Cadrostilité triste
Micro-lutte des classes non-violente
par Jézu Marks, 02/09/2019

dernier ajout

  Ce jour, la nouvelles aux informations télévisées LCI était que l’augmentation de salaire (en % relatif au passé) des cadres cette année est bien plus élevée, comme l’an passé, que celle des employés non-cadres, et trois journalistes expliquaient que c’était mérité : les cadres ne comptent pas leurs heures (loin au-dessus de 35 heures par semaine), ils sont très demandés pour leurs compétences (pouvant donc les monnayer en salaires accrus), et on ne peut quand même pas leur reprocher de bien avoir travaillé à l’école. Ces propos m’ont choqué, et je vais les casser, arguments à l’appui, pour montrer que la caste des cadres est injustement privilégiée. (Je ne suis pas « cadrophobe » dans la mesure où ce n’est pas une peur phobique des cadres, même si le langage moderne emploie le suffixe phobe n’importe comment).

Mon expérience étudiante
  Quand j’étais élève, j’étais premier de la classe toujours ou presque, ce que ce journaliste (stupide ?) appelle « bien travailler à l’école », pourtant je ne suis pas devenu cadre du tout, pourquoi ? Ce n’est en rien que je me suis avéré inapte, incompétent, mauvais, c’est que l’accession au statut de cadre n’a rigoureusement rien à voir avec cela, en fait.
  Enfin, mon parcours a été compliqué, avec une adolescence cassée par un drame sentimental (séduction par une abandonneuse, pour rire ou quoi), et je suis passé à deux doigts d’être mort sans atteindre l’âge adulte, professionnel. Mais bref, j’ai commencé une année de médecine, où je me suis rendu compte que les candidats à ces métiers notables, réputés généreux, étaient affreux et nuls : affreux avec chahut des redoublants pour que les profs outrés s’en aillent sans dispenser les cours aux nouveaux, nuls car il s’agissait d’apprendre ultra-stupidement des milliards de choses par cœur (et quand j’ai prouvé au prof de Maths qu’il se trompait sur un point, il m’a dit avec grande surprise : « mais vous vous êtes trompés d’études, ici vous êtes là pour réciter pas pour réfléchir »). Même si plus tard j'ai retrouvé « cadres » (dans la bioindustrie) les docteurs et pharmaciens, je dénie totalement qu’il s’agit de gens spécialement intelligents ou logiques, il s’agit de machines répéteuses stupides, valorisées à l’ancienne, avant l’apparition des bien plus performants ordinateurs.
  Rejeté à 18 ans, une nouvelle fois, par la tueuse de mes 15 ans, j’ai voulu devenir soit mort soit balayeur de crottes de chiens (l’aimant elle dernière de la classe davantage que moi premier, mes valeurs avaient été toutes chamboulées, et la dominance sociale ou autre me paraissait coupable moche), et mon père ambitieux m’a demandé de faire au moins des études de technicien, ce que j’ai accepté de faire. C’était facile, et j’étais premier de promotion au premier semestre, second au deuxième semestre (une fille ultra-ambitieuse ayant bossé comme une dingue pour me dépasser tandis que je levais le pied puisque n’ayant aucun intérêt à être premier). Pour la seconde année, il y avait différentes options, la principale normale, et une option pour devenir cadre dans l’industrie. Je n’ai pas choisi celle-ci, non parce que je n’avais pas le niveau mais parce que je n’avais pas d’ambition sociale, ayant fait ces études de technicien dans une démarche d’enterrement social. Ceux qui sont devenus cadres de l’industrie avec cette option n’étaient pas les meilleurs d’entre nous mais les plus ambitieux, avides de fric ou de renommée, ou négligeant la vie de famille future possible (90% des garçons choisissaient cette option, très peu de filles, aspirant à devenir mères avant tout, au service de leurs enfants et pas d’un employeur).

Mon expérience professionnelle (dans le privé)
  Bien que diplômé Bac+2, j’ai accepté un emploi niveau Bac, me déclassant encore un peu plus. Toutefois, quand j’ai fait des travaux difficiles inventifs, administrativement mon « coefficient » a été changé, pour me mettre au niveau Bac+2. Mais quand l‘entreprise a voulu me promouvoir à un poste d’encadrement, j’ai refusé. Ce n’est pas que j’étais incompétent selon moi, c’est qu’il était dit que les encadrants ont un « devoir d’enthousiasme » alors que je désapprouvais ce qui se faisait, aberrant techniquement et mathématiquement, trompant les clients commercialement (sans difficulté puisque les chefs clients étaient des docteurs et pharmaciens nuls en logique, en mathématiques).
  Quand mon chef a été muté avec promotion, plu’ personne ne comprenait ce que j’inventais en technique biochimique, les chefs ne faisaient que signer administrativement en faisant confiance sur le plan technique. La compétence était non-cadre, l’encadrement était incompétent.
  Dans une autre équipe, une chef a été promue dans un autre service (les cadres pratiquant assidument cette course « toujours plus haut, salaire toujours plus fort »), et pour la remplacer a été embauchée une autre cadre, ne connaissant rien au sujet, de préférence aux techniciennes connaissant le sujet et aspirant à monter d’un cran. Résultat : incompétente, elle ne comprenait rien et les techniciennes assuraient le caractère judicieux des études menées, clairement le poste de cadre se présentait comme un fromage. Comme « ministre » pour la célébrité incompétente signant les choses compliquées qu’élaborent les ministères compétents.
  Par ailleurs, tandis que nous faisions 39 heures par semaine (puis 37,5 heures avec RTT compte tenu des lois sur les 35 heures), il était clair que les cadres n’avaient pas ce minutage horaire, ne pointaient pas. Certains faisaient 50 heures par semaine, d’autre 25 heures par semaine, c’était à leur bon vouloir. Rien ne garantit qu'en moyenne ou médiane, leur horaire de travail dépassait le nôtre. La plupart d‘entre eux partait plus tard le soir, mais tous venaient moins tôt le matin.
  Je me souviens aussi, quand j'ai été hospitalisé deux ans, une patiente nous méprisait en disant que elle, elle était cadre. Je lui ai demandé ce qu'était son travail, et elle a dit qu'elle passait des coups de téléphone, pour contacter les fournisseurs de son entreprise. Je lui ai demandé quel diplôme spécial elle avait, ou quelle compétence particulière, et elle s'est fâchée, elle a dit qu'elle était cadre et c'est tout. Hum.

Mon enfance (avec père dans l’encadrement public)
  Mes parents étaient enseignants, mais mon père avait l’ambition de se lancer dans l’administration scolaire et il est devenu chef d’établissement, déménageant fréquemment pour toujours plus gros, toujours plus cher payé. Ça ne veut absolument pas dire qu’il était le meilleur professeur, mais qu’il faisait partie des plus ambitieux, des plus décidés à sacrifier leur famille (perdant copains et amis régulièrement, avec rejet classique pour les « venus d’ailleurs, pas d’ici »).
  Bien sûr, à ce nouveau poste il a acquis de nouvelles compétences (création d’emploi du temps, relations avec le rectorat et l’intendance), mais tout autre candidat aurait je pense pu les acquérir. Avoir été choisi ne semble pas avoir été un constat de performances mais un succès en calcul de carrière ambitieuse.

Bilan
  Je juge, arguments et expérience à l’appui, que les cadres ne sont ni les meilleurs à l’école, ni les plus compétents ou les plus courageux, simplement les plus ambitieux, les plus avides de fric et/ou de pouvoir commandeur. Ce n’est pas glorieux et au contraire je juge ça « caractère déplaisant ». Je ne suis nullement d’avis de les guillotiner comme bourgeois façon 1917 soviétique (lutte des classes), mais je juge totalement fausse leur prétention à la supériorité en mérite. (Je n'aime pas le capitalisme où le "grand" patron écrabouille le petit ouvrier, mais je n'aime pas non plu' le communisme où le "grand" leader écrabouille le petit dissident, et je n'aime pas l'anarchisme où sans loi régulatrice s'impose le plus fort/violent n'hésitant pas à broyer le faible/doux, je n'aime pas l'Antéchrist de Nietzsche voulant que le fort élimine le faible, je n'aime pas le Christ voulant que le Juif écrase le goy dit chien).
  Les cadres n’ont pas spécialement été bons élèves à l’Université (Université dont j’ai d’ailleurs réfuté les cours, faux ou stupides), ils ont été bons élèves dans la course de rat à l’ambition écraseuse (d’autrui), vue façon américaine comme définition du bien enrichisseur. Je suis d’avis exactement contraire : petit frère brimé, j’ai toujours vu les écraseurs comme de mauvaises gens, triomphants peut-être mais intrinsèquement moches.
  Je pense que la dernière de la classe, que j’espérais sauver du redoublement, et devenue plus tard haute diplômée de l’université, est cadre ou l’a été. Qu’elle adore les USA et Israël confirme cette ambition dominatrice, que je n’avais pas du tout imaginée à l’époque, amoureux aveugle « idiot » oui. Je ne l’aime plu’ et mon rejet des cadres semble, en arrière-plan, ce rejet de Sylvie, loin de tout argumentaire objectif, pardon.

---------- Ajout (06/09/2019) : Fausse leçon de pub
  J’ai vu à la télévision une publicité qui me choque un peu (https://www.youtube.com/watch?v=cykozJlnchk ) : « Tu veux devenir mécanicien ??? Avec les notes que tu as, tu pourrais être médecin ! » (…) « [non,] il n’y a pas d’études supérieures et d’études inférieures ».
- Le propos disant de devenir médecin plutôt est à mon avis un mot plausible de lycéenne incompétente, mais je lui répondrais ceci : « tu te trompes, jeune fille, les notes de lycée n’ont rien à voir avec les études universitaires en médecine et pharmacie, qui ont bonne réputation mais en fait sont de l’apprentissage par cœur stupide ». Certes, c’est difficile dans ce genre, mais sans aucun rapport avec l’intelligence logique ou analytique (que mesurent les notes scolaires jusqu’au Bac). Dire à quelqu’un « tu pourrais devenir médecin » est donc tout le contraire de « tu es assurément une personne de valeur » mais « tu es peut-être réciteur stupide, performant ».
- La conclusion du spot semble généreuse, non élitiste : « il n’y a pas d’études supérieures et d’études inférieures », mais je ne suis pas pleinement d’accord non plu’. Les prétendues études sont un embrigadement réciteur stupide. Les gens « ayant fait des études » (quelles qu’elles soient) sont a priori moins lucides que les gens partis tôt dans la vie active, avec le mérite d’accepter de travailler dur pour des emplois injustement sous-payés. Entre un haut-diplômé en psycho-sociologie exigeant un travail de chef surpayé pour daigner sortir du statut demandeur-d'emploi et un employé non qualifié qui fait un travail au smic d’aide à la personne, je ne dirais pas du tout « bravo au premier car il a fait des études », mais « bravo au dernier car il a bien davantage de mérite ».

---------- Ajout (18/09/2019) : Objection sur le "mérite"
   Un ami me signale un dicton que j’ignorais « le mérite des cadres est peut-être celui de l’être devenu ». Merci pour cette information, j’entends cela comme avis possible, d’accord, mais personnellement je ne suis en rien d’accord.
   Si j’avais accepté la promotion (vers le statut cadre) qui m’était proposée (par mes supérieurs cadres me jugeant exécutant très efficace), cette acceptation chère payée n’aurait eu aucun mérite intrinsèque. Par contre, je serais devenu complice actif de la tromperie du client, de l’inégalité injuste sous-payant le travail de peine (en surpayant le commandement et l’investissement oisif), etc. Cela me semble tout le contraire d’un mérite, tant intellectuel que moral.
   Enfin, peut-être qu’en tant que devenu cadre, j’aurais pu faire des choses enrichissant l’entreprise comme diminuer les effectifs (mérite économique capitaliste ?), mais cela n’était en rien automatique avec l’acceptation initiale avant de faire : non il n’y a pas de mérite à « devenir » cadre.
   Pour ce qui est des cadres débarqués sur diplômes, sans avancement depuis la base, ça ne me semble pas méritoire puisqu’il s’agit de diplômes en récitation stupide de vérités gobées sans esprit critique. Ce n’est pas objectivement méritoire, ce n’est méritoire qu’aux yeux des organisateurs de cette injustice (intellectuellement nulle et moralement mauvaise, je le répète).
   Euh, j’ai aussi entendu parler d’une autre lecture explicative : une certaine conception religieuse (protestante ? étasunienne ? judaïque ?) affirme que le fait de devenir riche est en soi un mérite, le signe indubitable d’une récompense accordée par Dieu universel. Celui qui gagne au Loto se déclare ainsi supérieurement méritant, l’esclavagiste enrichi en tuant au travail les « sales nègres » se déclare supérieurement méritant, le nazi devenu milliardaire en dévalisant cent mille « sales Juifs » se déclare supérieurement méritant, le conquérant israélien devenu millionnaire en chassant mille « sales arabes » se déclare plus méritant qu’eux. C’est leur opinion mais je la désapprouve totalement. Je préfère Jésus-Christ, sur ce point-là (pas là où il traite les non-Juifs de chiens ou appelle au meurtre des incroyants) : avec la Parabole du Bon Samaritain, il affirme que pour gagner la vie éternelle (récompense de vrai mérite), il faut se ruiner (devenir très pauvre) en aidant les nécessiteux (blessés, et peut-être malades, miséreux, exploités, opprimés, esclaves, etc.). Enfin, je ne suis pas très pauvre ainsi, mais je juge que le statut "riche" (non partageur ou riche car peu partageur) est plus coupable que méritoire.

---------- Ajout (10/11/2019) : Encadrement et amitié ±
  Echanges mails avec un ami (ex camarade de lycée) :
– Je lui écrivais : « Je vais dire quelque chose de peut-être idiot mais je te dis comme je le sens : ʺmerci à toi de n’être pas cadreʺ… (si tu avais été cadre, ce n’est pas que je t’aurais fait la gueule à plu’ jamais vouloir te parler, c’est que, avec soupirs, je t’aurais ʺpardonnéʺ, en disant quelque chose comme ʺbien que tu sois cadre, tu me sembles quelqu’un de bien, il peut y en avoir quelques-uns parmi les cadres, OKʺ). Que tu ne sois pas cadre, c’est plus commode pour mon équilibre, merci. »
– Il m’a répondu « Je n’ai rien fait pour ne pas être cadre, je n’en suis pas capable c’est tout et c’est comme ça. Je n’ai pas ou plu’ de regret. »
– J’ai contre-répondu : « D’après mon expérience, ʺêtre cadreʺ n’a aucun rapport avec ʺêtre bienʺ, ʺêtre supérieurement intelligent ou autre qualité indéniableʺ, c’est seulement ʺêtre supérieurement ambitieuxʺ, ʺsupérieurement méprisant (à tort) envers les travailleurs de peineʺ. »

---------- Ajout (13/12/2019) : Parallèle avec sénateurs
   Hier à la télévision, sur chaîne LCI je crois, il a été discuté de la retraite universelle, devant s’appliquer même aux sénateurs (actuellement 3000€/mois après un mandat de 5 ans ; 6000€/mois après 10 ans ; cf.1000€/mois à un smicard pour 42 ans de cotisation) ET un des journalistes, avec le total assentiment des autres, a dit que les sénateurs devaient être traités au moins comme des cadres, « c’est bien normal ». Cela m’amène tout au contraire à l’amalgame « sénateurs = cadres = pourris privilégiés injustement ».
   Il était dit que c’était le prix à payer pour que les meilleurs choisissent cette voie, mais je ne suis pas d’accord : les meilleures personnes ne sont pas cupides mais dévouées. Il s’agirait uniquement de choisir les meilleurs menteurs parmi les cupides. C’est moche. Sénateurs moches comme cadres moches, d’accord, hélas.

---------- Ajout (16/11/2020) : Camarades d’études
  Quand en 1982, j’ai entamé un IUT Biologie Appliquée, c’était dans l’idée de devenir technicien laborantin, ce qui s’appelait Analyses Biologiques et Biochimiques en seconde année. Toutefois, une fois sur place à l’IUT de Montpellier, j’ai appris que les autres possibilités de 2e année étaient Industries Alimentaires et Diététique (+ Hygiène de l’Environnement en cas d’échange avec l’IUT de Perpignan), et il y avait environ 80 places ABB, 25 IA, 10 Diet. Et tout le monde disait que ABB conduisait au métier de petit(e) technien(ne) à bas salaire, quand IA conduisait au poste de cadre dans l’industrie avec fort salaire. « Donc » la plupart des « mieux notés » en 1e année choisissaient IA et, quand toutes les places étaient prises, les suivants se rabattaient sur ABB. Nous n’avons été que quelques-uns parmi les mieux notés à opter pour ABB quand même : celles voulant continuer leurs études en fac après l’IUT, et moi triste (« dépressif » disent les docteurs idiots) voulant m’enterrer en bas de l’échelle sociale.
  Quoi qu’il en soit, j’en retiens qu’à compétence équivalente (technicien « supérieur »), on est soit subalterne sous-payé (commandé par grands chefs médecins ou pharmaciens) soit chef surpayé (commandeur d’ouvriers). Ce n’est pas une question de valeur ou d’efficacité ou de savoir, seulement une question d’ambition à dominer et prendre le fric. Avec ma sensibilité plutôt égalitariste (ou même : préférant le faible au fort, ayant été petit frère brimé par un grand frère écraseur, puis premier de la classe amoureux de la dernière de la classe), ça ne me fait pas admirer les cadres mais plutôt les voir comme « moches de cœur », abusivement dominateurs.
  [Concernant le volet genré de cette orientation choisie : il y avait environ 80% de filles en IUT Bio, 10% de filles en IA, 90% en ABB, 100% en Diet, pourquoi ? Je pense que la biologie est un peu de la cuisine, ce qui attire plutôt les filles, par nature ou par conditionnement familial, surtout pour la voie nourricière Diet. Ensuite la vocation de devenir riche cadre touchait surtout des garçons, visant à se placer en princes charmants friqués payant à leurs épouses une place de femme au foyer, quand le choix plutôt féminin d’être non-cadre visait peut-être un salaire d’appoint avec durée modérée de travail permettant de s’occuper des enfants, point jugé plus important que la vie professionnelle. Tout cela n’était pas dit, pas discuté, c’est simplement la lecture que j’en ai a posteriori. Il est possible aussi que la voie IA, traitant entre autres choses de machines et outils, faisait un peu « mécanicien », attirant peu les vocations féminines, compte tenu des traditions locales ou familiales.]

---------- Ajout (02/02/2023) : Ex-collègue
   De 2002 à 2012 environ, j’étais technicien de recherche dans une équipe restreinte, avec une collègue stable à ce poste et un ou deux postes supplémentaires pour technicienne(s) supplémentaire(s) ou stagiaire(s). Puis l’encadrement a décidé d’annuler cette équipe, transférant la tâche en question à une autre équipe sur un autre site, tandis que nous étions recasés ailleurs. J’ai postulé à un emploi de biomathématicien mais n’ai pas été retenu (et dix ans pluss tard, l’ex-chef de ce département a reconnu que mes critiques de ce service étaient fondées, que des erreurs professionnelles avaient été commises, hum – ils ont eu raison d’avoir peur de moi mais cela aurait été dans le bon sens que je les corrige, du mois scientifiquement honnêtement pas financièrement commercialement). J’ai été recasé dans un travail très informatisé d’analyse génétique (identification microbienne par séquençage – domaine méconnu avant la crise covid19) tandis que ma collègue est partie dans un autre département, où elle est devenue cadre. Je lui ai dit conventionnellement bravo car c’est considéré comme une promotion, en ajoutant que moi je n’aurais pas pu devenir cadre ainsi. Mais, dix ans après, souffrant de burn-out, elle a démissionné, se confirmant à mes yeux : quelqu’un de mieux que les cadres (habituels, sauf exceptions).