La fausse connaissance : cassée
Le cancre vaut mieux que le dit brillant
par René Gah, 17/09/2019

Contexte
a/ Sentimental
  A l’âge de 15 ans vers Avril 1979 (il y a 40 ans parait-il), j’étais premier de la classe et je suis tombé amoureux de la dernière de la classe, jolie pauvrette insultée comme débile mentale par les profs méchants, voire les camarades cruels. Comme un prince charmant au secours d’une petite bergère mignonne, j’espérais la sauver de ce mépris injuste, la hisser plus haut en savoir, et elle aurait « donc » été amoureuse de moi, tellement touchée par cette générosité. (Et, amoureux sincère, je la préférais à moi-même). Ça a gravé en moi pour l’éternité le jugement « l’élève insultée comme mauvaise vaut mieux que le prétendu bon élève ». Et je vais essayer ici d'expliquer cette opinion.
  (Remarque inversant tout, « en vrai » ultérieur : en principe, cette vieille histoire était un total malentendu, qui m’a tué deux fois : la fille en question n’était nullement humble mais prétentieuse, future haute diplômée de l’Université, prenant là simplement un an de repos fainéant, en s’amusant à tester son charme naissant en mettant à genou le premier de la classe, faisant semblant d’être amoureuse de lui en secret, pour le jeter cassé une fois qu’il a mordu à l’hameçon, et s’il se tue de chagrin c’est un connard n’ayant rien compris aux jeux de l’amour. Pareil 19 ans plus tard : l’abstinent romantique fidèle est à enfermer chez les dingues, puisque inapte à comprendre que l’amour c’est le cul échangiste abandonneur en slalomant entre les maladies vénériennes et en tuant les futurs bébés, la loi ici l’approuve et le rembourse même. Je suis donc mort en 1979, en 1998, Sylvie peut-être du SIDA en 2006, mais son fantôme, son visage temporaire de pauvrette insultée, est devenu Patrycja, imaginaire gentille, immensément adorable « vraie humble romantique », que je défends ici contre le méchant monde extérieur.)
b/ Sociétal
  Quand en 1982 Sylvie m’a dit qu’on ne se reverrait plu’ jamais, j’ai abandonné mes rêves de devenir médecin sans frontières sauveur de pauvres gens méprisés à tort. J’ai voulu devenir (mort ou) balayeur de crottes de chiens, à salaire minimal. Ce n’était pas clair dans mon esprit mais ça suivait la même logique « le petit méprisé vaut moralement mieux que le fort encensé », contraire total du point de vue de mon grand frère hyper-sportif écraseur (et de mon père ambitieux professionnellement, et de la logique américaine du winner, et de la logique communiste du leader). Finalement, j’ai accepté la demande (paternelle) de faire au moins des études de technicien supérieur, et je suis devenu un tel technicien en diplôme, acceptant un emploi sous-qualifié de simple technicien pas supérieur. A mon travail, j’ai eu confirmation de ce que j’avais vu pendant mes études universitaires : les chefs médecins sont des réciteurs stupides à intelligence environ nulle, et la lucidité mathématique et logique se situe au bas de l’échelle, avec moi technicien et mes collègues techniciennes comprenant ce que je dénonce techniquement (hors partie mathématique démonstrative pure où personne ne me comprend, pardon).
  Et, en dehors du travail, j’écris et je casse les dogmes stupides qui sont dominants. Alors que les prétendus « intellectuels » pissent dans le sens du vent dominant, nuls mais encensés.

Problème des études supérieures
  Après le Bac, il s’agit d’acquérir un métier et plu’ de s’entraîner à faire marcher les neurones intelligemment, il s’agit donc de gober des « connaissances », ce que les tribuns prétentieux appellent « le savoir ». Ainsi en fac de médecine, quand je suis aller prouver (après le cours magistral) au Prof de Maths qu’il se trompait, il m’a regardé avec effarement, me répondant « mais vous vous êtes trompé d’études ! Ici vous êtes là pour réciter, pas pour réfléchir ! ». Effectivement, c’est socialement logique, et corrélé avec ma découverte ultérieure que les médecins et pharmaciens sont nuls, sauf en récitation de milliards de choses gobées et vomies (moins bien qu’un ordinateur mais mieux que le quidam habituel).
  En études de technicien supérieur, le prof de Maths était moins choquant, donnant des pistes fabuleuses comme l’absence de caractère démonstratif d’une non-significativité (même si j’étais seul de tout l’amphi à comprendre le sujet). Mais, contrairement aux profs de maths du lycée, il allait « supérieurement » à l’utile, disant les théorèmes à savoir appliquer, introduits par la phrase rituelle « on démontre que ». Sous-entendu : les savants passés ont indubitablement démontré que… et pas besoin que vous en doutiez, ça a déjà été débattu et tranché parfaitement. Or… des années après, j’ai démontré que certains de ces théorèmes étaient faux, mathématiquement prouvés faux (par moi). Sur forum Internet, on m’a fait taire sans examen, clamant que j’insultais les grands hommes et la totalité du corps enseignant, supérieur compris. Oui, ils ont tort, je l’ai prouvé, mais sociologiquement ils sont des dominants intouchables. A la manière de l’Inquisition, ça n’a aucun rapport avec le principe scientifique théoriquement contraire : encourageant la mise en doute pour éliminer les erreurs passées.
  Bien que (petit) diplômé en Sciences, j’ai aussi invalidé la science, cassant par la logique l’esprit cartésien qui la fondait. Cela détruit des montagnes de fausse grandeur, voire la civilisation occidentale s’appuyant sur la science pour dominer depuis trois siècles. Les éditeurs ont évidemment refusé de publier ça, me disant « effrayant », et une fois publié à compte d’auteur, le magazine Science et Vie l’a rejeté comme « idées dangereuses ». Ce n’est pas du tout que c’est faux ou que c’est bête, c’est que ça casse absolument tout aux fausses supériorités dominantes. Inacceptablement pour ces dominants. Et face à un défaitiste timide, il suffit qu’ils haussent le ton, sans avoir à craindre de révolution justicière. Mais ils sont « grands et moches », quand les humbles sans prétention sont bien plus beaux, moralement, et intellectuellement donc.

Problème des études générales pré-Bac
  En filière « C » (Maths et Sciences Physiques, l’ancêtre de S puis du prochain équivalent à venir), les profs de maths démontraient l’intégralité des théorèmes qu’ils faisaient apprendre et manipuler. C’était immensément long et fastidieux, c’était écrit au tableau à recopier sur nos cahiers et nous n’avions pas le temps de « comprendre ». Un de mes camarades à l’esprit vif (Patrice Lereun ?) a un jour osé dire « Msieu, attendez, je comprends pas, là… », et le prof (Monsieur Trille ?) l’a regardé choqué : « notez, c’est tout : vous comprendrez à la maison en relisant ! ». Et, finalement, tous les élèves ont compris que ces « démonstrations » n’avaient nul besoin scolaire d’être relues : pour avoir des bonnes notes, il fallait et suffisait d’apprendre les théorèmes encadrés, et s’entrainer à jongler avec. Enfin, ce n’était pas simpliste à la façon du collège (et du Bac à 80% de reçus façon Jospin ultérieure ?) : il ne s’agissait pas que d’appliquer la prétendue loi, il fallait inventer des cheminements logiques invoquant les théorèmes pour construire des démonstrations imparables (les exercices n’étaient plu’ jamais « trouvez le résultat de… » mais « prouvez que le résultat est le suivant… »). Bref : ce cursus scolaire avait l’immense rigueur logique de prouver tout ce qu’il disait, mais… le principe des interrogations nous poussait à ignorer ces démonstrations, hélas pour la logique, mais cela préparait effectivement aux études « supérieures » de gobage sans preuve aucune.
  Même si j’ai parait-il un QI de 159 quand le statut génial est dit >120, j’ai conscience que mes facilités scolaires étaient liées à ma position « enfant d’enseignants » (que les sociologues disent avoir prouvé comme « avantage privilégié pour artificiellement réussir sur le plan scolaire »). Mon grand-père paternel était prof de maths, me léguant apparemment sa bosse des maths innée (de son père officieux à lui, général de famille israélite convertie au catholicisme), mais mes parents étaient géographes. Ils m’ont expliqué, des années après, avoir un peu honte de ce qu’ils avaient enseigné au lycée : cela se basait entièrement sur les statistiques officielles de production, alors que la suite a prouvé que plein de ces chiffres étaient faux, truqués, propagande. Superbe sidérurgie est-allemande non trouvée à la réunification allemande. Superbe agriculture chinoise s’avérant imaginaire quand survenaient des famines. Mais, à la réflexion, je trouve très scandaleux qu’on appelle « contrôle de connaissances » la récitation d’erreurs énoncées par de faux maîtres. S’il fallait citer la production d’acier est-allemande (ou en jonglant : pourquoi et comment l’Allemagne de l’Est préférait favoriser le secteur secondaire à l’agriculture primaire ?), l’élève qui répondrait « ces chiffres de sidérurgie vus en cours, j’y crois pas, désolé », aurait été saqué, note zéro sur vingt, avec redoublement voire exclusion pour inaptitude « intellectuelle », alors qu’il énonçait le vrai lucide ! C’est énorme comme scandale ! Enfin, « c’est ainsi » depuis toujours, peut-être, mais c’est injuste, moche, total contraire de l’intelligence prétendue, affirmée même.
  Pareillement, en biologie (que j’ai vue après le Bac mais que mes camarades pas assez forts en Maths voyaient avant le Bac), ma génération a appris/récité des bêtises : les neurones ne poussent plu’ après la naissance, la séquence ADN détermine la totalité des caractères phénotypiques, l’identification bactérienne implique parfaitement les propriétés en pathogénicité et résistance aux antibiotiques, les recommandations nutritionnelles actuelles sont prouvées être les bonnes, etc. Et pareillement en science physique (puisque dans ce domaine j'étais classé surdoué totalement exceptionnel à 15 ans), ceux qui aux siècles passés ont appris que la mécanique newtonienne était La Vérité indéniable (avec signe « égal » dans les formules), sont déjugés par le consensus ultérieur sur la mécanique einsteinienne (affirmant que les anciens « égal » étaient en fait des « environ égal », en chiffrant maintenant la différence, quantifiant le biais – avant qu’une future théorie éventuellement démente à son tour l’exactitude totale des formules einsteiniennes).

Dès l’école primaire
  En classe de CM1, notre instituteur (Monsieur Barbier ?) était « différent », ça s’appelait la méthode Freynet je crois. Je l’ai mis en difficulté sans faire exprès, et rapidement il en est venu à poser les questions aux élèves sous la forme « questions à tous sauf à lui : », m’interdisant de répondre puisque les choses me paraissaient assez évidentes, et mes camarades attendaient tranquilles que je réponde sans se creuser la tête eux-mêmes. Mais ça n’était pas complètement un accord entre « le savoir à acquérir » et moi : quand l’enseignant a dit un jour « l’écriture bizarre du mot cueillir est logique, oui l’orthographe française c’est la logique même : si on ne met pas le u là, ça se lirait séyir ! Eh oui ! », je l’ai prouvé en faute : « non, monsieur : ei se prononce é, donc on devrait prononcer logiquement kéyir et pas keuyir, logiquement il faudrait un deuxième u entre e et i », et il m’a fait taire, détenant l’autorité. Or j’avais totalement raison, et des années après, j’ai réfuté de A à Z la logique de l’orthographe française, inventant à la place l’orthographe phonétique en lettres standards. L’orthographe académique est stupide débile, mais les moutons qui l’appliquent « bien » sont affirmés « champions », c’est totalement injuste.
  (Enfin, pour les bonnes notes, j’ai baissé mon froc et obéi, mais c’est injuste. Trois ans plus tard, deux de mes camarades de classe ont été exclus du cursus scolaire « car trop mauvais en orthographe, inacceptablement », et ma copine imaginaire hyper-géniale-classée-débile a inventé l’orthographe phonétique en lettres standard dès le cours préparatoire, refusant donc les conventions idiotes et se voyant donc elle classée idiote irrécupérable… quel scandale ! Enfin, c’est un peu moins pire, en un sens, maintenant : la génération SMS quand elle écrit sur papier, fait environ 5 fautes d’orthographe par phrase, même les diplômés Bac+4 qu’on voit passer en stage à l’usine, et le dogme orthographique s’est visiblement écroulé avec l’instruction Jospin de diplômer tout le monde. Il est triste que ces Bac+4 méprisent les non-bacheliers proches de la retraite, en un sens meilleurs qu’eux mais moins diplômés, mais tout est relatif et la supériorité en orthographe ne me parait pas du tout un critère de valeur – même si la supériorité en diplôme réciteur ne l’est pas du tout non plu’.) Lisant des livres sur l’orthographe française, j’ai découvert que les aberrations (complexités inutiles, montagnes d’exceptions à apprendre par cœur) ont été historiquement volontaires pour réserver l’accès à l’écrit aux seuls gosses de riches (aristocrates puis bourgeois), très longuement formés en cours particulier. Mais quand l’école pour tous (« obligatoire ») a été instaurée, c’est de la bêtise profonde que d’avoir sacralisée cette usine à gaz au lieu de la simplifier comme l’ont fait les Russes (même si ça ne les a pas empêchés de prendre dans les dents la révolution de 1917). Dominance de la bêtise et des moutons serviles, c’est un dressage qui commence dès le cours préparatoire vers l’âge de 6 ans, avec les idiotes conventions an-on-un-ou-eu-ch, etc. L’enseignement est donc tout pourri, de A à Z. (Je ne le dis bien sûr pas à mon fils, pour ne pas lui causer de tort : il a l’ambition de devenir pilote de ligne et pour ça, il lui faut gober ce qui sera donné à gober par les injustes dominants idiots).

Bilan
  Quand on parle de « connaissances », il ne s’agit donc absolument pas de « connaissance du Vrai indubitable », mais de connaissance des hypothèses actuellement crues, des conventions artificiellement élues (par les gens ayant un pouvoir en cela, même indu). Le mot « connaissance, savoir » est faux, abusif, il faudrait honnêtement dire « croyance crédule, obéissante aux autorités qui commandent ». La connaissance scientifique, en ce sens, est similaire à la croyance théologique : maitrise parfaite, contrôlée et approuvée, de base sacralisée mais peut-être fausse (la sagesse intellectuelle étant dans le scepticisme, le doute). La science valait mieux que la religion, le scepticisme vaut mieux que le science. (Enfin : le scepticisme dubitatif humble : non "il est prouvé que rien n'est prouvé", mais "il semble que tout ce qui est affirmé prouvé l'est à tort").
  En dehors de cet aspect philosophique « théorie de la connaissance », cela a aussi un aspect « philosophie politique » : la prétendue élite gouverne les prétendues-démocraties (sauf la Suisse) en interdisant le référendum d’initiative populaire qui les soumettrait effectivement au peuple. Prouver que ces élites sont des dominants idiots sans valeur intellectuelle aucune me parait très majeur, démentant la propagande « démocratie = justice ».
  Il y a aussi un aspect géopolitique à cela : la supériorité occidentale (avec 3/5 des droits de veto ONU pour 1/5 de la population mondiale) prétendue méritée se fonde implicitement sur une supériorité intellectuelle de ceux qui maitrisent la Science. Démontrer qu’il s’agit d’une idiotie casse ce système tellement injuste. Enfin, c’est peut-être encore plus compliqué que cela : l’Europe dont l’Union Soviétique athée vénérait la Science quand les USA très religieux préfèrent le créationnisme biblique au Big Bang scientiste. Enfin, casser les uns et les autres, comme fanatiques stupides, conduit à un tableau Chine + 4 stupides, augurant peut-être de ce que sera la civilisation suivante. En 2100 ?