Non, Démocratie n'est pas Liberté
rare clarification, pourtant nécessaire
par Tophe Petot-phile, 24/04/2020

   La « pensée unique » des politiciens et médias nous répète que « liberté = démocratie », et « dictature = non-démocratie ». C’est ce que je pensais moi aussi étant jeune adolescent (1978-1984 ?), formatté par la scolarité (publique) notamment, à l’époque de la guerre froide où nous jeunes occidentaux mâles étions dressés à bientôt mourir contre le camp du Mal (prétendu), soviétique. Malgré la chute du mur de Berlin ensuite, puis l’autodisparition de l’URSS, ces 2 principes de base sont restés dans les discours. Puis vers 2005, j’ai été effaré en découvrant dans un livre (acheté vers 1995 sans le lire tout de suite ?) un démenti total : la confusion entre démocratie et liberté est une faute de raisonnement, ou un mensonge intéressé peut-être plus exactement (escroquerie).
   Il s’agissait du livre « Le Grand Dilemme » de Jean Petot, éditions La Pensée Universelle (genre d’édition à compte d’auteur autrefois avant faillite, pour les gens refusés par les éditeurs comme moi aussi). Ce qui était dit c’est qu’au tout début des démocraties italiennes, à la renaissance, la démocratie a remplacé la royauté tout en étant dictature du peuple : violence possible de la majorité du peuple oppressant les minorités éventuelles, dictature effective des représentants du peuple faisant tuer les leaders de l’opposition par la police force de l’ordre majoritaire…
   Je ne suis pas historien du tout, mais plutôt matheux/logicien, et je traduirai ça ainsi :

   Bref : oui, souvent le gouvernement d’un seul est une dictature quand souvent la démocratie est libérale ou libertaire, mais ce n’est pas du tout une égalité de principe entre notions, ne considérant ci-dessus que la diagonale bas-gauche & haut-droit. L’autre diagonale est possible : un roi peut être débonnaire large d’esprit, une démocratie peut se comporter en dictature (de la majorité) du peuple. L’association d’idées par l’habitude ne vaut en rien « démonstration d’égalité », c’est une simplification abusive, cachant une faute de raisonnement, une absence de réflexion.

Préambule
  A ce sujet, je relaterai une conversation avec un ami contradicteur, qui a motivé l’écriture de ce site-ci par moi-même :
– (Lui) Je suis, je l’ai déjà dit et écrit, contre la loi sur le voile qui interdit à des personnes de pratiquer et ce pacifiquement leur religion. Les pays étrangers, ceux que l’on peut qualifier d’un peu démocratiques, nous regardent avec une totale incrédulité.
– (Moi) Comme souvent tu commets l’erreur « télé/média » de confondre démocratie et démocratie-libérale. Le principe démocratique n’est absolument pas la liberté mais la gouvernance par le peuple. Une majorité (locale) d’islamophobes peut démocratiquement brimer les musulmans, ce n’est pas du tout une anomalie démocratique mais une anomalie en termes de liberté (si l’islam n’était pas une religion appelant à tuer, et si les autres religions du Livre n’étaient pas pareilles en la matière).
– (Lui) Ta distinction démocratie/démocratie libérale est totalement fictive. Historiquement, même si tu ne crois pas à l’histoire, aucune démocratie n’a conduit à ce qu’une partie des électeurs en extermine une autre.
– (Moi) Je confirme (comme toi) que tu te trompes toi concernant la démocratie pas libérale : 1/ étymologiquement, il n’y a aucun rapport entre le fait que la majorité du peuple ait le pouvoir et le fait qu’il respecte les minorités sans dictature (en France moderne, une vraie démocratie pourrait chasser les arabes par référendum par exemple) ; 2/ l’histoire n’est pas mon truc, mais j’ai lu Jean Petot (Le Grand Dilemme) qui affirmait que les premières démocraties de la renaissance, en Italie, étaient dictatoriales, il ne s’agissait nullement de tuer les électeurs mais les candidats battus menaçant possiblement (pacifiquement) la réélection future, au nom du pouvoir majoritaire donc du peuple ils étaient tués par les forces de l’ordre dominant, sauf exil donc pratiqué en masse. Je n’ai fait que le lire, je ne peux pas te citer la ville ni le siècle, ni t’assurer que c’est vrai incontestable, mais le volet 2 n’est pas obligatoire pour conclure que tu te trompes, que tu me condamnes à tort.
– (Lui) Je reste persuadé au contraire que le pouvoir du peuple ne conduit pas aux excès que tu décris. Ce sont les dictatures qui exilent ou tuent leurs opposants.
– (Moi) Désolé, je vais encore dire ce qui ne te plait pas : tu parles (récites ?) comme la télé en confondant démocratie et démocratie libérale. Démocratie ne s’oppose pas à dictature mais à royauté ou autre pouvoir d’un seul. La démocratie a elle deux formes : libérale (respectant les minorités) ou dictatoriale (dictature de la majorité du peuple, opprimant les minorités ou les leaders d’opposition). Certes, actuellement même les opposants mélangent tout : non seulement [le président] Macron [et sa police armée LBD éborgneuse de manifestants] clame que nous sommes en démocratie pas en dictature mais [l’opposant] Mélenchon trainé en procès [pour sa résistance à la justice aux ordres du pouvoir] dit que non ce n’est pas de la démocratie c’est de la dictature. Tous deux (et les autres) oublient que la démocratie peut être une dictature, ce n’est pas du tout incompatible. J’ai envie de « mathématiser » ça pour t’en convaincre…
  [D’où le tableau principal au-dessus]

Compléments
1/ Le principe de la démocratie me semble reposer sur une utopie « la majorité du peuple est bonne, seuls quelques égoïstes sont méchants ». Mais c’est une utopie, pas forcément une évidence lucide. Je constate en France que le racisme anti-arabe semble majoritaire, et je n’aime pas ça, même si je ne suis pas arabe. Il parait que dans les années 1930, le racisme antisémite était majoritaire en Allemagne-France-Pologne, et ce n’est pas parce qu’Hitler-Pétain étaient dictateurs que s’est exercé un racisme actif, celui-ci aurait pareillement pu être (hélas) décidé par référendum démocratique. Certes, la propagande « simplifie », mais elle semble mentir, nous laver le cerveau, nous méprisant à tort.
2/ Est-ce que je partage l’utopie démocratique ? Oui et non. A l’échelle d’un pays, il me semble évident que le racisme peut être majoritaire, ce que je n’aime pas. J’ai personnellement l’utopie « démocronde » (démocratie-monde unique) imaginant que la majorité du monde est bonne, et qu’il convient seulement que cesse la domination nationaliste occidentale (comme autrefois la domination par caste aristocrate) pour que s’épanouisse la bonté universaliste, sans plu’ de triomphe des « égoïstes-groupistes » dominants, que sont actuellement les Occidentaux, minorité gouvernant le monde, au nom menteur de la « démocratie » (locale).
3/ Est-ce que je suis favorable toujours à la liberté ? Oui et non. Je trouve choquant que des opposants pacifiques soient persécutés (comme moi menacé en France de prison, pour délit prétendu de droit commun, en fait opinion insoumise au dogme politique G). Mais inversement je trouve choquant qu’au nom de la liberté absolue s’épanouissent des racismes (anti-arabes et anti-noirs principalement, anti-asiatiques maintenant en plus avec le virus covid-19, anti-goys même si celui-ci est entièrement légal en ne punissant que ses opposants), des exploitations (capitalistes), des violences habituelles (piquets de grève et insultes envers non-grévistes, etc.), des comportements dangereux (alcoolisation, prise d’autoroute à contre-sens, etc).
4/ Est-ce qu’au contraire je réhabilite la non-démocratie ? Non, ce n’est pas mon but, je voudrais seulement faire cesser la simplification abusive glorifiant toute démocratie, même mensongère (républicaine et nationale, double contresens antihumaniste). Par ailleurs, des milliards d’humains sont croyants en les religions du Livre, affirmant vouloir se soumettre totalement au dictateur divin (à supposer qu’Il existe), esclavagiste exigeant qu’on le serve (via ses relais humains car Il ne parle pas à chacun de nous, car pour cela il faudrait qu’Il existe…). Enfin, Dieu m’a parlé en rêve, comme à de nombreux prophètes (et autres déments que moi), et il m’a dit que ces Livres prétendus sacrés sont tous des faux en écriture L’insultant Lui, en fait bon et pas massacreur.

Bilan
  Ce monde semble très moche. La menteuse égalité prétendue « démocratie = liberté » n’en est qu’une illustration, expliquant beaucoup de choses mais pas tout.