Dédiaboliser la décroissance

Pour une décroissance démographique sans méchanceté
Au contraire d’Hollywood, et de la Bible, et des économistes dominants
(par Anoyak Mè Cencé, 18/08/2019)

Découverte de la diabolisation ciné du sujet « décroissance »
  Dans les nouvelles Internet MSN, je lis ce matin une explication très intéressante tentant une synthèse analytique de 3 films américains tout récents ( https://www.msn.com/fr-fr/actualite/culture/réduire-lhumanité-la-solution-dhollywood-au-changement-climatique/ar-AAFMYOW?MSCC=1566109645&ocid=spartandhp ). Je cite ce qui me parait majeur : « Réduire l'humanité, la solution d'Hollywood au changement climatique. (…) : la décroissance démographique.... (…) évoquent clairement la réduction de l'humanité pour sauver la planète de la catastrophe. (…) persuadé que le dérèglement climatique dû aux humains ne peut être résorbé que par la diminution drastique de la population mondiale (…) seule la disparition pure et simple de la moitié des êtres vivants du cosmos peut sauver l'univers de sa lente, mais inexorable destruction. Cette bouffée démiurgique d'annihilation (…) un groupe d'activistes décide (..) afin qu'elles éradiquent (…) une bonne partie de l'humanité. Cela régulerait alors le changement climatique, dont l'ampleur est intrinsèquement liée à une démographie galopante. (…). Mais pourquoi diable opter pour une telle solution ? (…) Le nihilisme cynique que ces trois films mettent en scène peut sembler délirant, cependant ce n'est guère un hasard (…) c'est avant tout la mécanique dramatique (…) le danger n'est plus directement le climat, mais un être malfaisant prêt à tout pour empêcher le désastre climatique, en incarnant ce péril en un personnage concret (…) chacun de ces films donne un visage à la tragédie qui pend au nez de l'humanité. Cette matérialisation du mal permet une identification du public dans le rôle de la victime (et non plus dans celui du bourreau responsable du chaos). (…) Le risque mortel que font peser ces terroristes d'un nouveau genre sur une large part de l'humanité (…) Une nouvelle figure du mal. Après les communistes, les martiens et les moyen-orientaux, il était temps de rebooter la représentation du mal sur grand écran. Avec la théorie décroissante, Hollywood tient un nouvel archétype de méchant : terriblement dangereux et mondialisé. (…) les vilains du nouveau millénaire s'inscrivent dans cette veine en la transcendant. (…) apparaît comme sensé, méthodique, ayant mûrement réfléchi son projet (…) paranoïaque, s'apparente clairement à la lignée des tarés misanthropes et excentriques du cinéma (…) inquiétant et crédible. (…) version pondérée et circonspecte de l'éradication massive de toute vie pourrait bien être la véritable révolution de la représentation du mal. Cette théorie démographique déflationniste, peu sérieuse quand elle est portée par des humains, glace le sang quand elle est explicitée par un alien. Espérons que le cinéma américain (…) si ses théories nihilistes créent un nouvel élan dramatique et croquent habilement des figures du mal revisitées, elles soulignent surtout en creux le cul-de-sac idéologique de nos modes de vie consuméristes et l'horizon bien sombre de l'humanité. ».

Objection immédiate
  Non : je suis un humain sérieux et pas méchant, favorable à la décroissance démographique, par exemple en ramenant la population mondiale à 1 milliard d’habitants au lieu de 7 milliards actuels et 11 milliards pronostiqués pour 2100 par les démographes. La diabolisation (et psychiatrisation) de mon point de vue me choque, et je voudrais me justifier (tout en sachant que ça ne m’innocente pas aux yeux malhonnêtes des prétendus experts, les psychiatres ayant inventé le concept de « rationalité pathologique », forme de paranoïa affirment-ils – et je suis sous antipsychotique, pas en position de lumière énonçant Le Vrai indubitable). Je ne parle nullement de massacrer des gens mais de réduire la natalité pour que le remplacement des générations soit négatif, jusqu’au niveau retenu. Et cela sans même massacrer les futurs bébés puisque je suis au contraire choqué par la légalisation de l’avortement. Ce n’est pas du tout contradictoire, il suffit que je m’explique (je le ferai plus loin).
  Pour situer le principe de mon penchant vers la décroissance (d’inspiration ni écologiste ni malthusienne), il convient peut-être de signaler le contexte de ma scolarité : ma génération n’avait pas de discipline « économie » dans les études secondaires (sauf filière hyper spécialisée, refuge mal coté pour élèves ni matheux ni littéraires). Je n’ai donc pas « appris »/récité le dogme que l’économie exige la croissance, et je n’en suis donc nullement convaincu. Mais la télévision (politiciens, journalistes, prétendus experts) claironne depuis des années qu’il faut de la croissance pour éviter le chômage/la misère, et même : il faut une croissance soutenue, car avec moins de 2% de croissance annuelle, le chômage donc la pauvreté augmentent, cela étant dû à l’automatisation des tâches, l’informatisation, les gains de productivité, requérant de moins en moins de personnel à charge de travail identique. Entendant cela, et une fois passées les années/décennies suicidaires où je me fichais de tout, ma réaction était simple, intuitive : s’il y a moins besoin de gens, tout irait bien s’il y avait moins de population. Mais le dogme claironne qu’il faut au contraire de plus en plus, voire de plus en plus vite, fuite en avant qui se fracasse actuellement sur le mur de la catastrophe écologiste envisagée. L’autre pan de la question est mon mondialisme, non pas à la mode Minc/Sarkozy/Hollande/Macron voulant les quelques Français très riches exploitant des masses gigantesques d’esclaves asiatiques, mais je souhaite l’équité mondialement : casse des fortunes imméritées, partage équitable entre tous du labeur et de la récompense en niveau de vie. Or… les Occidentaux seraient ruinés si étaient abolies les frontières à ma façon (très très loin à gauche de Michel Rocard et son « la France n’a pas vocation à partager la misère du monde », antihumaniste) – frontières armées avec ogives nucléaires illégales, empêchant le partage, puisque le Tiers-Monde à démographie galopante siphonnerait les richesses au nom du partage. La solution humaniste sans misère apparait alors clairement : la décroissance démographique sur la planète. Il est dit aussi que si tout le monde sur Terre avait le niveau de vie français, il faudrait les ressources naturelles de 3 planètes, et 5 planètes au niveau étasunien, ce n’est pas possible, donc il faut choisir entre l’inégalité (injustice) et la décroissance, je choisis la décroissance.

Détails économiques
  J’ai été frappé que tout le monde donne tort à un politicien français ayant un jour dit que si l’Allemagne n’a pas de chômage, c’est parce que sa population décroît (moins de candidats au travail que de postes à pourvoir), alors que cette objection me paraissait très sensée, ruinant les appels unanimes à toujours plus de croissance, avec natalité en France encouragée publiquement par fiscalité avantageuse et allocations familiales élisant les familles nombreuses (tout au contraire de la Chine, où avoir davantage que l’enfant unique par couple est fiscalement puni)… A mon avis, les économistes (occidentaux aussi) devraient modéliser la prospérité en situation de décroissance démographique sans clamer que c’est par principe impossible et contradictoire. J’attends encore la preuve chiffrée de leur prétendue démonstration, je n’accorde aucun crédit à leur prétendue autorité. Je dénie que l’économie (et les autres « sciences humaines ») soit de la science, découvreuse de lois prédictives, et en plus je ne crois pas le scientisme affirmant que la Science dit le Vrai incontestable – l’hypothèse du rêve a ruiné la supercherie de l’esprit cartésien (alors la philosophie blablate avec érudition autosatisfaite pour cacher cette bombe).
  Le principe du calcul de PIB, que je connais mal et qui parait-il exprime la richesse nationale, semble bénir l’hyperconsommation, le gaspillage, l’obsolescence programmée (pour que les machines rapidement ne marchent plu’, irréparables, à racheter), la publicité et la mode créatrices de faux besoins, le vol et la violence qui entraînent des dépenses de protection, l’aliénation de supprimer les épouses au foyer s’occupant des enfants sans nounous payées, les maladies imaginaires faisant acheter des médicaments pour rien, etc. Il ne me parait pas du tout évident que cette course surconsommatrice assure un bien-être, et revenir à un peu de frugalité pourrait être judicieux. L’essor de l’écologie politique traduit ce sentiment de réaction contestant maintenant la prétendue marche du « progrès » vers l’hyperconsommation (essor sempiternel du pouvoir d’achat), qui d’un autre côté « ruine la planète ».
  Mais il me semble hélas que ce mouvement politique n’aura pas grand succès, au vu de l’effondrement du bloc soviétique : le mur de Berlin symbolisait que la population vivant frugalement avait une envie irrésistible de s’adonner à l’hyperconsommation occidentale, jouissant du gaspillage éperdu, sans planification aucune. Certes, le communisme avait ses défauts propres (apparatchiks privilégiés, tous fonctionnaires refusant l’effort, etc.), mais j’envisage là un écueil plus général, relatif à l’attrait irrésistible (pour plein de gens) du luxe non applicable à tous (donc vœu d’inégalité).
  L’exemple « Allemagne et chômage » ne doit toutefois pas être surinterprété simplistement, la situation comparant France et Allemagne (et Irlande) pouvant être plus complexe. En Allemagne, il parait que beaucoup moins de femmes mariées sont sur le marché du travail, et il est clair qu’en France beaucoup de mères divorcées ou célibataires refusent les emplois loin ou à horaires difficiles (et peu payés) puisqu’il faudrait trouver (et payer) une nounou pour garder les enfants, d’où gonflage artificiel des chiffres du chômage (autrefois en France, sans féminisme ni divorce, les maris seuls travaillaient, acceptant peut-être tout emploi sans ces calculs). De même, l’Irlande a parait-il beaucoup moins de chômeurs que la France, mais ses refuseurs d’emploi ne sont aucunement indemnisés (m’a dit une collègue ayant passé un an là-bas), et les taxes bien moindres sur les entreprises (sans payer une fonction publique pléthorique) favorisent les investissements dans les embauches. Tout cela n’a effectivement rien à voir avec le nombre d’habitants et la natalité.

Détails démographiques/moraux
  Les films hollywoodiens sont clairement diabolisateurs en affirmant que la baisse de population mondiale est à effectuer de toute urgence par massacre (d’innocents). Une autre voie, immensément différente mais avec le même résultat à terme, serait la baisse de natalité, ne remplaçant plu’ même les générations (à l’exemple de l’Allemagne mais étendu au monde).
  Pour cela, il faudrait déclarer aberrant ou criminel le dogme biblique « multipliez », ou le resituer comme temporaire périmé, propre à un stade antique de désert, non étendu comme injonction éternelle infinie. Sur planète finie (et avec prédiction totalement ratée de fin du monde en l’an mille), c’est impossible, idiot. Cette remise en cause salutaire pourrait aller de pair avec l’essor moderne du mouvement écologiste qui rappelle des religions amérindiennes appelant à respecter infiniment Mère Nature, au contraire de la Bible qui appelle l’humanité à asservir brutalement la Nature, entièrement au service de ses caprices infinis, casseurs (casser les montagnes au bulldozer, raser les forêts pour en faire des champs gavés chimiquement, etc.).
  Comment baisser la natalité ? L’Allemagne moderne semble avoir atteint ce résultat par l’emploi généralisé de la pilule contraceptive, et peut-être de l’avortement comme légalisé/encouragé en France (remboursé par la Sécurité Sociale comme acte médical guérissant une maladie). Je pense que, s’il y a d’autres partisans de la décroissance que moi, ils ne raisonnent pas comme moi mais se disent : gardons notre sexualité hyperactive, et éliminons les futurs bébés comme objets indésirables. Personnellement, je ne vois pas les choses ainsi : je considère que l’avortement est un meurtre de futur humain (comme un bébé hyperprématuré en couveuse, ni plus ni moins), et de même pour la pilule dont l’un des trois modes est parait-il une action anti-nidification des ovules fécondés. Ma position contestataire à ce sujet rejoint ponctuellement les fanatiques religieux clamant sacrée la vie dès la fécondation dite étincelle divine, mais je suis en total désaccord avec eux sur le reste : à mon avis, la solution n’est pas de réserver la sexualité à la reproduction effective et nombreuse, mais l’emploi de préservatif pour les obsédés sexuels (comme Sylvie… j’étais aveugle de l’adorer comme pure angélique…) et l’abstinence pour les autres. Sans tuer personne, cesser simplement de forniquer la bave aux lèvres comme des bêtes, ça me parait un projet louable, sur le principe.
  Mais il faudrait casser les commandements religieux, comme la condamnation catholique de l’homosexualité cachant le mensonge (faux voeux d'abstinence) d’innombrables prêtres homosexuels et/ou pédophiles, et leur condamnation de la masturbation qui poussent les excités pas calmés au viol (au sens propre : fornication avec violence contre la victime refusante).
  En sens inverse, je serais personnellement d’avis de condamner aussi les abandonneurs modernes, s’étant défaits du dogme religieux sur la famille pour baiser frénétiquement plein de victimes – ensuite abandonnées, au risque qu’elles se suicident (j’ai été dans ce cas, quoique pour un amour platonique, avant que l’élue ne devienne vorace sexuellement). Bref, je rêve de couples gentils, fidèles et tendres, sans sexe ni enfants, c’est une certaine idée du paradis, « angélique impossible pour nous » diraient peut-être les religieux.
  Cela pourrait certes amener l’extinction de l’espèce humaine (sans tuer personne), mais je vois ça comme positif, bouddhistement en quelque sorte : l’extinction paisible (sans réincarnation disent les bouddhistes) est une forme de félicité suprême.
  Autre aspect envisageable, qui me fait sourire : les humains raisonnables et sensibles s’éteindraient en paix, sans enfant, tandis que quelques excités lubriques ne pourraient pas s’empêcher de faire des enfants. L’espèce humaine connaitrait ainsi un « grand remplacement », des êtres calmes par des êtres bestiaux. A mon avis, ce n’est pas grave : je suis plutôt individualiste (respectant les gens actuels) et pas eugéniste (avec projet activiste pour prétendue amélioration de l’humanité).

Fausses solutions
  Actuellement est présentée à la télévision une « publicité » officielle pour le préservatif, mais en sens totalement opposé à mon approche : il ne s’agit absolument pas de viser à éviter la fécondation (donc l’avortement ou la surpopulation) mais d’éviter les maladies vénériennes rendant stérile ! Je ne dirais pas que le message est bon (conforme à mon opinion) même sur de mauvais arguments (contraires aux miens, qui sont pour la décroissance démographique et non la croissance). Je constate simplement qu’il y aurait là une tromperie possible, si j’étais malhonnête et à l’origine de ce clip (certes, si je rêve, c’est le moi qui rêve qui l’a inventé, mais en tout cas ce n’est pas le moi vécu qui seul m’est accessible).
  Quand j’étais enfant, j’avais lu une bande dessinée Docteur Justice où, comme à Hollywood maintenant, pareillement un savant fou voulait tuer la moitié de l’humanité car trop nombreuse ne pouvant pas être nourrie, et le héros répliquait que non, on pouvait trouver des trésors de nourriture en explorant les océans, et peut-être avec l’aquaculture, je ne me souviens plu’. Mais depuis, la surpêche menace le renouvellement des populations de poissons, et des maladies en aquaculture menacent cette activité, qui est par ailleurs gaspilleuse de tonnes de nutriments à fabriquer par ailleurs. C’est un peu comme l’extrait de débat télé (vers 1979), où Haroun Tazieff alertait contre le futur réchauffement climatique dû au brûlage des réserves carbonées fossiles relarguant des masses de CO2, et le Commandant Cousteau le faisait taire, en disant qu’il affolait pour rien de rien tout le monde, et que les océans absorbent ce CO2 sans aucune difficulté – depuis le dogme a changé de camp, et il est admis que les optimistes clamaient aveuglément des trucs sans preuve aucune.
  Au sujet du caractère médical du héros Docteur Justice, je dois préciser un point personnel et faire mon mea culpa. Entre 15 ans et 18 ans, j’ai souhaité devenir médecin sans frontières, pour sauver plein de pauvres étrangers en zone famélique, mais… je n’étais pas lucide (un professeur m’avait dissuadé de me re-tuer en me disant que Sylvie admirait les médecins, en devenir un étant mon seul espoir de reconquérir son cœur) et je le regrette aujourd’hui. Soigner efficacement les gens en pays à très forte natalité les précipite vers la surpopulation et la misère, ce qui n’est pas un bien généreux. Abaisser la mortalité est bénéfique si et seulement ci la natalité est abaissée parallèlement, et à mon avis maintenant il ne faut pas le faire avec pilule et avortements comme la tueuse qu’est devenue Sylvie mais avec abstinence ou à défaut : préservatif ou homosexualité ou masturbation. Attention aux discours prétendant au Bien cachant un grand Mal – il faut tout examiner avec attention, pas simplifier caricaturalement en oubliant/interdisant les objections.
  Pour l’épuisement des ressources et empoisonnement par l’amoncellement de déchets, avec la surpopulation, on nous rassure actuellement en parlant de solutions comme le recyclage… avant qu’on apprenne que le non recyclable des pays riches comme nous forme des trains entiers de porte-conteneurs déversant nos ordures inutilisables dans les pays pauvres, en classant cela « déchets valorisés », menteusement... Je classerais presque cette attitude, de nos pays riches, en « crime contre l’humanité », maltraitant des pauvres méprisés au nom simplement de la nationalité (comme « indigènes », « sous-hommes » de notre système mondialisé).
  Quelque part, j’ai conscience que ma conception n’est pas généralisable, donc pas applicable en vrai, car cela ignore au moins la moitié de l’humanité, semble-t-il : la part féminine avec le désir de maternité. Celui-ci est maintenant reconnu comme exigence normale naturelle, sa frustration valant maladie (d’où remboursement par la sécurité sociale de la procréation médicament assistée, pour couples hétérosexuels ou lesbiens). En réunion de parents adoptants, j’ai constaté que cette envie d’enfant était fémininement irrépressible, absente chez les hommes ne faisant qu’accompagner (même s’il y a peut-être 9% d’exceptions, ce n’est pas exclu par un échantillon estimé <1/10). Et j’ai lu autrefois un livre sur l’enfance, qui expliquait les paroles de la jolie chanson « all that I want is another baby, yeah » : les mères ont une addiction à la relation fusionnelle mère-enfant avec bébé de 1 à 2 ans, n’étant plu’ légume et pas encore rebelle, d’où désir de procréation encore et encore, parait-il. J’ignore totalement ce domaine (non que je décide de le mépriser activement, mais je n’en ai que ouï-dire sans l’avoir vécu, et même si autrui n’existait pas, si l’hypothèse solipsiste était juste, cela fait partie du paysage des avis de personnages humains, oui).

Le principe de diabolisation en question
  Le fait de présenter la thèse décroissante à travers le personnage d’un monstrueux tueur de masse me parait malhonnête, car cela fait condamner par amalgame les gens pas méchants souhaitant la décroissance. Je ne crois pas du tout que le but soit de faire réfléchir le spectateur à ce qu’il y a de sensé dans la décroissance, mais il s’agit plutôt de conforter dans l’aveuglement rejetant cette part de la réflexion.
  Ainsi, pendant des décennies (1950-60 ?), le méchant du cinéma était le peau-rouge assassin de fermiers innocents, films lavant la conscience des (riches héritiers de) génocideurs d’Amérindiens. Quand a eu lieu une prise de conscience semi-coupable, c’est avec les films Little Big Man et Danse avec les loups, dans les années 1970-80, cessant de faire de l’Amérindien un méchant atroce impardonnable, mais l’abordant comme un être humain compréhensible, à logique différente mais respectable. Pour la décroissance, on n’en est absolument pas encore là, apparemment. Au-delà de la décroissance, c’est peut-être même l’écologie qui est visée : la notion d’écolo-terroriste a émergé aux USA, avec des massacreurs disant venger la planète, permettant au gouvernement de faire taire tous ceux accusables de « comprendre » le problème soulevé sans condamnation totale absolue (comme voulue par le président Trump refusant de brider le gaspillage énergétique étasunien comme le demanderait le protocole international contre les gaz à effets de serre).
  (J’avais constaté ce mécanisme d’amalgame trompeur dans un film de Costa Gavras où les « antisionistes » étaient présentés uniquement via des personnages racistes sanguinaires du Ku Klux Klan, sans aucunement donner à envisager que c’est au contraire le sionisme qui s’est montré raciste sanguinaire en 1948, et depuis, avec plein appui des USA, France, etc. Diaboliser est le contraire d’informer, comprendre, débattre, hélas).
  Je citerai aussi un biais français qui n’existe peut-être pas en Amérique : le « principe de précaution » fait condamner comme dangereux criminel ce qui ressemble de près ou de loin au très dangereux, donc la diabolisation est un instrument actif de condamnation de points de vue modérés, via une caricature horrible. Bien sûr, cela est employé pour condamner l’islamisme, l’extrême-droite, l’antisionisme, le communisme, mais jamais me semble-t-il le capitalisme, le nationalisme, l’écrasement sportif. C’est de la propagande en grande routine, simplement malhonnête, lavant assidument les cerveaux, forgeant de toutes pièces la prétendue opinion publique (sauf rebelles logiques classés « fous » comme moi).

Bilan
  Je confirme qu’il est très possible de souhaiter une décroissance démographique, voire extinction démographique, sans méchanceté aucune, sans meurtre ni maladie exterminatrice, simplement par mort de vieillesse sans remplacement. Schopenhauer (peut-être inspiré par le bouddhisme) disait parait-il que s’il n’y avait plu’ d’humains, il n’y aurait plu’ d’humains malheureux, je ne trouve pas ça idiot mais beau.
  Hélas, les propagandes médiatique, prétendue artistique, prétendue intellectuelle, semblent cacher les éléments honnêtes de discussion, pour diaboliser et condamner par amalgame ensuite. C’est simplement injuste, même si ce sera vraisemblablement victorieux. J’aurais toutefois posé les bases du vrai débat, interdit, étouffé.
  Avec davantage de recul, l'objection principale à ma thèse serait peut-être que la mort du Moi n'existe pas, et qu'il est vain de faire des projections semi-réalistes propres à ce monde qui va s'éteindre la nuit prochaine (ou avant si je fais une sieste).