« Losing my pretension »
Comme une chanson de REM pour SEM
par Meunier Junior-2, 29/10/2020

Introduction
  Sur Facebook, je suis « ami » de nombreuses personnes, qui écrivent parfois des pensées personnelles, et rarement j’émets des objections ou approbations. Mais ça se dit en une phrase ou deux, sinon le texte est tronqué à l’affichage, et les vieux sujets disparaissent dans un fil temporel plein de n’importe quoi et avec affichage extrêmement lent (le processeur moulinant très fort pour raison inconnue, peut-être pour publicités ciblées via espionnage de données personnelles). Je voudrais donc ici, sur un site à moi, bien plus posément, longuement, avec argumentation, répondre à S.E.M. grand ami tunisien de ma famille, qui a aidé considérablement mon frère ainé en difficulté scolaire à obtenir le Bac Maths avec mention vers 1978.
  S.E.M. est, je crois, un professeur de mathématiques retraité, droit de l’hommiste, ancien élève de mes parents (professeurs d’Histoire-Géo en coopération en Tunisie, 1964-69). L’objet de ses posts Facebook est essentiellement sa résistance à l’oppression intolérante qu’exercent en Tunisie moderne les Islamistes au pouvoir. Je n’ai rien à redire à cela, mais sa réaction est de vanter de manière opposée le savoir, l’éducation antérieure qui éveillait l’esprit critique, préférait les lois de la république aux lois religieuses. Or moi je suis critique, argumenté, envers cette idole-là aussi. Au lieu de le dire par micro-phrase à chaque fois, je vais ici m’expliquer, tout casser à ce système qui m’a élu comme grandiose (Bac C mention Très Bien 1981), mais que j’ai renié depuis, ou démoli plus exactement. Par la logique.
  (Par ailleurs, j’aime beaucoup la musique de la chanson « Losing my religion » du groupe R.E.M. [lettres choisies au hasard selon Wikipédia], dont les paroles sont décevantes, certes, ne critiquant pas vraiment la religion dominante aux USA, et j’ai envie de montrer à S.E.M. que moi, élevé comme athée, ce n’est pas ma religion que j’ai perdue mais ma prétention à la domination scolaire, pour devenir sceptique, sage à mon avis.)

Le faux savoir
  Peut-être que S.E.M. considère mes parents comme de merveilleux professeurs l’ayant fait baigner dans le savoir objectif, mais… ça, c’était vu de la position d’élève crédule, soumis à l’autorité professorale. Au niveau familial, je sais l’autre côté des choses : mes parents ont (un peu) honte de ce qu’ils ont enseigné là où ça s’est ultérieurement avéré complètement faux. Pour la sidérurgie est-allemande, clamée brillante puissante, la réunification allemande a conduit à révéler que c’était un mensonge d’état. Toutes les statistiques officielles de production étaient fausses, simple propagande pour auditeurs crédules. Les Allemands de l’Ouest, comptant mettre la main sur cette grande richesse, n’ont trouvé que quelques vieilles usines délabrées ou en panne, à production dérisoire. Mais les professeurs, chiffres en main, clamaient que « ces chiffres ce sont les faits, incontestables », alors que ces données étaient totalement fausses. Certes, ce n’était pas (pour les professeurs français comme me parents) de la propagande communiste volontaire, c’était de la naïveté basée sur une méthodologie erronée, oubliant de douter de ses sources. (Et le même doute devrait porter sur les chiffres occidentaux, pareillement, pouvant émaner par exemple de fonctionnaire zélé voulant avancement pour chiffres brillants).
  Les contrôles de connaissance ne vérifiaient donc pas la connaissance objective (de ce qui était véritablement) mais la soumission aux dires professoraux, même erronés. Ce n’était pas une école d’intelligence critique mais d’abrutissement en forme de soumission à l’autorité (professorale).
  Certes, les diplômés pouvaient prétendre ensuite être des « sachants », bien supérieurs à la « vile populace », mais j’affirme qu’il s’agit de fausse supériorité, indue.

Les mauvais grands auteurs
  En classe de cinquième, vers l’âge de 12 ans (1975-76), j’ai osé contester en cours de Français l’auteur célébrissime Molière, et la prof madame Crumeyrolles m’a exclu du cours (« Dehors ! Meunier, prenez la porte ! »). Il était requis d’adorer, admirer, les prétendus « grands auteurs », sans droit à les juger mauvais, même arguments à l’appui. Personnellement, je ne me suis pas senti « en faute » avant d’aller présenter mes humbles excuses, non, j’ai pris ça comme une terrible injustice. Mais puisque la loi du plus fort gouverne, je me suis couché, j’ai obéi, rentré ma rancœur sans hurler ni me révolter. Je n’ai plu’ jamais (de ma scolarité) critiqué « les grands auteurs ».
  Enfin, on pourrait me répondre que cette prof a commis là une petite bourde ponctuelle, dans une jeune classe n’ayant normalement pas encore les armes argumentaires pour contester solidement le programme (et j’étais certes anormal, ayant à 12 ans un âge mental de 20 ans, si l’on croit au principe Q.I.). Mais j’ai été témoin d’une sorte de récidive frappant un de mes camarades de classe, bien plus tard. En classe de terminale, vers l’âge de 17 ans (1980-81), mon confrère S.P. a osé désapprouver en cours de philosophie un livre qui nous avait été donné à lire pendant les vacances de Toussaint ou Noël ou Pacques, et le prof Monsieur Urvoy l’a stoppé net, traité de « petit con », rabaissé plus bas que terre. Ce n’était pas moi cette fois la victime (d’injustice), mais en tout cas mon expérience antérieure n’est nullement unique et spécifique des très-jeunes, c’est le système qui semblait organisé ainsi.
  Après mes études, j’ai prouvé nuls lamentables plusieurs de ces grands auteurs (Descartes, Voltaire, Hugo, Proust, …), libéré de l’institution scolaire je pouvais enfin être logique. Et je juge donc que l’école républicaine française est une usine abrutissante à former des moutons crédules, adorateurs de qui est désigné comme supérieur. Certes, c’est cohérent avec le principe de république (sans référendum d’initiative populaire), le peuple devant choisir son dominant avant de lui donner les pleins pouvoirs (de faire n’importe quoi à sa guise) pendant X années. Pour gober cette aberration menteuse (se prétendant démocratique, donc « le peuple gouverne »), il fallait certes une haute dose d’intoxication réitérée, cassant l’intelligence individuelle. L’école/collège/lycée/université avait ce rôle, apparemment. C’est cohérent, dans la pourriture antilogique.
  Je sais que S.E.M. est prof de maths, et je suis matheux, tendant à épargner de mes ressentiments ce domaine, puisqu’il n’affirme pas de vérité universelle, seulement des vérités relatives aux axiomes choisis librement (et récusables aussi librement), ce qui semble honnête. Mais, tandis que les maths lycéennes étaient entièrement démonstratives ardues pointillistes, j’ai découvert avec effarement les « maths appliquées » à l’Université, sections médecine puis biologie-biochimie. Là, les choses utiles à apprendre n’étaient plu’ démontrées mais transmises directement comme savoir : « on démontre que », ou « un mathématicien célèbre a prouvé que ». Or j’ai cassé plusieurs de ces prétendues lois, notamment la formule de l’écart-type estimé. Sur Internet, quand j’ai voulu corriger l’article Wikipédia, on m’a répondu que je n’avais pas le droit, d’insulter ainsi les grands hommes et la totalité du corps enseignant. Ce n’était en rien que ma réfutation était mathématiquement invalide (les enseignants s’en fichaient éperdument), c’est que sociologiquement je n’avais pas le droit, et on m’a traité de « fou littéraire » (écrivain amateur osant se croire digne de publication sans en laisser la décision aux autorités du monde éditorial). Non, ce n’est nullement la logique et l’honnêteté qui prévalent dans ce monde, c’est l’écrasement par les forts, indument.

Les horribles Droits de l’Homme et autres lois
  Comme j’ai démontré mauvais des auteurs parlant de tout et de rien, je me suis aussi (après mes études) consacré durant mes loisirs à démolir les bases du monde organisationnel. Au lieu d’admirer les Universels Droits de l’Homme comme le commandaient les médias unanimes, j’ai ainsi montré leurs fautes et incohérences, très graves, expliquant les guerres modernes par complicité avec les pires horreurs (nationalismes xénophobes, racisme religieux, etc.). Ce n’est pas que j’ai mieux à proposer en pratique, pacifistement : il est clair que les fanatiques ultra-majoritaires me massacreraient bien avant que cela puisse être solidement exposé, alors je ne me révolte pas, comme avec la prof m’ayant fichu dehors pour faute de ne pas suivre les commandements.
  De même pour les lois de la république, que les médias nous exhortent (après les enseignants) à respecter et suivre à la lettre, j’ai prouvé monstrueuses racistes certaines (en application depuis 30 ans ou en préparation), massacreuses (sans le dire) de la liberté d'opinion sans violence, et si je ne suis pas en prison, c’est peut-être que je ne le dis pas trop fort, ou que je suis considéré « fou », délirant n’importe comment (acceptable tant que je n’agis pas).
  Oui, l’école a forgé des moutons abrutis, et je m’en suis péniblement sorti, très anormalement. Dans un contexte suicidaire, dit « dépressif », au lieu d’habituellement me lancer dans la course au fric et aux honneurs, affirmés constituer « L’Elite ». Fausse élite, faux savoir, je ne suis pas d’accord, mais je soupire et c’est tout.

Réserve
  Evidemment, je ne prétends pas que l’école républicaine est la + atroce du monde, donc à remplacer d’urgence par l’école coranique ou islamiste, ou Inquisition catholique ou autre. J’ai conscience que la force du dogme contre l’intelligence critique y est pire encore. Simplement, je voulais tempérer l’adoration (qui me choque) envers l’école républicaine.

Annexe : chanson corrigée
(Source anglaise : Musixmatch, Paroliers : Bill Berry / Michael Stipe / Michael Mills / Peter Buck, © Bmg Platinum Songs Us, Night Garden Music, 50/50 Global Muzik Publishing)
Original REM
LOSING MY RELIGION
Oh life, is bigger
It's bigger than you
And you are not me
The lengths that I will go to
The distance in your eyes
Oh no I've said too much
I set it up
That's me in the corner
That's me in the spot-light
Losing my religion
Trying to keep up with you
And I don't know if I can do it
Oh no I've said too much
I haven't said enough
I thought that I heard you laughing
I thought that I heard you sing
I think I thought I saw you try
Every whisper, of every waking hour
I'm choosing my confessions
Trying to keep an eye on you
Like a hurt, lost and blinded fool, fool
Oh no I've said too much
I set it up
Consider this
Consider this, the hint of the century
Consider this the slip
That brought me to my knees, failed
What if all these fantasies come
Flailing around
Now I've said too much
I thought that I heard you laughing
I thought that I heard you sing
I think I thought I saw you try
But that was just a dream
That was just a dream
That was just a dream
That's me in the corner
That's me in the spot-light
Losing my religion
Trying to keep up with you
And I don't know if I can do it
Oh no I've said too much
I haven't said enough
I thought that I heard you laughing
I thought that I heard you sing
I think I thought I saw you try
But that was just a dream
Try, cry, fly, try
That was just a dream
Just a dream
Just a dream, dream
Traduction Google [+moi]
[PERDANT MA RELIGION]
Oh la vie est plus grande
C'est plus grand que toi
Et tu n'es pas moi
Les longueurs que j'irai
La distance dans tes yeux
Oh non j'en ai trop dit
Je l'ai mis en place
C'est moi dans le coin
C'est moi sous les projecteurs
Losing my religion [Perdant ma religion]
Essayer de vous suivre
Et je ne sais pas si je peux le faire
Oh non j'en ai trop dit
Je n'ai pas assez dit
Je pensais que je t'ai entendu rire
Je pensais que je t'ai entendu chanter
Je pense que je pensais t'avoir vu essayer
Chaque chuchotement, de chaque heure de veille
Je choisis mes confessions
Essayer de garder un œil sur toi
Comme un imbécile blessé, perdu et aveuglé, imbécile
Oh non j'en ai trop dit
Je l'ai mis en place
Considère ceci
Considérez ceci, l'indice du siècle
Considérez ceci comme une erreur
Cela m'a mis à genoux, a échoué
Et si tous ces fantasmes venaient
Agitant autour
Maintenant j'en ai trop dit
Je pensais que je t'ai entendu rire
Je pensais que je t'ai entendu chanter
Je pense que je pensais t'avoir vu essayer
Mais ce n'était qu'un rêve
C'était juste un rêve
C'était juste un rêve
C'est moi dans le coin
C'est moi sous les projecteurs
Losing my religion [Perdant ma religion]
Essayer de vous suivre
Et je ne sais pas si je peux le faire
Oh non j'en ai trop dit
Je n'ai pas assez dit
Je pensais que je t'ai entendu rire
Je pensais que je t'ai entendu chanter
Je pense que je pensais t'avoir vu essayer
Mais ce n'était qu'un rêve
Essaye, pleure, vole, essaie
C'était juste un rêve
Juste un rêve
Juste un rêve, rêve
Ma version imaginaire
PERDANT MA PRÉTENTION
(5) Interdit d’douter
(5) ou d’démontrer faux
(5) Ecrasé brimé
(6) par les grands professeurs
(6) Diplômé faussement
(6) à réciter bêt’ment
(4) très mocheument
(6) Avant de tout casser
(6) osant invalider
(6) Perdant ma prétention
(7) Ecole de moutons serviles
(9) bien couchés sous les autorités
(6) Mais il faut pas le dire
(6) ou le dire en cachett’
(8) Ça ne me fait pas rire du tout
(7) Mais adorer sur commande
(8) les prétendus très grands auteurs
(4+7) non je peux pas, c’est vraiment trop exiger
(7) Je voudrais choisir en paix
(8) sans être surveillé et puni
(9) comm’ un esclav’ imbécil’ heureux
(6) Hélas j’en ai trop dit
(4) ils vont punir
(4) Endoctrin’ment
(4+7) casseur injuste, soumission à l’arbitraire
(6) Moutons obéissants
(7) Très grand lavage de cerveau
(8) tout en prétendant le contraire
(4) mensonge total
(5) Mais j’en ai trop dit
(8) et ça sera la prison
(7) ou le goulag psychiatriq’
(8) si l’école a mal formaté
(6) Ça sembl’ un trist’ cauch’mar
(5) hypothèse du rêv’ :
(5) deux ans de prison
(6) car dit antisémit’
(6) N’import’ quoi tant pis
(6) ils n’ont pas honte c’est vrai
(7) faux supérieurs commandeurs
(9) en notre nom à tort mais ils s’en fout’
(6) Non il faut pas le dire
(6) Iis ont écrit les lois
(8) au profit d’eux et leurs relais
(7) journalist’ et enseignants
(8) C’est pas just’ mais c’est ce monde-là
(6) et donneur de leçons
(4) Je pleur’ je trembl’
(5) cauchemar ou non ?
(3) Moi victime
(4) et puis tant d’autres