Mon vote blanc : quand, comment, pourquoi ?
Evident choix de la sagesse, à mon avis
19/06/2021 par Wa Rocheuz

dernier ajout

  Demain en France auront lieu des élections locales (départementales et régionales) et, comme d’habitude, tant politiciens que journalistes condamnent l’abstention, dite irresponsable ou gâchis total quand on a la chance énorme de vivre en démocratie. Certains disent que le vote devrait être obligatoire (comme dans certains autres pays)
  Mais, moi qui vote blanc (= non réponse) presque toujours, je voudrais expliquer la légitimité de ce vote, selon moi.

Mon parcours
– 1/ J’ai eu 18 ans l’âge de voter fin 1981, et… je ne me suis pas fait inscrire sur les listes électorales, sciemment, comme choix politique individuel.
– 2/ A l’âge de 37 ans en 2001, le maire de la ville a refusé de m’accorder le rendez-vous que je lui demandais (pour demander pourquoi il refusait de signer le papier d’accueil légal de ma fiancée étrangère) « car je n’étais pas inscrit sur les listes électorales » (même si je payais les impôts locaux), je me suis donc fait inscrire, sous la contrainte. (Ensuite, le maire a expliqué, en rendez-vous accepté, qu'il refusait de signer, confirmant imposer sa volonté, supérieure, contre celle des petites gens).
– 3/ En 2002, élection présidentielle, je ne me suis pas déplacé pour aller voter au premier tour, puisque nullement intéressé par ce vote (cette inscription obligée sur listes électorales), mais apprenant que le candidat hypernationaliste xénophobe était qualifié pour la finale, second tour, je suis allé voter pour l’autre, comme en me bouchant le nez.
– 4/ De 2003 à 2021, j’ai voté, vote blanc, même quand la candidate hyernationaliste a été qualifiée pour la finale, second tour, en 2017.
– 5/ Pour le futur 2022-X (si mon cancer ne m’éteint pas avant), je pense que je voterai blanc toujours, avec probabilité estimée à 99% peut-être pas 100% (« il ne faut jamais dire jamais », « le futur est inconnu », etc.).

Explications
– 1/ En Mai 1981 âgé de 17 ans, j’ai vu le Président Mitterrand élu abolir la peine de mort contre l’avis de la population. Comment est-ce possible en démocratie (le peuple ayant le pouvoir, par définition) ? C’est simple : le principe de République n’est une démocratie qu’au sens où le pouvoir appartient « au peuple via ses représentants », et en fait les faux-représentants jouissent de faire le contraire de ce que veut le peuple, c’est organisé ainsi (avec pour seule sanction possible : une non-réélection la fois suivante, en choisissant d’autres, qui à leur tour feront ce qu’ils veulent en disant crotte au peuple…). Je n’étais absolument pas d’accord avec ce système, que j’ai refusé de cautionner par une inscription approbatrice. (C’était lucide, presque visionnaire : mes camarades lycéens avaient eux, pour une moitié environ, déjà 18 ans en Mai 1981, et tous les garçons je crois se sont inscrits et ont voté Mitterrand pour avoir comme promis le Service Militaire obligatoire réduit de 1 an à 6 mois… ils ont pourtant fait 1 an, trompés cocus, et 14 ans plus tard, quand Mitterrand a enfin quitté le pouvoir, il n’avait toujours pas accompli cette promesse, menteur pourri, « élu » triomphant d’un système de mensonge organisé. Au fait, s’il a été réélu en 1988, c’est que les élections législatives 1986 l’ont désavoué, avec donc premier ministre adverse de cohabitation, et celui-ci a été désavoué à son tour deux ans plus tard, ce qui en système binaire d’alors ramenait Mitterrand au pouvoir – pareil en sens inverse pour la réélection de Chirac plus tard, non approbation mais rejet de l’autre, venu là parce que lui avait été rejeté. Système tout pourri, mettant au pouvoir « au nom du peuple » des gens désavoués par le peuple.)
– 2/ Puisqu’il y a punition administrative des gens non-inscrits sur les listes électorales, c’est un coup de bâton qui dément la liberté de s’inscrire ou non. Cette démocratie n’est donc pas libérale mais oppressive, dictatoriale en un sens (pas au sens hyper-dictature éternelle ne consultant pas le peuple afin que le chef soit inamovible des décennies, mais au sens « dictature cachée » déguisée en démocratie libérale, menteusement).
– 3/ Devoir approuver un candidat poursuivi pour détournement d’argent public (impôts extorqués du peuple sous menace policière), et lui conférer à ce titre l’immunité présidentielle, était vraiment « puant », atroce. Mais l’autre étant pire, menaçant mon mariage avec une asiatique non-française, c’était un choix forcé entre le mal et le pire. Que le vainqueur se dise « approuvé » est un mensonge total, organisé là encore. Finalement, plus de 10 ans après quand il a cessé d’être président, Chirac a été reconnu coupable de ces détournements, mais pas emprisonné au nom de sa santé (devenue vieillesse faible). La pourriture générale du système était confirmée, là où j’étais désapprobateur lucide avec des décennies d’avance.
– 4/ Dégoûté par le vote que j’avais été forcé de faire en 2002, je n’ai plu’ jamais voté « positivement » (puisque n’approuvant aucun candidat), j’ai exprimé mon désaccord total en votant blanc, mais cela n’est pas compté différemment des gens ne se déplaçant pas pour aller voter. Ce qui intéresse les politiciens est d’avoir le fromage, pas le désaccord franc de la population, ce dont ils se contrefoutent pourvu qu’ils aient le pouvoir. En 2017, avec une hypernationaliste à nouveau en finale, je n’ai pas voté contre (donc pour l’autre, Macron) car je savais le mensonge total : notre nièce infirmière philippine avait été interdite de venir en France (refus de visa) par le pouvoir socialiste (à ministre Macron), prétendument humaniste anti-nationaliste, mensonger en fait, nationaliste xénophobe comme tous les autres. L’extrême-gauche n’ayant jamais été ici au pouvoir clame certes des idées différentes, mais assorties de révolution violente ou de privilèges encore accrus pour les fonctionnaires pépères, ce qui me parait totalement injuste.
– 5/ Mes idées politiques n’ont aucune chance de devenir candidates à élection : tout est organisé pour que, avec dépenses immenses, les nouveautés passent par le très long cheminement de candidature municipale/départementale/régionale/législative et seuls sont autorisés à se présenter au commandement général ceux qui sont approuvés par ces « grands électeurs » (principe trahissant le mot « égalité » de la devise nationale, comme « liberté » avait été trahi cela a été dit plus haut – mensonge total, organisé). Je n’ai pas cet argent, et si je l’avais il y aurait des emplois bien plus utiles à en faire que de l’auto-promotion publicitaire, d’autant plus que mes chances de gagner seraient environ nulles : mes valeurs sont généreuses quand la population semble se baser sur un principe d’égoïsme (familial ou individuel). Je ne serais d’ailleurs même pas autorisé à candidater car il est légalement exigé d’approuver la constitution, qui est nationaliste xénophobe via son chapitre souveraineté (même si la haine des étrangers a pu se transformer en haine des non-Européens). Un « parti Humaniste » a certes été créé, mais il se base sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, en bannissant la critique humaniste de celle-ci (Déclaration en fait pas universelle du tout mais alliée aux nationalismes et religions massacreuses/esclavagistes/racistes)… Aucun espoir, vraiment (à première vue).

Discussion
A/ La question du choix
  Les opposants innombrables à ma position clament « il faut bien choisir », ou « la vie, ce n’est pas le Paradis, c’est déjà une chance de pouvoir choisir entre plusieurs possibilités, il est ingrat de refuser ce choix ».
  Je ne suis pas d’accord : le système est organisé intégralement pour la dictature temporaire de faux-représentants (plus ou moins alternés), en interdisant le contrôle populaire de ces dits-représentants (référendum d’initiative populaire : interdit, « populisme » : mot classé comme insulte et affirmé synonyme de débilité grave et dangereuse). Entre candidats pourris, je refuse de choisir, comme entre la peste et le choléra, « non merci, il serait mieux de soigner le problème sans approuver qu’il y ait maladie ».
B/ La question du moindre mal ou accord partiel
  Un autre argument est qu’un gouvernant (ou chef local) ne pourra jamais donner satisfaction à 100% des gens sur 100% des sujets, il faut donc que chaque électeur choisisse le candidat répondant à un maximum de ses vœux, même s’il désapprouve certains points jugés secondaires dans le programme en question.
  Je ne suis pas d’accord : le principe démocratique honnête serait que sur chaque point, la majorité des électeurs décide (si l’élu fait différemment, un référendum d’initiative populaire le ramènerait au principe démocratique vrai, sincère). Avoir interdit le référendum d’initiative populaire dément qu’il y ait sagesse dans ce qui se fait, c’est au contraire un projet organisé de déposséder le peuple du pouvoir (en concédant simple alternance entre dictateurs, pour faire illusion, prétendre politiquement à la vertu, faussement).
C/ La question de cohérence
  Un argument implicite, rarement ou jamais exprimé, dit « le peuple est plutôt stupide, voulant tout et son contraire : le beurre et l’argent du beurre, moins d’impôts et davantage de services publics, plus de sécurité mais plus de liberté, etc. Non, c’est totalement incohérent, il faut que l’Elite élabore divers projets cohérents, entre lesquels choisit démocratiquement le peuple, même si ça conduit à ce que les gouvernants prennent finalement quelques mesures impopulaires (qu’aurait refusé le référendum d’initiative populaire, bloquant tout, empêchant d’avancer) ».
  Je ne suis pas entièrement d’accord : même si cela est envisageable sur certains points, ce principe a ouvert la voie à des détournements illogiques : une décision comme l’abolition de peine de mort pour les violeurs meurtriers d’enfants, ou la légalisation de l’assassinat de futurs-bébés, cela est totalement indépendant des cohérences économiques éventuelles. Cela relèverait totalement du référendum, sans devoir en rien être inclus dans des packages avec le choix entre bourgeois dominants ou ouvriers dominants, public dominant ou privé dominant, producteurs dominants ou financiers dominants, locaux favorisés ou concurrence loyale, etc.
D/ Le principe d’approuver une Elite
  Conséquence du point précédent : l’idée que « le peuple n’a pas les compétences pour décider les choses : on lui demande uniquement quelle proportion de l’Elite responsable il préfère, pour commander (tant d’années), et il devra obéir ».
  Je ne suis pas d’accord : l’Elite est ce qu’il y a de meilleur, or les élus s’avèrent des menteurs immensément mauvais pour résoudre les problèmes (crise économique, endettement croissant, insécurité, etc.). Ce ne sont pas des sachants incontestables mais des nullards approuvés par un système pourri (universités, grandes écoles, etc.). A mon avis, cela a été aussi illustré par le choix giscardien de nommer Barre premier ministre : au lieu de choisir aux commandes un politicien manœuvrier, donner le pouvoir au professeur des professeurs, éminence du Savoir (en matière économique), et… il a échoué merdeusement à résoudre la crise économique, comme les autres. La fausse « science » économique s’avère une escroquerie, ce que disaient déjà les épistémologues de l’ensemble des sciences humaines. Pareil pour « l’hyper-compétent » Macron, et cela aurait vraisemblablement été pareil avec Strauss-Kahn en 2012, prévu président s’il n’avait pas abusé sexuellement à l’étranger (où crier à l’antisémitisme ne suffit pas à esquiver les accusations). Il s’agit de fausse élite, de mépris injuste envers le peuple, qui a raison de dénoncer l’oligarchie se prétendant démocratique abusivement.
E/ L’irresponsabilité des refuseurs de choix
  Là où les engagés dans un camp ou un autre ont le courage d’essayer et de risquer l’erreur, ceux qui ne choisissent pas sont accusés de « ne rien faire que critiquer » (équivalent politique de « la critique est trop facile, l’art est difficile »).
  Je ne suis pas d’accord : je désapprouve tous les candidats dont j’ai lu le programme, ça ne signifie en rien que j’ai zéro pensée, simplement : mes idées et projets virtuels, je ne cherche pas à les imposer à autrui (par violence écraseuse ou mensonge manœuvrier, je pense que les différences d’opinion méritent un certain respect). Me dire neu-neu pantouflard est une insulte malhonnête. Par ailleurs, ceux qui disent avoir le courage de « prendre des responsabilités » s’abritent derrière l’adage « responsable mais pas coupable », pas courageux du tout. Et puis l’expérience m’a appris que les gens disant « j’aime les responsabilités » cachent qu’ils pensent « j’aime le fric (et je profite des inégalités accordant aux responsables une masse énorme de l’argent dépensé en salaires) », et moi au contraire je trouve ça incorrect.injuste.

  Bilan : Le système (de république française) semble tout pourri, injustifiable (en débat contradictoire honnête). Je désapprouvais ce système en n’étant pas inscrit, je le désapprouve maintenant en votant blanc.

- - - - - - - - - - Ajout 21/06/2021 : Résultat d’ensemble
  Après l’élection d’hier, il s’avère que le record d’abstention a été battu en France cette fois : 68% (>2/3). Une politicienne (du parti LREM je crois) a dit à la télévision à propos de cette abstention massive : « C’est très grave (…) Le premier parti de France, c’est le ras-le-bol démocratique. »
  Enfin dans les émissions débat que j’ai vues ce matin, sur deux chaines télé différentes, personne n’a rejoint mes explications de vote blanc, en rien, mais (au cas où j’ai raison pour plein d’électeurs) je préciserais la phrase de la dame : « le problème, ce n’est pas que la majorité des gens en ont ras-le-bol de la démocratie, c’est qu’ils voudraient une vraie démocratie et en ont ras-le-bol de la république menteuse les doublant systématiquement. » Le peuple dit crotte à la domination de fausses élites, et le seul moyen pour cela semble l’abstention.
  Au fait, j’ai entendu une électrice abstentionniste dire « oui, cette fois, je n’ai pas accompli mon devoir civique », et j’ai effectivement entendu cette expression de « devoir civique (de voter) », mais je ne suis pas d’accord : aller choisir à quel faux représentant on se soumet n’est pas un devoir moral du tout, ce n’est prétendu devoir que par la propagande immorale, comme le « devoir d’aller mourir pour le drapeau » en 1914-18. L’endoctrinement (« instruction civique ») appelle ça devoir, sans aucun droit à débat contradictoire le contestant. Dictature oui, cachée, affreuse. Evidemment que les gens n’approuvent pas.

- - - - - - - - - - Ajout 22/06/2021 : Arguments différents entendus
  Aujourd’hui en débat Midi News la journaliste Elizabeth Levy disait quelque chose comme : « il faudrait qu’on arrête de plaindre ces ʺpauvresʺ abstentionnistes, s’ils ne vont pas voter c’est leur faute à eux-mêmes, s’ils se moquent de l’intérêt général pour ne penser qu’à eux-mêmes c’est moche ».
  Je le conteste entièrement :
1/ Oui, les pauvres abstentionnistes sont des victimes de la dictature républicaine, qu’ils désapprouvent par ce geste. Ça ne demande pas apitoiement des dominants, mais si ces dominants étaient sincèrement démocrates, ils changeraient la constitution en abrogeant la république populophobe.
2/ Il n’y a pas de faute dans le fait de ne pas voter, sauf (pour les dominants : politiciens, journalistes, éducateurs) à avouer que le slogan « liberté » est menteur.
3/ Ne pas voter dans ce système, désapprouver la république, peut se faire au contraire par souci de l’intérêt général, à la place du but qui était que jouisse de triompher/écraser la prétendue Élite.

- - - - - - - - - - Ajout 24/06/2021 : Grandes écoles très petites
   Il faut peut-être que j’argumente sur mon mot osé selon lequel grandes écoles et universités forment un système tout pourri :
1/ Il est affirmé que les écoles « Sciences Po » forment les élites de demain, mais je dénie que les prétendues sciences politiques soient des sciences. Ce n’est qu’un royaume de bla-bla invérifiable, autosatisfait visiblement mais à valeur objective : nulle. Idem pour les facultés de sociologie, de psychologie, de psychiatrie.
2/ La plupart de nos dirigeants (de droite/gauche/centre) sont des énarques, dits hyper-compétents en gestion économique puisque diplômés de l’ENA, et il s’avère qu’ils font la même politique qu’ils soient de gauche comme de droite. A mon avis, c’est parce qu’ils appliquent ce qu’ont dit leurs professeurs communs, même si ceux-ci se trompent en validité de leurs leçons, ce qui est vraisemblable puisque depuis 45 ans « la crise » perdure. Au lieu de continuer ainsi, il serait plus convenable de reconnaître que ces professeurs sont incompétents, de même que les étudiants qu’ils ont diplômés comme « bons réciteurs/jongleurs ».
3/ Quand j’étais en première année en fac de médecine, j’escomptais devenir médecin sans frontières, pauvre et dévoué, mais apparemment les autres candidats se battaient pour avoir une place chèrement rémunérée dans « l’Elite ». A la fin d’un cours, je suis allé prouver au prof de Maths qu’il se trompait et il s’est offusqué : « Vous n’êtes pas là pour réfléchir ! Mais pour réciter ! ». Je me suis enfui de ces études de merde, qui en tout cas ne forment absolument pas une élite mais un groupe d’imbéciles réciteurs (pouvant répéter le petit livre rouge de Mao ou le Coran ou le Dictionnaire Vidal, c’est du même ordre, en non-pensée type benêt). Je suis devenu technicien, ne croyant pas ce qui m’était affirmé vrai-prouvé par les universitaires (et dont une bonne part s’est avéré faux les années suivantes après mon diplôme), mais obéissant en faisant semblant d’y croire, pour « mériter » salaire. Système pourri, oui.
4/ J’ai démontré plus tard que la première leçon de statistique (formule de l’écart-type estimé sur échantillon) était fausse, mal pensée, et j’ai trouvé la bonne formule (les deux bonnes formules, avec et sans remise), démentant universités et logiciels. Sur Wikipedia, on m’a traité de « fou littéraire », n’ayant aucunement le droit d’insulter les grands hommes et la totalité du corps enseignant même supérieur. Personne n’a vérifié mathématiquement que j’ai raison, imparablement. Des dominants dominent, c’est tout, c’est tout pourri, nul en valeur logique ou intellectuelle (et morale).

- - - - - - - - - - Ajout 28/06/2021 : Suite
   En dépit des grands discours pour guérir l’abstention, dans l’entre deux tours, elle s’est confirmée : 66% au second tour hier. Et maintenant certaines voix politiciennes et journalistiques envisagent mes raisons, tellement évidentes (candidats et élus non crédibles depuis la trahison du référendum de 2005, besoin de référendum d’initiative citoyenne pour que le peuple gouverne vraiment à la place de menteurs, etc.)
   Euh, je dois par ailleurs reconnaître que je ne suis pas allé voter (blanc) cette fois, je suis resté à la maison, à cause d’une sciatique (marche douloureuse, station debout douloureuse). De toute façon, le vote blanc n’est pas compté différemment, à l’heure actuelle, hélas. S’il y avait eu vote par Internet possible, j’aurais voté (blanc), mais des commentateurs condamnent ce vote Internet en disant que, n’étant plu’ secret vis-à-vis du reste des familles (sans isoloir), il serait moins libre mais forcé par les familles (dans certaines familles, autoritaires). Tant pis, ça ne change guère, mais le problème que je signalais dans mon coin est maintenant posé au grand jour.

- - - - - - - - - - Ajout 29/08/2021 : Avis mélanchonnesque
   Aujourd’hui dimanche, une des nouvelles était que Jean-Luc Mélenchon, candidat LFI à la prochaine élection présidentielle, a fustigé l’abstention. Quels sont ses arguments ? Je lis ça, confirmé par écrit, en nouvelle MSN/BFM-TV : « "Moins on vote, plus Macron et Le Pen sont forts": Mélenchon fait de l'abstention son nouveau combat » (https://www.msn.com/fr-fr/actualite/other/moins-on-vote-plus-macron-et-le-pen-sont-forts-m%C3%A9lenchon-fait-de-l-abstention-son-nouveau-combat/ar-AANRKzQ?ocid=msedgdhp&pc=U531 ). Je cite et commente :
• « Le leader de la France insoumise appelle les milieux populaires à se mobiliser, (…) "L'abstention est le pire qui peut nous arriver", a lancé ce dimanche Jean-Luc Mélenchon (…) "Moins on vote, plus Macron et Le Pen sont forts", a-t-il insisté. Et d'accuser ceux qui s'abstiennent de laisser le président de la République "continuer à faire la sale besogne qu'il a commencé". "L'abstention, décidément, est un piège à cons", a-t-il martelé. »
--> Je ne suis pas d’accord du tout. Cela relève de l’amalgame super-classique « tous ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi ». Non, on peut être contre tous les candidats, et l’abstention est le moyen de l’exprimer. Si Monsieur Mélenchon veut ma voix, qu’il se range à mes idées* au lieu de m’imposer les siennes, sale type, espèce de con lui-même ! (aussi moche que le dictateur Macron, faisant à sa guise une fois élu, en n’ayant rien à foutre de ce que pense le peuple).
• « (…) "Si vous vous abstenez, vous donnez raison à une minorité socialement égoïste, économiquement irresponsable, qui n’a aucun souci du destin du genre humain et de la communauté des êtres humains", a martelé l'Insoumis. (…) ».
--> Faux ! Donner sa voix à Mélenchon est aussi donner sa voix à des groupes égoïstes, comme les fonctionnaires voulant toujours davantage de privilèges et toujours moins de travail par personne, irresponsablement. Ce soutien à des nantis est un des contraires de l’humanisme. Qu’il veuille cogner contre les riches du privé, à la Mitterrand, aurait pour conséquence (s’il était élu) que ceux-ci maintiendraient leurs marges en brimant encore davantage les petits employés du privé (majorité des gens en France), vraies victimes (dont n’a aucun souci Mélenchon, ne parlant nullement de généraliser [sinon abroger] les privilèges fonctionnaires).
* : si je dois reformuler mes idées/programme en une minute, de mémoire :
1- abaisser l’échelle des revenus à : 1 à 4 ;
2- ne plu’ surpayer les chefs ;
3- ne plu’ payer les refuseurs de travail ;
4- ne plu’ privilégier les fonctionnaires, qui deviendraient virables et à avancement et retraite alignés sur le privé ;
5- supprimer le droit de grève et de manifestation, instaurer à la place le référendum d’initiative populaire pour que le peuple décide ;
6- arrêter les guerres françaises à l’étranger ; supprimer l’alliance à Israël en convoquant procès Nuremberg bis pour Der Yassin/Haïfa et Nuremberg ter pour Dresde/Hiroshima ; donner le droit de véto ONU privilégié à l’Inde beaucoup plus peuplée ;
7- réformer durement l’usine à gaz inutile de la langue française ; bannir l’écriture inclusive encore moins phonétique et généraliser le genre neutre ;
8- abolir la loi Gayssot et poursuivre ses votants et approbateurs, ayant cassé la liberté d’opinion en clamant le contraire : le mensonge se paie ;
9- criminaliser la consommation de tabac et alcool comme des autres drogues ;
10- criminaliser l’avortement massacreur d’innocents ;
11- prévoir d’abolir les frontières dans 10 ans, le temps de se préparer à ce choc, humanistement requis sauf mensonge ;
12- condamner les religions du Livre (Judaïsme, Christianisme, Islam), esclavagistes et tueuses pour délit d’opinion, classer le chant « qu’un sang impur abreuve nos sillons » en racisme xénophobe tueur ;
13- condamner le chauvinisme sportif éduquant à haïr l’autre ; expliquer dans les écoles que le sport est une mocheté morale consistant à ce que le fort écrase le faible ;
14- supprimer le scientisme et semi-militarisme de l’école, éduquer à l’intelligence sceptique et relativiste ;
15- supprimer la publicité, condamner l’échangisme abandonneur, couper le zizi des violeurs et le clitoris des allumeuses, supprimer la prime sociale à l’extraversion.
  Non, Mélenchon n'est pas à 15/15 sur ces sujets, même pas à 1/15 et même opposant absolu sur le point 4. Je vote donc blanc, sinon je voterais pour quelqu'un d'autre que lui.

- - - - - - - - - - Ajout 25-27/10/2021 : Analyse officielle ?
   L’autre jour, j’ai aperçu une nouvelle MSN parlant longuement d’abstention, analysée, et le sujet paraissait intéressant, même si je n’avais pas le temps de me pencher dessus alors. J’y reviens aujourd’hui. Il s’agit de la nouvelle MSN/20-minutes : « Présidentielle 2022 : Face à la crainte de l'abstention, des pistes mais peu de concret » (https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/pr%C3%A9sidentielle-2022-face-%C3%A0-la-crainte-de-l-abstention-des-pistes-mais-peu-de-concret/ar-AAPUYdB?ocid=msedgntp ). Je cite et analyse.
• « (…) différentes pistes pour encourager au vote sont de nouveau à l’ordre du jour. »
--> Je vais voir ce qui sera proposé, mais je vois parfaitement des pistes, moi : abroger la 5e république pour créer la 1e démocratie donc avec référendum d’initiative populaire donnant pouvoir au peuple, abroger l’interdiction de peine de mort décidée par les politiciens contre l’avis populaire, révoquer la trahison du référendum de 2005 et condamner les faux représentants ayant commis cela (et dissoudre les partis en question et leurs héritiers), condamner l’auto-amnistie des corruptions politiques en 1990 et supprimer les financements politiques décidés à cette occasion, soumettre à référendum la légalisation de l’avortement massacrant des bébés innocents (la liberté de tuer étant là clamée « progrès », en insultant les objections, criminalisées) sans qu’ait été consulté le peuple à ce sujet, etc.
• « "Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique", rappelle chaque carte d’électeur »
--> Cette prétention au devoir, sans m’avoir en rien demandé mon approbation ou même avis, est le signe d’une dictature, fausse démocratie menteuse. L’article commence mal, s’il prend cela au sérieux sans le dénoncer immédiatement (ce qu’il ne fera pas, puis-je ajouter en relecture).
• « (…) Reste qu’année après année, l’abstention est devenue massive, s’élevant à plus de 65 % au second tour des dernières régionales. »
--> Si l’on était en vraie démocratie, que plus de 51% des électeurs condamnent ainsi le système en place devrait conduire à changer de système. Mais en pratique, pas du tout, les minoritaires obtenant le fromage en jouissent et oppriment la population, c’est une honte (de mentir en appelant ça démocratie, pouvoir au peuple, à la majorité du peuple).
• « (…) Pour plancher sur la question, une mission parlementaire a été créée ces dernières semaines à l’Assemblée nationale, qui a lancé une consultation citoyenne jusqu’à la fin du mois. Ses travaux visent à mieux appréhender "les ressorts de l’abstention" et à trouver des pistes pour favoriser la participation électorale pour espérer "conjurer le sort" », explique (…) son rapporteur LREM. Les répondants au questionnaire en ligne sont notamment invités à évaluer "l’évolution du débat démocratique", à dire s’ils sont favorables à "un régime recourant davantage au référendum" ou encore à indiquer s’ils sont pour la reconnaissance du vote blanc comme "un suffrage exprimé". »
--> Cela me semble des mauvaises pistes, pour sauver la république, dictature de faux-représentants, contre le souhait de démocratie. Le débat est biaisé, presque refusé par ces organisateurs, c’est lamentable. Même si la reconnaissance du vote blanc pourrait être une base utile, mais uniquement si la victoire de ce vote conduit à action effective décrite à l’avance, sans parler seulement de suffrage exprimé (sans rien faire de ce chiffre).
• « Puisque l’abstention est "le premier parti de France", "on a aujourd’hui le devoir de faire en sorte que ce parti puisse retrouver une expression (…) On se dit bien évidemment qu’on a besoin de relégitimer le vote." Le député explique malgré tout être, à titre personnel, opposé à la prise en compte du vote blanc ou à l’instauration du vote obligatoire. »
--> Rien ne semble exprimé pour s’intéresser à pourquoi les électeurs sont mécontents, d’un système donnant chèque en blanc à des menteurs légalement libres de trahir leurs promesses et d’oppresser le peuple sans lui demander son avis (un vrai référendum démocratique aurait « sujet et action ensuite » décidés par le peuple, pas par les faux représentants parlant menteusement en son nom).
• « Changer les règles du jeu électoral »
--> Ce « jeu » est honteux, à règles décidées par des faux représentants protégeant leur domination vis-à-vis des électeurs jugés vils et stupides (cf. élection des sénateurs interdite au peuple, approbation des candidats présidentiels aussi). Que les politiciens adorent « jouer » ainsi me semble une faute lourde. Il faudrait arrêter de jouer, pas modifier le jeu.
• « "L’abstention est un moyen de signifier que l’offre électorale n’est pas satisfaisante" (…) Elle n’est pas un refus "du politique", mais plutôt du "jeu politique", (…) nombre de citoyens ayant le sentiment que ses règles sont "pipées". "Il y a un gros travail à faire pour regagner la confiance des électeurs" (…) constate que certains ne vont pas voter en raison de la conviction "ça ne sert à rien". »
--> C’est mal analysé : pour résoudre le problème, il ne s’agit pas de regagner la confiance afin de faire approuver le système menteur actuel, il s’agit d’en changer pour que le mensonge ne gouverne plu’.
• « Face à ce constat "d’un véritable bug démocratique" (…) des dernières élections départementales et régionales, pour lesquelles 87% des 18-24 ans ne se sont pas déplacés au premier tour. (…) Il apparaît indispensable "d’encourager l’inscription sur les listes électorales" (…) »
--> « Encourager » par des hourras de propagande ou des Euros pris sur les impôts des gens, ça ne répond pas à la question. La faute ne me semble pas aux refuseurs mais aux organisateurs du système pourri, bâti pour rendre cocus les électeurs.
• « Des pistes possibles. La loi a progressé en la matière : (…) la date limite pour s’inscrire est passée du 31 décembre au sixième vendredi précédant le scrutin. (…) D’autres réformes visant à augmenter la participation, comme la simplification de certaines modalités du vote – procurations, scrutin électronique, par anticipation ou correspondance… – font partie des pistes régulièrement évoquées par les politiques. Elles ne pourront toutefois pas matériellement être adoptées d’ici au printemps (…) »
--> C’est n’avoir rien compris que de vouloir faciliter l’inscription ou l’acte de vote, quand ceux-ci sont activement refusés, avec des tonnes d’arguments ici non-envisagés, ignorés avec incompétence ou cachés honteusement.
• « la question des modalités du vote ne suffit pas : "Rendre les électeurs et les électrices responsables de l’abstention, c’est un moyen pour ne pas voir que la vie politique ne les fait pas suffisamment rêver pour se déplacer et avoir envie de choisir." Selon elle, une réelle prise en compte du vote blanc dans les résultats électoraux pourrait ramener certains abstentionnistes sur le chemin des urnes. Une mesure réclamée par un nombre important des lecteurs (…) »
--> Oui, avoir 87% de votes blancs remplacerait 87% d’électeurs ne se déplaçant pas, mais le problème de république anti-démocratique resterait entier.
• « Croire en la magie présidentielle. (…) Seulement 59 % des Français interrogés seraient "certains" d’aller voter, contre 67 % à la même époque il y a cinq ans. "Les gens sont très attachés à cette élection, parce qu’on vient élire un homme ou une femme qui porte un projet de société pour les cinq ans à venir" (…) »
--> Le policitien LREM ment là comme un arracheur de dents. Son président chéri a été élu comme ultralibéral et s’est comporté comme dictateur poliçant très sévèrement la population avec l’alibi sanitaire (comme jamais vu depuis 1968 ou avant). Il se prétendait très sérieux budgétairement, expert économique, avant d’en fait ouvrir tout grands les robinets à centaines de milliards à crédit. Il n’a pas construit les places de prison annoncées ni grandement abaissé le nombre de fonctionnaires comme promis. Il s'est promis "ni gauche ni droite" avant de prendre 2/2 premiers ministres de droite franche (1 jupéiste puis 1 sarkoziste encore plus à droite). On ne peut plu’ croire les programmes annoncés. S’ils ne sont pas totalement idiots, les politiciens sont immensément menteurs, très contents que le système pourri tourne à leur avantage, cette fois ou une prochaine fois.

- - - - - - - - - - Ajout 18/02/2022 : Se présenter soi-même ?
   Cette semaine, j’ai vu sur chaîne télé C-News le « philosophe » Michel Onfray expliquer son désaccord avec les candidats à l’élection présidentielle dans un mois et demi. Il se disait en désaccord avec le spectre allant de la gauche socialiste à la droite pécressienne (pareillement Maastrichtiens) , ne trouvant un intérêt qu’aux extrémistes Mélenchon loin à gauche et Zemmour loin à droite, mais il se refusait à voter pour eux, étant en désaccord franc avec eux sur de nombreux points. Le journaliste en face a demandé pourquoi il ne se présentait pas lui-même aux élections, alors. La même objection pourrait m’être adressée, qu’est-ce que j’en pense ? (même si ça rejoint ce que je disais plus haut sur ce site, à reclasser peut-être et mettre à jour).
- Cela ne me semble nullement possible car le système des parrainages exige d’être approuvé par le système en place en interdisant les idées nouvelles (avec les pressions signalées des instances décideuses contre les mairies dont les maires auraient commis une approbation « incorrecte »).
- Autre point : dans un système capitaliste dominé par la publicité, il faut un budget colossal pour se présenter et devenir une proposition qui compte. Je n’ai pas cet argent, et si je l’avais, je pense qu’il y aurait bien plus utile à en faire.
- Dernier point, me concernant, je sais mes opinions immensément minoritaires localement, car l’égoïsme groupiste est très majoritaire et l’altruisme sincère est rare. Je pourrais peut-être avoir la majorité des voix mondiales dans une vraie démocratie humaniste (donc mondiale, n’ayant jamais existé parait-il), mais c’est impossible en démocratie locale, xénophobe visant le maximal privilège (nationaliste ou continentaliste).
- Puisque je suis en désaccord avec la majorité, suis-je démocrate ? Euh, je préfère le pouvoir à une majorité se comptant en millions (ou milliards) qu’à un roi (même : qui serait moi, non je ne postulerais pas) ou dictateur oppressant des masses d’honnêtes gens. Ni prophète ni prétendu Dieu, non convaincant d’après les prétendants connus. Je n’aimerais pas non plu’ que soit au pouvoir général une famille, caste ou tribu (ou groupe auto-proclamé comme les prétendues « élites »). Le mieux serait que la majorité de l’humanité décide, par référendums sans faux-représentants.
- Rien ne semble aller en ce sens, alors je suis simplement un opposant triste, persuadé d’avoir raison, mais incompris compte tenu des moches valeurs dominantes ici. Les gens me donnant tort en cela, ont tort selon moi. « Un partout, la balle au centre » comme disent les footballeurs.

- - - - - - - - - - Ajout 04/04/2022 : mot semi-philosophique
   J’entends aujourd’hui un jeune philosophe (Nathan Devers) dire à la télé à propos de l’abstention (quelque chose comme) : « Marcel Proust disait qu’il est un athée de l’amitié, de cette façon il semble que de plus en plus de Français sont devenus des athées de la politique. » Effectivement, cela me suggère une réponse argumentée en détail à laquelle je n’avais pas pensé : « si vous me dites qu’il faut forcément choisir un des politiciens candidats, je réponds non, aussi simplement que quand des religieux en concurrence demandent de choisir l’un de leurs systèmes, athées et agnostiques ont la sagesse de répondre : "non, aucune de ces adhésions ne me convient" ». C’est fort, comme argument, merci.
   Je connaissais cette idée plus ou moins via le dicton « on n’a pas à choisir entre le mal et le pire », mais c’est différent en ceci que ça respecte que d’autres gens s’engagent avec conviction, sans que ce soit mon cas. Et, effectivement, il est mieux d’expliquer un non-choix pas intéressé sans devoir affirmer dans ce qu’on rejette : un prétendu mal objectif indéniable (ressenti comme insulte agressive par les partisans de chaque système).
   Ça me fait aussi penser à mon voyage aux USA en 1982, pour lequel on m’avait conseillé de répondre à la question « quelle est votre religion ? » (presqu’interdite en France, presque aussi courante que « bonjour » là-bas – et effectivement posée comme première question par le chauffeur de taxi, premier étasunien rencontré) : Roman Catholic (= catholique, mieux connu des groupes religieux en France), car agnostique ou sceptique ne sont pas connus par le grand public aux USA, et athée était souvent assimilé à communiste donc ennemi démoniaque atroce (une dizaine d’années avant effondrement de l’Union Soviétique). Bref, mon parallèle religieux n’est limpide qu’en France laïque, peut-être inaudible en pays religieux, fanatique ou étasunien.

- - - - - - - - - - Ajout 08/04/2022 : faux arguments encore
   Hier, ils ont parlé à la télévision (sur chaine C-News) du vote blanc, avec des idées particulières :
1/ L’ancien ministre de la justice Badinter vient de dire quelque chose comme « si on n’a pas voté, il ne faudra pas se plaindre ».
2/ Un commentateur a approuvé Badinter en disant que pour les abstentionnistes s’applique la règle « Les absents ont toujours tort »
3/ Un autre commentateur a dit « soit on vote soit on se tait ».
   Qu’est-ce que j’en pense ?
1/ Si, on peut parfaitement se plaindre en n’ayant pas voté, se plaindre que tous les candidats étaient affreux dont celui qui a été élu. Donc on n’a voté pour aucun affreux et on se plaint de l’affreux qui a été élu. La leçon proclamée est logiquement invalide s’il n’y a pas au moins un Bien parmi les candidats, ce qui se passe tout le temps ou presque.
2/ Que les présents décident de donner tort aux absents est un abus de pouvoir, non une immense évidence. Le contre-argument est évidemment « ils n’avaient qu’à être présents », mais la réponse est « ils avaient de bonnes raisons d’être absents, il n’y a pas à les punir ou mépriser pour autant, il se peut que ce soit eux qui ont raison, même si votre présence vous donne le pouvoir, injustement. »
3/ C’est une maxime monstrueuse, comme de dire à un immunodéficient fragile « il faut choisir entre la peste et le choléra, soit tu choisis soit tu te tais ! ». Quelle horreur ! Aucune logique et aucune moralité là-dedans. Le souffrant se plaindra même s’il n’a pas choisi et il n’a en rien tort en cela.

- - - - - - - - - - Ajout 12/04/2022 : « Victoire ! »…
   Après le premier tour des présidentielles il y a deux jours, j’ai voulu voir si les abstentionnistes étaient le premier parti de France comme souvent. A première vue, non : il est dit que l’abstention est à 26,31% alors qu’Emmanuel Macron vainqueur de ce premier tour est à 27,8% (27,8% > 26,3% donc supporters de Macron > abstentionnistes !).
   Mais c’est faux, en effet le dénominateur est très différent : les abstentionnistes sont calculés sur le total des inscrits alors que chaque candidat est calculé sur les suffrages exprimés. Et en exprimant sur le même dénominateur : les abstentionnistes ont « gagné » ! (20,5% < 26,3%)
  

- - - - - - - - - - Ajout 20/04/2022 : Compté comme exprimé ?
   Il me semble avoir vu dans les brochures de plusieurs candidats à l’élection présidentielle la bonne mesure de compter officiellement le vote blanc, alors qu’actuellement elle est cumulée sans détail aucun avec l’abstention n’allant pas voter. Mais ce n’est pas qu’un affichage : si les votes blancs sont comptés comme exprimés, atteindre 50% des bulletins exprimés sera beaucoup plus difficile :

(Lecture de ce tableau : avec ancien mode de calcul sans compter les votes blancs, 10 millions contre 8 suffisent à obtenir une large victoire à 56% mais avec le nouveau mode comptant les votes blancs c’est insuffisant à dépasser les 50% et il n’y a pas victoire mais match nul ; pour obtenir victoire avec le nouveau mode, il faut un bien plus grand écart comme ici 11 millions contre 7 ce qui fait petite victoire 52% en nouveau mode et victoire écrasante à 61% avec ancien mode).
   En pratique, la question qui se poserait serait : que faire en cas de match nul avec victoire de personne ? Refaire l’élection est la réponse qui vient en premier à l’esprit, pour que les propositions changent, en convaincant les votant blanc de trouver satisfaction quelque part (ou ceux ne s’étant pas déplacés, réservoir à bulletin blanc en forme paresseuse peu civique). Mais si l’élection refaite donne un nouveau match nul, que faire ? La réponse n’est pas évidente. On peut certes, en seconde intention, trancher avec l’ancien mode, il restera la trace que le vainqueur n’est pas du tout satisfaisant, nullement appuyé par la majorité des gens (se sentant concernés). Je trouve que c'est une améliortion en termes d'honnêteté, même si ça abaisse fortement la (fausse) légitimité de l'élu, qui venait d'un (officiel) bidouillage des chiffres cachant la vérité.

- - - - - - - - - - Ajout 20/04/2022 bis : Conseil philosophique ? (à J’-4 de 2e tour présidentielle)
   L’ex-candidat Jean-Luc Mélenchon, 3e au 1er tour, a dit aujourd’hui pour dissuader l’abstention au second tour, pour faire voter : « La philosophie de la responsabilité, et surtout la philosophie humaniste, veut qu’on soit son propre constructeur. » (donc : allez voter). Qu’est-ce que j’en pense ?
   Je ne vois pas du tout le rapport entre l’humanisme et cette obligation d’aller donner délégation de pouvoir à quelqu’un avec qui on n’est pas d’accord. C’est comme si on disait « la peste ou le choléra ? l’humanisme vous impose de choisir ! » ? C’est à mon avis de la confusion mentale. L’humanisme est de considérer tous les humains égaux en dignité et en droits, sans nationalisme, contrairement à tous les candidats présidentiels, qui ne sont pas du tout en position de donner des leçons d’humanisme. J’ai entendu à la télé, il y a moins de dix ans, Jean-Luc Mélenchon entonner fièrement l’hymne national à la tribune. « Qu’un sang impur abreuve nos sillons » ! Le sang impur des « sales » étrangers ? et ça vient expliquer que dit l’humanisme ?
   Entre un non-humaniste n°1, aristocrate technocrate copinocrate anti-non-Européens, et une non-humaniste n°2, nationaliste anti-étrangers, il est faux que l’humanisme dise de choisir positivement qui incarne ma voix. Avec le nouveau mode de scrutin en test, j’ai pu dire MLP « insuffisant » et EM « à rejeter » (absolument), là je peux m’exprimer, négativement et différentiellement, mais donner un chèque en blanc pour 5 ans à un de ses monstres (au sens politique, pas « mangeur d’enfants au petit déjeuner »), je ne suis pas d’accord.
   Positivement, pour les activistes (principe qui n’est ni humaniste ni antihumaniste), il serait possible de clamer ce « Non aux deux » en manifestation de rue, en casse du lieu de travail, en cri sur réseaux sociaux, en création d’association hurlante, etc. Avec le risque d’être bastonné par le pouvoir en place, éborgné, emprisonné, etc. Moi je préfère écrire sur Internet, en site fermé aux hurlements d'injure désordonnés sans arguments, mon opinion de refus argumenté. Et si on m’expose des objections, je les présente posément et y réponds. Ce n’est pas inactif soumis total, mais c’est davantage insoumis au système que le prétendu « insoumis » (professionnalisé) Mélenchon, faisant voter pour le président sortant dont il est donc complice actif. Je lui donne tort, et je me donne raison, même si ça ne sert à rien en pratique.

- - - - - - - - - - Ajout 20/04/2022 ter : Complément argumentaire
   Je repense à un mot donneur de leçon : « si vous n’avez pas voté, il ne faudra pas vous plaindre après l’élection ! ». Et ça me semble finalement davantage qu’idiot : totalement faux, illogique. En effet, si on me dit « la peste ou le choléra ? il faut choisir ! » et que je choisis le choléra, puis souffre de ce choléra et voudrais me plaindre, tout au contraire d’être en position de me plaindre à juste titre, je ne pourrais pas me plaindre puisque c’est moi-même qui ai choisi ce choléra que je savais faire souffrir, il n’y a donc aucune surprise justifiant plainte, mais accomplissement de ce que j’ai choisi. Heureusement existe le refus : puisque les deux font souffrir, je refuse les deux, et celui qui me fera souffrir je pourrai m’en plaindre puisque j’ai toujours été contre lui et il m’a été imposé de force. La logique est donc pour le vote blanc et l’abstention, pas du tout pour le vote positif à contrecœur. Je crois (sauf objection décisive future, sait-on jamais ?).

- - - - - - - - - - Ajout 21/04/2022 : Conseil intéressant à méditer
   Une amie en qui j’ai grande confiance désapprouve (comme presque tout le monde) mon vote blanc, avec aujourd’hui un argument intéressant : « Il faut choisir son camp, l'heure est bien trop grave pour ne pas le faire. Voter blanc, c'est laisser les autres choisir pour soi. »
   Je le comprends mais… je garde le traumatisme de ce meeting de Macron où l’orateur hurlait « électeurs de Le Pen : VOUS êtes racistes ! ». Je ne suis pas d’accord et je le contesterais si je votais Le Pen, mais je préfère éviter cette haine, la désamorcer pacifiquement, en ne votant pas du tout (le protégé de cet orateur me semblant encore bien pire). Je repense à Hitler qu’on m’a raconté avoir été élu en 1933, sans prise de pouvoir par coup d’état militaire ; (je ne dis absolument pas Marine Le Pen = Hitler mais) les gens qui ont voté pour lui ont été considérés coupables par les Alliés écrivant l’Histoire et ont été exterminés par bombardements incendiaires (Hambourg, Dresde, Berlin, etc.), avec leurs enfants et bébés même, sans aucun procès pour crime de guerre, crime contre l’humanité, génocide, alors qu’il y avait chaque jour plus de 10 fois davantage de civils tués qu’en Ukraine actuellement (où ces accusations sont clamées totalement indéniables)… C’est une forme de prudence de ne pas choisir entre le mal et le pire, de ne pas approuver le mal, ainsi.
   Certes, il serait possible de ricaner que l’orateur pro-Macron traitant de racistes les votants Le Pen, c’était un guignol crédible en rien, à ignorer totalement, mais… ce n’est pas si simple : une bonne part des gens votant à regret Macron (« en se bouchant le nez ») pensent ainsi. Dans mon entourage, je connais deux personnes pensant que si Marine Le Pen est élue alors automatiquement viendra aussitôt une oppression des Noirs et Arabes, même français de nationalité. Pour eux c’est une certitude, je ne partage pas cette certitude du tout, mais je n’ai en rien la preuve que ce sera faux, je doute, comme en presque tout.
   Oui, je laisse les autres choisir pour moi, en votant blanc mais… c’est le principe de la démocratie, en un sens : ma voix unique compte pour presque rien et le score global est quasi intégralement fait par les autres, autrui. C’est le principe général : adhérer à la démocratie c’est accepter que les autres choisissent pour moi (ma voix intervenant mais de manière très négligeable).
   Et surtout je ne suis pas prosélyte dans mon choix du vote blanc : je ne vais nullement défiler dans les rues (en réclamant micro de radio/télé) pour appeler les gens à voter blanc comme moi, pas du tout. Ce site est un argumentaire de défense (en situation de légitime défense) après l’accusation d’être irresponsable dans mon vote blanc. Si je le mets en ligne, ce n’est pas pour appeler les autres gens à voter blanc mais parce que c’est d’intérêt général au sens que ça peut aider un inconnu souffrant d’être comme moi attaqué pour son vote blanc, l’aider à trouver des éléments de défense, de justification argumentée en débat contradictoire. S’il y a zéro telle personne, ce n’est pas grave ; s’il y en a 1 ou 3 j’aurais fait acte d’aide généreuse, me semble-t-il, c’est tout.

- - - - - - - - - - Ajout 22/04/2022 : Opinion ponctuelle
   A la télévision ce jour, en micro-trottoir, une dame électrice interviewée disait quelque chose comme « Les Français rouspètent toujours après les candidats, mais quand c’est le moment de voter, de s’exprimer, ils n’y vont pas ! Je trouve que ce n'est pas raisonnable. » (ils sont aberrants contradictoires, les abstentionnistes). Qu’est-ce que j’en pense ?
   Au deuxième tour actuel ; il est totalement faux qu'on exprime correctement son opinion en votant pour approuver un des deux candidats finalistes si on est en désaccord avec les deux. Dans ce cas, choisir l’un n’est pas exprimer sa pensée mais accepter d’être forcé à une approbation contraire à ce qu’on pense. Et on râlera après l’élection pour ce qu’on n’aimait pas chez l’élu même si on a voté pour lui à regret en trouvant l’autre pire. C'est plutôt dans ce cas de vote approbateur avant de râler que se situe l'aberration autocontradictoire, que dans le refus complet avant de continuer à râler. « La peste ou le choléra ? Exprimez-vous ! et interdit de dire "ni l’un ni l’autre", s’exprimer ce n’est pas ça ! » ??? Ben si, on peut s’exprimer pour dire qu’on est en désaccord avec les deux : refuser de choisir positivement, refuser fermement même, sans s’en désintéresser mais en exprimant un désaccord argumenté, en l’écrivant, en le mettant sur Internet sans secret (même s’il y a verrou éditorial pour les petites gens, du côté des livres et média).
   Au premier tour avant : il est totalement faux que l'on exprime son opinion en votant pour approuver un des douze candidats approuvés par le système si on est en désaccord avec le système. Dans ce cas, normalement ce n’est pas autorisé à se présenter donc on ne peut pas s’exprimer par le vote. Certes, quelques extrêmes sont présents (après avoir bataillé plus ou moins durement pour être parrainés par le système), mais si on a une autre opinion que ceux-là à exprimer, ce n’est pas en votant qu’on l’exprime, c’est en s’abstenant : bulletin blanc ou non-déplacement, et en écrivant son opinion détaillée, sur Internet par exemple.
   Je suis logique, la dame ne l’est pas (et la télé qui l’approuve sans la moindre objection, comme si elle exprimait le bon sens objectif, ce qui n’est pas du tout le cas).

- - - - - - - - - - Ajout 29/04/2022 : Des sous là-dessous
   La télévision m’a informé l’autre jour qu’aux élections législatives, chaque voix rapportait au parti choisi 1,42€ (sans préciser si c’était chaque année ou pour les 5 ans, finalement c’est chaque année comme confirmé sur Internet à https://www.ouest-france.fr/elections/legislatives/legislatives-pourquoi-l-election-des-deputes-represente-un-gros-enjeu-financier-pour-les-partis-17b6c4f0-c5ff-11ec-9d59-fb23aa78f5fe . Qu’est-ce que j’en pense ?
   Je dirais d’accord si l’élu va porter ma voix pour action effective comme je le souhaite, mais… la constitution l’interdit ! Pas de mandat impératif, vote absolument personnel (article 27). Alors non, je ne suis pas d’accord pour payer en plus de donner un chèque en blanc quant aux décisions et actions.
   Cependant, l’information est intéressante : la somme est décidée quelle que sera l’abstention, donc : plus il y aura d’abstention, moins les partis toucheront d’argent, ça explique leur fureur contre l’abstention, motivée par le fric dans leur poche ! (ou pour les meetings ou autres loisirs à eux). Je souhaite personnellement qu’il y ait 100% d’abstention donc zéro euro dans leur poche, ils disparaitraient… Non, je rêve, ils changeraient les lois pour s’en mettre quand même plein les poches, puisqu’ils ont le pouvoir de décider, c’est affreux. Vol en bande organisée, j’appelle cela, moi.
(Note le 03/05/2022 : la télévision cite maintenant le nouveau chiffre de cette année, 1,64€ et non plu' 1,42€ [+15%]).

- - - - - - - - - - Ajout 05/06/2022 : Articles sur le sujet
   Ce jour, j’ai vu une nouvelle MSN/L’obs potentiellement intéressante : « Comment lutter contre l’abstention ? 8 idées venues de l’étranger dont la France pourrait s’inspirer » (à https://www.msn.com/fr-fr/actualite/politique/comment-lutter-contre-labstention-8-id%C3%A9es-venues-de-l%C3%A9tranger-dont-la-france-pourrait-sinspirer/ar-AAY67Jm?li=AAaCKnE ) Toutefois, le contenu est décevant (pour une analyse ici) : il s’agit de réduire les difficultés pour les gens voulant voter, nullement de donner de bonnes raisons de voter positivement aux gens préférant voter blanc.
   Par contre, il y a (là inclus) un lien presque vertigineux sur un sujet voisin : « Contre l’abstention, l’arme fatale de la honte ? » (à https://www.nouvelobs.com/chroniques/20220408.OBS56802/contre-l-abstention-l-arme-fatale-de-la-honte.html ). Je cite et commente, même si c’est tronqué, pour les non-abonnés à L’Obs : « Chronique par Mara Goyet, essayiste, publié le 8 avril 2022. Cette semaine, notre chroniqueuse, qui vote pour tout, tout le temps, ne sait comment transmettre à ses jeunes élèves sa passion pour les élections. "Professeure d’enseignement moral et civique, je m’interroge sur la manière de donner envie d’aller plus tard voter aux futurs citoyens que j’ai devant moi en classe. On aura tous compris que la morale, le lyrisme et la culpabilisation ne servaient à rien. Nul n’a jamais terminé son assiette parce qu’on lui a rappelé qu’à l’autre bout du monde un enfant mourait de faim ; peu ont cessé de porter telle marque parce que dans ses ateliers de confection étaient employés des enfants ; et combien iront voter, poussés par de poussifs assauts de chantage sentimental ou mémoriel, au nom de ceux qui sont morts pour avoir ce droit ? " ».
   C’est là un argument fort : ne pas voter est insulter (la mémoire de) ceux qui sont morts pour avoir ce droit. Qu’est-ce que j’en pense ?
   Cela me semble invalide, je peux le montrer avec un exemple parallèle : j’ai appris à l’école primaire que le Roi Henri IV avait été très populaire en instaurant la consommation de viande pour tous au moins une fois par semaine, « la poule au pot le dimanche ». Et cela aurait pu survenir, sans telle générosité royale, par lutte sanglante à morts dits héroïques, mais… ces gens d’autrefois ne se posaient pas la question de la souffrance animale, à une époque où n’avait pas droit de cité l’éthologie (étude des logiques de comportement animal), où les animaux étaient considérés comme des machines ou cailloux dénués de sensibilité. Les végétariens ou végans estiment donc avoir un supplément de moralité dans leurs choix et ceux qui sont autrefois morts pour la viande ne seraient pas du tout leurs héros mais les héros d’autres gens, et qu’ils soient morts pour ça en ferait de regrettables victimes d’intoxication religieuse ou autre, pas des gens admirables à vénérer, non pas du tout. Pareil pour les élections : les gens qui espéraient que le peuple aurait le pouvoir (en mourant éventuellement dans les combats pour cela) ignoraient que le principe en serait détourné pour que de faux représentants doublent le peuple (cf. référendum de 2005 trahi, abolition de la peine de mort contre l’avis populaire, etc.), que l’accès à la candidature serait bétonné par le système en place (avec les parrainages d’élus décrétés obligatoires), que les promesses électorales souvent ne sont nullement tenues (cf. proportionnelle et places de prison etc. pour Macron, pourtant réélu), que seuls les riches auraient des chances d’être élus (avec campagnes très chères requises pour que les médias s’y intéressent), que les débats seraient biaisés par les tabous et mensonges posés par les dominants (via les médias en partie), que des lobbies peuvent acheter les candidats (avant des retours privilégiés si élu), que les électeurs sont corruptibles aussi (pouvant voter pour le plus offrant, même bandit escomptant « se refaire » en pillant les finances publiques à son propre profit – voir aux Philippines cette année), etc. Oui, innocents naïfs, ils ont pu donner leur vie pour un truc magnifique, théorique, qui n’est pas du tout le truc pratique nous appelant maintenant à voter. Ces gens trompés sont des victimes, non des êtres admirables dont le souvenir nous imposerait de voter maintenant dans le système finalement mis en place par les puissants pour les puissants.
   Non, je n’ai nullement honte de voter blanc, je le fais en pensant que c’est pour moi le meilleur choix, arguments à l’appui.

- - - - - - - - - - Ajout 16/06/2022 : Contestation « amicale » (de mon point de vue)
   Le 12/06, jour d’élection (1er tour législatives), un ami (aérophile comme moi, même si ça n'a rien à voir) a posté sur FaceBook un cri de colère contre l'abstention électorale. Je vais y répondre aujourd’hui, à tête reposée (c’est moi qui numérote pour répondre ensuite) : « 1/ 52% d'abstention prévus à 20h pour ces législatives ... Ça gueule parce que ça veut plus de démocratie, ça accuse les politiques de tous être des pourris, ça traite le gouvernement de dictature intolérable, ça veut pouvoir gueuler à tort et à travers pour la moindre connerie mais ça refuse de voter ... Va comprendre Charles. 2/ De Gaulle (dont tout le monde se réclame, les fachos en tête eux qui lui tiraient dessus au pistolet mitrailleur en 62 ...) traitait les français de veaux. Et ben ils ont vieilli, les veaux ! Ils sont devenus des gros bœufs 3/ qui préfèrent ruminer dans leur coin ou faire chier le monde dans les ronds-points plutôt que se sortir les doigts du cul pour aller voter ... 4/ Allez ! Vive l'individualisme égoïste, l'intelligence artificielle n'est pas prête de battre la connerie naturelle... ».
   Je soupire, outch, après ce coup sévère dans l'estomac, et je réponds :
1/ Je ne suis absolument pas d’accord avec le diagnostic établi là : en ce qui me concerne, je ne refuse absolument pas de voter par principe général systématique, de fainéantise ou quoi, j’ai lu et analysé très soigneusement toutes les brochures électorales reçues, je les ai toutes montrées horribles à mes yeux, sans exception, et donc… (pas « a priori » mais « en conséquence ») je refuse d’approuver l’un de ces candidats-là. Avant j’allais voter blanc, maintenant que je suis intransportable je n’y vais plu’, d’autant que ne pas y aller et voter blanc est pris en compte très exactement de la même manière, sans influer en rien, sans rien pouvoir invalider. Oui, il y a un manque de démocratie (il y a trop de république à faux représentants, fausse démocratie), oui les politiciens (actuels ici) me semblent tous pourris, oui les gouvernants français sont des dictateurs intolérables (depuis 1990 au moins) même si on est bien obligé de les tolérer puisqu’ils ont le pouvoir et s’attribuent le monopole de la violence légitime, et je refuse d’approuver les 12 candidats présidentiels (et les 9 législatifs dans ma circonscription), il n’y a rigoureusement aucune contradiction entre les deux. Tous les refuser est un choix comme un autre, pas une absence de choix je-m’en-foutiste ou quoi. Cela dit, si je ne suis pas d’accord, pourquoi je ne me présente pas moi-même ? C’est une autre question, indépendante, qui a des réponses, non envisagées dans la condamnation qui a précédé avant de les demander. Ces réponses sont le blocage du système avec les parrainages exigeant d’être approuvé par le système pour se présenter, et par ailleurs le coût énorme des campagnes électorales alors qu’il y a bien plus utile emploi de cet argent surtout si on sait n’avoir aucune chance d’être élu (faute de budget publicitaire, de notoriété dans un star-system en place, faute de caresser l’égoïsme groupiste majoritaire et les communautarismes dominants, etc.). Oui, il y a des raisons énormes de ne pas se présenter, et cela n’empêche en rien que l’on peut donner totalement tort aux candidats. Ou tort à chacun à plus de 95% comme je viens de l’estimer, mais ce vote (si choix positif comme demandé) serait pris en prétexte pour appliquer 100% des choses annoncées, déclarées alors approuvées alors que ce n’est pas vrai me concernant (et concernant plein d’autres gens, cocus s’ils votent, c’est programmé comme ça). Face à un système ainsi pourri, il est extrêmement compréhensible de voter blanc, ou ne pas aller voter puisque ça revient au-même compte tenu des lois en place (sans annuler l’élection en cas de vote blanc >50%). Et j’y repense : pour être candidat à élection, le préambule exigé est de servir la constitution servant de cadre à ladite élection, si on trouve cette constitution toute pourrie malhonnête il est dit contradictoire de se présenter puisque c’est pour la servir. Donc je ne suis pas candidat pour cette raison-là aussi, même si la décision était déjà claire avant.
2/ Non, ce n’est pas tout le monde qui se réclame de De Gaulle mais les différents politiciens, aucunement moi-même. Je ne l’ai pas connu, étant parti de France bébé à 6 mois et revenu à 5 ans en 1969 après son départ ou juste avant (je crois me souvenir que l’été ou je suis revenu en France, la radio parlait de match Pompidou contre Poher, d’élection je crois remplaçant De Gaulle démissionné, mais à 5 ans on s’en contrefiche). Ce que j’ai entendu dire du Général De Gaulle ne me charme aucunement, malgré les tonnes de propagande, car je parviens à y résister. Qu’il ait insulté la population avec généralisation totale me parait une de ses pires fautes, mais il parait que contrairement à Macron, ce n’était pas en propos officiel, seulement en propos privé, qui a été rapporté par un auditeur de cela.
3/ Oui, je rumine dans mon coin sans aller bloquer les ambulances sur les ronds-points (et taxis emmenant à hôpitaux pour opérations prévues), et cette rumination inactive me parait sage, mieux que l’activisme révolutionnaire qui serait envisageable mais semble toujours se faire doubler par pire encore qu’avant. Et je n’ai pas les doigts dans mon cul comme cela est ici accusé mais les doigts sur mon clavier, où j’écris des sites et livres entre philosophie et politique, expliquant ma position, répondant aux mauvaises attaques (par amalgame, personne ne semblant envisager une pensée novatrice hors des partis en place). Aller voter ou non, cela n’a rien à voir avec « avoir les doigts dans son propre cul ». Au contraire, si on se soucie d’autrui et du bien général, il me semble que le vote blanc (ou ne pas aller voter) constitue la meilleure réponse (à mon avis, argumenté), n’approuvant pas les pourris futurs dictateurs nationalistes servant cette constitution de merde pure. Pourquoi suis-je inscrit sur les listes électorales dans ce cas ? Effectivement, ma position politique était un refus d’inscription, et je m’y suis tenu de 18 à 37 ans (1981-2000), mais j’ai été forcé par un maire pourri (pléonasme ? celui-ci étant classé Divers Droite d’après Wikipédia sur la ville) refusant de me recevoir car pas inscrit sur les listes électorales, et refusant donc d’expliquer le préjudice qu’il me causait (refusant de signer l’autorisation administrative de venue pour ma fiancée étrangère). Je ne donne nullement tort à ceux refusant de s’inscrire, il se trouve simplement que je n’en fais plu’ partie, contraint et forcé (pour raison de cœur, avec chantage politicien pourri ayant abusé de ma faiblesse semi-suicidaire après 2 ans d’hôpital – l’explication reçue une fois inscrit était que le maire ne voulait pas signer, et disait donc crotte aux gens pas d’accord, rares donc négligeables selon lui, « emmerdables » en langage macronien).
4/ Ne pas approuver les candidats en désaccord avec moi, ce n’est en rien de rien de l’égoïsme, ou du moins : pas forcément, et la condamnation par amalgame s’avère de l’injustice et de la stupidité tout à la fois. Pour ces élections 2022, je n’ai pas voté mais j’ai écrit 70 pages format A4, argumentées, expliquant pourquoi, et pas parce que ces candidats ne me promettaient pas assez de petit confort pour moi-moi-moi, pas du tout, au contraire parce qu’ils sont tous nationalistes antihumanistes, conformément à cette constitution de merde (selon moi). Oui, même l’extrême-gauche, ne se battant nullement pour le travailleur étranger à l’étranger mais pour le fonctionnaire français en France. Ces candidats tous flattent l’égoïsme des électeurs, et le refuser conduit à refuser de les approuver, refuser de voter positivement. Bon, quand j’étais mobile je votais toujours blanc exprimant activement ce refus, mais c’est compté comme refus de vote positif donc abstention comme ne pas se déplacer, et maintenant que je suis en fauteuil roulant (en haut de rue en pente, dangereuse et montée impossible au retour) je n’y vais pas, ce qui revient au même, très minuscule étant l’argumentaire pouvant pousser à aller voter si c’est pour voter blanc. Se faire insulter (comme con et sous-intelligent) parce qu’on pense davantage que les autres, c’est simplement affreux. Je n’en veux pas à mon ami, aveuglé et semblant ignorer mes livres et sites politiques, mais il ferait mieux de baisser d’un ton dans ses condamnations généralisées, qui le déjugent presque totalement. Quoique… je suis tolérant, je l’excuse comme victime du matraquage médiatique anti-abstention, qui n’incite en rien à la lucidité, à la justice, mais conduit à répéter ce qu’il dit là, ne faisant qu’innover dans la grossièreté. Je préfère quant à moi inventer un nouveau parti politique (suicidaire anti-occidental), un nouveau mode économique (ni gauche ni droite ni centre, ni capitaliste ni communiste mais privé sans capitalisme), voter en approbation d’un des menteurs candidats parait un peu bébête en comparaison mais chacun son truc. Enfin, il m’insulte alors que je ne l’insultais pas (lui, n’insultant que celui ou celle pour qui il a voté), ouille, c’est pas juste je crois.

- - - - - - - - - - Ajout 01/07/2022 : Abstention à l’Assemblée Nationale
   A la télévision ce jour, l’animateur de débat Pascal Praud dit que les élus LR ont trahi leurs électeurs car, en s’abstenant (au lieu de choisir RN), ils ont conduit le candidat extrême-gauchiste Eric Coquerel à être élu à la présidence de la commission des finances. Sur le plateau, tous lui hurlent après, dont un retraité ex-élu-LR, affirmant que s’abstenir, ce n’est pas choisir tel ou tel, c’est ne choisir ni l’un ni l’autre. L’animateur objecte que ces élus-là avaient entre leurs mains le choix final : en s’abstenant, cela donnait automatiquement victoire à la NUPES, en votant RN cela donnait automatiquement victoire au RN.
   Personnellement, je n’ai pas d’avis sur cette présidence de commission et je me contrefous que ce soit dominé par LFI ou RN (dits extrême-gauche et extrême-droite), mais je suis très intéressé d’entendre enfin un argumentaire médiatique exprimant qu’en refusant tout le monde (abstention ou vote blanc) on peut être légitime, sans indéniablement être accusé d’acte horrible – ça se discute, pour le moins.
   Toutefois, le parallèle n’est pas complet entre mon abstention et celle de ces 8 élus (parait-il, en sous-groupe d’habilités à ce vote parmi les députés) : alors que mon vote personnel est totalement indépendant de celui d’autrui, ces 8 personnes-là allaient appliquer une décision d’appareil, soit 8 abstentions soit 8 fois tel vote, ce qui effectivement a un poids actif énorme, décisif. En tout cas, puisque même cette abstention décisive-là (de 8 parmi 8) trouve une majorité de supporters chez les analystes politiques, a fortiori l’abstention de 1 individu isolé (parmi des milliers locaux ou millions nationaux), isolé des autres totalement indépendants, est encore moins accusable de mal faire. C’est bien un bénin refus de choisir, refus d’approuver à contrecœur qui on désapprouve au fond. Le vote blanc est donc légitime et les politiciens (ou supporters de politiciens) qui condamneront l’abstention des électeurs tout en approuvant ainsi l’abstention d’élus s’avèreront déloyaux, inégalitaires aristocrates, immoraux en termes d’altruisme et d’humanisme.

- - - - - - - - - - Ajout 16/08/2022 : Irresponsabilité inverse
   Mon ami contradicteur habituel, à propos d’un autre site que j’ai écrit (http://www.kristofmeunier.fr/kk2022.htm avec une soixantaine de pages minutieuses justifiant mes 4 votes blancs de début 2022) m’écrit « vu l’état de dictature de ce pays, je crois que voter est plutôt irresponsable. » Qu’est-ce que j’en pense ? (je ne prends pas ça pour un élément me contredisant mais appelant à réfléchir).
   Euh, je comprends que c’est en premier lieu une boutade, renvoyant à l’envoyeur (médias et tous les politiciens, sauf peut-être les trotskistes et les communistes staliniens) la pensée dominante sur le sujet : « ne pas voter, c’est être irresponsable ». Je n’étais pas d’accord avec cette pensée dominante, je la montrais injuste, mais vais-je jusqu’à affirmer le total contraire ainsi ? Pas sûr, il convient d’y réfléchir très posément.
   Tout d’abord, je suis d’accord que cet état actuellement est dictatorial, mais je ne suis pas d’avis qu’il est le pluss dictatorial du monde (ce que les contradicteurs ont beau jeu de contester : « pas du tout ! allez habiter en Corée du Nord et vous allez enfin comprendre ce que c’est, une dictature, une vraie ! Imbécile ! » le journaliste Gérard Leclerc a dit ça presque mot pour mot). Donc oui, la France actuelle est une semi-dictature, ou une dictature se déguisant en démocratie, certes pas la pluss outrancière des dictatures, tuant sans sommation au premier mot de travers, mais pas une démocratie digne de ce nom non plu’. J’en tire comme conclusion que le vote est habituellement cocu, le dictateur élu faisant ce qu’il veut – notamment pour les sujets non prévus au moment des élections, mais pas seulement : il peut trahir ses promesses électorales et se voir réélu, par un mystère qui me dépasse : fraude secrète ou bêtise populaire niant la sagesse démocratique ?…
   Qu’est-ce que cela implique pour les gens qui vont voter ?
– S’il y a fraude, leur vote ne sera pas compté mais ce n’est pas de leur faute, ils n’auront pas été irresponsables mais trompés, sans élément de preuve pour en prendre conscience. Pour ceux convaincus qu’il n’y a pas fraude, je dirais simplement que je ne suis pas convaincu : rien ne me prouve qu’il n’y a pas fraude, si ce n’est dans ma commune mais quelque part et possiblement en majorité. Fraude ou non, c’est affaire de croyance semble-t-il, pas de raison raisonnante.
– S’il y a bêtise majoritaire dans la population, de même : en votant, les électeurs peuvent tenter de contrecarrer ce mouvement regrettable par manière douce, non violente, ce qui semble respectable (et aurait pu déboucher sur la cessation de la dictature, ou de cette dictature-ci tout au moins, peut-être au profit d’une autre certes, mais pas connue à l’avance donc l’espoir de mieux pouvait être sincère, responsable, quand bien même il serait hélas déçu). Un trop grand optimisme est-il en soi et partout irresponsable ? Je ne le pense pas, enfin, ça dépend des cas : un enfant qui empile douze chaises pour attraper la boite de bonbons en haut de l’armoire, sûr qu’il ne va pas tomber (et patatras !) fait certes preuve d’un excès d’optimisme irresponsable, mais bien des victoires médicales ont été obtenues pour le bien de tous en espérant trouver un remède, avec optimisme peut-être erroné mais méritant essai dans le doute peut-être (et « qui n’essaie rien n’obtient rien » dit-on, au nom de « se montrer responsable »). Pas simple. Et, personnellement, je n’affirmerai pas irresponsable cette tentative incertaine.
– S’il y a bêtise majoritaire dans la population, bis : du point de vue des non-conscients de la dictature, en votant ils approuvent le système qu’ils jugent magnifique et se sentent très responsables en cela. Seuls leurs opposants les traitent d’irresponsables, comme les gens de gauche peuvent traiter d’irresponsables les électeurs de droite et vice-versa. Ce serait une irresponsabilité immensément relative, mais certes déclarée objective par les intolérants prétendant au monopole du Vrai et du Juste.
Bilan : à mon avis, il n’est pas irresponsable de ne pas voter (pour exprimer son désaccord avec tous les candidats, en contexte empêchant d’être soi-même candidat), il n’est pas irresponsable de voter (selon certains points de vue au moins, qui ont leur logique propre). L’accusation d’irresponsabilité, excessivement sévère ou pré-condamnante, me semble souvent abusive (certes pas « toujours abusive », cf. à l’encontre des parents laissant leurs enfants préados grimper sur 12 chaises empilées, avec chute de la moitié et mort de 1% des bambins).
   Réserve : ce micro-débat sur l’irresponsabilité serait tout chamboulé si on appliquait (ou croisait avec) la logique « Georgina Dufoix » (je crois) : « Responsable mais pas coupable ».
   Tableau à 4 cases

   A : C’est ce qui justifie le haut salaire des responsables. Leur but étant qu’ils seraient coupables si un imprévu fâcheux survenait mais ils sont assez certains qu’il n’interviendra pas (donc miam-miam le fric en escomptant zéro culpabilité quand même). C’est tellement courant que ce n’est pas considéré comme une faute, mais moi, fuyant « les responsabilités » de chef, je fronce les sourcils quand même, ne trouvant pas cela magnifique du tout.
   B : C’est la situation (en France) du meurtrier classé fou, coupable des coups de couteau mais considéré victime de microbes ou quoi. Les adeptes des sciences humaines trouvent cela très bien, la population (et moi) jugeons que c’est injuste.
   C : C’est le cas de la ministre, paraissant très injuste en empochant la grosse paye de responsabilité en refusant d’en payer le prix à l’occasion des poursuites suite à imprévu fâcheux. C’est très majoritairement considéré comme une faute.
   D : Un irresponsable qui n’a rien fait de mal ne me parait pas mériter critique. Sauf à l’accuser d’être un parasite nourri sans contrepartie ou quoi.
   Que signifie dans ce contexte l’accusation d’irresponsabilité adressée aux votants ou non-votants ? Euh, je crains que les termes de la question aient été mal posés : si un grand mal a été commis (par exemple l’élection ou réélection d’un monstre), le label « irresponsables » ne veut absolument pas dire « ceux-là n’ont rien à se reprocher, ce n’est pas leur faute », au contraire, il est dit coupable qu’ils n’aient pas assumé leurs responsabilités obligatoires ! Même, en y repensant, c’est encore pluss vertigineux que ça : il semble que cette insulte « vous êtes irresponsables ! honte à vous ! » signifie « vous êtes coupables d’irresponsabilité ! ». Bref, ce serait « irresponsable donc coupable » ! Le contraire absolu du traitement légal des fous, et le cas D (d’un fou ne faisant rien de mal) n’existerait pas, puisque irresponsable implique coupable. Je ne suis absolument pas d’accord pour fonder un sens logique sur ces bases, éminemment contestables.
   Bref, il conviendrait de préciser énormément l’accusation d’irresponsabilité adressée aux gens (votants ou bien non-votants). Si l’accusation est une accusation de culpabilité, autant la formuler en clair, sans passer par ce truc bizarre qu’est la responsabilité ou non. Les médias semblent clamer « ne pas voter c’est mal » (je ne suis pas du tout d’accord), mon ami semble clamer « voter c’est mal » (je ne suis pas non plu’ d’accord), moi je crains que ces deux cris là soient abusifs, et ne vois pas là de mal partout-toujours, mais à discuter au cas par cas. Je précise que cela se situe dans un contexte de tolérance normalement justifiée, sans atrocité abominable qui ferait que quiconque n’est pas 100,000% contre est assimilé au mal, ou complicité active du mal.

- - - - - - - - - - Ajout 02/09/2022 : Revirement
   A la réflexion, je juge mon tableau (du 16/08/2022) croisant responsabilité et culpabilité : faux quant à son interprétation. En effet, le cas B (Coupable Oui Responsable Non) ne correspond pas du tout à celui de l’assassin dit fou, en effet, du fait de son irresponsabilité, celui-ci n’est nullement déclaré coupable, mais ni-coupable ni non-coupable, la notion de culpabilité devenant inappropriée.
   Pour inclure ce cas, il faudrait donc une 3e ligne Coupable Ni-oui-ni-non. Et pour un responsable, il devient mystérieux d’en distinguer le sens. Enfin, ça confirme mon opinion générale donnée en conclusion : laissons tomber cette peu claire et contestable notion de responsable ou irresponsable, centrons-nous sur la culpabilité éventuelle.


- - - - - - - - - - Ajout 27/01/2023 : Autocontradiction ?
   Sur mon site Repub0.html j’analysais récemment le blocage (et possible passage en force) sur la réforme des retraites comme une illustration de la pourriture intrinsèque du principe de république (démocratie représentative) liée au fait que les prétendus représentants du peuple sont le plus souvent des faux représentants. MAIS on pourrait me rétorquer, spécifiquement à moi : « C’est de ta faute (de la faute en grande partie des abstentionnistes comme toi) : au lieu de choisir qui te représente au mieux, tu refuses de choisir, alors il ne faut pas te plaindre ensuite que l’élu ne te représente pas ! CQFD : c’est ta faute à toi, pas la faute des élus ou du "système" en place ! » Est-ce effectivement une autocontradiction grave ? cassant ma prétendue argumentation pour légitimer le vote blanc ?
   Non. Je vais expliquer pourquoi.
– « Principe du chèque en blanc ». Si on me pose une question particulière, comme l’abolition ou non de la peine de mort, la dépénalisation ou non de l’avortement ou du cannabis, je peux répondre sans problème (soit Oui soit Non soit Je ne sais pas), mais le système d’élection périodique est totalement différent, attribuant une représentation de mon avis à un candidat qui répondra à cent (ou mille) questions, sans me consulter, c’est injuste, ça ne peut pas me représenter en tout, ce système est mal conçu, ou malhonnêtement conçu si c’est volontaire. Notamment en ce qui concerne les questions non posées au moment de l’élection, je ne peux absolument pas choisir à l’avance qui me représentera fidèlement. Je ne peux que parier dans l’inconnu et donner un chèque en blanc au moins choquant des candidats, selon tel ou tel critère, nécessairement privilégié hélas. Or ce n’est pas une fatalité, pour deux raisons :
. Autrefois, il paraissait impossible de questionner la population sur mille questions, ce qui nécessitait donc que quelqu’un soit détaché pour cette action, mais aujourd’hui, avec les ordinateurs domestiques dans chaque foyer, il serait très possible de voter chaque semaine par exemple, pour les individus dont ce n’est pas le métier mais ayant une opinion tranchée sur les choses polémiques à faire ou à décider.
. Le système suisse de « référendum d’initiative populaire » parait le meilleur système : d’accord pour laisser un « élu » s’occuper des petites questions courantes sans déranger tout un chacun, MAIS s’il y a désaccord choquant entre élu et population, la population a le droit et le moyen d’imposer correction immédiate de cette trahison. Ainsi, pour les élections, il n’y aurait pas à accepter le « moins pire paquet » de projets : dans le détail, il serait possible de choisir certains projets chez certains candidats et d’autres projets chez d’autres candidats. Exemple en 1981 : il aurait été possible de stopper la domination bourgeoise anti-prolétaire mais en reniant que cela allait ensemble avec abolition de la peine de mort : le peuple déciderait en tout, sans que les élus puissent imposer leurs choix « puisque élus ». Exemple similaire en 2022-23 actuel : il aurait été possible de refuser l'élection d'hypernationalistes xénophobes tout en reniant que cela allait avec une approbation de retraites retardées de 2 ou 3 ans. Ce serait enfin la vraie démocratie, le pouvoir au peuple, pour de vrai, contraire de la république. Au contraire, la pourriture de la fausse démocratie en place, interdisant le référendum d’initiative populaire, appelle un refus de ce système, qu’est le vote blanc, pleinement justifié, même s’il est inactif et pas révolutionnaire constructif (les révolutions étant souvent débordées par des violents injustes, la voie passive est une forme de sagesse).
– « Individualisation imprévisible ». En première approximation, les gens autrefois votaient soit « pour la gauche », soit « pour la droite », ce choix annonçant théoriquement les votes futurs des élus aux questions pas encore posées. MAIS on entend très souvent à la télévision des dissidents dire qu’ils ont d’excellentes raisons de ne pas suivre leur parti sur telle question, et c’est prévu ainsi : il n’y a pas « mandat impératif », et le vote d'un élu est prévu comme très personnel, « en son âme et conscience ». Cela peut permettre de corriger des erreurs évidentes d’un parti, mais cela peut inversement cocufier des électeurs ayant cru qu’ils votaient pour un fidèle applicateur du programme de ce parti. Il n’est pas juste de dire que c’est inévitable : si le peuple était autorisé à répondre là où l’élu le choque, cela corrigerait à la fois les partis faisant partiellement erreur et les élus inusuels s’opposant à un parti approuvé.
   Bref, le vote blanc exprime de manière satisfaisante un refus du système pourri en place, système qui est populophobe en se prétendant menteusement démocratique (mais avouant condamner le populisme, le peuple, donc la démocratie). Se forcer à choisir à qui on délègue sa voix (tout en étant en désaccord sur de nombreux points) n’est pas une juste sagesse mais une obligation perverse, refusant d’envisager mieux. Et il n’y a pas à inventer quelque chose d’inouï jamais vu nulle part : la vraie démocratie existe en Suisse, avec révocation immédiate des élus trahissant les vœux du peuple.
   Une objection évidente serait que le peuple a des vœux contradictoires donc a besoin d’être forcé par des responsables cohérents faisant en sorte que ça marche, mais cet argument n’est pas démocratique du tout, favorisant la dictature autoritaire d’un prétendu responsable (ou d’un parti responsable, ou d’une caste responsable) : choisir la démocratie est donc théoriquement accepter que le peuple gouverne, en dépit même de ses contradictions partielles.
   Autre objection : il serait faux d’affirmer que chaque vote blanc est comme chez moi le résultat d’une quasi-thèse de philosophie politique, alors que le pluss souvent, ça vient de fainéantise pour ne pas aller voter ou de ronchonnerie rejetant tout le monde dans tous les cas sans examen. Oui, je ne prétends pas que chaque vote blanc est immensément réfléchi, je ne fais que parler de mon vote blanc personnel (« à moi »), et je l’explique en légitime défense contre les condamnations omniprésentes, pas du tout comme un appel prosélyte à ce que tout le monde fasse comme moi. Une autocontradiction serait là aussi possible, mais ce n’est pas mon cas.

- - - - - - - - - - Ajout 01/02/2023 : Question avant question
   Aujourd’hui j’entends la télévision dire que 69% des Français sont favorables à un référendum sur la réforme des retraites, 31% sont contre. (Cela coïncide avec un autre sondage disant que 69% des Français sont contre cette réforme des retraites, 31% sont pour.) Est-ce que moi, à cette question sur le référendum éventuel, je répondrai « je ne sais pas » comme un vote blanc ?
   Non, pas du tout. Je répondrai : oui, référendum. Et s’il n’est pas proposé c’est que le régime est menteusement anti-démocratique en prétendant le contraire, préférant les faux-représentants au peuple. C’est une question de cohérence : si on prétend à la démocratie, c’est au peuple de décider. Donc le référendum d’initiative populaire devrait être possible ce qui n’est pas le cas, mais si les gouvernants décident le référendum eux-mêmes, c’est un moindre mal que pas du tout de référendum.
   Ensuite, si le peuple veut la retraite à 50 ans, payé 2.000€ minimum/mois, avec 10 ans de cotisations suffisant, oui, peut-être que ça ne tiendrait pas debout avec banqueroute totale rapide, mais je ne donne plu’ tort aux dépensiers depuis que j’ai entendu le prétendu « Mozart de l’économie » (Emmanuel Macron) décréter « quoi qu’il en coûte » en ouvrant tous les robinets à centaines de milliards d’Euros. Apparemment, les dettes ne seront jamais payées, alors on peut faire n’importe quoi, rigoureusement n’importe quoi, ceux qui en appellent à « la raison » sont devenus inaudibles, non convaincants, en totale autocontradiction. Et quand Macron se prétend trop intelligent pour être compris, je le juge puant d’orgueil immérité.
   Bref, à la question 64 ou 62 ou 60 ou 50 ans, peut-être que je répondrai « Je ne sais pas » ou « vote blanc », mais que ce soit le peuple qui décide plutôt que tel groupuscule ou individu, Oui (pas vote blanc, là) c’est simplement cohérent avec le choix de préférer la démocratie à autre chose (royauté, oligarchie, etc.). Mon recours au vote blanc est réfléchi, absolument pas systématique réflexe idiot.

- - - - - - - - - - Ajout 25/03/2023 : Discussion
   Mon ami contradicteur habituel répond à mon ajout du 16/08/2022 qui ne l’a pas du tout convaincu : « Les évènements récents ont rendu toute réponse de ma part sans aucun intérêt à supposer que d’habitude ce que je dis a un intérêt quelconque. Le pseudo journaliste Leclerc est en désintoxication. Notre ami JA avec qui j’en discutais à l’époque de Fermat m’avait retorqué "il n y a pas de petite ou de moyenne dictature, il n y a que des dictatures". Et il avait raison. »
   Je suis effaré par cette réponse. Tout d’abord, je ne citais pas le journaliste Leclerc comme quelqu’un de particulièrement fiable, je citais simplement une de mes sources, me revenant à l’esprit, parmi peut-être dix journalistes ayant parlé ainsi, et que cet homme soit en désintoxication alcoolique ou autre ne devrait pas justifier de mettre à la poubelle sans examen ses vrais arguments logiques, contestables oui, discutables oui, mais ne pas les examiner me parait fautif. Ensuite, il me parait aberrant de répéter que JA avait raison alors que je viens d’expliquer point par point en quoi il avait tort, ce qui n’est nullement examiné par mon ami, re-balançant simplement son jugement initial comme si je n’avais absolument rien dit sur le sujet. Ma réponse maintenant serait « lis-moi plutôt », ou s’il ne veut pas : « puisque tu es buté refusant de réfléchir, OK, n’en parlons plu’ ».

- - - - - - - - - - Ajout 05/04/2023 : Faux argument (mis en ligne le 12/04/23)
   A propos du référendum envisagé sur la réforme des retraites, j’entends ce jour à la télé quelque chose comme : « C’est un paradoxe ; les gens ne vont plu’ voter et là ils réclament un référendum ! Si on veut faire entendre sa voix, c’est simple : il faut voter tous les 5 ans, et ne pas remettre en cause son vote avant la prochaine fois. ». Qu’est-ce que j’en pense ?
   C’est de la propagande républicaine idiote, invalide au plan argumentaire. En effet cette voix ne départage que « n’être entendu en rien de rien » et « être entendu ne serait-ce qu’un tout petit peu » (préférant évidemment la seconde voie). Mais si l’on suit le principe de la démocratie : « le peuple gouverne », ce n’est pas « le peuple fait un tout petit peu entendre sa voix, pas zéro », non, c’est au peuple de décider en tout. Choisir une fois tous les 5 ans quelqu’un qui répondra à des questions pas encore posées, qui choisira éventuellement des lois impopulaires (auxquelles le peuple est hostile), non ce n’est pas une démocratie parfaite mais un détournement quasi-complet du principe démocratique.