L’école religieuse dont je rêve (Humour ?)
par Amécie (pas le A privatif : le protozoaire), 25/03/2012

Dernier ajout

    Mon fils ira au catéchisme (Jésus a demandé de me tuer si je m’y opposais, Matthieu 18.6-9, Marc 9.41-42), OK (hum), mais j’aimerais que ça soit une belle école morale, pas une horreur. Je rêve :

– Citation : Evangile de Matthieu 15.21-24 : « Guérison de la fille d’une païenne ». Une Cananéenne lui demande d’exorciser sa fille. « Jésus répondit : "Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël" ». 15.25-26 : « Mais elle vint se prosterner devant lui : "Seigneur, viens à mon secours !" Il répondit : "Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens." » 15.27-28 : «"C’est vrai Seigneur, reprit-elle ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres." Jésus répondit : "Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux !" Et, à l’heure même, sa fille fut guérie. »
– réponse : hourra, gloire au Seigneur !
– Exercice : Remplacer Cananéenne par Juive et tribus d’Israël par tribus aryennes, alors ce Jésus passe au tribunal pour crime de racisme antisémite fasciste. Cherchez l’erreur…
– réponse : trouvé ! Ce rabbin Jésus est très normalement un Israélite raciste, et il entend être reconnu comme le Messie Israélite. Il sera rejeté par la plupart de son public cible, et se rabattra donc sur les étrangers qu’il traitait de chiens. Ouille-ouille-ouille, la bévue !
– Exercice : Qu’aurait dit le vrai Jésus, l’inventeur de la morale humaniste (non-raciste) universelle ?
– réponse : trouvé ! : Il aurait dit presque le contraire : « Cananéenne, je suis désolé : tous les humains se valent en dignité et en droits, nul humain n’est un chien à la naissance ; hélas, ma mission à moi est de ramener les racistes israélites à l’amour d’autrui, je n’ai hélas pas le temps de m’occuper de ta fille, je te demande pardon. »
– Et quand la Cananéenne se présente comme chienne se contentant de manger les miettes sous la table des maîtres ?
– ben : « si tu refuses le travail, tu n’auras effectivement que les miettes, mais si tu es plus travailleuse que ces prétendus maîtres, c’est toi qui devrais être à table. Ne les tue pas, dis leur qu’ils sont pourris et seront punis, par Dieu post mortem et ils risquent de se faire tuer par moins gentille que toi. »
– Et la fille possédée ?
– oui : « Oups, si, finalement : j’ai trois secondes à vous consacrer, hop, que ta fille soit guérie, et tous les possédés d’ailleurs, avec signature "cadeau du Christ" sur le front, en langue locale (ou chanté par un papillon, pour les tribus n’ayant pas l’écriture). Je ne suis pas complice du Mal : je suis venu guérir le Mal, moi (le Vrai moi). »
– Exercice : qu’aurait pensé ce Jésus-là du meurtre et asservissement des Cananéens (là avant Israël) ? puis expulsion ou meurtre des Amérindiens, des Palestiniens ? Non, annulé, c’est une question illégale, jouons au ballon ! rond ou ovale ?

Ajout julevernien (21/08/2016)
  Quand j’étais enfant, les enseignants nous encourageaient à lire/dévorer les livres de Jules Verne, et je me souviens surtout de "Deux ans de vacances" : des enfants français au 19e siècle se retrouvent sur une île déserte, sans adulte survivant, et recréent une société ; ils se veulent démocrates et organisent une élection pour un jeune chef, mais "bien sûr" le mousse noir n'a pas le droit de vote "puisque il est noir"... (ça ne semble pas une critique par l'absurde choquant mais une évidence sincère de l'époque). Et la réaction de l'enfant noir en question est qu'il accepte cela sereinement, sans protester, c'est ça un "bon noir", inférieur mais pas mauvais : se reconnaissant inférieur. Jésus a exactement traité ainsi la cananéenne : il l'approuve de l'adorer lui, et de se reconnaître inférieure aux juifs, elle est ainsi "une bonne inférieure, une bonne chienne". Et je trouve que c'est atrocement raciste, tant l'élection par tous sauf noirs que le traitement jésuesque de la cananéenne, le traitement israélien/israélophile des palestiniens/goys. Non, ce détail n’était pas une anecdote absurde du 19e siècle, le problème est partiellement intemporel, partiellement très actuel, et le dire n’est pas de l’antisémitisme raciste, c’est au contraire de l’antiracisme vrai, donc hérétique, certes, sous domination judaïque inavouée.

L’étape Canaan d’avant (09/04/2019)
  Si Dieu existe et a dit aux Hébreux qu’il leur donne le pays de Canaan, et « tu ne tueras point », qu’est-ce qu’Il va faire ? C’est ultra-simple : Il va parler à chaque Cananéen pour lui dire de laisser la place et s’en aller, en prouvant qu’Il est le seul vrai Dieu en bougeant les murs et montagnes, une seconde après l’avoir annoncé, de manière impossible matériellement, facile pour un Tout Puissant. Et si la personne résiste quand même, Il lui annonce la sanction envisagée : il ne se réveillera pas le lendemain (ou sera transformé en ver de terre ou en crotte), comme tous les opposants à Dieu, simplement euthanasiés le jour-même. Mais Il n’a pas fait du tout ainsi, pourquoi ?
  Ecoutons la version Bible du truc : les Hébreux ont exterminé les Cananéens sur ordre de Dieu, avec exception inexpliquée à « Tu ne tueras point ». Explication 1 : Dieu n’existe pas (c’est pour ça qu’Il n’a rien demandé aux Cananéens, et ne les a pas euthanasiés magiquement), et des massacreurs ont fait n’importe quoi en Son nom fictif, de manière incohérente idiote. Explication 2 : ce Dieu n’est nullement le Dieu universel créateur de l’Univers entier mais la divinité imaginaire propre à la tribu Juive (comme le Dieu Soleil des Incas, ou le Grand Manitou des Dakotas, ou le Père Immense du Gourou dans la secte Mandarom, ni plus ni moins), et il a été clamé Dieu universel par pure intolérance féroce, idiote, enfin ça n’explique pas les incohérences totales (tuer sur ordre de ne pas tuer) mais on se rapproche d’une semi-cohérence. Explication 3 : Dieu fait n’importe quoi n’importe comment selon Son bon vouloir, loin au-dessus de la logique cohérente ; heureusement, les religieux sont là pour commander en Son nom, décoder Ses paroles incompréhensibles… il est simplement condamné de douter logiquement parce que ça casse tout à l’oppression prévue. Explication 4 : « tu ne tueras point » signifiait « juif ne tue pas ton prochain juif, tu es par contre encouragé à tuer le goy et autre chien blanc ou singe noir », les religions du Livre seraient les religions du racisme tueur pro-juif, intolérable humanistement (mais couvert de mensonges en clamant Juif = Victime de racisme, toujours, partout).
  Outch ! Y a-t-il des milliards de croyants idiots sur Terre ? Hélas, oui apparemment. Mais la Religion interdit de réfléchir, et les gens qui obéissent sont plus victimes que méchants eux-mêmes. Avec menace terroriste d’enfer post mortem ou futur Déluge n°2 (invérifiable présentement), les gens tremblent et « ça marche » (chez beaucoup de gens), et pas seulement les « intoxiqués dès le berceau ».
  Et ce n’est pas qu’un vieux truc antique légendaire (peut-être imaginaire) : au nom de la grandeur d’Israël antique, généré « divinement » par l’extermination des Cananéens, les Juifs ont épuré à partir de 1948 la Palestine avec entier soutien des maîtres du Monde (les leaders occidentaux, leaders français en particulier), toute objection étant clamée incarner le mal raciste exterminateur… Et il ne s’agit en rien de rien de laïque réparation historique : les USA n’ont nullement été rendus aux Amérindiens quand Israël était rendu aux Juifs, non, il ne s’agit pas de logique équitable mais de fanatisme religieux (ou raciste pro-juif pour les athées). C’est idiot ? Euh, pire qu’idiot je dirais : criminel contre l’intelligence et la morale la plus élémentaire, la plus universelle (hors imbéciles intoxiqués). Le tour de passe-passe rhétorique a consisté à décréter comme prétendue morale universelle (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme) l’entière liberté de religion, même esclavagiste et génocidaire (il suffit de ne pas en parler, hop, c’est gobé, signé, imposé férocement, en diabolisant/étouffant les objections).
  Je ne suis pas dupe, simplement. Je suis en danger, donc. Pas en danger de punition par Dieu (inexistant ou mort ou bon au contraire), mais en danger d’assassinat par fanatique humain prétendant servir son imaginaire Dieu massacreur jaloux (caractériel).

Idem avec reprise sourcée de la source Josué (08-12/05/2020)
  [J’ai eu une discussion avec un ami, au sujet du mot prétendu divin « Tu ne tueras point » à l’humanité, contredit par le massacre prétendu humain (sur ordre divin) des Cananéens, plus loin dans la Bible. Echange contradictoire :]
– (Moi) Ce que je condamne dans les religions n’est nullement telle croyance invérifiable dans les nuages (nom du Créateur éventuel, météo il y 3014 ans 2 mois et 6 jours…) mais les approbations de meurtre pour délit d’opinion, et l’approbation d’esclavage, ce qui me semble immensément grave, intolérable sans que cela explose en violence réitérée – ce qui se passe entre Occident et Islam depuis que l’Occident israélo-guidé a décidé de rendre la Palestine aux Hébreux en brimant/tuant les Arabes récalcitrants (sans rendre en rien les USA aux Amérindiens équitablement). Inversement, je suis très choqué que des opinions sans violence aucune soient condamnées comme criminelles, une erreur à ce sujet ne contenant aucune violence mais échappant aux faux argumentaires prétendant légitimer des privilèges.
– (Lui) Toujours la même chose, tu considères les religions du livre comme matrices des régimes totalitaires. Personnellement je considère que ce sont des interprétations fautives qui génèrent des massacres. De plus des massacres interviennent dans d’autres religions qui n’appartiennent pas à cette catégorie comme les Aztèques par exemple.
– (Moi) Je ne considère absolument pas les religions du livre comme matrices des régimes totalitaires, tu te trompes totalement. Ce qu’on m’avait appris (dans ma famille ou à l’époque, je ne me souviens plu’), c’est que l’invasion des Amériques avait été faite par des mauvais chrétiens faisant semblant de servir le Christ. Puis, des décennies après, j’ai entamé la lecture des textes sacrés, et j’ai été horrifié, car ça contient explicitement l’appel au meurtre de masse pour désaccord religieux. Je trouve ça très grave. Qu’il y ait eu d’autres horreurs ailleurs par le passé n’excuse en rien que ces textes sacrés soient encore approuvés aujourd’hui (et le président étasunien prête serment sur la Bible).
– (Lui) Comme tu considères que l’extermination des peuples de Canaan, en fait décidée par Dieu, est le fait des Hébreux, et que les différents peuples qui s’appuient sur les Ecritures ont génocidé, je ne vois pas comment tu peux nier la relation de cause à effet que tu soutiens.
– (Moi) Je ne comprends rien à ce que tu écris : un tout puissant voulant exterminer une population n’a absolument aucun besoin de tueurs humains pour le faire, il suffit qu’il fasse que les « à éliminer » ne se réveillent pas. Quand en plus il a commandé aux humains de ne pas tuer, cette contradiction est stupidissime absurde, contraire de la grandeur prétendue, "poubelle ! direct". Ceci dit concernant le pourri texte prétendu sacré, peut-être que les Hébreux n’ont pas exterminé les Cananéens, je n’en sais rien de rien, d’autant que je ne crois pas à l’histoire prétendue, même non religieuse légendaire. Mais si ce n’est pas vrai, les Israélites n’ont aucun droit spécial sur Israël (quand il est clamé que les amérindiens n’ont aucun droit sur les USA), c’est un bouleversement total, nous plaçant dans le camp du pire dans la guerre Occident/Islam (à gouvernants sionistes/antisionistes). Et je ne vois pas clairement la relation de cause à effet dont tu parles, que je dénie ou ne dénie pas, ce n’est pas clair dans mon esprit, ce à quoi tu te rapportes. Par ailleurs, Dieu m’a dit que les Ecritures sont des Faux en écriture, et je Le crois sur ce sujet. Quant à savoir si Dieu existe ou pas, indépendamment de mon imagination, je n’en sais rien. Ce n’est pas que je sais ça vrai ou faux, je n’en sais rien. L’une des positions est vraie et l’autre est fausse mais je ne sais pas laquelle et je pense impossible de le savoir un jour, tout étant envisageable.
  [Et autre conversation sur thème approchant :]
– (Moi) Comment pratiquer « pacifiquement » (selon toi) une religion appelant à tuer les incroyants ? ce n’est pas que l’islam dont je parle là mais des religions du Livre, le judaïsme vénérant l’extermination des Cananéens, le christianisme vénérant (comme immensément bon et généreux pardonneur) Jésus appelant à tuer les parents détournant leurs enfants de Dieu, Mohammed appelant à tuer israélites et chrétiens sans préciser « contemporains et pas éternellement ».
– (Lui) C’est toi qui encore une fois voit des paroles qui ne sont pas dans les Ecritures ou qui sont contradictoires. Tu répètes encore et encore comme un mantra ton affaire de Cananéens qui ne tient pas plus qu’hier. Je réponds à une de tes nouvelles fake news : le Coran n’appelle pas à tuer les juifs et les chrétiens mais à leur donner un statut inferieur.
– (Moi) L’extermination de villes cananéennes (certes pas 100,00% de la population cananéenne) par les Hébreux n’y laissant pas une âme en vie (donc bébés inclus) n’est pas une invention fake news de ma part mais une lecture que j’ai trouvée dans la Bible, livre de Joshué je crois. Je n’ai hélas pas pris de notes pour te citer le chapitre, la ligne. Pareil pour le Coran qui m’a horrifié sans que je prenne de notes précises sur la sourate exacte. J’ai pris des notes sur les Evangiles, là je peux te citer ce que tu nies aussi pareillement, je ne vois pas l’intérêt de me lancer dans des jours entiers de relecture des autres textes pour te prouver que tu te trompes, que tu me condamnes à tort. Enfin, si je rêve en ce moment mes souvenirs, peut-être que je ne retrouverai pas ce dont je me souviens, mais ce que je dis correspond sincèrement à mes souvenirs (= vérité sous éventualité que tu existes).
– (Lui) Nous ne sortons pas de cette histoire cananéenne. Je me répète donc, soit tu acceptes les Ecritures comme relatant un fait historique et tu le prends dans son ensemble, c’est à dire dans une optique de croyant ou tu les nies en bloc. Si tu choisis ce qui t’arrange, c’est facile. Et c’est surtout faux si tu n’as pas de preuve objective de ce qui est vrai et ce qui est faux.
– (Moi) Pour l’affaire cananéenne, je te trouve anormalement sévère, concernant ce qui est peut-être une légende. Comme pour l’agnosticisme, tu rejettes qu’on soit dans l’incertitude, tu obliges à prendre parti pour un camp ou le camp opposé, alors qu’à mon avis la sagesse est le doute vis-à-vis des deux côtés affirmatifs à tort. Que tu préfères tes opinions à celles d’autrui est envisageable, tout le monde fait un peu comme ça, mais quand tu décrètes que l’opinion d’autrui est fausse, prouvée fausse, c’est à mon avis toi qui es dans l’erreur. Désolé.
– (Lui) Pour l’affaire cananéenne, une fois de plus nous avons un désaccord total de méthode. Je ne vois pas comment on peut prendre une partie du texte et pas une autre. Si je suis ton raisonnement, je pourrais très bien dire : Dieu a ordonné à Israel de détruire les Cananéens et les Hébreux ont refusé. Et à partir de là, Israël devient le prototype de toute démocratie future. Je ne dis pas qu’un texte puisse être en partie révisé par des éléments nouveaux mais nous n’en avons pas dans ce cas précis.
– (Moi) Désolé, je ne comprends pas ce que tu me reproches dans ce que tu appelles l’affaire cananéenne. Je me replongerai peut-être dans le livre de Joshué pour comprendre ce que tu dis, on verra. Le souvenir que j’en ai, ce n’est pas que Dieu ordonne de massacrer les Cananéens, c’est que dieu dit aux Hébreux qu’il leur donne le pays de Canaan, et donc les hébreux en prennent possession, voulant réduire les Cananéens en esclavage, et massacrant les villes refusantes (en oubliant le « tu ne tueras point » divin), l’ensemble étant dit glorieux admirable exauçant la volonté divine (toujours en oubliant la contradiction avec « tu ne tueras point »). C’est toi qui me répliquais que c’est Dieu qui a commandé de tuer les Cananéens et pas des humains qui l’ont fait par eux-mêmes, il faudrait relire le livre, c’est long et chiant, mais ça en vaut peut-être la peine, c’est vrai.
– (Lui) Si je me souviens bien du passage dans la Bible, Dieu parle de la destruction des Cananéens à cause de leurs péchés, destruction voulue par Dieu et dont les Hébreux ne sont que les exécutants. Je crois qu’il n y a que les jebuséens, habitant de Jérusalem, qui ont été épargnés.
  Je reprends donc l’analyse du sujet. Pour cela, sans relire l’intégralité de la Bible, je me suis appuyé sur la synthèse suivante, concernant ce sujet : https://larevuereformee.net/articlerr/n225/la-conquete-de-canaan-un-genocide
  Je relève en particulier : « La conquête de Canaan : un génocide ? Par Ronald BERGEY, professeur d’Ancien Testament à la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence. (…) livre de Josué (…) récits de guerre aux chapitres 6 à 12 (…) habitants vaincus, massacrés dans un véritable bain de sang. Ces impressions semblent confirmées par le narrateur des récits de bataille. Il martèle son message : « Josué battit tout le pays (…) il ne laissa aucun survivant (…) l’affirmation « comme l’avait ordonné le Seigneur, le Dieu d’Israël » (Jos 10:40). Le Pentateuque dépeint en termes durs la manière dont Dieu va, ou Israël doit, traiter les nations en Canaan. Elles seront effacées (khd Ex 23:23), chassées (grs Ex 23:28-31; Dt 7:1), expulsées (nsl Dt 7:1), repoussées (hdp Dt 9:4), retranchées (krt Dt 12:29), détruites (smd Dt 12:29), ou dépossédées (yrs Dt 9:5, 12:29)1. Le verbe le plus dur est heherîm (hrm) d’où est dérivé le nom herem. (…) « Tu les voueras à l’interdit » ou, traduit autrement, « tu les frapperas d’anathème » (Dt 7:2, 20:17) (…) Dans les récapitulatifs de batailles individuelles où le herem a été appliqué se trouvent également les expressions dures comme « ils les passèrent au fil de l’épée », ou « il ne resta rien de ce qui respirait », rendues parfois plus poignantes par le rajout « hommes, femmes et enfants » (Dt 2:34, 3:6; Jos 6:21, 10:40, 11:11, 14, 12:40). (…) Croire en l’extermination des Cananéens sur l’ordre de Dieu pose un problème de taille d’ordre éthique et théologique. (…) seules trois villes, parmi la trentaine vaincues mentionnées (Jos 12), auraient été brûlées (…) ces peuples ont continué à habiter, dit le narrateur, « au sein d’Israël jusqu’à aujourd’hui » (Jos 13:13, 15:63, 16:10; Jg 1:21, 29, 32, 33; cf. 2 S 24:7). Quelle que soit la datation de l’arrivée en Canaan des Israélites, fin du XVe ou milieu du XIIIe siècle (…) Ce n’est qu’à partir du règne de David, et finalement à l’époque de Salomon, que l’étendue territoriale promise, « depuis le fleuve d’Egypte jusqu’au grand fleuve, à savoir, l’Euphrate » (Gn 15:18), a été soumise à Israël (1 R 4:21-25; cf. Dt 12:20, 19:8). (…) Josué, lui-même, solennellement, avertit le peuple: (…) (Jos 23:12-13) Il est clair, selon cet avertissement, que les Cananéens ne seraient pas exterminés. Ne pas avoir annihilé les Cananéens, s’agit-il d’un échec de la part d’Israël ou, pire encore, de la désobéissance à un ordre de Dieu ? Comment alors interpréter les lois du herem en Deutéronome (7:1-2, 20:16-18)? Est-il réellement question d’une prescription du génocide de la population autochtone ? 1. La réponse rabbinique. D’après des sources anciennes et médiévales rabbiniques, Josué a rédigé (…) cette pensée: « On ne livre une guerre à quiconque sans l’avoir invité à la paix… Si les gens acceptent la paix et les sept lois des Noahides, on ne tue personne : ils deviennent tributaires et serviteurs des Juifs. » Quand il a proposé la paix au roi amoréen, Sihon (Dt 2:26), bien qu’il ait reçu l’ordre de Dieu de faire la guerre (2:24), Moïse s’est permis de prendre cette initiative. (…) Même à l’égard des villes assiégées qui ont refusé la paix (Dt 20:12), le siège, une fois commencé, ne devait encercler que trois côtés d’une ville pour permettre à ceux qui voulaient s’échapper de se sauver par le quatrième côté. Il était également permis d’offrir aux habitants de Canaan la liberté d’émigrer. (…) 2. La réponse de la critique littéraire. (…) les conséquences tragiques du péché de l’adoration des dieux des nations, d’où la déportation et l’exil d’abord en Assyrie, et puis en Babylonie. (…) « Cela arriva parce que les Israélites avaient péché contre le Seigneur, leur Dieu (…) ils avaient suivi les prescriptions des nations que le Seigneur avait dépossédées devant les Israélites (…) n’enlève pourtant pas l’embarras de la doctrine de l’anathème dans la loi du Deutéronome et sa fidèle exécution par Josué en obéissance à Dieu. Certains de ces commentateurs et d’autres critiques cherchent donc à atténuer la connotation brutale du herem par les justifications théologiques. (…) 3. La réponse « rhétorique ». (…) des expressions de guerre employées, d’un côté, en Deutéronome et dans les récits de bataille en Josué, et de l’autre, dans les annales de guerre assyriennes, où figurent les expressions « il ne laissa pas un rescapé » (cf. Dt 2:34; Jos 10:28, 30, 37, 39), « sans laisser de rescapé » (cf. Dt 3:3; Jos 10:33, 11:8), « il ne laissa aucun rescapé » (cf. Jos 10:40), ou « il ne resta rien de ce qui respirait » (cf. Dt 20:16; Jos 11:11, 14). Il est clair, à partir des sources bibliques et assyriennes, que ces expressions ne se traduisaient pas dans la pratique au sens strict. C’est du langage conventionnel de guerre d’intimidation du Proche-Orient ancien. (…) vouer en anathème est rhétorique, car la loi d’anathème du Deutéronome 7 prescrit la destruction des lieux de culte païens (…) Même Israël, frappé d’anathème, n’a pas été exterminé (Dt 7:26; Es 43:2; Mal 3:24; cf. Dt 6:15, 7:4, 8:20; Jos 24:20). 4. La réponse des milieux conservateurs. (…) « Car c’est à cause de la méchanceté de ces nations que le Seigneur les dépossède devant toi. » (Dt 9:4; cf. Gn 15:16; Lv 18:25). Ou encore: « Car tu les voueras à l’interdit… afin qu’ils ne vous apprennent pas à imiter toutes les horreurs qu’ils font pour leurs dieux et pécher contre le Seigneur, votre Dieu. » (Dt 20:17-18; cf. 7:4; Ex 34:16; Lv 20:23) De plus, l’application de l’anathème aux nations de Canaan est justifiée dans les récits de guerre par le renvoi aux lois deutéronomiques « comme l’avait ordonné le Seigneur » (Jos 10:40, 11:12, 15, 20). Ces interprètes insistent donc sur le rôle d’instrument que jouait Israël. C’est Dieu qui a ordonné l’extermination afin d’exécuter son jugement sur les nations perverses et, en même temps, de préserver son peuple du naufrage moral à cause de l’influence néfaste de ces populations. (…) Si les Cananéens n’avaient pas été exterminés, le peuple élu aurait été corrompu par leur religion dépravée et leurs mœurs dégénérées. (…) / Comment résumer ces réponses divergentes ? Pour diverses raisons, les rabbins juristes ont cru que l’ordre d’exterminer les sept nations était réel, mais en même temps abrogé par leur acceptation des conditions imposées par Israël. Selon la critique de la rédaction, l’anathème des nations était utopique, théorique et une fiction littéraire deutéronomiste. Pour d’autres, le herem faisait partie du langage conventionnel de guerre de l’époque, réel et inconditionnel seulement dans un sens polémique ou rhétorique. En revanche, la lecture conservatrice veut que l’extinction des Cananéens soit réelle, inconditionnelle et théologiquement correcte. (…) 5. Une lecture à partir des lois d’anathème deutéronomique. (…) On peut qualifier Deutéronome 7:1-5 de loi d’anathème « culturel », et Deutéronome 20:10-18 de loi d’anathème « de guerre ». (…) « Mais dans les villes de ces peuples que le Seigneur, ton Dieu, te donne en héritage, tu ne laisseras la vie à rien de ce qui respire. Car tu les voueras à l’interdit (…), comme le Seigneur, ton Dieu, te l’a commandé. » (…) A la différence de la stipulation relative aux villes éloignées où juste les mâles adultes sont tués, dans ce cas, tous les habitants des villes hostiles en Canaan subiraient de lourdes conséquences. Vu de cette manière, la loi d’anathème de guerre éclaire certains comportements des Israélites lors de la conquête et certains commentaires au sujet des habitants de la terre promise. D’abord, à l’occasion de la première bataille de la conquête, Moïse a envoyé une proposition de paix (shalôm) à Sihon, roi amoréen de Heshbôn. Lui, il a choisi la guerre (Dt 2:26, 32). Alors Israël a pris toutes ses villes et les a « vouées à l’interdit, hommes, femmes et enfants, sans en laisser échapper un seul » (verset 34). Og, roi de Bashân, lui aussi, a décidé de combattre Israël et le sort de ses villes et de leurs habitants a été le même (Dt 3:1, 6). (…) ces deux villes ennemies ont été vouées en anathème et elles ont subi la perte de leurs habitants, hommes, femmes et enfants (6:21, 8:25-26) (…) Israël, comme préconisé dans la loi d’anathème de guerre, n’a rien laissé qui respirait (10:28, 33, 37, 39, 40, 11:14). (…) rois vaincus : « Car c’est du Seigneur que venait l’endurcissement de leur cœur à faire la guerre à Israël, afin que celui-ci puisse les vouer à l’interdit, sans leur faire grâce, et les détruire comme le Seigneur l’avait ordonné à Moïse. » (Jos 11:20; cf Dt 2:30) (…) Enfin, selon Deutéronome 20:11, les habitants d’une ville en Canaan qui ont accepté la paix deviendraient tributaires ou corvéables (mas) et serviraient (‘bd ) Israël. (…) d’autres villes, lorsque Israël était devenu plus fort, ont été ultérieurement astreintes à la corvée (Jos 17:13; Jg 1:28; cf. Jos 9:23, 27, 16:10; Jg 1:30, 33b). (…) ont été astreints à la corvée d’esclaves (mas-‘obed, verset 21). (…) même si les habitants des villes hostiles ont été tués, la conquête n’a pas été l’occasion d’un génocide. A cela, on peut ajouter que la notion de génocide est étrangère aux prescriptions du Pentateuque et aux récits relatifs à la prise de possession de la terre promise. Deuxièmement, l’échec d’Israël résultant dans l’exil ne réside pas dans un manquement quelconque à l’égard de l’extermination des nations, mais dans son refus de s’abstenir des rapports d’alliance (…) rendirent un culte à leurs dieux » (Jg 3:5-6). C’est justement les deux choses qui ont été interdites (Ex 34:16; Dt 7:3; Jos 23:7, 11, 42). C’est pourquoi Israël, ayant violé la loi d’anathème culturel, lui aussi est devenu impur, « horrible » et anathème (Dt 7:26; Es 43:28; Mal 3:24; Ps 106:39). (…) »
  Ma conclusion :
1/ Effectivement, certains experts religieux clament que le massacre des Cananéens est une fanfaronne façon de parler (à l’époque, là-bas) pour faire peur, sans faits de meurtre correspondant, mais comme la lecture au premier degré dit l’exact contraire, le label « sacré incontestable » peut conduire à vénérer un sens faux, incitant au meurtre de populations entières, enfants compris, ça me semble abominable, inexcusable. Bref, sur la base des mêmes textes (sans même les mettre à la poubelle avec un scepticisme comme le mien), il est possible de dire qu’a été parfaitement respecté l’ordre « tu ne tueras point » et possible inversement de clamer que le massacre religieux est entièrement permis, demandé par Dieu (qui a droit à l’incohérence pour nous incompréhensible), de tels textes ne valent absolument rien, loin d’apporter une valeur supérieure.
2/ Une de ces lectures, apparemment pas envisagée dans le texte ici cité, serait que Dieu n’a nullement demandé, après avoir commandé « tu ne tueras point », que les Hébreux massacrent les Cananéens. Il a dit de faire cesser leurs cultes mauvais en imposant les cultes israélites, et comme il venait de commander « tu ne tueras point », il est évident qu’il ne fallait nullement en tirer un prétexte à massacre (surtout des enfants innocents et rééducables). Les Hébreux se seraient référés à de vieilles lois périmées par le nouveau commandement « tu ne tueras point », ce qui est une faute. [Le texte envisage seulement le contraire : que l’exil des Hébreux vers Babylone, après, aurait été une punition divine pour n’avoir pas massacré l’intégralité des Cananéens, massacre humain prétendu voulu par Dieu !]
3/ Décréter qu’est divin incontestable le droit des Hébreux à faire esclaves les autres peuples, les massacrer enfants compris s’il y a refus, à mon avis c’est un crime contre l’humanité. La notion n’existait pas à l’époque mais garder cette religion actuellement constituerait un crime contre l’humanité totalement. (Enfin, toutes les religions du Livre fonctionnent un peu comme ça, mais christianisme et Islam invitent chacun à les rejoindre sans punition aucune, c’est différent du judaïsme qui est non-prosélyte donc hostile aux goys sans les inviter à se convertir [et bénéficier du statut « pleinement aimé de Dieu »]).
4/ Un Dieu tout puissant aurait pu changer les vénérations des Cananéens sans les faire massacrer, c’est totalement idiot et la seule explication me semble qu’Il n’existe pas, donc que cette religion est immensément stupide. A supposer même que Dieu se refuse à changer ces croyances selon lui mauvaises, Il pouvait euthanasier les coupables sans les faire massacrer par des humains ce qu’il avait interdit.
5/ Le contexte est polythéiste : chaque peuple a son dieu, et il semblerait donc que Yahvé n’est en rien universel tout puissant capable de s’imposer aux Cananéens, il n’y a qu’un manifeste d’intolérance esclavagiste ou meurtrière de masse, cette religion est bien une horreur absolue. Que cet épisode n’ait en rien été dénoncé par Jésus et Mohammed indique que ce sont toutes les religions du Livre qui sont coupables en la matière. Mère Thérésa n’a-t-elle pas lu la Bible ? (appelant à exterminer les incroyants, pas à les aimer du tout)…
6/ Les anciennes prescriptions dites divines, qui incluaient la façon d’exterminer les peuples en désaccord refusant d’être esclaves, personne à l’époque n’a songé que le commandement « tu ne tueras point » les invalidait comme totalement fausses et mensongères. Donc la conquête massacreuse du pays de Canaan n’est en rien un meurtre sur ordre divin : ce serait une prise de possession sur ordre divin (prétendu), s’accompagnant de meurtres en totale opposition aux nouveaux ordres divins (prétendus). Clamer que cela a suivi l’ordre divin magnifique est un contresens total, valant force de loi internationale pour les sionistes…
7/ Si le Dieu unique Yahvé existait, tout puissant et raciste pro-Hébreux anti-goy, il aurait pu dire facilement à chaque Cananéen de s’en aller, laissant la place aux Hébreux, mais ça n’a pas eu lieu (d’où massacre plutôt) et, à mon solide avis, c’est parce qu’Il n’existe pas du tout, le délire L’ayant fait apparaître à un prétendu prophète n’étant qu’un délire, et ne justifiant aucun massacre, à l’époque et a fortiori 3 millénaires plus tard en Palestine. Incroyablement, l’observer logiquement est classé en France comme acte de haine raciste antisémite ! (En fait : résistance interdite au racisme anti-goy vainqueur). Au fou ! (ou : au malhonnête total plutôt, ou stupide total certes pour innocenter un peu). [Ce n'est pas mon ami contradicteur que je traite ainsi de malhonnête, mais la grande majorité politicienne voulant punir l'antisionisme comme antsémitisme indéniable.]

Discussion poussée encore (07/06/2020)
  Mon contradicteur et ami me répond : « (1) En plus maintenant tu soumets les actions divines à un rationalité terrestre. Ça me parait quand même difficile à défendre. (2) Pour le reste je ne vois pas tes objections suffisantes pour me faire changer d’avis. A savoir que tu ne prouves en rien que la destruction des Cananéens n’est pas faite sur l’ordre de Dieu si on croit aux Ecritures ou inexistante si l’on n’y croit pas. En un mot comme en cent, je ne vois pas où la responsabilité des Hébreux peut être engagée. »
  J’ai répondu :
1/ J’ai été élevé en « famille athée depuis deux générations » et, même si par tolérance j’accepte d’envisager que Dieu existe, ce n’est en rien une évidence première pour moi. Avec ta façon à toi de dire que la rationalité terrestre est à mettre à la poubelle car les actions divines sont immensément au-dessus, on revient au Moyen-Âge : que chacun taise sa gueule et obéisse à l’Eglise, qui après des vies entières à interpréter le texte parvient à déceler une ébauche de compréhension de la soumission de tous exigée. Désolé, je ne me plie en rien à ce diktat. Oui, il n’est pas prouvé impossible que Dieu existe, en ce sens je suis sceptique proche des agnostiques, pas athée farouche comme mes parents et grands-parents, mais de là à dire que je dois me coucher soumis sans plu’ droit à penser par moi-même car Dieu est tellement au-dessus, je ne suis nullement d’accord. Peut-être que, au contraire, Dieu est une construction imaginaire de l’esprit humain (la probabilité me semble a priori environ 50% comme l’existence de Dieu) alors asservir en Son nom, affirmer indéfendable d’oser réfléchir nous-mêmes, serait un total abus de pouvoir. Condamner de seulement l’envisager est un pareil abus, compréhensible sous l’Inquisition hélas (ou son équivalent ayatollesque) mais refusable si la liberté d’opinion n’était pas une farce (certes la loi Gayssot approuvée par la ligue européenne des droits de l’homme montre que la dictature règne sans le dire, ici maintenant). En tout cas, tu fais un choix politique (pas politicien), ce n’est pas une évidence de la raison, et que tu déclares indéfendable tout autre choix est une erreur, que tu refuses à tort de voir, tant pis (ce n’est pas grave : tu n’es pas armé asservisseur).
2/ Tu oublies une troisième éventualité (et les conséquences des deux premières), de manière pratique car elle te donnerait tort.
a) Dieu a ordonné aux Hébreux de massacrer les Cananéens, après leur avoir ordonné de ne pas tuer, c’est tellement au-dessus qu’on n’a pas le droit de dire que c’est idiot contradictoire débile, pas sacré du tout. Et les religions du Livre correspondantes, dominant actuellement le monde, seraient débiles crasses, mais chut, il ne faut pas le dire, pour ne pas prendre les ogives étasuniennes (au nom de la Bible explicitement) sur la tronche – mais « le terrorisme » c’est les autres de l’autre côté…
b) Toute cette légende est fausse, les Hébreux n’ont jamais conquis Israël donc n’ont nullement à être tenus pour responsables de cela. Mystérieusement, il reste interdit d’envisager alors illégitime que les prétendus descendants d’Hébreux aient (re)conquis cette terre deux mille ans après en chassant-massacrant les autochtones palestiniens, cette contestation étant classée « haine raciste antisémite » (par les leaders politiques, majoritairement israélites mais c’est sans doute une coïncidence).
c) Même si Dieu n’existe pas, peut-être que les Hébreux en fuite d’Egypte auraient pu inventer un commandement divin de massacrer et le faire (ce commandement étant contradictoire idiot après « tu ne tueras point » mais ils s’en foutaient : affirmer ça très supérieur divin dispense de la cohérence, hop, yeah). En déclarant ça sacré, et en recommençant deux mille ans après, sans prétendre cette fois que l’ordre venait de Dieu (l’esprit critique ayant un peu progressé depuis, quand même).
  La voie c condamne totalement les Hébreux et Israéliens 1948 sans que tu l’aies envisagée possible, hum…