilettes…
• 19/ (page 10) « dépistages précoces et précis de certains cancers ». Pour les croyants, ces cancers sont-ils voulus par Dieu ou non ? Si la vie n’est qu’un moment passager dans l’existence de l’âme, inutile de vouloir éterniser cet instant, les anti-douleurs suffiraient, ou l’euthanasie, sauf argumentaire sérieux à son encontre (autrement qu’une phrase dite sacrée de l’Antiquité). Si Dieu ne veut pas les cancers, pourquoi n’en guérissait-il miraculeusement qu’un sur mille et à Lourdes spécialement ? Pourquoi ne nous protège-t-il pas des substances cancérigènes ? Je ne comprends pas la médecine pratiquée par des croyants, donc je ne comprends pas le regard religieux sur la bioéthique, je n’ai pas avancé d'un pouce…
• 20/ (page 11) « Il faudra attendre encore probablement 15 à 20 ans, peut-être plus, pour y parvenir ». J’aurais préféré entendre que l’on n’en sait rigoureusement rien, que les probabilités chiffrées arbitrairement ont une incertitude totalement inconnue, et que ceux prétendant à la connaissance sur cette base ne sont pas crédibles. Cela pour le simple volet biomédical. Mais il y a aussi un volet géopolitique : que nous dépensions des fortunes pour assurer la survie de nos quelques ratés, en laissant faisant mourir des millions d’enfants sains nés du mauvais côté de la frontière armée… ne durera peut-être pas très longtemps. Les prospectives extrapolant du passé peuvent être anéanties par une guerre mondiale (où je juge que nous serions le camp des méchants, façon aristocrates privilégiés), ou une irruption lumineuse de moralité (effectivement) altruiste parmi nous.
• 21/ (page 11) « Ici encore seule la recherche fondamentale peut permettre d’espérer des progrès significatifs dans les 10 à 20 ans prochains. » Il s’agit de discours scientiste, matérialiste inductif. Il devrait être permis d’espérer n’importe quoi n’importe quand, au titre de la liberté d’opinion, avec qui plus est la confirmation logique que l’avenir est inconnu et la généralisation prédictive est invalide. Des religieux ont raison de penser que Dieu peut résoudre tous les problèmes demain, des rêveurs ont raison de penser que la maladie n’existera peut-être plus demain, des chercheurs autodidactes ou équipes de recherche appliquée ont raison de penser qu’ils vont peut-être trouver le remède-miracle demain, qui sait ? Certes, beaucoup de croyants préfèrent au contraire croire que tout continuera à quelques lentes évolutions près, mais c’est un simple acte de foi. S’ils répondent que le passé leur donne raison dans cette démarche, c’est invalide puisque ne concernant pas le futur futur : sinon, c’est "j’ai raison puisque j’ai raison" (le futur futur étant dit prévisible d’après le futur passé, sans avoir entendu l’objection).
• 22/ (page 11) « les résultats ne sont pas attendus avant 2018… (…) beaucoup de toxicités sont à très long terme (20 à 30 ans pour l’amiante) ; et comment parvenir à des certitudes lorsque des dizaines de produits interfèrent les uns avec les autres dans la vie quotidienne ? ». Voir le point 7/ il y a le même malentendu ici : jusqu’à preuve du contraire, il est mathématiquement impossible de prouver une innocuité (tant dans onze ans que demain), seuls prétendent en être capables les gouffres à subvention menteurs ou aveugles, entendant mener d’immenses études ne prouvant en fait que toxicité ou rien (au sens de "aucune conclusion" pas au sens "aucune toxicité").
• 23/ (page 11) « La recherche fondamentale prend beaucoup de temps et coûte beaucoup d’argent. Elle ne peut guère être faite que par des laboratoires publics dépendant de fonds publics. » Je n’en suis pas sûr. Par expérience, le monde des fonctionnaires ne brille pas par son efficacité. A la sécurité sociale, aux impôts, dans l’éducation nationale, d’immenses lourdeurs et lenteurs semblent paralyser le système. Cela ressemble au système soviétique (avec grève larvée et travail minimum) mais avec salaire occidental (type privé grâce aux impôts réquisitionnés sur ceux créant des richesses) et en France avec grèves incessantes (sans risque et avec impact énorme grâce au monopole). Je ne dis pas que le monde privé, fondé sur le mensonge et le profit, est idéal, loin de là, mais la critique s’applique aussi au monde public. Par ailleurs, la notion de coût, base de mon éducation, est morte dans mon esprit : les principes marketing clament que le prix ne doit avoir aucun rapport avec le coût, n’étant limité que par la concurrence et le renoncement à l’achat ; dans ce système marchand atroce, générant de la richesse aux dépens d’autrui, des fortunes colossales sont générées sur du vent : les banques spéculatives génèrent des milliards et accordent des millions de bonus aux opérateurs, l’argent ne veut plus rien dire, à leur niveau. Jusqu’au bas de l’échelle sociale, tout me semble pourri : les communistes et chrétiens qui jouent (eux aussi) au Loto veulent remplacer le partage par son contraire, générant quelques richisimes sans mérite protégés par les forces de l’ordre public… Le système (ou l’Humanité) me paraît très malade, et j’ai perdu les bases nécessaires pour approuver de la tête quand on m’assène l’argument "ça coûterait trop cher, alors il faut…".
• 24/ (page 12) « par exemple le distilbenzène (…) qui s’est révélé 30 ans plus tard (…) donnant des cancers foudroyants et précoces aux filles des femmes ainsi traitées ». Merci pour cet exemple que je ne connaissais pas. Simplement, il convient de percevoir que cela confirme l’invalidation des preuves d’innocuité : peut-être qu’un autre produit apportera une mutation des gamètes qui ne tuera qu’après concentration du problème sur neuf générations, le délai de 30 ans ou 50 ans ne garantissant absolument rien. Oui, on peut prouver une toxicité (ou on le pourrait théoriquement, sans réserve "éthique" empêchant évidemment de tuer des humains pour le démontrer), mais non, on ne peut pas prouver d’innocuité (si ce n’est : apparente, avec risque inconnu de se tromper).
• 25/ (page 12) « les bactéries (…) Contre elles et les virus, le combat ne sera jamais terminé et il est totalement illusoire de penser éradiquer tous les responsables de toutes les épidémies ». Là encore, c’est de la généralisation arbitraire, que peut parfaitement démentir le futur, si Dieu existe (le bon Dieu de Jésus je veux dire, pas le monstre de l’Ancien Testament), ou si quelqu’un trouve une forme administrable de l’eau de Javel ou équivalent (j’ai eu la surprise d’entendre les experts microbiologistes avouer que les lois darwiniennes de résistance aux antibiotiques naturels – ou copiant le naturel – ne s’appliquent pas aux antiseptiques chimiques).
• 26/ (page 12) « Faut-il laisser faire tout ce qui est possible en matière de biotechnologies, sous prétexte de liberté ou de libéralisme économique ? ». D’accord, il paraît juste que des limites soient posées, mais qui décide et au nom de quoi ? Cela me paraît totalement indépendant de la question portant sur le libéralisme. En France, libéraux comme dirigistes ont légalisé l’avortement médicalisé, et punissent de prison ceux qui s’opposent physiquement à cette pratique chez autrui. La liberté est un prétexte non crédible, le plus souvent : dans les très chrétiens USA, la liberté essentielle consiste à s’enrichir sans devoir partager (sans partager avec fournisseurs, clients, employés) et à rester entre soi (symboles de l’égoïsme groupiste : les mitrailleuses à la frontière mexicaine contre l’invasion-partage, après que les fusils aient massacré les Indiens refusant pareille invasion). La statue de la liberté relève de la rhétorique, de la malhonnêteté oratoire. La France ne fait pas mieux, avec sa loi Fabius-Gayssot, son rejet actuel des Africains autrefois conquis, sa bénédiction du génocide amérindien en s’offusquant chaque jour de la Shoah.
• 27/ (page 13) « Allons-nous vers un ’’Monde Meilleur’’ en ce qui concerne les progrès des sciences appliqués à la santé humaine ? Je pense qu’on peut répondre OUI sans hésiter. » Moi je réponds que je ne sais pas, du tout. Peut-être s’avérera-t-il que l’aspartame, les micro-ondes, les téléphones portables, la Wi-Fi, l’électricité même, constituent une bombe à retardement, éteignant l’espèce humaine cent ans ou deux cents ans plus tard. Dans ce domaine, c’est "j’y crois" ou "j’y crois pas", toutes les preuves d’innocuité sont mathématiquement et logiquement invalides, les pontes devraient le comprendre.
• 28/ (page 13) « les 10 à 30 prochaines années amèneront des avancées considérables dans les thérapeutiques. » Pour les maladies actuelles, peut-être, mais il peut apparaître une maladie mille fois plus répandue et plus grave, sans remède, menaçant la simple survie de l’Humanité. On n’en sait rigoureusement rien. C’est "j’y crois" ou "j’y crois pas", les scientistes ne sont pas spécialement crédibles, ne constituant qu’une voix parmi d’autres.
• 29/ (page 13) « ce n’est pas aux scientifiques seuls de décider ce qui peut être fait ou non ». Même impropriété qu’au point 4/ : des savants s’investissant dans les applications ne sont plus en position de scientifiques (chercheurs de lois naturelles) mais de technocrates. Ceci dit, que des domaines de recherche soient eux-mêmes interdits, c’est effectivement possible, et cela se place évidemment au niveau moral, un cran en amont du questionnement scientifique. Un savant nazi voulant faire écrire une thèse sur "la cinétique de dissolution du bébé humain jeté vivant dans un bain d’acide sulfurique" mérite un sévère rappel à l’ordre, d’accord. Mais je crois que la position occidentale est exactement inverse : certaines choses sont interdites "sauf si c’est pour recherche scientifique" (tuerie de baleines par exemple). Cela pourrait être pareil pour les embryons, et je ne vois pas pourquoi cette exemption : si l’embryon est considéré comme être humain (et c’est de cela qu’il faudrait discuter, avec le cas des ovules fécondés naturellement évacués, etc.), alors toute destruction d’embryon est un meurtre, l’excuse de recherche scientifique ne valant rien. Même si c’est effectué à la recherche de traitement, puisqu’on ne doit pas tuer certains pour guérir d’autres, théoriquement, en morale altruiste – mais ce n’est certes pas la loi dominante du monde, avec la guerre occidentale s’autorisant à tuer pour la bonne cause, avec les victimes de la Shoah raciste autorisées à pratiquer la Nakba raciste, etc.
• 30/ (page 13) « En France nous avons la chance d’avoir le Comité Consultatif National d’Ethique qui, même si tout n’est pas parfait, a le grand mérite d’exister et de bien fonctionner. » Je ne vois pas le mérite en question, désolé. D’abord, National Ethique me paraît contradictoire : on chasse l’étranger et on prétend donner des leçons d’éthique, ce n’est pas crédible. Ensuite, le fait que ce comité se satisfasse des deux cent mille avortements par an, deux cent mille meurtres d’innocents peut-être, rend sa pertinence "éthique" douteuse. Je ne prétends pas que le micro-embryon est un être humain, mais je comprends que certains en soient totalement convaincus, et donc jugent que notre pays a un terrible problème éthique, nullement traité par le système en place, ne méritant pas le qualificatif de "fonctionnant bien", donc "éthiquement pertinent".
• 31/ (page 13) « la dictature de l’argent-roi peut entraîner des abominations (…) faire de la personne humaine une marchandise comme une autre. » Oui, je suis hostile à cette dictature, mais il faut prendre acte de sa victoire depuis l’effondrement de l’utopie marxiste, via la faillite de la dictature soviétique. Pharmaciens et médecins tirent ouvertement profit pécuniaire de la maladie, et protesteraient avec véhémence si Dieu annulait la maladie (si un chercheur trouvait un remède quasi gratuit à toutes les maladies, genre eau terreuse salée sucrée, il serait sans doute tué avant de le révéler). On prétend combattre la maladie avec générosité, et (discrètement) on se frotte les mains parce que c’est bon pour les affaires, pour se payer le luxe. Ce n’est pas de la science-fiction mais le monde passé et actuel, le problème ne date pas de l’ingénierie génétique.
• 32/ (page 13) « La décision politique démocratique et l’accompagnement juridique de la dignité de la personne humaine sont primordiales ». Démocratie indirecte et professionnalisme juridique font que le peuple est dépossédé du pouvoir, en pratique, n’étant appelé qu’à signer un chèque en blanc aux dominants d’un côté ou de l’autre, ce n’est pas du tout éthique selon moi.
• 33/ (page 13) « même si on peut regretter l’actuelle disparité des lois d’un pays à l’autre. » Attention : c’est le fondement du néo-colonialisme. Les Français vont faire la guerre aux Afghans car ceux-ci, dans leur pays, osent ne pas respecter la loi française énonçant ce qui est "éthique" et ce qui ne l’est pas… Je préférerais une démocratie mondiale unique, avec référendum d’initiative populaire, la majorité (asiatique) du monde énonçant le bien – si nous n’y sommes aucunement disposés, nos discours sur l’éthique (altruiste) me paraissent non crédibles.
• 34/ (page 13) « A la base de tout cela il y a la grande question à ne jamais oublier : avec les biotechnologies l’être humain peut courir le risque de devenir un matériau transformable et commercialisable ». Le commerce des humains n’est nullement une nouveauté biotechnologique : la plupart des sociétés antiques pratiquaient l’esclavage. Selon l’Ancien Testament, cela a même le plein assentiment de Dieu (sauf si ce sont des Juifs qui en sont victimes)… Mais, certes, il n’est pas permis de le dire…
• 35/ « Axel Kahn (…) A nous de veiller à garder ce qui constitue l’essence même de notre humanité ». J’avoue que je ne comprends nullement cette phrase. Certes, j’ai déjà entendu ce genre de discours, chez les tribuns cachant les problèmes et interdisant de réfléchir, avec des grands mots ronflants sous les applaudissements. Personnellement, je préfère les questions précises ne faisant appel à aucune convention culturelle propre à un certain milieu, se prétendant dépositaire de l’éthique.
• Bilan/ Je crois que, à cette conférence, je n’aurais pas posé de questions, mais j’aurais fait la grimace, désapprouvant beaucoup des mots utilisés, des prétendues vérités affirmées, des vrais problèmes évités. Je ne sais pas si, vu de l’autre côté, le conférencier aurait préféré en discuter ou ignorer ces réserves. D’accord, la bioéthique n’est pas un sujet fondamentalement religieux mais les religieux pourraient développer des idées très majeures sur le sujet, ce qu’ils ne font pas, semble-t-il. Peut-être par peur de perdre tout caractère populaire, ce serait stratégique et menteur, incohérent, j'aurais aimé le lire dans ce texte de conférence.

IV – RELECTURE CORRECTRICE objections de Christophe Boucrot, 01/07/2012

   Mes paroles ci-dessus avaient été écrites sans Culture, sans avoir lu les 4 Evangiles officiels, ne connaissant Jésus que par ouïe-dire enthousiaste de la part de Chrétiens, alors qu'une lecture personnelle de la Genèse s'avérait moralement choquante. En fait, lecture des Evangiles faite, tout change : Jésus admire les esclavagistes croyants sans aucunement leur demander de libérer leurs esclaves, il classe les Non-Juifs en chiens (devant se contenter de manger les miettes sous la table des Juifs), il approuve la torture éternelle post-mortem des incroyants, il approuve le pardon des tueurs et violeurs croyants, il appelle au meurtre des parents éloignant leurs enfants de son Dieu (d'où extermination/conversion d'Amérique et Philippines). Cela avait peut-être un sens il y a deux mille ans, mais les modernes ont inventé une éthique mille fois plus belle, et les vénérateurs de Jésus ne sont aucunement audibles comme donneurs de leçon morale. Aucunement. Enfin, ils peuvent avoir ce poids social, mais c'est une domination malhonnête. Du moins, je le pense, toutefois je le prouve texte en mains : le Jésus que j'ai inventé est éthiquement beau, celui des textes officiels est abominable de cruauté dominatrice.