Faux paradoxe du poisson indigeste
Mauvaise analyse publiée en faisant taire les lucides
par Fiss Ton, 10-12/02/2021

  Ma mère m’a chaleureusement recommandé le livre « Le paradoxe du poisson rouge. 8 vertus pour réussir » par Hesna Cailliau (J’ai Lu, 2015), conseillé par la compagne actuelle de son fils ainé. A propos des leçons des traditions chinoises. Je suis a priori réservé car j’avais lu un livre fondement du taoïsme et je l’avais trouvé nul, convaincant en rien de rien, même pas intéressant car très critiquable n’envisageant aucune objection. Le bouddhisme avait lui des côtés intéressants (dans l’article « bouddhisme » de l’Encyclopaedia Universalis) mais il me parait totalement auto-contradictoire dans la mesure où (en incitant à ne rien vouloir) il inclut la mendicité des moines exploitant les travailleurs, pigeons (raison de l’écrasement communiste de la politique bouddhiste tibétaine). A lire, on verra. Je vais noter mes remarques au fur et à mesure.

• Titre, sous-titre
   Les paradoxes me sont plutôt sympathiques d’habitude, soit pour mettre en évidence une contradiction méconnue, soit pour susciter le doute en montrant une contradiction insoluble. Toutefois, un autre livre porte presque le même titre : « La civilisation du poisson rouge. Petit traité sur le marché de l'attention », par Bruno Patino, Grasset 2019, parlant de la génération Ecrans Connectés qualifiés de poissons rouges car caractérisés par une attention limitée à 8-9 secondes, ça ne semble pas le même sujet complété par un volet paradoxe, non.
   Le sous-titre n’est pas clair : est-ce « réussir » comme contraire d’échouer ? ce serait anodin. Si c’est « réussir » au sens de combler les ambitieux forcenés, je fronce les sourcils et ne partage pas ce but égoïste aux dépens d’autrui (concurrents ou prétendus ennemis) – au contraire de ma famille mais tant pis.

• 4e page de couverture
   Il est dit « notre manière occidentale (…) cartésienne et figée ». C’est injuste. J’ai réfuté les imbécilités de René Descartes (prenant ses croyances pour savoir incontestable, au nom de la prétendue raison), et l’esprit cartésien n’est pas « mien » donc pas « nôtre », non. Et je le dis même si j’ai fait des études scientifiques pendant 6 ans (sans croire ce qui m’était dit), et occupé un emploi scientifique (en refusant le poste de cadre) pendant 34 ans ; l’ouvrage phare de Descartes étant le « discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences », torchon illogique couvert de gloire par des idiots se prétendant penseurs (dont mon prof de philo en terminale, mon chef de service au travail, etc.). Par ailleurs un collègue a développé une pensée remplaçant le point de vue statique par un point de vue toujours dynamique, mais ça n’avait rien de révolutionnaire quand je l’entendais expliquer ça, ce n’est qu’une façon différente de parler sans rien changer (ou en condamnant a posteriori comme fixiste tout ce qui a raté, vantant a posteriori comme dynamique tout ce qui a marché – un autre observateur pouvant juger différemment).
   L’auteure est dite « diplômée de Sciences Po et de sociologie », ça me semble deux diplômes es-bla-bla, d’incompétence en logique. Je commencerai avec méfiance la lecture. Elle est dite « experte auprès des chefs d’entreprise » donc se considère certainement comme « l’Elite de l’Elite », ça la rend a priori puante d’orgueil, les grands problèmes de ce monde n’étant en rien résolus par ces prétendus champions intellectuels, que je connais comme nuls en maths et en logique. Par ailleurs, si son public essentiel est constitué des grands chefs capitalistes, il semble que la notion de « réussir » sera pour elle « se mettre un maximum de fric dans la poche, aux dépens d’autrui : ruiner les concurrents, sous-payer employés fournisseurs et prestataires, surfacturer les clients, mentir en clamant viser la qualité en faisant le contraire pour réduire les coûts », je trouve ça horrible, le contraire du partage (frugal) à la façon du maoïsme chinois.

• Citation
   Il est question de devenir « plus sage », et ça renforce ma méfiance : la philosophie (prétendu « amour envers la sagesse ») est devenue en France le royaume des érudits, à pensée vide mais roucoulant leur culture passéiste en prétendus grands auteurs. En Afrique, j’ai entendu dire que la sagesse est prétendue détenue par les anciens, ce qui peut être contestable avec les maladies du grand âge comme Alzheimer. La prétention à la sagesse me parait donc à questionner, pas à gober telle quelle.

• « Introduction »
   « Nous remarquons que les Chinois évoluent comme des poissons dans l’eau avec souplesse et succès ». Non, je ne l’ai nullement remarqué, personnellement, ce « nous » est encore abusif. A mon avis, il y a en Chine actuelle un abîme entre les petits ouvriers surmenés écrasés par un pouvoir tyrannique et les chefs d’entreprise nouvellement promus vers la richesse égoïste (exploiteuse du labeur de peine) en oubliant les principes communistes du moment qu’ils restent politiquement soumis.
  « cette science abstraite qu’est devenue la philosophie occidentale ». Non, la philosophie n’est en rien de rien une science, elle n’a découvert aucune loi et ne soumet aucunement à test expérimental ses théories (corroborées si non démenties, invalidées si démenties). La philosophe occidentale est surtout du bla-bla prétentieux auto-satisfait. J’ai essayé en 1992 d’écrire un essai vraiment philosophique mais il a été refusé par tous les éditeurs, arguant que ce n’est pas du tout ça la philosophie, devant être littéraire autosatisfaite et absolument pas logique déroutante. Ça ne signifie pas que la philosophie dominante en Occident est bien ou mal, à mon avis ce n’est en rien de la philosophie mais seulement du bla-bla. Attention si cette auteure fera pareil au nom des Chinois, je veille.
  « Pour les esprits rationnels, c’est surprenant sinon farfelu. Comment cet ʺanimal vertébré inférieurʺ (…) peut-il être une source d’enseignement ? » Non, il ne s’agit en rien de rationalité mais de bêtise profonde : absolument n’importe quoi peut inspirer des réflexions, clamer que « tout vient de Dieu supérieur absolu puis de l’humain être vivant supérieur » ce n’est qu’un roman périmé du temps de la domination chrétienne, peut-être moyenâgeuse. A caricaturer malhonnêtement la pensée adverse, l’auteure n’aura pas de mal à proposer mieux, mais c’est simplement malhonnête, la pensée est ailleurs.
  « La pensée complexe (…) est plus soucieuse d’élucider des cohérences que de donner des explications. » Je n’y comprends rien, ça semble du bla-bla n’explicitant rien, j’espère qu’il y aura des exemples plus loin, mais alors pareil mot aurait davantage été à sa place en conclusion qu’en introduction.
  Un mot est dit en faveur des animaux, prétendus respectés par les Chinois et injustement méprisés par les Occidentaux à cause de la tradition biblique. Certes, c’est un mot ici devenu populaire (modes végan, végétalienne) prétendant à nouvelle sagesse dépassant les erreurs passées, mais je trouve ce nouveau lieu commun stupide et mensonger. Les Chinois bénissent-ils les animaux moustiques, poux, acariens (donc à ne pas écraser, ne pas éliminer, ne pas se laver ?) se laissent-ils dévorer par les tigres mangeurs d’homme ? ou bien y a-t-il un énorme mensonge, pas perçu par les beaux-parleurs à tête vide, déficients en intelligence critique ? (comme cette auteure prétendue experte).
  « or (…) de bon augure » : cet appât de la richesse conventionnelle, comme l’appât du fric en Occident moderne (et Chine néo-capitaliste semi-communiste) ne me semble avoir aucun rapport avec la sagesse prétendue. Il ne faut pas dire n’importe quoi en caressant les idées flattant les bas instincts cupides.
  « Le plus bénéfique des poissons étant la carpe (…) des restaurants ». Non, ce n’est pas cohérent, stop. Les Indous, eux, respectant les vaches comme alter égo ne les mangent pas du tout, choqué par notre pratique alimentaire comme criminelle ! De même les Britanniques avec les chevaux, les Français avec les chiens et chats, etc. Respecter un être est le contraire de le manger en disposant d’autres choses sans nécessité vitale, sinon en respectant les petits enfants humains on les mangerait, non ? Ben non, c’est du bla-bla oubliant de réfléchir.
  Au sujet de l’importance du chiffre 8 pour les Chinois, l‘auteure n’a pas un seul argument, que des exemples, qui peuvent relever de la superstition crédule ou abrutie. Je préfère le chiffre 5 comme les doigts de la main humaine (habituelle) ou 12 premier divisible par 2, 3, 4, mais une littéraire se contente de vénérer n’importe quoi n’importe comment (en étalant sa prétendue Culture), ce livre commence mal.
  L’auteure cite Lévi-Strauss : « Plutôt que d’ouvrir les autres à la raison, il importe de s’ouvrir à la raison des autres car l’autre a des raisons que ma raison ignore. » Cette auteure fait malhonnêtement semblant d’être au monde des bisounours : en vrai, la loi française est en guerre, imposant ses dogmes sous peine de prison, combattant à mort l’islamisme et l’antisionisme sans tolérer qu’il soit envisagé une raison en eux (se serait compté "apologie du terrorisme"). Je ne dis pas que ce mot est insensé, mais qu’en parler comme grande généralité semble menteur, sans en tirer les conséquences montrant coupables nos autorités, ce qui conduirait l’auteure à être condamnée. Je ne suis pas dupe du mensonge par omission commis là.
  « nos sociétés figées dans leurs certitudes de supériorité ». Non, ça semble mal pensé : il y a deux volets presque disjoints, sur le sujet. 1/ Autrefois, bien avant 1914, les colonialistes méprisaient les « indigènes » au nom de notre prétendue supériorité, mais ces textes sont aujourd’hui classés monstrueux criminels contre l’humanité (pas du tout approuvés avec certitude). 2/ De nos jours, les dirigeants d’ici vont donner des leçons au monde entier en prétendant que nos pays incarnent le bien souhaitable pour tous, c’est puant de suffisance et aveuglement, mais c’est propre aux puants dominants, faux-représentants des électeurs (comme prouvé par le référendum de 2005 trahi en 2008), le mot « nous » (« nos ») est une faute de pensée. Certes, il est possible que l’auteure se place dans la prétendue Elite, parlant à ses pairs en méprisant les petites gens d’ici (j’avais cru que c’était un livre grand-public, mais professionnellement son public-cible est la prétendue Elite, la déformation professionnelle peut donc lui faire dire des âneries à ce sujet). On pourrait dire aussi que le chauvinisme médiatique excite les foules ici à se penser comme supérieures aux « sales » étranger (avec « succès » de l’extrême-droite notamment, et tous les politiciens jusqu’à l’extrême-gauche chantant que les étrangers ont le « sang impur », ce qui me choque comme raciste atroce)… mais j’ai l’utopie de croire que l’être humain n’est pas ainsi mauvais et que c’est causé par le conditionnement criminel exercé par école et médias. (Oui « école » aussi, ma génération a appris « Austerlitz c’est magnifique puisque la France gagne triomphalement, Waterloo s’est très triste puisque la France a perdu injustement », tandis que la génération actuelle semble apprendre avec Samuel Paty « louons Charlie Hebdo et condamnons Dieudonné, en rigolant crachons sur l’Islam mais surtout pas sur le judaïsme »).
  « Les grandes découvertes ont toujours (…) ». Non, je dénie qu’il s’agisse de découvertes. Pour les prétendues découvertes scientifiques, il s’agit seulement de théories qui restent en instance de réfutation donc possiblement nulles. Pour la découverte de l’Amérique (par Christophe Colomb ou les Vikings avant lui), c’est purement relatif, choisissant de mépriser injustement le point de vue des humains autochtones. Pour la découverte de l’Antarctique, c’est relatif à un choix anthropocentrique contestable, méprisant le point de vue des pingouins. (Et si je rêve en ce moment, ce qui est possible, je suis peut-être un pingouin.)
  « cette civilisation, vieille de 5000 ans ». Non, je n’y crois pas, quelles sont les preuves de l’auteure ? Elle l’a entendu dire ? Grandiose ! 2 ans d’âge mental… La sagesse bouddhiste, tout au contraire de cet auteur, professe « tout est illusion » (puni de 2 ans de prison en France, comme haine antisémite ! puisque résistant au dogme Shoah soutenant le sionisme de nos dominants), et si tout est illusion (« si le présent monde est un rêve » disent les rares sceptiques d’Occident comme moi), on n’a absolument aucune idée de l’âge de la dite civilisation, affirmer n’importe quoi n’est pas crédible et mérite la poubelle direct, pour non-pensée tenant du n’importe quoi.

• « 1/ Ne se fixer à aucun port »
  Je me méfie très très fort de ce principe, qui m’a tué deux fois, celle que j’aimais de fidélité infinie (et platonique) s’avérant une échangiste voyageuse s’amusant à jeter en série les mâles après consommation sexuelle (et peut-être financière). A posteriori (guéri de mon aveuglement amoureux) je condamne et trouve ça très horrible immoral, pas sage du tout.
  « le risque (…) mieux s’adapter (…) transformation continue (…) mutation (…) le changement ». Non, ce n’est en rien une sagesse purement chinoise contraire du point de vue occidental, c’est le point de vue d’encadrement capitaliste contre le monde communiste ou fonctionnaire. Pas étonnant que l’auteure ait du succès auprès des chefs d’entreprise occidentaux ou français : elle ne fait que les conforter dans ce qu’ils pratiquent depuis des décennies, en ajoutant seulement elle que c’est supérieurement sage et follement original propre à des esprits supérieurement éveillés au contraire des inférieurs abrutis majoritaires ici. Cela a donné en pratique professionnelle les appels à la mobilité, la polyvalence, la formation continue, et en pratique la précarité. Or ce n’est pas honnête : les dirigeants qui nous clamaient qu’il ne devrait y avoir que des CDD précaires et aucun CDI tranquille, eux gagnaient autant en 1 an que nous en toute une vie. Certes 1 an de CDD leur suffit, mais c’est simplement malhonnête de le préconiser pareillement pour autrui sous-payé. Certes, ces menteurs abjects (à tête vide et sans cœur) trouvaient aussitôt un nouvel employeur dès qu’ils partaient mais il s’agissait de nuls menteurs employant des nuls menteurs, quand le vrai travail se fait ailleurs, par des gens jetés à la poubelle (à la moindre baisse dans les indicateurs financiers) en s’étonnant après que les compétences se perdent (appelant brainstorming pour les « supérieurs » très idiots ayant tout cassé). Je comprends que l’immobilité conduit en monde capitaliste à être dépassé par la concurrence, d’où course infinie au « toujours mieux toujours plus toujours moins cher », mais ce n’est pas une supérieure sagesse, seulement un choix politique anti-frugalité paisible, une forme d’aliénation. Et le mur de Berlin (empêchant de « fuir à l’Ouest ») a hélas traduit que les foules préfèrent jouir du luxe non partageur qu’accepter la frugalité partagée. Enfin, je ne suis pas pour le point de vue fonctionnaire voulu figé pour l’éternité sans effort ni changement, car celui-ci est basé sur la réquisition fiscale qui est à mon sens une forme de racket, loi du plus fort armé, nullement un mérite ou une sagesse. Entre les deux, je ne vois pas de chemin idéal, mais agiter des grands principes simplistes ne me convint en rien. Dans mon travail, j’ai eu des collègues étasuniens, ne comprenant rien à rien puisque toujours nouvellement arrivés, toujours virés peu après sans conserver les compétences, c’était une calamité, même si leurs chefs super-fiers ne comprenaient rien au problème. Au royaume du bla-bla (de l’auteure ?), ces questions-là ne se posent pas. J’appelle ça de l’incompétence, pas de l’expertise, désolé.
  « La seule loi qui ne change pas est celle qui énonce que tout change. Refuser cette loi ontologique, c’est être borné. » Non, pas du tout, et insulter autrui n’est pas un argument. Je souhaite à cette auteure que son mari la plaque pour une autre, qu’elle doive changer de domicile car le sien est pris par des squatters, que son banquier s’amuse à changer son solde financier positif par la même valeur en négatif avec trois zéros de plus à rembourser sous peine de prison (ça change ! génial ?), etc. Elle veut sincèrement du changement ? ou bien c’est du bla-bla avec un implicite « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Tout au contraire de ses paroles (ses mensonges ?), je suis casanier, préférant la stabilité, la régularité, manger ce que j’aime et pas goûter des trucs potentiellement infects (généralement très mauvais, par expérience). Si elle me traite de borné, je la traite d’immonde menteuse, qu’elle bouffe du caca et des cailloux pour changer des aliments ! Et au lieu de la bonne santé tristement toujours pareille, qu’elle jouisse d’essayer toutes les maladies, toutes les souffrances… Non ? alors qu’elle ne prétende pas donner des leçons de sagesse.
  « L’imbécile croit avoir toujours raison, le sage écoute et accepte avec simplicité les conseils. » Non, ça ne fonctionne pas en dehors du monde des bisounours, c’est clairement mensonger. Que l’auteure se fasse piquer sa maison par des squatters (et piquer son sac etc.), alors… qu’elle soit scandalisée serait imbécile, la sagesse étant qu’elle accepte les mots des bandits disant que « la propriété c’est ça le vol », et qu’elle se fasse violer en lui conseillant de taire sa gueule pour ne pas être égorgée en plus, non ? Ben non, bien sûr que chaque personne a des valeurs (crues) formant socle, base de réflexion et de moralité, appelant à l’ordre (policier ou légal) en cas d’atrocité, ce n’est en rien imbécile mais c’est une sagesse de le reconnaître, sans généraliser. Oui, on peut avoir tort ponctuellement et discuter peut aider à changer d’opinion, mais il ne faut pas clamer n’importe quoi dans un monde naturellement violent s’il est totalement débridé. Encore une fois, l’auteure blablate à l’intention de moutons dénués d’intelligence critique, c’est puant de prétention (usurpée).
  « les Mongols (…) ont adopté leurs us et coutumes. (…) Leur exemple devrait rassurer tous ceux qui, en France, craignent de perdre leur identité et leurs valeurs en s’ouvrant aux autres. » Oui et non. Personnellement, je ne fais pas du tout partie des nationalistes partisans de définir notre identité française et batailler pour la conserver pure, pas du tout. Puisque nos pays ont envahi l’Amérique sans la rendre (et que la morale altruiste est « traiter autrui comme on voudrait être traité »), je suis pour l’abolition des frontières (ce qui n’est même pas proposé aux élections, tellement minoritaire, en plus d’être interdit par la constitution, dictatoriale). Mais face à l’invasion de dominateurs je comprends qu’il y ait résistance craintive. Les Amérindiens ont-ils eu tort de craindre les millions de migrants venus les massacrer et trainer en esclavage ? à mon avis non, il y avait de quoi avoir peur, ce n’était pas imbécile mais sage, hélas. De même, quand les Islamistes veulent venir instaurer ici l’Etat Islamique et rétablir l’esclavage, oui cela suscite résistance craintive. Non refuser tout mais refuser les excès inhumains. D’après ce que m’a raconté l’école des envahisseurs mongols, c’étaient des massacreurs (et violeurs ?) suscitant la peur et non le sourire de bienvenue (avant d’être violentés). Pour le comprendre, il faut envisager les objections, ça semble le contraire de ce livre, à parole unilatérale dénuée d’autocritique (jusqu’ici).
  « Celui qui sait, voit dans les aspects contradictoires des complémentarités nécessaires. » Non, ça me semble doublement idiot. A ma connaissance personne ne sait rien : l’hypothèse du rêve n’ayant reçu aucun démenti crédible, tout peut être illusion, et tout savoir prétendu : une erreur (possiblement, ce qui condamne l’affirmation de savoir indubitable). Par ailleurs, si on dit « vive les contradictions », ça va rendre heureux le banquier de l’auteure : « votre solde était positif de mille Euros, vous venez de toucher en plus deux mille euros, alors votre solde est donc négatif d’un million d’euros, à rembourser sinon je saisis votre maison et vous fais retirer vos enfants, c’est contradictoire ? oui mais vous avez dit que le contradictoire est un complément nécessaire, en rien à combattre, alors : chiche ! je l’ai fait, paf ! ». Non, bla-bla, sans mesurer ses paroles (si elle est idiote) ou mensonge total (espérant passer inaperçu auprès de lecteurs crédules et inattentifs, endormis par le ronron affirmatif).
  « Depuis Aristote, la pensée occidentale est fondée sur l’exclusion : ʺou l’un ou l’autreʺ ». Non, c’est faux. La logique usuelle est « ʺp vraiʺ ou bien ʺp fauxʺ » mais j’ai inventé en 1992 la logique sceptique qui est autre : « ʺp vraiʺ, ou bien ʺp fauxʺ, ou bien ʺon se sait pas et peut-être qu’on ne saura jamaisʺ », avec des tables logiques correspondantes et validité du raisonnement déductif quand même. Bien sûr, aussi révolutionnaire gênant est refusé par les éditeurs, le bla-bla racontant n’importe quoi de manière partisane ayant tellement plus de succès, en fric gagné, « succès ». Abject. La pensée est ailleurs.
  « ce sont néanmoins des religions au sens occidental du terme puisqu’elles ont des textes sacrés, des doctrines, des temples, des lieux de pèlerinage, des rites, des prêtres et des saints… ». Cette liste n’est pas claire : y a-t-il entre les éléments des « ou » ou bien des « et ». Dans chacun de ces deux cas, ça me semble faux. Si c’est « et », le protestantisme ne serait pas une religion puisque sans « saints ». Si c’est « ou », le nazisme serait une religion puisqu’ayant Mein Kampf pour livre sacré et bénéficierait donc de la bénédiction des Droits de l’Homme dits universels. Mais pour le comprendre, il faut une capacité à l’autocritique, sentiment apparemment inconnu de cette auteure fière « experte ». Par ailleurs, le communisme chinois, encore au pouvoir, professe-t-il comme les autres marxismes que la religion est l’opium du peuple ? ou y a-t-il un fond de religiosité qui demeure malgré la propagande ? C’est une enquête qui peut le dire, pas une étude des textes antiques… C’est presque une erreur de ne pas y avoir songé dans le développement du sujet, en introduction par exemple. Ainsi en URSS/Russie, 70 ans après prise de pouvoir par les communistes, l’écroulement du pouvoir a vu ressortir un peu de religion chrétienne orthodoxe, mais pas vraiment dominante comme au temps de l’Ancien Régime, la vodka ayant davantage de succès comme opium populaire semble-t-il. Et en Chine encore communiste ? Elle était là, la question essentielle.
  « ébranler la logique discursive pour laisser le champ libre à l’intuition : [1] Quel bruit fait le claquement d’une seule main ? [2] Quel visage aviez-vous avant que vos parents ne soient nés ? ». Non, ça n’ébranle en rien de rien ma logique, le conclure est faux, c’est une erreur de plus. Enfin, le texte renvoie pour les réponses à d’autres chapitres, mais avant de les avoir lus, je peux donner mes réponses. 1 : qu’est-ce qu’on appelle claquement ? si c’est uniquement le bruit fait en frappant une autre main, la question est auto-contradictoire et n’appelle pas de réponse positive. Si c’est un bruit claquant quel qu’il soit, la réponse peut être « comme un claquement de doigts », ou bien à ma façon « je ne sais pas : une main peut claquer, peut-être, les évidences ici sont fausses si je suis dans un rêve. 2 : qu’est-ce qu’avoir un visage ? au vu de qui ? Dans le roman propre aux religions du Livre, Dieu savait le visage que j’aurais (et que j’ai eu finalement) depuis des millénaires ou milliards d’années, c’est interne à la logique de tout puissant tout connaissant même si c’est un roman imaginaire peut-être ; de mon point de vue sceptique au contraire (et celui de l’indou Sri Maharaj peut-être), il n’est pas sûr que mes parents existent et que le monde ait existé avant moi, quant à mon visage il change selon les rêves un peu n’importe comment, on ne peut pas dire qu’il a un aspect particulier. C’est entièrement logique, je n’ai nullement été ébranlé (même si je suis classé « psychotique » par les médecins réciteurs illogiques).
  « Ce n’est pas (…) un livre de divination, mais un manuel d’aide à la prise de décision. » Je retrouve la fausse experte cherchant à plaire aux chefs d’entreprise et autres cadres capitalistes verbeux incompétents. J’ai à de multiples reprises prouvé mathématiquement à mes chefs leurs erreurs mathématiques lourdes, mais leur réponse bla-bla était toujours « peu importe, ça ne prétend pas être la vérité, c’est seulement une aide à la prise de décision ». Oubliant seulement que si l’aide est fausse, la décision sera fausse aussi (sauf hasard miraculeux de combinaison avec une autre erreur inversant le truc et compensant). Le bla-bla me parait détestable, je le confirme. Au passage, je signale le piège évident, prétendant avoir raison en coutournant la mise à l'épreuve : si l'aide à du succès elle sera déclarée prouvée valide, si l'aide échoue il sera déclaré qu'elle n'a pas été correctement suivie et donc est valide quand même. C'est aussi "honnête" que le jeu "pile je gagne, face tu perds". Escroquerie pseudo-intellectuelle.
  « La question posée n’est pas : ʺest-ce que ma vie va s’arranger ? ʺ mais ʺque dois-je faire ici et maintenant pour que ma vie s’arrange ? ʺ (…) être coauteur de son destin. » C’est à mon avis un manifeste prétentieux selon lequel mes actes influeront significativement sur les évènements, ce qui n’est en rien certain. Si on me dit atteint par un cancer métastasé, ça peut guérir ou non, mais ça ne dépend pas automatiquement de mes agissements présents et futurs. Si la rivière déborde et va engloutir ma maison, le niveau peut effectivement continuer à monter et engendrer la catastrophe, ou bien il peut baisser sans cette issue, je n’y peux rien semble-t-il : enfin un croyant peut affirmer que sa prière va renverser victorieusement les évènements, et si ce n’est pas le cas c’est « donc » une punition divine bien méritée, bla-bla, n’importe comment, non testable car se prétendant juste quoi qu’il arrive. Ce n’est pas grand, c’est peut-être un conseil de « psychologue » ou commère, pour mieux encaisser l’adversité, je n’appelle pas ça sagesse, personnellement. Autre aspect : les activistes politiques condamnent furieusement l’inaction attentiste en disant qu’il faut agir et bousculer et massacrer l’adversité… ceci a fait des centaines de millions de morts peut-être au 20e siècle, ça me semble un contraire de la sagesse (que je trouve plutôt dans la soumission défaitiste). Euh, ce n’est d’ailleurs pas spécifique au 20e siècle rouge et noir, en un sens Jésus-Christ a appelé ses disciples à massacrer « les parents qui éloignent leurs enfants de Dieu » et « ceux par qui le scandale arrive », ce qui a causé quantité d’exterminations d’innocents, alors que l’inaction attentiste les aurait épargnés, c’est immensément grave horrible, de condamner ceux qui ne bougent pas et regardent passivement. Enfin, je connais le dogme dans notre France actuelle : « les non-Justes qui ont laissé exterminer les Juifs sous Vichy sont les pires monstres du monde », et je n’ai pas le droit de répondre car c’est puni par la loi, dictatoriale. Sinon je dirais que les Israélites ont laissé les Amérindiens trainés en esclavage mourir en masse, ils n’ont pas de leçon à donner (théoriquement, si le monde était honnête).
  « les religions chinoises (…) proposent (…) une voie d’éveil à la réalité et une méthode pour y parvenir. » Ça me semble mal dit, mal pensé. Rien ne prouve qu’il y ait une réalité, une fois qu’a été défini le principe du rêve, de l’illusion créatrice d’apparence trompeuse. Enfin, en ajoutant des conditionnels, c’est formulable effectivement mais ça perd toute grandeur : « une voie d’éveil à la réalité si elle existe et une méthode pour y parvenir ou pas »…
  (Pages 29-30,) il est affirmé des trucs quant au rapport entre bouddhisme et réalité qui sont l’exact contraire de ce que j’ai lu dans l’Encyclopaedia Universalis. Je doute des deux, je ne vais pas me lancer dans la lecture de trois mille pages pour savoir quel expert prétendu raconte des bêtises affirmées vraies indéniables. J’y reviendrai peut-être un jour (c’est pour ça que je note les pages).
  « Pour nous le hasard est ce qui n’est relié à rien (…) Pour le Chinois, c’est ce qui relie les aspects concomitants d’une situation. Aussi ne comprend-il pas notre expression ʺavoir de la chanceʺ, le verbe ʺavoirʺ évoquant la possession. » Non, le verbe avoir n’a la possession que comme un de ses très multiples sens, « avoir froid » n’est nullement posséder le froid, et les anglais ont coutume de dire « être frigorifié » (to be cold) à la place, sans qu’il n’y ait en rien différence de signification. Avoir est même plus souvent un auxiliaire (« avoir mangé ») qu’un verbe a signification précise, il n’y a pas à tout réinterpréter en clamant qu’avoir signifie toujours possession. Ce n’est pas une différence colossale avec les chinois que de se tromper de sens, traduire mal.
  « les penseurs chinois font l’éloge du silence ». Non, affirmer qu’au contraire les Occidentaux sont verbeux n’est pas du tout une juste généralité, c’est une sorte de prise de pouvoir (au cours des 50 dernières années ?) par les extravertis blablateurs ayant imposé dictatorialement leurs valeurs (très contestables), pour condamner par exemple la sagesse silencieuse à l’école. Ça commençait à peine quand j’étais au collège/CES (me mettant note zéro sur 20 en « participation orale », moi premier de la classe à l’écrit), et ça semble s’être généralisé depuis, et de plus en plus (voir nouveau Bac Blanquer avec « grand oral »). Ce n’est pas totalement idiot : un bon vendeur doit savoir parler, mais en avoir fait une requête obligatoire est contre-productif (stupide) : pour un ouvrier ou technicien ou inventeur notamment, se déconcentrer en bavardages est un handicap nullement une qualité. L’école se trompe gravement, comme souvent, avec soutien imbécile de la fausse Elite (politiciens, journalistes, docteurs en sciences humaines, etc.). Au lieu d’aller chercher à l’autre bout du monde une contestation de cette erreur, il suffisait de lire les objections ici formulées par les écrasés injustement (dans une annexe de mon livre de 1993 par exemple : « Ne participe pas assez à la classe »).
  L’auteure cite Freud et Jésus-Christ pour expliquer « notre » condamnation traditionnelle du silence. A mon avis, c’est une erreur totale : que les dominants aient eu pour tradition la parlotte compulsive n’en fait en rien une valeur universelle, même dans cette société ici. Dans certaine(s) région(s) de France, être « taiseux » (peu loquace) est une façon d’être anodine, comme être brun ou châtain, sans culpabilité ni infériorité (du moins c’était ainsi avant émergence de la dictature enseignante anti-introvertis, peut-être avec la révolution de Mai 1968 remplaçant la valorisation de l’élève sage timide par celle de l’exubérant agité revendicatif). Il y a peut-être aussi un facteur géographique entre la Provence ensoleillée où les gens vivent dehors échangeant verbalement et la froide Alsace où les gens restent silencieux au coin du feu, et il pourrait y avoir la même chose en Chine entre le Sud tropical et le Nord frisquet.
  « Le Chinois abhorre les débats ». Ce n’est pas une sagesse à mon avis. Les maoïstes ont abondamment massacré avant de se rendre compte qu’ils ne généraient que la misère, faisant un virage à 180 degrés vers l’économie privée à riches chefs, il aurait mieux fallu débattre avant de tuer. Idem pour l’injonction de Mao-Tse-Toung : « il faut beaucoup d’enfants pour avoir beaucoup de soldats », en tuant les objections éventuelles, avant de se rendre compte qu’il n’y avait pas assez de nourriture pour tout le monde, et décrétant alors l’interdiction d’avoir davantage qu’un enfant par famille (avec infanticide en masse des filles, la tradition locale étant que les filles s’occupent des descendants quand les garçons s’occupent des ascendants – les parents voulant être aidés sur leurs vieux jours voyant alors comme une calamité que leur enfant unique soit une fille), là encore, un débat avant de faire des sottises aurait été infiniment préférable. Je ne vois pas du tout la sagesse à affirmer le contraire (sauf bla-bla vide interdisant les objections, certes).
  « sous forme de métaphores, de paraboles (…) après la mort de Mao : ʺPeu importe que le chat soit blanc ou noir L’essentiel est qu’il attrape la souris. ʺTout le monde a compris que désormais l’efficacité devait primer sur l’idéologie. ». Faux : je ne comprends pas ça, moi, et je doute que le milliard de chinois ait compris la même chose. La souris pouvait aussi bien être le dissident ou le profiteur, et pas l’échec économique, ce n’est nullement clair, il y a au moins dix lectures discordantes envisageables. Quand c’est réinterprété après coup, sachant ce qui s’est passé, c’est plus facile, mais c’est non convaincant quant à la clarté à l’époque de ces mots. Si on fait le parallèle avec le christianisme : Jésus dans les évangiles parlait ainsi par paraboles pas claires, disant que les bons comprendraient, et… les avis différents se prétendant les seuls bons se sont entre-massacrés, ce n’est pas supérieurement sage mais supérieurement idiot. La clarté vaut mille fois mieux, évitant les erreurs d’interprétations (occasionnelles ou majoritaires).
  Un mot est dit contre le parler démonstratif à la française, pour préférer le parler vague à la chinoise ne fermant pas les portes. Mon père m’accusait de cela aussi : mes démonstrations sont trop imparables pour lui laisser le loisir d’une pensée autre. Désolé, je suis matheux et lui : littéraire, il est partisan de dire n’importe quoi même illogique, et je le casse, oui, sa prétention à la supériorité intellectuelle me parait erronée, fière à tort. Si ma démonstration est erronée, c’est possible, il convient simplement de contre-démontrer où elle se trompe, mais non, ce serait trop difficile pour un beau-parleur littéraire, voulant pérorer selon son humeur. Ce que dit là l’auteure ne m’évoque nullement une sagesse chinoise mais une frivolité chinoise préférant le bla-bla n’importe comment à la logique claire. C’est tout le contraire du projet de ce livre (montrer les bons côtés de la sagesse chinoise), c’est mal formulé voire mal pensé.
  « Depuis l’aube des temps, la Chine célèbre la poésie, l’art par excellence du clair-obscur ». Je ne suis pas d’accord : durant toute mon enfance, via les récitations par cœur obligatoires, j’ai vécu la poésie comme une torture, sans beauté aucune (et j’étais passionné de dessin, sensible à cette forme de beauté-là, pas insensible) ; à 14 ans, j’ai eu une illumination avec une phrase poétique de Paul Eluard, m’évoquant des pensées magnifiques et tendres, mais je n’en déteste pas moins 99,9% de la poésie, 95% de celle d’Eluard même, prétendues Art à tort, à mon avis. Que des gens s’enthousiasment, c’est leur truc, pas le mien, et qu’on me le dise ne m’incite en rien à partager leur sentiment. Je me méfie fort quand des goûts différents se prétendent « supérieur bon-goût, inaccessible aux médiocres », ça me semble puant d’orgueil et intolérance. J’ai été frappé, hors Chine, par un livre sur les kamikazes japonais et les poèmes qu’ils avaient laissés avant de partir mourir : traduit (et entendu en transcription phonétique), c’était simplement d’intérêt nul, simplement jouissif pour narcissiques auto-admiratifs. Certes n’importe quoi peut enthousiasmer certains, football ou Johny Hallyday, mais pourquoi dire que ce n’importe quoi est une sagesse ?
  L’auteure cite Picasso : « achever un tableau, c’est comme achever un taureau ! ». Moi je trouve les tableaux de Picasso nuls sans intérêt, qu’il soit anti-corrida et fier de ne pas les avoir achevés, ou qu’il soit pro-corrida trouvant glorieux de les avoir achevés, je m’en contrefiche. Sa célébrité et prétendue grandeur mes semblent usurpés, caprices de snobinards friqués investissant dans des trucs ne me plaisant en rien et ne méritant pas le qualificatif d’artistiques selon moi. Dire que la Chine est grande comme Picasso est grand, ça peut plaire aux chefs d’entreprise se prétendant cultivés donc supérieurs, mais moi je trouve ça contre-productif, attirant jugement négatif sévère.
  « Il convient de cesser de raisonner pour commencer à résonner (…) une mélodie supérieure à la raison nimbée de tendresse et de compassion ». Bla-bla, et le massacre des étudiants de Tien-An-Men, est-ce une magnifique tendresse et compassion ? Au-delà du bla-bla, il semble plus qu’utile d’analyser les problèmes, les scandales, les horreurs, trouver des solutions, envisager les objections. Les littéraires fiers de leurs poèmes autoadmirés feraient mieux de ne pas prétendre donner des leçons. Je pense à des grands discours du 19e siècle français clamant la place très majeure du poète dans la société… en laissant crever de misère les ouvriers exploités dans les usines. Ça aurait pu péter comme en Russie 1917 (en massacre de blablateux prétendus poètes et autres) ou en Chine 1949.

• « 2/ Ne viser aucun but »
  Euh, j’ai lu des livres de Viktor Frankl disant l’exact contraire : dans l’adversité on ne survit pas si l’on n’a pas de but dans la vie. Certes, c’est contestable, on peut faire n’importe quoi au jour le jour sans but, ça dépend des tempéraments, mais ça se discute pour le moins, avec des pour ou contre à examiner. J’ai entendu dire que les Chinois étaient les marchands traditionnels de l’Asie, ayant pour but l’enrichissement marchand donc, hum. Et les parvenus au pouvoir, là comme ailleurs, ont fait preuve d’ambition forcenée et suivie, atteignant un but. Et… les milliards de bébés sont nés d’actes visant un but jouissif, à moins qu’ils soient nés dans les choux et les roses… non, ce bla-bla n’est pas crédible.
  « la fixation sur un but (…) ne permet pas de (…) saisir les opportunités qui se présentent. » Bla-bla, ce n’est que deux façons différentes de parler. Saisir une opportunité peut aussi bien se faire sans but que comme aubaine dans la poursuite d’un but autre, à terme.
  « Les chinois ne demandent pas ʺcomment atteindre le bonheurʺ (…) Ils se demandent ʺcomment vivre longtemps en bonne santéʺ. » Bla-bla, je ne me suis jamais demandé ni l’un ni l’autre, ne pensant pas avoir d’influence sur cela (par exemple : sur l’aimée partie ou sur les microbes). Et j’ai entendu dire qu’en Chine comme ailleurs un immense exode rural était intervenu, pourquoi cela se serait-il produit si les gens n’escomptaient pas une amélioration de leur situation matérielle (au risque de longévité tronquée par la pollution, les accidents citadins etc.) ?
  « Les traditions chinoises n’appellent pas l’homme à transformer le monde mais à s’adapter au monde ». Ça me parait très douteux, vu l’activisme combattant de la révolution maoïste de 1949 ou la contre-révolution de Tian’anmen en 1989. Les traditions seraient donc oubliées, impactant peu ce qui se fait (comme en France les traditions catholiques moyenâgeuses, relativement oubliées, ne sont pas du tout ce qui a déterminé les révoltes de Mai 1968 et des Gilets Jaunes 2018, tout à fait contraires). Les traditions millénaires en France peuvent dire que l’Eglise imposait la soumission aux dirigeants pour gagner la récompense du Paradis post mortem, mais le quotidien est très différent aujourd’hui, avec des manifestations hurlantes tous les jours, revendicatives, rebelles. Des analystes lointains peuvent raconter n’importe quoi dans un sens ou son contraire, leur crédibilité est faible ou nulle. Autre point : il me semble me souvenir (entendu en cours de géographie) que les plus grands barrages hydroélectriques du monde étaient pour la plupart chinois (avec suspicion de générer des tremblements de terre là-bas), or ces transformations très massives des rivières naturelles ne sont en rien de l'adaptation en douceur.
  « Les chinois ne croient pas comme nous au pouvoir de changer le cours des évènements. » Faux : la révolution de 1949 a immensément changé le cours des événements, le passage à la politique de l’enfant unique aussi, et les tentatives à Hong Kong de restaurer une démocratie indiquent encore un activisme forcené. Avec répression féroce en face, contre une éventuelle évolution naturelle, très activement combattue. Peut-être que la tradition du laisser-faire dominait encore en 1936-41 quand la Chine s’est laissé envahir par le Japon, mais cela semble totalement révolu.
  « Le bon dirigeant (…) ne cherche pas à (…) s’imposer ». J’avais lu des trucs comme ça dans le livre sur le taoïsme, incompréhensible car sans aucun questionnement sur « comment devient-on dirigeant ? » et « que faire avec les gens contestant cette position ? ». Et c’est totalement contredit par le culte de la personnalité de Mao Tse Toung (Mao Zedong) avec des millions de gens agitant son portrait avec vénération (apparente, mais peut-être sincère – il était là, le sujet, pas envisagé par l’auteure fausse experte, ne donnant pas à comprendre les Chinois actuels mais roucoulant son érudition en vieux trucs chinois moyenâgeux ou antiques, comme elle récite la Bible pour « nous » expliquer, sans réaliser que la majorité ici est athée ou n’a en tout cas jamais lu la Bible).
  « Le souverain doit traiter le peuple sans (…) le rudoyer (…) Le meilleur des princes est celui qui se fait oublier. ». Là encore, c’est totalement démenti par la « Révolution Culturelle », guerre civile de reprise en main du peuple, avec millions de mort, obligation d’autocritique en public des jugés dits fautifs, etc. Une violence politique terrible a pu s’exercer en Chine autant qu’ailleurs. Cela dit, pourquoi l’auteure a-t-elle un grand succès auprès des chefs d’entreprise occidentaux ? Cela parait simple : ces chefs sont très heureux qu’on les incite à mettre tout le fric dans leur poche discrètement, sans chercher l’affrontement avec les syndicalistes excités. Le capitalisme apaisé est tout à leur bénéfice. Mais ça n’a rien à voir avec la Chine moderne, écrabouillant la population dictatorialement, depuis 1949 semble-t-il.
  « 6 arts (…) les règles de bienséances (…) la conduite du char et le calcul. ». Ça me confirme que le mot Art recouvre n’importe quoi, chez nous il serait aberrant d’appeler diplôme d’art le permis de conduire, mais ce qui est appelé Art ici (sculptures d'Art moderne non figuratif, etc.) ne me convint en rien, plein de pas-beau étant prétendu artistique. Quant aux convenances ampoulées, je trouve ça puant d’autosatisfaction bourgeoise méprisant les prétendus humbles, et il est normal que ça débouche en retour sur une grande claque révolutionnaire anti-bourgeoise (comme 1949 en Chine, 1917 en Russie), ce n’est en rien de la sagesse mais de la préciosité dangereuse indirectement (puisque condamnant des innocents, pouvant se révolter). Enfin, le calcul est aussi problématique dans cette liste, car il s’oppose à la fantaisie dite artistique, au n’importe quoi créatif libre ; on peut y voir une forme de beauté mais pas moins que dans la récolte de riz ou n’importe quoi.
  « Confucius fait toujours prévaloir la présence d’esprit sur l’accumulation des savoirs. » A mon avis ce n’est pas une grande leçon de sagesse mais à moitié mal-pensé. D’accord pour « préférer une tête bien faite à une tête bien pleine », au contraire de l’enseignement universitaire français (diplômant la récitation et le jonglage à partir de catalogues non convaincants appris par cœur), mais la lucidité consisterait à dénier les prétendus savoirs, en envisageant la sagesse sceptique.
  « L’opportunisme est en Chine une vertu ». C’est peut-être une question de mots. En France, « l’adaptabilité » est une vertu mais « retourner sa veste » est condamné, le mot « opportunisme » à cheval entre ces deux idées n’est pas clair. Un défaut majeur à l’opportunisme (second volet) est le mensonge : « oublier » les promesses pour se précipiter vers une nouvelle base de profit égoïste. Comme Mitterrand ayant tempêté à grands cris contre la 5e république (son livre titré « le coup d’Etat permanent » ai-je entendu dire) avant d’en jouir à son propre profit : oui, saisir l’opportunité d’en profiter, en s’avérant un menteur abject crédible en rien. Fausse vertu de pourri, peut-être, il y a pour le moins « le pour & le contre » et je ne pense pas que Occident/Chine soit en ce domaine 0&100/100&0, ça pourrait être 49&51/51&49. Les penseurs antiques chinois, refusant apparemment de débattre, balancent des « grandes idées » à moitié fausses, c’est plutôt nul. Non que le système occidental à dominants pistonnés verbeux soit meilleur, mais je ne vois toujours pas la sagesse chinoise digne de ce nom.
  « la fidélité à ses principes (…) une imbécilité ». Je souhaite à la personne ayant dit cela d’être abandonnée par l’être aimé ayant juré amour éternel… ben si, ça fait du mal, très mal, c’est ne pas le percevoir qui me semble une imbécilité. Idem si l'auteure a payé la construction de sa maison et l'entrepreneur décide d'être infidèle à ses principes de construire si payé, elle serait ruinée, à la rue, serait-il imbécile de trouver ça choquant ?
  « dans le monde des affaires. Un contrat revêt en Occident un caractère absolu et définitif, aussi sommes-nous choqués lorsque nos interlocuteurs chinois nous demandent sa modification, arguant que la situation a changé. ». Faux. Les « avenants aux contrats », « crédits renégociés », sont des grands classiques des affaires, tant occidentales que chinoises. Toutefois, l’auteure va avoir un grand succès (malhonnête) en disant au chef d’entreprise objectant « mais c’est déjà ce qu’on fait ! » : « bravo, votre intuition de mêler le meilleur des sagesses occidentales et chinoises fera de vous un winner ! ». Flatterie abjecte, nulle. Je ne crois pas à cette géographie des comportements : chacun fait à son propre profit. Si un usurier chinois prête (à un occidental) de l’argent avec 15% d’intérêt par an tandis que l’inflation est à 10% par an, si l’inflation tombe à +1% an, ce sera l’occidental qui demandera renégociation et le chinois qui voudra en rester au contrat initial, ce n’est pas du tout une question de traditions locales mais de fric brut, je crois.
  « Evaluer est plus important que planifier ». Ça me parait douteux. Comme le communisme soviétique était fondé entièrement sur Le Plan quinquennal, le communisme maoïste a d’après Internet des plans quinquennaux, il aurait fallu en parler. Pour les investissements lourds, comme les centrales nucléaires, il parait insensé de piloter ça au jour le jour en fonction de l’humeur : pour ne pas ruiner le pays, il faut un plan d’investissement et de retour sur investissement, ne serait-ce qu’en électricité produite justifiant les sommes dépensées ou alertant dès que possible s’il y a dérive par rapport aux prévisions. Même sans bénéfice financier à comparer aux enrichissements en bourse (façon capitaliste), il convient de tracer où l’on va, comment et pourquoi. Peut-être pas en Chine moyenâgeuse mais en Chine moderne. De même, beaucoup d’Occidentaux se plaignent que la monnaie chinoise est artificiellement sous-cotée, par rapport à sa valeur, et il s’agit clairement d’un plan volontariste des autorités chinoises depuis longtemps, pour atteindre une prospérité par ce biais ultra-concurrentiel. En Chine actuelle, le plan semble tout gouverner, cette auteure serait dans l’erreur complète en se référant à des traditions disparues.
  « l’efficacité : en Occident elle repose sur la persuasion, en Chine sur la manipulation. » Attention, ça semble dire que les chinois sont tous des menteurs (par tradition, ce n’est pas de leur faute individuelle) alors que les occidentaux sont des honnêtes gens. Ce serait à démontrer très attentivement, sinon c’est de l’insulte gratuite, passible des tribunaux (à procureurs chinois) pour diffamation. Je connais mal le volet chinois mais je peux au moins juger l’Occident de l’intérieur, pour cette comparaison. L’efficacité de la conquête des USA s’est parait-il basée sur des mensonges éhontés faits aux Amérindiens, trompés, floués, spoliés, par de faux traités trahis, c’est tout le contraire d’une honnêteté occidentale, en tout cas. De même dans le fait de rendre Israël aux Juifs mais nullement les USA aux Amérindiens, en hurlant que toute objection est criminelle antisémite : c’est du mensonge manipulateur à grande échelle, nullement de la persuasion car il y a zéro argument honnête (hors fanatisme religieux judéo-chrétien, ni plus ni moins atroce que le fanatisme islamiste qui est ici combattu à grands cris). Cette auteure est donc malhonnête, inaudible, j’hésite très fort à refermer là ce livre sans le finir. Ce second chapitre finit 4 pages plus loin, je vais peut-être aller jusque là.
  « la Chine (…) le modèle soviétique (…) Ayant échoué, elle revient à ses traditions (…) introduit l’économie de marché sans supprimer le communisme. » Je ne suis nullement convaincu par ces mots : sur le modèle soviétique politique pratique (mauvais côté du communisme), le parti unique chinois reste aux commandes et martyrise les objecteurs éventuels, par contre sur le plan moral justicier (bon côté du communisme), les travailleurs de peine chinois recommencent à être exploités par des très riches oisifs. L’auteure considère que c’est là un magnifique succès, moi j’y vois au contraire un double échec. Ça dément totalement la pertinence du sous-titre de son livre « vertus pour réussir » (du moins en version grand public, pas uniquement pour exploiteurs friqués).
  « La Chine (…) ne se croit pas investie comme la France et les Etats-Unis d’une mission civilisatrice. » Je ne suis pas d’accord avec cette assimilation de pays entiers aux lubies de leurs dirigeants prétentieux dominateurs pourris. Je suis en total désaccord avec tous les présidents (et toutes les diplomaties) de France depuis que je suis devenu majeur (sous Mitterrand), et m’attribuer à moi leurs horreurs est une injustice scandaleuse, aveugle, contraire de sage. Ce groupisme est aveugle et relève du même mécanisme que l'injuste racisme.
  « chinois (…) en leur faveur pourrait être renversé si nous cessions de croire à la supériorité de notre culture. » [Fin de chapitre 2]. Stop, j’arrête là, me sentant insulté, diffamé. Peu m’importe que cette fière auteure se disant experte, et sa prétendue « Elite » (pourrie selon moi), prétendent supérieure leur « Culture » (de merde, selon moi), elle a entièrement tort de dire « nous » (donc « moi auteure et vous lecteurs d’ici ») en me comptant. Jamais, jamais je n’ai pensé que la France ou l’Occident étaient supérieurs à la Chine (au contraire j’écris totalement injuste qu’à l’ONU l’Occident soit privilégié avec 3 droits de véto sur 5, en privant les 2e et 3e populations du monde, asiatiques). Elle me prétend insulteur de prétendus inférieurs car chinois, c’est un mensonge m'insultant. Stop, j’arrête de lire ce torchon. C'est du même niveau de bêtise que le racisme anti-blanc du footballeur-auteur Lilian Turam clamant que les Blancs se jugent supérieurs. Que ce soit publié est une honte quand les penseurs honnêtes, honnêtement dérangeants, sont refusés par les éditeurs.