Pas à l’aise avec les greffes dites post-mortem
par tof menyé, 23/06/2022

   Hier était (selon la télévision) la journée mondiale pour les greffes d’organes, et il a été dit que les donneurs étaient exclusivement des morts cérébraux à corps vivant. Dès que la mort cérébrale est déclarée, c’est une course contre la montre pour prélever un maximum d’organes et les envoyer aux receveurs potentiels, pour implantations par chirurgiens.
   Mais je suis troublé. Je ne suis pas inscrit sur la liste officielle des refuseurs de dons d’organes, et si je suis mort, oui, on pourra me couper en petits morceaux comme ça pour donner à des malades, mais… s’il s’agissait de mort d’autrui (mon épouse ou mon fils, mon frère ou ma mère, etc.), je ne suis pas à l’aise : pourquoi croire le toubib affirmant qu’il y a mort cérébrale irréversible ? Qu’est-ce qu’il en sait ? Il le croit, certes, mais je m’en fous, des croyances personnelles de chacun. Il l’a appris dans ses études, mais moi j’ai appris plein de sottises (dites Vérités prouvées scientifiquement) durant mes études, ultérieurement démenties, ça ne vaut rien en principe. Bref, je suspecte le toubib d’affirmer mort quelqu’un ne l’étant pas. Est-ce que les toubibs pro-greffes auraient fait découper en petits morceaux Jésus-Christ ou Lazare parce que soi-disant morts ? avant qu’ils reviennent, démentant ce diagnostic de mort irréversible ? Certes, peut-être que Jésus et Lazare n’ont pas existé mais peut-être que les toubibs n’existent pas non plu’, puisque j’ai cassé la supercherie cartésienne évacuant à tort l’hypothèse du rêve… Enfin, si ici est un rêve, on peut y découper n’importe qui en rondelles, et ça n’impacte pas la personne vraie ailleurs (si elle existe), mais la culpabilisation ici affirmant monstrueux de ne pas donner d’organe serait idiote puisque n’aidant en rien les receveurs vrais, donc constituant de la méchanceté pure, médisance culpabilisatrice sans fondement en vérité.
   Quoique… ce que je dis est classé maladie mentale, par des médecins là encore, « prétendus médecins », classant la confusion rêve-réalité en schizophrénie. Mais philosophiquement, ils ont zéro argument. Ils peuvent prétendre avoir mille arguments scientifiques, mais ça se situe en aval de leur réalisme, qui est un dogme infondé, démoli par l’hypothèse du rêve – donc psychiatrisée pour que ça tienne debout en apparence (pour les crédules déficients en intelligence critique, très majoritaires et même dominants). Bref, ça revient au cercle (logiquement invalide) « j’ai raison puisque j’ai raison ». Nul, invalide (comme je suis invalide physiquement, mais eux : « intellectuellement »).
   J’imagine une objection tonitruante : un expert en électroencéphalogrammes affirmerait que sa machine prouve tout à la fois que je ne rêve pas et que tel mort-cérébral n’est plu’ vivant même si le corps vit encore. Mais… il se trouve que j’ai rêvé avoir un électroencéphalogramme prouvant que je ne rêvais pas, ça invalide ces bidules si n’est pas préalablement acquise la preuve que je ne rêve pas. CQFD, poubelle monsieur l’expert-chef (prétendu), ayant oublié de réfléchir…

   Bilan : j’en reste à mon impression première, d’accord pour que les gens me coupent en rondelles s’ils me croient mort (j’ai essayé deux fois de me tuer, à 15 et 34 ans, je n’ai pas vocation à vivre vieux, avec mes 4 cancers ça ne va plu’ durer très longtemps normalement). Mais si on me demande mon avis pour affirmer mort quelqu’un de pas-mort physiquement, je répondrai que je n’y crois pas, du tout. Donc pas d’accord pour couper ce corps-là en rondelles dites médicales. Si j’étais croyant religieux, je dirais que mon avis sauverait Jésus n°2 de retour (si ce n’est pas moi), mais je ne crois pas les textes religieux que j’ai lus (bases de judaïsme, christianisme, Islam). Ma position n’est pas immensément solide mais me parait davantage cohérente que celle d’autrui.