STATS OGM? Horreur Statistique et OGM
(par stof, 17 Juillet 2009 - erreurs de copier/coller corrigées le 17 Août 2009)

(complément)
(2e complément)
(3e complément)
(4e complément)
Je ne connais rien aux Organismes Génétiquement Modifiés, n’en suis ni partisan ni opposant, mais ce thème rejoint peut-être le colossal problème que j’ai constaté maintes fois ailleurs.

1- Lecture d’une courte actualité Science & Vie (Juillet 2009, page 44)
- « LES ÉTUDES SUR LA TOXICITÉ DES OGM RESTENT DISCUTABLES »
   --> Le mot « discutable » me gêne : cela semble s’écarter de mon problème puisque je signale une faute lourde, non une différence d’appréciation, mais peut-être le journaliste n’a-t-il rien compris. A suivre.
- « Alors que le Haut Conseil des biotechnologies vient de voir le jour »
   --> Je me méfie de ces instances dites supérieures, qui pondent des aberrations comme les directives NF/ISO, ayant force de lois même si elles sont cassables par la logique de n’importe quel quidam non investi socialement d’autorité. Cela relève, côté philosophie politique, de la domination bestiale, non de l’intelligence analytique, me semble-t-il. Mais pour le cas OGM que je ne connais pas, il faut lire la suite.
- « et doit se pencher sérieusement sur le dossier des OGM, Marc Lavielle, le seul mathématicien de cette nouvelle instance de 63 membres »
   --> C’est risible mais certes moins pire que dans ma branche, où les comités ISO ont exclu tout statisticien « car les statisticiens ne comprennent rien à ce qu’on veut, à notre logique biologique » (ou industrielle, ou marchande, hum…).
- « remet en question les résultats des différentes études publiées depuis près de vingt ans sur le sujet. Cela touche à la fois le dossier technique du maïs MON810, réalisé par l’agro-industriel Monsanto, et les études qui mettent en avant un effet nocif de ce maïs. »
   --> Je suis à demi conforté dans mon intérêt spontané pour cet article : 1/ Oui, la « preuve » industrielle de Non-toxicité semble a priori une faute lourde de « Validation par non-significativité » ; 2/ Non, la « preuve » de toxicité, si elle est invalide, ne semble a priori pas relever d’une faute mathématique mais du jugement biologique (significativité à impact en fait négligeable, comme une prise de poids annuel chez la vache de +3g ±1g). A suivre.
- « Pour Marc Lavielle, les résultats ne permettent pas de conclure définitivement que le maïs OGM est dangereux pour la santé, pas plus qu’il ne présente aucun risque. »
   --> Là, on conforte en un sens la phrase précédente, mais avec une cascade de fautes épistémologiques et mathématiques, qui oublient que la même conclusion était évidente sans discussion mathématique de haut vol. 1/ En Science, il n’y a aucune conclusion « définitive », seulement des théories acceptées jusqu’à preuve (éventuelle) du contraire, le futur étant totalement inconnu, même si l’usage (logiquement faux mais bestialement intuitif et souvent efficace) se base sur la généralisation inductive. 2/ Les statistiques, par principe, n’aboutissent jamais à une conclusion « aucun risque », mais à chiffrer le risque (sous hypothèse d’échantillon représentatif), et si ce risque est quantitativement très petit, les utilisateurs peuvent alors le juger qualitativement négligeable, mais sans jamais preuve de « risque nul ».
- « Le tort de ces études ? ‘’Des pratiques statistiques et des protocoles expérimentaux peu rigoureux’’, affirme le statisticien de l’Institut national de recherche en informatique et automatique (Inria), qui explique cette négligence par l’absence de statisticien dans les commissions d’évaluation des OGM. ERREURS DE CALCUL. En fait, aucun élément n’a permis de conclure à une absence de risque. »
   --> C’est évident avant de commencer les mesures et les calculs, pas besoin d’avis expert pour ça. Et il est lamentable que 62 prestigieux scientifiques sur 63 ne l’aient pas compris.
- « Marc Lavielle préconise donc que les scientifiques recourent aux tests d’équivalence déjà utilisés dans l’industrie pharmaceutique pour la mise sur le marché de médicaments génériques. »
   --> Décéption… Les tests d’équivalence et de corrélation sont précisément le thème de ma critique la plus appuyée. Mais je ne connais certes pas le détail des protocoles génériques, et il y a peut-être encore une fois une incompréhension journalistique. A suivre.
- « La question que posent ces tests d’équivalence est ‘Est-ce que je peux affirmer qu’il n’y a pas d’effet biologique inquiétant ?’ alors que dans les études sur OGM la question posée est ‘Existe-t-il une différence lorsque les rats sont nourris avec du maïs génétiquement modifié ?’ »
   --> Euh, aucun protocole ne pourra jamais écarter le risque inconnu lié à la généralisation animal-humain, ou ancien-nouveau. Cependant, sur le plan purement statistique, logique, que semble dire ici Monsieur Lavielle, en langage digéré pour journaliste incompétent ? J’espère ceci : il faut démontrer un rejet significatif vis à vis d’une hypothèse alternative précise (danger exprimé) et non pas du tout une non-conclusion (ne valant absolument pas « validation ») par non-significativité vis à vis de l’hypothèse nulle. Je crains toutefois cette autre lecture : « il faut démontrer une non-significativité en matière de danger humain, et non une non-significativité sur mesures animales » (d’accord sur l’idée de représentativité animale douteuse, mais je répète qu’une non-significativité n’est en rien démonstrative, valant seulement non-conclusion).
- (Le reste de l’article dérive vers des erreurs de calcul autrichiennes et décisions européennes pour inclure les risques environnementaux. Sans intérêt de mon point de vue.)
2- Explication personnelle
Pour prouver le tort des « démonstrations par non-significativité (avec risque de première espèce faible, comme <5%) », je prendrai un exemple FICTIF, peu m'important (à ce stade) qu’il conforte la critique de Monsieur Lavielle ou casse son projet de reconstruction.
Je prends le cas de mortalité mensuelle chez les rats de tel âge, suivis sur nombreux mois :
- avec maïs naturel : courbe normale de moyenne 0,10 et d’écart-type 0,02
- avec maïs OGM1 : courbe normale de moyenne 0,12 (à 1 écart-type du naturel) et d’écart-type 0,02
- avec maïs OGM2 : courbe normale de moyenne 0,14 (à 2 écart-type du naturel) et d’écart-type 0,02
- avec maïs OGM3 : courbe normale de moyenne 0,20 (à 5 écart-type du naturel) et d’écart-type 0,02
Bref, la différence entre 0,10 (naturel) et 0,12 (OGM1) [ou 0,14 (OGM2), 0,20 (OGM3)] est-elle imputable au hasard (innocuité OGM ?) ou non (toxicité OGM ?). Autrement dit peut-être : y a-t-il, en mortalité de rat, équivalence entre naturel et OGM1 ? (et idem avec OGM2, avec OGM3)?
Pour juger « objectivement », la table statistique normale unilatérale dit : (si OGM = échantillon au hasard de naturel) on a 5% de chances de dépasser « à +1,645 écart-type du naturel » ; 2,5% « à +1,960 », c’est très célèbre ; 1% « à +2,326 » ; 0,001% « à +4,265 » ; 0,00004% « à +5,066 ».
La réponse classique est :
1/ Avec risque de première espèce alfa inférieur à 5%, (puisque 2 > 1,645) il y a une différence significative entre naturel et OGM2 (pareil pour OGM3), ce qui prouve (c’est vrai) la toxicité OGM2 avec un risque (de conclusion erronée) inférieur à 5% – hors réserves sur la représentativité des échantillons, le caractère imparfaitement normal des distributions, etc.
2/ Avec risque de première espèce alfa inférieur à 5%, (puisque 1 < 1,645) Il n’y a pas de différence significative entre naturel et OGM1, ce qui prouverait paraît-il (c’est FAUX) l’innocuité OGM1 avec un risque (de conclusion erronée) inférieur à 5% – hors réserves etc.
Pour expliquer l’erreur, changeons le chiffre alfa : si on requiert un risque inférieur à 0,001% (excellent pour rejeter très fermement OGM3), le nouveau seuil (à 4,265 écart-types) prouverait l’innocuité de OGM2 qu’on venait de prouver toxique… Contradiction. On pourrait dire que la conclusion de moindre risque a une plus grande crédibilité, l’important étant de rejeter OGM3. Mais… si on requiert un risque inférieur à 0,00004% pour être vraiment vraiment sûr ; du coup on prouverait l’innocuité de OGM3 aussi. Et avec risque tendant vers zéro on accepterait tout et « prouverait » l’innocuité de curare et arsenic… Erreur logique flagrante.
Les mathématiciens ont été odieusement trahis, par de très mauvais élèves n’ayant rien compris (quoique diplômés de l’université voire devenus enseignants et experts), ou ayant malhonnêtement déformé pour affirmer faussement. Statistiquement, on ne peut que rejeter une hypothèse si la probabilité est très faible (différence significative), on ne peut pas valider une hypothèse si la probabilité est peu-faible (différence non significative).
La façon pure et propre d’accepter le maïs OGM serait de dire par exemple : il est inadmissible biologiquement que la mortalité des rats passe de 10% spontané à 13% (sur la population d’une infinité de rats, infinité de mois suivis). Sur l’échantillon observé, ce sera l’hypothèse alternative qu’il faudra rejeter avec risque d’erreur (de 2e espèce) bêta. On ne validera jamais l’hypothèse nulle d’équivalence, on ne fera que rejeter l’hypothèse alternative de différence telle (en acceptant implicitement une différence non-nulle mais moindre, genre hausse de la mortalité de 10% à 12% ou 10,5%). C’est une impossibilité de démonstration d’innocuité, absolue. Cela détruit les pseudo-démonstrations industrielles d’innocuité, mais aussi les éventuelles démonstrations d’équivalence, si c’est ce dont parlait Monsieur Lavielle.
Ce qu’il faudrait marteler à l’Université et dans les textes officiels, c’est : Significativité = Rejet d’hypothèse au risque considéré ; Non significativité = Non conclusion au risque considéré (et pas du tout Validation d’hypothèse au risque considéré).
[Réserve et ajout POSITIF : pour ce qui est de dire « OGM1 n’est pas démontré toxique », il faut signaler que la conclusion est bien un échec à démontrer quoi que ce soit, en première analyse « innocente » cherchant les « flagrantes anomalies ». Mais cela n’exclue aucunement qu’une analyse plus drastique en démontre la toxicité aussi. Oui, la mortalité 0,12 au lieu de 0,10 a peut-être été observée par hasard sur l’échantillon de rats testés MAIS si c’est bien du hasard, on peut recommencer la même mesure sur un autre échantillon, en s’attendant à obtenir aussi bien 0,08 que 0,12 – et si c’est encore 0,12 (ou 0,11) : attention, il y a l’indice possible d’une différence systématique passant inaperçue à cause de la variabilité. Je préconiserai donc de suivre plusieurs échantillons, la mortalité n’étant supérieure au naturel (même d’infiniment peu) qu’une fois sur deux si le maïs en test est équivalent au naturel. Avec modélisation binomiale (non "paramétrique douteuse façon 'normale' "), il en suit que l'on a seulement 3% de chances d’avoir par hasard 5 fois sur 5 "mortalité OGM > mortalité naturel". Cela pourrait entraîner le rejet d’OGM1 comme toxique, même si la première analyse brute aboutissait à « pas de conclusion ».]
3- Bilan
On peut démontrer en principe qu’un OGM est toxique (en rejetant l’hypothèse claire : non toxique).
On ne peut pas démontrer qu’un OGM n’est pas toxique (impossible de valider l’hypothèse non toxique, impossible de rejeter toutes les hypothèses toxiques même la plus légère).
On peut démontrer qu’un OGM est nettement moins toxique que telle substance (virtuelle ou non).
C’est le B-A-BA de la logique statistique, et nul besoin de compétence mathématique élevée (ou extrême rigueur experte) pour le comprendre. Pire : les docteurs es-sciences biologiques (ayant des mathématiques appliquées dans leur cursus) ont manifestement volé leurs diplôme et salaire, et dans l’industrie les biostatisticiens répondent au besoin justifiant leur rémunération quitte à mentir. Je ne sais pas où se situe le cas Marc Lavielle dans ce tableau, mais il y a un double scandale dans l’affaire. (Que les OGM, ou des OGM, soient toxiques ou non, là n’est pas mon problème).

**** COMPLÉMENT / ÉCLAIRCISSEMENTS (26 Juillet 2009)
Mon cousin, de sensibilité écologiste je crois, a lu ce qui est écrit ci-dessus, et m’a indiqué des éléments intéressants, révélant un malentendu sérieux, et je me suis peut-être mal exprimé en premier jet, pardon.
--> Réponse à ces objections :
* Il me faut préciser (le vocable de « exemple fictif » n’ayant apparemment pas suffi) que je ne tirais aucune espèce de démonstration qui viendrait du détail exact de la TABLE NORMALE UNILATÉRALE (prise seulement à titre d’exemple classique montrant le problème aigu). Il se trouve simplement que dans le B-A-BA de tous les étudiants en sciences biologiques, en première année d’université (française au moins), le principe de « test statistique d’hypothèse » est (hélas) introduit par la « comparaison de moyennes avec table normale » (bilatérale), de classique seuil 5% pour ±1,96 écart-types. Ici pour un test de toxicité, je le corrigeais simplement en mode unilatéral : 2,5% pour +1,96 écart-types. J’aurais personnellement préféré aborder le sujet par un test non paramétrique (sans hypothèse gaussienne parachutée comme « acceptable » par « l’autorité professorale » – ou prétendument validée par test, en fait selon le mécanisme logiquement erroné de validation par non-significativité de différence, point précis que je contestais ici…) mais il aurait fallu introduire le calcul des valeurs théoriques inusuelles, et ce n’était faisable en une courte page que pour un très petit échantillon, qui aurait été rejeté par les observateurs malhonnêtes en disant « on ne travaille jamais sur de si petits échantillons ». Là n’est absolument pas le problème, tout étant pareillement montrable sur exemple gaussien comme sur exemple à possibilités décomptées exhaustivement. C’est un problème de logique, de fond, indépendamment de tout détail chiffré de table ou calcul de référence.
      Idem quand on me dit que je chipote en PRÉFÉRANT personnellement le petit bout de la courbe de Gauss plutôt que le gros bout. Ce n’est pas moi qui choisis, ni tel professeur que je prendrais pour gourou, c’est que j'ai (ré)inventé des tests statistiques et en comprends le principe, sans appliquer des recettes mystérieuses, or le principe de test statistique d’hypothèse perd totalement sa crédibilité si on ne raisonne pas en « rejet d’hypothèse chiffrée », et il suffit de changer la valeur du risque pour montrer l’absurdité de l’autre voie, « validatrice » (celle qui est pratiquée par les scientifiques incompétents ou menteurs). Si une objection logico-mathématique est disponible pour prouver le contraire, qu’elle me soit présentée, et je la démolirai par démonstration objective [sinon, je présenterai mes humbles excuses, reconnaissant mes torts, possibles].
* Autres points délicats dans la lecture commentée de mon cousin, les éléments politiques que sont « le débat public », les « lobbys », le « principe de Précaution ». Je suis en profond désaccord avec mon cousin, même si ce n’était pas le sujet, et je présente ci-après mon avis personnel (encore plus hérétique que le sien) sur ces thèmes annexes, qui font effectivement partie du contexte.
- Le DÉBAT PUBLIC ne me semble pas spécialement manquant dans le cas OGM. Ce principe de « débat public » me semble une farce dans une société basée sur la démocratie indirecte. Le public ne peut que choisir ses favoris parmi les puissants et seuls ces puissants décident ce qui est discutable, ce qui est légal, ce qui est interdit. Les « journalistes » et « intellectuels » semblent tous complices, escomptant faire carrière et obtenir des honneurs. Les OGM ne semblent pas le révélateur majeur sur ce thème : encore moins de gens sont autorisés à publiquement titiller des sujets interdits comme la légitimité chrétienne du nationalisme (ou continentalisme), la légitimité morale du racisme israélite, la légitimité humaniste de l’expulsion 1948 de la majorité Palestinienne sans traiter de même les Etasuniens, etc. On amuse la galerie par de pseudo-débats superficiels ne gênant pas les puissants, on excite les mâles humbles par le sport, on excite les femelles humbles par le culte des célébrités, mais pas question de réfléchir une seule seconde à ce qui saperait les bases du système de domination en place. L’opinion publique ne semble relever aucunement de l’intelligence individuelle ou collective, mais des processus d’endoctrinement par la propagande (avec menace carcérale et psychiatrique à l’égard des objecteurs, comme sous Staline, avec l’hypocrisie de prétendre le contraire qui plus est). Je n’escompte donc nul « honnête débat public » sur les OGM, ce principe n’étant aucunement la règle mais plutôt l’exception étonnante, ici ou là. Sur le sujet des OGM, je n’appelle aucune foule à manifester, à détruire des champs ou au contraire bastonner des écologistes, je me contente d’expliquer (entre deux cachets « antipsychotiques ») l’incohérence grave des prétendus scientifiques indignes de ce nom, et pourtant si fiers, si chers payés – se prétendant l’élite alors qu’ils sont stupides aveugles ou menteurs achetés – et je n’insulte pas en l’air, je prouve mathématiquement.
- Le LOBBYING est un principe légal aux Etats-Unis, dont la France se rapproche de plus en plus. Le principe en est que des minorités exercent au maximum leur pouvoir pour obtenir des avantages indus. C’est immoral au sens d’anti-altruiste et cela relève de l’égoïsme en version groupiste ou corporatiste ou communautariste, cela me paraît clair. Toutefois, il faut prendre conscience que l’humanité fonctionne (hélas) ainsi : même en régime communiste prétendant écraser l’égoïsme pour le bien commun, la minorité du parti est avantagée, surtout les quelques leaders ; même en régime socialiste, les fonctionnaires et syndicalistes et politiciens sont avantagés ; à l’échelle mondiale, l’Occident très minoritaire s’arroge une domination pareillement immorale. L’humanisme est respectable, naïvement beau, mais c’est une utopie extrêmement rare, pas même populaire, presque chacun voulant pour sa famille un maximum de privilèges et luxes inutiles, aux dépens d’autrui. Moi-même, je n’ai été pur que dans mes années de déprime solitaire et renfermée ; maintenant que je suis marié, je dois viser le luxe inutile et immérité, pour satisfaire l’être aimé, et rester plaisant selon les valeurs féminines usuelles, hélas. En tout cas (je reviens au sujet principal) : les compagnies privées sont fermement engagées dans le lobbying, au nom de l’efficacité pratique à générer du bénéfice (impératif numéro un, quoi qu’en disent les discours malhonnêtes de façade, prétendant servir le client), mais inversement les fonctionnaires « indépendants » profitent d’un système d’écrasement fiscal des bénéfices privés réquisitionnés sous la menace policière, à leur profit privilégié, ce qui revient un peu au même (quoi qu’en disent les discours malhonnêtes de façade, prétendant servir le bien commun).
- Le PRINCIPE DE PRÉCAUTION est un artifice rhétorique de valeur très exactement nulle. Si ce principe était en service, l’on interdirait la voiture, le vol humain, le bateau, la grue, la maison à étages, la traversée des fleuves, la baignade, le chauffage donc l’habitat en zone non tropicale, l’électricité, la chimie, la cuisson des aliments, les animaux domestiques, etc. Retour à l’âge des cavernes, en plus rude encore – avec interdiction de feu, armes de chasse, couteau à viande ou épluchure, hameçon, escalade des arbres ou montagnes, etc. – ce serait peut-être vivable par quelques milliers d’humains, mais vraisemblablement pas six milliards… Non, la cohérence n’est absolument pas de mise : ce prétendu Principe de Précaution n’est qu’un artifice verbal levé exclusivement là où les puissants le décident, pour faire triompher leur choix en paraissant argumenté et généreux (aux auditeurs crédules dénués d’esprit critique). Même en le réservant aux « nouveaux dangers » en acceptant tous les anciens (jusqu’à quand ? déchets radioactifs inclus ?), il y a une malhonnêteté évidente dans le fait de cibler certains produits et pas d’autres : la haine envers les OGM ne semble pas du tout généralisée, penser aux nouvelles importations (jamais appliquées à la population locale), aux nouvelles productions (jamais appliquées aux présents consommateurs) – aliments mais aussi peintures, ondes, matières etc. Non, des batailles inavouées entre puissants semblent là aussi se jouer, et on nous agite le « risque » exclusivement là où cela arrange certains. Ce n’est pas crédible. Au nom du « risque », je ferais personnellement interdire, bien avant les OGM, le texte de la Genèse (donc la Torah, la Bible et le Coran), qui éduque à la haine sanglante génocidaire et à l’esclavage… mais là : pas un mot, les puissants ont décidé ainsi, et ils ont écrit la loi pour cela. Ils ne sont nullement crédibles. Le scandale spécifiquement OGM ne se situe pas là, à mon avis : ce n’est nullement une enfreinte coupable à un « très sage Principe de Précaution ». C’est une horreur mathématique, pour moi. (Que cela fasse des millions de mort dans cinquante ans, personne n’en sait rien, et a priori c’était pareil pour le vernis thermique X dans l’électronique utilisée partout mais n’intéressant personne).

**** 2e COMPLÉMENT (29 Juillet 2009)
     J'ai été informé du programme européen REACh (« Registration Evaluation Autorisation of Chemicals »), qui imposerait réglementairement une preuve de non-nocivité aux industriels, dorénavant, pour mise sur le marché (sous peine d'interdiction : Principe de Précaution). Cela s'applique peut-être aux OGM et aux produits plastico-biochimiques sur lesquels je travaille. Toutefois:
* Si notre flacon Z présente un brunissement de Maillard spontané en vieillissant, il semble passible d'interdiction... mais le même toxique a été identifié dans les fritures, dans le pain et les gâteaux, qui ne sont nullement interdits: le Principe de Précaution n'est nullement appliqué en tant que principe. Seuls les nouveaux risques sont pourchassés, même un million ou milliard de fois moins sérieux que ceux acceptés (risques en intensité et ampleur d'impact) . Lire http://fr.wikipedia.org/wiki/Acrylamide
* Le programme Reach ne semble pas exiger une preuve de Non-toxicité de tous les nouveaux produits industriels, mais:
- Il rassemblerait les études de toxicité, obligatoires pour les nouvelles substances chimiques, "rien à signaler" pouvant peut-être suffire sans rien prouver (sur l'effet à long terme notamment). Une des sources non officielles a dit en 2005 "Les industriels - qui devront apporter la preuve de l'innocuité de" ( http://gestiondecrise.com/spip.php?article28 ), mais cela semble davantage un vœu (de consommateur, ou une crainte d’industriel, ou du boniment commercial de cabinet conseil) qu’une citation des textes officiels.
- Il serait pour l'instant appliqué seulement aux substances produites à plus d'une tonne par an, alors qu'il est documenté qu'un seul atome d'uranium (moins d'un microgramme) suffit à produire un cancer
- Les mélanges complexes ne paraissent pas avoir été abordés par ce programme (même si les risques sont les mêmes, ou parfois pires).
* Je suis certain que prouver l'innocuité (risque zéro) d'un produit est COMPLÈTEMENT IMPOSSIBLE car:
1/ Il y a un risque d'erreur inconnu dans la supposition que l'échantillon est représentatif de la population pour la sensibilité au produit testé
2/ Il y a un risque d'erreur inconnu dans la transition du passé au futur (la population future n'ayant pas été testée dans le passé, sauf hypothèse de non changement, cette hypothèse ayant un risque d'erreur totalement inconnu a priori – voir en biologie la résistance bactériologique aux antibiotiques)
3/ Les statistiques inductives sont toujours assorties d'un risque non-nul, et ne peuvent exprimer qu’un rejet d’hypothèse précise (non une validation d’hypothèse précise)
4/ L'échec à prouver une toxicité n'est en rien une preuve de non-toxicité, la toxicité pouvant apparaître sur une sous-population non représentée dans l'échantillon, ou via une méthodologie traquant la toxicité légère une fois écartée l'hypothèse de toxicité franche impactant nettement ou quasi-systématiquement l'ensemble. Exemples:
a) augmenter la taille de l'échantillon rend significatives des petites différences de moyennes qui étaient non significatives,
b) répliquer le test sur nouveaux échantillons peut faire apparaître des tendances significatives même si chaque échantillon n'est pas assez probant pour donner par lui-même un résultat significatif,
c) répliquer les mesures peut prouver un effet significatif sur certains individus, là où une "mesure unique sur un ensemble d'individus" masquait ces effets derrière les différences inter-individuelles.

**** 3e COMPLÉMENT (10 Août 2009)
     Mon oncle, chercheur en biologie et écologiste, m’a transmis un ouvrage de vulgarisation à même de me faire basculer de "indifférent aux OGM" vers "opposant aux OGM" : « ogm. Tout s’explique » (2009, éditions Gouttes de sable) par Christian Vélot, Docteur en Biologie, universitaire Maître de Conférences, responsable d’une équipe de recherche mixte CNRS-Université, membre de Conseil Scientifique, expert devant les tribunaux, etc. La quatrième page de couverture explique qu’il s’évertue ici à éviter certains amalgames fallacieux employés par le marketing OGM, et qu’il explique avec pédagogie et simplicité, dans un langage accessible à tous, les aspects scientifiques et sociétaux des OGM. "De la science en toute conscience".
     Effectivement, il est intéressant de voir contestés beaucoup de prétendues preuves, démontrées fausses, mais je conteste la crédibilité de cet auteur, qui n’a rien compris au point majeur que j’ai soulevé. Et ce que je disais n'est pas du tout hors sujet pour lui mais en plein dans son sujet, c'est intéressant, merci à mon oncle. Deux phrases me paraissent capitales, révélatrices :
- (page 173) « De telles études devraient être réalisées sur des temps suffisamment longs jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucune ambiguïté, que ce soit dans le sens de la dangerosité ou dans celui de l’innocuité ».
- (page 174) citant une publication scientifique en Anglais par un universitaire Espagnol faisant la revue des parutions internationales sur les OGM : « où est la preuve scientifique montrant que les PGM et la nourriture qui en dérive ne présentent aucun risque toxicologique ? »
--> Ainsi, Monsieur Vélot (et son collègue qu’il cite) semblent nuls en épistémologie, en logique et en maths, cela fait beaucoup pour de prétendus experts clamant faire autorité… Je l’ai expliqué plus haut : il est impossible de prouver une innocuité. Si on conclut légitimement « on n’a rien observé », cela ne signifie pas du tout « on a prouvé qu’il n’y a rien (et qu’il n’y aura rien) » mais signifie « on a échoué à prouver quoi que ce soit ».
     Exiger une preuve d’innocuité, une preuve de risque nul, constitue donc un refus a priori, un refus sans examen (je serai en mesure, par la pure logique et la statistique, de casser tous les examens éventuels qui prétendraient démontrer l’innocuité, pour tel OGM moderne comme pour le cacao naturel ou la pomme traditionnelle). Mais, attention, le détail de ce qui est dit est légèrement différent : ce n'est pas "attendons d'avoir une preuve d'innocuité pour accepter un OGM", c'est "si les industriels et autorités sont honnêtes, qu'ils nous paient pour faire de grosses et longues études indépendantes, et nous montrerons alors objectivement cette innocuité (ou bien l'effet notable que je crois plus probable, donc la non-innocuité)". C'est absurde, car aucune étude ne peut prouver une innocuité, je l'ai montré, expliqué, et donc il s'agit de promettre une preuve d'innocuité pour faire payer la preuve de toxicité. C'est malhonnête (puisque mensonge financièrement intéressé) ou aveugle (aveu d'incompétence grave). Combien de lecteurs et décideurs ont l'esprit critique et mathématique assez affuté pour le déceler ? Je ne sais pas, mais compter sur la bétise des auditeurs est insultant. Prétendre à "de la science en toute conscience" est alors de la publicité mensongère.
     Par ailleurs, une autre erreur me semble commise par cet auteur posant mal le sujet, même si ce complexe volet inavoué (politique) n’a guère de rapport avec ma contestation statistique : faisant face à un discours industriel prétendant faussement à l’innocuité, il croit prouver avoir lui raison en montrant que l’OGM X a un effet significatif sur le poids des souris et sur la biodiversité dans les champs cultivés. Je ne suis pas d'accord : passer d’une alimentation blé à maïs pourrait pareillement modifier le poids des souris, la déforestation passée (ou le passage de culture légumière à céréalière) a bouleversé les écosystèmes naturels, éteint des espèces localement, cela ne prouve en rien que l’OGM X présente une gravité supérieure aux changements autrefois acceptés – voir, encore une fois, le dossier acrylamide qui ferait aujourd’hui interdire pain/frittes/gâteaux s'ils étaient inventés maintenant (par un industriel, maudit par principe). S’il s’agissait de démolir la prétention à l’innocuité, il suffisait d’en contester le principe par la pure logique, ce que j’ai fait gratuitement ci-dessus, et à titre amateur car ce n’est pas mon métier (mais j'attends de pied ferme toutes les contre-argumentations de professionnels, à supposer qu'ils soient capables d'autre chose que de faire acte d'autorité ou jongler avec des leçons incomprises). Monsieur Vélot, méprisant l'industrie qui vise le profit (industrie qui pratique souvent, effectivement, la validation baclée à moindre coût et moindre risque de refus, je confirme), ne veut pas un débat honnête démolissant le Principe de Précaution (qui ferait sinon interdire la voiture et l'électricité), il prêche pour sa paroisse : il veut clairement des recherches coûteuses, sur fonds publics (indépendants) réquisitionnés au nom du service public. Et ce service public en France capitaliste n'est nullement un apostolat de travailleurs vivant la misère communiste avec le réconfort de servir tout le monde, c'est une exploitation des industries privées, raquettées sous menace policière, pour assurer le confort à quelques privilégiés (avec absence de rendement, façon communiste, et niveau de vie aisé, façon capitaliste). Avec une échelle de salaires (et retraites) montant très haut pour les savants responsables comme lui (soi disant pour retenir vers le "bien pour tous" ces "intelligences", non... ces ambitons qu'appâte le grand capital par des rétributions énormes). Quitte à ce que le poids des impôts et charges tende à chasser les employeurs vers l’étranger, générant avant cette échéance une énorme pression au rendement sur les petits employés du privé (comme moi, et ma sœur), puis chômage et ruine après réduction d'effectif ou délocalisation, les fonctionnaires tranquilles étant seuls protégés (jusqu’à la banqueroute gouvernementale, finale) - tout comme ils ont fait sauter les barrières douanières pour acheter moins cher en se contrefichant de l'effondrement local du secteur privé, secteur générant du profit pour assurer (le luxe oisif des actionnaires, l'emploi du plus grand nombre, et) leur salaire de fonctionnaires à l'occidentale. J’appelle cela un plaidoyer pro-domo, égoïste en se prétendant altruiste, à profit immédiat menaçant le futur. C'est me semble-t-il de la manipulation malhonnête, non de l’intelligence critique.
     Bref, oui si les OGM sont toxiques (tous ou certains), rendent malades les humains, ils doivent être interdits, tant pis si cela contrarie certains industriels et leurs actionnaires, mais les débats opposent de riches menteurs ou idiots, ne signalant pas (ou ne comprenant pas) que la preuve d’innocuité est impossible par principe.

**** 4e COMPLÉMENT (29 Août 2009) - Examen du Principe de Précaution
     Extrait de http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_précaution :
« Bien qu'il n'y ait pas de définition universellement admise du principe de précaution, on peut s'appuyer sur l'énoncé de la loi française de 1995 : ‘l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à un coût économiquement acceptable’. Ce principe philosophique existait à différents degrés dans les chartes et les conventions internationales comme dans des lois nationales. Ce sont les domaines de la santé et de l'environnement (par exemple la question du réchauffement climatique) qui fournissent l'essentiel des sujets d'inquiétudes ‘graves’ et ‘irréversibles’, et donc de la matière d'application de ce principe. »
     Je traduis ce qu’affirme ce dogme légal :
1- la science possède des connaissances incontestables, fournit des certitudes (présentes ou à venir)
2- la prospérité économique prime la prévention des risques même mortels
3- les moyens de transport, de chauffage, les installations électriques, les loisirs à risque "pour le plaisir", les religions racistes et/ou intolérantes, peuvent tuer mille fois davantage que les méfaits écologiques, cela ne justifie aucune précaution
4- avec une généralisation sur mesure, au bon vouloir des orateurs autorisés, ce qui concernait l’environnement a été étendu à la santé (médicaments, aliments)
5- le cœur du sujet est la « gravité » et « l’acceptabilité », notions subjectives prêtant à toutes les batailles oratoires, stériles et indécidables sauf loi du plus fort
6- sauf certitude scientifique prouvant l’absence de risque, les mesures de prévention font autorité
     Je conteste l’intégralité de ces points (et leur énoncé dogmatique - par des idiots ou malhonnêtes - me paraît liberticide, abject), mais c’est le point 6 que j’ai démontré invalide, mensonger, dans cette page plus précisément.