Réinventer l’histoire-géographie scolaire
Secouer le système, oser cela
par Fissdeu Séparan, 17-18/04/2023

(dernier ajout)
Contexte récent
   Dimanche passé, j’ai téléphoné à mes parents âgés (88 et 87 ans) et ils étaient fatigués, sans projet ni loisirs intéressants. Ma mère lisait des choses données par quelqu’un d’autre, mon père faisait des mots croisés… Comme s’ennuyant fortement, ai-je pensé, attendant la mort ou quoi (mon père avec maladies graves que je ne cite pas sans son accord, ma mère avec autres maladies graves, ils ne sont pas bien en point, effectivement). Et moi ? me demandaient-ils. Euh, moi presque 30 ans plus jeune mais avec 4 cancers et invalidité (ressemblant à leur retraite), en un sens j’attends la mort aussi, comme tout le monde d’une certaine façon (même les actifs), mais… je vis cette inactivité de manière immensément différente : je n’ai pas assez des 24 heures qu’il y a par jour pour faire tout ce que je voudrais… Enfin, pas « voudrais » au sens physique, genre « faire le tour de la Terre en courant », je suis en fauteuil roulant, mais… refaire le monde, de manière imaginaire, penser rêver, imaginer, corriger, améliorer…
   Enfin, mon « loisir » préféré consiste à dessiner des avions qui n’existent pas, car/et j’aurais voulu être ingénieur en dessin aéronautique. Mais je suis devenu autre chose : à l’adolescence, j’aurais dû être mort mais j’ai attérri technicien en biologie. Et je révolutionne la science expérimentale, les statistiques, etc. Ça ne les intéresse pas non plu’ ? Ils étaient géographes, s’étant connus sur les bancs de la fac de géographie, et devenus professeurs certifiés d’histoire-géographie, puis promus agrégés d’histoire-géographie, ne pourraient-ils pas réinventer ce domaine ? S’ils n’ont pas d’idée a priori, je peux leur exposer ce que j’imagine à ce sujet, et leurs réponses seraient une utile base de discussion, de création peut-être.
   Tel est le contexte de cet essai.

Contexte scolaire aussi
  Je ne discours pas de la scolarité d’un point de vue extérieur, j’ai moi-même été élève, comme tout le monde en ce pays français. Et je n’ai pas eu un Bac Littéraire avec gros coefficient à l’Histoire-Géo, mais un Bac scientifique (C à l’époque), mention Très Bien ce qui était exceptionnel à l’époque, et ma plus mauvaise note (13/20) a été en Histoire-Géographie, cela n’a pas été un hasard. En effet, j’étais en période de tristesse profonde (dépression aiguë disent les psychiatres, incompétents) et je n’apprenais plu’ les leçons depuis deux ans et demi, voulant être mort plutôt. En Maths hyper-logiques, j’ai pu avoir 18/20, en philosophie que j’abordais personnellement comme analyse logique (épistémologie critique, anti-scientisme), j’ai pu avoir 17/20, mais en Histoire-Géo à répéter ce qu’il fallait apprendre par cœur, je n’étais pas bon, car pas bien d’accord sur le principe. Avec le recul, je m’en félicite, comme acte de résistance à l’arbitraire indu, au faux savoir.
   Ce n'est pas un déterminant familial : mon frère ainé a eu mention Assez Bien au même Bac C, avec meilleure note en Histoire-Géographie (16/20 je crois), en ayant reçu la même éducation à la maison et au lycée. (Mon frère est devenu enseignant public comme mes parents, mais pas en Histoire-Géographie ; contrairement à moi, il a fait le Service militaire obligatoire sans être réformé pour prétedus troubles psychiatriques, il n'est pas en inaptitude pour troubles dits psychiatriques ni sous traitement dit anti-psychotique.)

Géographie : est-ce que la Terre est plate ?
   Je garde deux souvenirs de ma scolarité en géographie : au CM2 à 9-10 ans, on voyait les DOM-TOM avec des diapositives magnifiques et on collait dans nos cahiers des cartes où on coloriait en bleu clair les mers (ou les côtes côté mer, j’ai oublié). En Terminale à 16-17 ans, pour le Bac,on devait apprendre par cœur que le Japon avait pour principale ressource la pêche (tant de millions de tonnes par an), la première du monde, alors que pour le Brésil, c’était le café qui était numéro un mondial, mais l’élevage (ou autre, j’ai oublié) apportait au pays le maximum de richesse. Mais la géographie, c’est clairement bien davantage que ça, de l’astronomie situant la Terre dans l’Univers (en expliquant les saisons en école élémentaire) à l’économie touristique alliant offre hôtelière et monuments historiques en chaque région.
   En tout cas, c’était conçu comme une transmission de savoir : il s’agissait d’apprendre La Vérité et savoir la répéter. (Un élève qui aurait osé avouer « j’y crois pas » aurait été dirigé vers les instances psychiatriques, avant exclusion du système scolaire pour inaptitude). Or… ce n’est pas si simple. J’ai appris ainsi que la longueur des côtes françaises était 18.000km (hors DOM-TOM), mais c’est un chiffre arbitraire qui changerait avec une autre échelle de détails (montrant des circonvolutions changeant la longueur, avec le piège qu’en régressant à l’infini, il s’agit d’atomes séparés par du vide donc sans continuité de côte, et avec arbitraire dans la mesure de distance entre orbitales des électrons purement théorique virtuelle probabiliste…). Mais on entend souvent dire que, en tout cas, les abrutis ignares n’ayant rien de rien compris à la géographie vont jusqu’à croire que la Terre est plate, et non ronde (!!!).
   Je ne suis pas du tout d’accord avec ce mode d’éducation, que je trouve débilitant, tenant du lavage de cerveau (préparant en cela à forger des moutons décérébrés, qui en instruction civique, goberont la propagande politique anti référendum d’initiative populaire, afin que les dirigeants volent le label démocratique).
– Que la Terre soit plate de taille inconnue (éventuellement infinie), ou ronde plate (avec Bagdad pour centre comme disait le Grand Vizir de Bagdad Iznogoud, pour rire), ou sphérique, a priori on n’en sait rien. Autour de moi (ou devant moi la surface d’un bol de lait) semble plat, simplement, pas bombé.
– Au lieu de nous dire qu’elle est sphérique de rayon 6.378km (j’avais oublié mais Google le répète aujourd’hui) à apprendre par cœur avec bonne note félicitant les réciteurs et mauvaise note punissant les rebelles, il faudrait affronter la question sensée qui est : quel est l’argumentaire établissant cela ?
– Je connais hélas la réponse pratique : « les experts se sont pechés sur le sujet, et conviennent que… ». Ça ne vaut rien de rien ; en un autre domaine, les experts sont les théologiens catholiques ou imams sunnites, et il s’agit d’opinion groupiste pour une chapelle, pas de savoir indubitable. L’autorité (prétendue) n’est pas un argument logique (même si sociologiquement/pratiquement cela peut l’emporter hélas, comme sous l’Inquisition).
– On nous dit qu’un passager de la navette spatiale voit bien la courbe ronde de la planète Terre, mais peut-être qu’il ment, ou est victime d’une hallucination (je ne prétends pas tout connaître aux phénomènes optiques indésirables), pourquoi le croire ? (ou les croire s’ils sont tous d’accord – tous formés à répéter cela avant même d’en avoir fait l’expérience, ce qui est très suspect).
– On nous dit qu’en prenant l’avion vers l’Est indéfiniment, on revient au point de départ, mais qui contrôle la direction de l’avion dont je suis le passager, pourquoi faire confiance au pilote ou aux instruments ? Et puis qui garantit la rectitude absolue du parcours puisqu’un léger décalage non perceptible pourrait faire parcourir un immense cercle au-dessus du plat ? (même pas besoin de décalage ou biais d’ailleurs : au bout d’une corde tendue de 6.000 km, un avion allant tout droit (pile à angle droit de la corde) effectuerait un rond, au-dessus d’une Terre assiette pareillement. Qui plus est, je dormirais sur le parcours, or qui garantit que le monde où je me réveille est le même que celui ou je crois me souvenir m’être endormi ?
– Au téléphone international, j’entends les Philippins confirmer qu’ils ont un soleil 7 heures avant nous, et les Ouest-Américains 9 heures après nous, oui cela est cohérent avec l’hypothèse d’une commune planète sphérique en rotation (complète en 24 heures), mais rien ne me garantit que ce soit la seule hypothèse envisageable. Les gens au téléphone pourraient être dans la pièce à côté en jouant un rôle, par exemple. Et si j'effectue le long voyage vers là-bas, le constat que je suis déphasé n’implique pas forcément un décalage horaire, bien d’autres éléments pouvant fatiguer dans un tel périple. Ce n’est pas probant. Et les gens habitant à Tahiti de l’autre côté de la Terre, « la tête en bas », croiraient marcher la tête en haut pour une histoire de verticalité variable ? Mh, ça parait très douteux, pas intuitif.
– On pourra nous chercher plein d’autres tests/épreuves tangibles dans le monde extérieur, mais… si je rêve actuellement, peu importe que ces tests prouveraient (éventuellement) que la Terre est sphérique ici, la question essentielle étant dans le vrai monde, éveillé, sur lequel une expérience onirique ne renseigne pas, jusqu’à preuve du contraire. Or : impossible de trouver un critère de réalité, en trois (ou +) milliers d’années de pensée humaine, se prétendant de très haut vol (à tort).
– On pourra me rétorquer que la sensation de Réel est intrinsèquement constitutive de la bonne santé mentale humaine, mais cette psychiatrisation est totalement malhonnête, puisque dénuée d’arguments. Pour une autre chapelle, soviétique par exemple, on disait ainsi qu’étaient « fous » ceux n’ayant pas l’humanité normale de « ressentir » que le bien est le communisme (ou étaient idiots ceux qui ne « comprennent » pas), c’est un principe de dictature brute, stupidissime.
   Exit la géographie : poubelle. (Le même reproche cassant la pêche japonaise ou les îles dites DOM-TOM).

Histoire : est-ce que le premier pas humain sur la Lune a existé ?
   (Titre initial : est-ce que la Shoah a existé ? mais cette question-là est interdite, persécutée par la loi dicatoriale 1990-2023+, raciste projuive anti-amérindienne, hum, il ne faut pas le dire).
   On nous dit qu’en 1969, l’homme a marché sur La Lune, que c’est indubitable, sauf aux yeux aberrants de complotistes idiots. A l’école, en cours d’Histoire, on apprend ainsi des millions de choses affirmées vraies et il faut les répéter (comme vraies) sous peine de punition sévère (comme « mauvais élève », personne mauvaise).
   Ah bon, mais… dans l’affaire du Rainow Warrior, les officiels français hurlaient ainsi pareillement au complotisme aberrant, délirant… jusqu’à ce que l’avalanche de preuves matérielles, puis les aveux des espions arrêtés, fassant reconsidérer ce dire officiel, enterrer le sujet. Ce n’est pas parce que quelque chose est clamé par les autorités que c’est vrai. J’ai lu récemment l’ouvrage intéressant « gouverner c’est mentir ». Certes les purs historiens ne gouvernent pas, mais dans la plupart des cas leur principale source d’information est constituée de gouvernants, estimés davantage crédibles que des individus isolés, possiblement délirants.
   Sans surprise, des gouvernants comme Emmanuel Macron considèrent criminel de réécrire l’Histoire, mais que se passe-t-il quand des malversations sont établies pluss d’un siècle après les évènements (comme le « 1er vol » prétendu des frères Wright) ? Pareil : historique signifie sacré, aucune importance qu’il s’agisse de La Vérité ou d’un vaste mensonge, transmis par commentateurs se recopiant les uns les autres, se diplômant en histoire les uns les autres.
   « Il y a des preuves matérielles » nous affirme-t-on, souvent et pour la Lune en tout cas, avec le film des faits. Mais… Hollywood sait très bien faire des images fausses, de fantaisie semblant véridique. L’image n’est en rien une preuve. Même à l’époque, des décennies avant la techique « deep fake ». Les Soviétiques ont d’ailleurs présenté ainsi les images américaines : comme de la science-fiction à ne pas croire vrai, et en URSS c’est ce qu’il fallait réciter pour ne pas être puni (ou tué)… C'est le double-sens du mot "exister" : les aventures de Tintin marchant sur la Lune avec son chien Milou peuvent "exister" sans pour autant être vraies indéniables.
   « Mais il y a des témoignages » est-il clamé. Certes, mais des témoignages discordent et dire qu’ils émanent (dans ces cas) de fous ou plaisantins n’est pas plus convaincant que l’hypothèse opposée.
   « Mais il y a des preuves matérielles relevant des sciences dures ! » est-il crié, en référence à la poussière de Lune prétendue ramenée. Euh, je n’ai nullement pratiqué moi-même ces analyses et je peux douter de leur résultat prétendu – tel était mon travail professionnel (à temps partiel) : l’analyse chimique, et il y a plein de biais et d’affirmations fausses, c’est de la très grande routine, simplement cachée aux non-spécialistes. Et puis, les valeurs théoriques dites prévues, avant le miracle de les observer en mesure, qui en a décidé et avec quelles réserves ? Avec l’évolution de la Science entre 1969 et 2023, a-t-on remis en question les prédictions 1969 ? Enfin, même si cela a été fait, ce ne serait pas probant dans la mesure où c’est établi en prenant pour vérité décisionnelle la composoition mesurée sur cette poussière dite lunaire (il y a circularité, non démonstration objective). « Tout est relatif », oui, mais j’en conclue « tout est douteux », tout risque de s’effondrer.
   Et puis… les prétendues preuves expérimentales obtenues en rêve ne renseignent pas sur le Réel (s’il existe), et rien d’honnête ne me garantit qu’on est hors de mon rêve. Un tissu de mensonges à ce sujet fonde hélas le prétendu esprit cartésien (illogique « Discours de la Méthode »).
   Exit l’histoire : poubelle. (Le même reproche cassant… non, attention aux interdits, réfléchir est classé criminel, de droit commun, sans même avouer que la prison commandée est politique ou/et raciste…). Honnêtement, ce serait exit la loi française, mais il y a unanimité des faux intellectuels pour ne pas s’y risquer : la bêtise ou la malhonnêteté domine, triomphe, veut dresser les enfants innocents maintenant. A mon époque, c’était pour les lucides courageux : mauvaises notes puis exclusion puis asile, maintenant c’est deux ans de prison… Que l’éducation scolaire (même officielle publique) soit complice active de cela est atrocissime, selon moi, arguments à l’appui.

Bilan
   Ce que je dis contre l’histoire et la géographie s’applique aux autres sciences humaines, et même aux autres sciences, à l’exception des mathématiques, sciences exactes (non expérimentales) qui sont pures mais très très mal enseignées (c’est un autre sujet).
   J’estime que mes parents n’étaient pas des « sachants » éveilleurs d’intelligence critique, mais des grands réciteurs diplômés, devenus formateurs de réciteurs soumis sans intelligence. S’ils sont heureux de leur « œuvre », tant mieux pour eux, mais à leur place j’aurais mauvaise conscience et serais d’avis de tout repenser. Ce serait révolutionnaire sans violence, du moins c’est possibe, me semble-t-il.

------- Ajout 19/04/2023 : discussion "fraternelle"
   Je n’ai pas encore envoyé ce site à mes parents, mais j’ai envoyé le lien à mon frère qui était cité. Il me répond son désaccord total sur 2 points, que je dois donc corriger (avec mes excuses) ou discuter :
- À son Bac, 16/20 n’a été que sa 2e meilleure note, la toute meilleure étant en sport sa spécialité avec 18,5/20. --> OK pour ce détail, qui ne change pas mon argumentaire, demandant simplement un ajout « parmi les matières dites intellectuelles ».
- Il dénie que les élèves en échec soient classés mauvais. Ils sont au contraire aidés, assistés, pour leur permettre de donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est l’expérience de ses 40 ans de professorat. --> Ce que j’ai connu a été différent :
. À la fin de ma classe de 5e (vers 12 ans), deux de mes camarades ont été « exclus de la scolarité », « dirigés vers la vie active » (classes « de transition » ?). Je peux citer leur nom car inexact approximatif : Larenaudie et Violet. Leur incapacité à faire moins de vingt fautes par dictée étant jugée insurmontable, ils étaient bien considérés « intellectuellement incapables », « esprits mauvais ou carrément nuls ». On ne les a jamais revus (au collège/CES puis lycée). J’ai imaginé en nouvelle romantique une petite jeune fille naine ainsi classée handicapée mentale, pour « crime » de génie ayant inventé au CP à 6 ans une ortograf simplifiée apprenable en une demi-heure sans plu’ faire aucune faute de toute la vie, ce qui est objectivement un milliard de fois mieux que l’usine à gaz de la langue française académique, injustifiable en concurrence loyale. Qu’il y ait un embrigadement plutôt qu’un rejet ne changerait guère au scandale d’oppresion par les idiots (se prétendants détenteurs du Savoir, du Bien, de l’Intelligence). C’est comme quand le président Macron dit implicitement « peuple, vous êtes immensément stupides, moi super-intelligent je vais essayer d’encore mieux vous expliquer, avec pédagogie extrême », la réponse adéquate étant « non, on a très bien compris ton mauvais système, et on l’a réfuté arguments à l’appui, ton surplus d’écrasement prétendu supérieur est odieux de mépris, pas du tout merveilleux de générosité. » (Ceci dit, certes, je concède que l’oppression orthographique a cessé, et un prétentieux stagiaire Bac+5 que j’ai rencontré dans mon travail vers 2015 n’aurait pas été admis en classe Bac moins 5 à mon époque vers 1975…). Autre détail en passant : mon frère mentionnant diverses qualités non-scolaires dit « autres que connaissances », mais… je juge que prétendre à Connaissances n’est nullement de la lucidité intelligente mais de la bêtise prétentieuse, oubliant de douter ou en étant incapable par esprit bestial seulement répéteur dénué d'intelligence critique.
. Je n’ai pas su les notes au Bac (en Histoire-Géo comparé au reste) de ma petite sœur née 9 ans après moi car, devenu adulte, j’avais quitté la maison familiale bien avant. Mais on m’a raconté qu’elle a été classée nullarde irrattrapable en classe de 6e, qu’elle a redoublé sans espoir de donner satisfaction. Ce qui l’a « sauvée », scolairement, n’a pas du tout été l’attention câline de professeurs merveilleux, mais le fait que mon père l’inscrive en école privée, où les enseignants sont moins cassants mais tentent de donner satisfaction aux parents clients. Et non seulement elle a eu le Brevet, mais le Bac puis un BTS, avant de devenir une professionnelle très apréciée dans le dur monde privé de la restauration en région parisienne. L’avoir classée « nullarde sans espoir aucun » avait été, non seulement une profonde injustice, mais une erreur lourde, une faute grave. Que les enseignants publics s’affirment merveilleux est compréhensible pour leur propre estime, leur confort psychologique, mais je n’y crois pas, et avec de solides raisons à cela. (Et pour en revenir au premier point : mon jugement est en béton armé tant qu’est affirmée intouchable la langue française sans aucunement s’intéresser au bien des apprenants et étrangers, le but n’est clairement pas le bien des personnes formées mais le respect des prétendues supériorités institutionnelles , – cela vaut preuve ; à mon avis, très solide, ces prétendus supérieurs étant très inférieurs en respectabilité.)

------- Ajout 20/04/2023 : mise en perspective
   J’y pense, on peut me répondre que ma critique de géographie et histoire n’est pas du tout valide car purement négative sans rien proposer. (Et « démolir est facile, construire est difficile »).
   Effectivement, c’est une objection pertinente. Et il me faut donc resituer mon texte initial dans un ensemble mieux construit, davantage argumenté :
   = 1/ Démolition libérant de l’ancien système : texte initial.
   = 2/ Reconstruction :
   - 2A/ Possibilité d’abandonner histoire et géographie, exclues du cursus scolaire obligatoire
   - 2B/ Possibilité de recréer histoire et géographie, notamment à titre d’options pour élèves y envisageant un intérêt.
   · 2Ba/ Remplacer l’affirmation de vérité dite indéniable (à répéter par cœur) par une information optionnelle de type légende crue par certaines personnes (à entendre, éventuellement, pour distraction ou inspiration, ou matière à réfléchir).
   · 2Bb/ L’élève ne sera pas puni s’il dit ne pas y croire ou trouver cela sans intérêt finalement. Tout comme en « art » (avec « l’histoire de l’art ») : libre aux apprenants de juger que c’est très laid et a constitué un gaspillage d’énergie avant invention de la photo (pour dessin, peinture) et impirmante 3D (pour sculpture).
   Cela révolutionnerait la scolarité, qui serait focalisée sur la logique et la détection des mensonges frauduleux, dans les discours (y compris professoraux de l’ancien temps). Dans ce cas, ce serait un éveil à l’intelligence lucide, à l’autonomie de jugement, non à la servilité soumise aux autorités.

------- Ajout 07+13/05/2023 : Réponse à un apport très intéressant
   A ma grande satisfaction, ma mère s’est lancée dans le brain-storming de refaire le monde de la géographie scolaire. J’en ai fait un site Internet, majeur sur le sujet je crois : https://www.kristofmeunier.fr/repenser-la-geo.htm. Toutefois, cela ne me répond pas totalement à moi-même, anormal, et je voudrais expliquer pourquoi (répondre à sa réponse, en un sens) :
– Non, je ne garantis absolument pas que l’on nous faisait réciter les catalogues de chiffres productifs de tous les pays dans tous les domaines, là n’est pas le problème, ma critique ne porte pas sur cela. Mais l’élève qui doit répéter qu’il y a à tel endroit 20 millions de bovins pour 10 millions d’humains il doit avoir appris par cœur ces chiffres, il ne peut nullement les retrouver par pure intelligence, il est exigé qu’il les croie et les répète, pourquoi ? Parce que l’autorité le lui dit ! Et si l’autorité dit que dans l’explosion du Rainbow Warrior, la France n’a rien à voir, il faut le croire ? Et le nuage de Tchernobyl s’arrêtant à la frontière ? Et les armes de destruction massive irakiennes garanties prouvées ? Hum, hum, hum (je veux dire : pas du tout, l’intelligence est ailleurs, presque opposée, même si douter de tout est difficile – et à tort classifié psychiatriquement). J’ai lu un livre « gouverner c’est mentir », très convaincant, pourquoi l’école publique formait-elle à gober comme vrai ce que dit l’autorité ? c’était de l’endoctrinement à la stupidité, je le maintiens. A l’exception des Maths (secondaires, non universitaires en application à la biologie) où les profs prouvaient l’intégralité de ce qu’ils disaient, et quiconque ayant assisté au cours pouvait retrouver les théorèmes d’après les axiomes conventionnellement posés vrais (récusables un degré en amont). Enfin, bêtement en classe on recopiait à toute vitesse, mais à la maison on pouvait relire et comprendre (un polycopié aurait mieux fait comprendre pendant les heures obligatoires).
– Dans les sujets d’examen donnant des documents sources (dates et chiffres), se focaliser sur les questions que génèrent ces chiffres, c’est à mon avis oublier de mettre en doute leur crédibilité ou fausseté au contraire. C’est gober la propagande sans faire preuve d’intelligence critique (et de doute cartésien, quoique chez Descartes le doute soit un simulacre temporaire avant la crédulité religieuse et autre, nulle). A l’époque d’Internet, il est courant que circulent des chiffres faux, émis par des plaisantins ou des trompeurs ayant telle idée en tête. Avec la crise Covid19, on a même vu les autorités scientifiques maquiller les chiffres, cacher ou interdire d'accès les statistiques descriptives en défaveur du récit gouvernemental (voir le livre "covid19,ce que révèlent les chiffres officiels") etc. La réputation de sérieux ne suffit pas, il faut une très complexe, très longue, vérification contradictoire avant de croire des prétendues données. Ou sinon : il ne faut absolument pas appeler cela « savoir » mais « croyance ». En Histoire ce seraient des légendes et en géographie ce seraient des romans imaginatifs, oui alors d’accord, mais ça rendrait mille fois moins fiers les abrutis qui se désignent actuellement comme « sachants », entendant dominer à ce titre les prétendus « ignares », parfois seuls lucides comme contre la vaccination covid19. (Et c’était décelable bien avant cette crise covid 2019, j’ai écrit ma réfutation du Réalisme obligatoire en 1991-93.)
– Mon père le reconnaissait à demi-mot : une année, il disait mea culpa pour avoir enseigné comme vraies des données fausses exprimant seulement la propagande communiste de certains pays. Oui, les comparaisons étaient faussées, les questions biaisées, mais il aurait convenu (quand on prétend au savoir) de s’être posé la question en amont, avant d’inculquer à des innocents en prétendant affirmer le vrai indéniable. La sidérurgie est-allemande, que les ouest-allemands étaient tout heureux de capter à la réunification, s’est avérée une ruine totalement improductive. Et les chiffres agricoles chinois, impressionnants pour montrer le succès du maoïsme, n’ont pas empêché les famines des années 1960, quand il a fallu trouver les produits, n’ayant aucun rapport avec les chiffres annoncés à leur sujet. Le sceptique doute, et il a raison, même sous les crachats des crédules, qui dominent jusqu’à ce qu’ils se plantent, un jour, et c’était très prévisible, évident.
– Sous toutes ses formes, la géographie semble une science expérimentale, pas une science pure : le cours ne prouve absolument rien, donnant simplement à croire ce qu’affirme l’autorité professorale, sans preuve (elle-même crédule vis-à-vis d’autres sources, crues). En géographie générale, les reliefs et climats ne sont pas présentés comme des légendes ayant leurs croyants mais comme des vérités incontestables à réciter (ou employer en jonglage exigé), en géographie économique les statistiques (descriptives) sont douteuses (non par contresens illogique comme les statistiques inductives en bio et psycho mais) par caractère déclaratif faussable par propagande et autres biais.
– La partie morale m’a intéressé mais peu convaincu. J’y vois la partition habituelle, la pensée de gauche considérant la richesse : coupable, et la pensée de droite considérant la richesse : méritée. Mais c’est un abrutissement de donner les deux sans la solution (que j’ai inventée, et appelée « humbilisme » – en tant que philosophie politique, sans la précision géographique ou économique). Ce qui ne semble pas réfléchi est l’éducation au nationalisme, forme particulière de groupisme anti-individualiste, considérant abusivement des groupes entiers comme coupables ou innocents. Il y a de quoi déchirer les gens à vie, il serait mieux de réfléchir, de manière critique oui mais positive afin de percevoir une solution, certes non populaire car non approbatrice de consommation maximale ici…
– Je suis d’accord avec la partie repentance mais il me semble manquer comme une case, qui formerait équilibre : quelle réparation est envisageable ? (à nos dépens, donc, ce n’et pas agréable mais ça prévient les révolutions, dires terroristes, comme les aristos en 1788 auraient dû abroger l’aristocratie, sans clamer q'ils n'avaient pas vocation à partager la misère du bas-peuple). Mais… c’est le contraire de l’instruction civique, l’humaniste abrogation éventuelle des frontières étant contraire au texte de la Constitution… Je me souviens aussi d’un mot très intéressant du tiers-mondiste René Dumont (vers 1975 ?) : « le prolétariat d’Occident s’est embourgeoisé ». Je suis d’accord, mais quelles conséquences en tirer ? ça révotionne la pensée, ça l’éclaire, éveil de l’intelligence, du sentiment de justice, ce serait énorme, bénéfique, oui.
– Je suis gêné que soit appelé « développement » la course à l’hyper-consumérisme matérialiste en biens inutiles, avec la publicité capitaliste écoulant les immenses productions d’usines très chères, cela mériterait d’être mis en question avec recul, philosophique, sans s’embringuer dans ce qui s’est fait.
– Pour ce qui est de l’intelligence artificielle, cela me rappelle le débat sur les calculatrices électroniques à la fin (1975) de mon école élémentaire : elles prouvaient inutiles les rudes apprentissages des opérations numériques (diviser « à la main »), mais… si une machine est en « pile faible » ou bug, elle peut rendre des résultats idiots et il n’est pas inutile de le percevoir avec capacité de preuve. Par ailleurs, le problème des enseignants est compréhensible : ils entendaient dominer par la maîtrise de pensée complexe, et quand elle s’avère en pratique inutile, cela devrait sonner comme une fin de leur domination, ce qu’ls réprouvent, « évidemment » (psychologiquement, par vœu quasi universel de dominer autrui, hélas). Prendre en compte l’inutilité du calcul détaillé de divisions, c’est une chose, mais admettre qu’il est évident et nul d’appuyer sur trois touches rend bien moindre le prestige des enseignants, remplaçable par des ouvriers non qualifiés, ou singes, ou sous-officiers aboyeurs façon chinoise maoïste. L’intelligence artificielle était en usage depuis des décennies dans le monde technique, ce qui est tout nouveau avec chat-GPT, si j’ai bien compris, est que ça ne prétend plu’ seulement donner satisfaction face à un problème particulier prévu, mais répondre à tout dans tous les domaines, en manipulant la recette scolaire de thèse/antithèse/synthèse, dont le prestige était peut-être, effectivement, très surestimé. Enfin, sur des exemples polémiques entendus à la télé, genre « le président Macron est-il con ? », ça ne donne pas une réponse engagée, cinglante, révolutionnaire, mais vise la modération relativiste, ce qui est compréhensible en un sens, mais abrutisseur d’un autre côté, refusant les pensées osées, même démonstratives imparables. Cela obtient peut-être le résultat que souhaitaient les enseignants mais en lui otant tout mérite (comme la calculette autrefois), l’enseignante enthousiaste qui aurait dit : "je vais apprendre aux enfants comment obtenir le magnifique résultat de 355/113 (estimation de pi)" aurait été moins enthousiaste si elle avait réalisé que ça signifiait « appuyer sur les touches 3 ; 5 ; 5 ; / ; 1 ; 1 ; 3 ; = »). Même un singe abruti pouvant ce faire, mais l’intelligence humaine étant utile pour se dire « ça va donner un peu pluss que 3, sinon il y a eu faute de frappe ou de la machine ». Gober la réponse magique peut être ce que préfèrent les autorités politiques voulant réélection (et paiement des impôts sans résistance par inventions frauduleuses), mais c’est quand même une formation abrutissante à mon avis C’est discutable, d’accord. Pour le théorème de Pythagore, calculant l’hypoténuse d’un triangle rectangle, il est positif d’accéder en pratique au résultat sans le moindre effort, mais personnellement j’ai trouvé grandiose quand j’ai été capable de prouver ce théorème, quarante ans après avoir entendu dire qu’il était vrai, et ça donnait à percevoir ses limites sous-entendues mais importantes (planéité infinie, etc.). Chat-GPT répond comme un idiot modéré un petit peu savant coutumier du « comment faire sans faire de vagues », mais ça semble totalement en dehors de ce que je préfère dans l’intelligence humaine : l’intelligence critique, décelant les abus (d’autorité, de logique prétendue, etc.).
– A mon avis, la géographie méritait de disparaître, oui, en tant que modalité réaliste de description du monde apparent, lequel pourrait être mon rêve, sans connaissance utile à son sujet. C’était moins critique qu’en Histoire, où la loi présente est dictatoriale, inquisitrice, raciste (projuive anti-amérindiens).
– Enfin, la géographie prétentieuse, prétendant au « savoir », méritait de se dissoudre lucidement, mais ça n’empêche pas, à titre d’option libre sans aucune punition, une géographie optionnelle, comme un récit de légende pouvant intéresser certains, voire les passionner. Pardon maman d’avoir cassé le jouet dont tu étais fière… Je précise toutefois : mon opinion n’est absolument pas la seule, et au contraire elle relève d’un domaine de lucidité classé « maladie mentale » par les « soignants » (ou chefs inquisiteurs…).
– J'oubliais un point, hors géographie : je persiste à considérer l'Instruction Civique comme une scandaleuse entreprise d'endocrinement politique tenant du lavage de cerveau, cherchant à imposer des bases sans l'once d'une réflexion critique. Tout au contraire, je juge que l'école devrait éveiller à l'intelligence critique doutant du mode de scrutin (uninominal majoritaire à deux tours, favorisant le centre par principe), de la sincérité des prétendus représentants trahisseurs de référendums ou éviteurs de référendums depuis, envisager la populophobie de dirigeants oligarques mal déguisés en démocrates – se considérant supérieurs, le peuple n'étant requis que pour les approuver, aucunement pour penser ou décider ; sans référendum d'initiative populaire façon suisse, le système "démocratique" français s'avère une aristocratie non héréditaire, et n'élisant pas les meilleurs mais les plus illusionnistes menteurs. Il y aurait immensément à penser, à dire, pour créer des citoyens lucides et responsables. Mais... ce ne serait plu' du tout les moutons escomptés, alors la voie suivie est exactement contraire. Je ne dis pas bravo aux endoctrineurs professionnels de ce système, désolé.