Depardieu moche insulteur des tristes
(par A.Zar, 22/10/2017)

  Un Spam du magazine Voici (que je n’aime guère), me signale que le célèbre acteur français Gérard Depardieu a dit ces jours-ci que « Les Français sont tristes comme la mort ! » ( http://www.voici.fr/news-people/actu-people/gerard-depardieu-dezingue-cyril-hanouna-et-sen-prend-aux-francais-640576 ). Ça me choque et je vais expliquer pourquoi. Il aurait aussi dit : « Il n'existe plus que des gens normaux, puisqu'il n'y a plus de culture. Les gens n'ont plus de culture et il n'y a plus d'identité culturelle. Quand des individus ont de la culture, on les rabaisse ! », et cela motivera une autre critique mienne.

1/ Une généralisation abusive, para-raciste
  Il est erroné d’affirmer que tous les Français sont ceci ou cela (à l’exception des expatriés) : parmi mes voisins ou collègues ou dans ma famille, plein de tempéraments différents agissent différemment. Clamer que tous les Français présentent tel défaut est a priori erroné, sauf argumentaire serré, à exposer pour convaincre. Sinon, c’est le même mécanisme que dans le racisme : la généralisation abusive, condamnant au bénéfice du doute.
  Certes, il est possible qu’un phénomène de double cloche soit la situation implicite : comme « la plupart des femmes sont plus petites que la plupart des hommes », même si « faisant exception, quelques grandes femmes dépassent quelques petits hommes ». Il n’empêche que condamner tout un groupe pour sa majorité est mépriser les minorités différentes, et je trouve ça choquant : aveugle et presque idiot.

2/ Une condamnation méchante de la tristesse
  Loin d’être quelqu’un de joyeux qui se sentirait insulté par l’accusation « triste » lancée par Depardieu aux Français, je fais partie de la minorité la plus triste parmi la population française – moins maintenant mais j’ai été classé 20 ans comme dépressif, abusivement parce que ce n’était que de la tristesse. MAIS je suis choqué que ce caractère triste soit condamné comme implicitement mauvais.
  C’est une façon d’être comme une autre, entièrement respectable, surtout si on ne se plaint pas.

3/ Un éloge contestable de la vie fêtarde
  Inversement, je trouvais la population ambiante comme désagréablement fêtarde, affichant sa joie débordante de manière impudique, tout au contraire de ce que condamne Depardieu. Et au contraire aussi de lui, je ne le déclamais pas de manière ostentatoire en forme d’ « ouverture des hostilités », j’ambitionnais seulement de passer inaperçu, être laissé tranquille.
  Que quelqu’un soit heureux, dans sa tête, ne m’a jamais gêné en rien, mais les démonstrations bruyantes de joie me paraissent un excès. Les tonnerres de klaxon hurleur en juillet 1998, avec la victoire de football ou quoi, étaient à la limite du supportable. Je ne pense pas que ce soit intervenu dans ma chute de l’immeuble, le coma ayant effacé mes souvenirs. Je désapprouve totalement Depardieu condamnant la France pour son prétendu manque d’expression de joie débordante (qui insulterait les tristes et les migrants refoulés).
  Autre aspect : condamner les tristes, c'est élire les jouisseurs abandonneurs en crachant sur les cassés abandonnés, ça me parait l'exact inverse de la justice, romantique à mon idée.

4/ Un éloge contestable de la prétendue culture
  L’idéal de Depardieu semble le star-system de gens « se disant supérieurement cultivés » (à la Emmanuel-Brigitte-Macron), fiers de bouffer des livres et admirant les grands acteurs (prétendus) comme lui-même… Il s’agit de gens prétentieux, citant des phrases de célébrités littéraires et se référant à de prétendus grands films en méprisant l’avis contraire « j’ai pas aimé ». Au contraire, je critique les livres que je lis, de manière argumentée prouvant que le sujet méritait un tout autre traitement, et j’écris les livres que je ne trouve pas à lire, mais c’est là un monde même pas imaginable par Depardieu, sale type, fier de lui à tort.

  Bilan : en tant que célébrité, Depardieu a la parole, pour dire bien des âneries, et sont privés de parole publique ceux qui pensent mieux, qui auraient des choses plus pertinentes à dire. C’est moche.