C’est le caractère débilitant des religions qui semble faire leur succès, hélas
par May De Rézon, 07/04/2019

   J’ai entendu la phrase célèbre « le 21e siècle sera religieux » et ça pourrait être une bonne chose s’il s’agissait d’élévation de l’esprit au-dessus du consumérisme, frénétiquement matérialiste… toutefois, il semble que ce ne soit pas du tout cela qui fait le succès des religions mais celui-ci vient apparemment de l’exact contraire : l’encouragement des bas instincts. Dont le fanatisme intolérant, dominateur, mais pas seulement.
   Je discutais avec un ami, et je lui disais : « Je l’ai encore lu récemment dans une série d’articles reçue : la religion israélite est presqu’exclusivement rituelle, il s’agit d’une multitude de commandements hyper-particuliers, sans guère de vision théologique différente du monothéisme chrétien. Or comment être convaincu par le bien-fondé de ces rites si on n’est pas né dedans ? Je confirme : je ne crois absolument pas en la sincérité des convertis au judaïsme, même si leur enrichissement ensuite peut expliquer très différemment leur conversion (avec entraide de puissants). Donc jamais, nulle part, je ne vois d’explication (convaincante ou autre) à cette conversion au judaïsme (là où des convertis chrétiens/musulmans disent qu’il s’agit pour eux de fuir l’enfer et gagner le paradis, bâton et carotte, compréhensible » pour des crédules victimes du terrorisme religieux).
   Il m’a répondu « le côté que tu dis ritualiste de la religion juive attire peut-être justement les convertis. Je ne vois pas ce qui te choque. »
   J’ai contre-répondu : « Le ritualisme me parait une stupidité totale, oui je suis choqué que cela puisse attirer. ʺOn te dit de ne pas manger ceci et ça, alors tu le fais, on te dit de ne pas t’habiller comme ci et comme ça, alors tu le fais. Et pourquoi tu crois les gens qui disent ce n’importe quoi ? – Parce que je refuse de réfléchir (avec intelligence critique) : je crois que c’est la vérité, incontestableʺ. Un an et demi d’âge mental, vénérant la parole parentale, avant l’âge du Non (2 ans, comprenant l’abus de pouvoir). Que des adultes soient heureux de redescendre à 1 an d’âge mental, oui ça me choque. Ou c’est inhumain, il s’agit de redescendre au statut bestial de chien-loup dominé par le chef de meute, en étant heureux de son sort, je suis ébahi. » Et ça me rappelle un mot de Jésus, disant qu’il faut entrer en religion avec esprit puéril soumis (Luc 18.15-17 : « On présentait à Jésus même les nourrissons (…) celui qui n’accueille pas le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. ») – donc zéro intelligence, tout avaler même les contradictions grossières absurdes, hop, zéro an d’âge mental est l’idéal requis, stupidité absolue à retrouver si on a par malchance été « contaminé » par quelque intelligence, pensée avec recul.
   En fait, le ritualisme judaïque n’est qu’un cas particulier, je sais que le christianisme et l’islam sont très rituels aussi, et même le bouddhisme populaire (au-delà de la base théorique, qui est davantage philosophique que religieuse). Effectuer quelques rites automatiques est plus confortable pour se dire vertueux (récompensable par Dieu ou les dieux, invérifiablement) que de renoncer à son égoïsme (individuel ou groupiste). Porter une kippa « autorise » ainsi le racisme anti-goy, aller à la messe « autorise » la xénophobie, faire 8 prières par jour « autorise » à égorger les otages désarmés, etc. C’est idiot, c’est totalement se tromper de principe « faire le bien » pour aller au plus facile, faussement exigeant sévère, pour cacher la mocheté profonde. Mais avec croyance sabordant sciemment l’intelligence critique, ça a un immense succès, presque évidemment, hélas, c’est seulement très moche.
   Le roi ou le milliardaire oublie la parabole du bon Samaritain (qui se ruine pour aider un blessé d’une autre tribu) en préférant réciter/chanter les paroles rituelles et garder sa fortune jalousement (ou avec micro-aumône alibi). Le bouddhiste de base, au lieu de « cesser de vouloir pour ne plu’ souffrir de ne pas avoir » (lumineuse philosophie bouddhiste), achète un moulin à prières pour clamer ce qu’il veut en escomptant que ça soit exaucé magiquement – c’est uniquement ce principe simpliste aveugle qui a du succès, pas le renoncement frugal, pas du tout (renoncement à l’égoïsme qui pourrait apporter amitié entre les individus et entre les peuples, résolution du problème de philosophie politique inhérente à l’humain, mi social mi individualiste).
   Mais je suis pessimiste : même s’il me semble que les Religions du Livre devraient être condamnées (pour vénération d’esclavage, génocide, terrorisme, etc.), les athées anticléricaux ont fait aussi affreux massacreur, ici ou là, et il n’y a guère d’espoir en vue. A moins que les agnostiques et sceptiques aient quelque part eu quelque poids sans commettre pareilles horreurs, ce n’est pas célèbre, je ne sais pas si c’est possible ou démenti.