Un « petit con » devenu « semi-grand » plaide « semi-innocent »
Détournement de la critique reçue… vers l’Ecole
Par A.Métric, 04/12/2015

ajout annexe

  Mon meilleur ami du lycée, retrouvé 33 ans après grâce à Internet, a prononcé des mots durs envers lui-même : « J’étais un petit con ambitieux, maintenant je ne suis plu’ ambitieux… » (citant Churchill et Jean Marais, parait-il). C’est à l’évidence une boutade, signifiant par autodérision « je reste un petit con », mais j’aurais envie de répondre le contraire et la même chose tout à la fois : « Non, tu es quelqu’un de bien, c’est moi qui étais un petit con ambitieux, et effectivement je ne suis plu’ ambitieux mais je proteste : si j’étais effectivement un petit con à l’époque (jusqu’à l’âge de quinze ans et trois mois environ), ce n’était pas de ma faute, mais c’est la scolarité (parentalement appuyée) qui me rendait comme ça, hélas ». Je détaille ci-après ce sentiment par une critique en règle de la scolarité (publique française, 1966-1984).

Mathématiques
  A une époque où la sélection scolaire s’effectuait par les Maths, où suivre la voie Maths ouvrait toutes les portes, j’ai brillé fort car je suis matheux (comme l’était mon grand-père prof de maths), mais ça me semble un immense malentendu, hélas organisé tel.
  Certes, avant le réquisitoire à charge, je concèderai un point : dans le match entre scientifiques pointillistes et littéraires blablateux, je préfère les (vrais) scientifiques pour leur scrupuleuse honnêteté et cohérence parfaite, quand les beaux parleurs eux se vautrent dans le mensonge et la tromperie efficace, simplement malhonnête. Toutefois, ce n’est absolument pas ce que disait l’école. On nous prétendait que tout n’est affaire que de préférence et de but professionnel particulier, certains préférant le sentiment donc les lettres, quand d’autres préfèrent le calcul donc les sciences. Or ce n’est pas vrai : la plupart des professions, scientifiques comme les autres, sont basées sur le mensonge accepté, avec menaces ou répression à l’encontre des quelques lucides offusqués. Même en mathématiques pures, je viens de découvrir que personne ne vérifie mes calculs démolisseurs de prétendus théorèmes : il ne s’agit que de respecter l’aura des professeurs et de leurs idoles, les prétendus « grands hommes ».
  Ceci dit, j’appartiens peut-être à une « génération victime », abîmée par les Maths dites modernes (beaucoup trop théoriques abstraites), avec Seconde C en 1978-79. On nous dégoûtait des Maths avec assiduité féroce, et au lieu de manipuler des nombres ou figures plaisamment, il fallait se taper les transferts de structure anneau-commutatif par endomorphisme-bijectif, la question préambule à tout devoir étant « démontrez que O,i,j est un espace vectoriel »… Et comme on ne comprenait rien à rien, de pourquoi on nous faisait étudier ça, et qui n’était en rien expliqué, on apprenait à jongler brillamment avec, à moitié dégoûtés des Maths mais les bonnes notes et félicitations parentales faisaient avaler la pilule.
  Bien au contraire, les Maths auraient été passionnantes si on avait recadré notre innocence joueuse en nous expliquant les voies divergentes de l’axiomatique, l’impossibilité de certains axiomes débouchant sur auto-contradiction, cela aurait éveillé notre intelligence. Ce qui a été fait constitue presque l’exact contraire.
  Seul point positif : à partir du milieu de troisième (pour les meilleurs élèves visant la note alors rare de 20/20), les Maths n’étaient plu’ de type « avec ces données, et les théorèmes qu’on vous a fait apprendre par cœur, calculez le résultat juste » mais au contraire : « ces données aboutissent à tel résultat, inventez la preuve logique y conduisant forcément » (en résumé : « démontrez » remplaçait « calculez »). Mais ça n’allait pas assez loin sur ce principe, et n’éduquait en rien à crier au scandale quand on voit une contradiction mathématique dans le monde. Je suis ainsi totalement « perdu dans le désert » quand j’invalide les prétendus théorèmes et les principes de statistiques pharmaceutiques (au quotidien, les mathématiciens professionnels mentent, sûrs de leur impunité, presque tout le monde ayant peur des montagnes d’équations…). Les Maths n’étaient qu’un outil de sélection, presque « pour rire », arbitrairement, nullement une école de pensée droite – restant interdite, condamnée. C’est lamentable je trouve.
  Je brillais avec ces Maths débiles, honte à moi.

Physique (Sciences physiques)
  Davantage encore qu’en Maths élémentaires, on nous faisait là apprendre (sans discussion) La Vérité en équations, avec mauvaises notes en Travaux Pratiques pour les élèves échouant à vérifier La Loi, et les lauriers allaient aux brillants jongleurs (comme je l’étais, pardon).
  Il aurait fallu que cela intervienne après une introduction à la philosophie des Sciences, montrant que les prétendus Lois du Monde sont des théories en instance de réfutation expérimentale. Et que le signe « = » des lois est à lire comme « environ égal apparemment », aux incertitudes de mesure près et avec interdiction arbitraire de la philosophie sceptique, de l’hypothèse antiréaliste (hypothèse du rêve, à tort évacuée par les supercheries cartésiennes, logiquement fautives). Et il aurait fallu que soit au programme aussi la théorie anarchiste de la connaissance de Paul Feyerabend, expliquant que les prétendues lois s’imposent principalement par jeux sociologiques d’alliances, écoles dominantes, etc.
  Je brillais en Sciences Physiques stupides, honte à moi.

Biologie (Sciences naturelles)
  Comme en Physique, les prétendues lois alors affirmées « Vérités Indéniables Prouvées » étaient temporaires, et dans ce domaine ça a bougé déjà en quelques décennies, la légende que l’ADN détermine tout n’ayant plu’ trop la côte (ou « ayant été invalidée » selon les leaders actuels, avant retournement éventuel de dominance).
  A 14 ans, c’est aussi en « cours de Biologie » que l’on a reçu une « Education Sexuelle ». Les garçons boutonneux ricanaient bêtement mais l’objectif essentiel semblait de dire aux jeunes filles : « maintenant à 14-15 ans, vous êtes femmes, prenez la pilule contraceptive (éventuellement à l’Infirmerie gratuite en cachette des parents) pour coucher et coucher encore ; ça fait mal la première fois mais les hommes expérimentés savent faire, allez-y gaiement ! ». Et les garçons romantiques, se croyant aimés de jeunes filles souriantes, allaient droit au suicide quand leurs copines allaient préférer chercher des hommes friqués les traitant en princesses, en échange de leurs cuisses ouvertes. En tuant les futurs-bébés, « éliminant » les ovules fécondés, aucun problème, était-il affirmé doctement… Quelle horreur.
  En dépression après mon suicide, j’ai hélas choisi cette voie de la biologie, n’ayant plu’ la force de penser droit pour jongler avec les chiffres. L’apprentissage par cœur, benêt, à la biologiste, me semblait moins impossible.
  J’ai choisi cette Biologie pourrie, honte à moi.

Histoire-Géographie
  Comme en biologie, la géographie scolaire semble avoir été de la récitation avec jonglage éventuel, quant à de prétendues vérités qu’il est interdit à l’élève de ne pas croire, puisqu’il doit répéter servilement. Mes parents sont géographes et concèdent que ce qu’ils ont enseigné sur la sidérurgie est-allemande ou l’agriculture chinoise n’était que relayer la propagande officielle des Etats, non apprendre la vérité aux enfants manquant de « savoir ». Avec mon recul sceptique, c’est l’intégralité de l’enseignement que je conteste aujourd’hui, et cet apprentissage de prétendue vérité me semble surtout une usine à crétins.
  L’Histoire est similaire d’un point de vue critique sceptique, mais j’y vois deux particularismes : l’Histoire officielle avec la Loi Gayssot (punissant de prison le doute, interdisant l’intelligence critique !) et le masquage des points politiquement embarrassants. Selon ce que veulent les politiciens ou les responsables de programmes ou les enseignants eux-mêmes, telle ou telle horreur actuelle sera soit pointée comme réédition d’atrocité par des incultes, soit dite « justifiée pour raison historique ». En oubliant simplement que la raison historique était horriblement invoquée pour justifier l’esclavage, les privilèges aristocrates, etc. Et c’est criant au niveau des droits de veto ONU (qu’a la Grande Bretagne « démocratique » mais pas l’Inde vingt fois plus peuplée – et pareil de notre côté avec le Vietnam) : on apprend à réciter et à discourir savamment, mais surtout pas à pointer les auto-contradictions insoutenables. Pire encore, les 9 enseignants d’Histoire dont je me souviens (du CM1 à la Terminale) n’avaient semble-t-il nullement lu les textes sacrés, dont j’ai découvert avec effarement à l’âge adulte qu’ils expliquaient le monde : appel au meurtre de masse par Joshué, Jésus, Mahomet. En décrivant les massacres commis sans parler des tenants et aboutissants, on crée bien de purs crétins, qui vont gober benoitement (comme actuellement) les appels à la guerre : « Nous sommes les Très Gentils, massacrons les Très Méchants ! ». Sans rien comprendre à rien au problème de fond, peut-être par compromis en haut lieu pour ne pas bousculer la religiosité stupide de nombreux parents d’élèves, quitte à priver les jeunes des armes intellectuelles pour décoder les boniments politiciens. « Usine à crétins » me semble une description assez parfaite, oui.
  J’ai eu des bonnes notes en histoire-géo, honte à moi.

Philosophie
  Certes, la philosophie a confirmé mes intuitions contestant les sciences par le droit au doute (découvert via une nouvelle solipsiste d’un auteur de science-fiction). Mais le contexte était de manger des livres de « grands auteurs », à citer à tout bout de champ, sans droit à « ne pas aimer » (sacrilège !) et il était totalement exclu de les démolir en les prouvant incohérents (ce que j’ai fait après ma scolarité). L’érudition remplaçait la pensée, « faire savant » était l’objectif, fallacieux.
  J’ai brillé dans cette fausse philosophie, honte à moi.

Littérature et poésie (« Français »)
  Comme en philosophie, nous avons été éduqués à admirer, vénérer, citer, avec punition du désaccord critique.
  Par ailleurs, on nous faisait croire que chacun peut devenir auteur s’il écrit plaisamment ou intelligemment, alors que la publication s’avère finalement réservée aux pistonnés mielleux pissant dans le sens du vent, sans fâcher les lecteurs potentiels. Une pensée ultra-majeure et novatrice n’a normalement pas accès au monde des livres, sans même besoin que la censure l’interdise (l’autocensure éditoriale semble suffire de nos jours).
  La « poésie » était aussi le royaume de la « récitation », apprentissage par cœur stupide, et j’étais personnellement dégoûté de cette discipline. C’est par hasard que j’ai découvert, hors temps scolaire, un poème d’Eluard m’émouvant aux larmes (« La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur », alors que j’avais un gros gros faible pour une camarade aux yeux bridés). Erreur stratégique, lamentable, des enseignants.
  Enfin, le but explicite était de faire aimer la langue française, et j’aboutis à l’inverse exact : j’ai inventé un Français amélioré, détruisant l’usine à gaz absurde de cette langue, et j’aurais été classé handicapé mental si j’y avais pensé à 6 ans au lieu de 35 ans – j’ai fortement hésité à 8 ans, contestant l’instituteur, mais j’ai baissé mon froc, préférant les carottes aux coups de bâtons.
  Je regrette que mes parents ou ancêtres n’aient pas fait l’effort de se mettre à l’espéranto ou au vietnamien (± chinois alphabétique, sans vilains sons R), ce qui m’aurait épargné le rude apprentissage de cette inutile montagne de complexités idiotes « justifiées par l’Histoire » c’est-à-dire merdeuses esclavagistes. J’accepterais d’être la génération sacrifiée, faisant l’effort d’apprendre la langue améliorée (et mondiale unique) pour faciliter la vie des générations futures, mais rigoureusement personne n’est sur cette ligne, opposée à l’embrigadement scolaire reçu. Donc ça n’a pas de sens pour moi tout seul non plu’. (J’écris « plu’ » et pas « plus » parce que c’est une bêtise parmi d’autres, d’écrire pareil les « more » et « no more » anglais, de sens rigoureusement inverse : « plus de tickets ! » pouvant vouloir dire « davantage de tickets disponibles » ou au total contraire « zéro ticket restant ! »).
  J’ai brillé dans la discipline dite « Français », j’en ai honte.

Langues étrangères
  J’ai aimé découvrir l’anglais et son absence de genre et conjugaison, j’ai aimé découvrir le russe et ses lettres claires sans aucune ambiguïté à apprendre par cœur en milliers de cas, j’ai aimé découvrir le Japonais et ses questions avec un petit mot en plus sans complexité d’inversion et de ton, j’ai aimé découvrir le latin et ses inutiles déclinaisons comme preuve de ce qu’il ne faut pas construire pour rien au nom erroné de la nécessité ou de la beauté. Mais je trouve lamentable que le tribalisme fasse que les gens se cramponnent à une langue différente un peu partout (ou exigent que le monde adopte la leur).
  J’ai brillé en langues étrangères (du moins : anglais et latin), j’en ai honte.

Arts
  Au début de ma scolarité, mon principal loisir était le dessin, une vraie passion (tandis que j’étais nul en musique, piano). Mais l’école m’a dégoûté du dessin, avec des sujets imposés ne me plaisant pas, et des notes désapprobatrices. On ne m’a nullement apporté les outils qui continuent à me manquer en dessin, pour réussir notamment à dessiner le visage de l’aimée, ou la rêvée.
  Pas un mot n’était accordé au dessin sur ordinateur, qui est devenu ma voie personnelle (en dessin aéronautique). C’était classiquement méprisé pour vénérer les seuls maîtres passés, façon littéraire et pseudo-philosophique. On nous bassinait avec les prétendus chefs d’œuvre et le caractère incontestable des grands artistes, alors que j’estime que leur succès relève en général du snobisme et de la spéculation financière. On devrait avoir le droit de dire « j’aime pas du tout » (vis-à-vis d’un tableau célèbre ou une symphonie), même si c’était scolairement inconcevable.
  Je n’ai pas brillé en disciplines scolaires artistiques, j’ai honte de m’en être à l’époque senti coupable.

Travail manuel
  Seule discipline attirant ma tolérance, ces cours nous enseignaient des techniques surprenantes et plaisantes, très bien. Mais ça comptait pour presque rien. Et certains camarades faisaient mal exprès, dans cette matière, pour ne pas être orientés vers « le technique », considéré comme « ramassis d’idiots incultes » par les professeurs des matières classiques.
  J’aimais le travail manuel plus que l’école ne l’aimait, ce n’est pas joli.

Education Physique et Sportive
  Pour suivre mon grand frère hyper-sportif, j’ai été inscrit à des associations sportives (en hand-ball puis athlétisme), avant de préférer le club de jeu d’échecs. J’ai totalement perdu cet esprit de compétition, la volonté de gagner en écrasant les plus faibles (personne ne nous faisait réfléchir à cet aspect contestable). Certes, c’est ainsi que marche le monde, mais justement : qu’est-ce qu’il est moche, ce monde…
  Je suivais le mouvement général en trouvant un peu goût au sport ou au jeu écraseur, honte à moi.

Bilan
  Si je juge celui que j’étais comme un petit con, c’est qu’il était très faux de croire « être très brillant à l’école, cela fait devenir quelqu’un de bien ». Au contraire. Toutefois, la chute n’a pas été une prise de conscience lucide, réfléchie, mais un drame, fracassant. A quinze ans et trois mois, j’ai été choqué que ma camarade aux yeux bridés, au lieu de continuer à rivaliser avec moi pour la place Premier de la classe (en m’admirant tendrement ?), s’est avérée une dragueuse en chasse, allant danser tous les samedis à la recherche d’un vrai beau mâle adulte à voiture et puis expérience sexuelle (c’était ça, pour elle, quelqu’un de bien…). J’ai dégringolé et puis… sa meilleure copine, polonaise, m’a très très gentiment souri, et je l’ai cru amoureuse de moi en secret, depuis longtemps peut-être. Et là je suis tombé amoureux vraiment, fou amoureux d’elle. Et elle était dernière de la classe, et je pensais devenir son héros en l’aidant scolairement, en la sauvant du redoublement (pour qu’on continue à se revoir chaque jour au lycée). Telle était ma nouvelle conception de la « réussite », altruiste aidante et non plus égoïste écrasante. Mais elle m’a rejeté, et je suis mort de chagrin (je suis ici post mortem). Détruit, j’ai abandonné les études qui auraient dû me conduire à polytechnique ou à la position rêvée d’ingénieur en dessin aéronautique… Je n’étais plu’ ambitieux, je n’étais plu’ un petit con, mais je considère avoir été trompé par l’école, m’ayant précipité vers une catastrophe mortelle en étant totalement aveugle, sans rien comprendre à rien, sans être averti des malentendus colossaux qui me menaçaient, et allaient me tuer.
  Finalement ce n’est pas tant « honte à moi » que « honte à l’école », honte totale, mortelle.

Annexe : Critique sévère de l’école par quelqu’un d’autre (20/08/2016)
  J’ai lu le livre « Une société sans école » de Ivan Illich, et mes sentiments sont mitigés, pas approbateurs, non :
- Eléments intéressants :
. L’auteur signale que l’école obligatoire est une forme de dictature, sinon elle serait facultative, invitante et non imposée. Toutefois, j’envisage l’argument dans l’autre camp : « comme interdire le foulard islamique (de manière apparemment dictatoriale) est en fait libérer les jeunes musulmanes de la dictature familiale (édictant les codes vestimentaires), imposer l’école obligatoire (de manière apparemment dictatoriale) était en fait libérer les enfants de la dictature familiale (voulant employer les enfants aux champs) ». Les deux avis ne sont pas idiots, et je suis simplement reconnaissant à l’auteur de m’avoir rappelé que l’école obligatoire est, en un sens, dictatoriale pour les enfants insoumis, pas intéressés par les disciplines scolaires par exemple (sans lien avec un embrigadement familial).
. L’auteur signale que la consommation d’études est une forme particulière de la société de consommation frénétique, oubliant de prendre du recul et se poser des questions sur le bien-fondé des besoins. Enfin, ayant volontairement arrêté tôt mes études, je faisais partie des esprits libres rebelles, mais il est clair que cela est condamné, puni, exclu ou écrasé (par les prétendus grands « supérieurs » sociaux-professionnels, simples « gros consommateurs » sans lucidité particulière, au contraire).
- Eléments choquants :
. L’auteur admet qu’il y a un « savoir » à inculquer ou transmettre, sans aucunement le remettre en cause, ce que je fais, en percevant qu’il s’agit le plus souvent de dogmes (religieux ou réalistes) ou de théories contestables en instance de réfutation (sciences, réalisme).
. L’auteur n’est absolument pas convainquant quand il invente une éducation où tout le monde pourrait transmettre le savoir dont il dispose. En particulier en maths, ceux qui ont « entendu dire » peuvent répéter et transmettre sur le mode de la récitation, même s’ils sont inaptes à percevoir la logique (éventuelle) des théorèmes en question. A mon avis, il s’agit d’abus de pouvoir éhonté et pas de l’idéal à recréer en dehors des écoles, avec encore davantage de crédulité sans contrôle.
. Publié en 1970 en Amérique, ce texte est dépassé sur plusieurs plans : 1/ il ignore la voie Internet, qui a cassé le monopole des autorités sur la parole et transmission d’informations ; 2/ il ignore la voie allemande (puis française toute récente) d’apprentissage/tutorat en entreprise, qui a cassé le monopole des enseignants professionnels ; 3/ il ignore les voies (autres que la sienne) mettant à disposition des conseils à titre gratuit bénévole (par des passionnés en club/association notamment – même hors d’Internet).

Annexe 2 : Correction partielle (06/04/2020)
   Ce site avait été écrit, comme je l’expliquais au début, sous influence des propos d’une personne tierce, car je précise que le mot « con » ne fait pas partie de mon vocabulaire. Enfin, comme tout le monde, je peux dire des grossièretés quand je me donne un coup de marteau par mégarde sur un doigt par exemple (sans corriger spécialement en pu-rée ! mer-credi !), mais je ne fais pas partie des gens qui médisent sur untel et untel parmi autrui en disant « c’est un con ! », non. Je ne comprends pas bien le sens de ce mot (souvent des gens l'emploient pour dire "stupide" mais je ne suis pas d'accord : des gens humbles gentils valent bien mieux à mon sens que des prétentieux méprisant à tort et méchants). Il me semble que le mot "con" désigne quelqu’un différent de soi dont on réprouve la différence (même si cette personne est contente d’elle, selon ses propres valeurs). En ce sens, « je suis con » n’est pas énonçable.
   Toutefois, effectivement, après changement évolutif, plus ou moins traumatisant, il est possible de dire du « moi passé », dont le moi présent est différent, que c’était un « con » au sens qu’on désapprouve son manque à l’époque de ce qui s’est avéré très majeur ensuite, changeant tout aux valeurs retenues, intégrées.
   Bref, je n’aurais pas dit de moi-même « j’étais un petit con à l’époque », mais ce n’est pas complètement absurde, et je ne corrige pas le texte ni le titre, cette explication-ci pouvant suffire.

Annexe 3 : Ascenseur et salaire (28/11/2020)
   Deux pensées imprévues s’ajoutent à ce « débat » ce matin, du moins à l’auto-critique partielle de ma focalisation scolaire à 15 ans :
* Ascenseur social
  J’ai lu cette semaine un livre sur « religion et école », et ça m’a rappelé que dans de nombreuses familles, la vie est guidée par la religion, les adolescents ne pensant a priori pas par eux-mêmes mais entièrement conditionnés par les diktats religieux de leur famille. Or, en un sens, j’étais ainsi conditionné, par ma famille, non à une religion mais à une discipline anticléricale, le but étant l’ascenseur social. Mon arrière-grand-père était ouvrier agricole, propriétaire de rien, miséreux, et son fils mon grand-père, miraculeusement brillant à l’école, est devenu professeur de maths, ses enfants mon père et mes oncles sont devenus chefs et cadres, et il était attendu que je fasse au moins aussi bien, sans m’enterrer au bas de l’échelle sociale. C’était le conditionnement général, faisant les remarques du quotidien, me poussant à l’assiduité scolaire sans que je m’en rende compte, sans qu’on discute ensemble du bien-fondé ou caractère contestable (éventuel) de cela.
  Je le revis en un sens actuellement, différemment : mon épouse femme de ménage, avec salaire minuscule (à l’échelle locale) pour un travail physiquement éprouvant, pousse de toutes ses forces notre fils à bien travailler scolairement, afin qu’il atteigne un travail bien rémunéré et physiquement non éprouvant. Par solidarité, je lui donne raison, même si j’ai intérieurement des réserves, puisque j’ai été détruit par cette excessive focalisation scolaire, peut-être. Enfin, ce n’est pas sûr, je me serais peut-être planté pareillement si j’avais été paresseux n’aimant pas l’école, et rejeté car « pas beau » ou quoi (ou « trop jeune », les jeunes filles étant incitées, ou enclines, à se choisir des « vieux », davantage mûrs, friqués).
* Salaire étudiant
  Je crois que c’est dans le même livre (ou un autre Guide de l’Education lu juste avant) que j’ai lu une anecdote intéressante, pas surprenante mais chiffrant de manière utile les choses. Un prof se voyait demander par ses élèves au lycée : « M’sieu, puisqu’on travaille nous aussi, pourquoi on n’est pas payés ? », et il répondait que la scolarité d’un lycéen coûte à la collectivité environ 10.000€/an, ce n’est pas rien. Enfin, j’aurais ajouté en clair que c’est comme si l’élève était payé au SMIC pour son travail et il verse l’intégralité de celui-ci pour sa scolarité payante (à l’américaine) : cours, matériel/locaux/chauffage, cantine non subventionnée, etc. Je trouve dommage qu’on n’explique pas ça aux enfants habituellement, ça change le regard complètement sur la scolarité. Un élève qui refuse de travailler ne serait plu’ payé mais hélas viré pour faute professionnelle, c’est normal, juste. Et que les autres s’astreignent à l’effort du travail est simplement « normal », même si ça tend à les abrutir…