Le laisser-faire horriblement condamné
par Nakin Télèktuèl, 22/04/2019
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  Ce jour, lors d’un débat télévisé sur la chaîne LCI, j’ai pris comme une grande gifle dans la figure, secouant mes valeurs les plus profondes, et je réagis ici, de manière constructive, critique.
  Il s’agissait de commenter l’acte de certains gilets jaunes lors d’une manifestation samedi passé, ayant crié « suicidez-vous » aux policiers, sans que les autres gilets jaunes ne les fassent taire, la question étant : ceux qui ont laissé faire sont-ils sidérés désapprobateurs ou complices approbateurs ? Et l’intervenant du parti gouvernemental LaREM a eu ces mots, pour moi terribles : « on n’est pas seulement responsable de ce qu’on a fait, on est aussi responsable de ce qu’on a laissé faire »…

Vers un activisme intolérant
  Ainsi, à en suivre ce monsieur (que personne n’a contredit et qui a au contraire été félicité sur le plateau) : si des musulmans modérés voient des moqueries insultant leur prophète, ils sont co-responsables de ces insultes s’ils les laissent survenir sans partir en guerre… c’est une condamnation totale du point de vue modéré, tolérant, qui donne à autrui le droit à l’erreur… C’est un appel à la guerre. Je suis choqué.
  Dans le même temps, les activistes de toutes les chapelles partiraient en guerre pour insulte à leurs croyances, et ce serait la violence généralisée, je trouve abominable cette perspective.
  Je ne l’avais jamais entendu, ou sinon… si, deux fois :
– Dans deux Evangiles (Mt 12.30, Lc 11.14-23), Jésus dit « celui qui n'est pas avec moi est contre moi », autrement dit : les neutres et non-engagés font partie des adversaires à combattre.
– Selon la leçon médiatique et légale française, tous les goys sont coupables d’antisémitisme s’ils ne combattent pas à chaque seconde la moindre hostilité aux Juifos, dont le racisme anti-goy et la favorisation inter-coreligionnaires sont donc bénis, intouchables. (Et pour bien l’enfoncer dans chaque cerveau, quotidiennement la télévision française nous « rappelle » que les goys français sont coupables d’avoir laissé la Shoah se produire – et la loi Gayssot punit de prison le moindre doute à ce sujet).
  Je ne suis pas d’accord du tout.

La pondération et l’intériorité condamnées
  A mon avis, la sagesse réside dans la prudence au contraire de l’activisme condamnant les neutres inactifs.
  Personnellement, je suis choqué par nos rejets de migrants économiques (après que nos migrants économiques à nous aient fait fortune en massacrant l’Amérique), par le terrorisme raciste des sionistes (Der Yassin 1948 etc.), par la richesse occidentale receleuse de crimes contre l’humanité (colonisation guerrière de l’Amérique, Afrique, Asie, Océanie) et… je ne fais rien, je ne pars pas en révolution. La loi, officielle ici présentement, est contre moi (pas de crime contre l’humanité avant le 20e siècle, dixit la loi Gayssot au nom du peuple non consulté, toute hostilité à Israël 1948 vaut antisémitisme illégal, etc.) alors théoriquement la seule solution serait la révolution, le massacre de gouvernants ou de ses forces armées ou de ses électeurs, et… je ne fais rien. J’accorde à autrui le droit à l’erreur, en le désapprouvant simplement, dans mon coin. Qu’on me dise « donc coupable, coresponsable des horreurs » me parait scandaleux, monstrueux, totalement injuste.
  C’est d’autant plus scandaleux que si je partais effectivement en révolution, je serais condamné aussi, pénalement, pour violence à l’encontre de prétendus innocents, ou de détenteurs de la force publique (sans envisager que ces forces de l’ordre servent un ordre injuste pourri jusqu’à l’os, comme en 1788-89). Bref, je suis condamné que je me révolte ou que je ne me révolte pas, et il ne semble rester que deux solutions : me suicider ou devenir légume à tête totalement vide.
  Bref, en prétendant condamner des complices de cri « suicidez-vous », les tribuns me disent en clair « suicide-toi ». C’est non seulement contradictoire mais abominable, quoique certes impuni puisqu’ils ont le pouvoir, font profession de l’abus de pouvoir.

Une impasse absurde
  Les Suisses neutres n’avaient pas à être traînés au procès de Nuremberg pour complicité de crime contre l’humanité. Et si on exigeait par les armes des procès équitables, il faudrait des Nuremberg bis pour la conquête massacreuse de l’Amérique, d’Israël (antique et 1948), etc. Guerre atomique généralisée, automatiquement, disparition de l’humanité.
  Dit autrement, la guerre froide aurait dû devenir 3e guerre mondiale, faisant exploser la planète : soit on était complice des goulags si on ne faisait pas la guerre aux communistes, soit on était complice du semi esclavage des prolétaires (ou maintenant : ouvriers chinois) si on ne faisait pas la guerre aux capitalistes. Condamner les neutres, les modérés, les pondérés, c’est la guerre assurée, immédiate, massacrant les civils « complices » (ou futurs complices pour les bébés)… Quelle horreur.
  Heureusement, ce n’était pas du tout le propos qui était tenu aujourd'hui : il ne s’agissait en fait pas de condamner tout laisser-faire, mais spécifiquement tout laisser-faire au bénéfice des ennemis des autorités, le laisser-faire au bénéfice des autorités étant puissamment encouragé. C’est de la malhonnêteté intellectuelle totale, un effet rhétorique vide de logique équitable, appelant seulement les gens à se coucher sous les diktats des autorités. Ça me confirme que nous sommes en dictature, avec complicité totale de la caste pseudo-intellectuelle, verbeuse érudite les yeux fermés, littéraire blablateuse et aucunement logique.

---------- Ajout 23/04/2019
  Autres aberrations qui me viennent à l’esprit à retardement :
– Les gouvernants français, opposants catégoriques à la peine de mort, ne devraient pas laisser les USA la pratiquer mais empêcher ceux-ci de la commettre, sous peine de déclaration de guerre… (défaite assurée)…
– Les masses étasuniennes, opposantes à l’avortement, ne devraient pas laisser la France le pratiquer mais l’empêcher, sous peine de déclaration de guerre… (victoire assurée)…
– Les végétariens ne devraient pas laisser les carnivores faire massacrer des animaux mais devraient les empêcher, avec guerre civile à la clé… Les Français feraient la guerre aux Coréens mangeant du chien, les Britanniques feraient la guerre aux Français mangeant du cheval, les Indiens feraient la guerre aux Occidentaux mangeant du bœuf, etc.
– Les croyants ne devraient pas laisser se développer l’athéisme et le darwinisme mais le combattre, armes à la main…
– Ceux qui condamnent les meurtres d’enfants devraient punir (ou tuer ?) les Alliés et Israéliens pour les meurtres de masse commis (Dresde, Hiroshima, Der Yassin, etc.).
  Je trouve ces principes d’intolérance, anti-laisser-faire, très horribles, je le confirme. Ce n’est qu’en cas d’atrocités (esclavage, génocide) que l’on franchit je crois la limite de l’intolérable, et encore… si le contexte était tel autour, se révolter aurait conduit à se faire massacrer, et il est compréhensible d’hésiter, se retenir, conscient de l’impuissance personnelle.

---------- Ajout 29/04/2019
  J’entends ce jour un débat télévisé sur C-News (émission « L’heure des Pros »), avec une dénonciation des étudiants intolérants dits antiracistes (ou indigénistes ou gauchistes ou islamo-fascistes) ayant empêché Alain Finkielkraut de parler à Science-Po. En réaction à cela, de grands appels à la tolérance ont été dans cette émission clamés de toutes parts, et il a été dénoncé que Finkielkraut ait été très injustement traité de raciste/xénophobe, très injustement car sioniste modéré pour une solution à 2 états. 8 intervenants sur 8 tombaient là d’accord, même si 2 des 8 disaient Finkielkraut contestable (ou discutable, choquant certains) quand il refuse d’innocenter nos banlieues violentes (arabes et pauvres).
  Si j’avais été présent, j’aurais été seul à contester 2 points, mais c’est visiblement interdit (sans l’avouer) :
– La loi française comporte une exception prétendue « nécessaire » à la liberté d’opinion, pour sacraliser le dogme de la Shoah (comme les dogmes de l’Inquisition ou des Ayatollah sur d’autres sujets), en interdisant philosophie sceptique et religion bouddhiste (« tout est illusion »). C’est de l’intolérance officielle, cachée, armée, interdite de contestation hélas. Hurler à la tolérance obligatoire n’est aucunement crédible dans ce contexte.
– Le fait d’être sioniste dit modéré à 2 états, c’est être sioniste type 1966 sans rendre les USA aux Amérindiens et sans accepter le retour des Palestiniens expulsés, il s’agit bien d’inéquité raciste/xénophobe, élisant la race prétendue supérieure en droits (racisme judaïque, ayant inspiré le nazisme pro-aryen et l’apartheid pro-blanc).
  Personnellement, je laisse Finkielkraut et les autres sionistes parler, dominer, tout en les désapprouvant passivement. D’autres gens, d’avis proche du mien en tant que contestataires du sionisme, sont activistes en me traitant de complice (s’ils me connaissaient), puisque non révolté. Je trouve ça injuste, même s’ils ont raison sur le fond du sujet, mais la violence systématique ne me plait pas – que le gouvernement s’en réserve l’exclusivité est moche mais ne suscite pas en moi de pulsion révolutionnaire.
  C’est une question philosophico-religieuse peut-être : faut-il s’opposer à la violence par la violence ? En tant que petit frère brimé, je me suis construit comme dominé soupirant, sans partir au combat perpétuel, perdu d’avance. Je laisse au violent dominant le monopole de la mocheté violente, écraseuse injuste. Quelques mots de Jésus Christ vont en ce sens : « aimez vos ennemis », « les derniers seront les premiers », etc. (mais comme il dit tout et son contraire, il appelle aussi à tuer les parents éloignant leurs enfants de Dieu, inspirant directement l’Inquisition et l’extermination des Amérindiens, affreux bonhomme). Bref, sans être religieux, j’entrevois là mon idée de la beauté morale, défaitiste, pas combattante.

---------- Ajout 16/05/2019 (Les climatosceptiques sont-ils criminels ?)
  L’autre jour, au débat « l’heure des Pros » encore, sur télévision C-News, j’ai assisté à des injures croisées marquantes, telles que rapportées à https://www.liberation.fr/checknews/2019/05/08/une-centaine-de-plaintes-recues-par-le-csa-apres-l-humiliation-d-une-militante-ecolo-par-pascal-prau_1725517 . La leader écologiste Claire Nouvian s’offusquait que l’observatrice Elisabeth Lévy dise que certains scientifiques ne croient pas au réchauffement climatique d’origine humaine et l’a traitée de dingue, pourfendant l’opinion climatosceptique, affirmant « on ne peut pas laisser dire ça », ce à quoi sa contradictrice a répliqué « Ici on laisse dire les choses avec lesquelles on n’est pas d’accord. » avant injures croisées, l’animateur Pascal Praud prenant parti contre la leader écologiste, et plus tard de nombreuses plaintes ont été lancées contre cette émission, accusée d’avoir insulté la voix écologiste de la raison.
  Personnellement, je suis dans cette affaire entièrement d’accord avec le droit au scepticisme, contre l’intolérante leader écolo. Celle-ci clamait que les 3600 scientifiques du GIEC (ou de la réunion internationale de Paris) étaient d’accord sur ce qu’elle disait qui était donc une vérité scientifique incontestable, et c’est faux. Un consensus entre scientifiques établit une prétendue loi temporaire en attente d’invalidation expérimentale éventuelle, ce n’est pas du tout une vérité incontestable. C’est une des grandes leçons de l’épistémologie, philosophie des sciences, bien au-dessus des humeurs en congrès, sous la domination (sociologique) des « leaders d’opinion » prétendant (à tort) à La Vérité. Deux ans après qu’Einstein ait proposé sa théorie de la Relativité, un congrès de physiciens pouvait avoir 3600 « experts » affirmant qu’il se trompait forcément, eux se référant à leur consensus et ce qu’ils avaient appris à l’école, et puis… les preuves expérimentales ont rendu intenable leur position, qui ne prétendait que faussement à La Vérité. Autorité et Consensus de prétendus experts ne vaut en rien Vérité incontestable, en sciences (théoriquement, même si en pratique le contraire est hélas courant). C’est pareil en mathématiques, avec la formule de la variance estimée, que j’ai prouvée fausse mais les « autorités » me donnent tort sans examiner en rien mes preuves, c’est lamentable même si c’est comme ça que ça marche hélas.
  Toutefois, je ne donne pas entièrement raison à Pascal Praud et Elisabeth Levy, d’une part parce qu’ils ont rétorqué des mots excessivement insultants (« l’autre, elle a la tête tellement grosse qu’elle ne passe pas la porte »), d’autre part parce qu’ils ne sont nullement sincères : en ce qui concerne la Shoah (et le droit au scepticisme sur ce sujet), leur point de vue est totalement différent, sinon ils seraient en prison au titre de la Loi Gayssot. Ils ne sont donc en rien cohérents logiques mais partisans illogiques. Ce qu’ils prônent est un droit à la contradiction « à l’exception » du dogme légal, ce qui intellectuellement fiche tout à l’eau. Nul.
  Pour en revenir à la question de la tolérance, l’attitude de Claire Nouvian, écolo-extrémiste, est un nouveau cas d’hystérisation des opinions combattant par la violence les opinions différentes (interdites sous peine d’insultes criées ou pire). Ça rappelle la dérive des végans, autrefois s’abstenant de manger des animaux et maintenant tendant à agresser les bouchers voire les humains carnivores. Je comprends que cela soit classé outrancier, mais… ça devient compréhensible avec le principe (que je n’aime pas) « on est complice de ce qu’on laisse faire » – principe que je condamne encore, donc.
  Pour être juste, je dois évidemment envisager (en face) que les écologistes aient raison dans ce qu’ils annoncent : si nous ne changeons rien, nous allons provoquer une catastrophe irréversible. Cela leur donnerait raison d’agir pour éviter ladite catastrophe, d’accord, mais il n’empêche que cela ne les autorise en rien à interdire la liberté d’opinion, à condamner le droit à une opinion erronée. C’est comme si les athées mettaient en prison tous les croyants parce qu’ils se trompent (ou vice versa) ; je ne suis pas d’accord – que les actions soient prises par les décideurs, mais sans brimer les opinions individuelles différentes. Certes, en régime démocratique, ce ne sont pas les leaders qui agissent indépendamment des opinions, théoriquement c’est l’opinion majoritaire qui décide (même si le principe de république biaise cela, les élus faisant à leur guise en méprisant le peuple). La bataille de l’action indispensable peut donc en un sens devenir bataille de l’opinion. Toutefois, je préférerais que cette bataille d’opinion se fasse par la force de conviction en débat tolérant, pas par le silence imposé violemment aux minoritaires (ou « prétendus idiots ») du moment.

---------- Ajout 16/05/2019 bis (Autocontradiction à l’écran)
  Ce jour, au débat « l’heure des Pros » encore, sur télévision C-News, est intervenue comme une autocontradiction du débat sur le climato-scepticisme. Sur 8 débateurs, 7 hurlaient contre les USA où l’Alabama veut faire condamner l’avortement, seul Jean-Claude Dacier disant que ce sujet de l’avortement est encore matière à débat, tous les autres hurlant qu’il n’y a plu’ aucun débat, que la liberté des femmes impose sans aucune contestation possible le droit à l’avortement, et que tout recul est une régression insupportable, même en pays prétendu "civilisé champion de la liberté".
  Je ne suis pas d’accord, même pas d’accord avec Dacier disant s’être battu il y a 40 ans pour faire légaliser l’avortement (tout en considérant que la question n’est pas totalement évacuée, avec droit de conscience des médecins et statut du foetus). En termes d’opinion, je suis d’avis que personne n’a la liberté de tuer pour convenance personnelle. Et, contrairement aux excités étasuniens, je ne vais pas devant les cliniques d’avortement pour huer les femmes allant avorter. Mais en termes d’opinion, personne ne m’a convaincu en rien à ce sujet. On nous dit que les femmes ont droit de disposer de leur corps, mais pareillement les parents ont droit de disposer de leur famille, or ça ne les autorise en rien à tuer leurs enfants (nés). Qu’il y ait naissance ou pas ne bouleverse en rien la question, sauf dogme interdisant les opinions diverses. Ici, Pascal Praud se montrait dogmatique faisant taire la simple mention d’idée différente, ça le discrédite totalement pour le sujet précédent (droit au climato-scepticisme).
  Par ailleurs, comme pour l’abolition de la peine de mort, la légalisation de l’avortement s’est effectuée par oligarchie disant crotte au peuple, sans aucunement soumettre ce changement majeur à référendum. Je ne dis pas que la majorité a forcément raison, mais en tout cas on a affaire ici à de faux démocrates menteurs, méprisant le peuple en jurant le contraire. Nuls. Et même pas intelligents quand bien même ils se prétendent Elite, à tort donc.