Dans mon ouvrage « Fantômes Fourchus », je montrais le tableur que j’emploie pour décoder une perspective cavalière (vue à grande distance donc sans trop d'effet cônique) vers un plan 3-vues (et j’ai présenté la justification mathématique dans le 3e tome : « The end of Forked Ghosts »). Toutefois, ceci est très lourd et j’ai plusieurs fois réinventé plus simple, pour un avion vu à plat légèrement de côté. Je m’éviterai ce petit moment, répété pour rien, en mettant par écrit la formule une fois pour toutes. C’est l’objet de ce site.
Le principe est ici de reconnaître un cercle (en vrai) apparaissant ovale avec la perspective : soit le cercle d’hélice, soit l’entrée d’air de réacteur (gros réacteur civil, certes pas une forme plaquée contre le fuselage façon Mirage ou F-16).
Si on regarde « à plat », entre face et profil, l’aile se réduit à son épaisseur (et bords de fuite et d’attaque), tandis que l’hélice (ou grosse entrée d’air) forme un ovale, de longueur R et un petit côté de longueur r :
Avion vu de dessus :
Examinons ce que fait l'angle de projection sur le fuselage :
Application (source Livre "LuftGaffe44 Volume 1 ou 2 ou 3, couverture dos, éditions Zéphyr BD, Paris):
Avec calcul :
Et le résultat est (avec logiciel de dessin vectoriel Corel Draw6):
* Note sur les "vrais profils" : Philippe Abbet, très aimablement, m'a transmis un profil de P-51D "caricaturé" qu'il a créé par ailleurs. Et ça ne fait pas doublon, mais chaque dessin "à la main" est (potentiellement) une création distincte, contrairement au moulinage informatique des dessins animés industriels. De manière intéressante, ce "vrai" profil (d'avion imaginaire) ressemble davantage à notre "résultat avant correction d'angle", plutôt que "après correction (profil estimé)", et cela confirme que la vue de biais est une technique de dessin aéronautique plaisante, puisque compactante (tendant vers un touchant "avion-oeuf").
* Post Criptum semi-philosophique : Une autre approche, plus classique, consisterait à déclarer "Art" la talentueuse création des vrais caricaturistes, et "mauvaises copies" les tentatives géométriques ou informatiques de produire quelque chose d'un peu semblable. Je ne suis pas tout à fait d'accord : immense bravo aux gens ayant le talent créatif qui me manque, mais plutôt que ne rien faire et admirer passivement, je préfère essayer de m'approcher par les mathématiques de ce résultat plaisant, pour appliquer la même recette à des avions dérivés que n'a pas eu le temps de traiter le Maître. Et je n'aime pas le concept d'art inculqué par l'école, qui incite à admirer a priori (sans aucun droit à la critique personnelle) ce qui est fait par les "artistes professionnels" (et vendu immensément cher, en un seul exemplaire). La Bande Dessinée, publiée en très multiples exemplaires, est à mon sens un pas dans la bonne direction : partager le plaisant, ne pas s'enrichir par la propriété spéculative jalouse. Merci encore à Philippe Abbet, Jean Barbaud, Rob Henderson et les autres aéro-caricaturistes qui nous inspirent (en faisant mieux que nous)...
