Étonnante « Conduite du changement » à mon travail
Psycho passage à côté du sujet
(par A.Naunime, société Nébreux, 04/07/2017)

  Quand j’étais enfant, mes parents enseignants m’ont donné l’idée que le changement est un scandale, chaque ministre voulant changer l’Education (Nationale) entraînant évidemment grèves rebelles, scandalisées, victorieuses. Toutefois, je ne suis pas devenu enseignant ni même fonctionnaire, et ma pensée adulte est opposée : les fonctionnaires sont privilégiés, surprotégés, mais quand un employeur veut le changement, il est normal que les employés essaient de changer comme demandé, bien contents déjà d’avoir un emploi, un salaire.
  A ce sujet, j’ai été intéressé agréablement par un discours, dans ma société, sur « le changement » à titre de besoin général. Enfin, je comprends qu’il faut progresser pour faire mieux et/ou moins cher que la concurrence pour garder notre emploi, mais c’était présenté différemment. L’illustration, très marquante, était une caricature d’homme préhistorique proposant une roue circulaire, et qui se fait rabrouer par ses confrères poussant péniblement une charrette à roues carrées et hurlant :
1- « Non, on n’a pas le temps ! (de changer, d’examiner la question) »
2- « Non, tais-toi et pousse ! ».
  Or… j’ai rencontré souvent cette situation : plein de fois, quand j’ai décelé des problèmes, des mensonges pseudo-mathématiques, jusque dans les normes officielles, je l’ai signalé, proposant la solution. On m’a répondu :
3- « Non ! Tout le monde fait comme ça ! Donc c’est bon ! »
4- « Non ! On a toujours fait comme ça ! Donc c’est bon ! »
5- « Non ! Les textes officiels disent comme ça ! Donc c’est bon ! »
6- « Non ! Nos experts disent comme ça ! On ne va pas se tirer dans les pattes entre nous ! Donc c’est bon ! »

  Pour le point 5, je signale que ma conception de l’honnêteté n’est pas de suivre des textes officiels mensongers écrits à notre avantage industriel, mais consisterait à émettre humblement une remarque démontrant que c’est faux et proposant la correction.
  On nous a annoncé une journée de travail entière, spéciale pour notre service (et d’autres, par ailleurs), pour mettre en œuvre cette stratégie de changement, avec l’aide d’une spécialiste externe au service. Mais l’introduction orale a démenti totalement mes espoirs : il ne s’agissait nullement de nous annoncer que les roues inventées et mises au placard abusivement allaient sortir de l’oubli enterré, sortir du placard, pour être sérieusement examinées. Pas du tout. Il s’agissait uniquement de voir comment gérer l’arrivée de nouveaux collaborateurs, la retraite d’autres, comment améliorer l’organisation du personnel pour avoir bonne réputation auprès des autres services pour qui nous travaillons en support. Cela rejoint les formations pseudo-psychologiques que j’ai subies, et trouvées mauvaises, convaincantes en rien, bien loin des problèmes techniques/mathématiques/logiques qui se posent dans le détail de notre activité.
  Toutefois, le bla-bla psychologique a eu un petit point d’intérêt, anecdotique : demander à chacun d’énoncer sa devise, et de lister les 5 valeurs ou comportements qui le définissent. J’ai répondu sincèrement, sans peur du qu’en-dira-t-on, l’exercice (surprenant) m’intéressant un peu. J’ai répondu :
    Ma devise : « Rêves et mathématiques mélangés »
    Les 5 valeurs/comportements qui me définissent :
    – Essai d’être logique
    – Souhait d’être honnête
    – Culpabilité complice, autocritique
    – Anormalité sans pour autant changer
    – Non ambition
  Plein de collègues ont parlé aussi d’honnêteté mais pas du tout dans mon sens autocritique, j’imagine : très anormalement, je suis d’avis de perdre notre richesse privilégiée occidentale pour partager la misère du monde – ce qui n’est même pas proposé aux élections, remporterait moins de 0,1% des voix et l’appui de zéro élu… Je suis d’avis de rendre Israël aux Palestiniens et l’Amérique aux Amérindiens, et/ou/puis abolir les frontières, et je recevrais des milliers d’ogives nucléaires sur la tronche si je n’étais pas seul au monde à penser ainsi. Et je reconnais être anormal, « mieux que la normale » à mon sens, sous traitement antipsychotique et menacé de deux ans de prison par la loi française contre la liberté d’opinion (pour la liberté d’imposer la Vérité, dit la propagande).
  Bref, cette journée n’a pas été totalement inutile, pour me définir, elle a seulement été contradictoire, continuant résolument à enterrer l’inventeur de la roue (que je suis en matière mathématique, pardon – invalidation de la linéarité pharmaceutique, des pseudo-démonstrations par non significativité, des calculs mal corrigés d’écart-type estimé, des pseudo-preuves de normalité, des bornes erronées du Nombre le Plus Probable – et philosophique avec mes invalidations de la pseudo-logique cartésienne et du réalisme en général)…
  Tant pis, je continue professionnellement, discrètement, pour mériter mon salaire (modeste à l'échelle locale).

----- Ajout 07/07/2017 : retrouvé sur Internet, une variante


----- Ajout 11/03/2020 : euh...
  [32 mois plus tard, j’ajoute un point, ayant été mis en invalidité psychiatrique à la demande du service médical de mon employeur (pour ne pas qu’éclate la guerre entre nous, moi dénonçant ses fautes lourdes, escroqueries, et lui me cassant pour cela).] Le succès imprévu de ce site (en nombre de visites) me fait envisager un grand malentendu : cette discussion anormale n’appuie nullement un des camps opposés en matière de changement (encadrement voulant imposer par principe le changement aux petits employés pépères ; subalternes voulant refuser le dogme aberrant du changement systématique sans raison). Au contraire, c’est [c'était] un avis de petit employé anormal, lucide, comprenant le besoin de changement mais montrant l’absurdité de sa très mauvaise mise en œuvre aveugle.