SCIENCE-FICTI0N ? DERNIER MESSAGE D’UNE AUTRE PLANÈTE : H COMME HONNÊTE
07/07/202023, urgences de l'hôpital Léon Bérard
Hello La Terre,
Ici la société Buo-Myépiou, correspondant à une de vos sociétés terrestres mais sans appât cupide/capitaliste/commercial (notre planète est en voie de désintégration imminente). Ici peu importe la réputation, il faut corriger les erreurs systématiques connues, un humble mea culpa compte comme lucidité admirable, pas comme inacceptable mise en cause de la perfection revendiquée d’où mise en danger du profit.
Nous produisions depuis des années des tests d’antibiogramme personnalisé amb, mais un concurrent nouveau a inventé mieux, plus fin et plus précis : yé-myécm, avec accès aux demi-dilutions au lieu des seules dilutions entières (d’ordre 2 ; mg d’antibiotique par litre de milieu : 1 ou 2 ou 4 ou 8 ou 16 ou 32 ou 64 ou 128 etc.). Le marché et les experts l’ont accueilli avec enthousiasme tandis que nos chercheurs rageaient. Mais cette société suédoise a revendu cette branche et nous l’avons achetée avec joie, avec moult discours dithyrambiques de nos grands chefs triomphants ! Toutefois, un subalterne sur Terre a objecté, affirmant que ce produit était très faux, et même totalement faux pour les précieuses nouvelles demi-dilutions, aïe ! Un idiot ? non, un surdoué selon les tests psys, s’étant enterré socialement pour ne pas dominer (rejeté par la dernière de la classe au lycée). Aïe-aïe-aïe ! Alors : silence ! Ni vu ni connu, oui ! Toutefois, le malvenu souffrait, de voir son silence complice acheté par son salaire, il a donc été dirigé vers le service de médecine mentale (± classé fou), il envisageait d’ailleurs de s’immoler par le feu sur son lieu de travail avec lettre explicative aux journaux scientifiques internationaux, il lui a donc été proposé d’être mis en invalidité pour grave souffrance mentale (± folie profonde), et il a accepté, ouf. Des années de répit et de bénéfice bien gras, mais… atteint d’un cancer puis deux puis huit, il a voulu guérir son sentiment de culpabilité, en nous écrivant à nous, sur planète différente.
Et… il avait 100% raison ! Tout était faux, mal pensé, mal calculé, dans ces demi-dilutions (avec quelques chiffres justes par hasard en cas de grand arrondi).
Expliquons-le, c’est très simple. Quel est le milieu entre 1 et 2 ? Facile direz-vous mais c’est un malentendu. Le principe de milieu dans une suite est qu’on applique une opération depuis le chiffre-source, puis exactement la même opération pour obtenir le chiffre-destination. Et cette opération est usuellement l’addition, mais peut être la multiplication ou autre. Dans la série de dilution 1 ; 3 ; 5 ; 7 ; 9 on a un ajout de 2, mais dans la série 1 ; 2 ; 4 ; 8 ; 16 on multiplie par 2. Les dilutions moitié sont des multiplications/divisions moitié pas additions/soustractions moitié. Ainsi, tous les points se rangent sur une harmonieuse courbe concave, logique, au lieu d’être une discontinuité de droites mal approximées entre les points entiers. Les points entiers sont les puissances de 2 entières (2^0 ; 2^1 ; 2^2 ; 2^3 et de l’autre côté 2^-1 ; 2^-2 ; 2^-3 etc.). Les dilutions moitié sont les puissances demi : 2^0,5 ; 2^1,5 ; et de l’autre côté 2^-0,5 ; 2^-1,5). Lumineux et pur mathématiquement, mais le milieu entre 1 et 2 n’est plus 1,5 il devient racine carrée de 2, soit 1,41 et toute la série est ainsi biaisée pas ce correcteur multiplicateur oublié.
Note : le technicien anormalement pertinent avait un long passé contestataire de dizaines d’années au sein de la gamme amb, mais volet industriel, non affiché au client, au patient. Il demandait en effet que la tolérance-contrôle source 75 à150% devienne 71% à 141% (racine de 2 à sa moitié), et la tolérance finale 76%-136% au lieu de 70%-155%, ce qui était difficile (donc cher) sur 30 molécules à la fois, d’où banqueroute, donc silence !
De même, avec ou sans grosse faute de principe, divers marquages étaient envisageables, avec tant d’arrondi ou de chiffres significatifs :
Cette question d’arrondi n’est pas totalement anodine car, dans la gamme yé-myécm une autre erreur est intervenue, par confusion mentale plus grossière : diviser par 2 les arrondis au lieu de tout diviser par 2 puis pratiquer l’arrondi. Exemple de principe : 0,0016 lu « 0,002 exact » donc : puis 0,001 et 0,0005 alors que la vraie suite est 0,0008 (arrondi à 0,001, oui) et 0,0004 (pas 0,0005).
L’approche de notre planète H (pour la question 1,41 ou 1,5) aurait été différente : une fois la bourde-hélas découverte, demander aux clients s’ils veulent un produit « parfait cher » ou « brut moins cher ». L’erreur est de +6,1% (dire 150% un 141,2%), ce n’est pas d’ampleur +50% ou +1000%. Corriger les masques d’impression a un coût, réviser les logiciels de résultats pré saisis aussi. Normalement puisqu’il y a eu faute ça devrait être pris sur les marges de bénéfices indus, mais hum, pas sur Terre, non. Cacher la faute est encore autre chose : faute mathématique, scientifique, intellectuelle, morale quand est puni chassé le lanceur d’alerte ayant raison, en couvrant d’or les menteurs (et arriérés incompétents, les pauvres – il fallait en France 13 ans d’âge mental, avec la notion de racine carrée, pour trouver juste, Bac moins 5 – nos actuels et futurs Prix Nobels, nos idoles scientifiques de plateau-télé se sont montrés immensément ridicules, coupables de faute)… Sur Terre, OK, vive le profit, vive les chefs à hyper-mémoire et les auditeurs administratifs, tous bien mathophobes… « A quoi ça sert les maths ? » eh bien ça sert à déceler les tromperies dominantes, ce n’est pas rien. Mais bon, « ainsi soit-il », snif. Adieu.