La loi n°1 du monde, qui m’a détruit
Les mots hélas les plus importants ici-bas
par Tof Lavètéteinte, 24/03/2023

(dernier ajout)

   J’ai entendu ce jour (sur Pluto TV/Montreux Comedy) une dame comique plaisanter sur ce qu’est être une femme. Et elle disait que ce n’était pas les règles ni le premier acte sexuel mais l’acte de séduction, quand on voit dans l’œil d’un homme qu’on peut le tuer, faire de lui le reste de sa vie une lavette, là on se sent pleinement femme. Qu’est-ce que j’en pense ? Euh, c’est la toute première fois que j’entends ça, et les rires féminins dans le public n’exprimaient pas du tout une désapprobation choquée, plutôt un truc comme « c’est vrai mais il faut pas le dire, normalement ». Qu’une femme brise un cœur masculin c’est apparemment un délice jouissif, pour les abandonneuses super fières de recommencer encore et encore, quelle horreur !
   Je ne connaissais pas le nom de la dame, c’est la première intervenante à https://pluto.tv/en/on-demand/series/montreux-comedy-festival-fr/season/2014/episode/anne-roumanoff-ma-vie-avec-jean-claude-2013-2014-5 (du temps 9’09’’ au temps 9’35’’)
   Sur Google/YouTube, j’ai trouvé que c’est Blanche Gardin, dans le sketch « être une femme, être un homme » (à https://www.youtube.com/watch?v=M2_tmKz3gBI&t=15s du temps 9’02 au temps 9’33). Et les textes sont là écrits, je le note tant ça me parait majeur.
  « Alors que nous les femmes dans la séduction on n’a pas besoin d’aller jusqu’à la baise techniquement pour être rassurée narcissiquement en tant que femme. Nous, non, dans la séduction, on a juste besoin d’aller jusqu’à ce point, où on voit dans les yeux du mec qu’on pourrait briser sa vie. (Rires) C’est ça qu’on veut voir. Qu’on peut voir qu’on pourrait le transformer en lavette. C’est ça qu’on veut voir. On veut voir cet éclat dans l’œil qui s’éteint. On veut voir ça. On veut voir qu’on pourrait lui chier dans le cœur tous les matins sans qu’il se rebelle. C’est ça qu’on veut voir, mais on a pas besoin de baiser. On est pas des sauvages ? (Rires) »
   C’est vertigineux ! Ça explique toute ma vie, de 15 à 37 ans, ce que je ne comprenais pas du tout, mais il n’y avait rien à comprendre, c’était une pure jouissance mauvaise, atroce, me broyant vraisemblablement comme d’autres. Découverte immensément majeure. Immense merci à cette dame, hélas, me révélant l’autre côté.
   Google la dit décorée Molière de l’humour 2018, oui immense bravo comme écrivaine (un milliard de fois mieux que moi ayant écrit une soixantaine de livres, médiocres en comparaison), même si je ne trouve pas ça drôle du tout.

- - - - - - - - - - Ajout 25/03/2023, complément masculin
   Quand je disais que je n’avais jamais vu de toute ma vie quelque chose d’aussi bien écrit, il faut toutefois préciser que j’ai très souvent écrit (et parfois lu/entendu) le volet inverse : le côté masculin cassé presque tué par l’amour. C’était notamment le thème unique de mon premier recueil de nouvelles romantiques « douces et silencieuses, peut-être malades », sous-entendu « et peut-être tueuses »… Il y a aussi la chanson de Jerry Reed « six foot six he stood on the ground (…) brought to his knees by love”.
   Détail traduit, écrit par Johny Cash me dit Google : "Une chose appelée amour, Mesurant deux mètres il en imposait, il pesait cent six kilos, Mais j’ai vu ce géant mis à genoux par l’amour (…) ne recule jamais Mais je l'ai vu pleurer comme un petit chiot fouetté à cause de l'amour (…) Assez fort pour régner sur le cœur de chaque homme, cette chose appelée l'amour (…) Depuis le temps rien n'a jamais été trouvé plus fort que l'amour (…)."

- - - - - - - - - - Ajout 26/03/2023, illumination ?
   Je cois que c’est dans un autre sketch de la même Blanche Gardin (ou d’une autre comique à Montereux « 2014 » que j’ai vue le même jour) qu’est venue l’expression caricaturale : « "Ouf, je viens d’échapper aux griffes d’un pervers narcissique", oui, je crois que c’est ce qu’on dit maintenant quand on s’est fait larguée par un mec ». La question qui se pose à moi est je pense, sérieusement : la jeune fille qui m’a détruit à l’âge de 15 ans, et retué à (29 ? et) 34 ans, était-elle une perverse narcissique ? Narcisse est cité dans le sketch majeur de Blanche Gardin « être une femme, être un homme » : il s’agit de détruire un homme pour jouir narcissiquement de sa propre force, de sa puissance féminine. Et le côté pervers est le plaisir trouvé à faire mal. Oui, je crois que c’est entièrement adapté. Quand bien même les psychologues diraient 10 autres critères (non remplis) pour ce qu’ils mettent dans cette case au-delà des définitions de base.
   Mais… je suis durement touché par une semi-évidence du même ordre : mon enfance comme victime d’écrasement systématique par mon grand-frère dominateur, n’était-ce pas en un sens la même destruction par un pervers narcissique ? Mon frère hyper-sportif disait « le plaisir du sport n’est pas de participer, il est non seulement de vaincre, écraser, mais en pluss : il faut humilier l’adversaire, le faire pleurer, c’est là qu’est la vraie victoire » (et lui gagnait toujours, ne pratiquant que les sports où il était le pluss fort)… Paradoxalement, il est devenu professeur de sport (certes sans avouer cela aux examinateurs, de l’agrégation notamment…). Et oui, cette volonté d’écraser l’autre c’est en un sens pour se rassurer sur soi-même, s’auto-admirer, narcissiquement. Donc… alors qu’à 15 ans j’avais cru enfin sortir de ce cauchemar familial, en tombant amoureux infiniment d’une petite faible timide (apparente), en fait je me jetais dans les griffes d’une perverse narcissique encore pluss redoutable que le pervers narcissique m’ayant tant traumatisé. Colossale erreur de jugement. Mais en prendre conscience maintenant est réconfortant, en un sens. Enfin, peut-être que c’est narcissique aussi, pour réconforter le moi abimé, mais ce n’est pas pervers, ce n’est nullement en voulant le malheur d’autrui (les bourreaux étant hors d’atteinte et/ou immunisés contre une éventuelle culpabilité).
   Voilà. Tout s’ordonne un peu dans ma tête. C'est satisfaisant comme point bilan récapitulatif avant que les cancers qui me touchent m'emportent finalement (le Bouddha disait que dans un univers de souffrance, il faut profiter de sa vie "humaine" pour sérieusement faire le point, et c'est un peu pareil avec la comparution au Jugement Dernier : mieux vaut avoir fait le point avant, soi-même).

- - - - - - - - - - Ajout 05/04/2023, contestation
   Je reçois une réponse à ce site, désapprobatrice partiellement. Il m’est dit que le sketch en question n’était « pas un reportage sur le psychisme féminin moyen ! ». Oui, je n’ai pas prétendu le contraire, je n’ai jamais dit que (j’aurais maintenant conscience que) chaque femme ou presque est une perverse (« séductrice diabolique » m’est-il dit), simplement j’ignorais totalement que cette logique faisait partie des possibilités féminines, et le découvrir est immensément explicatif.
   Il m’est par ailleurs dit que je suis particulièrement sensible à cela car je souffre plus ou moins du spectre de l’autisme (grosses difficultés à comprendre et à admettre ruse, mensonge… donc séduction). Euh, j’ai déjà entendu me concernant ce demi diagnostic d’autisme (quand, pour l’autorisation d’adoption de mon enfant, j’ai du aller à l’hôpital psychiatrique régional expliquer mon anorexie enfantine autrefois). Mais à mon avis, c’est une erreur de diagnostic, ma personnalité n’était pas « anormale innée » je crois mais forgée par divers traumatismes relationnels, ce qui est une expérience de la vie comme une autre, pas une maladie (selon moi, et je ne suis pas d’accord avec les blabateurs dits experts voulant tout psychiatriser en ignorant le principe de surdiagnostic). Ainsi, il me semble que presque tous les gens victimes d’escroquerie sont scandalisés choqués, ça ne signifie pas du tout qu’ils se révèlent en cela « fous » (même si le blablateur Freud pouvait déclamer que 100% de l’humanité est névrosée pour le moins).
   En tout cas, rien de rien dans mon éducation (scolaire comme familiale) ne m’avait préparé à recevoir en pleine face (et plein « cœur » au sens figuré) la désillusion que l’apparente « pluss merveilleuse fille du monde » soit une affreuse diabolique, presque normalement. Oui, il faudrait informer les enfants, et surtout les préadolescents, que des déceptions terribles sont très possibles, et qu’il convient d’être immensément méfiant, sans donner son cœur à massacrer éventuellement. Trop tard pour moi. J’ai informé mon fils l’an passé à l’âge de 12 ans, voilà.
   (Euh, en relecture, ça semble contradictoire : comment aurais-je pu prévenir l’an passé de ce que j’ai miraculeusement découvert cette semaine ? Non, c’est un malentendu : je connaissais le mal produit, le mal possible, le danger, ce que je viens par contre de découvrir avec effarement bouleversant, c’est en quoi une logique féminine pouvait trouver ça jouissif, et honorable en un sens. C’est vertigineux, mais ça ne changera pas le message d’alerte que je prodiguais déjà avant de comprendre ce volet-ci.)

- - - - - - - - - - Ajout 20-22/07/2023, Nouvelle révélation ?
   De manière indépendante de l’humoriste Blanche Gardin, je viens ce mois de faire une autre découverte bouleversante sur le drame de ma vie (mon amour malheureux de bout en bout, 1979-2000). Cette nouvelle révélation a commencé par un débat télé sur chaine C-News, disant qu’il n’y avait pas de « couple franco-allemand » vu du côté allemand, il semblait plutôt que les « élites françaises » soient en la matière en position d’érotomane. J’ai cherché sur Internet avec Google la définition d’érotomane, et ça m’a paru fulgurant pour expliquer ma propre histoire…
« Erotomanie (Psych.) ; Illusion délirante d'être aimé.
L'érotomane ressent un profond ressentiment pour son amour imaginaire. La rancune est alors à la hauteur de sa déception. Elle réagit par la violence avec des envies de vengeance.
Contrairement à d'autres délires avec lesquels on pourrait lui trouver des liens de parenté (paranoïa, schizophrénie), l'érotomanie se soigne très peu, voire pas. “Les délires systématisés en secteur, comme l'érotomanie, sont enkystés.“
L'érotomanie est une maladie psychiatrique, plus précisément une forme de psychose paranoïaque, appartenant à la catégorie des délires passionnels.
L'érotomanie, ou syndrome de Clérambault, est la conviction délirante d'être aimé. Loin de l'obsession d'un amour non partagé, c'est une forme de psychose
Cette conviction se traduit chez l'érotomane par une forme de harcèlement pour provoquer la rencontre et faire avouer l'autre sur ses prétendus sentiments. Si cet amour fictif n'est pas déclaré, la personne érotomane peut céder à la dépression, puis à la rancune et à l'agressivité.
»
   Paranoïa schizoïde ou schizophrénie paranoïde, dépression, rancune…tout y est, de ce que m’ont diagnostiqué les psychiatres, sans réaliser que c’étaient des conséquences d’une « maladie autre » : l’illusion que j’ai eu à quinze ans d’être follement aimé par la dernière de la classe, trop timide adorable pour le déclarer… ça éclaire tout. Personnellement, je n’appelle pas ça folie au sens de malformation mentale, mais erreur tragique ayant cassé toute une vie (avant sauvetage par mon épouse, et à ce jour 21 ans de bonheur, incroyable).