Moustiques, lumière et science
Il faudrait "oser douter"
par Épistémolo Jik, 18/08/2022

   A la télévision sur chaine C-News, j’ai entendu deux fois l’experte docteure de la chaine, Dr Milhau, expliquer qu’il est totalement faux que les moustiques sont attirés par la lumière : ils sont exclusivement attirés par notre respiration, notre transpiration, par l’eau etc. aucun besoin de faire la chasse aux lumières allumées (du moins pour « raison moustik ! », hors « raison gaspi ! »), cela est totalement vain. Pourquoi et comment affirme-t-elle cela ? La réponse me semble implicite : « La Science l’a prouvé ! Ça ne fait plu’ aucunement débat ! La Science a tranché ! ». Euh, je ne crois pas, et je demanderais à lire la publication en question.
   En effet, j’ai entendu dire que des autorités internationales ont interdit « la pêche à la lumière » dans les océans, tellement efficace qu’elle menace de dépeupler les mers en poissons, et si – pour une lutte anti-malaria ou autre – des compagnies privées de « chasseurs de moustiques » étaient mises sur pied, je ne serais pas surpris qu’elles multiplient par mille leur massacre (et leur prime, $$$) en employant la lumière pour les attirer aussi. Pourquoi ? Comment ? Comment La Science pourrait-elle se tromper ? Je vais présenter un scénario possible, hypothétique, sans garantir en rien que c’est le cas de la publication en question.
   Le laboratoire CNRM314, à ses heures d’ouverture (pour fonctionnaires : 9h30-11h30 ; 14h30-15h30), a mesuré les mouvements de moustiques avec caméra ultra-rapide, sonar quadri-directionnel imbriqué et barrettes de diodes à énergie solaire multiplexée avec transformées de Fourier (le + haut niveau de la technologie actuelle !), avec stockage de 1.737,14 Teraoctets de données, analysés par statisticiens experts assermentés. Résultats : il apparait clairement que les moustiques ne sont pas significativement attirés par une lumière qu’on allume. Donc est écrit puis publié un article affirmant « dans nos conditions de laboratoire, nos moustiques ne sont pas attirés par la lumière ». C’est vrai, c’est documenté, argumenté. Où est le problème alors si les chasseurs de moustiques prouvent le contraire ?
   Non, ils ne prouvent pas le contraire des scientifiques car ils ne sont pas du tout dans les conditions du laboratoire. Seule la « pensée » scientiste est dans l’erreur affirmant comme « loi de la Nature » au vu de l’article : « Tous les moustiques ne sont pas attirés par la Lumière, nulle part jamais et cela depuis toujours et pour l’éternité ». Or, avoir fait l’expérience sans obscurité, avec lampe comme simple source additionnelle, cela change beaucoup ; avoir été dans un laboratoire plein d’humains disponibles à la piqûre, cela change beaucoup de la Nature extérieure avec presque rien à « manger » sauf peut-être près d’un artefact (possiblement humain) comme une lampe artificielle. Enfin, il n'est pas impossible que l'échantillon de moustiques vu par l'expérience de laboratoire ne soit pas représentatif des moustiques rencontrés par les gens, ici ou là (ville/campagne, nord/sud, Europe/Afrique, bord de mer/intérieur, région lacustre/sèche, etc.). Oter la prudence scientifique, relativiste, pour généraliser en loi, était une faute de raisonnement, scientiste – peut-être réalisée par les « scientifiques » (et leurs relecteurs) s’ils sont incompétents fautifs, sinon par les journalistes ou leurs informateurs/chercheurs-de-sources.
   Je n’affirme pas que les moustiques sont attirés par la lumière, ce n’est pas mon propos, je dis : attention avant de généraliser des petites expériences en prétendues lois universelles. Un examen critique est indispensable. Hélas c’est tout le contraire de la formation scientifique (et encore davantage : formation médicale) qui apprend à réciter des prétendues lois universelles, à jongler avec, au lieu de les mettre en question ou chercher à les prouver abusives, par intelligence critique et non grégarité moutonnière ou obéissance militaire.
   Ce que je dis est une évidence pour certains, c'est bien (et je ne prétends nullement révoluionner là la pensée humaine par une invention bouleversante, non). Ainsi, il est célèbre que quasiment tous les méchants microbes staphylocoques étaient sensibles à la péniclilline en 1940, alors que la grande majorité des staphylocoques de 2020 y sont résistants. Classique, oui. Mais... politiciens et médias l'oublient pour clamer que si les formes graves covid19 ont diminué entre 2020 et 2022 c'est grâce à leur vaccination imposée, oubliant simplement que le virus de 2022 est beaucoup moins virulent que celui de 2020, rendant invalide la conclusion en faveur de l'utilité "prouvée" de la vaccination. C'est d'actualité, brûlante...