présenter what-if

Présentation du monde what-if aux historiens d’Air Britain
par Tophe, 18/04/2019

ENGLISH TRANSLATION

  J’ai écrit un article présentant l’activité ludique « what-if » pour le magazine Le Trait d’Union #304 de Mars-Avril 2019, et c’est là qu’il figure, maintenant paru et distribué, mais pour l’inclure il a été profondément remanié, de 4 pages initiales + 4 images à 2 pages finales 3 images incluses (4e retirée). Je voudrais ici présenter la version complète, davantage mienne, sans désapprobation des mots personnels pouvant heurter des lecteurs en désaccord (mécanisme éditorial compréhensible mais brimant la liberté d’opinion pour tendre hélas à la pensée unique, aseptisée, insipide).
  J’ajoute deux mots très pertinents mais qu’il était trop tard pour inclure après bouclage du projet de publication.
  Enfin, je rajoute aussi une traduction anglaise, la grande majorité de mes confrères maquettistes what-if étant anglo-saxons.

I/ Projet d’article [19-20 Décembre 2018]

(Elément insolite de philosophie aéronautique en chambre)
L’aviation française « what-if » : entre doux rêve et infox
(par Christophe Meunier = X.Toff, maquettiste irréaliste depuis les années 1970, lecteur du Trait d’Union depuis les années 1990, ayant découvert le concept what-if dans les années 2000)

Contexte autour du sujet
  Comme bien des domaines traités en livres et magazines, la passion aéronautique revêt plusieurs formes, disjointes :
a/ Tradition. Les articles et livres concernant l’aviation étaient autrefois toujours des expertises rédigées par des historiens techniques et anciens utilisateurs des aéronefs, c’est ce qui fait encore aujourd’hui l’essentiel des publications aéronautiques classiques, chevillées au Réel événementiel.
b/ Méconnus. Pour experts passionnés et maintenant de plus en plus pour le grand public, des confidents d’ingénieurs ont donné à apprécier les projets aéronautiques non construits ou annulés, sans succès commercial (ou pas encore, concernant les projets pour le futur). C’est environ une moitié du sujet « les constructeurs français 1919-1945 » dans le Trait d’Union et c’est le principe général de livres comme « Project : cancelled ! » et « Secret projects of ».
c/ What-if. Plus loin encore du Réel se situe l’aviation imaginaire, créée par des rêveurs, c’est ce que les anglosaxons nomment le « quoi si », c’est-à-dire « à quoi ressemblerait le monde au cas où… ». En présenter ici les principes (et difficultés) permet de comprendre ce sujet étrange, nullement dominant en France (mais dont la BFAB contient au moins un membre déclaré, ayant publié un livre où le Trait d’Union a déploré le mélange entre Réel et what-if, à l’époque).

Détails internes au sujet
  Du presque réaliste au franchement irréaliste, on compte trois principaux étages d’aéronefs what-if (tant pour les maquettes que les dessins ou autres créations) :
1/ Changement d’utilisation. Imaginer que l’Armée de l’Air ait acheté des F-16 (ou Mirage 4000), au lieu de faire construire le Mirage 2000, conduit à envisager des F-16 aux couleurs françaises en opération au Mali par exemple. Inversement, en exportation au lieu d’importation, les commerciaux Dassault auraient pu parvenir à vendre le Mirage français aux Etasuniens. Ce n’est pas du tout un compte-rendu véridique mais une récréation imaginative, comme peindre un palmier rose, cela peut amuser ou « plaire » d’une certaine façon, bien que totalement contraire à l’esprit sérieux (du moins : en oubliant ou méprisant les milliards d’Euros spéculés sur les tableaux genre Picasso). C’est aussi, en partie, l’esprit des bandes dessinées Buck Danny ou bien Tanguy et Laverdure, scénarios fictifs sans ambiguïté. De même, un Noratlas bombardier d’eau ou un Concorde de reconnaissance militaire semblent de pures inventions… jusqu’à révélation éventuelle de véracité historique sur planche à dessins professionnelle. En un sens, ce serait presque crédible s’il y avait eu un marché pour les concrétiser ou une volonté politique d’investissement très risqué. A part changer l’utilisateur et changer le type d’utilisation, on peut modifier la période d’emploi prétendu : peindre une maquette de SPAD biplan de 1918 aux couleurs faible-visibilité des années 1980-2020 est ainsi une absurdité souriante. A moindre décalage « uchronique » (terme de J.C. Carbonel), un amateur éclairé peut aussi s’amuser à créer sciemment une incohérence choquant les experts pointillistes, comme l’emploi d’une décoration version 1943 sur un avion des années 1960. Une autre lecture de ceci est que ce n’est pas la datation qui change mais le passage à un univers parallèle, conservant les anciennes traditions, « simplement » – et comme on parle de fictive Luftwaffe 1946, il est envisageable d’imaginer une aviation de Vichy 1965 sans entrée en guerre des USA en 1941, il s’agit d’esprit romanesque et pas d’Histoire proprement dite.
2/ Mélange ou amélioration crédible. Une voie davantage créatrice, dépassant les décorations et les équipements embarqués, s’apparente aux collages de l’art moderne. On peut ainsi générer un Rafale à entrées d’air de Mirage (avec souris) pour inventer une continuité artificielle à la lignée des jets Dassault pointus. Même si c’est rejeté par les ingénieurs cherchant l’optimum, pour un coût donné, avec le savoir technique du moment, cela peut satisfaire les collectionneurs rêveurs, se contrefichant des performances « en vrai ». Ainsi peuvent être inventés un Dewoitine D.520 à aile circulaire battante, un Airbus A320 à empennage papillon, un Transall à empennage en T, un Mirage bipoutre à queue de Sea Vixen, un Concorde à géométrie variable, etc. Le quidam joue ainsi à l’ingénieur, sans se prendre au sérieux. Il s’agit d’un jeu de rôles virtuel : « même si ce sera refusé par le chef du bureau d’études, ça m’a amusé de l’imaginer, je suis (serais) un créateur imparfait mais heureux ! ». En un sens, les caricatures aéronautiques (comme celle du célèbre artiste Jean Barbaud) entrent dans cette catégorie, rendant les avions célèbres « plus mignons » (davantage bulbeux, moins aérodynamiques), comme une opération de chirurgie esthétique – ce qui n’est pas complètement idiot : penser à l’illustre industriel Marcel Dassault jugeant que la beauté aéronautique est automatiquement un critère de réussite (du moins, c’est un propos qui lui est attribué, même si la véracité parfaite ferait éventuellement corriger les termes exacts). Une autre voie est le mode rétro-futur, c’est-à-dire ce que l’on pouvait imaginer comme futur autrefois à titre de science-fiction tout en ignorant les détails qui allaient en fait survenir (il y a toutefois deux crans dans le rétro-futur aussi : la version véridique des rêves d’autrefois, la version anachronique réinventée à retardement comme erreur fictive). Oui, le sujet est riche, fourmillant de variantes, dans l’incroyable.
3/ Rêve pur. Un hélicoptère sans moteur, à rotor actionné par « force mentale » du pilote (ou d’un âne embarqué – penser à « la roue que tournent les ânes » dans plusieurs Evangiles chrétiens), est clairement absurde, en ce moment et pour un futur au moins proche, mais cela peut être imaginé avec fantaisie, artistique ou comique. De même un avion peut être transformé en machine mal centrée mais davantage jolie, en faisant abstraction des critères réalistes. Et puis un avion P-51 « Mustang » (cheval sauvage) peut être construit en plastique avec un fuselage animalier « cheval ». Les what-ifers, aérophiles non professionnels, disent parfois : « en aviation, le sérieux est morne, triste, déprimant ». Ils désignent les sévères réalistes (gendarmant les concours classiques de maquettes) comme dictateurs anti-amusement. Le terme exact, « Joyless Modelling Nazis » (maquettistes nazis sans joie), n’est pas une insulte gravissime mais un mot plaisantin, moqueur. Le qualificatif « compteurs de rivets » est aussi employé, pour caricaturer les maquettistes experts scandalisés que telle maquette soit vendue avec 23 rivets (au lieu de 22 !) sur le septième panneau gauche de visite de.... En ce qui concerne les avions asymétriques, requérant une immense attention d’ingénieur expert (en vrai), le rêve libre ouvre le champ des possibles (exemple : le Catalina du Commandant Cousteau transformé en Singalina, monomoteur à hélice babord), Si le but n’est pas le vol vrai mais un objet faussement aérien sur une étagère, cela devient possible, récréatif, original. C’est aussi dans cette catégorie que pourraient se classer les avions personnalisés Disney Planes et Super Wings, avec deux yeux et une bouche, hilare ou fâchée (Tout-Content ou Tout-Grognon, pour reprendre les noms des Bizounours)...


Si, l’aérophilie peut être endogène
  Une autre approche du sujet consisterait à séparer nettement le respectable partagé (Réel exogène), d’un côté, le délire individuel de l’autre (fiction endogène). Ainsi, le domaine des publications serait réservé au sérieux montrable, digne d’éloges, tandis que les créations absurdes de chacun dans son coin seraient à usage personnel exclusif (comme un codage secret de journal intime n’a pas à être approuvé par autrui, bien au contraire, évidemment).
  Toutefois, l’expérience montre que le partage entre what-ifers est bénéfique aussi, en un sens. Ainsi, un jeune lecteur de magazine aéronautique sérieux se sentait culpabilisé de se montrer maquettiste inventif, « déviant », comme manquant de respectabilité adulte (et rabroué sèchement par un ancien de l’Aéronautique Navale découvrant avec horreur son Etendard IV peint en noir brillant) ; pour lui, c’est un enchantement de découvrir, avec Internet, que nous sommes plus de 100 maquettistes rêveurs dans le monde, plus de 3 en France (et de 10 en zone francophone, Québec inclus – le blizzard glacé incitant au rêve près du feu…). Des idées astucieuses venant d’autrui peuvent aider à enfin finir les maquettes laborieusement commencées/charcutées, comme l’abandon des verrières transparentes pour les peindre en noir ou argenté (après masticage libre pour changer les formes autour du cockpit). Ainsi, le rêve partagé a quelque attrait quand même. Et puis il est jubilatoire parfois de découvrir plein de créations faites par des rêveurs ayant chacun leur dada (versions à empennage en T, en V, configuration bipoutre, asymétrique, etc.) ni plus ni moins que si elles avaient été découvertes dans un livre historique crédible. Cela revient à dissocier totalement le caractère plaisant du critère véridique. Si vous vous demandez s’il y a eu un Spitfire à moteur en étoile, faut-il fouiller les livres énormes et chers, les archives secrètes réservées aux initiés ou bien… pouvez-vous le trouver dans votre propre esprit ? « Sacrilège ! » hurleront les réalistes, mais est-ce objectif ou un simple choix subjectif ? Avec les outils informatiques modernes, vous pouvez même le dessiner vous-même assez simplement, C’est une autre approche, attendant moins du monde extérieur, interdisant moins la richesse créative. Un proverbe (asiatique ?) dit ainsi « si tu veux être heureux, sois-le », et l’aviation imaginaire auto-créée par le moi constitue peut-être la déclinaison de cette rare sagesse en matière aérophile. En d’autres termes, il pourrait s’agir de démocratiser la liberté artistique, qui pour la génération « images numériques » n’est plus réservée à de très rares individus prodigieux. Les nouvelles générations pourraient appeler ce thème « l’aviation française version 2.0 ».

  Aussi anormale mais véridique est la pacification « contre-nature » des aéronefs militaires : si le Mirage 2000 est joli mais ses bombes donnent mauvaise conscience (à certains, dits ridicules ou irresponsables par leurs détracteurs, certes), il devient possible de préférer la version civile Mirage 2000W de course (ou de tourisme !). Mieux (ou pire…) : si celle-ci n’a pas du tout existé, cela devient une joie personnelle de l’inventer, comme une victoire glorieuse (en solitaire) de pacifiste non-violent, replié sur ses dessins ou tubes de colle. Gandhi du polystyrène… Micro-héroïsme sans attaquer le monde extérieur, tellement trop méchant. Les avions à yeux gentils et bouche ingénue sont particulièrement un succès en ce sens, poussant les avions ex-tueurs vers un nuage de tendresse…


Les réserves ou critiques
La liste qui suit n’est pas exhaustive (libre aux lecteurs ici de condamner en d’autres termes), mais cela présente quelques critiques entendues ou cauchemardées :
A/ Enfantin. quand un petit enfant construit sa première maquette d’avion, son but est souvent de « faire joli » à son propre goût, sans se cantonner à reproduire le vrai, tristounet. Un adulte faisant de même peut donc être insulté comme « puéril ». Tout ce qui s’écarte de la norme de « ce qui convient » est ainsi en danger de raillerie, est à envisager sur une ligne défensive face aux critiques, quand bien même celles-ci seraient abusives (au cas où la liberté de loisir sans violence devienne un universel « droit de l’homme »). En fait, le maquettisme est lui-même jugé enfantin, et emploie naturellement l’alibi historique pour prétendre à la respectabilité adulte ; en sabordant ce sérieux totalement, les maquettistes what-ifers donnent le bâton pour se faire battre. L’aérophilie rêveuse pourrait ainsi constituer un petit drame familial, comme en montre le cinéma dans une tradition connue : « Quoi, tu veux être acteur de théâtre ? non, tu seras douanier comme ton père ! Quoi, tu veux être danseur classique ? non, un garçon doit être boxeur ! Quoi tu veux dessiner des avions impossibles en vrai ? non, tu seras ingénieur ou historien, sérieusement, la vie ce n’est pas n’importe quoi, le sérieux est obligatoire ! » ou « Les dessins d’avions à yeux et bouche, c’est pour les gamins, exclusivement ! ». En fait, la solution à ce micro-drame était évidente : laisser les sérieux réalistes prendre les emplois d’ingénieurs et mécaniciens, que les rêveurs aéronautiques deviennent plombiers ou microbiologistes, limitant leur aérophilie à un univers virtuel ludique après le travail. Coexistence de deux aérophilies très différentes, chacune repoussant un peu l’autre, hélas.
B/ Fou. Un cran au-delà éclate l’accusation « c’est totalement dingue, à enfermer d’urgence », selon le principe dit stalinien ou équivalent. Oser braver les critères usuels du bien serait une atteinte aux valeurs de la société, suscitant prise en charge médicale d’autorité (ou exclusion hors de la tribu, chez Cro-Magnon ou en Amazonie – quoique l’aviation y soit peu présente, selon paléontologues et ethnologues). Le refus du réel se voit classé schizophrène.
C/ Malhonnête/illégal/coupable/interdit. Une autre approche est dérivée de la judiciarisation à l’américaine, condamnant pénalement ce qui s’écarte du droit chemin. Le mot « droit chemin » est à relativiser, car ceci est défini par les législateurs, leur « je n’aime pas » devenant officiellement « c’est interdit » – mécanisme que conteste le mouvement gilets-jaunes criant à la non-représentativité. Quoi qu’il en soit, le rêve disant « le Concorde a été conçu en Septembre 1913 par un enfant de 9 ans visionnaire » pourrait être assimilé à une infox, fake news, propos mensonger escomptant tromper les auditeurs, et punissable à ce titre. La ligne est étroite en matière de créativité permise, de faux sérieux. En France, un dogme courant est l’obligation du devoir de mémoire. Inventer n’est pas permis sur les sujets décrétés sensibles par certains groupes influents. « Manger » passivement ce qui nous est donné à découvrir est la soumission requise, alors qu’oser créer peut être classé Offense à La Réalité incontestable. Avec un peu plus de recul, on pourrait objecter que ceci est décrété en considérant l’Histoire comme l’économie en tant que Sciences, en oubliant les réserves sur la scientificité douteuse des dites sciences humaines, et en considérant que la Science dit Le Vrai, même si l’épistémologie explique le contraire – cf. les livres « Contre la Méthode », « Contre la Réalité », etc. Ceci dépasse évidemment le domaine de l’aviation et Internet compte des sites d’Histoire alternative, pour récits terrestres (le IIIe Reich n’aurait pas attaqué l’URSS, le monde entier serait devenu communiste en 1936, etc.). En tout cas, les amateurs de projets aéronautiques méconnus font sévèrement la chasse aux canulars (« fake »), considérés comme polluant leur sujet de manière illicite (faux et usage de faux), sauf peut-être le 1er Avril « jour des fous » (comme avec le Klagenfurt 255 allemand à photo-montages). Implicitement, l’argumentation moderne est la suivante : Internet contient le meilleur et le pire, d’un côté le Véridique rapporté = Bien, de l’autre le Faux inventé = Mal, à condamner ou pourchasser… Un autre aspect est la gestion difficile des droits de copie (copyright) : s’il est clairement interdit de copier le plan d’autrui (sans permission de l’ayant-droit) pour le vendre, il est malaisé de savoir si l’on a le droit de transformer pour rire un dessin réaliste d’Internet, à droits réservés, pour en tirer un dérivé délirant imaginaire, partagé sur la toile sans but lucratif aucun. La législation (différente selon les pays) ou le bon vouloir des juges peuvent intervenir dans ce domaine. En France, ceci est aussi « guidé » par la tradition cartésienne : la philosophie française, et maintenant la loi française, condamnent l’invalidation (même logique) du réalisme – scepticisme ou bouddhisme indien. Le dogme vaut loi, avec « fierté » de la prétendue élite imposant cela, clamant incarner la liberté d’opinion (en interdisant de prouver le contraire, un amalgame vertigineux suffisant à envoyer en prison les récalcitrants, avec condamnation au bénéfice du doute selon le principe de précaution). Ces questions, méconnues et absentes des médias usuels, sont bien sûr censurées, habituellement, les érudits prenant la place dite intellectuelle pour réciter du Molière ou du Platon, endormir le bas peuple méprisé (à tort).
D/ Irresponsable/insultant. Une sévère approche consiste à dire que l’aviation, notamment militaire, est une affaire trop sérieuse pour tournée en ridicule. Les vétérans peuvent se dire insultés par tout manque de respect (offense) envers leur calvaire véridique incontestable, par exemple. « La mémoire n’est pas un jouet pour imbéciles heureux ». C’est compréhensible, quoique cela confisque l’aérophilie pour une chapelle exclusivement.
E/ Absurde. L’idée habituelle du maquettisme (hors science-fiction futuriste et egg-planes mignons – insultés comme « jouets ») est de reproduire le vrai à petite échelle. De même les ouvrages d’histoire s’attachent à dépeindre le passé avec véracité maximale, c’est un impératif éthique et déontologique, premier, est-il dit. Saborder cela pour favoriser le rêve créatif peut être refusé en tant que contresens total, faute méthodologique absolue. Ce rejet ferme dénie qu’il s’agit d’une autre approche légitime aussi, et refusant la tolérance à cet égard. L’accusation de « totalement hors sujet ici » est une version adoucie de ce principe, pour rester focalisé sur une tradition sans s’éparpiller n’importe comment. Affirmation inverse allant dans le même sens : chacun est libre de rêver n’importe comment, mais il ne faut pas mêler à cela le domaine ultra-sérieux des machines volantes, dangereuses sinon (comme les chalumeaux acétylène). On peut noter ici la distance entre les méthodiques modélistes faisant voler avec succès leur créations physiques équilibrées et d’autre part les « maquettistes pour étagères », à satisfaction personnelle suspecte : pouvant inclure des objets ailés complètement inaptes au vol. Sans parler d’autocontradiction maladive, cette aérophilie-là est simplement paradoxale (comme Coluche faisait rire quand il clamait avec impossible sérieux « j’aime pas les racistes, surtout quand ils sont noirs »). Par expérience, citons un cas d’automédication psychologique ainsi tordue : tel petit enfant brimé par son grand frère a réussi sa première maquette quand l’ainé ratait la sienne, dès lors le benjamin a été passionné de maquettes d’avions, gage de sa respectabilité personnelle, donc indirectement passionné d’avions, mais cela n’a aucun rapport avec le vol humain, le pilotage, la guerre aérienne et le capitalisme des lignes aériennes, dès lors il peut chercher à se guérir de son aérophilie encombrante en la poussant vers le divorce entre petits objets aéronautiques et monde de l’aérien vrai. Cela peut paraître inouï à des anciens mécanos de l’Armée de l’Air, mais il s’agit bien de confrères en aérophilie : les normaux et l’anormal (pardon…).
F/ Confus. Même sans procès inquisiteur pour hérésie antiréaliste, un argument compréhensible est que le mélange entre rêves et Réalité embrouille, désagréablement. Apparemment, il ne suffit pas d’une convention d’écriture implicite (Heinkel He-111Z est véridique de chez Heinkel, Caudron/Meunier C.714Z est prétendu œuvre Caudron mais en fait invention anachronique Meunier). La position dominante des réalistes vaut droit à l’écrasement : il est exigé de dire « C.714Z (aberration what-if, attention !) » sans nullement requérir de dire « He-111Z (hélas véridique, acteur ou complice de crimes militaires ou pire) ». C’est un rapport de forces qui définit le normal, le standard imposé, disent les sociologues, sans doute.


Sage bilan
  Jusqu’à présent, et cela continuera très vraisemblablement, le Trait d’Union est conçu comme un témoignage de l’aviation française véridique, ou très sérieusement envisagée (brevets, projets professionnels). Pour les rares lecteurs qui sont rêveurs, il est une source d’inspiration (pouvant réensemencer l’imagination) et non un étalage de rêves délirants. La sensibilité moderne (après Mai 1968 et la vague hippie ?) incite au respect amical des anormaux non-violents, simplement. Hors publication sérieuse, Internet reste le royaume de l’aviation imaginaire (« what-if »), qu’on l’aime maintenant ou qu’on la méprise traditionnellement. « L’aviation comme surréalisme ou pataphysique ? euh, peut-être, mais pas ici… ».

II/ Mot additionnel (trop tard)

• Cauchemar du what-if modeller Tophe, soigné psychiatriquement : « les rêveurs, les plaisantins et les illustrateurs-escrocs sont LES ASSASSINS DE LA MÉMOIRE ! Pourchassons-les par la loi ! »
• Mots jolis du what-if modeller Ericr : « L’aviation what-if explore les solutions évolutives qui n’ont pas laissé de trace dans le monde réel, pauvre, restreint, limité. Et en faisant cela, on invente ce qui aurait pu être. »
• Autre conclusion possible : (Ou bien… comme le très sérieux magazine Le Fana de l’Aviation comporte chaque mois un sourire avec une caricature aéronautique, le Trait d’Union pourrait comporter chaque trimestre un sourire avec un rêve what-if dessiné ?... Non, soyons sérieux ici, plutôt ?)

ENGLISH TRANSLATION -----------------------------------------------------------------------

What-if world presentation to Air Britain historians
by Tophe, 04/18/2019


I wrote an article presenting the "what-if" playing activity for the magazine Le Trait d'Union # 304 of March-April 2019, and that's where it appears, now published and distributed, but in order to include it; it has been deeply reworked, from 4 initial pages + 4 pictures to 2 final pages including 3 pictures (the 4th one being discarded). Here I would like to present the full version, more mine, without disapproval of personal words that may shock some readers (this is an editorial mechanism that is understandable but crushing freedom of opinion into a sad alleviate unique thought, sanitized, tasteless).
I add two very relevant words but it was too late to include them after the publication project was completed.
Finally, I also add an English translation, the vast majority of my what-if modeler mates being Anglo-Saxon.


I / Draft article
[December 19-20, 2018]

(Unusual element of aeronautical philosophy inside a room)

"what-if“ French aviation: between sweet dream and fake news

(by Christophe Meunier = X.Toff, unrealistic model maker since the 1970s, reader of the Trait d’Union magazine since the 1990s, having discovered the what-if concept in the 2000s)


Background around the subject
Like many areas covered in books and magazines, aeronautical passion may have several forms, disjoined:
a / Tradition. The articles and books concerning aviation were formerly still expertises written by technical historians and former users of the aircraft, which is what still makes the main part of the classic aeronautical publications, focusing on Real events.
b / Unknown. For passionate experts and now more and more for the general public, engineering confidants have given to appreciate the aeronautical projects not built or canceled, without commercial success (or not yet, concerning the projects for the future). That's about half of the topic "French builders 1919-1945" in the Trait d'Union and it's the general principle of books like "Project: canceled! And "Secret projects of".
c / What-if. Still further from the Real is imaginary aviation, created by dreamers, "what if" means "what would the world look like in case ...". Presenting here the principles (and difficulties) makes it possible to understand this strange subject, by no means dominant in France (but whose French Air Britain association contains at least one declared member, having published a book where the Trait d'Union lamented the mix between Real and what -if, at the time).

Internal details
From almost realistic to frankly unrealistic, there are three main steps of what-if aircraft (for models, drawings and other creations):
1 / Change of use. Imagine that the French Armée de l”Air bought F-16s (or Mirage 4000), instead of having the Mirage 2000 built, led to consider F-16s with French colors in operation in Mali for example. Conversely, in export and not importation, the Dassault commercials could have managed to sell the French Mirage to the Americans. It is not at all a truthful account but an imaginative recreation, like to paint a pink palm tree, it can amuse or "please" in a certain way, although totally contrary to the serious spirit (at least: in forgetting or scorning the billions of £/$ speculated on paintings like Picasso). It is also, in part, the spirit of the comics Buck Danny or Tanguy Laverdure, unambiguously fictional scenarios. Similarly, a Noratlas water bomber or a Concorde of military recognition seem pure inventions ... until possible revelation of historical veracity on professional drawing board. In a sense, it would be almost credible if there had been a market to achieve them or a very risky investment policy. Apart from changing the user and changing the type of use, we can change the period of use: to paint a model of SPAD biplane 1918 in low-visibility colors of the years 1980-2020 is a smiling nonsense. With a slight "uchronic" shift (JC Carbonel's term), an enlightened amateur can also have fun knowingly creating an incoherence that offends the pointillist experts, such as the use of a 1943 decoration on a 1960s airplane. Another reading is that it is not the dating that changes but the transition to a parallel universe, retaining the old traditions, "simply" - and as we talk about fictional Luftwaffe 1946, it is conceivable to imagine a Vichy aviation 1965 without entry into war of the USA in 1941, it is about novelistic spirit and no history.
2 / Mixture or credible improvement. A more creative way, going beyond decorations and on-board equipment, is akin to the collages of modern art. It is thus possible to generate a Rafale with Mirage-like air-intakes, to invent an artificial continuity in Dassault jets. Even if it is rejected by the engineers seeking the optimum, for a given cost, with the technical knowledge of the moment, this can satisfy the dream collectors, counterfeiting the performances "in real". Thus, can be invented a Dewoitine D.520 with flapping circular wing, an Airbus A320 with butterfly tail, a Transall with T-tail, a Mirage with twin-booms of a Sea Vixen, a Concorde with variable geometry, etc. The guy plays the engineer, without taking himself seriously. This is a virtual role play: "Even if it will be refused by the head of the design bureau, it amused me to imagine, I am (will be) a creator, imperfect but happy! ". In a sense, aeronautical cartoons (like those of the famous artist Jean Barbaud) fall into this category, making famous planes "more cute" (more bulbous, less aerodynamic), like an operation of cosmetic surgery - which is not completely idiotic: think of the illustrious industrialist Marcel Dassault judging that the aeronautical beauty is automatically a criterion of success (at least, it is a statement that is attributed to him, even if the perfect veracity would eventually correct the exact terms). Another way is the retro-future mode, that is to say what could be imagined as a future in the past, as a science fiction while ignoring the details that were actually going to happen (there are however two kinds of retro-future also: the veracious version of the dreams of the past, the anachronistic version reinvented as a fictional mistake). Yes, the subject is rich, teeming with variations, in the incredible.
3 / Pure dream. A helicopter without a motor, with a rotor powered by "mental force" of the pilot (or an embedded donkey - think of "the wheel that donkeys turn" in several Christian Gospels), is clearly absurd, at this time and for a future at least close, but it can be imagined with fantasy, artistic or comic. Similarly, an airplane can be transformed into a machine that is poorly centered but more attractive visually, while ignoring realistic criteria. And then a P-51 "Mustang" (wild horse) plane can be built in plastic with a "horse" animal fuselage. What-ifer non-professionals sometimes say: "In aviation, seriousness is sad, depressing." They refer to the severe realists (dominating the classic model contests) as anti-fun dictators. The exact term, "Joyless Modeling Nazis", is not a very serious insult but a joking, mocking word. The term "rivet counters" is also used, to caricature the outraged expert modelers that this model is sold with 23 rivets (instead of 22!) on the seventh left panel of visit of .... Regarding the asymmetrical planes, requiring immense attention of an expert engineer, the free dream opens the field of possibilities (example: the Catalina of Commander Cousteau transformed into Singalina, single-engine propeller on the port side only), If the goal is not the truth but a falsely aerial object on a shelf, it becomes possible, recreational, original. It is also in this category that could be classified personalized planes like Disney Planes and Super Wings, with two eyes and mouth, hilarious or angry (Tenderheart or Grumpy, according to the names of Care Bears) ...
[picture 1: wrong dream, strange dream, impossible dream]

Yes, aerophilia can be endogenous
Another approach to the subject would be to clearly separate the respectable shared world (real exogenous), and the individual delusion world (endogenous fiction). Thus, the field of publications would be reserved for serious, praiseworthy, while the absurd creations of everyone in his/her corner would be for exclusive personal use (as a secret diary coding does not have to be approved by others, of course).
However, experience shows that sharing between what-ifers is also beneficial, in a sense. So, a young reader of serious aeronautical magazine felt guilty to be an inventive, "deviant" model maker, as lacking adult respectability (and snubbed by a Naval Aviation veteran discovering with horror his Etendard IV painted glossy black) ; for him, it is a delight to discover, with the Internet, that we are more than 100 dreamy modelers in the world, more than 3 in France (and 10 in the French-speaking zone, Quebec included - the icy blizzard prompting daydreaming near the fire…). Clever ideas coming from others can help finally finish the laboriously started fuzzy models, like the abandonment of the transparent canopies to paint them in black or silver (after free putty to change the shapes around the cockpit). Thus, the shared dream has some attraction anyway. And then it is jubilant sometimes to discover many creations made by dreamers each having their dada (T-tail, V-tail, twin-boom, asymmetrical, etc.) neither more nor less than if they had been discovered in a credible history book. This is totally dissociating the pleasantness and the truthful criterion. If you're wondering if there's been a Spitfire with a radial engine, do you have to search the huge and expensive books, the secret archives for the initiates or ... can you find it in your own mind? "Sacrilege!” the realists will shout, but is it objective or a mere subjective choice? With modern computer tools, you can even draw it yourself quite simply, that's another approach, expecting less from the outside world, banning less creative force. A proverb (Asian?) says "if you want to be happy, be it", and self-created imaginary aviation is perhaps the declination of this rare wisdom in aerophilic matter. In other words, it could be to democratize artistic freedom, which for the generation "digital images" is no longer reserved for very rare prodigious individuals. The new generations could call this theme "French aviation version 2.0".
[picture 2: normal, very possible, quite possible]
Also abnormal but true is the "unnatural" pacification of military aircraft: if the Mirage 2000 is nice but its bombs give bad conscience (to some ones, so ridiculous or irresponsible according to their detractors, certainly), it becomes possible to prefer the Mirage 2000W civilian racing version (or for tourism!). Better (or worse ...): if it has not existed at all, it becomes a personal joy to invent it, like a glorious (alone) pacifist non-violent victory, focused on drawings or tubes of glue. Polystyrene Gandhi... Micro-heroism without attacking the outside world. The planes with nice eyes and ingenuous mouths are particularly successful in this sense, pushing the ex-killer planes towards a cloud of tenderness ...
[picture 3: nice daydream, cruel world]

Reserves or criticisms
The list that follows is not exhaustive (readers are free to condemn in other words), but this presents some criticisms, heard or nightmare:
A / Childish. when a small child builds his first model plane, his goal is often to "make pretty" to his own taste, without being limited to reproducing the sad truth. An adult doing the same can therefore be insulted as "childish". Anything that deviates from the norm of "what is appropriate" is thus in danger of taunting, is to be considered on a defensive line against critics, even if they are abusive (in case freedom of leisure without violence becomes a universal "human right"). In fact, model making is itself considered childish, and naturally uses the historical alibi to claim adult respectability; giving up this seriousness completely, the what-if modelers give the stick to be beaten. Dreamy aerophilia could thus constitute a small family drama, as the cinema shows in other ways: "What, do you want to be a theater actor? no, you will be customs officer like your father! What, do you want to be a classical dancer? no, a boy must be a boxer! What do you want to draw airplanes that are impossible in real life? no, you will be an engineer or historian, seriously, life is not fantasy, seriousness is obligatory!” Or "The drawings of airplanes with eyes and mouth, it's for kids, exclusively! ". In fact, the solution to this micro-drama was obvious: let realistic serious ones take the jobs of engineers and mechanics, so aeronautical dreamers will become plumbers or microbiologists, limiting their airiness to a playful virtual universe after work. Coexistence of two aerophilies that are very different, each pushing a little the other, alas.
B / Mad. A step beyond appears the accusation "it's totally crazy, to lock it up urgently," according to the so-called Stalinist principle or equivalent. Daring to defy the usual criteria of the good would be an attack on the values of the society, raising medical care of authority (or exclusion out of the tribe, at Cro-Magnon age or in Amazonia - although the aviation there is little present, according to paleontologists and ethnologists). The refusal of reality is classified as schizophrenic.
C / Dishonest / illegal / guilty / prohibited. Another approach is derived from American-style criminalization, penalizing what goes astray. The word "right way" is to relativize, because this is defined by the legislators, their "I do not like" officially becoming "it is forbidden" - a mechanism that challenges in France the yellow-jackets (gilets jaunes) movement shouting at the non-representativity. Anyway, the dream saying "The Concorde was conceived in September 1913 by a visionary 9-year-old child" could be classified as fake news, misleading talk deceiving the listeners, and punishable as such. The line is narrow in terms of permitted creativity, false seriousness. In France, a common dogma is the obligation of the duty of memory. Inventing is not allowed on subjects decreed sensitive by certain influential groups. Passively "eating" what is given to us to discover is the required submission, while daring to create can be classified Offense to the undisputed Reality. With a little more hindsight, one could object that this is decreed considering history like economics as sciences, forgetting the doubtful science in the so-called human sciences, and considering that science says the true even if epistemology explains the contrary - cf. the books "Against Method", "Against Reality", etc. This obviously goes beyond the realm of aviation and the Internet has sites of alternative history for terrestrial narratives (the Third Reich would not have attacked USSR, the whole world would have become communist in 1936, etc.). In any case, fans of unsuccessful aeronautical projects severely chase hoaxes ("fake"), considered to pollute their subject illegally (forgery), except perhaps on April 1 "day of fools" (as with the German Klagenfurt 255 photo-creations). Implicitly, the modern argument is the following: Internet contains the best and the worst, on one hand the reported truth = good, on the other hand the invented fake = evil, to condemn or chase down ... Another aspect is the difficult management of copyrights: if it is clearly forbidden to copy the plan of others (without permission of the right-holder) to sell it, but it is difficult to know if one has the right to transform a realistic Internet design, with rights reserved, into an imaginary delusional derivative, shared for fun on the web without any profit. Legislation (different in other countries) or the goodwill of judges can intervene in this area. In France, this is also "guided" by the Cartesian tradition: French philosophy, and now French law, condemn the invalidation (even logic) of realism - skepticism or Indian Buddhism. Dogma is law, with "pride" of the so-called elite imposing this, claiming to incarnate freedom of opinion (by forbidding to prove the contrary, a vertiginous amalgam being enough to send to jail the recalcitrant, with condemnation to the benefit of the doubt according to the precautionary principle). These questions, unknown and absent from the mainstream media, are of course censored, usually savants taking the so-called intellectual place to recite Molière or Plato, to lull the lower (wrongly) despised people.
D / Irresponsible / insulting. A severe approach is to say that aviation, especially military, is too serious a business for ridiculous tour. Veterans may say they are insulted by any disrespect for their indisputable truthful ordeal, for example. "Memory is not a toy for happy fools". This is understandable, even though it confiscates aerophilia for a chapel exclusively.
E / Absurd. The usual idea of modeling (off futuristic sci-fi and cute egg-planes - insulted as "toys") is to reproduce truth on a small scale. In the same way, the history books focus on depicting the past with maximum veracity, it is an ethical and deontological imperative, first, it is said. Forgetting this to favor the creative dream can be refused as total contradiction, absolute methodological fault. This firm rejection denies that this is another legitimate approach as well, and denies tolerance in this regard. The accusation of "totally off topic here" is a softened version of this principle, to stay focused on a tradition without scattering anyhow. Reverse affirmation going in the same direction: everyone is free to dream anyhow, but it should not be mixed with the ultra-serious field of flying machines, dangerous otherwise (such as acetylene torches). One can note here the distance between the methodical modelers successfully flying their balanced physical creations and on the other hand the "modelers for shelves", with suspect personal satisfaction, which can include winged objects completely unfit for flight. Not to mention unhealthy autocontradiction, this aerophilia is simply paradoxical (as Coluche laughed when he clamored with impossible serious "I do not like racists, especially when they are black"). From experience, let us quote a case of psychological twisted self-medication: a small child brimmed by his big brother succeeded in building his first model when the oldest brother failed completely, since then the youngest was passionate of model planes, pledge of his personal respectability, so indirectly passionate about planes, but this has nothing to do with human flight, flying, air warfare and airline capitalism, so he can seek to heal his cumbersome airship by pushing it towards the divorce between small aeronautical objects and the world of true aviation. This may seem impossible to former mechanics of the Air Force, but it is indeed confreres in aerophilia: the normal and the abnormal (sorry ...).
F / Confused. Even without an inquisitor trial for antirealist heresy, an understandable argument is that the mix between dreams and Reality is confusing, unpleasantly. Apparently, it is not enough of an implicit writing convention (Heinkel He-111Z is true from Heinkel, Caudron / Meunier C.714Z is claimed Caudron work but in fact anachronistic Meunier invention). The dominant position of the realists is crushing: it is required to say "C.714Z (what-if aberration, warning!)" Without any need to say "He-111Z (alas truthful, actor or accomplice of military crimes or worse) ". It is a balance of power that defines the normal, the imposed standard, say sociologists, probably.
[picture 4: Dewoitine D.520, Dewoitine/Meunier D.520 Zwilling, Dewoitine/Meunier D.520 Zwilling Asymmetric 1 Motor]

Wise conclusion
Until now, and this will most likely continue, the Trait d’Union magazine is conceived as a testimony of the French aviation truth, or very seriously considered (patents, professional projects). For the few readers who are dreamers, it is a source of inspiration (which can resuscitate the imagination) and not a display of delirious dreams. The modern sensibility (after May 1968 in France and the hippie wave?) encourages the friendly respect of non-violent abnormal ones, simply. Without serious publication, Internet remains the realm of imaginary aviation ("what-if"), whether we like it now or we traditionally despise it. "Aviation as surrealism or pataphysics? uh, maybe, but not here ... "

II / Additional word (too late)
• Nightmare of the what-if modeler Tophe (psychiatrically treated): "The dreamers, the jokers and the scammers-illustrators are THE MURDERERS OF MEMORY! Let's chase them by law! "
• Pretty words of what-if to model Ericr: "What-if aviation explores evolutionary solutions that have left no trace in the real world, so poor, restricted, limited. And by doing that, we invent what could have been. "
• Other possible conclusion : (Or ... like the very serious magazine Le Fana de l’Aviation has a smile every month with an aeronautical caricature, the Trait d’Union could include each quarter a smile with a dream what-if drawing? ... No, let's be seriously here, rather?)