« L’HUMANITÉ DISPARAÎTRA » ? JE RÉPONDS : « JE M’EN FOUS UN PEU »
Scepticisme vrai (ou humoristique ?) envers les convenances occidentales

16-29 Janvier 2012, par A.Nohide (par A.Noyak selon les mauvaises langues)


    Le livre « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! », de Yves Paccalet, prix du pamphlet 2006, réédité bon marché en format poche, m’est apparu dans une brochette de titres accrocheurs, d’un SPAM de libraire Internet. En voyant ce titre, j’ai eu l’impression qu’il y avait encore plus anormal que moi, et que ma position est – comparativement – presque frileuse et convenue. Pour en avoir le cœur net, je l’ai acheté (enfin : je me le suis fait offrir, pour mon anniversaire où on me laissait libre de choisir quelque chose), je l’ai lu. Et ce n’était pas du tout le brûlot envisagé. J’ai été agacé ou en désaccord bien souvent, mais j’ai essayé de le lire d’un trait pour en comprendre la logique, avant d’y revenir, ici.
    Clairement, ce titre – célébrant le génocide universel – sera perçu comme un crime odieux contre l’humanisme dit fondement de la morale (dans la plupart des sociétés modernes), applaudi comme humour noir absurde, suscitant la remise en question des dogmes usuels, généralement pour conclure « certes, c’est pas parfait, mais continuons, ça ira, même si le danger n’est pas totalement nul ». Mon approche personnelle est toute différente, doutant même là où l’auteur affirme, je suis plus optimiste ou plus négatif que lui selon les points, encore plus anormalement.
    J’ai mis sur Amazon le commentaire suivant (je vais m’expliquer ci-après) : « [Intéressant, quoique…] Il est plaisant de voir bousculés les lieux communs de la pensée unique, mais l'auteur est énervant avec ses convenances de culture littéraire et de scientisme, d'Histoire officielle, etc. » Je vais expliquer, et si je ne suis pas tendre, ce n’est pas de l’agressivité mais de la légitime défense (à mon avis, argumenté) puisque Paccalet me traite de nazi assassin, en approuvant les dogmes me menaçant de prison (génocides juif et arménien incontestables, doute interdit). Ce sera sans doute trop long à lire pour un quart d’heure de détente, mais pour les gens qui ont perdu cinq heures à lire les 191 pages de Paccalet, je pense qu’il est plus enrichissant de lire mes 28 pages (cela vaut bien sûr aussi ou surtout pour moi-même, en sentiment de relecture, même si autrui et le passé n’existaient pas).

Conclusions classées
Relecture commentée
Mon bilan
Sauver l'Occident
Mea culpa
Réécriture/relecture

I/ Conclusions classées (impressions en refermant le livre)

1- Je doute plus que l’auteur
    Il est scientiste, oubliant de douter du réalisme, croyant aux lois apprises à l’école, en oubliant que l’hypothèse du rêve est interdite, malhonnêtement écartée par l’escroc inventeur de l’esprit cartésien. (cf. mon livre de 1993 "Contre la Réalité", refusé par les éditeurs car "beaucoup trop logique, effrayant").

2- Je doute différemment de l’auteur
    Pour ce qui est de la surpopulation (puis promiscuité intolérable et conflagration en guerre nucléaire)… la soif de sexe ne me paraît nullement obligatoire. Libérée des religions, l’humanité n’aurait plu’ de pression pour enfanter. L’homosexualité et la masturbation pourraient remplacer la copulation fécondatrice. La tendresse pourrait remplacer la bestialité fornicatrice. Reste le problème majeur de « l’envie de bébé » féminine, effectivement. Mais ce n’est pas un problème humain en général, il n’est pas juste de faire l’amalgame.

3- Je classe l’auteur dans la pensée unique !
    Cet auteur, ponctuant ses phrases de références aux « grands auteurs » littéraires, se la joue « intellectuel », je n’aime pas ça. Il se fait mousser selon les valeurs de son milieu bourgeois, mais ça pollue son propos, rendu prétentieux, parlant aux confrères de la prétendue « élite » (autoproclamée à tort).
    Non seulement il adhère à 100% au scientisme intolérant (incontestabilité des lois scientifiques actuelles), opprimant le doute logiquement légitime, mais il pratique le classique discours pour Israël invoquant la Shoah raciste, oubliant de mentionner la Nakba raciste (en sens inverse, déniant que les victimes de la Shoah étaient innocentes) et le scandale de l’aristocratie mondiale qui forme la domination américano-sioniste. Et il oublie que « rayer Israël de la carte » serait simple sans violence aucune, par simple autorisation de retour et vote pour la prétendue « sale race » expulsée. L’auteur oublie de résister aux dogmes sionistes, anti-prolifération anti-terroristes, pour mieux faire passer ses quelques traits osés, je n’aime pas cette manœuvre, ou s’il y a aveuglement sans calcul, cela me semble discréditer la prétendue lucidité de l’auteur.

4- J’espère à demi là où l’auteur n’espère plu’
    Tout change avec une dose d’égocentrisme solipsiste (que j’ai découvert personnellement une nuit de 1979 à l’âge de quinze ans et demi) : si je meurs, l’humanité s’éteindra (pour moi, mais rien ne me prouve qu’un autre regard existe vraiment). Et les microbes disparaîtront tout autant, quoiqu’en dise Paccalet (qui affirme que les microbes et autrui existent, ce qui n’est pas plus prouvé que pour les personnages de cauchemars). Cette sagesse relativiste n’empêche pas de donner sa vie pour la « survie » de l’être aimée, adorée : ça ne va pas du tout dire qu’elle survivra (puisque c’est peut-être moi qui la crée), mais c’est une fin satisfaisante, dans un beau rôle héroïque. Puisque, à en croire mes souvenirs présents, il y a une fin du monde chaque nuit au moins (« endormissement »), la survie ne mérite pas la laideur.
    Je suis d’accord que la majorité humaine semble laide, hélas, ici en tout cas mais vraisemblablement ailleurs aussi (c’est une intuition, un goût ressenti, sans preuve, puisque l’Histoire est un conte, si on applique le doute vraiment). Mais la laideur n’est pas universelle, ce n’est pas vrai. Il y a plein de miettes jolies, ici ou là. Et au moins une personne est merveilleuse (Patricia Niezewska , la « copine tortue » de mon double imaginaire), et si on me dit qu’elle n’existe pas, je rétorquerais au contradicteur que je n’ai pas davantage de raisons de croire en son existence à lui (et s’il me frappe, ça ressemble à un cauchemar, ça ne prouve rien). Je considère que c’est du masochisme de préférer les cauchemars (dont ceux appelés « Réel ») aux rêveries, souvent idylliques, absolument.
    Par ailleurs, je ne suis pas d’accord pour juger chaque individu responsable des crimes sociétaux commis, envers les étrangers ou les pauvres. Il y a des gens (minoritaires) qui sont naïfs pleins d’espérance, qui donnent plus qu’ils n’accaparent, qui ne se reconnaissent dans aucun des leaders candidats à domination (appelant menteusement à les désigner « représentants »). Que le monde soit pourri républicainement ne prouve pas que les gens sont moches : ils doivent choisir entre le mal et le pire, et ne pas voter (comme je le fais) n’y change rien, étant complice du vainqueur. Mais si on n’aime pas la violence, si on n’a aucun espoir de mieux crédible sans débordement potentiellement pire encore, on subit, mais en désapprouvant la mocheté, sans la faire sienne. C’est triste, apparemment désespéré, mais se faire insulter par amalgame (à la Paccalet) est injuste.

II/ Relecture commentée

• Page 11 (du livre, 1e page du texte) : Paccalet parle de l’espèce « homme », « esclave de biens matériels, en souffrance de consommation, asservie à ce qu’elle imagine être la "croissance" ou le "progrès", et qui sera sa perte. »
--> Ce n’est pas vrai, ou je ne suis pas un homme. J’ai refusé “les études pour devenir riche” (en dépit de mes résultats scolaires très brillants), j’ai refusé d’être commandeur couvert de biens matériels, puis j’ai refusé les promotions au mérite, et mon petit salaire s’accumulait à la banque car supérieur à mes besoins (je ne sortais pas, n’allais pas au restaurant, pas en vacances, je me désintéressais des vêtements et des sports, ne consommais ni alcool ni tabac ni drogue, je refusais la télé et le téléphone). Ceci dit, mon ex copine ayant refusé mon chèque testament, je suis mort, et ce qui s’est réveillé à l’hôpital a été drogué, je me retrouve marié maintenant, et par respect pour ma compagne, je paye ce qu’elle exige : le restaurant, la décoration, nos vêtements renouvelés, l’aide à sa famille du Tiers-Monde, la réponse aux caprices de l’enfant qu’elle nous a fait adopter, etc. Mais ce n’est pas une soif de consommer de ma part, non, pas du tout, ce n’est pas vrai. Et je n’ai pas changé irréversiblement : ma femme s’étant absentée longuement pour organiser l’adoption à l’étranger, mon compte en banque a recommencé à grossir, car mes “besoins” personnels sont vingt fois moindres que ses exigences.
    Les dogmes sur la croissance et le progrès ne sont pas en moi moteurs, je les subis comme pressions stupides commandées par la pensée unique. J’ai trouvé intéressant que l’Allemagne n’ait plu’ de chômeurs grâce à une population décroissante (ruinant l’argumentaire nataliste qui fonde la fiscalité française, « le social » à la française), et j’aime bien que les écologistes appellent à un arrêt du gaspillage-toujours-accru. La frugalité raisonnable me semble un nouvel idéal plaisant. Certes, il n’a presque aucune chance de devenir majoritaire, quand le loto (rêve de fortune et luxe personnels sans mérite) est très populaire jusque en pays stalinien secrètement. Le dogme télévisé des prétendus experts est que la croissance est obligatoire pour éviter la ruine, il est asséné sans argument, sans contradiction. A mon avis, l’absence de désapprobation populaire envers ceci est liée à un mécanisme moche : les enfants exigent bestialement « toujours plus » (mammifèrement peut-être, puisque j’ai lu que les poules arrêtent de manger quand elles ont ce qu’il faut), les mères veulent contenter leurs enfants et vivre en princesses dans le luxe oisif avec domestiques, les hommes constatent que les femmes préfèrent les riches donc veulent le devenir (certains semblent certes spontanément dominateurs écraseurs, ils semblent les « virils » préférés des femmes hélas). Voilà à grand trait la façon dont m’apparaît le monde humain. Heureusement, il y a plein d’exceptions (ou quelques unes), et c’est ce qui peut consoler.
    Paccalet, au lieu de se contenter des quelques motifs de sourire, préfère se lamenter de la pression générale. Libre à lui, groupiste actif, mon point de vue est simplement différent : individualiste rêveur irréaliste.
    A l’hôpital, j’étais malheureux, mais ce qui m’a apaisé n’est pas une avalanche de biens ou de progrès, mais un stylo-bille et du papier, pour mettre par écrit mes rêves romantiques, les relire, les corriger, en inventer d’autres. Ce n’est pas de la consommation effrénée, c’est une forme repliée de contentement, ayant un peu besoin d’autrui fabriquant encre et papier (ou ordinateur-électricité-traitement de texte, encore mieux). Pas besoin de voiture, de maison, de jardin, de sorties, de médicaments, non. Mais chacun son truc, toutefois quand Paccalet dit que je n’existe pas, il se trompe. Si ce monde est un cauchemar, mon personnage n’existe pas objectivement, mais comme le sien, pas moins.
    L’Asie aurait pu bouleverser le Monde, en rendant majoritaire le point de vue bouddhiste indien (« arrêter de vouloir, pour ne plu’ souffrir de ne pas avoir »), mais la bestialité, là aussi, l’a emporté sur l’utopie : les capitalistes indiens et chinois jalousent le luxe occidental et veulent le même – alors que nous aurions dû faire le chemin inverse, pour rejoindre leur frugalité, je crois. Les Etats-Unis gaspilleurs (exigeant très fermement le maintien éternel, ou essor, de leur « niveau de vie ») me paraissent un vilain modèle, copié par l’Europe, et qui a conquis le Monde avec l’effondrement communiste – le marxisme avait perverti son utopie par les privilèges aux apparatchiks, mais il était mal pensé au départ : l’égoïsme-familial accapareur est le moteur majoritaire, pas la sagesse humble partageuse. Toutefois, là où je discorde avec Paccalet, c’est qu’il y a un fossé conceptuel grave entre « l’Humanité est majoritairement moche » (mon point de vue) et « l’Humanité est intégralement moche » (son affirmation). Il m’insulte et sur des accusations infondées. Il ne me connaît pas, effectivement, mais qu’est-ce qui l’empêchait de m’envisager ? (ou de se prendre lui-même en compte s’il n’approuve pas cette soif de luxe intarissable). Il y a là une erreur d’analyse, une pensée fautive. Je ne pouvais pas encore conclure cela à la lecture de la première page, avant les développements ultérieurs envisageant peut-être des objections, mais en seconde lecture : je confirme, il y a erreur d’approche, misère intellectuelle ou volonté de choquer en ne menant pas jusqu’au bout la réflexion. Puisque cela a obtenu récompense littéraire, en un sens : c’est gagné, pour l’auteur. Et beaucoup de lecteurs sont heureux de compléter par eux-mêmes le petit bout de pensée manquante (« je vaux mieux que ce qu’il prétend »). Mais moi je trouve cela malhonnête, je préfère un texte clair pesant les points de vue opposés, sans caricaturer un des deux. Sinon, cela donne l’éclat de rire usuel, avant de se replonger dans les convenances habituelles, même si elles sont moches. C’est le mécanisme « fou du Roi » : « Et si on abolissait les privilèges ? Ah-ah-ah ! Non, je dis ça pour rire ! », et… les têtes des rieurs ont été coupées. Pourquoi ne pas réfléchir et peser pour et contre, honnêtement ?

• Page 11 : dès la première page, Paccalet cite le célèbre Rimbaud.
--> Si tel penseur avait eu une pensée profonde enrichissant le sujet, cela pourrait être intéressant, mais non, ici il ne s’agit que d’illustrer de manière célèbre une image relevant du n’importe quoi. L’auteur fait étalage de son érudition, qui semble le dispenser de penser par lui-même ou le placer en sommité de Culture, je n’aime pas ça. Je me souviens qu’à quinze ans, on nous apprenait ainsi en cours de Français (de classe scientifique) à rédiger n’importe quoi en le ponctuant de citations célèbres, d’ouvrages classiques, c’est ce qu’on appelle « être littéraire ». Je trouve ça nul (d’autant que je sais maintenant que les publiés sont des pistonnés, que la pensée logique dérangeante est chassée du monde des livres autorisés).
    Tiens, je vais (essayer de) tenir ici la liste des citations dans ce livre : De la Mettrie (9), Rimbaud (11), Pascal (12,50), Bible (12,18,43,45,47), Descartes (13,18,71), Érasme (13,82), La Bruyère (16), Corneille (16), Racine (16,69), Platon (17,19), Gauguin (17), Vialatte (18), Val (18), Aristote (18), Rabelais (18), Hobbes (18), Kant (18), Bergson (18), Freud (18,100), Nietzsche (18,46,65,84), Leibniz (19), Hegel (19,102), Tacite (23), Michaux (34), de Noailles (45), Baudelaire (45), Verlaine (46,50), mythologie grecque (46,53,95), Beaumarchais (47), Swift (48), Beuve-Méry (53), Lovelock (53), Shakespeare (59,60,62,91), Ehrlich (64), Hitler (65,84), Hobbes (67), Rousseau (67), Virgile (69), Homère (69,100), Spielberg (69), Machiavel (71), Sade (71,77), Voltaire (74), Lorens (82), Tinbergen (82), Apollinaire (93,94,95), Marx (94), Carson (94)…

• Page 12 : « J’ai milité pour la survie de ma lignée animale, mais le genre Homo refuse de regarder (…) »
--> Ça y est, on a déjà basculé dans le dogme scientiste darwinien, selon lequel le genre Homo est un animal, balayant sans argument le point de vue de nombreux croyants. Je ne prétends pas que les croyants ont raison, mais ils méritent d’être entendus. Les adeptes de la Bible gouvernent hélas le monde avec leur dogme que l'Homme est à l’image de Dieu, maître au-dessus des animaux, mais je trouve plus intéressant l’approche bouddhiste indienne (qui se retrouve dans la religion sans nom du livre indien « Je suis ») : tout est illusion, peut-être que l’espèce humaine n’existe pas, il n’y a peut-être que moi et mes cauchemars. Ce que Descartes a malhonnêtement écarté avec ses dogmes religieux d’Occident dominant, pour ouvrir la voie à la Science expérimentale (chrétienne ou athée). Paccalet, scientiste intoxiqué, ne me paraît pas un penseur crédible, j’aurais peut-être dû arrêter là cette lecture : lettré prétentieux et scientiste dogmatique, c’est un point de vue moche, sans intérêt. J’espérais mieux plus loin, mais je vais être déçu.

• Page 12 : Paccalet se dit « déçu », « pessimiste », « je sais que le navire de notre espèce ira par le fond ».
--> Paccalet confond tout, comme bien des gens (et ça fait partie du scolaire lavage de cerveau) : il mélange « savoir » et « croyance ». Je n’aime pas ça, la prétention usurpée au « savoir », à la « vérité ». Paccalet ne m’a nullement démontré qu’autrui existe, et sa notion d’espèce au sens animal, comme sa notion de mort au sens athée (ou animal), ne forment qu’un point de vue peu convainquant, même s’il est majoritaire ici, car inculqué par l’école publique. A mon avis, la pensée commence par la résistance au dogme à force usurpée. Je suis moi un résistant pessimiste, ayant perdu d'avance, mais je juge que Paccalet fait partie des oppresseurs.

• Page 16 : Déçu de l’écologie, non mise en pratique, Paccalet dit : « J’en ai marre (…) de l’égoïsme général (je me range, évidemment, sous l’adjectif "général") ».
--> Je ne comprends pas : il n’a qu’à… ne plu’ être égoïste lui-même et le problème général disparaîtrait. Ou bien il ment : il veut que les autres changent mais pas lui, il veut avoir le monopole de l’égoïsme triomphant, c’est très moche. Personnellement, je raisonne différemment : il me semble que l’égoïsme est universel (même le héros ou l’héroïne qui donne sa vie pour autrui le fait parce que ça lui fait plaisir, masochistement) ; ceci dit, je préfère le comportement gentil et doux au comportement accapareur et oppresseur, c’est tout. Le bla-bla sur l’égoïsme (sous-entendu « l’égoïsme c’est mal, la générosité c’est bien ») relève de la rhétorique creuse. Tant que la générosité sera fondée sur l’esprit de famille (d’où xénophobie) et la mendicité (d’où refus d’effort donc ruine), je ne vois pas de solution. Ça ne devrait pas empêcher de concevoir autre chose, en bousculant les conventions verbales et les lieux communs :
– dissoudre le nationalisme à générosité partielle envers les refuseurs de travail, pour rétribuer aux mérites, à nos dépens de descendants de conquérants écraseurs ;
– rétribuer (financièrement et socialement) l’effort et non l’exploitation, le but n’étant alors pas le luxe infini gaspilleur mais l’équilibre personnel frugal ;
– viser une humanité réduite ne pillant plu’ la planète, sans tuer personne mais par arrêt presque total de la fécondation – la génération sacrifiée qui aura des vieux jours difficiles serait louable, osons ! (le non-égoïsme).
    C’est ça qu’il fallait dire, dans ce livre, comme espoir écologiste crédible. Mais pour ça, il faut casser les dogmes, montrer que la Déclaration des Droits de l’Homme est contradictoire : la Bible, qui commande « multipliez-vous ! » (à l’infini) dit aussi, dans la bouche d’un Israélite comme Jésus-Christ avant sa mise à mort : « les non-Juifs sont comme des chiens, tolérables seulement s’ils se contentent de manger les miettes sous la table des Juifs », alors totale liberté de religion + « les enfants humains naissent libres et égaux en dignité et en droit », c’est contradictoire, nul, à chier, poubelle ! Pas universel du tout… Il faudrait oser, oui, mais Paccalet est allié des dogmes, en fait, il ne veut que faire sourire, surtout pas faire réfléchir, il est moche. Ou bien, il serait excusable : il est déficient intellectuellement, comme les non-menteurs parmi nos « intellectuels », s’il y en a.

• Page 18 : « Qu’est-ce que l’homme ? (…) pour Philippe Val, de Charlie Hebdo, "un animal qui aime le foot". »
--> Je ne suis pas un homme, moi ? Ce n’est même pas drôle, c’est simplement nul. Ça semble faire référence à la pourrie langue française employant le même mot pour « être humain » (un homme, pas un animal) et « être humain mâle » (un homme, pas une gonzesse) et « être humain mâle partageant les convenances masculines habituelles ici et maintenant » (un homme, un vrai). Il est notoire que bon nombre d’épouses pestent après leur mari qui les prive de feuilletons romantiques en périodes « Coupe du monde de football », mais ça n’a strictement rien d’universel. Je n’ai pas regardé la Coupe du Monde 1998 gagnée par la France, et si l’équipe en face (Argentine ou Cota-Cola) avait gagné, ça m’aurait été complètement égal. Ceci dit, hors football, qu’est-ce que l’homme ? la souris Mickey Mouse me semble aussi humaine que moi, et je serais choqué de manger du chimpanzé ou dauphin, comme les Britanniques sont choqués que les Français mangent du cheval, comme les Indiens sont choqués que les Britanniques mangent de la vache. Tout est relatif. D’accord, l’humanisme n’est pas net, méprisant des êtres peut-être entièrement respectables, mais je n’aime pas que ce soit le prétexte à dire n’importe quoi, sur ce qui est humain ou ne l’est pas, selon untel ou untel, se prétendant (à tort) objectif.

• Page 19 : « L’homme est un organisme vivant. Comme tous ses homologues, il se reproduit (et même activement : c’est l’un de ses traits distinctifs) »
--> Erreur d’analyse. Pour de nombreux mâles en tout cas, il n’y a nulle envie d’enfanter, des mômes hurleurs, sales, exigeants, ingrats. L’envie sexuelle est une chose, mais avec l’invention de la contraception hormonale, la génération 1968 a inventé « le sexe pour le plaisir seulement » (ça marchait aussi avec le préservatif masculin pour la génération 15 ans plus tard). L’espèce humaine aurait pu s’éteindre en paix, d’un point de vue masculin, je crois. Mais il y a la pulsion féminine de « désir d’enfant » puis « désir de nouvel enfant », qui conduit à rater cette chance. Paccalet n’en dira pas un seul mot dans tout ce livre, c’est une grave faute d’analyse. Jésus-Christ, et les prêtres catholiques qui choisissent l’abstinence, et les homosexuel(le)s, et les vieux garçons (vieilles filles), et les stériles, ne sont pas « inhumains en ceci qu’ils n’ont pas fécondé », ça n’a rien à voir, Paccalet mélange tout, sans raison. Plus grave : il oublie de réfléchir, en étant publié bien sûr, les gens qui réfléchissent dérangent vraiment, eux, ils sont étouffés (ou ils l’étaient avant Internet, du moins).

• Page 20 : « cette planète (…) Comme si elle ne devait jamais s’épuiser. (…) Illusion ! La Terre n’est qu’un minuscule tourbillon d’énergie, un fantasme de l’espace-temps. Nous avons débarqué par hasard dans ce rêve. Mais, pour nous, le cauchemar a déjà commencé. »
--> Je ne suis doublement pas d’accord :
– Du point de vue technocratique optimiste, il n’y a rien de fatal à ce que la planète s’épuise. Le dogme scientiste est “rien ne se perd” : si le pétrole devient chaleur et gaz carbonique, alors avec chaleur et gaz carbonique (et savoir technique, et énergie) on peut recréer du pétrole, et la fusion nucléaire pourrait nous apporter une énergie inépuisable à partir de l’eau, et des fusées pourraient capturer des comètes s’il n’y a un jour pas assez d’eau sur Terre. En pratique, les rêves techniques des années 1950-1960 se sont avérés très difficiles, mais rien ne les rend impossibles absolument, je crois.
– Du point de vue sceptique, peut-être que ce monde est un rêve, oui, et un cauchemar dans la mesure où il est désagréable (sans le caractère idyllique de la rêverie), mais ça n’a rien à voir avec l’épuisement des ressources planétaires (la Terre n’est peut-être même pas une planète sphérique mais juste une étendue autour du moi). Si l’écologie dominait le Monde, il y aurait sans doute à peu près autant de suicides. Paccalet semble ignorer tout de la question, son regard est immensément partiel, partial, presque inintéressant, ça clôture la déception, et ce chapitre d’introduction.

• Pages 23-26 : « Nous sommes tous des Papous. (…) les cultures traditionnelles agonisent (…) La plupart des huit cents langues de l’île auront disparu dans vingt ans. »
--> Je connais ce discours, qui fait partie de la pensée dominante : la Haute-Valeur de la Tradition, de la Culture, de l’Identité communautaire, de la langue spéciale (Française en particulier, menacée par l’Anglais). Je ne suis pas du tout d’accord, et Paccalet ne donnera pas le moindre argument pour appuyer son point de vue, bousculer le mien, alors moi j’argumente et je bouscule le sien :
- Toutes ces spécificités groupistes forment le principe du tribalisme, principe bestial (social) de fourmilière partageant une vie de groupe spécial avant de faire la guerre aux autres fourmilières. Avec traditions de Reine fourmi, esclaves fourmis adverses, etc. Je trouve ça affreux, je préférerais une humanité unie, parlant l’Espéranto ou la transcription phonétique du Chinois, ou mieux : la langue cliquée des Boshiman accueillant nos amis chimpanzés et dauphins (et humains muets) sans cordes vocales. Changer de langue ne serait pas facile, comme changer de monnaie n’a pas été facile, comme changer de langue n’est pas facile pour les immigrés, c’est méritoire. Si les générations antérieures avaient eu la générosité d’abandonner la pourrie langue française (avec genres inutiles, conjugaisons complexes pour rien, millions d’exceptions illogiques) pour se mettre à l’Esperanto mondial, je n’aurais pas à faire cet effort moi-même. La générosité commence par l’acceptation d’effort personnel pour faciliter le dialogue avec autrui et l’accueil des enfants. Au contraire, quand un adulte vise la préservation de ses facilités (après élevage l’ayant endoctriné péniblement), c’est un refus d’effort généreux que je trouve égoïste.
- La spécificité groupiste se fonde sur le rejet de l’autre, et je trouve ça moralement moche : si on n’aime pas être rejeté, il ne faut pas rejeter (principe de la morale altruiste, même si c’est – malhonnêtement – classé antisémite car interdisant aux Israélites de se réserver le droit au racisme). Ceci dit, je ne suis pas du tout communiste interdisant la sphère privée : je considère qu’un des besoins fondamentaux est la possibilité de repli sur un chez soi fermé, pour les introvertis tout au moins. Dans mon idéal, il y a trois échelons : 1/ l’individu (ou le centre du rêve, involontairement, je suis là), 2/ le couple avec l’être aimée (personnage principal du rêve, plus je l’aime plus elle m’aime, plus elle m’aime plus je l’aime, etc. raison de vivre), 3/ l’ensemble des êtres apparemment ressentants (humains, chimpanzés, etc. – il convient d’éviter de se marcher dessus). Je n’accorde aucun prix à la société particulière rejetant l’étranger, je n’aime pas ça. Qu’une tribu se fonde/dilue dans l’humanité, ou qu’une société secrète soit dissoute, cela m’est complètement égal, ou cela me paraît même aller dans le bon sens, amical au lieu d’hostile (l’amitié avec les méchants n’est pas utile, mais l’amitié avec la gentille est ce qu’il y a de plus important du monde, qu’elle soit « culturellement » traitée de bougnoule me paraît odieux, qu’elle me rejette comme « sale goy » était affreux).

• Page 26 : « Les communautés humaines dites "primitives" meurent de quatre tragédies combinées : l’épuration ethnique ; les maladies transmises par les envahisseurs (…) ; le cataclysme de l’économie marchande ; la destruction massive de l’environnement. Ces désastres ont frappé les Indiens d’Amérique ; les Aborigènes d’Australie ; les Nouba, les Pygmées ou les Boshiman d’Afrique ; les Inuit, les Samoyèdes ou les Tchouktches de l’Arctique… »
--> Cela ne semble pas un hasard si Paccalet s’abstient de noter là où s’auto-détruit sa leçon de morale conforme à la pensée unique : quand la Palestine a été rendue aux (prétendus) descendants d’Hébreux, (avec expulsion de la prétendue « sale race » sans qu’il soit autorisé d’appeler ça « épuration éthnique »,) la colonisation passée aurait dû être condamnée, en rendant pareillement les Etats-Unis aux Amérindiens, l’Australie aux Aborigènes, etc. Mais non, pas du tout ! Il fallait que New York reste la plus grande ville juive du Monde, le remettre en cause est classé antisémite ! « Les Non-Juifs sont des chiens », ça continue, c’est ça la pensée unique, c’est à vomir. Que cet auteur prétende donner des leçons de morale est totalement irrecevable.
    Il faudrait dire aussi un mot de l’économie marchande, principe pourri qui enrichit le vendeur inactif surtout, sous-paye le producteur, sur-facture le client appâté pour des besoins artificiels inutiles, là est la pourriture de notre système, hélas dominant. Paccalet ne le dit pas, puisqu’il est allié à ce système, et entend vivre de sa plume sans travailler en production agricole ou autre… Certains disent que c’est la tradition marchande juive qui a dominé le monde, ça ne me semble pas le problème, les traditions moches méritent la poubelle simplement (comme l’esclavage, le viol, etc.).

• Page 29 : Paccalet cite l’exemple d’Haïti, où la déforestation a ruiné la terre, puis les eaux côtières, entraîné la misère. « (…) nous montrent ce que sera, demain, la planète entière. Nue. Moche. Stérile. Hostile. »
--> Ce petit morceau est intéressant, mais va être clos sans conclure ni peser les facteur d’espoir éventuel. Le saccage de richesse pour consommation immédiate est une vieille histoire, comme la Cigale et la Fourmi (la jouisseuse et l’épargnante). L’invention de l’agriculture est paraît-il née de cette sagesse prudente : ne pas manger tous les grains trouvés, mais en garder certains, investis en futures plantations, garantissant la récolte future. Si la surpopulation entraîne surconsommation ruinant la pérennité des cultures, cela peut décimer 99% de la population et ramener les survivants à la sagesse antique. Ça n’a rien à voir avec une disparition de l’humanité. Et ruine biologique n’est pas désert irréversible : les calamiteuses catastrophes de pétroliers échoués sont, vingt ans après, des paradis biologiques où niche une vie marine prospère. Certes, ça ruine le dogme progressiste « le futur sera de mieux en mieux (avec la Science, la Démocratie) », mais celui-ci avait déjà du plomb dans l’aile, les hausses du cancer, du chômage, de la violence, ruinant les discours bla-bla des menteurs.

• Page 31 : Clôturant l’exemple de l’Indonésie maintenant surpeuplée, Paccalet conclut : « Avec une telle densité de population, le nombre de morts sera déraisonnable ».
--> Là encore, c’est une erreur d’analyse je crois : il fallait dissocier totalement cela du titre « l’Humanité disparaîtra », ça ne fait que nier « tout ira de mieux en mieux » pour ramener à un cycle naturel : richesse – explosion démographique – disette – mort en masse – richesse (pour les survivants), etc. La civilisation actuelle aurait simplement été trop fière, avant de s’éteindre comme celle des Mayas, des Pharaons, etc. Bof, oui, c’est très possible, mais ce n’est pas le sujet grandiose qui était annoncé par le titre du livre.
    J’ajouterais un point, pour l’Indonésie : le drame me semble avoir été double : 1/ La médicalisation à l’occidentale sans restriction des naissances (conduisant à l’explosion démographique), 2/ le dogme nataliste des religions bibliques, amenées par les envahisseurs occidentaux, interdisant l’équilibre en tuant les objections (conformément aux instructions de tuer sacralement énoncées par Jésus – horreur morale qui est, en tant que religieuse, bénie par nos « Droits de l’Homme » pourris, contradictoires). La civilisation occidentale mérite la ruine et l’extinction, oui, j’en suis convaincu, toutefois ça ne menace pas la survie humaine, en soi.

• Page 36 : « Les Papous Kamoro vivent un drame culturel, social, économique et écologique (…) irruption massive de colons (surtout javanais) envoyés par le pouvoir de Djakarta ».
--> Attention ! Là, Paccalet débusque un exemple intéressant et méconnu, mais qu’il ne va pas exploiter. A sa place, je verrais deux voies possibles, à examiner, ce qu’il ne fera ni pour l’une ni pour l’autre, passées sous silence, car non soumises au dogme de la domination ambiante :
– Soit on respecte les groupes tribaux où ils sont, en les laissant tranquilles. Dans ce cas, l’invasion de l’Amérique et de Palestine 1948 seront classés crimes contre l’Humanité, réparés par expulsion des envahisseurs. L’Europe occidentale, sous l’afflux de centaines de millions d’expulsés paiera ainsi l’envahissement militaire commis, ayant assuré sa prospérité imméritée, et deviendra un lieu de ruine et violence. Bien fait pour nous.
– Soit on admet que la Terre est le patrimoine commun de l’Humanité, et que les frontières tribales sont abusives. Dans ce cas, il ne faut plu’ interdire de retour les Palestiniens expulsés ni interdire de migration les Latinos voulant partager la prospérité Etasunienne.
    Non ! Ouh-là-là, cette honnêteté d’analyse ne serait jamais publiée ! Ce livre mérite donc la poubelle comme les autres, se limitant à blablater sous domination du dogme américano-sioniste (chrétien au sens où Jésus a dit que les non-Juifs sont des chiens, avec unanime approbation des « penseurs » occidentaux modernes, Paccalet compris).

• Page 39 : « Je généralise, de la Nouvelle-Guinée à la Terre entière. Les liens fragiles qui unissent l’homme à la nature sont en train de lâcher. (…) Notre espèce ne survivra pas aux désastres qu’elle provoque. Nous n’en avons plus pour très longtemps. Nous sommes tous des Papous. »
--> Je vois là encore (dans cette clôture du 2e chapitre) une faute d’analyse, qui n’est pas seulement une généralisation prenant le risque de l’erreur. Les Papous disparaissent en tant que Papous isolés, mais ne meurent pas pour autant. Si leurs enfants ne sont plus de fiers Papous xénophobes mais deviennent des citoyens du Monde, quel mal à cela ? Aucun rapport avec une mise à mort cataclysmique. Peut-être que l’Occident ayant dépassé les bornes sera exterminé et que le prochain millénaire sera Coranique ou Hindouiste, oui, mais cela ne débouche nullement sur l’idée « l’humanité disparaîtra » (sauf à pratiquer une insultante simplification : occidentaux = vrais humains, non-occidentaux = demi-singes).
    D’ailleurs, plus loin dans le livre, Paccalet va totalement se contredire : parmi ses scénarios crédibles pour l’extinction de l’humanité, il va citer le choc d’un méga-météorite nous éteignant comme autrefois les dinosaures. Eh, ça n’a strictement aucun rapport avec nos pollutions ou notre non-respect des spécificités papoues (qui seraient pareillement massacrées par le bolide céleste).
    Il aurait fallu quelque part, dans l’introduction par exemple, cerner deux questions partiellement (ou totalement) indépendantes :
– le dogme d’un éternel bonheur universel à l’occidentale est peu crédible, tant pour raison endogène (explosion ou/et ruine) qu’exogène (bolide céleste)
– que s’éteigne l’espèce humaine ne serait pas une grosse perte tant elle était moche, tout au moins sous la forme devenue dominante.
    Ce serait matière à discussion, d’accord, mais il convenait de classer les questions, pas tout mélanger en un amalgame passant à côté des sujets graves.

• Page 41-43 : « "Croissez et multipliez, et remplissez la Terre ; et assujettissez-la, et dominez les poissons de la mer" ».
--> Paccalet a semble-t-il raison de signaler que l’erreur occidentale part de la sacralisation de cette légende, mais il ne va pas du tout conclure de manière logique. Je ne me souviens plu’ bien ce qu’il va dire, mais il ne dira pas ce que j’attendais au vu de cette introduction. Il m’aurait paru convenable de dire : « cette voie bestiale visant la domination est une lourde erreur en matière d’intelligence et d’harmonie, la voie amérindienne de respect envers Mère Nature, qui inspire les écologistes modernes, paraît bien plus saine, intelligente, proprement humaine dans le renoncement à l’écrasement bestial par le plus fort apparent. Hélas, la domination judéo-chrétienne qui continue à s’exercer sur le monde glorifie le crime contre l’Humanité (inavoué) qu’a constitué l’envahissement de l’Amérique avec extermination des Caraïbes et autres Amérindiens. La Bible mérite d’être classée avec Mein Kampf dans les horreurs terribles, les Etasuniens méritent d’être chassés et non privilégiés à l’ONU (de même que les minuscules populations Européennes ne méritent aucun droit de veto aristocratique). Un retournement du monde, des horreurs géopolitiques, pourrait sauver l’humanité. » Eh bien non, Paccalet joue le défaitisme, et du coup, hop, il s’évite de casser notre culpabilité organisée, et ça devient publiable. Habile manœuvre, simplement menteuse, je n’aime pas ça, non.

• Page 46 : « Ami lecteur, les chiffres sont éloquents : il existe, aujourd’hui, quelques dix millions d’espèces végétales et animales sur le globe. »
--> Cela me paraît contradictoire. Paccalet parle là tel un professeur parachutant sa vérité comme « La Vérité » au nom de l’autorité institutionnelle. S’il parlait comme un ami, il autoriserait pleinement le lecteur à douter. Le comptage des espèces est extrêmement douteux, j’en ai l’expérience professionnelle via la microbiologie (où des espèces de microbes sont scindées ou regroupées selon les luttes entre prétendus experts), et cela paraît semblable dans le monde animal, où telle sous-population de tel oiseau isolée sur une île a pu voir sa période de fécondité dériver, d’où perte de l’interfécondité avec le groupe ancestral, etc. Si on met à la poubelle le dogme créationniste d’un patrimoine d’espèces initial, à préserver ou perdre, tout cet argumentaire sur les espèces s’écroule. Oui, il y a des évolutions, des lignées qui se maintiennent et des lignés qui s’éteignent. Si je n’ai pas d’enfant, en un sens mon espèce va s’éteindre mais Paccalet s’en fout, il est incompréhensible, si ce n’est qu’il agite les drapeaux classiques des écologistes, sans avoir pris le temps de réfléchir et contester. Ça, c’est publié, bien sûr : il ne faut pas réfléchir par soi-même, il faut se ranger dans un camp en place, mouliner des idées déjà cuites. Avec juste un soupçon d’originalité, un seul : c’est ici de se féliciter que l’espèce humaine disparaisse, sans rebuter les lecteurs en cassant les bases qui conduisent là. Je continue à (re)lire, mais je n’aime pas ça.

• Page 46 : Paccalet affirme que la vie date de 4 milliards d’années, que le diplodocus a existé, que le groupe de l’insecte éphémère remonte à l’ère primaire.
--> C’est de la récitation scolaire… en pays matérialiste, contesté par les créationnistes (et par les sceptiques dont je fais partie). Je dirais que Paccalet a quatorze ans d’âge mental : il récite bien les prétendues vérités professorales, il cite bien les célébrités littéraires (de notre Culture locale), il n’a pas encore commencé à réfléchir. Qu’est-ce qu’il en sait, si la vie date de 4 milliards d’années ? ben, on lui a dit (ni plus ni moins qu’en pays islamiste on leur dit que le Coran est La Vérité), et il croit les prétendus experts (les Musulmans croient les imams). La pensée est ailleurs, désolé.

• Page 46 : « L’homme est une espèce jetable, à l’image de la civilisation qu’il a inventée. Et dont il est si fier ! »
--> Erreur d’analyse encore. Pourquoi mettre le singulier à civilisation ? La seule explication que je vois est que Paccalet considère que sa civilisation occidentale est l’aboutissement génial de l’Evolution darwinienne. Mais en quoi cela représente-t-il « l’homme » ? Pour les anti-occidentaux (Islamistes ou Canaques etc), cette civilisation est pourrie et mérite d’être renversée. Moi j’y suis né mais je plaide coupable. Et je ne suis pas sûr que les humains forment une espèce, terme dont je ne suis pas sûr des fondements. Non, je ne suis pas fier du tableau que décrit Paccalet, peu m’importe le discours professoral derrière lequel il se range lui à moitié. Pour réfléchir, il faut tout balayer et repartir à zéro.

• Page 47 : « En science, on doute. En écologie, plus encore que dans les autres disciplines. »
--> C’est malhonnête de se prétendre du côté du doute. Oui, il y a une minuscule part de doute, sans dogme de principe quant aux détails de lois, mais il est interdit de douter des bases (l’hypothèse du rêve détruit la crédibilité des sciences et même de la démarche scientifique). L’écologie doute spécifiquement du dogme politique affirmant un avenir toujours plus radieux, c’est tout, l’écologiste Paccalet ne doute pas de l’existence des dinosaures (passés) vivants, etc. Un sceptique logique ne peut pas être diplômé de sciences, il est saqué, viré, dès les premiers cours, pour « mauvais apprentissage » de la vérité (prétendue). Ne pas le comprendre déjuge encore un peu davantage Paccalet.

• Page 47, Paccalet reprend longuement l’assimilation de l’être humain à un animal avide de faire des bébés en prétendant menteusement au sentiment « éthéré ».
--> J’ai déjà réfuté cette généralisation fautive. Au lieu de persister dans l’aveuglement, il serait plus judicieux d’envisager les objections. Mais là, ça ferait vraiment mal au dogme moderne, donc ça ne serait pas publié. Hélas. Les purs rêveurs sont classés malades par la propagande psychiatrique, se prétendant à tort « médecine », alors les bestiaux dominent, c’est simplement injuste, pas nécessaire.

• Page 48 : « Les bébés humains sont attendrissants, beaux ».
--> Je ne suis pas d’accord : les bébés humains me semblent des larves pas finies, infiniment moins touchantes que les chatons âgés d’un mois ou les écureuils adultes. Ce n’est que vers l’âge de deux ans que j’évalue l’apparition d’une personnalité humaine, d’un regard, d’une sensibilité, d’une beauté de fillette. Ceci dit, je constate que de très nombreuses femmes vénèrent les bébés, mais un auteur mâle n’avait aucune raison de généraliser à tous les humains. S’il éprouve personnellement ce sentiment, ça le concerne lui, mais pas moi.

• Pages 48-49 : « Nous devrons dévorer nos bébés. En pâté ou à la broche. (…) Car les enfants grandissent, hélas ! (…) se métamorphosent (…) en dadais niaiseux (…) atteint l’âge adulte, et se retrouve aussi méchant, égoïste, aigri, vindicatif et raciste que les générations précédentes. On appelle cela l’ "éducation". Encore ai-je teinté ma description d’un excès d’optimisme. »
--> Je ne suis quadruplement pas d’accord avec cette analyse, mais pas pour les raisons « bien-pensantes » que Paccalet s’amuse à choquer :
- Le dogme d’enfants innocents et adorables n’est nullement convaincant. Les enfants se comportent souvent en animaux à égoïsme forcené, hurlant jusqu’à ce qu’on assouvisse leurs exigences. La respectabilité me semble venir plus tard, et – sauf fond naturellement bon qui semble rare – cela semble venir de l’éducation faisant comprendre l’intérêt positif de l’altruisme : ne pas écraser autrui pour ne pas être écrasé soi-même.
- Le fait que l’humanité soit moche ne conduit en rien à manger de l’humain. Le point clé est l’espoir : donner une chance au méchant de se montrer bon. Il n’y a pas du tout lieu de condamner à mort préventivement les bébés, en pariant qu’ils seront des méchants normaux. Quoique… ce « raisonnement » terrible se retrouve en Israël, où l’armée (bénie par l’Occident) tue tout à la fois « des terroristes, des sympathisants de terroristes, des futurs terroristes »… Le scandale du prétendu « principe de précaution » (condamnation au bénéfice du doute) est moralement choquant – si Paccalet ne le comprend pas, qu’on menace de le griller à la broche (à vif, c’est meilleur pour le goût, avec les hormones de stress et douleur)… En vrai, le principe de précaution n’est qu’un mensonge rhétorique, sinon seraient interdits la voiture, l’avion, la baignade, l’électricité, le chauffage, la cuisson, etc.
- Ceci dit, la bonne question à poser serait : « compte tenu du ratage complet de l’éducation actuellement pratiquée, compte tenu de la faillite des utopies chrétiennes et marxistes, quelle voie envisager pour améliorer les choses ? ». Si une machine marche mal, il est adéquat de regarder si on peut la réparer, mais la jeter ou la manger d’emblée sans réfléchir paraît incompréhensible. Il est clair que ce ne sera pas facile, et qu’il y a un fond de bestialité qui résistera à tout projet d’amélioration (égoïsme, esprit de famille), ma voie à moi – face à ce constat – n’est pas l’oppression à la stalinienne, mais le rêve, regrettant les mécanismes usuels qui avilissent en comparaison. Peut-être que des bébés pourraient faire mieux à l’avenir, je leur laisse leur chance, sans les manger.
- Le principe de haïr tous les humains en généralisation relève du mécanisme « racisme » : tel Noir a tué alors qu’on les pende tous, chante un chanteur Américain en caricature. Je dis non : il peut y avoir beaucoup de gens bien dans le lot (ou au moins quelques uns). La haine généralisatrice est le fondement du racisme. Paccalet est incohérent quand il condamne les humains pour leur racisme tout en pratiquant lui-même cette logique fautive.
    C’est cela que j’appelle une lecture utile, mais Paccalet avec ses « bébés humains à la broche ou en ragoût » appelle au contraire un rejet horrifié, choqué, refusant tout en bloc, au lieu de dénoter finement ses erreurs. C’est peut-être le principe du « pamphlet », mais ce n’est pas générateur d’intelligence, non.

• Page 49 : « avec des (…) guerres (…) ou nucléaires. "Nucléaire" au singulier, monsieur le correcteur : il n’y en aura qu’une. »
--> Je ne suis pas d’accord avec ce futur affirmatif, certain. Il s’agit d’une hypothèse seulement, rien de plus. Actuellement, la plupart des pays sont privés de l’arme nucléaire, et ils sont donc écrasables nucléairement par une nation atomique sans que ce soit la fin du monde. C'est ce qui s'est passé à Hiroshima, et ça peut recommencer contre le Mexique ou le Viet-Nam ou la Lybie. C’était différent quand j’étais adolescent (1977-1984), puisque les blocs Communiste et Capitaliste se menaçaient d’avalanche énorme d’ogives aller-retour, ça ne s’est pas fait, ça reste possible, mais ça n’épuise pas le champ des possibilités. Pourquoi ne pas réfléchir et envisager au lieu d’affirmer indubitable ? Ça enlève tout intérêt à ce livre.

• Page 50 : « je m’efforçais de démontrer (…) qu’on allait enfin extirper de l’humanité la bête infâme qui la ronge. Le plus sûr moyen de démontrer la sincérité de mon combat consistait à faire des enfants. (…) j’assumais mon rôle d’écologiste impliqué et d’humaniste solidaire. »
--> En tant que logicien (amateur), je dénie qu’il y ait là une démonstration imparable. Il manque une foule d’explications nécessaires pour clarifier le projet, et ce qui aura été démontré concerne ces annexes et non la question de départ. En effet, une humanité bestiale pourrait s’améliorer, cesser de faire bestialement des enfants, et s’éteindre paisiblement de vieillesse (si le vieillissement existe – ce n’est pas sûr si ici est un cauchemar temporaire), avec des machines adoucissant les derniers jours des derniers impotents, donc supprimer le caractère bestial n’a aucun rapport avec faire des enfants. Tout change si le but est en fait de produire une lignée humaine « pérenne » qui serait débarrassée de la bestialité, et en faisant des enfants, il contribue à ladite pérennité sans aborder la question de la bestialité (au contraire, puisque faire des enfants semble une pulsion bestiale). Mais non, au lieu de réfléchir et d’analyser, Paccalet se comporte là en tribun, agitant n’importe comment des grands mots chargés de valeur traditionnelle, pour en fait faussement justifier n’importe quoi. C’est moche. Et qu’on ne dise pas que le bla-bla mensonger est un progrès spécifiquement humain sur l'animalité : certains animaux font semblant de boiter ou dormir pour être agressés, avant de se redresser et tuer l’agresseur, pour le manger (pareillement la plante carnivore dit à l’insecte « tu peux me voler mon nectar » pour en fait le tuer, le dévorer), la tactique ne semble pas du tout une spécificité humaine.
    Le mot humanisme semble un piège. Il se réfère semble-t-il au concept biblique de lignée voulue éternelle croissante, alors que pour des orientaux bouddhistes, l’idéal humain est tout le contraire : dans l’extinction du cycle bestial infernal de réincarnation, le paradis étant l’extinction (correspondant à ce que les athées nomment « mort »). Classer cette conception en inhumaine horrible est à mon sens criminel de fausse supériorité, imméritée. Plusieurs points de vue sont énonçables, discutables, intelligemment. Schopenhauer, pas du tout cité par Paccalet, a ainsi émis l’idée très intéressante « si l’humanité disparaissait, il n’y aurait plu’ d’humains malheureux, blessés, en souffrance ». Entre ça et la tradition orale amérindienne « il faut respecter Mère Nature, pas l’écraser », la source bouddhiste « il ne faut pas vouloir toujours plus, mieux vaut ne plu’ vouloir », la source sceptique « autrui n’est peut-être qu’une marionnette », il y avait de quoi écrire un livre pertinent, mais Paccalet n’a absolument pas le recul pour cela.

• Page 52 : « Stériliser l’espèce n’est pas simple. (…) Nous y travaillons, certes, en répandant dans la nature des produits chimiques (…) manger les nouveau-nés ».
--> C’est dramatiquement insuffisant comme analyse, et même pas drôle. La première question à poser me semble « à qui est-ce d’en décider ? ». Le dogme occidental est que c’est aux parents de décider et non aux autorités, ici Paccalet sous-entend que les pollueurs essaient secrètement d’imposer une stérilisation, mais en y arrivant très médiocrement (il aurait pu dire pareillement que le SIDA a été créé pour tuer les Africains échangistes au lieu de voir l’Afrique pulluler). En oubliant de demander si cette manœuvre (supposée) serait tolérable, ou classable « Crime contre l’humanité », cela mériterait débat, totalement occulté par Paccalet. A mon avis, sans dictature stérilisant de force l’humanité presque toute entière, avec guerres de protestations et exterminations, il serait honnête de dire simplement : « comment convaincre les humains qu’il faut faire moins de bébés (ou qu’il le faudra un jour) ? ». Il conviendrait de citer Mao-Tse-Toung (Mao-Zedong), qui a basculé de « Un pays avec beaucoup d’enfants aura beaucoup de soldats » à « Impossible de nourrir un nombre toujours croissant, il faut maximum 1 seul enfant par couple », et cela a été opéré avec relatif succès via la fiscalité et la pression financière (bâton et carotte) par le pouvoir politique autoritaire, bousculant les traditions ancestrales. Il a fallu gérer les infanticides de filles, la tradition locale étant que les parents vieillissants sont entretenus par les fils quand les filles s’occupent elles des enfants. Cela pose plein de questions, et l’empêchement principal d’une amélioration semble la tradition, dont une éducation à l’ouverture d’esprit pourrait libérer, mais… Paccalet ne réfléchit pas, et en Papouasie il considérait criminel de ne pas respecter les traditions, il s’est coincé tout seul. En réfléchissant, il se serait évité d’arriver à conclure « mangeons les bébés » (tuons les innocents), pourquoi ne pas réfléchir ? Le sujet s’y prêtait, mais ce n’est pas l’objet du livre, jouant à l’idiot, hélas.

• Pages 53-54, Paccalet présente l’idée célèbre (antique ou) écologiste selon laquelle la Terre est un être vivant, dont nous sommes des (organes ou) cellules. L’humanité serait le cancer de la Terre. « Le moustique nous suce le sang : nous l’écrabouillons d’une gifle. Nous aspirons le sang de la Terre : elle nous assénera une grande claque. »
--> Ce n’est pas correct : il aurait fallu distinguer trois scénarios éventuels :
– un jour, la tumeur cessera de grossir, s’équilibrant avec l’hôte, comment favoriser cela ?
– le cancer va tuer l’hôte, la Terre ne sera plu’ du tout vivante ;
– les défenses immunitaires de la Terre vont écrabouiller l’envahissement et il ne restera que quelques cellules résiduelles, qui recommenceront un cycle de croissance (pour la combientième fois ?). Là encore, « l’humanité disparaîtra » mérite discussion, plutôt qu’affirmation. L’envisager suffit, pourquoi le claironner comme certain ?

• Page 57 : « Il eût été regrettable que nous ne fussions pas enrôlés par César, Attila, Gengis Khan, Napoléon, Staline, Hitler, Mao, Pol Pot ou Ben Laden… »
--> Ce n’est qu’une liste d’horreurs citée avec humour, mais le contenu de la liste paraît révélatateur. Selon le dogme ambiant, Hitler est le prototype du monstre incontestable, et (à part quelques marxistes extrémistes) tous classent aussi terrifiants Staline et Pol Pot. Le caractère monstrueux de Napoléon est plus inusuel en France (à l’école primaire publique vers 1973, on nous enseignait que « Napoléon c’était le Bien français apporté aux autres peuples, pour la paix ensemble »…). De même César est très discuté : méchant écraseur des Gaulois mais en un sens pour le bien de la civilisation paraît-il. Attila et Gengis Khan représentent aussi les envahisseurs terrifiants, mais je ne suis pas sûr qu’ils enrôlaient autoritairement leurs troupes : il y avait peut-être des foules spontanées de candidats au pillage. Ainsi, l’armée de la république française recevait les candidatures (non forcées) des citoyens choisissant d’aller envahir le monde, en piller les ressources, pour en faire l’Empire Français. Ma génération, soumise au Service Militaire National Obligatoire, était enrôlée de force par Mittérand, sous peine de prison, pour tuer (ou être tué par) les Soviétiques – même si j’ai été jugé inapte pour « troubles psychiatriques », pourquoi ne pas classer ça dans les monstruosités ? La liste de Paccalet paraît orientée, pas honnête. C’est criant avec le cas Ben Laden : ce chef est adulé dans certaines zones islamistes, et il recrutait des volontaires en masse, je n’assimile pas cela à de l’enrôlement. On rejoint là le lavage de cerveau occidental, classant ensemble Ben Laden et Hitler (notre propagande appele ça l’islamo-fascisme) et les massacres de Staline et Pol-Pot, Mao… en oubliant totalement de mettre en parallèle l’extermination des Amérindiens ayant généré la puissance de nos alliés Etasuniens… en oubliant totalement l’horreur des expulsions racistes de Palestiniens, exterminations racistes de Palestiniens (ayant fait fuir la majorité, interdite de retour), avec approbation ONU rendue irréversible par les droits de veto étasunien, français, anglais, en disant crotte à la majorité du monde – mais le méchant abominable selon Paccalet c’est Ben Laden enrôleur… On est en plein dans la pensée unique née de la propagande occidentale. Moi j’aurais trouvé honnête de dire que les civils étasuniens (et français, britanniques) sont innocents, endoctrinés par des religions racistes, des leaders et journalistes racistes, qu’il vaudrait bien mieux leur expliquer que les tuer, mais il sont clairement le camp des méchants. Non, pour Paccalet : pas une seconde (sinon, il ne serait pas publié ! il est interdit de réfléchir).

• Page 58 : « Nous avons imaginé l’écriture (…) et accumulé des connaissances ».
--> Je n’aime pas ce mot de connaissances, prétentions usurpées à la vérité. Il y a des prétentions à la vérité tout autant dans les cultures dites primitives purement orales. Paccalet est là encore dans l’idée dogmatique selon laquelle les demi-singes sont devenus humains loin d’Afrique… A mon sens, les milliers de pages de la Bible, pour l’esclavage et la guerre sainte, ne sont en rien supérieures aux légendes de telle tribu Apache ou Amazonienne n’ayant pas employé l’écriture. Paccalet est bien un représentant de la pensée unique occidentale, faussement supérieure, ayant en fait dominé par l’utilisation offensive du canon tueur en masse (si on en croit les Historiens, en lisant entre les lignes)…

• Page 60 : « Nous nous serons suicidés ; empoisonnés comme Roméo par nos pollutions ; et poignardés comme Juliette par nos guerres. »
--> Même erreur encore : quand bien même 95% de la population est décimée, ça n’éteint pas l’espèce. L’élan biblique sera cassé, c’est tout. Et peut-être tant mieux, d’accord, mais pourquoi tout mélanger ? La Chine fera-t-elle mieux ? Y a-t-il un espoir ? Est-ce que la sinusoïde des civilisations touchera le fond avec une extinction ? Voilà ce qui aurait dû être le sujet.

• Pages 65-68 : « Quelque chose en nous d’un peu nazi. (…) Aucune bête sauvage n’aurait jamais assassiné ses congénères comme nous nous y sommes employés à Oradour-sur-Glane ou à Srebrenica ».
--> Je n’ai jamais tué personne à Oradour, moi, pourquoi Paccalet m’inclut-il dans son nous ? « Nous, humains » ? Je ne suis pas d’accord avec ce groupisme insultant la dignité individuelle. Après Oradour, est-ce qu’il convenait de mettre en prison (ou condamner à mort) l’humanité ? Ben non ! Que les coupables soient condamnés, sans généraliser ! Pire : ce chapitre va se clore sans l’élément que j’y attendais – le propos de Paccalet est « les nazis sont les pires monstres tueurs de complets innocents, mais en chacun de nous existe les mêmes horreurs potentielles » (ce qui est conforme au dogme de mes camarades de classe israélites : « en chaque goy, non-juif, sommeille un monstre antisémite, un nazi ! »). Au lieu de dire : ceux qu’on nous affirme innocents peuvent être des monstres, des rescapés de l’Auschwitz nazi ont commis l’Oradour Israélien de Der Yassin, pas réparé depuis lors « grâce à » nos droits de véto (ceux qui ont fui de terreur continuent à être interdits de retour) ; comment, honnêtement, éviter ces horreurs ? réparer les atrocités au lieu d’en prouver le caractère victorieux ? Pourquoi ne pas tous ouvrir les yeux et refuser la propagande nous ficelant dans le camp du Mal (combattu par un autre Mal) ? Non, chut, ce ne sera absolument pas le propos de Paccalet.
    Par ailleurs, l’affirmation sur « aucun animal » ne me convint pas. Il me semble très possible qu’une fourmilière (voulant s’étendre) extermine une fourmilière concurrente, pondeuse et œufs inclus. L’intelligence humaine est l’occasion de faire mieux : comprendre l’altruisme, préférer partager qu’accaparer, même s’il faut gérer le piège du refus de travail attendant partage. Ce n’est pas facile, la pulsion de privilège égoïste ou groupiste demeure, mais en réfléchissant, l’intelligence pourrait diriger. Ce n’est absolument pas le sujet de Paccalet, puisque cet espoir (frêle) fait vaciller son tableau tout noir. Je ne suis pas d’accord avec la manœuvre, menteuse.

• Page 68 : « exécuter cet ordre que je tiens pour le plus barbare depuis le commencement de l’univers, voici près de quatorze milliards d’années : "Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens !" »
--> Comme d’habitude, je ne suis pas du tout d’accord, pour plusieurs raisons :
– Je ne connais pas le sens exact du mot Barbare, je crois que c’est une insulte opposée à Civilisé, et ça ne me semble pas du tout le problème : il s’agit seulement de violence anti-altruiste, un écraseur va tuer des innocents alors qu’il détesterait être tué. Les très civilisés Romains, Grecs, Hébreux, Egyptiens, Chinois, Mayas, etc. ont pu faire cela sans se qualifier de barbares incultes et grossiers.
– Paccalet qui dit vouloir manger des bébés humains n’est pas crédible quand il s’offusque de cet ordre. Il n’a absolument pas dit : « ce n’est pas vrai, je disais ça sans du tout y voir la solution ». C’était peut-être implicite mais le chef anti-cathare (légat du pape, Arnaud Amaury, en 1209, selon Internet) pouvait dire la même chose intérieurement : « bien sûr que non, je ne dis pas ça sérieusement ». Alors... seul au monde Paccalet aurait droit à l'ironie faussement tueuse ? « Faites ce que je dis pas ce que je fais » n’est pas joli, monsieur Paccalet.
– Il y a bien pire, en matière de chrétienté tueuse, que cet épisode français : dans deux Evangiles officiels, sacrés, Jésus-Christ appelle à mettre à mort ceux qui éloignent leurs enfants de Dieu. Le meurtre par ceux qui croient en lui étant pardonnable, tandis que l’incroyance est classée péché impardonnable, puni de torture éternelle, ce qui le satisfait. Bref, alors qu’Amaury peut croire conduire simplement « un peu en avance » les innocents au Paradis idyllique (dogme de sa religion), ce qui n’a rien d’intrinsèquement horrible, Jésus-Christ est fier de tuer pour délit d’objection ceux qu’il va faire torturer éternellement même s’ils reconnaissent leurs tort et changent totalement d’avis. Mais on ne touche pas à Jésus si on veut être publié en France, bien sûr. Il faut railler seulement ceux dont les autorités se moquent. La pensée et l’honnêteté sont simplement ailleurs.

• Page 69 : « La survie de l’humanité au vingt et unième siècle (verra-t-elle le vingt-deuxième siècle ?) dépend de la réponse qui sera donnée à ces questions : notre espèce peut-elle surmonter ses désirs de pouvoir et ses haines nationales, ethniques ou religieuses ? »
--> Cela se lit à l’envers : si la réponse est « Non, notre espèce ne le peut pas », Paccalet garantit une extinction en moins de 94 ans, et il n’est absolument pas convaincant pour cela. Il y a eu des exterminations depuis toujours, d’après les historiens, et rien n’incite à penser qu’il y aura cette fois zéro survivant (ou zéro couple fertile survivant, plus exactement). D’ailleurs, Paccalet est tellement faible dans sa force argumentaire que le premier scénario d’extinction humain qu’il décrira plus loin sera la collision avec un météorite énorme – ce qui n’a aucun rapport avec l’harmonie ou violence entre humains.
    Par ailleurs, il faut regarder les problèmes en face et non se contenter d’incantations virtuelles avec de vagues regrets : les religions en question n’ont pas été perverties par de mauvais humains, mais contenaient dans leurs textes sacrés (pour les 3 religions bibliques : Judaïsme, Christianisme, Islam), la guerre au nom de Dieu, la mise à mort de ceux pensant autrement, alors il faudrait commencer par le dénoncer pour être crédible. Cela invalide pour commencer la Déclaration prétendue Universelle des Droits de l’Homme, officialisant la liberté de religion. Paf, tout est par terre, il faut reconstruire. Cela abat la propagande morale derrière laquelle se cache l’Occident menteur. En évitant de le dire, Paccalet ne montre pas l’ampleur du problème, et le déchaînement de violence prévisible en retour. En tout cas, ce n’est absolument pas un fond mauvais en chacun de nous, c’est tout un système organisé, lavant les cerveaux. Non, ce n’est pas chacun qui est intrinsèquement nazi, c’est un embrigadement pourri flattant les pires instincts. Hélas, les révolutionnaires ayant voulu renverser ça se sont fait doubler (s’il y avait des honnêtes parmi eux) par d’autres pourris dominateurs, voulant faire pareil. L’intelligence devrait en prendre acte, et réessayer : comment faire mieux en évitant ces écueils. C’est à ça que devrait servir l’intelligentsia et l’éducation, nullement à protéger Israël contre le retour des Palestiniens, les USA contre le retour des Amérindiens…
    Paccalet prend le problème à l’envers quoiqu’il ait eu je crois l’intuition de choisir les bons thèmes ici. Si on lit son affirmation « il y a un nazi en chacun de nous » en « y a-t-il un nazi en chacun de nous ? donc en moi par exemple ? », il pourrait faire l’inventaire de ce qui lui est reproché, et comment il accepte de se reconnaître coupable et de corriger ces fautes. Mais non ! Ce ne sera pas du tout son sujet ! que le défaitisme annonçant l’explosion. Eh, essaye de l’éviter, vois que ça fait mal, comment, et pourquoi tu préfères faire péter la planète plutôt que payer ce prix… Moi, je tente :
– Il faut abolir la domination de la minorité occidentale, partager la misère du monde, en relevant la tête au mérite personnel, pas par privilège de naissance. Fini le confort occidental, aïe, OK ? Pour moi : oui, je souhaite la suppression des droits de veto ONU, l’instauration d’une monnaie mondiale unique, d’un SMIC mondial.
– Les enfants ne naissent pas nationalistes, n’ayant pas idée de ce que peut être la nation. Pour retrouver cette innocence enfantine, on pourrait abolir les frontières. Cela ramène au partage de la misère étrangère, aïe, OK ? Pour moi : oui, ce serait juste.
– Un des écueils séparant les enfants est la barrière de la langue, ce qui peut former des groupes disjoints, potentiellement hostiles. Une solution serait la langue mondiale unique, pour le bien de chacun. A cela, il ne faut pas répondre « d’accord à condition que ce soit mon Français », ce serait égoïste, et pas objectivement défendable, avec des montagnes de complexités inutiles entravant l’expression de la pensée, punissant sans raison. L’Occident pourrait expliquer son judicieux choix de la voix alphabétique (on peut écrire un son seulement entendu, on peut lire un caractère jamais entendu), et la Chine ou le Viet-Nam pourraient expliquer la beauté sonore de leur langue sans nos vilains R et KH, tous les humains apprendraient une nouvelle langue, avec la difficulté d’un apprentissage tardif, mais pour le bien des enfants, gobant ça en oubliant à jamais les complexités inutiles d’autrefois. J’y suis prêt, Paccalet l’est-il ? ça m’étonnerait, vu sa fierté à citer les « grands noms » de la littérature d’ici, sans se risquer à penser et affronter les problèmes.
– Les religions qui sacralisent la tuerie et l’esclavage méritent l’interdiction. Je suis d’accord. Une nouvelle religion pourrait naître, « garantissant » pareillement aux crédules « croyants » le paradis post mortem (version jardin type occidental, ou néant type bouddhiste), mais cela n’a aucune raison de justifier la violence, l’esclavage, l’exploitation. Le principe est que le rêve éthéré ne fait pas de mal, et s’il pousse à se sentir méritant par l’entraide envers autrui, c’est intrinsèquement joli, ajoutant une « récompense égoïste virtuelle » au sentiment juste de faire le bien.
– Les haines ethniques ne touchent pas les enfants innocents, comment éviter qu’elles naissent ? Les enfants sont cruels, et se moquent souvent de la différence (d’un enfant noir en école suédoise, d’un enfant blanc en école congolaise), mais si les frontières sont ouvertes et les unions mixtes encouragées, on aura bientôt un dégradé type brésilien annulant le problème – seuls les racistes s’y opposent (ou les égoïstes refusant de perdre leurs privilèges de naissance indus). En 1788, peut-être que l’immense majorité des « nobles » refusaient de partager la misère des manants, ils auraient voté en ce sens s’il y avait eu élection (à eux réservée)… ça les conduisait à la guillotine, évidemment, comme monstres d’immoralité – et s’ils donnaient au Téléthon de l’époque (ou à l’Eglise), c’était clairement un alibi. L’intelligence suffit à préférer le renoncement au privilège, plutôt que le luxe qui conduit à la violence terrible de la part des méprisés. Ah, ce n’est pas plaisant, mais c’est possible, si l’esprit de justice, d’honnêteté remplace le mensonge. Une réserve bien sûr, il faut trouver les mécanismes qui évitent la faillite communiste, préférant attendre le partage que faire l’effort du travail. C’est très possible, c’est à ça que devrait servir la réflexion politique.
– Un cas particulier porte sur le judaïsme, dont toute contestation est sévèrement punie par les tribunaux occidentaux. Cette religion antique, autrefois normale, reste une éducation au racisme (la race pure élue de Dieu), s’attirant la haine par la pratique quasi systématique du piston intra-communautaire. Pour éviter le retour de bâton, il faut interdire la faute source. Aucun système ne devrait avoir le droit d’interdire la libre conversion des « mal-nés » (selon les véritables racistes refusant de juger les nouveau-nés égaux en dignité et en droit). Le mot juif serait dissocié en juifa d’origine (innocente) et juifo communautariste (fautif), sans plus d’amalgame diabolisant la contestation (anti-juifo) du racisme judaïque, prétendue nazie génocidaire (anti-juifa). Du coup, 100% des « intellectuels » occidentaux modernes iraient à la poubelle (aux travaux agricoles ou industriels), ça ne me fait pas peur, ça soulagerait l’atmosphère.     Oui, je suis prêt, moi, et toi Paccalet, qu’est-ce qui te fait peur ? C’était ça, le sujet. Comprendre où est le mal, où est le mensonge, ambiant, chez nous ici en pays riche, judéo-chrétien. Démolir les alibis et accepter un retour à la frugalité matérielle, au mérite individuel – à la place de « les injustices dont je suis victime, c’est une honte ! les injustices dont je profite, c’est normal, on y peut rien ». Les bestiaux parmi nous ne sont peut-être pas capable d’affronter ce sacrifice de l’égoïsme masqué, mais les penseurs devraient avoir l’honnêteté de s’y risquer.

• Page 69 : « L’homme est-il capable de maîtriser les forces qui le poussent à la tyrannie ? »
--> Je ne comprends pas, puisque la tyrannie est l’ennemi de l’immense majorité de l’humanité, apparemment. Je regarde dans le dictionnaire. « Mode de gouvernement reposant sur la terreur et l’arbitraire. Domination autoritaire et brutale. » Euh, il fallait développer, là :
– Face à des pilleurs, l’agriculteur protège par la force sa récolte, ses grains pour la future plantation, c’est un facteur intrinsèque de menace, et pourtant de sagesse, de justice.
– Le problème est la possession non issue du travail mais de l’héritage ou du commandement, qui sont facteurs d’injustice. L’esprit de famille féminin bestial condamne peut-être l’humanité à la favorisation injuste, donc la violence justicière.
– Un autre problème est l’esprit de domination masculin bestial qui cherche aussi l’écrasement de l’autre.
    Il n’y a pas à maîtriser des pulsions pour se ranger sagement dans un système injuste (capitaliste ou communiste), il faudrait inventer la solution. Partiellement douloureuse pour les candidats aux privilèges, partiellement lumineuse pour ceux qui cherchent un compromis satisfaisant. Paccalet ne va pas dans ces considérations : le Mal s’appelle pour lui Staline et Ben Laden, le Bien étant l’Occident (version écologiste) hélas menacé, c’est (selon moi) aveugle, injuste, raciste, affreux. La question clé : pourquoi on ne rend pas l’Amérique aux Amérindiens comme on a rendu Israël aux (prétendus) Hébreux ? La tyrannie actuelle se loge là, maintenant, il faudrait le dire. Et je ne dis pas que Ben Laden est un héros, pas du tout, je dis que nous devrions faire notre autocritique honnêtement et pleurer de honte.

• Page 69 : (l’homme) « Réussira-t-il à réfréner son agressivité pour tendre vers un but collectif qui le dépasse ? »
--> Je crois y voir une erreur de méthode et de principe, limitant le sujet à la perspective occidentale (biblique puis communiste). D’un point de vue sceptique (ou bouddhiste indien, ou « je suis »), l’existence d’autrui et de mon personnage est douteuse, rien ne me dépasse assurément. Ceci dit, il est compréhensible de ménager autrui qui réagit par la violence à la brimade. La morale peut parfaitement se définir de manière individualiste.

• Page 70 : « Nous y réussirions si nous étions des termites, des fourmis (…) si nous étions ces robots biologiques dont rêvent les chefs d’entreprise, les dictateurs et les généraux. »
--> Non, pas du tout. Les chefs d’entreprise qui n’auraient que des moutons comme employés seraient ruinés par la concurrence inventant mieux ou inventant un mode de production moins cher. Les généraux qui n’auraient que des robots seraient battus par l’adversaire détectant et exploitant le point faible de la cuirasse. Les dictateurs eux se fichent d’avoir des penseurs et des insatisfaits, du moment que c’est dans leur tête sans action gênant la domination en place. Quant aux fourmis, je ne suis pas sûr qu’elles n’obéissent qu’à l’instinct : elles massacrent peut-être les rebelles, les improductives, les malades, je ne suis pas à leur place, je ne crois pas trop ce que racontent les professeurs humains (ne parlant pas la langue fourmi).

• Page 70 : « Nous le pourrions si nous étions décérébrés ; privés à la fois de la sphère des émotions et de celle du savoir. Or – le problème est là – nous avons quelque chose dans la cervelle »
--> Je ne peux pas laisser passer ça. Appeler « savoir » (certitude, vérité) la capacité à réciter ce qu’on a entendu dénote un grave manque d’intelligence critique, un niveau indigent de cervelle. Quant aux émotions, elles existent tout autant chez les animaux : un chimpanzé ou rat de labo donnant la bonne réponse, mais se voyant refusé la récompense habituelle, pique une crise (de colère ou abattement). Paccalet dit n’importe quoi, mélangeant les discours d’antan créés pour « justifier » le caractère carnivore des Occidentaux, peut-être. Pouvoir de conviction : nul. Les écologistes jouent mal en philosophie politique (bien des philosophes, voire tous : aussi mal, mais ça n’excuse pas).

• Page 70 : « combinaison de notre animalité et de notre humanité (…) nous rend méfiants, calculateurs, voleurs, féroces envers nos semblables et prêts à tout pour les asservir – jusqu’au viol, à la torture, au crime et à la guerre. »
--> Où est l’argument ? En quoi est-ce que je veux asservir mes semblables, moi ? Je n’ai jamais violé personne, je n’en ai aucune intention. Le mot crime est illisible renvoyant à n’importe quoi (l’individualisme en pays communiste, le communisme en pays ultra-capitaliste, le scepticisme en Occident, etc). La guerre de pillage et d’esclavage était une tradition autrefois, mais c’est théoriquement fini, non ? Le triomphe de l’intelligence humaine sur la bestialité serait précisément de contenir les pulsions accapareuses pour choisir l’entente partageuse (évitant la haine en face), en évitant le piège de l’attente inactive du partage. Réfléchissons, allons-y, pourquoi se lamenter ?

• Page 70 : « l’homme est méchant parce que c’est un animal pensant. »
--> Non, enfin… Dictionnaire : « Méchant » = 1/ sans valeur ; 2/ qui fait le mal, qui est dur envers autrui ; 3/ mauvais, dangereux. Hum, pas facile, car tout est relatif : le lion est-il méchant de tuer la gazelle, la fermière est-elle méchante de tuer le poulet ? Le mal c’est l’individualisme selon les communistes, c’est le communisme selon les capitalistes, c’est l’incroyance selon les croyants, etc. Illisible. Je reprends, à titre personnel, la question : étant enfant, je jugeais mon grand frère « méchant » en ceci qu’il aimait me voir pleurer, écrasé, dominé, aimer la souffrance d’autrui est ce que j’appelle méchanceté. Je ne suis pas méchant, je crois, je préférais voir ma petite sœur sourire que pleurer, ça donne tort à Paccalet. Enfin… si Hitler avait été en procès et avait chié dans son froc de peur, je ne l’aurais pas plaint mais j’aurais souri et pensé « c’est bien fait », mais c’est très différent de la méchanceté pure : c’est de la satisfaction (un peu méchante certes, mais secondaire) à voir souffrir le très méchant. Le principe n’est pas « œil pour œil, dent pour dent », mais « si tu as donné cent gifles, je ne suis pas mécontent que tu en prennes une en retour plutôt que zéro ». Quel rapport avec l’animalité et avec la pensée ? Je ne sais pas, et Paccalet n’a donné aucun élément qui l’autoriserait à conclure de manière convaincante. Parfois, un chat joue quinze minutes avec une souris vivante dans sa bouche, avant de la mettre à mort, ça paraît très cruel, méchant, mais il la considère peut-être comme objet sans imaginer sa terreur, qu’est-ce qu’on en sait nous ? Inversement, il y a des animaux qui font preuve d’empathie (un chimpanzé aidant un oiseau blessé à redecoller, etc.), je n’ai aucune certitude, je ne crois pas Paccalet.

• Page 71 : « Je pense, donc j’asservis. Je pense, donc j’exploite et j’humilie. Je pense, donc je vole et je tue. La vérité de la nature humaine est loin du cogito ».
--> Je ne comprends rien à la prétendue logique de Paccalet, soit je suis débile soit c’est lui, et j’explique pourquoi je penche vers la seconde hypothèse. En logique pure A donc B, ou A implique B, signifie qu’il peut y avoir « A et B », « non A et B » ou « non A et non B », mais pas « A et non B ». Eh bien si : je pense et je n’asservis pas (si on m’expliquait que j’asservissais, je présenterais mes excuses et essaierai de faire cesser cet asservissement – ce que je fais avec mes écrits contre l’exploitation occidentale des ouvriers Chinois). Donc Paccalet a totalement tort. Ou bien, il parle d’un possible, mais sans le dire, donc c’est mal dit, pas clair, nul.
    L’expression « je vole et je tue » est aussi obscure. Elle doit avoir un sens biblique disant de ne pas voler autrui, ne pas tuer autrui (sous entendu : autrui juif, bien sûr, tuer un arabe ne posant guère de problème aux Israélites semble-t-il – voir les pleurs enregistrés après le meurtre du président Rabin : « un Juif qui tue un autre Juif, mais quelle horreur, abomination ! »). Mais c’est relatif, manger une carotte, c’est voler le bulbe à ces feuilles, tuer un poulet c’est tuer, oui. Les humains n’ont nul besoin de pensée pour faire ça, les animaux font pareil, de quoi parle Paccalet ? « (Entre humains, bien que je pense) » ? Je vole des humains, je tue des humains, moi ? non je n’ai jamais tué d’humains, à moins qu’on me dise qu’en ne versant pas 99% de mon salaire à la fondation machin (et en dormant dans la rue), j’ai tué les lèpreux qu’aurait sauvé cet argent, etc. Et qu’en voyant un parc-mètre hors service sans envoyer mon dû à la mairie, j’ai volé le bien public donc mon prochain, etc. On peut dire n’importe quoi, ce n’est pas clair du tout.
    Par ailleurs, je rappelle que le cogito grandiose auquel se réfère Paccalet est une crotte illogique périmée. J’ai montré (comme peut être mille autres personnes interdites de publication) que « je pense donc je suis » est invalide : en rêve, le « je » qui croit qu’il pense n’est pas le « je » qui en fait est. Poubelle. Mais Paccalet s’attire le respect en citant des célébrités, dans les salons mondains il est exquis… Pour moi : il est nul et prétentieux, à tort.
    Enfin, un point me semble assez évident, dans le tableau ici autour : les humains ont une tête, des jambes, font pipi-caca, comme des animaux oui, mais le cerveau peut leur permettre de contrôler les pulsions bestiales d’appropriation, pour une forme d’entente, de partage organisé. Faire un prout comme une grosse vache, pardon, n’empêche pas d’être quelqu’un d’honnête et partageur, sous réserve de cohérence percevant la ruine par mendicité générale. Etre animal et humain ne nous condamne nullement à l’horreur, il suffit que le côté humain ait le contrôle.

• Page 71 : « Nous avons tous en nous quelque chose d’un peu nazi ».
--> Non, je ne suis ni nationaliste ni socialiste, comment pourrais-je être national-socialiste ? Je suis juifa, comment pourrais-je être raciste anti-juif ? Enfin, c’est un jeu de mot, nul, un piège : un raciste éleveur de lévrier afghan, maudissant les bâtards « impurs », peut être choqué de voir des intrus libérer ces chiens conditionnés, leur permettant de se reproduire avec d’autres chiens quelconques, mais quand il traite ces libérateurs d’immondes racistes anti-lévrier-afghan, c’est un jeu de mot, affreux, puisque le raciste est en fait l’accusateur. L’hostilité à un projet raciste n’est pas du racisme. Hitler a été très stupide de ne pas comprendre qu’il pouvait punir les adultes, rééduquer les enfants, mais en tout cas il fallait épargner les bébés, la faute n’est nullement dans le sang (quoi que clame notre atroce hymne national « La Marseillaise »). Même s’il y avait éventuellement prédisposition « génétique » au calcul, ou au mensonge, il y aurait un espoir, et la sagesse individualiste consiste à laisser une chance à chaque bébé, sans le condamner préventivement par amalgame généralisateur (ou « principe de précaution »). Il y a quelques rabbins non-sionistes, il y a quelques juifas non juifos comme moi, il ne faut pas tout mélanger, surtout si on prétend avoir une cervelle. Malheureusement, nos « intellectuels » sont benêts et applaudissent la Déclaration (prétendue Universelle) des Droits de l’Homme, qui affirme à la fois que tous les enfants naissent libres et égaux en dignité et en droits (ce qui est anti-nazi et anti-israélite) et qu’il est indiscutable de vénérer Dieu prétendu poursuivre les enfants d’athées (ou polythéistes ou sceptiques) jusqu’à la quatrième génération (ce qui exempte les religions bibliques du premier commandement)... L’autocontradiction ne fait pas peur aux littéraires blablateurs, l’intelligence et l’honnêteté sont ailleurs. Paccalet n’a rien compris à la dictature présente, américano-sioniste, dominant le Monde depuis l’effondrement communiste.

• Page 72 : « la vérité s’impose : nazis nous sommes. »
--> Prouve-le. Je n’ai nullement été convaincu par la suite, alors je sais que ça va rater, mais ça interdisait de prétendre à la vérité ici.

• Page 72 : Paccalet cite les horreurs d’Auschwitz, de goulag soviétique, de purge maoïste, de génocide en Arménie, en Bosnie, au Rwanda.
--> Evidemment, pas un mot sur les exterminations d’Amérindiens et de Palestiniens, non : la toile de fond est la domination américano-sioniste, Paccalet veut être publié, pas déranger… Paccalet a donc l’esprit raciste et tueur, qu’il appelle nazi peut-être, mais pas moi. Il est odieux qu’il m’accuse. Enfin, c’est une « tradition intellectuelle » en Occident : on a enseigné dans les universités pendant des années, et diplômé, et remboursé par la Sécurité Sociale, le dogme selon lequel chaque garçon veut baiser sa mère, puisque Sigmund Freud a dit « nous, nous tous ». Grandiose ? Ou indigent intellectuellement ? Où est la cervelle que revendique Paccalet si fièrement ?

• Page 72 : « La majorité des individus (…) dénoncent les Juifs à la Gestapo (…) infliger des tortures morales ou physiques à leur conjoint, à leurs enfants ou à leur chien. »
--> Voilà la démonstration de Paccalet, comment il a démontré que je suis nazi : il affirme que si j’étais né 40 ans avant, j’aurais dénoncé des Juifs (autres que moi) à la Gestapo. La preuve : il le dit ! Ah ben oui, imparable, puisqu’il détient l’intelligence, le statut d’auteur publié, primé. C’est immensément nul, idiot ou malhonnête. Quant à l’affaire domestique, ce n’est pas clair non plu’ : si c’était les pères de famille dont il s’agit, misogynes et maltraitant l’enfance, ça resterait une minorité (ne serait-ce que parce qu’il y a environ 55% de femmes dans la population). Par ailleurs, le dogme de l’enfance innocente m’énerve par sa fausseté : quand des mômes hurlent leurs exigences et frappent les parents, sûrs de l’impunité (voir le cirque des familles en crise dans la série télé Super-Nanny), un père peut péter les plombs et donner une fessée, faire de lui un nazi est simplement idiot – ça rappelle les psychologues diplômés en 1968, qui clamaient que le premier traumatisme enfantin venait du diktat fasciste « pipi-caca : popo ! », et – devenus parents – ils se sont fatiguer à nettoyer la merde sur la moquette, et on rejoint les évidences anciennes, discrètement (intellectuellement merdeux, oui).

• Page 72-73 : « De rares individus (…) un peu moins pires que les autres. » sauvent au péril de leur vie, donnent aux pauvres. « Ils tirent plaisir de leur grandeur d’âme et de leur altruisme (…) jouissent d’un statut social élevé ».
--> Ce 3e volet clôture la « démonstration » que nous sommes tous des nazis ! Dans une rédaction d’école primaire, cette faute lourde d’analyse entraînerait un zéro au devoir entier, je crois. Nullissime. Bien sûr que l’égoïsme est général en ce sens que chacun fait ce qu’il veut : même sous la torture, celui qui avoue choisit lui-même de finalement avouer, et celui qui refuse choisit lui-même de souffrir, et alors ? Si j’ai envie d’aller faire pipi et que je vais faire pipi, Paccalet en conclut que je suis un nazi ! Si je reste stoïque à table, et donc choisit de me faire pipi dessus, comme je l’ai choisi, Paccalet en conclut pareillement que je suis donc un nazi ! Ah ben oui, alors, nous sommes tous des nazis ! Que je conclue qu’il y a là malhonnêteté intellectuelle indifférera assurément Paccalet, mais – sachant comment ça marche en France – il risque d’aller en prison pour insulte aux « millions de vraies victimes d’Auschwitz », ainsi prétendues elles-mêmes nazies !
    L’histoire du statut social élevé est aussi une faute. Des dizaines de milliers d’anonymes sont bénévoles contre la misère, à la Croix Rouge ou aux Restaurants du Cœur, ou en hôpital pour ma nièce, ils ne font pas partie des classes sociales supérieures, contrairement à Paccalet (d’après la biographie en 4e de couverture). Mon idéal était d’être médecin sans frontières autrefois, aider les malades et partager la misère, peut-être ne jamais revenir en Occident, comme l’ont fait certains, méconnus. Ça n’existe pas, puisque Paccalet le dit. Moi je réponds : zéro, pointé.
    Enfin, je crois que c’est un peu moins nul après, il dit qu’il y a beaucoup de racisme ou quoi, mais c’est une seconde couche : sa démonstration principale est là close par 3 étoiles, fin de partie.

• Page 73 : « Le Führer (…) ordinaire (…) petit barbouilleur autrichien »
--> J’ai déjà entendu cette insulte envers l’affreux Hitler : celle d’avoir été un pseudo-artiste sans talent, haineux de voir les places en galeries prises exclusivement par des Juifs. Je serais d’avis de réfléchir, au lieu d’applaudir « oui, il était nul, les Juifs étaient mille fois meilleurs que lui ». L’immense majorité des œuvres d’art moderne me semblent de la merde prétentieuse, et les succès des artistes professionnels me semblent généralement relever du snobisme, de la préciosité, méprisant à tort les gens n’aimant pas. Peut-être que Hitler était un barbouilleur, mais 90% au moins des Juifs exposés mériteraient ce qualificatif aussi selon moi – mais avec le piston intra-communautaire, effectivement choquant, il y avait injustice. Le monstre Hitler a perdu la guerre, et ces artistes continuent à étaler fièrement leur merde, payée par le ministère de la culture maintenant, en pressurant la population sous menace policière. Hitler s’y est pris affreusement, mais il combattait un Mal, je pense. Ce n’est bien sûr jamais dit dans un livre, ce serait interdit (le racisme pro-sémite est intouchable, même seulement faire la moue est classé odieusement antisémite, nazi massacreur…). L’intelligence est ailleurs – sauf au sens Machiavel peut-être : le mensonge couronné de succès pratique (avant grande gifle haineuse peut-être un jour).

• Page 74 : nouvelle liste de monstres « Staline, Mao, (…) les nettoyeurs américains de My Lai, l’ayatollah Khomeini (…) ne sont pas des "déments" (…) chacun d’eux est "humain, trop humain" ».
--> Il est bien que les crimes américains au Viet-Nam soient ajoutés aux classiques ennemis communistes, fascistes, islamistes, mais il manque toujours les exterminateurs d’Israël 1948, le dogme restant que les Juifs ne peuvent être qu’innocents.
    Ceci dit, sur le fond, je ne suis pas du tout d’accord : ces massacreurs ne sont pas les plus humains d’entre nous mais les plus bestiaux écraseurs de faibles. Il n’y a toujours pas le moindre argument pour prouver le contraire. Mais cette nouvelle avalanche de célébrités condamnées semble une tactique louche. Je crois deviner à demi-mot Paccalet sous-entendre : « avec vos naïves certitudes, vous êtes totalement inaptes à comprendre ces horreurs (d’où votre mot « démentiel »), alors que moi, moi seul, je sais les expliquer, et à la perfection, donc j’ai raison ». Eh bien non, moi aussi je les explique (par hypothèse), mais en sens inverse : ces monstres manqueraient d’intelligence humaine et se comportaient en animaux, version fourmi tueuse des fourmis « ennemies », avec peut-être calcul humain sur la façon de tuer, mais manque de deux facteurs clés : l’intelligence logique (ne pas tuer pour ne pas déclencher la foudre à mes propres dépens), l’intelligence morale (ne pas tuer d’innocent car je trouverais totalement injuste d’être tué si j’étais innocent). Mais Paccalet n’a pas compris ces deux éléments, alors il se trompe de diagnostic. Misère intellectuelle, évidemment publiée bien sûr, ça ne risque pas trop de déranger si c’est très bête.

• Page 75 : « Cent pour cent des Homo sapiens sont méchants ».
--> C’est malhonnête : si je réponds « c’est pas vrai, je suis pas méchant, moi », Paccalet triomphera : « Aïe, pourquoi tu me contredis aussi méchamment ?! ». Imparable, de malhonnêteté. Apparemment, Paccalet n’a jamais été victime d’un vrai méchant, jouissant de le voir souffrir, l’enfonçant dans la douleur – il comprendrait que ceux n’agissant pas ainsi, préférant le sourire de l’autre, ne sont pas méchants.
    Enfin, on dit que « personne n’est parfait », et c’est intéressant : en réfléchissant, avec recul et lucidité, il est assez normal de percevoir des alternatives là où l’on a fait certains choix, et on peut parfois regretter, se faire des reproches. Une des lectures de ceci est qu’on a été mauvais ou méchant. Bof, ça n’a rien de spécifiquement humain (comme le chien qui semble se dire « je vais crotter ici, non plutôt là, non je reviens plutôt c’était bien ici), et ça n’a rien à voir avec l’idée « tous nazis » de ce chapitre.
    Une réserve : une personne est parfaite, la copine de mon double imaginaire – elle est insultée (débile, bougnoule, naine, malformée, renfermée, recroquevillée, silencieuse, lente, anémique) mais parfaite totalement selon moi. Et si Paccalet dit qu’elle n’existe pas, je lui retourne le compliment : je n’ai pas davantage de preuve de son existence à lui (son poing sur mon nez serait lu cauchemar, son livre non plu’ ne prouve rien : je m’imagine souvent lire des livres, sans les retrouver dans le monde d’après).

• Page 76 : « Notre pensée unique, le socle de notre réflexion et de notre action, s’énonce ainsi : j’ai raison et tous les autres ont tort. »
--> Faux, nul, encore une fois. A mon travail, il y a des créations de protocoles expérimentaux qui sont très complexes, lourds, facilités par l’ordinateur, mais celui-ci comporte certains pièges résiduels, mathématico-informatiques (notamment des copier/coller qu’il faudrait semi-glissants, mais le concepteur de logiciel n’y a pas pensé). Notre façon de faire est la suivante : l’un des techniciens accomplit le gros œuvre de création, en essayant de bien faire, mais en ayant conscience qu’une ou deux erreurs d’étourderie ont pu passer à travers. Ensuite, un autre technicien reprend en sens inverse le protocole, non plus en programmation mais en vérification papier, et soit il approuve soit il détecte les incohérences. Il les explique au créateur, qui soit dissipe le malentendu soit le plus souvent reconnaît l’étourderie et corrige. Il n’y a aucune honte à cela, c’est un partage des tâches, une vérification croisée, non polémique, dans le but de bien faire, non de faire triompher une personne écrasant l’autre. Paccalet n’a simplement pas idée que cela existe, ça ne l’empêche nullement d’affirmer, de prétendre à l’universel. Lamentablement.
    Par ailleurs, même dans le domaine des joutes politiques, un sentiment noble consiste à dire « je ne suis pas d’accord avec vous, mais je tiens à ce que vous puissiez énoncer votre avis ». Ce n’est donc pas un écrasement nazi du tout, mais une mise à égalité, essayant d’être plus convaincant que l’autre. Bien sûr, il reste la tentation de faire interdire l’avis différent, de manœuvrer déloyalement pour triompher soi-même (pour la bonne cause « puisque c’est moi qui ai raison »). Il faut aussi gérer les difficiles contradictions « pas de liberté pour les ennemis de la liberté » et « la libre parole n’autorise pas l’insulte, mais les intolérants se disent insultés par toute objection »… En tout cas, le contexte semble un équilibre difficile, imparfait, généralement pas un écrasement total. J’aurais pu ajouter « dans nos pays tout au moins, non dictatoriaux » – je ne le dis plu’ depuis la Loi Gayssot ayant promulgué en France le délit d’opinion, de résistance au dogme affirmatif des historiens officiels (interdisant la philosophie et le doute non-violent du quidam doté d’intelligence critique).

• Page 76 : « Lorsque nos intérêts (vitaux ou secondaires) sont en jeu, nous agissons selon l’un de ces trois modes : comme des voleurs, comme des tyrans ou comme des assassins ».
--> La phrase ne paraît pas honnête, pas « falsifiable ». Je ne peux pas contester en disant « je n’ai jamais volé, jamais tyrannisé, jamais assassiné » sans que Paccalet réponde « Moui, parce que tes intérêts n’étaient pas en jeu, sinon, c’est sûr que tu l’aurais fait ». Imparable insulte, fausse démonstration.

• Page 76-77 : « Comme des voleurs… (…) Nous lui vendons de la pacotille ou des marchandises frelatées si nous sommes son fournisseur. »
--> Oui et non. Il faut distinguer trois points de vue totalement différents, à mon avis :
- Le commerçant qui dit : « je vais vendre comme fraîche cette tarte d’avant-hier, c’est comme ça que je deviens millionnaire ! » – c’est du vol, condamné par la Justice peut-être ou la Répression des Fraudes.
- Le revendeur qui fixe à mille Euros le prix de ce qu’il a acheté trois Euros en Chine, répondant à la question du client « pourquoi c’est si cher ? » : « ça coûte très très cher à fabriquer, comprenez le bien » – c’est du vol légal (alors que le rebelle qui le dérobe, en laissant zéro ou trois Euros, pas mille, va en prison).
- L’employée de commerce, qui applique les consignes du patron, mensonges inclus sinon elle est virée et sombre dans la misère – à mon sens, c’est une totale innocence, ce n’est nullement elle la coupable, elle ne fait que relayer l’instruction comme le ferait une machine distributrice. Si Paccalet la traite de voleuse, je le traite de malhonnête, lui. Est-ce qu’on juge pour meurtre le soldat réquisitionné qui a été envoyé au front, devant tuer ou être tué ? Ce n’est pas lui le coupable (même si les vainqueurs décrètent souvent qu’en face, les soldats auraient dû exercer leur devoir de désobéissance, et mourir en héros sous les balles de leur propre camp…).

• Page 77 : « Comme des tyrans… Nous asservissons nos semblables dès que nous en avons l’opportunité. »
--> On retrouve la manœuvre d’accusation imparable : si j’objecte « je n’ai jamais asservi personne » fusera la condamnation : « parce que tu n’en as pas eu l’opportunité, sinon tu l’aurais fait, je le sais bien ». C’est désarmant de malhonnêteté. Ça parait même faux directement puisque j'ai refusé de devenir chef, mais le blabla psychologiste est imparable : "parce que ton inconscient n'était pas encore prêt, préparait ses armes mauvaises, et maintenant tu le ferais, salaud !".

• Page 77 : « Nous aimerions commander à la pluie, au beau temps et au tirage du Loto ».
--> Ce n’est pas convainquant du tout : espérer quelque chose est une certaine saveur de l’expérience, ça n’a aucun rapport avec l’écrasement autoritaire d’innocents, qu’est la tyrannie. S’il y a un désagrément, on cherche à réparer, éviter, ça me semble bénin et aucunement blessant. Tandis que je réparais ce matin un joint dans ma salle de bain, Paccalet aurait pu me hurler « Espèce de monstre, tyran ! De quel droit oses-tu imposer ta volonté à cette fuite qui voulait innocemment couler et inonder par terre ? ». C’est tellement injuste que c’est peut-être de l’humour, volet absurde, mais c’est dommage de ne pas traiter sérieusement le vrai sujet qu’est la possible vilenie humaine, partielle.

• Page 77-78 : « Comme des assassins… (…) Nous épuisons l’ouvrier ou l’employé au travail (…) steaks au prion de vache folle (…) ingérer des fumées toxiques, des eaux polluées »
--> Paccalet n’a rien compris mais ce n’est peut-être pas complètement sa faute. La biographie le dit « philosophe et naturaliste » et un naturaliste est « un scientifique ou amateur éclairé s’occupant de botanique ou autre discipline traitant de la Nature ». Or le drame de la science mal comprise, actuellement dominante, consiste à déclarer facteur causal prouvé les éléments de corrélation statistique. Si la mortalité est de 3% chez les employés à temps plein et 1% chez les employés à mi-temps, il sera ainsi affirmé que le temps plein « tue » (pour Paccalet : « assassine ») 2% des employés… En oubliant de noter que la moyenne d’âge des temps-plein est 53 ans, celle des mi-temps : 19 ans (étudiants principalement). L’assassinat est une mise à mort volontaire de personne refusant cette horreur, ça n’a rien à voir avec l’imparfaite gestion de risques prétendus par certains experts.
    Par ailleurs, ce n’est pas la population qui décide de polluer, le plus souvent. Si elle vient habiter en zone d’industrie chimique, c’est souvent pour trouver du travail, pour vivre, sans mourir de fatigue dans les tâches agricoles. La vie est dure pour les travailleurs industriels (davantage que pour le « philosophe » Paccalet), mais qu’ils tolèrent des inconforts peut-être dangereux, selon certains médecins, n’en fait pas des assassins. Pas du tout. Si Paccalet avait un de ses enfants assassiné à coups de couteau, il verrait la différence, peut-être, avec une maladie chronique dont certains experts envisagent qu’elle soit liée, en grande partie, au dioxyde de souffre formé par la fumée en période de forte chaleur estivale.

• Page 79 : « On proteste que j’exagère ? Ceux qui sont morts d’encéphalopathie spongiforme bovine à cause des sursis qu’on a offerts aux marchands de farines animales non chauffées (…) n’ont pas la même idée du verbe "exagérer" ».
--> Erreur d’analyse encore : que Paccalet conclue « ceux qui ont accordé ses sursis sont des assassins » serait envisageable, mais ça n’a aucun rapport avec sa prétendue loi « nous sommes tous des assassins ». Qui plus est, les décideurs de sursis n’étaient vraisemblablement pas informés que cela allait tuer, donc il n’y a pas du tout « mise à mort volontaire d’humain avec préméditation » (assassinat).
    Ceci dit, que la vie comporte des risques est une évidence. Habiter en maison (plutôt qu’en tente), c’est risquer d’être tué si un tremblement de terre écroule le plafond, oui. Même aux temps préhistoriques (à supposer que ça ait existé – enfin, j’ai vu le film donc ça a existé en un sens au moins), habiter près d’un arbre, c’était risquer qu’un enfant crève l’œil de quelqu’un avec une branche morte ramassée. Oui, et c’est pareil chez les chimpanzés. Mais de quoi parle Paccalet ? Quel rapport avec « l’humanité disparaîtra » ? Enfin, il ne le dit pas, mais on peut extrapoler : peut-être qu’un jour, pour le profit de tel industriel, on fera telle entorse plus grave que d’habitude, et il s’avérera après coup que ça a tué tous les humains. Science-fiction, bof. Il y aurait un décideur coupable, et pas « nous tous : nazis ». Le fait qu’on soit en démocratie ne devrait pas servir à dire que nous sommes coupables des décisions de nos dirigeants (c’est l’erreur grave de Ben Laden) : pris dans le système, nous devons choisir entre le mal et le pire, dans un flot continu de mensonges orientés dits « informations » (objectives). Paccalet n’a rien compris au problème, rien, ou il défend sa thèse sans envisager d’objection, c’est pratique, c’est simplement très mauvais. Bla-bla-bla.

• Page 79 : « Tous les hommes naissent libres et égaux en droit, à l’exception de la majorité d’entre eux. Un nombre croissant d’humains sont privés d’eau potable, de nourriture suffisante, d’énergie, de maison, d’hygiène, de médicaments en un mot : de dignité ? Nous appelons ça "le progrès". »
--> Plusieurs erreurs, là :
– Ce que "nous" appelons progrès ? Je n’ai pas dit que la situation était un « progrès » éternel. Que ceux qui le prétendent se justifient, mais Paccalet n’a pas à m’accuser de ce que je n’ai pas commis. Qu’il dise « moi et d’autres » s’il veut, reconnaissant sa bêtise, et ça changerait tout, invalidant sa prétendue démonstration « 100% des humains sont nazis ».
– La légalité du judaïsme et de la Bible dément que Dieu respecte tous les humains : Lui et Jésus clament que les non-Juifs sont des chiens, que les enfants d’incroyants seront pourchassés par les foudres divines, même s’ils se sont convertis avec entière sincérité. La faute majeure d’inéquité est là, expliquant tout, mais mettre le doigt où ça fait mal n’est pas du tout le but de Paccalet, qui veut être édité et vivre de sa plume.
– Paccalet se contredit quand il exige des biens matériels pour chacun après avoir dit plus haut que notre civilisation crève de surconsommation. Dans une tribu amazonienne, on vit sans maison, sans médicaments, sans « énergie » électrique ou mécanique, et ce n’est pas une privation mais un autre équilibre, frugal. Je pensais que c’était l’idéal écologiste mais apparemment pas du tout : des colons doivent déloger les Amérindiens de leurs arbres pour leur imposer perceuse électrique et médicaments chimiques ? Alors ce serait le vrai « progrès » selon Paccalet, la honte n’étant que dans les bidonvilles ?
– Selon Paccalet, le vrai progrès serait que tous accèdent au confort qu’il nomme dignité, même les refuseurs de travail. Cela a été tenté, et ce fut la faillite communiste (l’attente du partage en refusant l’effort personnel). Il est cohérent, logique et moral, de réserver le confort à ceux qui acceptent l’effort. Ce n’est certes pas du tout le monde actuel, avec fortune des financiers occidentaux et misère des ouvriers chinois, mais il faut poser les vraies questions – les enfants sont effectivement dispensés de peine harassante, quoique l’école française les oblige (sous peine de punitions et insultes) à ingurgiter des millions d’exceptions illogiques et règles inutiles. Oui, tout ça est matière à discussion, mais Paccalet a déjà tranché sans envisager la moindre objection, c’est nul.
– Pourquoi Paccalet ne va-t-il pas jusqu’à dire ce qui fâche ? Ici, il sous-entend « maudits égoïstes, vous ne donnez pas assez l’aumône aux associations d’aide au Tiers-Monde », c’est commode parce qu’il conviendrait plutôt de dire : « le progrès moral (et le progrès matériel pour le plus grand nombre) serait d’abolir les frontières, et vous, lecteurs, vous seriez tenu de partager la misère du monde, regagner une minuscule part de confort en étant davantage productif que les ouvriers chinois et leurs 70 heures par semaine sur chaîne payés sept bols de riz. Et ce serait un progrès intellectuel si vous compreniez ainsi que c’est le moyen de prévenir votre passage à la guillotine par la majorité du monde. Et ça revient au progrès moral car vous n’auriez plu’ besoin de défendre vos privilège par les armes nucléaires de destruction massive que vous vous réservez, en osant appeler "les terroristes" ceux qui le contestent. Le progrès serait la cohérence, ça va vous faire mal. » Ah non, mais il ne faut pas dire ça, du tout, pour faire « un succès de librairie ».

• Page 79 : « Nous leur refusons nos remèdes sous le prétexte imparable qu’ils ne peuvent pas les payer. Et comment feraient-ils ? Leurs gains du mois n’achèteraient pas la dose quotidienne… Dans le même temps, nous leur volons leurs terres, leurs récoltes, leurs forêts »
--> Stop, cela n’est pas une action secrète et méconnue, c’est le triomphe du capitalisme, de la domination financière. Les majorités occidentales choisissent d’être les domestiques un peu riches des exploiteurs milliardaires en brimant les pauvres étrangers, et la télé nous répète que nous incarnons le Bien moral (sous réserve qu’il y ait aumône) quand la contestation de l’Occident est le « diabolique terrorisme, immonde tueur d’innocents ». Pourquoi Paccalet ne dit-il pas que la honte première est le principe des frontières, des nations (dominantes et dominées), la France étant une des plus affreuses en ayant un des 5 droits de veto pour la 23e population du monde, ainsi privilégiée ? Ah non, il faut plaire au lecteur, pas lui asséner des grandes gifles, même justifiées. Alors la stratégie de Paccalet est l’accusation excessive clairement erronée (espèces de nazis assassins !) qui fera rire les gens, au lieu d’affronter en face leur culpabilité. Moi je plaide coupable, de l’intérieur de ce système pourri. Je dénonce les privilèges, des rentiers et financiers sans effort de peine, des fonctionnaires sans effort productif (électorats de droite et de gauche). Pendant que les électeurs intoxiqués ne comprennent pas les problèmes, logiques et moraux, semble-t-il. La prochaine Shoah sera anti-occidentale, c’est pour ça que nous nous réservons le droit nucléaire d’extermination massive, quelle horreur. Paccalet n’a pas fini le chapitre, mais il ne le dira pas.

• Page 80 : « L’Homo sapiens se compose de soixante mille milliards de cellules et de beaucoup de substance égoïste. »
--> Qu’est-ce que tu en sais, le nombre de cellules ? On te l’a dit ? Grandiose preuve d’intelligence que de répéter. C’est justement ça le problème : gober au lieu de réfléchir. Peu importe les cellules, le problème de l’égoïsme est complexe, il aurait fallu le développer au lieu d’insulter. L’esprit de famille fait choyer ses proches aux dépens des autres, c’est une forme d’égoïsme au nom de la générosité (mécanisme qui fait le communautarisme, le succès judaïque en particulier, qui fait le nationalisme xénophobe, l’européanisme, l’occidentalisme). Pire : ne pas choyer ses enfants est classé « maltraitance » officiellement par les psychologues officiels, il convient de faire exploser ces convenances traditionnelles en pesant le pour et le contre. Non, Paccalet préfère l’insulte cachant le problème difficile. Il est ce qu’on appelle en France un « philosophe » : un érudit citant des tonnes de célébrités littéraires, sans réfléchir aux problèmes par lui-même. Discourir en tant que savant, plutôt que chercher les solutions, même très douloureuses.

• Page 80 : « Se montrer généreux constitue une montagne (…) on a vu maintes belles âmes rouler dans le précipice et intégrer la cohorte des assassins. »
--> Oui, mais là il faut analyser : un généreux qui se fait démolir par les égoïstes actifs (ordinaires) en vient assez normalement à péter les plombs et basculer dans la colère, puis la violence si on cherche à l’entraver dans sa croisade (pour ce qu’il juge le Bien). Finalement beaucoup en viennent à tuer ceux qu’ils jugent comme des monstres. L’utopie marxiste de tout partager a ainsi débouché sur le massacre des opposants. L’utopie chrétienne associe pareillement l’appel à la générosité (Bon Samaritain) et la mise à mort des incroyants (par noyade cérémonielle en mer, théoriquement, les disciples chrétiens ont préféré d’autres variantes). En ce qui concerne mon idéalisme à moi, il évite la violence par un défaut majeur, assumé : l’inefficacité – j’en appelle simplement aux gens à réfléchir, ils en semblent capables (s’ils existent) ; hélas, ils me traitent de fou, ne réfléchissent pas, préfèrent la propagande occidentale. Mais moi je ne vais pas les tuer, je vais soupirer, et me faire tuer avec eux, par la guerre qu'on aurait pu éviter, en préférant l’intelligence humaine aux pulsions animales, simplement (au prix de l’inconfort, pour notre génération ici). Le tableau est très moche, c’est le principe de la philosophie politique (l’égoïsme social humain est bancal par principe), mais ça n’annonce pas spécialement la disparition de l’espèce humaine.

• Page 80 : « L’homme n’agit dans l’intérêt général que par hasard ou par exception ».
--> Attention cela renvoie au dogme marxiste selon lequel l’intérêt général est le bien, l’individualisme est le mal. J’aborde le sujet totalement en sens inverse : « quoi qu’on fasse, donner ou arracher pour soi, on le fait parce qu’on choisit de le faire (ou d’échapper à la menace nous obligeant à le faire), l’égocentrisme semble systématique et ce n’est pas une faute ; ceci dit, côté action, il faut distinguer celui qui arrache (égoïsme) et celui qui donne (générosité) ; arracher entraîne la colère qui peut me bousculer ou pire, donner provoque parfois un sourire touchant ; ça conduit l’égocentrisme à préferer donner (la logique débouche sur la morale altruiste) ; mais attention, autrui risque d’exiger que je lui donne, en refusant tout effort de sa part comme j’en fais moi, et en considérant cela comme un dû ne méritant même pas sourire mais seulement mépris dominateur ; d’où le don conditionnel. » Parachuter le dogme de l’intérêt général, interdire de douter qu’autrui existe, c’est passer complètement à côté du sujet moral, interdire au moins une lecture respectable, aboutissant à la générosité. Je ne prétends pas avoir raison sur le principe : c’est une utopie, carotte et bâton religieux ont infiniment plus de succès que la réflexion intelligente maniant le doute. Hélas.

• Page 81 : « Nous ne partageons que le superflu ; et encore : à condition que cela se sache. »
--> La seconde accusation me semble erronée : on peut donner pour soulager sa propre conscience, sans subordonner cela à en tirer un profit en respectabilité reconnue par l’entourage. Et si un donateur discret dit à haute voix qu’il donne, c’est peut-être défensivement pour parer l’accusation excessive le traitant de salaud pourri. La première accusation (ne partager que le superflu) est plus troublante, mais pas claire : bien sûr qu’on ne partage que le superflu, puisque si l’on partageait le vital, il ne nous en resterait pas assez pour survivre et on serait mort. C’est imparable comme accusation. Il aurait été préférable de choisir d’autres mots : « on ne donne qu’après avoir dépensé l’essentiel en confort inutile ». Et ce mot « inutile » est discutable : si un riche médecin donne sa fortune aux pauvres, devient pauvre, et qu’alors sa femme outrée le quitte, le poussant au suicide, est-ce qu’il n’aurait pas été vital qu’il continue à payer le superflu à son épouse ? C’est très compliqué, comme sujet, une demi phrase en forme de gifle ne suffit pas je crois. Pour ma part, je ne suis pas un modèle de don aux œuvres, mais je refuse les promotions vers de plus hauts salaires, laissant la place à d’autres, je vivais frugalement replié et j’ai fait don des sommes non dépensées à l’aimée (qui a refusé, se disant insultée…), puis je me suis marié à une femme du Tiers-Monde et j’aide sa famille financièrement face aux difficultés rencontrées, même si parfois je m’achète un gâteau « superflu », si je ne donne pas aux Restos su Cœur, si je ne donne pas mon sang par peur des piqûres. Je ne suis pas un saint, pas un accapareur non plu’. J’explique tout seul que je n’aime pas les politiciens candidats, tous nationalistes voulant la fortune locale aux dépens des étrangers refoulés. Si je vivais dans une caisse dans la rue, donnant tout ce que je gagne pour les pauvres Africains tendant la main, je perdrais mon travail et mon épouse, et cette minuscule donation ne changerait quasiment rien aux sort du milliard d’Africains se partageant mon don. La situation est immensément différente de celle de la rentière célèbre faisant payer très cher des parfums vantés par publicité, afin de se payer un luxe inouï et de faire fièrement figuration comme généreuse donatrice pour les pauvres, sous les caméras et les applaudissements. Paccalet ne devrait pas généraliser aveuglement, sans préciser.

• Page 81 : « les actes humanitaires ou charitables sont nécessaires. Ils font survivre certains de nos semblables, et c’est déjà ça. Mais ces offrandes rituelles ne sont que les oripeaux de notre égoïsme. »
--> Ce n’est pas complètement faux mais c’est mal dit je crois, mal pensé. Même si je vendais tout ce que j’ai et partais en Ethiopie mourir de faim avec les miséreux en leur ayant donné les sacs de riz pour trois jours supplémentaires, je ferais ça parce que tel est mon choix, ce qui est égoïste comme tout, là n’est pas le problème.
    Une autre question est la « survie ». Pour de nombreux croyants, la mort n’est pas un scandale atroce, mais le chouette passage au Paradis post mortem, dire que retarder cela est un devoir moral se discute (voir les débats sur l’euthanasie, sur l’acharnement thérapeutique, etc). Si un ermite refusant la société et le travail se meurt dans sa montagne, je le respecte, sans le mettre sous perfusion en camisole de force… Le problème moral me semble tout à fait ailleurs : la domination financière qui nous paye grassement à faire peu et ne paye qu’une misère aux courageux travailleurs de Chine, qui auraient de justes raisons de nous haïr pour ces privilèges jalousement gardés. Là, ce ne sont pas des dons pour maintenir en vie des mendiants qui résolvent le problème. C’est que le système est pourri, et qu’il n’est pas juste de voter pour maintenir (ou accroître) nos privilèges, en ratio réconfort/effort. Ce n’est pas beau (côté "morale") et ça peut nous péter à la figure (côté "logique").

• Page 81 : Paccalet conclut que cela justifie la guerre sempiternelle, « Jusqu’à la dernière (…) la nucléaire (…) nous serons tous morts. »
--> Paccalet n’a nullement expliqué ce qui empêche la survie de quelques uns en cas de guerre nucléaire, pouvant être partielle. En terme de possibilité, oui, c’est envisageable, mais ni plus ni moins que l’extermination totale de tous les humains par un virus mutant, touchant même les astronautes à leur retour ici-bas s’ils ne meurent pas de famine en orbite. Il y a un problème politique, c’est indéniable dans mon esprit, l’humanité est moche autour de moi (en Occident tout au moins, mais je n’ai pas l’optimisme de croire bien meilleurs les Chinois, Indiens, Arabes, Bantous), mais ça ne dirige pas spécialement vers l’extinction de l’humanité. Et ce ne sont pas tous les humains qui sont monstrueux : j’essaye de m’améliorer, et surtout la copine de mon double en rêverie est totalement merveilleuse (et elle existe autant, ou aussi peu, que moi). Une victime est belle, et peut ne pas se muer en oppresseur, tout est possible en ce domaine, au moins autant que la disparition de l’humanité.

• Page 81 : « Voilà pourquoi nous ne lâcherons aucun de nos avantages personnels pour sauver notre mère la Terre. »
--> C’est incorrect de conclure ainsi à titre de vérité inévitable. Il aurait fallu dire : (nous ne lâcherons jamais) « sans résistance », « sans désagrément », « sans effort sur nous-mêmes ». Changer de monnaie avec l’Euro, et la perte des repères de valeurs, a été douloureux, oui, mais il ne fallait pas en conclure « ça serait douloureux alors on ne le fera jamais », erreur d’analyse. Les Chinois contraints à l’enfant unique ont pareillement été entravés dans leurs souhaits, mais ils l’ont fait, ce n’était pas impossible. L’Occident est sauvable, s’il renonce à ses privilèges, comme la noblesse 1788 aurait pu éviter la guillotine, en acceptant intelligemment de renoncer à ses privilèges, au prix de l’inconfort. C’est à ça que devrait servir l’intelligence, Paccalet se trompe je crois de démarche.
    Pour ce qui est de « sauver la planète », c’est un jeu de mot : même si une guerre nucléaire tue toute vie terrestre, la planète continuera de tourner, selon les scientifiques matérialistes (affirmant que quelque chose est en soi, même sans témoin). En sens inverse, les aristocrates 1788 auraient pu hurler que l’abolition des privilèges tuerait la planète, sous-entendu : « telle qu’eux l’avait organisée et aimée ».

• Page 82 : « Nous sommes intelligents, mais pas très malins ».
--> Au contraire, je dirais que nous ne sommes pas intelligents, ayant (au moins : en Occident) perverti la pureté raisonnante par l’habileté mensongère, qui est peut-être maligne mais qui nous fait exploser sur les bombes de haine, il n’est pas intelligent d’être aveugle sans le comprendre. L’intelligence consisterait à prévenir la Shoah numéro 2 au lieu de foncer tête baissée vers elle, en repoussant de manière maligne les objections non violentes. J’aurais préféré lire : « nos prétendus penseurs se disent intelligents, éh bien non : ils forment une tumeur maligne, intoxicatrice, au lieu de réfléchir et comprendre les problèmes. Attention, on vous lave le cerveau, à travers le sport nationaliste et la générosité européaniste, on passe à côté du problème. L’ONU et la Déclaration des Droits de l’Homme sont au cœur du Mal, prétendant faussement au respect équitable. L’école, peut-être malignement dirigée pour Israël, forme des approbateurs stupides, réciteurs aveugles, oubliant de douter, de se mettre à la place de l’autre ».

• Page 82 : « La folie est notre lot. Non seulement nous la pratiquons, mais nous en faisons l’éloge. »
--> Attention : le concept de folie est extrêmement relatif – en URSS stalinien, l’exposé de la logique individualiste était classé démentiel (ou criminel, selon le bon vouloir des autorités), via la notion de « rationalité pathologique », paranoïa. Et certes, ces opposants à peine enfermés souffraient, ils avaient besoin d’aide médicamenteuse, médicalement généreuse. C’est pareil en Occident, ou l’incapacité à distinguer rêve et Réalité, logiquement imparable, est dite maladie mentale, passible d’internement et casse médicamenteuse par abrutisseurs (ils m’attaquent le foie, je ne suis plu’ sous traitement, là). Plaisanter par un « tout le monde est fou » constitue un jeu de mot passant à côté du sujet.
    Je serais d’avis de rayer du dictionnaire ce mot dévoyé, « folie ». Un assassin d’enfant ayant donné 40 coups de couteau n’a pas à être déclaré « irresponsable car fou », il mérite punition sévère ; un logicien dérangeant les dogmes n’a pas à être classé « fou, à faire taire par bâillon médicamenteux » ; un triste n’a pas à être déclaré fou au nom de la dépression ; le suicide devrait être permis avec droit à l’auto-euthanasie par endormissement, soulageant la planète surpeuplée.
    Ceci dit, le fait d’attiser la haine pour préserver son petit confort privilégié jusqu’à ce que ça pète, c’est tout autre chose : un manque d’intelligence et de morale. Les nazis n’incarnent pas spécialement cela, pas plus que les aristocrates, les judéo-chrétiens ou d’autres. La spécificité nazie, horrible, c’est l’assassinat de bébés au nom du « sang mauvais », qui a été mis en pratique à grande échelle (selon les Historiens officiels et la loi commandée par les « élites » françaises), au-delà des similaires paroles (atroces) de la Marseillaise et de la tuerie terroriste de Der Yassin qui a fondé l’Israël moderne.

• Page 82 : « L’éthologie nous enseigne que, comme tout être vivant (de l’amibe au chêne, de la crevette au gorille), l’Homo sapiens obéit à trois pulsions principales : le sexe, le territoire et la hiérarchie. La reproduction, la possession, la domination. »
--> Ce n’est pas de l’intelligence que de gober les affirmations professorales, c’est la démarche puérile d’ingurgiter une explication du monde (selon les familles : la Science matérialiste, le Coran, la Bible, etc.). Enfin, le mot « enseigner » est à double-sens, comme « connaissance » ou « savoir » : il a l’aura de la vérité, mais vu de l’extérieur il peut désigner la fausse vérité inculquée de manière abrutissante. Au professeur qui écrit ça au tableau, je dirai (intérieurement, le laissant argumenter) : « j’en doute, je n’ai aucun vœu de reproduction, je ne veux posséder qu’un petit chez moi protégé (petit nid personnel) pas les grands et riches espaces convoités par autrui, je ne veux pas écraser autrui je n’aime pas les écraseurs et préfère les victimes. » Je ne me souviens plu’ ce que dit Paccalet ensuite, mais il va échouer à me convaincre qu’il a raison et que je mens (qu’il parle pour les humains les plus bestiaux est possible, mais sa prétention à l’universel est fausse – erreur ou mensonge, ou absurdité pour rire, bof).

• Page 82 : « Le sexe permet la succession des générations – la copie de l’ADN et la transmission des gênes, c’est-à-dire la pérennité de l’espèce. »
--> On retrouve le bla-bla scientiste aveugle, je n’aime pas ça. Tel que présenté par Paccalet, l’humain mâle formerait d’abord le projet « je veux une humanité éternelle, portant mes gênes (mon sang) », puis il conclurait « donc je dois m’accoupler avec une femelle humaine plutôt qu’avec une chèvre », puis il jugerait « celle-ci avec ses larges hanches accouchera bien et ses gros seins nourriront bien mes enfants, je vais donc la choisir ». Ça n’a rigoureusement aucun rapport avec la situation vécue, aucun. Des humains peuvent s’unir par tendresse (réciproque idéalement) envers un visage, un regard plaintif (ou protecteur), il peut y avoir abstinence si l’autre exprime un rejet (sans aucunement chercher de remplaçante pour enfanter), certains couples choisissent la contraception éternelle pour profiter de leur vie à deux (ou certains célibataires pour la sexualité débridée sans charge de famille), la stérilité d’un des deux époux n’entraîne pas chez l’autre demande automatique de divorce, des femmes sont heureuses d’adopter (sans aucun rapport avec la transmission d’ADN), etc. Je conclue que Paccalet et les éthologues n’ont rien compris, mais ils pourront rétorquer : « tu parles d’humains dépravés, maladifs, pas de l’être humain sain de corps et d’esprit. Tais-toi, c’est nous qui avons les diplômes, le savoir. » Eh bien non, l’échec à convaincre montre ici l’absence d’argument. C’est le royaume de Paccalet, ça : ce qui compte c’est de citer des célébrités pour se classer dans l’Elite cultivée ou diplômée en récitation, envisager les objections n’a aucune espèce d’intérêt.

• Page 83 : « la pulsion sexuelle (…) nous incite à nous multiplier comme le font aussi les poux ».
--> Le mot « incite » n’est pas clair, il est je crois erroné. La pulsion irrépressible d’un violeur qui va horriblement tuer ensuite sa victime (par crainte de sa plainte) n’est pas du tout d’enfanter mais d’avoir un orgasme, d’apaiser son envie. Comme l’envie de pisser n’est pas de réguler son taux plasmatique de glucose et urée, compte tenu du bien connu logarithme d’évolution des concentrations sériques… L’envie matérielle, bestiale, est ressentie par les mâles (ou certains puisqu’il y a les homosexuels en contre-exemple), sans aucun rapport avec l’enfantement. J’ai lu que dans une tribu équatoriale isolée, il n’était pas su que la grossesse était liée à l’acte sexuel directement, la croyance étant que des esprits immatériels venaient souvent couronner l’union affective d’un couple, qui par ailleurs a (ou non) des relations sexuelles – que Paccalet conclue « c’est pas vrai » ressemble à « le dogme interdit cette éventualité, où que ce soit ». Autrefois, la pulsion sexuelle conduisait aux grossesses, maintenant ce n’est plus complètement le cas (avec la contraception d’une part, les bébés-éprouvettes d’autre part), ce sont deux sujets partiellement distincts : « l’envie de sexe » (fusionnelle ou source de violences) et « l’envie de bébé » (reproduisant la famille ou risquant l’explosion démographique).
    Nous traiter en animaux est peut-être une erreur de lecture. Enfin, c’est encore plus compliqué : il n’est pas sûr que les animaux veuillent se reproduire, on n’est pas dans leur tête pour le savoir. J’ai lu qu’un lion tue souvent les enfants-lions d’autres pères, pour remettre en chaleur la mère, le but est alors la copulation, pas la pérennité de l’espèce. La transmission égoïste de ses propres gênes est une autre possibilité, mais je ne suis pas du tout sûr qu’une lionne adulte stérile, n’ayant jamais enfanté (les autres doivent le savoir, je pense), ne recevra aucun assaut copulateur du mâle habituel. Je ne vois pas pourquoi ils feraient différemment des humains, en exprimant l’hypothétique pensée « je vais ré-essayer de la féconder » plutôt que le bestial « elle m’excite, je vais me la faire, ça va être jouissif ». A ce sujet, les gardiens de zoo racontent que les pandas en captivité ne se reproduisent pas spontanément, ne ressentant pas de pulsion sexuelle, ils faut leur montrer des films « porno » (pandayens) pour leur donner envie. Et ce sont des images d’acte sexuel, pas de bébés – même si les mères choyent leurs bébés quand ils viennent au monde. Par ailleurs, il y a chez les fourmis le mécanisme de parthénogenèse, enfantement asexué ressemblant à la division bactérienne ou cellulaire. Nos cellules se divisent spontanément, pas parce qu’il y a une volonté de pérenniser la lignée. Comme le bébé (humain ou chien) respire automatiquement, pas parce qu’il a le projet de survivre pour pérenniser ensuite l’espèce. Ne pas respirer est inconfortable, et comme respirer soulage, on continue. Ça c’est du vécu, mais c’est pollué par le thème biblique, selon lequel tout se justifie par le projet divin de notre multiplication. Les matérialistes darwiniens l’ont décliné sans Dieu : la pulsion animale serait la multiplication, guidant (même inconsciemment) les comportements. Attention, là est je crois la clé, qui rappelle l’affaire « gros seins » : on est peut-être guidé sans le savoir (et sans l’admettre) par des pulsions génétiques inscrites en nous par la logique animale, mais il faut comprendre que ça relativise totalement l’universalité prétendue, grâce à la lecture « loterie mendélienne/mutationnelle de l’hérédité ». Exemple hypothétique : les assoiffés de sexe ont en moyenne 90% d’enfants assoiffés de sexe, et 10% non intéressés (les non-intéressés, reproduits en éprouvette, donneraient eux 10% d’assoiffés de sexe seulement) ; ils ne faut pas dire que ces 10% sont impossibles, Paccalet a tort, ils sont là ; simplement, à la génération d’après, les non assoiffés n’ont pas eu d’enfant, donc il y a à nouveau 90% d’assoiffés de sexe. Donc l’assoiffement de sexe n’est nullement universel, et – si des maladies vénériennes tuaient tous les copulateurs, ne survivraient que les quelques non assoiffés reproduits en éprouvette, générant une nouvelle humanité à 10% d’assoiffés au lieu de 90%. Si la maladie a disparu, le taux remontera automatiquement à 90% ensuite, mais si la maladie perdure il restera à 10%. C’est à comprendre ces mécanismes que devrait servir l’intelligence, pas à réciter les dogmes universitaires.

• Page 84 : « la bouche vociférante d’Hitler (…) Dans l’esprit (vous avez dit : "l’esprit ?") de ces derniers, la conquête de l’ "espace vital" constitue une mission historique, quasi sacrée, pour le peuple allemand. (…)"volonté de puissance" (les "surhommes") forment la "race des seigneurs". »
--> Je suis d’accord avec la condamnation de ces principes hitlériens, mais il faudrait vraiment avoir l’honnêteté de dire qu’il ne s’agit nullement d’invention sorties de nulle part (que de maladie mentale ou du diable) : il s’agit assez précisément d’appliquer aux allemands ce que la Bible raciste applique aux Juifs (ou applique aux aristocrates de sang bleu selon les féodaux européens du Moyen-Age et ensuite). En 1945, l’honnêteté aurait consisté à condamner les nazis pour leurs crimes et les religions bibliques pour les avoir inspirés. Le Dieu de la Genèse n’est nullement humaniste mais aime la race juive, méprise les autres et les bâtards, Il déclare que les rois du monde seront juifs, Il donne aux Hébreux quittant l’Egypte le droit de chasser les Cananéens, les tuer ou traîner en esclavage. Peut-être mille ans après, l’Israélite Jésus-Christ traite de chienne la Cananéenne, puisque non-juive. Oui, ça a logiquement fait germer chez le catholique Hitler l’idée : « je vais faire pareil en remplaçant Juifs par Allemands, Cananéens par Juifs ». D’où les spoliations à la Moïse conquérant, d’où les camps de travail esclavagistes. Mais pas un mot, pas un seul, à ce sujet à la télévision : les Juifs incarnent l’innocence absolue, et les nazis des monstres issus de nulle part (ou de la jalousie anti-juive, haineuse, qui couve chez tous les sales non-juifs). Oh non, Paccalet n’aurait pas été publié, pas été primé, s’il avait osé réfléchir, additionner 2 et 2. Il faut pisser dans le sens du vent dominant, dit-on (et tant pis si on pisse sur des tombes d’innocents, apparemment). En 1978 à l’âge de 14 ans, un Israélite camarade de classe disait ainsi fièrement, avec le plus grand sérieux : « nous les Juifs sommes au dessus des autres humains, plus intelligents, meilleurs, comme une espèce extra-terrestre ». Dans les années 1930, un historien juif allemand avait ainsi claironné aux germains antisémites « votre race inférieure ne peut pas surpasser notre race supérieure ». Il aurait mieux fallu réfléchir, que compter les morts générés par cette horreur, et la faire triompher après-guerre est horrible. Chut, bien Paccalet, n’en dis surtout pas un mot. Les lecteurs risqueraient de comprendre le quotidien lavage de cerveau ambiant (même non-juifs, donc « inférieurs », ils risqueraient de comprendre).

• Pages 84-85 : Hitler est présenté comme pas unique, mais rejoignant les autres leaders conquérants : César, Attila, conquistadores espagnols, Napoléon, reine Victoria, etc. « Ils affirment la supériorité de leur "race" (…) de leur civilisation. Ils sont "désolés" mais ils ont un urgent besoin de terres et de ressources. Celles-ci leur sont dues. (…) Et ils attaquent… Leurs guerres coloniales (…) »
--> Pour comprendre honnêtement le monde actuel, pour comprendre Ben Laden, il fallait ajouter les sionistes. Mais « chut… il ne faut pas le dire, oh-là-là, c’est un pamphlet pour rire, pas pour comprendre notre culpabilité ». Paccalet n’est pas tant un animal pensant qu’un animal menteur.
    Ceci dit, qu’il y ait des monstres mongols, romains et français autrefois, ça n’a aucun rapport avec le discours m’affirmant moi nazi. Soit Paccalet rejoint le sujet de son chapitre par une pirouette, soit il est complètement hors sujet, là.
    Il manque de toute façon un grave point pour clôturer l’analyse : autrefois, chaque pays vivait refermé, et attaquait l’inconnu externe. Mais, au 20e siècle, avec la Société des Nations puis l’ONU, la morale prétendue universelle a consisté à gendarmer mondialement les haines locales, condamner les envahissements. Cela serait motif à espoir énorme, même si c’est peut-être utopique. Et là, la conclusion aurait frappé : l’ONU a approuvé l’envahissement de la Palestine, la supériorité de la race juive, le poids des envahisseurs anglais et français même après indépendance de leurs colonies les laissant infimes minorités à l’échelle du globe. L’utopie a été pervertie, sauf dans les discours, qui restent grandiloquents de générosité et humanisme. Hold-up par le mensonge organisé. « Chut, il ne faut pas le dire, ça aussi : les méchants, c’est la Chine et l’Islam, pas nous… » Moi je dis au contraire que ce silence ruine l’argumentaire.

• Page 85 : « La Shoah représente l’ultime exacerbation des pulsions humaines de territoire et de hiérarchie : une sorte de domination de l’homme par l’homme (…) Elle a, certes, été planifiée et organisée par les plus enragés de ceux qui se prenaient pour la "race supérieure" (…) des foules d’Allemands ordinaires, pas plus "fous" que vous et moi, se sont entendus pour soutenit ce dessein (…) Pour en tirer profit par la spoliation des biens juifs. »
--> Je ne sais pas si le passé a existé, et je vois ça comme un film, sans garantir la véracité, mais je voyais l’histoire autrement : les adultes juifs n’étaient pas des innocents mais vus comme des marchands enrichis aux dépens des clients surfacturés, des banquiers enrichis par l’usure sans travail de peine, des prétendus artistes ou « intellectuels » s’inter-pistonnant sans mérite objectif. Cela suscitait une rancœur populaire. L’atrocité a été la dérive raciste condamnant le sang et pas les coupables. A la révolte communiste anti-bourgeoise a été préféré la révolte raciste anti-juive. C’est une affreuse erreur, terrible, mais je conteste que toutes les victimes étaient innocentes : à mon avis, la majorité des adultes israélites étaient des racistes actifs qui ont généré la terrible claque en retour. D’ailleurs, bien des survivants ont appliqué la logique raciste nazie pour spolier les Palestiniens – l’intelligent juif Einstein a traité le sioniste juif Begin de « fasciste », après l’extermination raciste de Der Yassin qui a fait fuir les Palestiniens, à jamais interdits de retour, avec Prix Nobel de la Paix en apothéose… « Non, il ne faut pas parler de ça : le négationnisme, c’est manquer de respect envers la Shoah, le reste de l’Histoire n’existe pas ». Paccalet est un nazi (inversé : pro-juif), pas moi (même si je suis circoncis et d’ascendance juive), telle est ma conclusion.

• Page 86 : « ceux qui ont mené six millions de leurs pareils à la mort »
--> Mensonge : pourquoi exiger des non-juifs qu’ils traitent les juifs comme pareils à eux alors que les Israélites sont autorisés à avoir pour principe sacré de se considérer comme la race élue, supérieure aux méprisables humains inférieurs ? L’asymétrie raciste est injuste, entraîne la rancœur en face, qui a débouché sur la violence, il aurait fallu en tirer les leçons en 1945, au lieu de remplacer la domination sur les juifs par la domination des juifs (d’où Israël et le total appui occidental au sionisme depuis lors). Cela pouvait déboucher sur l’abolition des frontières avec interdiction du scandale anti-humaniste raciste, toutes tendances confondues (apartheid en Afrique du Sud, ségrégation raciale aux USA, indigénat en France). Mais pas du tout : seule le racisme anti-juif était condamné, exclusivement, malhonnêtement (racistement donc avec incohérence). Loin de ce lavage de cerveau, je préfère un principe d’intelligence : peser le pour et le contre, les culpabilités des uns et des autres, sans diabolisation manichéenne. Paccalet n’a pas un microgramme de cette intelligence-là.

• Page 86 : (tueurs génocidaires) « de bons pères de famille, éduqués dans la morale chrétienne et cultivés, parfois férus de science, de littérature, de philosophie et de musique de Mozart. »
--> Paccalet ne va rien comprendre, rien conclure à part son dogme « nous sommes tous nazis ». Je ne suis pas d’accord, ce qu’il convenait de dire à ce sujet, c’est : « la prétendue Culture bourgeoise ou snob est une merde : réciter de prétendues lois scientifiques, citer des auteurs célèbres, ne donne rigoureusement aucun mérite objectif : mieux vaut faire preuve de logique et de morale. La morale altruiste n’est pas du tout chrétienne puisque Jésus a demandé de tuer "ceux qui détournent leurs enfants de (son) Dieu", ce qui était choquant en soi bien avant que des islamistes massacrent pareillement des moines chrétiens ». Alors, à ne pas réfléchir et en rester dans les convenances méprisant à tort les humbles, ça explose. Ça peut recommencer pareil avec les Chinois, Paccalet, puisque les prétendus « intellectuels » comme toi continuent à monopoliser la parole ici. Sur le sujet Palestinien, un inculte banlieusard arabe vaut mieux que ton immense fierté approuvant le sionisme (condamnant Ben Laden sans rien comprendre aux accusations qu’il a émises pour expliquer qu’il combattait le Mal). Je ne dis pas que le tueur Ben Laden était magnifique, pas du tout, je dis que le banlieusard illettré non-violent, aigri, méprisant nos « intellectuels » français, me paraît plus lucide qu’eux. A la place des célébrités, je ferais mon auto-critique, au lieu de pousser à bout les méprisés, qui risquent un jour de massacrer ceux qui les méprisaient tellement à tort. Enfin, j’ai conscience qu’on peut m’accuser pareillement de mépriser les Israélites, sans reconnaître leur supériorité, mais rien à faire : la logique me fait prisonnier – je ne peux pas leur accorder le droit au racisme quant ils hurlent être victimes de racisme, il faut équitablement interdire tout racisme (sauf à préférer les guerres tribales éternelles, pas naturelles du tout : apparemment, les Européens préfèrent les filles Asiatiques toutes douces, les Européennes préfèrent les Africains très mâles, un monde uni métis serait la tendance je crois).

• Page 86 : « Nul n’est à l’abri. L’expérience a d’ailleurs été menée : il suffit d’une autorité (ou pseudo-autorité) scientifique, militaire ou politique, pour pousser à l’abomination (…) les plus doux et les plus pacifiques. »
--> Bien : Paccalet retombe sur ses pieds en expliquant pourquoi sa citation des abominations passées l’amenait à me condamner moi. Pas de chance : j’ai lu une des publications auxquelles il se réfère, tout au moins un compte-rendu vulgarisateur. Plusieurs erreurs :
- Il n’est aucunement prouvé que 100% des commandés à torturer autrui obéissent. C’est seulement quelque chose comme : « 90% refusaient en lisant le papier les y invitant, seulement 20% refusaient après qu’une autorité ait insisté au nom de la Science » ou autre. Si je fais partie des 20% rebelles aux commandements monstrueux, Paccalet m’a insulté à tort et je lui crache au nez en retour. Comme je n’ai pas vécu l’expérience, il est de toute façon malhonnête qu’il prétende savoir ce que j’aurais fait.
- Je ne suis pas sans comprendre les obéissants ayant obéi à contrecœur à l’ordre de torturer : si l’autorité était politique, c’était simplement de l’obéissance sous la menace (victime de la peur) – si le réquisitionné en 1972 pour la guerre n’allait pas tuer du Viet-Namien, il allait en prison, je ne dirais pas qu’avoir préféré subir l’enrôlement en faisait un monstre. Idem en Israël : un tueur militaire de Palestinien, s’étant cru menacé, n’est pas forcément un monstre raciste, le Service est obligatoire sans discussion, sous menace (sociale si ce n’est carcérale). En ce sens, dire que "100% des Allemands étaient nazis" peut vouloir dire "100% des Allemands vivants", les refuseurs étant morts (le jour du refus, coïncidence) donc plus comptés au nombre des Allemands, ça mérite quand même d'être pris en compte, cette situation, presque "excuse".
- S’il n’y avait aucun danger personnel à refuser d’obéir, c’est différent (ça n’a plu’ rien à voir avec le nazisme mais c’était je crois le sujet d’expérience, commandée par blouse blanche « au nom de la Science »). En ce qui concerne la Science, c’est à mon avis une situation d’endoctriné, victime des coups de bâton professoraux ayant gravé dans la pensée le respect de l’autorité prétendant à la Vérité et au Contrôle de la situation – le tortureur ne décide plu’, il se fait machine-relais comme on lui a appris qu’il fallait faire. Les éducateurs abrutisseurs sont les principaux fautifs, les tortureurs sont là victimes, décérébrées, au nom de "l’intelligence supérieure", à laquelle il est exigé de se soumettre sans contester.
- Une dernière variante, vue à la télé, consistait à commander la torture « au nom du jeu ». Beaucoup refusaient, claquaient la porte, mais certains obéissaient et pas que des sadiques. Là, je crois que le principe est la déresponsabilisation : l’exécutant renonce à juger, s’en remettant aux organisateurs, « qui ont dû sans doute se poser les questions, pas le temps de réfléchir par soi-même, la salle va protester ». C’est le principe de « confiance aux experts », inculqué par la débilitante école (française en tout cas), et rendu obligatoire sous peine de prison par la Loi Gayssot interdisant le doute personnel systématique. Il n’y a pas que le nazisme qui aliène l’individu, non, des prétendus anti-nazis font pareil.
- La variante que j’ai vue amène aussi à une méfiance envers la généralisation : dans le jeu télévisé, la victime de torture avait accepté et signé son acceptation du jeu, mentionnant la punition douloureuse en cas de mauvaise réponse. Le tortureur n’était donc pas tortionnaire méprisant autrui, mais confronté à un dilemme : obéir au principe accepté au départ par tous, ou bien tenir compte du revirement d’opinion apparent du candidat se trompant, peut-être douillet avant de regretter d’avoir supplié d’arrêter au lieu de tenter le banco rendant super-millionnaire. Ça n’a rien à voir avec la mise à mort nazie.
- Il y a aussi le sentiment majeur « si ce n’est pas moi qui le fait, ça sera un autre, ça ne changera strictement rien pour la victime, que je n’aurais nullement sauvée ». Exemple, la vendeuse de pâtisserie qui refuserait de vendre au prix fort une tarte avariée… serait virée pour insubordination, remplacée par une acceptante, le client sera autant empoisonné mais la pauvre fille sera plongée dans la misère. Avec la conscience tranquillisée, c’est vrai, mais il y a clairement matière à hésitation, quelle que soit la décision. Ainsi, puisque je condamne l’attitude occidentale, je pourrais m’exiler en Chine, où je trimerais 2 fois plus pour cinquante fois moins, sans compter que ma femme aura divorcé, et le sort des Chinois sera totalement inchangé. J’hésite et je ne bouge pas, me dire complice n’est pas faux, mais je plaide coupable, j’écris que je ne suis pas d’accord même avec le privilège dont je profite un peu, pardon.
- Dernier point, claironner que la torture est une horreur abominable, à ne jamais commettre sous aucun prétexte, est un dogme spécifique aux familles athées. Les familles de croyants aux religions bibliques trouvent tout à fait normale et souhaitable la torture de certains, telle est la vérité qui leur est inculquée dès le berceau, le challenge consistant simplement à tout faire pour éviter d'en être soi-même victime. Cela peut relativiser les données psychologiques du problème vécu.
    Bref, je ne suis pas d’accord que chacun est un nazi : enrôlé de force dans une guerre ou une école, l’individu est broyé. Si pour survivre il opte pour l’obéissance, il perd son intelligence humaine pour se faire machine. Mais ça n’a rien d’obligatoire. Certains refusent d’obtempérer, certains obéissent en exprimant leur désaccord. Il y a une foule de degrés. Oui, nous pouvons tous être victimes d’un nazisme, comme torturé ou comme tortureur forcé, mais ça ne fait pas du tout de chacun de nous un nazi actif, volontaire.

• Page 86 : « nombre de communistes suppliciés par la Gestapo (…) ont approuvé les tortionnaires staliniens des procès de Prague »
--> Le catalogue de Paccalet est vraiment très fouillé, il n’a pas donné que l’exemple nazi avant de passer très vite à autre chose. Qu’il ne mentionne pas les victimes du racisme nazi anti-juif devenus racistes anti-arabes est donc significatif, ne semblant pas un hasard mais un passage sous silence délibéré. Soit c’est du mensonge par omission, soit c’est du calcul face à la menace de procès pour antisémitisme ou de silence total des relais médiatiques étouffant le livre. C’est pas joli.

• Page 87 : Paccalet cite Buffalo Bill, exterminateur de sioux et d’Apaches.
--> Je ne passe pas sous silence que Paccalet égratigne là le discours moralisateur étasunien. Mais pourquoi ne conclut-il nullement que la spoliation des Amérindiens mérite autant réparation que la réparation des spoliations antisémites de Vichy ? Silence… sous-entendu « Les Etasuniens sont nous alliés et ça nous profite, leurs ennemis russes ont sombré dans la misère, alors chuut »… ?

• Page 87 : « Les massacres que nous perpétrons n’ont pas d’exemple dans le règne vivant ».
--> Deux erreurs :
– Je refuse ce « nous ». Peut-être que l’armée de mon pays a massacré cette année en Afghanistan ou en Lybie, mais je n’étais nullement d’accord. Les dominants me volaient seulement les impôts sous menace carcérale et commandaient les tueurs en mon nom (puisqu’ils m’avaient demandé de choisir quel camp commanderait les tueurs, et j’ai refusé de voter). Si le président est fier d’avoir tué en notre nom à tous, moi compris, il est malhonnête et je juge ça criminel : il dirige les tueurs vengeurs vers moi innocent en retour. World Trade Center. C’est le mécanisme, atroce, injuste, idiot (imparable sauf révolution, qui serait débordée par d’autres tueurs – aucun espoir). Mais ça ne concerne pas la disparition de l’humanité.
– Dans le règne vivant, les massacres de congénères sont au contraire fréquents, affirmer n’importe quoi avec certitude ne prouve en rien qu’on ait raison. Un mutant bactérien peut ainsi écraser et tuer ses cousins, en se multipliant en les mangeant. Idem côté cellules vivantes : les lymphocytes d’un individu massacrent les cellules tumorales modifiées par un virus et alors assimilées à « non-moi ». Je ne prétends pas que c’est la vérité vraie mais que c’est ce qu’on m’a raconté en cours de biologie universitaire. Paccalet croit lui dur comme fer ce qu’il a entendu, et croit dur comme fer que n’existe pas ce qu’il n’a pas (encore) entendu. Indigence intellectuelle.

• Page 87-88 : « Le général Custer (…) "Le seul bon Indien est un Indien mort…" Nous périrons comme lui : encerclés (…) Il n’y aura pas de cavalerie pour nous empêcher de payer nos folies. »
--> Cela clôture le chapitre nous affirmant tous nazis. Et c’est une erreur je crois. Deux volets manquent :
– Il faudrait demander : comment contrôler nos pulsions dominatrices avant d’être balayés en retour par la violence haineuse ? Ce n’est nullement désespéré, mais il faut annoncer que ce sera dur, et se paiera par la perte du confort occidental. Quitte à ce que ce soit refusé démocratiquement, le penseur lucide se doit de le proposer, plutôt que de dire : aucune chance, ce n’est même pas la peine de l’envisager. Faux : cela prouve qu’il y a des gens honnêtes parmi nous, acceptant d’envisager de saborder la domination – si c’est refusé, le châtiment sera mérité (pour la plupart – même si les objecteurs périront injustement, comme les quelques opposants antinazis brûlés vifs à Dresde par nos bombardiers, comme les quelques opposants antimilitaristes vitrifiés à Hiroshima par notre atome). Et les masses tuées, souvent, ne cherchaient qu’à échapper aux foudres locales, sans méchanceté, elles auraient pu faire un autre choix, risqué, sensé, ça valait le coup d’essayer de le proposer.
– Autre question : les tueurs renversant peut-être cette civilisation n’ont-ils aucune chance de faire mieux ? Je n’en suis pas convaincu, la question mérite d’être posée. Ne serait-ce qu’à titre de testament, qui pourra les inspirer avant que des dominants dissuadent toute contestation de l’autorité, comme ça se passe ici.

• Page 89 : « Ah ! Dieu que la guerre est jolie… »
--> Ça sonne comme une boutade absurde, expliquée plus loin comme écrite dans les horreurs des tranchées de 1914-18. Mais ce n’est pas si simple que ça : la Bible évoque très tôt la guerre juste et belle contre les incroyants, avec l’appui (prétendu) de Dieu… ce texte dit sacré est horrible, le Coran n’a nullement inventé le concept de guerre sainte, quoi que racontent les médias dans leur propagande anti-islamique ("« Nous, c’est la paix, garantie par l’atome, eux c’est la guerre, tuer ! Oui : tuer des êtres humains !!! Heureusement, nos braves soldats visent juste et contrôlent ce mal, bien décimé, pour la paix… »).
    Des associations amérindiennes ont également protesté, récemment, quand le pape Benoît 16 a répété qu’il approuvait l’évangélisation des Amériques, qui avaient sauvé tant d’âmes… (implicitement : en envoyant en enfer, un peu en avance, les objecteurs maudits, refusant d’admettre qu’Israël est le centre du monde)… Jésus-Christ avait demandé cette exécution, ce n’était nullement une dérive hérétique pour la soif de l’or ou autre. La Déclaration (prétendument universelle) des droits de l’homme garantit l’entière liberté de religion : (nous) autorise à tuer au nom de Dieu. Cherchez l’erreur, morale (tuer des généreux croyant différemment) et logique (on se fera tuer comme on a tué, il aurait fallu réfléchir avant de dire des conneries).

• Page 94 : « sublimer le malheur par le truchement de l’esthétique (…) L’homme est l’unique être vivant qui compose des poèmes avant la bataille (…) en art »
--> Paccalet aurait dû écrire, pour être tout à fait juste « des poèmes en français »… qu’est-ce qu’il en sait si le gorille qui se boxe la poitrine avec un cri avant la bagarre ne ressent pas un sentiment de grandeur ou beauté ? Il n’en sait rien, Paccalet, alors il affirme, professoralement, c’est immensément nul.
    Par ailleurs, je suis très réservé sur ces prétentions à l’esthétique. Dans un musée d’art moderne, j’ai vu des foules de mochetés absolues, prétendues belles à tort totalement selon moi, quand les snobs s’adjugent le monopole du goût. J’ai été ému, fortement, par un tableau de Zao-Wou-Ki, c’est vrai, que d’autres trouvaient sans intérêt. Tout est relatif. La prétention objective à l’esthétique et au beau me paraît usurpée. Des gens créent des choses, des gens aiment des choses, c’est tout. Un prétendu artiste dira que son sandwich, là, est une œuvre d’art sublime, que le mignon avion imaginaire que j’aime regarder « c’est pas de l’art », que le but de Zidale dans la lucarne ce n’est dit une splendeur que par les arriérés mentaux. Je crois que tous les termes blablateux sont inappropriés en la matière, tout se limite à « j’aime bien » ou « j’aime pas », et la professionnalisation du « métier d’artiste » me paraît très suspecte – je préfère la création à titre de loisir après le travail objectivement méritoire.
    Pour en revenir aux poèmes avant la bataille, j’ai lu un livre sur les kamikazes japonais de 1944-45, citant entre autres choses les poèmes écrits juste avant de décoller pour mission sue sans retour. Emouvant aux larmes pour les japonais, mais… sans saveur, aucune, traduits en Français, comme retranscrits en sonorités japonaises avec lettres latines. C’est immensément relatif. Le japonais a, pour chaque caractère, deux prononciations, la triviale et la poétique, et toute une flopée de mots tous à lire en forme poétique peut générer en eux l’extase. Ah bon, ça semble juste totalement artificiel.
    « Ah que la guerre est jolie » n’a rien de beau, rien, à mon avis. Pas plus que « Allah est grand » en fond sonore quand l’avion défonce le gratte-ciel et massacre les occupants. Si j’ai trouvé beau le tableau de Zao-Wou-Ki, c’est qu’il m’évoquait, de manière non figurative déformée, plaisante à reconstruire, un ruisseau dans une tourbière des Alpes, souvenir de vacances un été passé, et juxtaposer ces images me plaisait, intérieurement. C’est totalement personnel, subjectif. Comme le vers d’Eluard « la courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur » me touchait, à 14 ans, alors que j’avais un gros faible pour une anormale camarade « aux yeux bridés ». Mon émotion ne m’autorise en rien à dire « je suis supérieur » ou « ce vers est sublime, sauf pour les connards incultes ». Les snobinards trop fiers me dégoûtent, à commencer par Paccalet, qui revendique toutes les conventions de cette caste faussement supérieure, se salissant par son mépris envers les humbles. Enfin, si un passionné de football et disco me classe dans les femmelettes puantes de la Haute, avec ma sensibilité romantique écrivant des histoires d’amour, je ne peux que plaider le droit à la différence. Même si comme certains snobs je préfère peut-être une mélodie triste (Mickey Newbury, moi, pas Mozart) aux bestiales saccades rythmées pré-accouplement, je ne me dis pas supérieur, seulement différent.
    En ce sens, c’est totalement distinct de la logique et de la morale, ou l’auto-contradiction me paraît condamnable, pas affaire de goût subjectif.

• Page 97 : « si nous sommes le plus parfait résultat de l’intelligence divine, le QI du créateur avoisine celui du pithécantrope ! »
--> Je n’aime pas cette prétentieuse façon de parler. Il suffisait de dire: le Créateur semble intellectuellement faible, et c’était dit. Là, je demande à Internet, qui me dit que le pithécantrope ou homme de Java est un grand singe considéré comme ancêtre des humains. Et Paccalet n’a jamais été mesuré son QI, il a juste entendu dire (dans les romans imaginant le passé) que c’était une brute idiote, alors Paccalet est super-fier de ce “savoir”. En oubliant simplement que c’est du roman et pas de la vérité établie. Peut-être qu’il s’agissait d’un singe mutant à QI non définissable, peut-être qu’il s’agissait d’un être supérieur à nous mais ayant choisi le naturisme dans la forêt pour fuir la surconsommation électronique (à puces biodégradables dont nous n’avons aucune trace)… Non, Paccalet détient la vérité, la preuve : « c’est un professeur qui lui a dit ! Et il ne faut pas douter. » Paccalet me semble plus proche du singe que moi, désolé. Mais sa position pro-Israélienne (décrivant l’humanité comme intrinsèquement méchante sans un seul mot de reproche pour la voie judaïque) lui assure la publication. (Sa thèse aurait été lue par mon camarade de classe israélite comme : « "la sous-humanité" que sont les non-juifs, tous nazis, disparaîtra, ils ne restera que les surhommes, nous, les juifs » – enfin, Paccalet ne le dit pas ainsi, mais le silence total sur le cas majeur de victimes des crimes racistes nazis devenues criminellement racistes ne paraît pas imputable au hasard, c'est plus que louche).

• Page 97 : « Le "dessein intelligent" ressemble au cahier de brouillon d’un enfant de classe maternelle. »
--> Je ne suis pas d’accord : un enfant de 6 ans n’a pas l’imagination assez structurée pour inventer la structure tridimensionnelle des protéines ribosomales ou les super-complexes mécanismes immunitaires. Ceci dit, si le but était la perfection et l’harmonie, c’est totalement raté, mais c’est ça qu’il convenait de dire, sans insulte gratuite.
    Là où la Bible n’est pas crédible, c’est quand elle dit Dieu tout puissant et aimant l’humanité. Moi (comme plein de monde), je peux inventer beaucoup mieux, mais c’est un rêve qu’il me manque la Toute-puissance de réaliser. Donc c’est une contradiction. Comme le caractère Dieu d’amour pour celui qui a exterminé des foules d’humains, bébés inclus, par le Déluge. Cette légende paraît simplement sotte, ou naïve si elle était périmée, classée antique. Mais c’est en son nom que les Palestiniens expulsés sont interdits de retour (et si les légendes Apaches disaient que le Grand Manitou leur donnait pour toujours la Californie, nos "intellectuels" en pouffent de rire, devant tant d’idiotie barbare). C’est très grave, très malhonnête. Bien sûr Paccalet n’effleurera même pas la question.

• Page 97 : « La conclusion pourrait en être (…) guerre totale (…) l’humanité serait anéantie. Sans le moindre espoir de renaissance ou de réincarnation (…) si Dieu ne foire pas la résurrection des morts comme il a loupé la création. »
--> Faux. Paccalet mélange religion et matérialisme en affirmant n’importe quoi. C’est du mauvais roman, à pouvoir de conviction nul.
    Une multi-explosion atomique annihilant toute vie humaine est une possibilité. Comme est une possibilité la renaissance ou la réincarnation, si on suit une logique biblique ou bouddhiste, ce n’est que si l’on suit la voie matérialiste qu’il n’y aurait pas d’espoir, selon tel ou tel chercheur dominant (s’étant abstenu de lire les romans de science-fiction : des bébés-éprouvettes congelés en satellites retombant sur Terre dans trois mille ans)… Tout est possible. Ce monde est peut-être un rêve et après la fin de cet univers je me réveillerais dans un autre, au même endroit apparent ou ailleurs, humain ou mouche disent les bouddhistes. Les certitudes de Paccalet ne sont qu’une opinion. S’il n’a aucun espoir, d’autres ont de l’espoir, simplement, tout est possible, tout est peut-être faux.

• Page 99 : « Nous possédons, dans notre encéphale (mille trois cents centimètres cubes de problèmes et peu de solution), des aires du plaisir et de la récompense (…) cerveau lumbique (…) noyau accumbens (…) dopamine (…) acetylcholine (…) »
--> Je n’aime pas cette façon de parler. Paccalet a-t-il mesuré ou vérifié le volume de l’encéphale (qu’il est si fier de citer, comme « savoir », impressionnant le profane qui l’ignorait) ? Et si je demande : sur les humains de quel âge ? avec quelles variations du minimum au maximum ? il dirait « je sais pas, je répète ce qu’on m’a dit ». Ce n’est pas brillant, non. Un perroquet fait aussi bien. Pourtant Paccalet explique au nom de la Science, son matérialisme prétendra être la vérité balayant toute approche autre, classée subjective (en oubliant que le matérialisme a subjectivement interdit l’hypothèse du rêve).

• Page 100 : « En vérité, nous ne contrôlons rien (…) se plient aux oukazes de nos récepteurs de la dopamine. »
--> Très fort : Paccalet m’oblige à regarder dans le dictionnaire pour vérifier les mots qu’il maîtrise : oukaze est la façon tsariste de dire ordre (je croyais que c’était stalinien), il oublie seulement de réfléchir. Etaler son érudition est tout ce qui importe, il n’est nullement question de lui demander ses preuves en matière d’universalité pour les humains jamais examinés (lui, il fait « partie de la Haute Société, ceux qui Savent, ça suffit, m’emmerde pas, petit con de logicien à la con »). La Vérité n’est pas affaire de logique mais de domination sociale, donc. Moi je n’appelle pas ça Vérité mais Prétention usurpée à la vérité.

• Page 100 : « dur à avaler pour les métaphysiciens (…) convaincus que l’homme possède une âme distincte du corps. Mais rien n’échappe à la dictature de notre cerveau limbique. (…) Et c’est ainsi que l’humanité disparaîtra. »
--> Prodigieux, de malhonnêteté intellectuelle. Quelle est la preuve qu’il n’y a pas d’âmes (donc que l’humanité disparaîtra totalement avec la mort des corps humains) ? C’est simple : c’est que Paccalet l’affirme, « avec le machin limbique méconnu des ignares, ah ça c’est dur à avaler pour ceux qui y croyaient pas ! Et pourquoi ils y croiraient maintenant ? Hein ? Ben, parce que Paccalet le dit ! Et paf dans leur gueule, ah-ah-ah, il les a mis minables, là ! Non, pas l’ombre d’une preuve, c’est l’autorité, c’est tout. Ceux qui ont raison ont raison, puisqu’ils ont raison, paf, CQFD. Mais attention : les métaphysiciens n’ont pas le droit de dire n’importe quoi pareillement, oh-là-là, c’est réservé à Paccalet, puisque c’est lui qui détient le savoir, la preuve : il le dit, alors ! C’est dur à avaler, mais c’est comme ça. La logique ça fait chier, on en a rien à foutre. La loi française interdit le doute, attention, gare à vos fesses ! »
    Affligeant de bêtise. Détournement littéraire d’hypothèses scientifiques incomprises. La source neurochimique publiée disait peut-être « sur les 5 sujet examinés, à l’exception du cas 3 un peu différent, les résultats tendent à faire penser que, par exemple, telle et telles émotions sont assez significativement corrélées à tel spot chromatographique qui, selon le professeur Machin, correspondrait à la molécule dopamine ou un isomère inconnu à ce jour. Si ce n’est pas un artefact bien sûr. » Simplifié par Paccalet, ça devient : « toutes les émotions de tous les humains ont toujours été, sont et seront, gouvernées exclusivement par la dopamine ! ». C’est vrai que c’est plus simple, c’est seulement différent, mensonger.

• Page 101 : Paccalet se moque de l’ayatollah Khomeini et de sa guerre sainte, et du tueur qui viendra lui couper la gorge pour ce sacrilège.
--> Quel courage, quelle prise de risque ! Mais pas un mot pour douter de la moralité du sionisme, ouh-là-là, non, ce serait vraiment dangereux, ça. Comme les soldats américains filmés en Afghanistan, il s’agit de rigoler en pissant sur les cadavres de musulmans, dans le sens du vent bien sûr. Je suis simplement choqué. Les islamistes ne sont pas des anges, mais ils combattent des monstres (qui disent « nous » pour se cacher derrière moi et d’autres, affreusement).

• Page 101 : « Hormis l’ange et le diable, dont la place dans la classification des espèces reste douteuse, nous sommes l’unique créature qui manie le symbole et l’abstraction. »
--> Il me semble que le mois passé ou le précédent, le magazine de vulgarisation scientifique Science et Vie informait que des chercheurs avaient prouvé le contraire avec des pigeons, ruinant cette affirmation parachutée par les (faux) « philosophes » sans mise à l’épreuve expérimentale (et sans compter que les animaux pouvaient avoir des symboles à eux même s’ils n’adhéraient pas plus aux nôtres que nous n’adhérons aux leurs). Mais Paccalet clame n’importe quoi, ça paraît tellement idiot que c’est peut-être un jeu pour faire rire. Il aurait fallu le dire, sans ça ce n’est pas drôle.
    Quand au folklore des anges et diables, ce n’est pas anodin, c’est la base du texte sacré monstrueux au nom duquel a été commis l’extermination raciste de Der Yassin. Ça te fait rire Paccalet ?

• Page 101-102 : « y compris la phénoménologie de l’esprit de Hegel, qui est à la brève de comptoir ce que l’écheveau est à la ligne droite. »
--> C’est presque insupportable : Paccalet roucoule son érudition et sa connaissance de mots rares, pour zéro idée derrière, zéro examen d’objection. Non, là il se classe dans les cultivés dominants détenant le Savoir donc l’autorité, la Vérité. Moi je trouve que c’est pire que nul.

• Page 102 : Paccalet affirme que l’empathie est une spécificité humaine.
--> Ce faisant, il dit merde aux scientifiques qui ont identifié cela chez le singe, et non seulement à l’égard de congénères mais d’autres animaux aussi (même envers des chiens domestiqués par eux). Paccalet affirme n’importe quoi, récitant alternativement ce que lui ont dit des scientifiques et des philosophes, comme ça lui chante. Valeur persuasive : moins que nulle. J’en peux plu’, je vais arrêter, la suite n’apporte trop rien. Paccalet va sauter à tout autre chose avec le météorite géant qui annihilerait la Terre, en oubliant que tous ses développements sur les guerres humaines n’y changeraient rien. Stop. L’important pour moi est d’avoir cassé la « démonstration » me prouvant nazi, et c’était le chapitre précédent. Plus loin, je ne me souviens de rien d’autre méritant mention seulement un point : Paccalet dénonce la prolifération nucléaire qui menace de faire sauter la planète, à commencer par l’affreux leader iranien qui veut « rayer Israël de la carte » – Paccalet n’envisage pas une seconde que nous interdisions toute bombe nucléaire à commencer par les nôtres, ou qu’on efface les frontières d’Israël pacifiquement par un monde uni. Il veut la conflagration, c’est son sujet, pas la prévention intelligente des catastrophes, pas du tout. Même pas envisagée, pas pensée.

III/ Mon bilan : (après avoir exprimé ces remarques point par point)

    Ce livre de mauvais romancier n’est pas convaincant. Il émet une idée écologique qui était contenue dans le titre : « si l’humanité disparaissait, ça améliorerait la vie de la Nature terrestre ». Avant de se perdre dans des affirmations scientistes douteuses et des citations littéraires prétentieuses.
    J’avais moi davantage à dire sur le sujet :
- une certaine ironie ou sagesse populaire dit « après moi : le Déluge ! », comme caricature de l’égoïsme méprisant le sort d’autrui ; mais tout change en ajoutant la sagesse sceptique ou indienne envisageant « tout est peut-être illusion »
- l’humanité n’existe peut-être pas, à mon prochain réveil elle aura peut-être disparu à jamais, je serais fourmi ou onde
- l’humanité semble souvent moche mais il y a des miettes jolies ici ou là, en rêverie notamment
- la guerre totale peut-être à venir serait évitable si les Occidentaux étaient honnêtes : même intoxiqués par la propagande, ils sont peut-être sauvables*
- des croyants pensent qu’une fois tous morts tous revivent, différemment, c’est envisageable ; le Bouddha disait que le Paradis serait l’extinction sans plu’ être forcé de vivre et revivre ; Schopenhauer disait que s’il n’y avait plu’ d’humain, il n’y aurait plu’ d’humain malheureux, et je trouve assez belle cette idée euthanasique.
    Voilà, en un sens, j'ai peut-être sauvé l'humanité, en la calmant. Non, bien sûr, elle ne m'écoutera pas.


* : (Sauver l'Occident) Dans un de mes rêves de ce week-end, sauver l'Occident se ferait grâce à la jeune démocratie tunisienne. En effet, J'ai lu un texte sombre sur la Tunisie aujourd'hui ("an 1"), écrit par un franco-tunisien, très intéressant, très convaincant, presque, à un petit point près. Ces quelques lignes, extraites, sont :
« N’a-t-on pas vu un leader Palestinien accueilli à l’aéroport par une foule de barbus scandant « Mort aux juifs » avec la bénédiction des autorités ?
Toutes ces dérives ne sont pas vraiment condamnées par les Nahdaouis au pouvoir, il est à craindre qu’ils ne soient débordés par leur composante salafiste.
(...) On ne peut que souhaiter que les sombres desseins qui se profilent ne parviennent pas à terme, sinon, on ne sait pas où cela mènera le pays, ou plutôt, on ne le sait que trop !
Espérons dans la vigilance des vrais démocrates…
»
    J'explique ma lecture, peut-être erronée, peut-être grave:
- Les vrais démocrates (tunisiens comme français) condamnent la haine envers Israël
- Le gouvernement aurait dû condamner cette population en colère pour montrer que la Tunisie reste dans le camp occidental et ne bascule pas du tout dans le camp anti-occidental.
    J'aurais fait une analyse totalement contraire, presque :
- Les "démocrates" français sont des anti-populistes méprisant le peuple, venant faire des courbettes au CRIJF en signe de soumission à la dominance judaïque ultra-minoritaire. Ils sont activement dans une attitude pro-Israël et approuvent pleinement (avec ogives d'extermination massive prêtes à l'emploi contre les pays musulmans arabo-perses) l'interdiction de retour pour les expulsés palestiniens de "sale race" (et ils n'envisagent pas une seule seconde de rendre New York, première ville juive du Monde, aux Mohicans qui possédaient les lieux aux temps de la Palestine hébraïque antique), ce sont des racistes actifs, qui ont pleinement approuvé le Prix Nobel de la Paix à Begin, qui avait couvert l'extermination de Der Yassin, l'Oradour Israélien ayant fait fuir des masses de Palestiniens (interdits de retour depuis, cela tient du projet couronné de succès, criminel contre l'Humanité). S'inspirer des "démocrates" français serait effectivement le pire exemple possible, les démocrates tunisiens comprennent et approuvent le sentiment palestinophile de la population tunisienne, confirment le jugement que les leaders occidentaux sont immoraux (les électeurs occidentaux n'ont eux en fait guère le choix, devant choisir entre le Mal et le Pire, sionisme social et sionisme libéral, la télévision et les journaux diabolisant le point de vue antisioniste affirmé nazi massacreur de bébés).
- Le gouvernement tunisien aurait je crois dû dire 2 choses en entendant les cris populaires "mort aux Juifs":
1/ Ne confondez pas Juifs et Sionistes, ni même Sionistes et Israéliens. Un individu peut être respectable même s'il est né dans un groupe au comportement global condamnable. Ne soyez pas racistes car le racisme n'est pas juste : en Europe, certains de vos frères sont haïs par des cris "mort aux Arabes" parce que certains Arabes incendient les voitures de la population et pillent les magasins, ce n'est pas juste: condamnez les coupables, pas le groupe innocents-inclus. Des rabbins minoritaires disent qu'il aurait fallu attendre le Messie (dont ils rêvent) pour que les Israélites regagnent Israël, dites leur Merci et surtout pas A Mort ! Nés en Israël, quelques idéalistes de religion israélite sont aussi choqués par la destruction des villages d'expulsés, par l'interdiction de retour des Palestiniens. Ils sont minoritaires compte tenu de la propagande ambiante, mais on peut être Juif et honnête, humaniste, même si c'est rendu rare par cette religion endoctrinant au racisme (non prosélitysme, conversion entrante interdite, mariage entre soi pour générer la race supérieure de sang pur). La haine rend aveugle : ouvrez les yeux, cernez le Mal sans "généraliser à l'excès en vous donnant tort".
2/ Le gouvernement tunisien n'a pas besoin d'être islamiste pour servir la cause des opprimés Palestiniens, et n'a nulle raison de s'allier aux racistes occidentaux pro-Israël pro-USA. Il demandera à l'ONU que, puisque la Palestine a été rendue aux Hébreux (sauf annulation donc "expulsion des expulseurs de 1948"), l'Amérique soit rendue aux Amérindiens, l'Australie aux Aborigènes, les Antilles aux Caraïbes ou leurs plus proches cousins, que la conquête tueuse de l'Amérique soit classée crime contre l'Humanité (privant les USA de droit de veto ONU et d'armes nucléaires), que la Déclaration (prétendument universelle) des Droits de l'Homme soit rendue cohérente: si tous les humains naissent égaux en dignité et en droit, les droits de Veto de Grande-Bretagne et France (21e et 23e pays du monde démographiquement) doivent être transférés à l'Inde et au Nigéria ou Indonésie, ou bien les aristocratiques droits de veto nationaux doivent être abolis pour une logique de démocratie mondiale et non d'aristocratie mondiale. Au nom du respect égal de chaque nouveau né (d'ascendance arabe ou judaïque ou aryenne ou chinoise ou batarde), il faut cesser de garantir l'entière liberté de religion mais la religion judaïque devra être réformée en évacuant le concept raciste de "race élue" (le racisme retour répond à un racisme source, en la matière), les religions chrétiennes devront être re-réformées en déclarant apocryphe celui des 4 Evangiles (Matthieu) qui traite les non-Juifs de chiens, tolérés seulement s'ils se contentent de manger les miettes sous la table des enfants juifs. Alors la Déclaration des Droits de l'Homme pourra prétendre à l'universalisme Humaniste, à l'honnêteté non-raciste, pas avant. Nous pouvons le dire laïquement, courageusement, sans besoin des imams. Bien mieux qu'eux, même: avec logique objective, sans requérir le choix de tel livre sacré.
    Leurs islamistes perdraient le monopole de la contestation des horreurs ressenties par les humbles, notre Occident partagerait la misère du monde, il n'y aurait pas de Shoah numéro 2 anti-occidentale, ouf ce serait possible. Merci à la Tunisie et aux vrais intellectuels, honnêtes. Je rêve hélas, je le sais. Vite, qu'on me trouve de nouveaux antipsychotiques, n'attaquant plu' le foie...
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Mea culpa (30/01/2012)
    Je l’affirme haut et clair : TOUT CE QUI EST ÉCRIT LÀ EST DÉMENT ET IDIOT, PAS CRÉDIBLE UNE SEULE SECONDE sauf cette phrase-ci, JE RECONNAIS MES ERREURS ET MES FAUTES, sans aucun revolver menaçant sur ma tempe, pas besoin.
    Enfin, je pourrai demander l’asile politique en Chine, mais je peux me réveiller demain escargot ou caillou, je vais pas en faire toute une histoire, de ce monde-ci. C’est bizarre, on dirait que mon double cherche à me faire tuer (par Ben Gourion voulant ses privilèges de race supérieure, ou Ben Laden voulant le monopole de la contestation). S’il veut me faire tuer pour prendre la place, cet autre moi, ça paraît aberrant : il suffit plus doucement qu’il se réveille à ma place demain matin. Le rêveur a l’air de faire n’importe quoi (oui, oui, « Ses voies sont impénétrables », on dit, tout ça). Enfin, si je suis tué, « je » ne verrai pas la possible fin future de l’humanité, souhaitée par le livre de Paccalet. Mais de toute façon, l’humanité aura disparu à l’instant de mon extinction. Ça boucle la boucle.
    Et c’est pas tellement rigolo. Je crois.
---- Immenses excuses (31/01/2012)
    Cauchemar cette nuit : l'innocent enfant assassiné à cinquante mètres de chez moi, récemment, aurait été une erreur de cible... : le Mossad ou la CIA ou la DGSE aurait téléguidé un fanatique religieux, se disant envoyé par le Dieu biblique, pour me massacrer, et ne me trouvant pas dans les rues, ce monstre aurait massacré quelqu'un d'autre (au lieu du nouvel envoyé céleste que je serais, venu contrecarrer sans violence le plan occidental de race ré-élue). Mille excuses à cet enfant, à sa famille. Enfin, je crois que je délire, pardon, puisque, si ç'avait été ça, je serais mort la semaine suivante dans un mystérieux accident ou explosant sur une bombe "terroriste". C'est dramatique, pas drôle du tout, non, pardon.
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Réécriture/Relecture (15/05/2013)
    En 2013 est parue une réédition (« nouvelle édition revue et aggravée »), et je l’ai achetée pour voir si mes objections trouvaient réponse. La réponse est : pas du tout, du tout. Chez le libraire Amazon, j’ai mis la note minimale 1/5, après 4 commentaires sur 4 à la note maximale 5/5. J’ai écrit : « Ce prétendu philosophe continue au niveau zéro de la pensée : il insulte le lecteur et se glorifie de sa culture littéraire, de ses croyances scientistes, en croyant faire preuve d’intelligence critique. C’est horripilant, pas drôle et pas spécialement alarmant : le problème (grave) est ailleurs. » Je me justifie ici plus longuement. Les 6 problèmes majeurs me semblent les suivants :
- « oubli » sioniste que les victimes de la Shoah raciste ont commis la Nakba raciste ; prétention au courage en insultant les terroristes islamistes sans chercher à les comprendre et sans insulter pareillement les terroristes sionistes ; l’auteur fonce tête baissée vers la troisième guerre mondiale en étant dans un des camps, au lieu de faire le mea culpa honnête de ce camp raciste pro-juif, ce qui préviendrait ladite guerre mondiale
- oubli que, le plus souvent, les hommes veulent du sexe, quand ce sont les femmes qui veulent des enfants
- confusion entre les vagues risques discutables (nitrates) et les volontés d’extermination (nazisme)
- oubli des inconvénients de la démocratie locale indirecte, les meilleurs menteurs égoïstes prétendant à la moralité
- le titre « philosophe » est volé par un auteur scientiste prétendant à l’objectivité en oubliant les réserves épistémologiques (théories en instance de réfutation, non lois indéniables) et logiques (réalisme présupposé sans démonstration valide)
- roucouler sa propre culture livresque au lieu de réfléchir de manière contradictoire est une caricature de la Culture à la Française : la logique n’a aucun intérêt, seul compte l’étalage admiratif vénérant des célébrités passées
    Je ne regrette pas d’avoir acheté ce livre, qui me confirme que le monde éditorial dans sa partie « polémique » est réservé à de faux critiques pissant dans le sens du vent.