Mauvais chanteur insulteur sans réfléchir
par Pafann Dutou, 18-19/11/2022

   Le célèbre chanteur (belge francophone) Jacques Brel est immensément connu, et me torture le cœur pour raison personnelle : sa poignante chanson « Ne me quitte pas » était dite (début 1979) par mon amie Sylvie « une de ses chansons préférées », avant qu’elle me quitte, me détruisant le cœur (pour plus de 20 ans), elle s’en fichant éperdument et ayant même voulu me faire interner en hôpital psychiatrique (pour ne pas que je me re-tue).
   Mais là, ce qui m’a choqué de ce chanteur d’autrefois (décédé fin 1978), c’est des paroles précises : « les adultes sont tellement cons », approuvées par un camarade-Internet aérophile. Cela me choque, comme insulte universelle sans explication aucune, genre « haine brute dénuée de motivation ».
   Je demande à Internet le reste des paroles pour comprendre un peu mieux : « Fernand. Dire que Fernand est mort (…) Dire que je suis seul derrière (…) J't'inventerai une famille. Juste pour ton enterrement (…) L'été je ferai de l'ombre. On boira du silence. À la santé d'Constance. Qui se fout bien d'ton ombre. Et puis les adultes sont tellement cons. Qu'ils nous feront bien une guerre. Alors je viendrai pour de bon. Dormir dans ton cimetière (…) » [Source : LyricFind, Paroliers : Gérard Jouannest / Jacques Brel. Paroles de Fernand © Warner Chappell Music, Inc.] (Une recherche Internet différente donne la date de cette chanson : 1965.)
   Ce passage agrandi n’éclaire en rien. Si le mort est un enfant (orphelin ?), le mot « adultes » serait compréhensible, du moins avec sous-entendu « sauf moi », puisque si l’auteur a des reproches à faire aux adultes et qu’il en est un, il n’a qu’à faire différemment pour éviter ces reproches. La dénommée Constance serait une tutrice ou nounou malfaisante. Mais il est possible aussi que le Fernand en question soit un adulte (ce qui est davantage usuel pour un mort), le mot « adultes » signifierait alors « l’humanité entière, sauf les enfants, innocents par principe, (sous-entendu « sauf moi » et peut-être « sauf toi aussi »). La dénommée Constance pourrait être la personne aimée dudit Fernand, sans retour ou éventuellement lui ayant brisé le cœur, peut-être jusqu’au suicide ou mort par glissement (sous-alimentation, pas intéressé par cette vie, puis massacre de l’individu fragile par un microbe bénin). Cela m’intéresserait au plus au point, puisque j’ai vécu cela, mais pourquoi n’est-ce pas dit en clair ? Et pourquoi insulter des innocents plutôt que la méchante très spécialement ?
   Quant à dire que tous les adultes (sauf lui) sont bellicistes, va-t’en-guerre, c’est archi-faux : je suis pacifiste. Je résiste à la propagande guerrière et j’ai écrit un livre « La guerre du Mal contre le Mal » où je montre les propagandes fausses opposées jusqu’aux massacres de masse, dans tous les conflits récents ou actuels (c’était écrit avant l’attaque russe de l’Ukraine). Que ce chanteur me traite de con me choque (il n’est pas toulousain, c’est bien une affirmation rejetante condamneuse, pas du tout un signe de ponctuation, correspondant à la virgule en occitan, type « allez con vas-y con dis-le con allez con tant pis adieu con »). Quant au fait d’aller au cimetière en avance, il n’est plu’ ici dû à la guerre depuis des décennies, mais lié au cancer et autres maladies, aux accidents, à la violence délinquante, etc. mille autres raisons, persistant après qu’aient disparu les menaces de guerre. En 1965-78-81 couvait effectivement la guerre atomique USA-URSS avec ogives nucléaires sur l’Europe prévues des deux côtés, mais sans réflexion (publique) aucune, sans volonté des gens en ce sens, non, seulement les dirigeants, faux-représentants, jugeaient cela souhaitable ainsi sans alternative. Les « gens », ou les « adultes », n’étaient pas « cons », non, mais victimes comme toujours des monstres aux commandes, eux actifs. Insulter les victimes ne me parait pas équitable. D’autant qu’il aurait fallu une révolution pour renverser ça, et cela fait plein de morts innocents aussi, en étant habituellement doublé en final par d’autres monstres, éventuellement pires que les anciens dirigeants. Le défaitisme inactif, dans ce contexte, n’était pas « con » mais une forme de sagesse, à mon avis. Quitte à être fusillé pour refuser de « servir » les esclavagistes dits militaires (et chefs civils des armées).
   Je cherche des explications éventuellement biographiques sur Internet. Je trouve : https://fr.rec.arts.musique.variete.narkive.com/z21CqKfo/explication-de-texte-fernand-jacques-brel . Un dénommé Matthieu y dit, pour le paragraphe en question : « Le jour où une guerre est déclenchée, Brel déserte l'armée Belge et va passer ses nuits au cimetière du Père Lachaise à dormir sur la tombe de Fernand. » sans expliquer en rien qui est Constance ni de quoi est mort Fernand ni à quel âge.
   Ailleurs, je trouve ; https://groups.google.com/g/fr.rec.arts.musique.variete/c/wYIM85MoN5Y . Un dénommé marcello55 y dit exactement la même chose et un autre dit que ce critique est en fait l’auteur-compositeur Claude-Michel Schönberg (célèbre pour la chanson « Le Premier Pas »).
   Bref, je n’ai aucune explication pour donner à penser quelque légitimité dans les propos insultants de Brel. Je les condamne donc totalement. Quant à ceux prétendant que c’est de l’art, donc inattaquable, je ne suis pas d’accord : ça n’a absolument rien de beau, et ce n’est pas spécialement créatif (des millions de gens anonymes, comme moi, écrivent ici des poèmes, des nouvelles, etc. ça fait peut-être un milliard de gens à l’échelle du globe, ne justifiant pas le très huppé label « artiste », d’ailleurs peut-être immérité par les promus pistonnés).
   Pour conclure, je pourrais avec facilité jouer sur les mots et dire que Jacques Brel était vraiment une brêle (c’est confirmé par le dictionnaire Robert : "brèle, brêle, nom féminin, familier : personne incompétente, nulle.") Pour vociférer publiquement des leçons à la population entière, il faut en être digne, et des insultes aussi peu étayées démentent toute légitimité morale personnelle. Plus familièrement, mon jugement serait « Brel = caca », « Sylvie petite grande-amatrice de Brel = monstresse ». Cette conclusion simpliste me satisfait.